La rébellion de Jewly…

Auteure-compositrice engagée, Jewly est investie d’une mission : celle qui la pousse à écrire pour ouvrir les consciences et les libérer grâce à des vibrations rock salvatrices pour les uns ou salutaires pour les autres. « Rébellion » est un concept album…

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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Un premier plébiscite pour John Grant

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Mojo a choisi « Queen of Denmark », le premier opus de John Grant, comme meilleur album de l’année 2010. Une bonne raison pour vous procurer –si ce n’est déjà fait– l’œuvre de l’ex-leader des fantastiques The Czars, signé récemment par Bella Union.

NB: John Grant sera de passage à l'ABClub le 2 avril prochain. A ne pas manquer.

Le crédo de Human League

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Presque dix ans que Human League n’avait plus publié d’album. Son nouvel opus est en tout cas prévu pour le mois de mars. Il s’intitulera « Credo ». Plus que quelques mois à attendre. En attendant, leur nouveau single, « Night people », un morceau disco et ténébreux à la foi(s), est déjà disponible depuis ce 22 novembre…

http://ww.thehumanleague.co.uk

 

Infatigable Brandon Cox

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Non content d’avoir publié « Halcyon Digest », l’un des meilleurs disques de l’année, à bord de son Deerhunter, Brandon Cox s’est mis en tête de distribuer anticipativement ses cadeaux de Noël. Le prolifique musicien a en effet mis à disposition une série de 4 albums de démos et d’inédits de son autre projet, Atlas Sound.

Intitulés « The Bedroom Databank », ces 4 disques sont téléchargeables gratuitement et sans même devoir livrer une adresse mail sur le blog du généreux bonhomme. Ces 4 disques qui ont été retirés du net par Sony (Cfr. explications par Cox sur son blog) ont été ré-uploadés par l'artiste. Il s'agit donc d'agir vite si vous désirez détenir une copie de ces oeuvres.

http://deerhuntertheband.blogspot.com/

Xavier Rudd

La communion par la musique

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Invariablement pieds nus, Xavier Rudd foule inlassablement les planches des festivals world internationaux les plus célèbres. Au fil du temps, le globe-trotter australien apparaît naturellement comme l’une des personnalités les plus excentriques de la scène world.

Multi-instrumentiste surdoué, ce jeune fou de 32 ans, expert en didgeridoo, manie plus de dix instruments et use de son expérience acquise lors de ses nombreux voyages pour tisser une musique intense et universelle. Il fait du monde sa maison. Un lieu peuplé de sons, de visages et de paysages où il cultive une pluri-culturalité sonore unique. Mêlant musique traditionnelle aborigène et instruments classiques (guitare, batterie, harmonica…), il tisse chaleureusement des ponts entre les continents. Son sixième et dernier opus, présenté ce soir à l’Ancienne Belgique, met d’ailleurs l’Afrique du Sud à l’honneur. Tout au long de « Koonyum Sun », « Xavier Rudd » décide de revenir aux sources de sa musique et de s’éloigner du puissant et décalé « Dark Shades Of Blue ». Un retour en grande pompe qui bénéficie des lumières de Tio Moloantoa (basse) et Andile Nqubezelo (batterie). Deux musiciens sud-africains de légende (ex-membres de Lucky Dube). Un album world exceptionnel sillonné de reggae, dub, blues et folk déjà restitué lors d’un concert inoubliable accordé sur la scène de l’Ancienne Belgique au mois de février dernier.

20h50, les étendards sont dressés. Côté jardin, le drapeau aborigène d’Australie. Côté cour, celui de l’Afrique du Sud. Le ton roots est donné. Les couleurs de « Koonyum Sun » visuellement symbolisées.

