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Manu Chao, l'icône de la scène musicale mondiale, revient sur le devant de la scène en sortant un nouveau single baptisé "Viva tu". Après plusieurs années d'absence médiatique volontaire, l’artiste nous offre un avant-goût de son prochain opus tant attendu.…

Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les…

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Biohazard

State Of The World Address

Groupe de metal funk par excellence, Biohazard vient d'enregistrer son troisième opus. Sous la houlette d'Ed Stasium, producteur des Ramones et de Living Colour. Le groupe a, par ailleurs, bénéficié du concours des rappeurs de Cypress Hill pour le meilleur titre de l'album, "How Is It". Bien dans l'air du temps avec son rythme contagieux, irrésistible et ses riffs de guitares irascibles, belliqueux, "State Of The World Address" manifeste inévitablement un engagement sociopolitique à travers des textes mordants, rageurs qui dénoncent les injustices raciales dont le peuple noir est encore et toujours victime aux Etats-Unis...

 

The Black Crowes

Amorica

Le nouvel album de cet ensemble géorgien nous semble toujours aussi contaminé par le heavy rock de la fin des sixties et du début des seventies. En particulier par celui que pratiquait, à une certaine époque, les Allman Brothers, le Free, les Small Faces, Humble Pie et consorts. Et le quintette a beau clamer son innocence, pour la troisième fois, il vient d'être pris en flagrant délit de revivalisme. Pourtant, les musiciens sont de véritables virtuoses. Et le chanteur possède un timbre vocal savoureusement sauvage, abrasif et écorché. Mais au lieu de tirer parti au maximum de ce potentiel pour tramer une texture mélodique solide, les membres de Black Crowes se contentent de rivaliser dans la performance technique. Et pourtant, ils sont capables d'accorder leurs violons (!), comme sur le titre qui ouvre l'elpee, "Gone". Mais c'est tout ! Les onze compositions suivantes s'étiolent au fil du blues, du metal, du boogie, du country ou du gospel...

 

Frank Black

Teenager Of The Year

Deuxième album solo pour l'ex-leader des Pixies. Et première constatation, il est double. Enfin presque, puisque le second morceau de plastique se résume à trois versions différentes du single "Headache". Soit un total général qui s'élève à vingt-cinq fragments. Avec ou sans boulier compteur!... Si "Teenager Of The Year" affiche encore certaines spécifications propres au défunt et mythique groupe bostonien (ligne de basse menaçante, riffs de guitare vicieux, corrosifs, breaks vertigineux, changements de tempo, vocal écorché), il faut regretter que la plupart des compositions semblent avoir perdu une bonne dose de leur adrénaline. Au profit d'un popcore arrosé de claviers rognés ou allègres, enrobé d'arrangements de cuivres, voire épicés de twang hawaïen, de country, de reggae ou de romance. Attention, cet opus reste d'excellente facture, mais les inconditionnels des Pixies auront l'impression que la matière première a été passée à l'attendrisseur...

 

Black Maria

Les Traces

Black Maria en est aujourd'hui à son troisième album. Et il faut avouer que les traces (!) laissées par son passé référentiel sont toujours bien vivaces. Insculpées par Dominic Sonic, d'abord. Qui avait produit le premier opus. Et puis par Noir Desir, avec lequel le groupe normand a toujours reconnu avoir des atomes crochus. Ce qui n'empêche pas ce disque, dont la plupart des fragments sont chantés dans la langue de Voltaire, de receler l'une ou l'autre composition d'excellente facture. "Fils de gitan", l'instrumental "Korgo" qui ouvre le morceau de plastique et puis bien sûr le titre maître. Mais également de concéder certaines faiblesses. Et en particulier la cover des Stones, "2000 light years from home" trop quelconque pour véritablement convaincre...

 

The Black Sorrows

The Closen Ones

Fondé en 1984, Black Sorrows jouit d'un énorme crédit en Australie ; multipliant, depuis sa formation, les disques de platine. Pourtant, malgré le succès récolté, on ne peut pas dire que son expression brille par son originalité. En fait, tout son héritage musical est redevable au delta yankee, au cajun, au tex mex et plus conventionnellement au rhythm’n’blues ainsi qu’au country ; mais il a tellement été grevé de droits FM, qu'il en a perdu toute sa valeur (saveur?). "The Closen Ones" n'est pas un nouvel opus du groupe kangourou, mais une succession de seize titres, ponctuée de l'inévitable "Sons Of The Sea", empruntés aux six albums enregistrés jusqu'à ce jour. Pauvre Poséidon!

