Barnabé Mons rend hommage à un chat… sauvage…

Chanteur-batteur dès l’âge de treize ans, le Lillois Barnabé Mons a transité par la bagatelle de neuf formations, avant de se lancer en solitaire, soit après 28 ans de carrière. « Bunker Superstars », son premier elpee, est paru ce 2 juin 2023. Et il vient…

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Solid Gold Hell (New Zealand)

The blood and the pity

Depuis Clock DVA et Birthday Party, nous n'avions plus entendu quelque chose d'aussi sordide et torturé. Même le chanteur possède un timbre aussi ravagé que celui d'Adi Nelson ou de Nick Cave. Mais pour retrouver quelque chose de plus ou moins ressemblant, il faut remonter un peu plus loin dans le temps. Fin des sixties. Avec une formation qui répondait au nom de Juicy Lucy. Responsable en 1970 d'une formidable cover de Bo Diddley, " Who do you love ". Caractérisé par un timbre vocal tout aussi ravagé, mais surtout par la performance d'un certain Glenn Campbell (NDR: rien à voir avec le crooner du même nom) à la steel guitar. Oui mais, imaginez-vous qu'au sein de Solid Gold Hell, le chant est assuré par un autre Glen Campbell. Pseudonyme? Probablement! Mais ces coïncidences vous permettront peut-être de vous faire une idée plus ou moins exacte du néo blues pratiqué par cet ensemble néo-zélandais...

 

Soft Parade

Get Well Soon

En 1992, cet ensemble batave avait bénéficié du concours de Dave Stewart pour enregistrer "Puur", son premier album. Production, studio et même label (Anxious). Un très chouette disque qui n'avait cependant pas récolté le succès escompté. Quatre années plus tard, Soft Parade revient avec un deuxième opus. Mais réalisé dans des conditions plus modestes. D'abord, les sessions d'enregistrement se sont déroulées à Tilburg, leur ville natale. Par souci d'économie, seules les bandes ont transité par Londres au Livingstone Studio. Pour y être remixées par John Mallison. Enfin, "Get well soon" est tout simplement autoproduit. Si le line up du quintette n'a pas changé, il faut reconnaître que le rôle du claviériste a été réduit à sa portion congrue. Il brille même par son absence sur les sept premiers titres. La texture épouse soit les caprices semi-acoustiques, ‘sydbarettiens’, de Robyn Hitchcock ; ou nous plonge dans l'univers velvetien, indolent, arty de Mojave ou de Tarnation. A partir du huitième morceau, Dirk Brouwers entre dans la danse, et infiltre progressivement ses sonorités fiévreuses dans la mélodie. Son phrasé ‘manzarekien’ refait naturellement surface. Et nonobstant le vocal hymnique, curieusement inspiré par Bono (pas le Band!), les portes (!) du psychédélisme s'ouvrent à nouveau pour célébrer une folle et douce Soft Parade...

 

Smoking Popes

Born to quit

Les Smoking Popes affichent un line up unique en son genre, puisqu'il est partagé entre trois frangins: Matt, Elie et John Caterer, flanqués d'un quatrième larron qui répond au nom de Mike Felumlee. Manquait plus que ce dernier soit également de la famille et nous pouvions décréter que les Ramones avaient laissé en héritage un digne successeur. Encore qu'il est vrai que ceux-là n'étaient, paraît-il, que des faux frères. Les Ramones constituent une bonne introduction à la musique de ce quartet yankee, dont le presque mythique tempo 4/4 revient régulièrement à la surface. Mais pas pour y exploiter un punk caricatural. Non, plutôt pour y revitaliser un power pop nourri à la fois au garage et au britpop. En termes plus imagés pour y réaliser une synthèse entre la musique des Buzzcocks, des Luminarios, de Lightning Seeds et des Smiths. La superbe voix de John Caterer campant d'ailleurs un hybride entre celle d'Ed Kowalczyk (Live), Martin Rossiter (Gene) et de Morrissey. Une voix très en avant qui communique une sensibilité profonde aux mélodies mélancoliques de ce "Born to quit"...