Seul, tout d’abord, Xavier Rudd expose toute l’ampleur de son talent. Un début instrumental, assis, qui distille des fluides musicaux proches de l’expérience chamanique. Une transe habillée de trois didgeridoo et d’une batterie qui affronte le temps et fige l’espace. Je répète : seul et simultanément. Impressionnant ! De morceau en morceau, le ‘one-man band’ jongle d’un instrument à l’autre (didge, drums, guitare, harmonica…) et les manie avec une aisance déroutante. Le ‘Yirdaki’ abandonne alors subitement la batterie pour la guitare Weissenborn et l’harmonica. Façon Ben Harper, il gratte et souffle le chaud. Sa dextérité déconcertante irradie la salle d’une atmosphère énigmatique et agréablement crispante. Un premier acte qui impose le respect face à tant de talent et nous laisse sans mots. L’accueil tambourinant du public en sera juge.

Changement de cap subit pour le deuxième acte. Le théâtre du monde s’enrichit des deux musiciens sud-africains d’Izintaba. L’atmosphère change. La dimension artistique prend de l’ampleur. Musiques des Caraïbes, world, rock, reggae, dub… viennent habiter les lieux. Une musique reflétant la passion de l’artiste nomade pour le mélange des cultures. Mixité merveilleusement exécutée ce soir par le trio intercontinental. Un savoureux mélange qui ravit un homme qui aime s’inspirer et défendre toute minorité ethnique. Et, plus particulièrement, la sienne, la culture aborigène.

Artiste profondément humain et généreux, Xavier Rudd a, ce soir encore, atteint son objectif : communier en musique face à un public surchauffé, dansant et visiblement heureux.

Xavier Rudd et Inzintaba, un trio qui réchauffe l’âme et le corps à l’orée d’un hiver bruxellois froid et sombre.  

(Organisation Ancienne Belgique)

 

 

!!!

La preuve par 3 points d’exclamation

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La dernière visite de !!! (chk chk chk), accordée à nos salles bruxelloises, date déjà de 2007. C’était à l’AB. En trois ans, le groupe de Sacramento a vécu de nombreuses épreuves. D’abord le décès tragique de Jerry Fuchs (Maserati, The Juan Maclean), ensuite les départs de Tyler Pope (LCD Soundsystem), John Pugh (Free Blood) et finalement Justin Vandervolgen (tbd). Une situation qui aurait pu mettre un terme à ce qui est probablement l’une des meilleures formations au monde en live (NDR : et je pèse mes mots). Il faut croire que Nic Offer et consorts en ont dans le froc, car ils ont décidé de poursuivre l’aventure. !!! se produisait donc modestement, ce lundi 29 novembre, au sein de l’Orangerie du Bota, pour défendre « Strange Weather, Isn’t It ? », un album atypique qui, jusqu’à présent, n’a pas recueilli le succès de ses précédents essais.

En première partie, The Bewitched Hand tente en vain de chauffer un public dispersé qui n’attend que la formation ricaine. Le combo français se débrouille plutôt bien ; mais franchement, il n’a rien à foutre là ce soir. Son style pop/rock puise largement ses influences chez Arcade Fire. Ce qui contraste singulièrement avec les sonorités disco/punk de !!!. Le chanteur, à la longue tignasse, possède une voix nasillarde détestable (NDLR : ça rime !), mais il est vêtu d’une superbe chemise, probablement achetée chez Cora.

A l’heure fatidique, l’Orangerie est (à son) comble (d’excitation) et dégouline de sueur, avant même que le set ne commence. Le sept gusses montent sur l’estrade. Dès l’entame, Paul Quattrone, doublure du défunt Jerry Fuchs, claque sur ses peaux et n’hésite pas à montrer qu’il n’a rien à envier à son prédécesseur. Rythmique juste, son à faire péter les tympans, !!! balance son single « AM/FM ». Nic Offerne ne tient déjà plus en place. Il se jette à plusieurs reprises dans la fosse afin de communier avec son public. Son corps est en transe. Les tracks du nouvel opus s’enchaînent sans jamais perdre cette cadence frénétique propre au collectif. « Jamie, My Intentions Are Bass » sonne fort ou encore l’excellent « Wannagain, Wannaigain », interprété en compagnie de la féline Shannon Funchess, réveille les plus mous de l’assemblée. Les sommets du show seront cependant atteints par les apocalyptiques « Me and Giuliani Down by the School Yard (A True Story) » et « Yadnus » ainsi que l’excellent « Hearth Of Hearts ». Le public est conquis. Et pour le comble de son bonheur, !!! accordera trois rappels, en n’oubliant pas d’y inclure le furieux « The Hammer »…

