Les ravissements de Maud Lübeck

En mars 2023, Maud Lübeck est invitée par Ghislaine Gouby, directrice des Scènes du Golfe à Vannes, pour une carte blanche lors du festival ‘Les Émancipéés’. Cette année-là, pour la première fois, se déroulent ‘Les ravissements’, quatre rencontres animées par…

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Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

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Once Upon A Time

Don´t look down

Bien qu'issu de la scène underground aussie du début des eighties, Once Upon A Time s'est exilé à Hambourg en 1991. Si le groupe justifie cette expatriation par ses préoccupations politico-sociales à l'égard des pays de l'Est, nous serions plutôt tentés de la motiver par l'engouement du public germanique très sensible à ce langage musical. Romantique, sombre, atmosphérique, il évoque tantôt Birthday Party, les Bad Seeds ou les Doors. Il faut d'ailleurs croire que le groupe apprécie tout particulièrement Nick Cave et feu Jim Morrison, puisque la voix du chanteur calque régulièrement ses intonations sur celle des deux figures mythiques. Bref, si ce "Don't look down" n'est pas toujours très drôle, affrontant même parfois le chaos organisé ou la démesure structurée, il reflète un sens mélodique souvent douloureux et même à certains moments totalement bouleversant...

 

Oracle

Tree

Que Colin Newman se soit laissé séduire par la très jolie Malka Spigel, nous comprenons. Mais qu'il se prostitue à la techno nous reste franchement sur l'estomac. C'est pourtant ce qu'il a tenté de nous faire ingurgiter, par l'intermédiaire de son nouveau groupe Oracle, sur les six premiers titres de ce disque. Une association qui implique bien évidemment sa dulcinée, Malka, mais également un autre ex-Minimal Compact, Samy Birnbach. Heureusement, la suite est beaucoup plus crédible. Sept morceaux, parmi lesquels certains vont encore en deçà de nos aspirations les plus légitimes; mais surtout "Flow" et "Waiting" qui renouent avec la richesse émotionnelle et le minimalisme electro pop développés sur les premiers elpees de Newman. Les mauvaises langues justifieront cette concession par la situation précaire du trio, qui relève aujourd'hui d'un label de ‘dance’. Mais le mal est peut-être plus profond qu'il n'y paraît. Faudrait peut être un oracle pour exorciser le mal...

 

The Orb

Live 93

Bien que taxé de néo babacool, le space rock de The Orb appartient aux nineties. C'est vrai qu'on y retrouve cette imagerie liquide capable de dilater la conscience et le temps, comme à la plus belle époque du Floyd et de Tangerine Dream. Et puis ce délire co(s)mique inspiré du Gong de Daevid Allen et de Steve Hillage. Mais Alex Patterson et Trash explorent toutes les vertus de la technologie moderne et puis impriment leur création sur un tempo house, dub, ‘dance’ si vous préférez. Au cours de l'année dernière, la formation a accompli un périple à travers le monde, une tournée qui fait l'objet de ce double CD. Deux heures de rock hypnotique paradoxalement partagé entre improvisation, imagination (malgré plusieurs écoutes on a toujours l'impression que les morceaux continuent de se métamorphoser) et recyclage (toutes les bandes ont été remixées en studio). Un disque qui ne recèle aucun message, mais dont la magie incite votre esprit à vagabonder...

 

