L’esprit infini de LUX the band…

Après la sortie de second elpee, "Gravity" (décembre 2022), et de l'Ep "Before Night Falls - The Black Box Sessions" (digital janvier 2024), le quatuor LUX the Band (Angela Randal et Sylvain Laforge accompagnés de Julien Boisseau et Amaury Blanchard) est de…

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Litfiba

Re Del Silenzio

Deuxième anthologie en trois années pour cet ensemble florentin dont le crédit a largement dépassé les frontières de la botte d'Italie. L'an dernier Litfiba nous avait gratifiés d'un superbe album, "Terremoto", balayant du même coup le spectre du split consécutif au décès de son drummer Ringo de Palma, et puis exorcisant un morceau de plastique qui tirait un peu trop "El Diablo", par la queue du hard (?). "Re Del Silenzio" réunit seize titres issus du répertoire de la bande à Pietro Pelù. Quatorze compositions prélevées parmi les cinq derniers albums studio du groupe. Un remix qui figure sur la dernière compilation, "Sogno Ribelle". Et puis un inédit, "Elettrica Danza" enregistré au début de cette année. Malgré l'absence de fragments extraits du premier elpee, ce CD constitue pour les novices, une excellente opportunité de découvrir Litfiba...

 

Liva

Throwing Copper

Attention à la méprise ! Throwing Copper ne vient pas d'enregistrer un album en public, mais le quartet pennsylvanien Live vient de graver son deuxième CD, intitulé "Throwing Copper". Tout comme "Mental Jewelry", son précédent opus, il a bénéficié de la production du claviériste de Talking Heads, Jerry Harrison. Onze titres qui auraient tout aussi bien pu être enregistrés par REM à ses débuts, tant la similitude est frappante. Même le timbre vocal d'Ed Kowalczyk évoque celui de Michael Stipe. Ce qui ne veut pas dire que cette œuvre manque de consistance. Au contraire ! Simplement, les compositions n'atteignent leur plénitude qu'en se libérant de ce cadre de référence. Et notamment lorsqu'elles parviennent à accumuler une intensité électrique post grunge alimentée tantôt par Stone Temple Pilots, tantôt par Pearl Jam...

 

Locust Fudge

Flush

A première écoute, nous pensions sincèrement que cet album était l'œuvre d'un groupe californien. Pourtant, ce duo circonstanciel nous vient d'Allemagne. Constitué de Christopher Uhe (Speed Niggs) et de Schneider (Hip Young Things), il consomme une forme de country/pop/folk/garage à caractère essentiellement acoustique. Parfois on pense à Green On Red épuré de son électricité ou aux Walkabouts pour lesquels nos deux comparses vouent une certaine admiration. "Flush" dispense ainsi onze chansons mélodiques, rafraîchissantes, découpées dans les cordes de guitare sèches, saupoudrées d'un harmonica poussiéreux, fugitif, effleurées de drums satinés et nappées d'harmonies vocales aussi délicates que complémentaires. Onze fragments parmi lesquels figurent deux covers. Une consacrée à Neil Young, "Trasher". Et l'autre à Lou Reed, "I Love You"...

 

Love & Rockets

Hot trip to heaven

Nous avions fait la grimace lors de la sortie du single "This heaven". Une composition qui prenait un virage à cent quatre-vingt degrés par rapport au passé glitter-pop-psychédélique du trio insulaire. Rien compris ? Nous non plus ! Plus sérieusement, Love & Rockets était parvenu, en jouant sur l'ambiguïté de son passé gothique, à transformer son expression en rock profond, brutal, précieux et hypnotique. Or, ce nouvel album rompt définitivement avec cette définition. Il plane dans l'ambient trance. Une sorte d'hybride entre la house, l'acid jazz, la techno, le funk et le psychédélisme. Un style bien dans l'air du temps aux Iles Britanniques. Pas étonnant que les DJs lui aient accordé un accueil aussi favorable. Et puis que la chanteuse de Transglobal Underground, Natacha Atlas, ait accepté de participer à ce "Hot trip to heaven" ? Autres temps, autre mœurs. Mais confidentiellement, nous avons eu besoin d'une bonne cure de Bauhaus pour nous remettre de cette overdose de post modernisme…

 

Love Like Blood

Odyssee

Bien qu'apparue au début des eighties, la cold wave gothique compte encore aujourd'hui de nombreux adeptes. Pensez un peu à Sisters Of Mercy dont les dernières prestations en Belgique ont drainé la toute grande foule et dont la discographie a fait l'objet et fait encore l'objet de compilations à répétition. Pensez également aux défunts Fields Of The Nephilim, disciples des Sœurs de la Miséricorde, qui étaient parvenus à donner une vision cinématographique à cet univers spectral, ténébreux. Trio allemand, Love Like Blood appartient au même mouvement. Mais plutôt que de s'en inspirer, il se contente de le vampiriser. Même la voix profonde, meurtrie de Yorck Eysel rappelle celle d'Andrew Eldritch. Une "Odyssee" qui devient même franchement fatale lors de l'interprétation de la cover de King Crimson, "Epitaph"...