Après un spectacle de !!!, on est courbaturé, mais on affiche aussi un sourire jusqu’aux oreilles saignantes. En jetant leurs dernières forces dans la bataille, le combo nous a régalés d’un show exceptionnel. LE concert de l’année !!!

(Organisation : Le Botanique)

Suede au Cirque Royal (photos Bernard Hulet)

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{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/suede-29-11-2010/}

Shantel & Bucovina Orkestar au Grand Mix (photos Wim Demortier)

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{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/shantel-bucovina-orkestar-29-11-2010/}

Joan As Police Woman siffle le numéro trois…

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La New-yorkaise Joan As Police Woman publiera son 3ème album, « The Deep Field », le 24 janvier prochain. Suivant les infos recueillies, il devait s’agir de son opus le plus allègre et ouvert, commis à cejour. Elle se produira, en outre, le 15 février au Botanique à Bruxelles et au Handelsbeurs de Gand, le 17 du même mois.

http://www.joanaspolicewoman.com

The Dallas Explosion signe l’armistice…

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The Dallas Explosion est une formation belge qui puise ses influences majeures dans le blues, le classic rock et le psychédélisme. Elle publiera son second album, « Off To War » ce 24 janvier sur le label hollandais Dying Giraffe. Le disque a été produit par Peter Crosbie (Sharko, The Tellers) et masterisé à Memphis par Brad Blackwood (Maroon5). Il sera précédé par le single « Blonde Ambition ».

http://www.thedallasexplosion.com

Crystal Fighters : folk Basque.

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Un mélange entre folk et musique Basque vous tente-t-il ? C’est en tout cas ce que les Crystal Fighters revendiquent. Ou osent, selon. Un petit avant-goût ? Leur premier single, « Follow », disponible gratuitement sur le site du groupe.

http://www.youtube.com/crystalfighters
http://www.crystalfighters.com

 

Treefight for Sunlight : décidemment, le Danemark est devenu le royaume de la pop.

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Après The Kissaway Trail et Efterklang, débarque aujourd’hui Treefight for Sunlight, une autre formation danoise, dont la sunshine pop jubilatoire est parfaitement reflétée sur son premier single “What Became of You and I”, disponible sur leur MySpace. Leur premier album est prévu en février et paraîtra chez la très influente maison Bella Union… Assurément un grand espoir pour 2011 !

http://www.myspace.com/treefightforsunlight

Un live pour Pearl Jam

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Pour célébrer ses vingt années d’existence, Pearl Jam publiera un album ‘live’ ce 17 janvier. Son titre ? "Live On Ten Legs". Il contiendra 18 chansons immortalisées lors des différentes tournées du groupe opérées entre 2003 et 2010. L’elpee se déclinera en plusieurs versions (digitale, deluxe et vinyle.) Toutes les titres ont été remixés et remasterisés par Brett Eliason, l’ingénieur du son du groupe. On y retrouve des classiques tels que « Jeremy », « Alive », « Spin The Black Circle » ainsi que des extraits de « Backspacer », leur dernier album studio en date. Le titre de ce nouveau témoignage de l’incroyable intensité des concerts de Pearl Jam est un clin d’œil au disque « Live on Two Legs », sorti en 1998, et enregistré lors de la tournée nord américaine du groupe cette même année.