Philippe Pascale

Philippe Pascale

Pascale Le Berre et Philippe Pascal viennent d'enregistrer leur premier album en duo. Enfin presque, puisqu'ils ont bénéficié du concours d'une pléiade de musiciens de studio. Désolé, mais au risque de passer pour des misogynes (et ce serait une grave erreur !), nous ne possédons aucune référence pour situer Pascale Le Berre. Sachez simplement qu'elle joue de la guitare, des claviers, de l'harmonica et qu'elle chante. Avec beaucoup de bonheur, il faut le souligner, Philippe Pascale possède, à contrario, une fameuse carte de visite. Ex-chanteur compositeur du mythique Marquis de Sade, puis de Marc Seberg il incarne une des figure les plus marquantes du rock alternatif hexagonal de la première moitié des eighties. Souvenez-vous de "Conrad Veidt" ou de "Brouillard Définitif", compositions essentielles qui figuraient respectivement sur les elpees "Dantzig Twist" et "Rue de Siam". Des chansons tourmentées, angoissées qui se reflétaient dans l'univers glacial, tragique et sensible de la cold wave. Malgré une traversée du désert d'une bonne décennie, Philippe n'a rien perdu de ses qualités de compositeur. Et il le prouve tout au long des dix chansons de cet opus. Il passe toujours, avec une même facilité, de la langue de Shakespeare à la langue de Molière, transitant même pour la circonstance par celle de Cervantès. Mais si l'œuvre exhale un parfum proche de ses deux groupes rennais, elle se révèle plus maniérée, plus malicieuse. Un peu comme si Gainsbourg, Daho, Verlaine et Ferry avaient eu un droit de regard sur le produit fini... Un come-back aussi sympathique qu'inattendu !

 

Phish

Hoist

Préparé à base d'un peu de jazz, de prog rock, de rhythm’n’blues, de gospel, de pop, de country et d'une variété (!) d'autres styles aussi différents que dispensables, cette bouillabaisse sonore témoigne d'une (f)a(r)deur et d'une mièvrerie affligeantes. Il a fallu certainement une quantité industrielle d'appâts pour faire mordre toutes ces proies à l'hameçon. Malheureusement le vivier ne devait pas être de première qualité, ce qui explique pourquoi cette soupe devrait alimenter la chaîne de distribution FM...

 

Picasso Trigger

Fire In The Hole

Deux kids et deux filles définissent le line-up de cet ensemble yankee (Raleigh, Caroline Du Nord) qui semble marqué par le punk sous toutes ses formes. Noisy, arty, comme celui que pratiquait, début des eighties, les groupes new-yorkais Sonic Youth, Savage Republic et UT. Pur et dur, à l'instar des Sex Pistols et de Generation X en 1977. Conjugué au féminin métallique, tantôt au mode Hole, Babes In Toyland ou même PJ Harvey. Les guitares sont filandreuses, capricieuses, le rythme chaotique, menaçant, les sonorités torturées, parfois à la limite du supportable. Omniprésente, la très jolie Kathy Pointdexter parvient cependant, tantôt de son timbre vocal qui oscille du candide au véhément, tantôt à la trompette, à profiler les compositions de ce "Fire in The Hole" sous un format cubiste...

 

Pigface

Notes from the underground

Fondé à l'initiative de l'ex-drummer de PIL, Martin Atkins, Pigface incarne le modèle parfait du groupe à géométrie variable. Pensez-donc, depuis sa formation, il a consommé une pléiade de musiciens différents, parmi lesquels ont trempé, pour les plus illustres, Black Francis, Trent Reznor (Nine Inch Nails), Steve Albini, Chris Connely (Revco) et le chanteur de Jesus Lizard, David Yow. Pour la confection de "Notes from the underground", il a fait appel, entre autres, à Jello Biafra, Lesley Rankine (Silverfish), Genesis P Orridge (Psychic TV), Michaël Gira (Swans), Flea Jim Marcus (Red Hot), Nivek Ogre (Skinny Puppies) ainsi qu'à Paul Ferguson et Alex Patterson de The Orb. Une réunion au sommet du hardcore post industriel qui ne respecte aucune règle bien définie. Certains discours sonores obéissent à une structure, certains n'en ont aucune, d'autres encore sont totalement improvisés. Quatorze exposés qui ne concèdent qu'une seule constante, les palpitations métronomiques, sauvages, imprimées par les drums d'Atkins. Complètement dingue et underground !