 

Love Spit Love

Love Spit Love

Richard Butler a donc mis un terme à l'existence de Psychedelic Furs. Il vient cependant de remonter un nouveau groupe, Love Spit Love. Initialement flanqué de son frangin, le quatuor a cependant déjà dû, à l'issue de l'enregistrement de son premier opus, repenser son line up, puisque Tim a préféré céder le relais à un autre bassiste plutôt que de repartir en tournée... Vous avez sans doute déjà eu l'occasion d'écouter le single "Am I Wrong". Constaté que le timbre vocal de Richard est toujours aussi rauque, chaleureux, envoûtant. Et apprécié cet épanchement de mélancolie positive qui faisait tout le charme des Furs. Mais n'imaginez surtout pas que Love Spit Love se contente, tout au long de cet album, de ranimer l'intensité lacérante, sombre et chatoyante du mythique Furs. Il la transcende pour modeler de nouveaux profiles sonores. Profil ‘crimsonien’ coloration "Islands" sur "Green". Luxuriant, enchevêtré de cordes tantôt acoustiques, syncopées, tantôt électrifiées, venimeuses, pour "Codeine". Parodique avec "Jigsaw" et surtout sulfureux, incandescent, comme prélevé du volcan Porno For Pyros chez "Seventeen". Epatant !

 

Steve Lukather

The Candymen

Ex-guitariste du défunt Toto, mais surtout musicien de studio réputé, courtisé –entre autres par Michael Jackson (!), Joe Cocker, Warren Zevon, Graham Nash, Bob Seger, Greg Lake, Eric Clapton, Jeff Beck, Elton John, George Harrison et Paul McCartney– Steve Lukather vient d'embrasser une carrière individuelle. Ce qui ne l'a pas empêché de battre le rappel de ses anciens potes, pour enregistrer son premier album solo. Difficile dans ces conditions d'exorciser son passé; d'autant plus que cet opus est dédié à la mémoire de Jeff Porcaro. "The Candymen" dispense ainsi un même rock blues teinté de funk, de jazz, de métal et parfumé de rythmes latinos. Seuls l'hommage à Joe Walsh ("The Bomber"), la cover de Jimi Hendrix ("Cry Of Love") et "Never Walk Alone", blues languide que ne désavouerait pas Gary Moore, sortent quelque peu de l'ordinaire...

 

Lung (New-Zealand)

3 Heads on a Plate

On ne peut pas dire que ce trio néo-zélandais fasse tout pour plaire. D'abord la pochette, dont l'illustration représente l'extrémité de la trompe préhensible d'un pachyderme, ne mérite certainement pas un prix d'élégance. Ensuite, le titre de l'album ("Trois têtes sur une assiette") suscite un haut le cœur pour le moins compréhensible... Ajoutez-y une entrée en matière ("Paralysis", "Elvis Arsehole") et une conclusion ("Compellor", "Melonoma") engorgées de caractéristiques hardcore, post industrielles et nauséeuses, et vous manifesterez un préjugé nettement défavorable à l'égard de ce CD. Ce qui est une grave erreur. Car le cœur même de "Three heads on a Plate" mérite qu'on s'y attarde. Dix titres pétrifiants, tourmentés, amers, impitoyables, gravitant autour de références, disparates mais intéressantes, qui oscillent de Cosmic Psychos à Clock DVA, en passant par American Music Club, Joy Division et le Fall; la voix laconique de Dave White calquant même parfois ses inflexions sur celle de Mark E Smith. Comme quoi, les apparences sont souvent trompeuses...

 

Lungfish

Pass and Stow

Troisième opus pour ce quatuor de Baltimore (ça rime!) responsable d'un punkcore obsessionnel, linéaire et filandreux; un punkcore écartelé entre un Dinosaur Jr branché erronément sur le courant continu au lieu du secteur alternatif, et un Cell qui aurait été privé de toutes ses vertus contre mélodiques, un style asphyxié par le vocal oppressif, claustrophobe de Daniel Higgs. Au sec****, de l'air!