 

Smog

The doctor came at dawn

Nul n'aurait un jour imaginé que Léonard Cohen aurait laissé un héritier naturel. Et pourtant, Bill Callahan mérite assurément ce legs. On se demande d'ailleurs pourquoi il enregistre encore sous le patronyme Smog, puisque sur ce " The doctor came at dawn ", il fait pratiquement cavalier seul. Un peu à la manière de Bill Oldham, matière grise de Palace. Ne vous attendez donc à rien de très réjouissant sur cet opus, mais plutôt à un épanchement d'émotion, de mélancolie, et de tristesse hors du commun. Né d'une instrumentation minimaliste pathétique, obsessionnelle, partagée entre cordes de guitares acoustiques languissantes, accords de piano désolés, austères, accès de violoncelle furtifs, éclaboussures de tambourin et arrangements symphoniques épars quoique luxuriants. Le tout découpé entre silences, lourds de conséquences. Que meuble lugubrement, cruellement la voix douce, profonde, légèrement nasillarde de Bill. Beau et triste à la fois!

 

Patti Smith

Gone Again

Écrit par

Hormis la confection du très dispensable "Dream of life", publié en 1988, Patti Smith ne s'est guère manifestée au cours des quinze dernières années. Elle a bien écrit l'un ou l'autre recueil de poésie, mais s'est surtout consacrée à l'éducation de ses enfants, tout en envisageant de revenir à la scène dès qu'ils seraient assez grands pour l'accompagner en tournée. Malheureusement elle a perdu coup sur coup son mari Fred ‘Sonic’ Smith (ex-guitariste de MC5) et son frère Todd. C'était il y a deux ans déjà... Aussi vous ne serez pas étonnés d'apprendre que ce "Gone again" est dédié à la mémoire de ses proches trop tôt disparus. Méditation sur notre séjour sur terre avant d'atteindre l'au-delà.

Pour enregistrer "Gone again", elle a reçu le concours de quelques amis fidèles. Notamment Jay Dee Daugherty, Tom Verlaine et Lenny Kaye. Un Kaye qui coproduit l'opus en compagnie de Malcolm Burn. Un parterre d'invités au sein duquel on retrouve, mais d'une manière plus épisodique, des artistes tel que John Cale et Jeff Buckley. Une oeuvre bien équilibrée, climatique, le plus souvent abordée avec un esprit proche de celui du Velvet Underground circa Nico. Où la magie ‘morrisonienne’ peut opérer instinctivement. Tout en réservant une part de sa muse au minimalisme acoustique, héritage toujours très vivace de son admiration pour Dylan... L'opus épingle, en outre, une ballade country: "Dead to the world". Une superbe composition enrichie d'orchestrations symphonique: "My madrigal". Un fragment directement inspiré par le Jefferson Airplane, à l'époque ou il planait encore: "Ravens". Et puis surtout "Summer cannibals", hit single en puissance, viscéralement syncopé, sauvage, chanté avec ce vocal très caractéristique, guttural, sensuel, de Patti. Un retour en force pour la première artiste punk qui soit parvenue à allier poésie et rock 'n'roll…

 

Swans

Soundtrack for the blind

Swans a donc décidé de mettre la clef sous le paillasson. Enfin, plus exactement, Michaël Gira et Jarboe ont décrété qu'ils n'enregistreraient plus sous le patronyme Swans. Et ce " Soundtracks for the blind " constitue l'épilogue de l'histoire de ce groupe, dont la naissance remonte déjà au tout début des eighties. Un testament, présenté sous la forme d'un double CD, dont le deuxième disque est essentiellement partagé entre bruitages expérimentaux, prises " live ", remixes et versions retravaillées, parmi lesquelles figure un véritable morceau d'anthologie de près de 16 minutes, " Helpless child ". Plus conventionnel, l'autre disque privilégie les compositions hypnotiques, spectrales, majestueuses, pathétiques dans leur tragédie humaine... Une œuvre pour laquelle, le drummer d'Iggy Pop, Larry Mullins, et celui de Ministry, Bill Rieflin, ont participé...