 

Blonde Amer

Blonde Amer

Bien que fondé en 1986, Blonde Amer vient seulement d'enregistrer son premier album. Dans le passé, le groupe avait bien gravé deux singles, mais dont le succès est demeuré plus que confidentiel. Son expérience ? Il l'a acquise au fil des nombreuses tournées conduites à travers tout l'Hexagone. Constitué des frères Jérôme et Bernard Santelli, qui assurent l'essentiel de la composition, et Vincent Jenny, Blonde Amer perpétue la tradition du rock bleu blanc rouge institué début des eighties par des groupes comme Lili Drop et Telephone. Telephone surtout, à cause du timbre vocal de Jérôme proche de celui de Jean-Louis Aubert. Et puis du spleen poétique des lyrics. Vous avez sans doute déjà pu entendre sur les ondes radiophoniques "Si jamais", chanson qui devrait probablement faire un hit. Les onze autres titres sont coulés dans le même moule. Et à notre humble avis, Blonde Amer n'est pas près de le casser...

 

Blondie

The Platinum Collection

Entre 70 et 80, cette formation américaine a récolté un succès considérable, succès qui a atteint son apogée en 1979, lors de la sortie d’"Heart Of Glass". Plusieurs compilations ont déjà retracé l'histoire de ce phénomène new wave, mais jusqu'à présent aucune d'entre elles n'était parvenue à nous faire revivre cette belle histoire. Et c'est chose faite avec ce double CD. Un box qui propose en quarante-sept titres la quintessence de Blondie. Et en particulier ceux qui investissent la première rondelle. C'est-à-dire lorsque leurs chansons parvenaient à capturer l'essence d'un punk pop réminiscent des sixties. Et puis il y avait Debbie Harry, femme enfant à la bouche et au regard sensuels, aux mini robes ou ensembles provocants, mais surtout à la voix sans modulation mais tellement limpide. Pensez à "X Offender", à "Denis", à "In The Fleh" ou à "Rip Her To Shreds". Mais il y en a encore bien d'autres, et en particulier le célèbre " Heart Of Glass". Le deuxième morceau de plastique s'intéresse à la phase la plus accessible du groupe. Et notamment "Sunday Girl", "Atomic", "Call Me", "The Tide Is High", "Rapture". Le tout ponctué de quatre inédits dont un "Once I Had A Love" qui ressemble étrangement à ce célèbre "Heart Of Glass". Et puis deux remixes. L'un d'"Atomic" et l'autre de "Rapture". Le volume est en outre enrichi d'un livret abondamment illustré de photographies, mais également valorisé de commentaires des musiciens du combo pour chaque chanson. Un document indispensable!

 

Luka Bloom

Turf

Alors que pour enregistrer "Acoustic Motorbike", Luka Bloom s'était entouré d'une pléiade de musiciens issus de son Eire natale, et en particulier des Hothouse Flowers, "Turf" a été concocté presque exclusivement en solitaire. Hormis le concours de Mairead Ni Mhaonaigh, du groupe irlandais Altan, invité pour chanter en duo "Sunny Sailor Boy" –meilleure chanson de l'album paradoxalement écrite par Mike Scott– Luka limite son accompagnement musical à sa seule et unique guitare acoustique. Parfois électrifiée, il est vrai. Et puis utilisée dans un contexte propice aux arrangements, c'est-à-dire dans le célèbre studio de Windmill Lane à Dublin. "Turf" souffre quand même d'une certaine uniformité dans le ton, et si les textes, qui traitent essentiellement des problèmes propres aux Irlandais, possèdent un intérêt certain, le climat général baigne dans une certaine morosité...

 