 

Luscious Jackson

Natural Ingredients

Encore un quartet féminin. New-yorkais pour être plus précis. Et responsable aujourd'hui d'un deuxième album. Une indication ? Les drums sont dévolus à l'ex-Beastie Boys, Kate Schellenbach. Ce qui ne veut pas dire que tous les "Natural Ingredients" soient râpés comme chez les mauvais garçons. Mais plutôt fouettés subtilement de hip hop, de soul, de funk et de jazz. Avec le même esprit que les Slits. Et la même chaleur organique que Massive Attack. Un opus plus âpre spirituellement que musicalement. Imprégné de l'essence urbaine des quartiers de Manhattan: femmes libérées, hommes forts, anges-gardien, junkies, etc. Une essence qui se répand en poésie lyrique avec mystère et séduction sur une musique investie d'instruments conventionnels, mais également par un arsenal de samplings imprévisibles, une essence dont les ingrédients naturels reposent cependant sur la conjugaison de voix de Jill et de Gabby, l'une feutrée, fragile, et l'autre voilée, en contrepoint. Pour un combo fondamentalement ‘dance’, ce "Natural Ingredients" est plutôt surprenant !

 

Lush

Split

N'ayez crainte ! Aussi équivoque soit-il, le titre du nouvel album de Lush ne présage nullement la future disparition du groupe. Il signifie simplement une volonté de rompre avec un passé noisy pop juvénile. Parce qu'en quatre albums, si on compte le mini elpee "Scar", le quatuor insulaire est parvenu à se forger un style dont la fragilité et l'esthétisme supplante toute classification. Pour enregistrer "Split", Lush a bénéficié du concours de l'ingénieur du son Alan Moulder. Un disque dont les textures de guitare ébréchées, filandreuses, capricieuses, les harmonies vocales diaphanes, sensuelles, éthérées et la délicatesse des arrangements nous rappellent quelque part "In Ribbons" du regretté Pale Saints... Epatant !

 

Lynyrd Skynyrd

Endangered species

Lynyrd Skynyrd, c'est ce groupe mythique sudiste qui, en 1977, a complètement été décimé par un accident d'avion, au cours duquel le chanteur Ronnie Van Zant et le guitariste Steve Gaines ont perdu la vie. Nous avions eu l'occasion de les applaudir en première partie d'Humble Pie, en 1975, lors d'un set mémorable, totalement dévastateur sur fond de drapeau confédéré… A l'issue de ce drame, les membres survivants ont émigré sous d'autres combos sans grand intérêt, avant de remonter, à l'initiative de Gary Rossington, Billy Powell et Leon Wilkeson, le mythe électrique. Pour leur retour, nous nous attendions, cependant à un album de rock électrique torride, infernal, entretenu par des riffs de guitares jacassants, crépitants, mais pas à un album ‘unplugged’ concocté à l'initiative d'MTV. Bien que sur ce disque figure sur la plupart des classiques du groupe étoilé, et notamment l'hymne du groupe, "Sweet home Alabama", nous supposons qu'il ne s'agit que d'un hors-d'œuvre…

 

L7

Hungry for stink

Les quatre filles de ce quartet californien (Los Angeles) sont de véritables phénomènes. Pas seulement parce qu'elles s'éclatent au sein d'un groupe de heavy metal sauvage, tribal et dévastateur. Mais parce qu'elles militent activement aux States pour la dépénalisation de l'interruption de grossesse. Elles ont même fondé un mouvement, ‘Rock For Choice’ destiné à préserver les droits constitutionnels des femmes. Ce qui explique sans doute pourquoi leur activisme féministe fait tant de vagues au Pays de l'Oncle Sam. L7 en est aujourd'hui à son troisième opus, si on ne tient pas compte du mini elpee "Smell The Magic". Plus sournois, plus basique, il épouse plus systématiquement le fameux tempo 4/4 des Ramones. Sans quoi on y retrouve les célèbres riffs de guitare piqués de feedback et puis surtout la voix ‘lyndonesque’ de Donita. En outre son titre délibérément ambigu a fait et fera encore l'objet de spéculations salaces...