 

Pink Floyd

The Division Bell

Lorsque Roger Waters décide, en 1986, d'embrasser une carrière solo, il n'y a plus grand monde pour oser parier un penny sur l'avenir du Floyd. En fait, depuis la sortie de "The Wall", Roger était devenu le dictateur en chef. Son Pink Floyd reflétait même ses propres visions sur le monde contemporain. Il était devenu l'unique compositeur, l'unique parolier, la véritable âme du groupe, ravalant ses trois acolytes au rang de figurants. Ce qui apparemment ne leur déplaisait pas trop. Mais lorsque Waters les éclipse au profit de musiciens de studio, pour enregistrer "The Final Cut", leur passivité se mue rapidement en sentiment de frustration. Aussi, l'idée de voir Roger voler de ses propres ailes est acceptée comme du pain béni par les trois autres larrons. Avec une petite idée derrière la tête cependant, reprendre le patronyme à leur compte. Ce qui évidemment n'est pas du goût de Waters, qui estime avoir droit de vie ou de mort sur le nom du groupe. Après une procédure judiciaire, qui se terminera finalement à l'amiable, Roger lève son veto. Ce qui permet au reste du Floyd de concocter son plus mauvais album, "A Momentary Lapse Of Reason", puis d'entreprendre une tournée mondiale dont les standards seront immortalisés sur le double ‘live’, "Delicate Sound Of Thunder". Sept ans plus tard, Nic Mason, David Gilmour et Rick Wright nous reviennent avec un nouvel album studio, "The Division Bell". Une œuvre qui n'apporte pas grand chose de neuf, mais qui fera sans doute vibrer la corde sensible des baba cools. Les accords gémissants, menaçants de la guitare de Gilmour n'ont plus été aussi à la fête depuis bien longtemps. Les arrangements somptueux flirtent tantôt avec l'aurore de Barclay James Harvest, tantôt avec la perfection de "Dark Side Of The Moon". Evidemment, côté vocal, ni Gilmour, ni Wright ne possèdent le timbre de Waters, et là, c'est une grosse lacune. Sans quoi, ce "Division Bell" devrait plaire aux nostalgiques de "Wish You Were Here" voire d'"Animals". Nous fixons rendez-vous dans sept ans pour leur nouvel opus. Ce sera alors en 2001, et peut-être l'occasion de vivre enfin une Odyssée de l'Espace...

 

Poison Idea

The early years

Compile pour les poids lourds du punk hardcore issus de Portland. Un quartette qui a trouvé une large audience auprès de la jeunesse yankee désœuvrée, à cause de sa musique agressive et sans fioriture. Mais également à cause des lyrics chargés de nihilisme et de cynisme. Poison Idea avoue même perpétuer la première vague du punk insulaire, avec des groupes comme les Pistols, les Damned et les Lurkers. Ne vous attendez donc pas à un milligramme de subtilité ou d'imagination dans cette bouillie sonore; mais à des riffs de guitares âpres, sales, disgracieux, dispersés en pagaille, et consommés dans la plus grande précipitation. Le genre de truc qui nous reste sur l'estomac...

 

Possum Dixon

Possum Dixon

Premier album pour ce quartet californien qui pratique un style musical à la croisée des chemins des Pixies, des Cramps, de Teardrop Explodes et de Jam. Un style pétillant, téméraire qui libère une énergie phénoménale, énergie imprimée sur un tempo viscéral. Même les compositions les plus tendres vibrent avec une intensité protéinée. Mais l'originalité de cet ensemble procède de la personnalité de son leader, Robert Zabrecky. Showman exceptionnel, chanteur dont le timbre vocal campe un hybride entre Johnny Rotten et Pete Shelley, et surtout contrebassiste il apporte une bouffée de fraîcheur à l'agit pop irrésistible et savoureux dispensé tout au long de cet album. Produit par Earle Mankey (Concrete Blondes), ce disque épatant nous laisse espérer un futur et hypothétique concert en Belgique... On peut toujours rêver quoi!