(d’après communiqué de presse)

Tracklisting:

1. Arms Aloft
2. World Wide Suicide
3. Animal
4. Got Some
5. State of Love And Trust
6. I Am Mine
7. Unthought Known
8. Rearview Mirror
9. The Fixer
10. Nothing As It Seems

11. In Hiding
12. Just Breathe
13. Jeremy
14. Public Image
15. Spin the Black Circle
16. Porch
17. Alive

18. Yellow Ledbetter

Pour plus d’infos : http://www.pearljam.com

 

 

Guetta et Rihanna en duo.

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Et une collaboration de plus pour David Guetta ! Et c’est Rihanna qui s’y colle pour le single  « Who’s That Chick ? » Désolé, mais vous n’y échapperez pas…

http://www.davidguetta.com

 

Stupeflip se prépare à frapper un grand coup !

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Prévu pour février 2011, le nouvel album de Stupeflip est enfin enregistré. Faut dire qu’il y a cinq longues années que King Ju, Cadillac, MC Salo et Pop Hip entretiennent un certain mystère sur le futur du groupe. Et que la formation a rencontré quelques soucis avec son label. Le Stup Crou annonce d’ores et déjà une tournée française pour le printemps. Soyez prêts, « The Hypnoflip Invasion » débarque ! Un coffret collector exclusif et limité à 1000 exemplaires, réservés aux fans, est en prévente jusqu'au 25 novembre 2010 dans le stupermarché.

Premiers extraits disponibles sur :

http://www.myspace.com/stupeflip

Daan est tombé dans la gueule du loup

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« La Gueule du Loup » c’est le titre du nouveau single de Daan. Il figurera sur son prochain album, « Simple », dont la sortie est prévue pour le 29 novembre. Et toujours pas de ‘Best of’ en vue pour la bande à Stuyven, pour la bonne raison qu’il refuse toujours d’en sortir un, malgré plus de 10 années de carrière…

http://www.daan.be

 

‘Diversidad’ : l’Union européenne à travers le hip-hop ?

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« Diversidad » est un projet européen, né de la rencontre entre 20 artistes issus de 12 pays européens qui se sont réunis en studio pendant 10 jours. Rarement un projet n’avait invité autant d’artistes de nationalités différentes à travailler ensemble ! Le fruit de ces sessions figure donc sur les 14 plages de cet opus, incarnation de l’esprit des cultures urbaines de l’Europe d’aujourd’hui.

« The eXperience », le premier single issu de cet elpee, impliquant entre autres Cut Killer, Orelsan, et Spike Miller à la production, est visible sur la toile. Le long playing paraîtra le 14 février 2011.

Pour visionner le clip de « The eXperience ».

http://www.youtube.com/watch?v=xmMUnkur3J0
http://www.dailymotion.com/video/k4coKkZ2KFRZsl1yQo6
http://vimeo.com/12692080

 

 

Macy Gray à l'AB (photos Wim Demortier)

Écrit par
{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/macy-gray-28-11-2010/}

The Warlocks

Le bûcher des vanités.

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Un début de soirée glaciale, une fin de journée au boulot, rassembler mes esprits et mes affaires, monter dans ma voiture, passer chercher mon pote, et prendre la route, direction le soleil de Los Angeles, par le biais de quelques irradiations radio-créatives émises par ses diables de Warlocks. Arrivée tardive, décibels incisives et basses vrombissantes, Rotonde bien garnie, déposer les armes et laisser agir la potion magique. Concoction fumante pour plaisirs brumeux.