The Blue Aeroplanes

Life Model

Du line up initial, il ne reste plus que le chanteur compositeur Gerard Langley, le guitariste Rodney Allen et le danseur Wotjek Dmokchouski, personnage qui accompagne le groupe lors des concerts. C'est vrai qu'Angelo Bruschini, le second guitariste prend une part de plus en plus active dans la gestion du groupe, comme par exemple procéder à l'engagement de nouveaux musiciens, mais il n'est pas un membre fondateur. En fait, chez Blue Aeroplanes, hormis ce quatuor de base, c'est la véritable bouteille à encre. Figurez-vous que pour concocter "Life Model", une véritable pléiade de musiciens a collaboré à son enregistrement. Et parmi ceux-ci, la plupart ont déjà transité par le groupe. On a ainsi droit à un total de sept guitaristes! Encore heureux qu'ils ne jouent pas tous en même temps. Il est vrai que depuis 1990, soit depuis la confection de "Swagger", la musique de Blue Aeroplanes est moins hostile, moins expérimentale. Ce qui ne l'empêche pas d'être aussi intéressante. "Life Model" alterne ainsi compositions intimistes, énigmatiques sur lesquelles la voix profonde, laconique de Gerard épanche ses poésies et compositions sauvages, intenses qui palpitent suivant le flux de l'électricité fastueuse et même perverse... Superbe!

 

Blue Öyster Cult

Cult classic

Les New York Dolls et Blue Öyster Cult ont ouvert, début des seventies, la voie à un rock métallique et décadent, style parodique, excessif, outrageant qui correspondait à l'évolution des mœurs chez les Dolls et à l'agression mécanique, sinistre, précise, calculée, programmée chez B.O.C.. Le culte de l'huître bleue va malheureusement évoluer trop rapidement vers une sophistication nocive, avant de revenir dès 79 à un heavy métal suranné et agonisant. Alors que nous pensions que le mythe avait trépassé au beau milieu des eighties, il refait surface d'une manière peu orthodoxe. Comment ? En reciselant, dans le plus grand désordre, toute une série de covers, considérées comme des classiques. Depuis "Cities on flame with rock and roll" à "ME 262" en passant par "Don't fear the reaper", "Godzilla", "This ain't the summer of love" et quelques autres. On reste quand même perplexe pour la suite des événements…

 

The Bluerunners

The Château Chuck

Encore un groupe qui nous vient de la Nouvelle Orléans. Un quintet qui pratique le punk zydeco. Pas besoin de vous expliquer la nature du punk. Mais qu'est-ce que le ‘zydeco’? Une forme de ‘roots’ coincée quelque part entre le country et le cajun. Un mélange subtil entre cultures américaines, françaises et africaines. Le punk lui donne donc davantage d'énergie et d'efficacité. Et puis surtout un groove basique, sauvage qui fouette vigoureusement et savoureusement l'instrumentation traditionnelle (accordéon, violon) voire insolite (washboard, djembe). Chouette et rafraîchissant !

 

Blur

Parklife

Pour le commun des mortels, Blur est le responsable du hit single "Girls And Boys", une chanson dont la version electro disco, revue et corrigée par les Pet Shop Boys, fait aujourd'hui un véritable tabac dans les charts internationaux. Et pourtant, le quintet insulaire (Colchester) compte déjà trois albums à son actif! Produit par Stephen Street (Morrissey), "Parklife" se révèle, dans l'ensemble, palpitant. Dans l'ensemble, puisque son ventre mou (!) s'abandonne un peu trop facilement dans la romance mielleuse, un peu comme si Style Council s'était vu priver de ses propriétés jazzyfiantes. Un intermède qui par bonheur n'excède pas quatre fragments. Pour le reste, l'opus recèle quelques morceaux post mod, post adolescents de la meilleure veine. Le hit en puissance "London Love", par exemple. Et puis une composition monochrome, déchirante, à laquelle Laetitia Sadier (Stereolab) et l'acteur Phil Daniels sont venus apporter leur concours aux backing vocaux ("To The End").

 

Cement

Cement

Un bassiste impliqué successivement chez les Barking Spiders Acrophobic, puis les Agrobatics Troups, un guitariste qui a joué chez les Beer Nuts et un drummer qui a transité par une foule de combos, parmi lesquels les moins anonymes répondent au nom de Pygmy Love Circus et de Murder I Exile, ne constituent pas des informations suffisantes susceptibles de provoquer dans votre esprit une réaction de prise rapide. Par contre, si vous ajoutez comme hydrofuge la présence de l'ex-chanteur de Faith No More, Chuck Mostley, vous améliorerez le processus de durcissement. Parce que Cement manœuvre sur un chantier sonore contigu. Avec ce petit côté grunge qui colle à l'air du temps, un sens du pastiche particulièrement aiguisé et quelques incursions dans le folk alangui, ouaté, question de mettre en évidence, le talent de guitariste acoustique de Chuck...