 

The Pretenders

Lost Of Independents

Depuis 1986, les Pretenders nous reviennent avec un album tous les quatre ans ; soit au rythme de la coupe du monde de football. Un événement (sportif ou musical?) à ne manquer sous aucun prétexte... Pour enregistrer "Lost Of Independents", la formation a bénéficié du concours de trois producteurs. Et pas des moindres! Si Ian Stanley (Tears For fears, Lloyd Cole) y est impliqué pour l'essentiel, Stephen Street (Morrissey) hérite de trois fragments, alors que Chris Thomas, responsable de la production du tout premier elpee du groupe, s'en réserve un seul. Un retour aux sources confirmé par la présence de Martin Chambers, drummer originel. Un retour aux sources qui se manifeste par le style de l'album. Tantôt tendre, furieux ou voluptueux il fait la part belle aux mélodies pop rock excitantes, sauvages, taillées dans les riffs de guitares cinglants, ébréchés, imprimées sur un tempo ravageur et irrésistible et coulées dans le vocal mi napalm/mi chocolat de Chrissie Hynde. Evidemment si vous ne vous intéressez qu'au single "I'll Stand By You" ou à l'une ou l'autre romance sans grand intérêt, vous risquez fort de ne pas vous y retrouver.

 

Pride & Glory

Pride & Glory

Un zeste de blues (Allman Brothers Band) et deux doigts de rock sudiste (Lynyrd Skynyrd) noyés dans un grand verre de hard conventionnel constituent les ingrédients nécessaires et indispensables à la préparation du cocktail sonore de Pride & Glory. Un trio californien drivé par un certain Zakk Wylder, guitariste qui a forgé sa réputation auprès d'Ozzy Osbourne. Si vous l'ignorez encore, Ozzy Osbourne était au début des seventies, le premier chanteur du Black Sabbath. C'est d'ailleurs à cette époque que Pride & Glory aurait dû vivre. Et ce n'est qu'à ce prix que l'ensemble aurait pu escompter se couvrir de gloire. Faudrait une machine à remonter le temps !

 

Primal Scream

Give Out But Don´t Give Up

Alors que le précédent opus de Primal Scream, "Screamadelica", reflétait essentiellement les conceptions house, dub et acid rock projetées par le producteur Andy Weatherall, "Give Out But Don't Give Up" exécute un bond d'un peu plus de vingt ans dans le passé. Vous avez, sans aucun doute, déjà eu l'occasion d'apprécier le single "Rocks", matraqué sur toutes les ondes radiophoniques. Et bien l'essentiel de ce disque avoue des caractéristiques semblables. Vous pensez à celles affichées sur "Sticky Fingers" et "Exile On Main Street" par les Rolling Stones ? Et vous avez raison! Faut dire que pour retrouver le feeling des compositions de Jagger/Richards, Bobby Gillespie s'est entouré d'une véritable armée de collaborateurs. Depuis le producteur légendaire d'Allman Brothers Band et du Cream, Tom Dowd, en passant par la section rythmique Muscle Shoals, la section de cuivres Memphis Horns et l'ex-bras droit d'Alex Chilton, Jim Dickinson, délégué aux claviers chez les Stones à une certaine époque. Si le groupe concède, sur la face cachée de ce morceau de plastique, l'une ou l'autre ballade surchargée de gospel, il y dispense surtout deux titres de rhythm’n’blues excitants, sulfureux, dévastateurs. Réminiscent de Sly & The Family Stone sur "Funk Jam" et nappé de claviers post Booker T & The MGS sur l'instrumental "Struttin'"... D'authentiques pierres qui roulent, mais de collection!