 

Swans

Die Tür ist zu

Tout comme Nick Cave, Michaël Gira est un romantique manqué, un voyeur poursuivi par l'autodérision. Un romancier dont l'œuvre conceptuelle dénonce chez son auteur une double personnalité. Faut-il le croire, lorsqu'il proclame la fin prochaine de Swans, alors que l'ossature du groupe se limite à sa compagne Jarboe et à lui-même? Faut-il le croire, lorsqu'il nous annonce la sortie d'un double album, déjà intitulé "Soundtrack for the blind"? Faut-il le croire lorsqu'il lie cet épilogue à une ultime tournée mondiale? En attendant, il nous propose un EP qui comptabilise un peu moins d'une heure. Rien que le premier titre dépasse les 21 minutes. Un morceau qui aborde l'ambient psychédélique, avant de revenir à une incontournable progression de cordes, hantée par la voix morne, creuse de Gira. Jarboe apporte également son concours aux claviers et puis surtout ses arabesques vocales mélancoliques sur l'une ou l'autre composition de ce "Die Tür ist zu" (NDR: traduction: les portes sont ouvertes). Notamment pour l'adaptation acoustique de "Mother father", rebaptisée "M/F" pour la circonstance, et puis sur "4RP". Un album qui implique également une version écourtée de "The sound", enregistré live au Schach Hof de Brême.

 

Supersuckers

Sacrilicious

Ne rigolez pas, mais nous venons de découvrir les Snuls yankees! En plus rock, bien sûr. Mais embourbés dans le même humour salace et malséant. Parfois, c'est même pire! Rien que le nom du groupe est évocateur. Ne nous demandez d'ailleurs pas de le traduire. Pas plus que les titres "Run like a motherfucker" ou "Born with a tail". Un discours trivial que l'on retrouve constamment dans les lyrics. Dommage, parce que le quatuor manifeste une énergie punkysante digne de Cosmic Psychos. Avec de nombreux relents de country. Peut-être qu'en se pinçant le nez ou en se bouchant les oreilles...

Supermodel

Clumba mar

Issu d'Egham, dans un coin perdu de l'Albion, Supermodel dispose d'un potentiel créatif particulièrement éclectique. Aucun des quinze fragments de ce "Clumba mar" ne ressemble d'ailleurs à un autre. Même si basiquement, l'expression évoque surtout Menswear. Mais un Menswear qui goûterait un peu à tous les râteliers sonores. Depuis le psychédélisme (Mercury Rev?) à la cold wave (Jesus & Mary Chain) en passant par le punk originel du Manic Street Preachers, la noisy avant-gardiste de Telstar Ponies, le glam de T Rex et la pop extravertie de Supergrass. Une seule constante: le son filandreux, mordant chargé d'ironie, de malice et d'exubérance juvénile. Basse élastique, cordes de guitare bourdonnantes et gémissantes, vocaux abrasifs mais savoureux apportant tout leur charme et leur mordant à ce pop contemporain dérivatif...

 

Super Furry Animals

Fuzzy logic

Tout comme Gorky's Zygotic Mynci, Super Furry Animals est issu du Pays de Galles, et n'hésite pas à composer et à chanter dans son dialecte natal. Mais, apparemment, sur son premier album, les musiciens se sont résolus à ne s'exprimer qu'à travers la langue de Shakespeare. Business oblige! Un groupe dont le cheminement est plutôt inhabituel, puisque avant de s'intéresser à la pop, le groupe pratiquait de la techno. Ce qui explique sans doute pourquoi Super Furry Animals estime être étranger à la nouvelle scène britpop incarnée par Marion, Shed Seven, Bluetones, Menswear, Cast et consorts. Faut dire que si mélodiquement le groupe possède certaines affinités avec le glamour de Supergrass, la solution sonore est truffée d'effets spéciaux psychédéliques (Syd Barrett ?), de bruitages électroniques (Chemical Brothers?) et d'arrangements. Arrangements vocaux aussi sophistiqués que chez Weezer. Arrangements orchestraux comparables à ceux que Jeff Lynne réservait aux elpees d'ELO. Le tout abordé sur un ton humoristique, pasticheur, plus proche du burlesque de Bonzo Dog Dog Band que des Beatles circa "You know my name"...