 

Channel Zero

Unsafe

Écrit par

Bien que fondé en 1990, Channel Zero en est à son troisième opus. Un disque qui a été enregistré à New York sous la houlette de Michaël Barbiero (Metallica, Soundgarden, L7, Slash), alors que le précédent avait été produit à Nashville par Vinnie Paul, drummer de Pantera. De solides références pour cet ensemble belge dont le trash metal sauvage, redoutable, impitoyable est de la même veine que celui d'Helmet. Un seul reproche, la présence de clichés trop souvent empruntés à Alice In Chains. Sans quoi, dans l'univers du hardcore, cet "Unsafe" est loin de faire pâle figure...

 

Vic Chesnutt

Drunk

Victime d'un grave accident de voiture à l'âge de 23 ans, Vic Chesnutt s'est retrouvé hémiplégique et partiellement paralysé d'un bras. Il a donc réappris à jouer de la guitare. Et à force de volonté s'est remis à composer. Pourtant, il a fallu que Michael Stipe (REM) le pousse à entrer en studio. Ce qui explique pourquoi Vic n'en est qu'à son deuxième album. Il reconnaît pour principal défaut, son penchant pour la divine bouteille. Mais c'est en état d'ébriété qu'il parvient à sortir le meilleur de lui même tout en exorcisant, à travers ses lyrics, sa déprime, son amertume. Comme sur ce "Drunk" où il alterne compositions country folk sirotées dans la plus pure tradition américaine et morceaux plus intenses, plus rock, plus électriques, imbibés de la conscience de Billy Bragg ou de Randy Newman...

 

Toni Childs

The woman´s boat

Avant d'enregistrer son premier album solo en 1988, disque pour lequel elle avait décroché le ‘grammy’ de la meilleure nouvelle artiste et de la meilleure performance vocale féminine ("Union"), Toni Childs a vécu un véritable parcours de combattant. Fugueuse à 15 ans, elle s'est rendue à Los Angeles pour chanter dans les petits clubs de blues locaux. Progressivement, elle a investi l'un ou l'autre combo ; pour finalement atterrir chez Toni and the Movers. Un ensemble au sein duquel elle séjournera deux ans en compagnie du futur Bangles, Micki Steele, et du futur Red Hot, Jack Sherman. En 1981, elle met le cap sur Londres et fonde Nadia Kapichi en compagnie de David Rhodes (Peter Gabriel), Mike Cotzi (Shriekback), Martin Swaine (Waterboys, World Party) et Steve Creese (World Party également). C'est au cours de cet épisode, qu'elle va prendre goût à la ‘World music’, et en particulier à la musique indienne. On comprend mieux pourquoi sur son second opus elle a fait appel à une telle équipe de musiciens hindous. Qui se partagent tamboura, sarangi, mridangam, tavil, nyatti, moorsing, tabla et didgeridoo. Africains également. Notamment le trio a cappella Zap Mama. Et puis des illustres personnages comme Peter Gabriel, Robert Fripp et Kurt Wallinger (World Party). Si Toni a également recours aux samples et à la boîte à rythmes, c'est surtout son talent vocal qui est mis en exergue sur cette œuvre. Une voix ample, poignante, remarquable, qui rappelle parfois celle de Tracy Chapman, mais en plus voluptueux ; une voix qui s'épanche en thèmes universels, comme celui de l'inévitable cycle naissance, mort et renaissance...

 

Chris & Carla

Shelter for an evening

Les Walkabouts jouissent d'une réputation d'enfer sur la scène de Seattle. Parce que leur folk rock post moderne, chargé de poésie visionnaire et de passion mélancolique, s'inspire surtout de Neil Young, de Violent Femmes et de Clean. Chris Eckman et Carla Torgunsen, guitaristes et vocalistes du groupe ont accompli une tournée en Allemagne au début de cette année. "Shelter for an evening" épingle douze fragments enregistrés lors de leur passage à Hambourg et à Cologne. Malheureusement, nonobstant la virtuosité des musiciens, capables d'extraire des émotions fortes de leurs cordes de guitares minimalistes, malgré la conjugaison parfaite des timbres vocaux, l'œuvre suscite au fil du sillon une profonde lassitude. Sans la participation des trois autres musiciens, ce duo de folk song ne ressemble qu'à un autre groupe de folk song...