 

Prince

The Black Album

Enregistré en 1987, cet opus était resté coincé au stade de la maquette pour des raisons aussi obscures que futiles. Après avoir passé sept années au frigo, on aurait d'ailleurs pu craindre que les huit compositions de ce disque deviennent obsolètes. Il n'en est rien. On y rencontre même en forme de clin d'œil au "Prisencolinensinainciusol" d'Adriano Celentano un étonnant "Superfunkycalifragisexy". Attention, ce disque risque de devenir une pièce de collection. Pour la bonne raison que sa vente n'est autorisée que du 19 novembre 94 au 27 janvier 95. A l'issue de cette date fatidique, les exemplaires seront purement et simplement retirés du circuit. Vu le statut (!) de Prince, vous imaginez dès lors le prix que risque d'atteindre ce CD au marché noir (!)...

 

The Proclaimers

Hit The Highway

Cinq années après avoir commis "Sunshine On Leight", album qui s'est vendu à plus d'un million cinq cent mille exemplaires, les jumeaux Reid nous reviennent avec un troisième opus. Pas de bonne ni de mauvaises surprise, puisque les onze nouvelles chansons de cet "Hit The Highway" auraient pu tout aussi bien figurer sur les deux premiers morceaux de plastique. Le disque est d'ailleurs ponctué d'une version légèrement revisitée du best seller « I'm gonna be ». Une collection de chansons intimistes, fragiles, volontairement désuètes qui justifient, en notre for intérieur, le sentiment de prêter l'oreille à la réplique la plus contemporaine des Everly Brothers...

 

The Prodigy

Music For The Jilted Generation

The Prodigy, c'est avant tout Liam Howlett, éternel insatisfait qui partage son emploi du temps entre la scène et le studio. La scène ? Il y récolte un succès phénoménal. Aux Iles Britanniques bien sûr. Jouant chaque week-end devant plus de dix mille personnes. Le studio ? Pour y développer de nouvelles expérimentations technologiques. Avec ou sans son groupe. Comme musicien, ingénieur du son ou producteur. Eternel insatisfait puisque malgré le crédit dont il jouit auprès du public ‘dance’, Liam cherche à se forger une crédibilité ‘underground’. Il en a d'ailleurs un peu par dessus la tête d'être considéré comme un manipulateur de synthés. Aussi, pour l'enregistrement de "Music for the jilted generation", il s'est intéressé à l'instrumentation basique du rock. Et en particulier à la guitare et à la basse. Enfin du bout des doigts... Et puis il s'est acheté une conscience sociopolitique en abordant les thèmes qui hantent la nouvelle génération. Celle qu'il appelle gaspillée par le pouvoir dirigeant. Louable intention qui nous permet de découvrir une autre facette de Prodigy. Mais ce synthétisme ambiant, expérimental, épuré de rythmes hip hop, de samples et de collages nous paraît, malgré tous ses efforts, encore bien léger. Profondément superficiel !

 

Prong

Cleansing

Nouveau line-up pour ce trio new-yorkais qui vient de remplacer son bassiste pour la troisième fois. Après Mike Kirkland et Troy Gregory, place aujourd'hui à l'ex-Killing Joke, Paul Raven. Ce qui ne semble pas avoir changé grand chose au style musical exercé par Prong. Et même si on y décèle un sens mélodique un peu plus aiguisé, son hardcore est toujours taillé dans le métal sauvage, provocateur, sinistre et glacial. Coproduit par le groupe et Terry Date (Soundgarden, Fishbone), "Cleansing" nous projette dans un monde imaginaire pour y vivre un scénario catastrophe, au sein duquel une rame de métro incontrôlable fonce inexorablement dans l'inconnu, accélère dangereusement, gronde furieusement en menaçant de tout écraser sur son passage... Hallucinant!