 

Suede

Coming up

Après un album de qualité plutôt médiocre, conjugué au départ de Bernard Butler, guitariste génial, considéré comme le principal moteur du groupe, rien ne laissait prévoir un avenir pavé de bonnes intentions pour ce groupe britannique, pourtant doté de rares qualités. Qui aurait donc pu imaginer que Suede sortirait un troisième CD d'une telle classe? Un opus qui démontre également qu'Oakes, le substitut, possède des qualités de guitariste et de compositeur exceptionnelles; au moins égales à celles de Butler. Musicalement, " Coming up " est un voyage intemporel entre les seventies et les nineties. Une croisière faisant escale dans la période angélique, glamoureuse de T-Rex, dans le groove excitant d'un Bowie du plus grand cru (Ziggy Stardust?), de Pulp (mais alors privé de synthés), et même de Babyloon Zoo! Un tout bon album qui risque fort bien de figurer parmi les meilleurs de l'année...

 

Strangelove

Love and other demons

Nous l'avions pressenti lors de la sortie du double single "Living with the human machine", le deuxième elpee de Strangelove ne pouvait décevoir. Et pourtant, celles et ceux qui ont vibré à l'écoute de " Time for the rest of your life " risquent fort d'être décontenancés, car l'intensité y est beaucoup plus profonde, moins soumise aux envolées de cordes de guitare électriques. Les références à Sad Lovers & Giants et à The The y sont toujours bien présentes ; et puis la voix de Patrick Duff campe toujours ce savoureux hybride opératique entre le timbre de Matt Johnson et celui de Garce ; mais ces références semblent avoir été totalement digérées, pour laisser place à un épanchement émotionnel extrême, douloureux, exaltant. En fait, alors que la plupart des formations de britpop, qui se réclament des Smiths, se contentent d'en reproduire les aspects les plus superficiels, Strangelove y puise l'essence mélodique la plus pure. Celle des premiers pas du tandem Mozz/Marr. Patrick va même plus loin. Il y dénude son âme et met en pâture ses angoisses, les troubles existentiels qui l'ont rongé pendant plusieurs années, et qu'il vient enfin de surmonter. Pas sans mal. Profondément noyé dans l'alcoolisme et écrasé par les futilités de la vie contemporaine, il a en plus rompu avec sa girlfriend. Un véritable gâchis qu'il tente aujourd'hui d'évaluer avec philosophie à travers ses chansons, mais dont il se rend compte aujourd'hui des conséquences désastreuses sur son existence. Un cri du cœur tellement poignant et douloureux à la fois qu'il est impossible de ne pas y succomber…

 

Stone Temple Pilots

Tiny music... songs from the Vatican gift shops

En pleine explosion grunge, Stone Temple Pilots commettait le formidable "Core", album duquel était extrait le tout aussi remarquable single "Plush". En 1994, la sortie de "Purple", bien que de bonne facture, payait au grand comptant l'essoufflement du mouvement grunge. Depuis, le groupe de San Diego a connu de gros problèmes, implicitement liés à la consommation de drogues. Et c'est en pleine phase de désintoxication que ce "Tiny music..." a été enregistré. Première constatation, le syndrome du metal seattlenesque n'est plus qu'un mauvais souvenir. Et si le nouvel opus recèle encore l'une ou l'autre trace de post grunge, notamment sur "Pop's love suicide" et "Seven caged tigers", les deux fragments sont abordés avec un feeling comparable à celui de Foo Fighters. Pour le reste, hormis l'insipide "And so I know", le funk blanc acéré de "Tumble in the rough" et surtout d' "Art school girl" où Tripping Daisy tente de séduire Red Hot Chili Peppers, la plupart des autres compositions flirtent allègrement avec la pop insulaire de la fin des sixties/début des seventies. Celle des Beatles tout d'abord. Sur "Lady picture show". Du Led Zeppelin ensuite. A travers "Adhesive". Mais surtout des Pretty Things. Epoque "SF Sorrow" et "Parachute". Pas seulement à cause du falsetto glamourisé des harmonies vocales, mais aussi des lignes mélodiques sinueuses, atmosphériques sillonnées par un groove pulsant, insidieusement viscéral. Etonnant! Même si les aficionados de STP risquent de ne pas trop apprécier...