Le riff ‘dandywharolien’ s'écoule au ralenti tandis que le flot de « Red camera » prend possession des lieux et esprits environnants. Lentement le son de ces sorciers d'outre-Atlantique enveloppe la salle semi-circulaire et se disperse entre les spectateurs, se faufile au dehors de la salle et s'entrelace dans la végétation touffue qui borde les allées. Au cours de la soirée, The Foals alimente les conversations. Ici et maintenant, larsens et effets se diluent dans une grande messe Shoegaze. Froid comme la température à l'extérieur, le groupe se retranche derrière son « Isolation ». Les notes cinglent et fouettent, la basse claque, la batterie s'ébranle. Les quatre de la baie des Anges semblent enfermés dans leur bulle, et surtout ne semblent pas vouloir en sortir. Le flux sonique déroule en ondes extatiques et élastiques. Les morceaux s'enchaînent et revisitent le parcours musical de ses lointains héritiers, le Jesus & Mary Chain. Bobby Hecksher se confesse sur « So paranoïd », se convulse sur « Shake the dope out», se renferme encore un peu plus sur lui-même. Complètement absorbé et se dissimulant dans ses hautes montagnes de dédain, le groupe instaure une barrière palpable entre lui et son public, pourtant venu communier. Certes, le set monte en puissance, mais l'attitude glaciale du combo s'avère quelque peu réticente et réfractaire. Quelques excellents morceaux tels que « Stickman blues» ou « Hurricane heart attack » s'extraient du lot (l'excellent album « Phoenix » a la part belle ce soir). Mais le groupe s'en va dans un dernier larsen, pour ne plus revenir. Comme de lointains soleils se levant sur une planète abandonnée au sein d’une galaxie laiteuse, les lumières se rallument. Mains et pieds réclament en vain une éclipse. Las! Une quarantaine de minutes au plus, et pas un sourire. A peine quelques mots murmurés entre une rangée de dents crispées. Les Warlocks ne sont pas des boute-en-train. Leur leader a le charisme d'une huître à marée basse et leur attitude blasée pose questions. Allez! Retournez dans vos sphères givrées, maudits sorciers, et merci quand même pour la qualité de vos chansons.

Organisation: Botanique.

Foals

L’esthétisme du flou sonore…

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Armé de deux albums, Foals, nouvelle sensation 2010 de la scène pop-rock britannique, était venu défendre ses couleurs sur les planches de l'Orangerie. Un premier elpee paru en 2008 qui nous avait fait une forte impression : "Antidotes". Et un second, "Total Life Forever", né d'influences aussi riches qu'énigmatiques. Ce dernier ouvrage subtilement mis en abîme par l'excellent single "Spanish Sahara" bénéficiait néanmoins de l'étroite surveillance de la critique. Une critique divisée et particulièrement attentive aux remous sonores provoqués outre-Manche.  

En effet, l'excellence à laquelle la scène anglaise nous avait traditionnellement habitués brille depuis quelques années par son absence. Une vacuité artistique qui incite à crier prématurément au génie. Car on ne nous offre que trop rarement des groupes de talent à entendre. Foals serait-il l'exception ou simplement un produit de consommation rapide qui viendrait s'échouer sur notre discothèque ? Un de plus ? Les avis divergent. La scène, lieu idéal offert aux cinq d'Oxford pour faire définitivement taire les rumeurs. 

Quelques secondes suffisent pour étourdir les oreilles les plus exigeantes. Pas le temps de respirer, de penser. "Blue Blood" transpire à peine et nous entraîne machinalement vers les profondeurs abyssales de l'univers magique de "Foals". La formation sue de créativité. Successivement, elle redessine ses titres. Fausse improvisation qui surprend de matériaux sonores décomposés, de riffs déstructurés, de mélodies rompues... Une maîtrise technique qui force naturellement le respect.

Un set largement sous influence eighties qui embrasse perpétuellement l'âme de Talking Heads. Un nouveau cru ‘Foals’ qui tente néanmoins de s'éloigner du math rock de ses débuts. Mais sans jamais vraiment y parvenir. Les non-tubes s'enchaînent 'mathématiquement'. L'intro de "This Orient" les rappelle d'ailleurs aux sources. Pourtant, les élans de gratte sont moins fréquents, la voix de Yannis Philippakis moins agressive. Et, paradoxalement, les compos plus élaborées, plus fluides que par le passé.