 

Link Protrudi

Seduction

Bienvenue dans la caverne d'Ali Baba en compagnie de Link Protrudi & The Jaymen. Soit un projet parallèle imaginé par Rudi Protrudi, le leader des Fuzztones. Ils ne sont cependant pas quarante impliqués dans l’aventure, mais ne se gênent pas pour rafler tout ce qui peut leur apporter une certaine séduction orientaliste. Que ce soit la musique contemporaine, fifties, sixties, ethnique, africaine, classique ou vaudevillesque, tout est mis à profit pour constituer un butin sonore. Même les titres de l'album épousent un profil exotique. "Sultan's Desir", "Diddley Dharma", "Serpentine" ou l'adaptation d'"Arabian Knights" de Tchaïkovski. Link et ses acolytes poussent même l'impudence en tentant une "Seduction of the virgin prune". (NDR: Ce qui reste à prouver!). Sésame, ouvre-toi!

 

Robert Plant & Jimmy Page

No Quater

Quatorze ans après la séparation du Led Zeppelin, Jimmy Page et Robert Plant ont décidé de retravailler ensemble. Enfin, pas tout à fait quatorze années, puisque à l'occasion du 40ème anniversaire d'Atlanta, le dirigeable était remonté sur scène en compagnie du fils de feu John Bonham. En fait, l'étincelle a été allumée par MTV, intéressée par la rencontre des deux figures légendaires dans le cadre de l'émission ‘Unplugged’. Mais comme Page et Plant estimaient que cette formule était trop restrictive, il lui ont trouvé un autre format. Plus électrique, vous vous en doutez. Mais également ethnique et symphonique. Vous avez peut-être eu l'occasion d'assister à cette session d'enregistrement diffusée récemment sur la chaîne musicale insulaire. Le duo y est accompagné par le groupe de Plant, le London Metropolitan Orchestra et un orchestre arabe. Plusieurs compositions de cet opus ont été prélevées de ce concert. Et notamment la version fabuleuse de "Kashmir" qui met en exergue la voix fabuleuse de Nayma Akntar. Parce que d'autres titres inclus sur ce CD ont été réalisés tantôt à Marrakech, en compagnie du Gnaoua, musiciens marocains de souche noire africaine, tantôt au Pays de Galles ou même dans un studio de TV londonien. Des sessions nécessitées pour le tournage d'un film qui devrait sortir incessamment. "No Quarter" implique bien sûr de nouvelles compositions : "City Don't Cry", "Wah Wah", "Yallah" et bien sûr le titre maître. Mais aucune d'entre elles n'atteint le niveau des adaptations du catalogue de Led Zeppelin. En particulier "Friends", "That's The Way", "Gallows Pole" et bien sûr "Kashmir", dont l'étoffe mérire à elle seule l’acquisition de l'album...

 

Pain Teens

Destroy Me, Lover

Pain Teens appartient au label texan ‘Trance Syndicate’, un label underground qui compte également dans son écurie des formations aussi improbables que Drain, Johnboy, Ed Hall et les Cherubs. Pain Teens se montre, sur ce "Destroy Me, Lover", à la hauteur de sa réputation. Un album complexe, étrange, menaçant qui allie subtilement instrumentation rock conventionnelle (basse, guitare, batterie), samplings et collages. Le quatuor y brouille les limites entre l'horreur et l'humour, la beauté et la tragédie, la perversion et le charme ; dépeignant des paysages sonores tantôt paisibles (notamment sur la cover de Leonard Cohen, "The Story Of Isaac"), sombres, obsessionnels (Venus In Furs), psychédéliques, cauchemardesques (Legendary Pink Dots), délirants, déchiquetés (Butthole Surfers) ou sinistrement post-industriels (Throbbin' Gristle), paysages sonores dont la mélodie ne tient qu'à un fil, celui de la voix sereine , suave, sensuelle de Bliss Blood (Martha & the Muffins?). Etonnant!

 

Pantera

Far Beyond Driven

A moins d'être un fana de hardcore pur et dur, nous ne voyons guère de cobayes susceptibles d'encaisser plus de trois titres d'affilée du troisième elpee de Pantera. Guitares hyper agressives, accablantes, basse matraquée, vomissements gutturaux et rythme primal palpitent au cœur même de votre matière grise, à la manière de l'infâme intrus coupable de déclencher vos migraines post saoulographiques... Vite une aspirine!