 

Christian Death

The Rage of Angels

A ne plus rien y comprendre! Auteur d'un album live commis en compagnie de son nouveau groupe Shadow Project, Rozz Williams a décidé de remonter en même temps le mythe californien, en compagnie d'Eva O. Et d'enregistrer sous cette formule un nouvel opus : "Rage of Angels". Un disque qui baigne inévitablement dans l'univers gothique sombre, distordu, austère et nauséeux des "Only theatre of pain", "Death wish", "Catastrophe Ballet" et autre "Ashes"... Ponctué d'une cover de "Panic in Detroit" de Bowie, il manque cependant de relief. La guitare est beaucoup trop tendre, étouffée, timide, et ne parvient jamais à élever le sens mélodique à son niveau le plus cruel, le plus douloureux, le plus intense. Sans la râpe de Valor (NDR : qui a mis un terme à son existence, voici quatre ou cinq ans), ce Christian Death est cliniquement mort!

 

 

 

Chuck

The importance of being Chuck

Son hard cold funk mâtiné de rap, de house, de rock, de blues et de reggae s'inscrit dans la lignée de Parliament et de Funkadelic. Ses messages politiques acerbes, impétueux, à l'encontre des injustices et des inégalités sociales qui sévissent dans l'Amérique contemporaine se traduisent inévitablement dans ses lyrics. Le groupe ne se prive donc pas de casser du ‘Chuck’ sur le dos d'un système à qui il reproche de marginaliser les gens de couleur et les miséreux, sous le couvert d'un idéal illusoire de puissance et de liberté... (Tu me passes le lait?)

 

Chumbawamba

Anarchy

Considéré à ses débuts comme formation anarcho punk, Chumbawamba adopte, depuis le début des nineties, une attitude beaucoup plus réfléchie. En fait, si la formation de Leeds continue de combattre toutes les formes d'injustice sociale ainsi que la philosophie politique capitaliste, qu'elle juge pour responsable de la montée du fascisme –le single "Enough is enough" en est probablement le plus beau témoignage– elle l'exerce d'une manière moins spectaculaire. Dans le passé, le groupe s'est régulièrement illustré à travers des attitudes provocatrices, pour défendre ses idées. Figurez-vous qu'à l'issue de l'épisode des Falklands, les musiciens n'ont pas hésité à scander des slogans hostiles lors des parades militaires organisées en l'honneur de l'armée britannique. Il leur arrive également de se peinturlurer le corps en rouge ou de se teindre les cheveux en vert. Récemment, ils ont même décidé de se nourrir exclusivement de porridge (NDR: Beurk!) et d'épluchures de pomme de terres (NDR: les déchets au menu, les tubercules à la poubelle!). Et pour illustrer la pochette d'"Anarchy", ils ont choisi le moment précis de l'accouchement où le nouveau-né commence à sortir la tête... Si leurs idées sont fondamentalement demeurées identiques, il n'en est pas de même pour leur musique. Sauvage et vindicative à ses débuts, elle adopte, depuis trois albums, un profil beaucoup plus soft, plus sophistiqué, plus pop. Un style comparable à Electronics et à Saint Etienne, auxquels Chumbawaba voue une grande admiration. Avec des samplings capricieux, un peu comme chez Carter USM. Agit pop!

 

The Church

Sometime Anywhere

Victime de dissensions internes depuis deux bonnes années, Church a bien failli rendre son dernier souffle.

Flashback ! Début 1992, Marty Wilson Piper revient de son intérim passé chez All About Eve. Première constatation, Richard Ploog a cédé ses baguettes à Jay Dee. Ce qui n'empêche pas le groupe kangourou d'enregistrer l'excellent "Priest = Aura", puis de partir en tournée. Un périple qui sera cependant abrégé par un nouveau départ, celui du deuxième guitariste Peter Kopper. A l'issue de ce fâcheux épisode, Marty et Steve Kilbey décident de se retirer quelques mois de la scène musicale, le temps de faire le point sur le futur du combo. Finalement, mi 93, le duo décide de se remettre au boulot et concocte ce "Sometimes Anywhere". Quelques musiciens de studio participent bien à la confection de cet opus, mais en général les deux comparses se partagent l'essentiel du travail. Et finalement, "Sometimes Anywhere" ne diffère guère des précédents elpees. Treize titres qui tout en épousant un sens mélodique proche du House Of Love le plus romantique, macèrent dans un univers psychédélique presque floydien. Les cordes de guitares sont cristallines, limpides, le tempo lancinant, énigmatique, les harmonies vocales tendres, veloutées, les arrangements soignés, atmosphériques, la texture mélodique complexe mais irrésistible. Un chouette album !