 

Stabbing Westward

Wither Blister Burn & Peel

Originaire de Los Angeles, Stabbing Westward vient de graver son deuxième album. Et rien qu'à voir la pochette (NDR: une croix, des bougies, des amulettes, etc.), vous pouvez facilement imaginer l'ambiance. Un sentiment confirmé dès les premiers accords de ce "Wither Blister Burn & Peel". Un opus qui alterne l'excellent, le pénible et l'exécrable. Commençons par la quintessence de ce morceau de plastique. "Why", véritable chef d'œuvre de techno-rock post industrielle, alliant à la fois le climat futuriste et la sensibilité mélodique de Depeche Mode. "Sleep" dont la complexité technologique, née de la fusion entre l'électricité sauvage et le synthétisme atmosphérique, rappelle ni plus ni moins "Outside" de Bowie. Ou encore le frénétique "Don't believe" religieusement déchiré entre les Young Gods et Jesus Jones (!). Reste les soixante secondes instrumentales d' "Inside you". C'est tout! Passé ce cap, le climat devient irrespirable. "So wrong" porte bien son nom. "Falls Apart" ou encore "Shame", tout autant. C'est même parfois encore pire. Les adeptes de ce style légitimeront ce défoulement viscéral (NDR: qui a dit barbarisme musical?) Nous pas! A vous de juger...

 

Sparklehorse

Vivadixiesubmarinetransmissionplot

Sparklehorse, c'est avant tout Mark Linkous. Pour enregistrer son premier album, il a cumulé les fonctions de compositeur, de chanteur et s'est réservé la plupart des parties de guitare acoustiques et électriques, de banjo, etc. Sans oublier celle de producteur et d'ingénieur du son qu'il a accomplit dans son propre studio maison en Virginie. Il s'est bien sûr entouré d'une flopée de musiciens. Notamment de country & western. Tout en tirant parti au maximum de la technologie moderne. Un peu comme chez Vic Chesnutt, les chansons s'agitent avec une somnolence dérangeante. Des chansons tantôt adaptées à la lo fi (Palace, Codeine), moulées dans la ballade pop (John Lennon) ou sculptées par différentes formes de garage. Aussi bien atmosphérique (Cowboy Junkies), Paisley Underground (Chris Cacavas & the Junkyard), que crazyhorsien. Une seule réserve, le vocal de Mark, un peu trop systématiquement trafiqué...

 

Soundgarden

Down on the upside

Ce quartette de Seattle n'a jamais vraiment su lui-même s'il appartenait au grunge, au heavy metal ou au hard rock. Son album précédent ("Superknown", le meilleur à notre goût) s'était même mis au diapason de la pop beatlenesque... Tout au long des 65 minutes de ce "Down on the upside" il n'hésite pas à profaner un monument tel que Led Zeppelin pour y piller les reliques de leurs deuxième et troisième elpees. C'est à dire la quintessence de l'œuvre du dirigeable. Malheureusement, la voix de Chris Cornell est aussi agaçante que celle d'Axl Rose; si bien que les meilleures compositions de l'opus se caractérisent par un vocal trafiqué ou presque absent. Notamment sur l'aride, "Never the machine forever", digne du Blue Cheer et "Applebite" dont la ligne de guitare luxuriante, effilée, acérée et le climat énigmatique rappellent ni plus ni moins Mahavishnu Orchestra...

 

Soulwax

Leave the story untold

Pour enregistrer son premier album, Soulwax s'est rendu aux States. A Los Angeles très exactement, bénéficiant pour la circonstance du concours de Chris Goss, chanteur guitariste de Master of Reality, mais également et surtout producteur attitré de Kyuss. Un album qui transpire à premier abord le rythm'n blues et le psychédélisme. Un peu comme chez Soapstone. Curieusement deux formations issues de la région de Gand. Les chanteurs respectifs ont d'ailleurs une voix assez proche. Mais si Soapstone s'est laissé ensevelir dans le revivalisme, Soulwax est davantage ouvert aux autres formes musicales. Le heavy metal tout d'abord. Aussi bien emprunté au début des Seventies, celui de Led Zeppelin et de Guess Who en particulier, qu'à la scène contemporaine. Pensez à Pearl Jam, Stone Temple Pilots est bien sûr à Master of Reality. Le blues, ensuite. Normal lorsqu'on sait que l'harmoniciste Mark Thijs avait produit leur premier EP, "2 nd handsome blues", sorti en décembre dernier. Le synthé pop, enfin. A cause du recours au moog synthetizer et au mellotron. Le tout abordé avec l'esprit baroque d'un dEUS. Et le résultat est probant. Une performance de choix qui démontre à nouveau l'actuelle bonne santé du rock en Belgique...