Globalement, les musiciens usent de rythmes hyperkinétiques, de mélodies nerveuses, de riffs angulaires... Un post-rock-punk parfois excité qui pousse le leader à partager les danses transcendantes des spectateurs sur le parterre. Autre facette du groupe, "What Remains" et "Heavy Water" insufflent une mélancolie en lisière de la new-wave. Un tout survolé d'une dimension électronique qui évoquerait doucement l'univers musical d'Efterklang. Quant à "2 trees", il nous plonge dans un climat atmosphérique, mélancolique, réalisant une fusion parfaite entre les trames électro de Durutti Column et l'intensité électrique de Kitchens of Distinction. Un concert construit de strates alambiquées et pas toujours identifiables qui laissent quelquefois un arrière-goût de porridge indigeste. Un brouillon sonore finalement rompu par la grâce hypnotique du tubesque  "Spanish Sahara". Un voyage musical d'une esthétique hallucinante. 

Le groupe crache sur les codes et le formatage. Et c’est tant mieux. Car, finalement, Foals s'expose élégamment aux feux grisants de la grande scène indé-pop britannique. 

(Organisation Botanique) 

 

Autumn Falls 2010 : samedi 27 novembre

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Ce weekend des 26, 27 et 28 novembre 2010, l’agence de booking ‘Toutpartout’ et ‘Benelux Promotor’, en collaboration avec plusieurs salles de spectacles et clubs bruxellois, organisaient à Bruxelles, leur premier festival Autumn Falls. C’est dans ce cadre, le vingt-septième jour de l’hostile mois de novembre très exactement, et à l’Ancienne Belgique, que deux des plus attendus concerts de l’année se sont déroulés. Le premier a été dionysiaque, le deuxième apollinien.

Et tout d’abord celui de Dan Snaith, qui a rebaptisé le patronyme de son projet Manitoba en Caribou. Ce soir il est accompagné par trois musiciens. Leur objectif ? Transformer l’AB en territoire de célébration, à l’aide d’une musique faussement électronique. Et pour cause, ce psychédélisme est alimenté par la guitare, les drums et les synthés. Mais aussi par les projections qui servent de toile de fond ; en l’occurrence la spirale si spécifique de la pochette de « Swim », le dernier opus du groupe. Projections aussi hypnotique que les motifs hallucinogènes entretenus par « Kaili » ou « Labilela ». Tous les morceaux essentiels de cet opus y sont passés d’ailleurs, des titres toujours aussi fulgurants, éclatants, au bord de l’apocalypse, sur lesquels se pose la voix délicate de Snaith. La basse omniprésente et profonde ainsi que la batterie impétueuse se chargeant de rythmer les compos qui se succèdent sans merci pour le repos des corps et des âmes…

Et la fin sera magistrale. Une espèce de glorification solaire psalmodiée pendant de longues minutes, une louange à un soleil déjà disparu sur le firmament bruxellois depuis des heures, des jours, des mois, comme si cette danse, ce rituel, ce sacre anticipé du printemps pouvait le ramener à nouveau, cet astre, ce « Sun » répété tant de dizaines de fois par la bouche épuisée de Dan Snaith.

Lorsque Beach House monte sur l’estrade, le décor est transformé. Victoria Legrand s’assied au centre du podium. Elle sert littéralement d’aumônier de cette grande oraison collective qui va s’étaler pendant une bonne heure et demie. A ses côtés, Alex Scally ; mais également deux ou trois autres musiciens, selon, invités à soutenir sa voix caverneuse, à coups de guitares et synthés. En arrière-plan, on observe trois constructions énigmatiques, des pyramides hautes d’un mètre et demi ou un peu plus, comparables à des œuvres minimalistes, idéales, mystiques. La lumière, réduite à une lueur, ne nous permettra jamais de découvrir le visage presque aussi beau que sa voix, dit-on, de mademoiselle Legrand.