 

La Costa Rasa

Autopilot

Andrew David Mills est le personnage clef de cette formation insulaire qui pratique une forme de noisy punk gothique à mi-chemin entre Jesus & Mary Chain et Sisters Of Mercy. Il faut d'ailleurs croire qu'Andrew est un nostalgique de la cold wave, puisqu'en 1988 il avait émigré à Leeds pour rejoindre Salvation. Et qu'il vient de signer sur le label d'Andrew Eldritch, Merciful Release. Ce nostalgique de la cold wave est cependant hostile au nihilisme prôné par les formations du début des eighties. Pas étonnant que ses lyrics condamnent le racisme, le fascisme, les mouvements d'extrême droite, le nationalisme, la violence, l'ignorance, la mauvaise foi, l'avidité et autres vertus morales négligées par le monde contemporain. Et si le disque est investi d'une musique sulfureuse, gorgée de riffs de guitares féroces, impétueux, arc-boutée sur un tempo implacable, hypnotique, et profilée sur une ligne de basse fluide, mélodique, il faut regretter que la laryngite chronique dont semble souffrir Andrew mine toutes les bonnes dispositions affichées par cet "Autopilot". Dommage !

La Mano Negra

Casa Babylon

Après un long séjour en Amérique du Sud, La Mano nous revient avec un nouvel album studio. Et inévitablement ce périple a laissé des traces dans sa musique. Déjà que le groupe possède des affinités naturelles avec la culture hispanique!... Pour "Casa Babylon", la salsa cubaine et colombienne, la bamba, la samba et autres rythmes latinos sont venus étoffer un potentiel qui comptait déjà le pogo, le tango, le rockabilly, le flamenco, le rap, la java, le rock, le reggae, le ska, le punk, et nous en avons probablement oublié d'autres; tout ceci dans une ambiance de carnaval qu'il est préférable de postposer en période de bloque... Une chose nous a pourtant frappés tout au long de ce disque, le recours plus systématique aux samplings, à la techno et aux procédés dub. Un peu à la manière de BAD et du défunt et mythique Clash à qui ils vouent une grande admiration. Côté textes, pas de mauvaise surprise, puisque tantôt dans la langue de Voltaire, tantôt dans celle de Shakespeare, et plus régulièrement dans celle de Cervantès, Mano Negra prend un malin plaisir à faire la peau de tout de qui est susceptible de corrompre la société; par exemple aux vampires du football à qui ils dédient "Santa Maradona" (‘Berlusconi, Bez et Tapie ont bien compris Paolo Rossi! L'heure est aux choux gras... et aux bourreaux des tibias’), chanson terriblement caustique qui vaut son pesant de pesetas (!). Maintenant, il est bien évident que toutes ces nouvelles compos prendront une autre dimension sur les planches... Mais qu'est-ce qu'ils attendent donc pour revenir chez nous?

 

La Muerte

Raw

La Muerte vient donc de mettre un terme à son existence. Une aventure qui aura cependant duré dix années et inspiré quatre albums studios. Le groupe était apparu pour la toute dernière fois en public le 16 février dernier. A La Luna de Bruxelles. Cet évènement fait l'objet de cet album posthume. Un album ‘live’ enrichi d'un booklet partagé entre photographies du groupe, textes des chansons, coupures de presses et illustrations diaboliquement licencieuses, où se mêlent les clichés du sexe, de la mort, de la vitesse, du manichéisme et de la puissance. Dix-huit titres parmi lesquels figurent les indispensables covers du Floyd ("Lucifer Sam"), des Troggs ("Wild Thing"), ainsi que trois inédits, "Blood On The Moon", "Power" et "Cravacher". (Guy : ‘la scène belge vient de perdre un de ses groupes essentiels; et c'est vraiment dommage!’)

 

Laibach

N.A.T.O.

Bien que slovène depuis l'éclatement de la Yougoslavie, Laibach continue de défendre des valeurs ambiguës et subversives. Celles de totalitaristes qui dénigrent les vertus de la démocratie à cause de leur implication dans les lois du marché. Et aujourd'hui avec "N.A.T.O.", ils s'en prennent au traité de l'Organisation de l'Atlantique Nord, qu'ils jugent responsable de la situation dans les Balkans. Ils veulent changer l'ordre mondial tant politique que culturel, et ont même fondé un état dans l'état, le Neue Slowenisk Kunst (NSK). Pour illustrer leur propagande, ils ont décidé d'enregistrer un album dont les reprises sont lourdes de signification. Depuis "War" d'Edwin Starr à "In The Army Now" de Status Quo en passant par "Dogs Of War" du Floyd, "Alle Gege Alle" de DAF, "In The Year 2525" de Zager & Evans et "Final Countdown" d'Europe. Musicalement on y retrouve une formule proche de celle qui avait été utilisée par le groupe pour enregistrer "Let It Be". C'est-à-dire un mélange d'électro pop et de symphonie wagnérienne, mais une formule dramatisée la voix sinistre, grave d'Ivan Nowak. Magma rencontre Kraftwerk!