 

Soul Coughing

Irresistible bliss (b)

Soul Coughing appartient à la culture technologique des nineties. Et il exprime cet attachement à travers un style préparé à base de hip hop, de lo-fi, de jazz, de funk, de pop et d'ambiant. Une expression sonore qui ne lésine pas sur les samples. Aussi bien piqués à des artistes aussi illustres qu'Howlin' Wolf, les Andrew Sisters, qu'à la cacophonie urbaine. New-yorkaise. Parce que le quartette est issu cette métropole et que son cynisme cinématique lui a valu d'être taxé de cousin le plus intelligent des Beastie Boys. Musicalement, Soul Coughing est même capable de déborder dans le prog rock intello du King Crimson ("Paint"), le charleston ("Disseminated") ou le post punk tribal de Siouxsie & the Banshees ("The idiot kings"). Suivant les règles arty du recyclage, bien sûr. Mais ce qui confère l'originalité au groupe, c'est la voix de Doughty dont la musicalité du langage émane d'une symbiose inconsciente entre la prononciation syncopée et la férocité des rimes...

 

Serge Teyssot-Gay

Silence Radio

Premier album solo pour le guitariste de Noir Desir. En fait, Serge Teyssot-Gay a profité du break de huit mois, décrété par le groupe girondin, pour se lancer dans cette expérience individuelle. Pour enregistrer "Silence radio", il joue l'homme orchestre. Assurant à la fois la composition, le chant (dans la langue de Shakespeare!), l'interprétation, le mixing et la production. Travail qu'il a effectué dans son propre studio huit pistes. Avec pour unique compagnon sa guitare. Sauf pour le final "Waiting" où il fait usage d'un ‘métalophone’. Les interventions ponctuelles du violon et des claviers relevant uniquement de collages... Apres, écorchés, sauvages, minimalistes, les sept titres de ce mini album sont déchirés entre l'hostilité morbide du métal, la fièvre malsaine du chaos et les émanations nauséeuses d'un univers gangrené...

 

The Tea Party

Alhambra (Mini LP)

Sur les six titres de ce nouveau mini CD du trio canadien, on retrouve quatre versions acoustiques de chansons parues sur les albums précédents. Mais quelles versions! " The grand bazaar "; " Inanna " et " Silence " sont abordés avec le même esprit mystique, exotique, qui avait prévalu chez Led Zeppelin lors de l'enregistrement de son célèbre volume " III ". C'est à dire en communiquant une puissance inouïe aux compositions, rien qu'en y ajoutant une multitude d'instruments et de percussions ethniques (tabla, sitar, etc.). Quant à " Turn the lamp down ", c'est un blues ‘doorsien’, fouetté par les accords de la slide et enfiévré par le baryton de Jeff Martin qui nous prend véritablement aux tripes. Et Dieu seul sait si nous sommes si peu réceptifs au blues... Ce n'est pas pour rien que l'on retrouve Roy Harper sur la seule nouvelle composition du disque, " Time ". Evidemment, cette remarquable chanson est hors de son temps ; et il vous faudra replonger un quart de siècle plus tôt pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur, car ce titre aurait tout aussi bien pu figurer sur un des premiers albums de Genesis. Pas de Phil Le Flouze, mais de l'Archange Gabriel. " Nursery Cryme ", par exemple. A cause de cet enchevêtrement de cordes de guitare acoustiques et électriques particulièrement réussi. Et enfin, de cette exaltation qui vous remplit l'âme d'émotion. Allez donc comprendre pourquoi? Nous ne nous attarderons cependant pas sur le remix de " Sister awake ", une opération de tripatouillage électronique qui n'apporte strictement rien de neuf... Bien vite le nouvel album! Mais était-ce vraiment la peine de vous le dire?

 

One Inch Punch

Tao of the One Inch Punch

Consoles vidéos, culture rap, arts martiaux, look ‘cool’, tabagisme, illustrent parfaitement l'attitude adoptée par One Inch Punch. Une véritable caricature de la génération des vidéo games et des machines à sous! Trêve d'analyse sociologique; musicalement, Burning Orange se limite à digérer une marmelade de Beastie Boys et de Tricky mélangée avec de la bile Einstürzende Neubauten. Réservé aux amateurs de rap/soul/hipcore industriel... S'il y en a!