Le tracklisting de « Teen Dream » a été interprété, dans sa quasi-intégralité. Il a été enrichi de morceaux issus des autres LP publiés par le duo de Baltimore. Parfois, parmi les strates vaporeuses de sons synthétisés, un véritable tapis d’étoiles surgit et des dizaines de points de lumière se mettent à scintiller comme autant de centaines d’yeux émerveillés. Les sonorités nous caressent et un frisson nous parcourt l’échine. La voix, grave et légèrement éraillée, est la seule texture rugueuse dans l’univers féerique de Beach House où il n’y a pas de place pour le risque ou l’improvisation. Tout semble solide comme de la pierre, cohérent, maitrisé. Heureusement, d’ailleurs. Ainsi, nous nous y baladons en leur accordant notre confiance, au rythme langoureux de « Silver Soul », « Norway » ou « Better Times », moment choisi par les claviers pour atteindre toute leur puissance. Les sonorités diffusées par les haut-parleurs, ce soir, sont si limpides, que le rêve évoqué par Beach House semble palpable, près de nous. Tout, tout près de nous…

Caribou + Beach House

 

Plan B

Le Plan B, c’était le rappel !

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Vu le succès rencontré par son dernier album, « The Defamation of Strickand Banks », la petite frappe londonienne Plan B, fraîchement auréolée d’une première place aux charts anglais, venait proposer sa soul à l’AB, ce vendredi 26 novembre.

On se demandait comment le jeune Anglais allait reproduire sa ‘comédie musicale’, sur les planches. Un véritable récit de son existence. Tout en dents de scie… Le public était, en tout cas, venu en nombre pour découvrir l’univers original de cet artiste versatile, au style partagé entre hip-hop et soul.

Faith SFX est chargé du supporting act. Un beatboxer hyper talentueux, originaire du Nord Ouest de Londres! En quelques minutes, pourtant seul sur le podium, et en se servant uniquement de sa voix, l’artiste parvient à mettre l’auditoire dans sa poche. Et à chauffer la salle. Une prestation vraiment impressionnante que le public aurait aimé voir (et entendre) se poursuivre…

Ben Drew, alias Plan B, lui succède vers 21h. Il est soutenu par un véritable groupe de rock. Toujours très sûr de lui, il est vêtu d’un costume de très mauvais goût. On dirait presque qu’il sort tout droit de Snatch. Faut dire que son look hésite entre ‘mafia’ et lads. Benjamin Paul Ballance toise le public. Sa morgue, pas très éloignée de l’arrogance, est toute britannique. Le rappeur enchaîne les tubes de son dernier album, mais il ne semble pas vraiment trop y croire, malgré une voix maîtrisée et toujours surprenante. L’interprétation est honnête et les musiciens se dépensent sans compter ; mais l’ensemble manque cruellement d’homogénéité. Même sur les tubes tels que « She Said » ou même « Prayin’ » ! Heureusement, les titres plus rock comme « Stay Too Long » ou « Welcome to Hell » sauvent un show plutôt morose, sans grand relief et trop pro pour être honnête. Plan B clôture ainsi poussivement une très longue tournée et semble un peu à bout de souffle. Il ne cesse d’ailleurs de rappeler que sa voix pourrait lâcher à tout instant. Dommage également que le nouveau soulman ne propose, dans son tracklisting, aucun de ses anciens morceaux sculptés dans le hip-hop, car son flow a toujours eu la grande classe.

Après une petite heure de show, le Londonien quitte la scène… pour revenir en compagnie du fameux Faith SFX, et offrir un rappel de folie ! Les deux compères s’entendent comme larrons en foire. Ils nous balancent de remarquables reprises, et notamment d’Eminem et même de Stromae ainsi que des impros en tout genre. L’énergie dispensée contraste avec le set proposé jusqu’alors. Au cours de cette vingtaine de minutes, le flow de Plan B et le beatbox de Faith SFX vont se conjuguer à merveille, le tout appuyé par un groupe très compact. Une bonne impression finale qui nous permettra de ne pas regretter le déplacement, et surtout de vivre cette rencontre inattendue et tellement magique entre deux artistes dont le talent est indéniable, mais qui ne s’exprime qu’en fonction des circonstances…

(Organisation AB)