 

Anita Lane

Dirty Pearl

Pour enregistrer ce qui devrait être son deuxième album solo, Anita Lane a fait appel à tous ses petits copains. Depuis Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten) à Alexander Hache (Die Haut) en passant par l'ex-Magazine Barry Adamson, ainsi que les ‘mauvaises semences’ Nick Cave et Mick Harvey. Un Mick Harvey qui produit d'ailleurs ce disque. En fait, sur "Dirty Pearl", Anita se contente de chanter. D'une voix sensuelle, énigmatique sur une musique sombre, parfois expérimentale, souvent mélodique reminiscente des Creatures, de Jarboe et évidemment des Bad Seeds. Un album mélancolique qui implique deux covers tout à fait étonnantes. La première concerne "Lost In Music" de Sister Sledge. La seconde "Sexual Healings" de Marvin Gaye. Une œuvre qui épingle un titre remarquable, bouleversant, souligné par les accords vibrants, spectraux du piano de Cave, "The World's A Girl"...

 

Mark Lanegan

Whiskey For The Holy Ghost

En marge de Screaming Trees, Mark Lanegan se réserve de temps à autre une aventure en solitaire. En 1990, il avait ainsi tenté une première expérience avec l'aide de Kurt Cobain et de Kris Novoselic de Nirvana pour enregistrer "The Widing Street". Mais cet elpee n'avait récolté qu'un succès trop confidentiel. Il devrait néanmoins bénéficier d'une deuxième sortie d'ici quelques semaines. Une excellente initiative probablement motivée par la qualité du nouveau CD. "Whiskey For the Holy Ghost" n'a pourtant guère d'affinités avec "Sweet Oblivion", septième et dernier opus du quartet d'Ellensberg. Il n'est pas davantage éclaboussé de grunge, malgré la participation de Dan Peters (Mudhoney), de John Mascis et de Mike Johnson (Dinosaur Jr), de Tad Doyle (Tad) ainsi que du producteur Jack Endino, converti pour la circonstance au rôle de bassiste. Les treize compositions de cette œuvre trempent dans une sorte de garage revisité par le delta blues, le gospel ou le folk. Certains titres font d'ailleurs penser à American Music Club ; peut-être à cause du timbre vocal languissant, douloureux, nicotiné de Mark proche de celui de Mark Eitzel. D'autres à Nick Cave mais pour leur côté sombre, ténébreux. "Whiskey For The Holy Ghost" dispense ainsi une intensité et une vulnérabilité bouleversantes, une sensibilité émouvante véhiculée par des textes qui racontent simplement l'enfance difficile vécue par Lanegan. Remarquable!

 

Lassigue Bendthaus

Render

Suffit-il de disséquer toutes les séquences et les structures du rythme de la musique électronique pour pouvoir en extraire une once d'émotion. C'est en tous cas ce que prétend cet ensemble francfortois qui ne manque pas d'ambition, mais bien de crédibilité. A notre humble avis, Lassigue Bendthaus ferait mieux de se reconvertir dans la fabrication de saucisses. Avec son potentiel synthétique il pourrait facilement concurrencer le marché des hamburgers garantis sans viande...

 

Alvin Lee

1994

Pour le commun des mortels, Alvin Lee a atteint son apogée lors du set qu’il a accordé dans le cadre du festival de Woodstock. Pourtant, ce guitariste véloce a marqué de son empreinte le blues boom de la fin des sixties. Et puis, en compagnie de son Ten Years After, il a composé quelques classiques de la meilleure veine. Souvenez-vous de "Love Like A Man"...

Aujourd'hui ce quadragénaire mène une carrière individuelle, se contentant de commettre l'un ou l'autre album d'honnête facture. Innovateur, il ne l'est certes plus depuis bien longtemps. Ce qui explique pourquoi il a fini par céder aux sirènes (!) de la technologie contemporaine. Pudiquement c'est vrai. Mais inéluctablement. Sur "1994", il y fait rocker Madonna sur un rythme cher à Chuck Bery, interprète le célèbre "I hear You Knockin' ", popularisé par Dave Edmunds voici bien des lustres, s'abandonne dans un superbe slow sirupeux avec la complicité de George Harrison à la guitare slide pour "The Bluest Blues", et puis s'attaque avec beaucoup de bonheur au blues le plus progressif des Beatles, "I Want You"...