Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les rencontres d’Arles, le centre photographique de Lille ou la revue belge Halogénure, Dargent et Oberland s’associent aux francs-tireurs Elieh et Halal pour un manifeste…

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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Chanel Beads

Le jour viendra pour Chanel Beads…

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Chanel Beads, aka le musicien new-yorkais Shane Lavers, sortira son premier album, « Your Day Will Come », ce 19 avril 2024, un disque qui marque l'arrivée d’une nouvelle force de la musique expérimentale.

Tout au long de l'elpee, il capture les nombreuses contradictions de l'existence moderne et l'étrange caractère infini du monde digital. Bien qu'il incorpore les sonorités du post-punk, le sentimentalisme de la pop et l'artifice spectral de l’électro, il brouille les pistes grâce à des structures de chansons non conventionnelles qu’il développe jusqu'à des apogées transcendantes. Comme il imprime intentionnellement ses morceaux pour y intégrer des artefacts fantomatiques, les chansons qui en résultent ont à la fois un côté transitoire et intemporel.

Shane Lavers a commencé à écrire les compos de « Your Day Will Come » pendant une période de réflexion, en novembre 2022. Coincé en quarantaine dans son appartement de Brooklyn, il s'est rendu compte qu'il avait envie de creuser au cœur de ce qu'il était vraiment, en dehors des tendances éphémères. C'est ainsi que, pendant cette période étrange, il a commencé à écrire des chansons sur les pertes qui ont marqué sa vie et qui sont à la base de la façon dont il se perçoit, et à la base de ses relations avec les autres. Tout au long de cet opus, Lavers intègre les contributions de McGrory et de Paul qui apportent leurs propres sensibilités et participent ainsi à l'immense émotion dispensée par l’œuvre.

Le titre du long playing, « Your Day Will Come », a lui aussi un double sens. Il peut être lu comme la promesse de l'arrivée d'un bon karma ou comme un rappel de notre mortalité. Pourtant, alors que Lavers déballe les sentiments obsédants du passé dont il doit se libérer pour avancer vers son avenir, il nous rappelle que le chagrin et l'espoir peuvent être plus proches qu'il n'y paraît.

Issu de cet LP, « Embarrassed Dog » est en écoute,

 

Velvet Road Collective

Velvet Road Collective, nouveau projet d’Ozark Henry

Écrit par

Velvet Road Collective est un collectif belge né d'une communauté d'amoureux de la musique. Il a sorti un Ep 3 titres, ce 22 mars 2024.

Il s'agit d'un projet au sein duquel des musiciens et des voix amateurs ont été activement impliqués dans la création de musique sous la direction d’Ozark Henry. Et précisément, plus de 300 personnes se sont inscrites à partir de réseaux communautaires et sociaux et plus de 130 musiciens/voix ont participé activement aux enregistrements de l'été et de l'automne derniers.

Parmi eux, une vingtaine de personnes ont été sélectionnées pour enregistrer trois chansons (écrites par Piet Goddaer) dans les studios de - et avec - Ozark Henry. Mais une session d'enregistrement avec un chœur de plus de 100 personnes, dirigé par Hans Primusz, s’est également déroulée dans les célèbres Galaxy Studios à Mol.

Entre-temps, un partenariat a été établi avec cloudshaper pour développer un label musical indépendant, destiné à un large public et ouvert à tous les genres musicaux.

Extrait de cet Ep, « Running Wild » est à découvrir sous forme de clip

 

Cabaret Contemporain

Le club sensible de Cabaret Contemporain

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"Club Sensible", le quatrième elpee de Cabaret Contemporain paraîtra ce 3 mai 2024. Il fait suite à "Séquence Collective", sorti il y a déjà 6 ans. Pour le concevoir, un mode de fonctionnement un peu différent a été adopté, et en particulier au niveau de l’instrumentation. Intégrés au processus créatif, des éléments tels que la basse électrique et le synthétiseur se mêlent ici aux instruments acoustiques utilisés depuis les débuts.

La démarche reste néanmoins la même, axée sur une intime relation dialectique entre acoustique et électronique. En outre, tout ce qu’on entend dans l’album est organique, aucun séquenceur n’intervient. Ce qui rend la musique vivante, instable, et lui confère le côté un peu imparfait de l’humain : un aspect fondamental du projet global.

En attendant la sortie de l’album, une session live de « Bora », immortalisée au TCI est disponible

 

 

Dévore

Pas de berceuses pour Dévore

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Après avoir publié un premier single intriguant qui posait le décor d’un univers dance punk atypique (“Silent Park”, sorti le 14.02), Dévore nous en propose un second, “No Lullabies”.

Chanson tentaculaire, qui démarre sur le rythme lancinant d’une basse ronde et synthétique, laissant place à un refrain toujours accrocheur, aux guitares tranchantes, on reconnaît déjà bien ici la marque de fabrique du groupe.

Le pont, retour à une nouvelle sérénité, cache bien son jeu : “No Lullabies” déploie une structure dans l’urgence, où la lueur s’accroche tant bien que mal à la chaleur émanant du saxophone, tantôt ambient, tantôt percutant. “No Lullabies” est une proposition plus directe, comme une suite évidente de l’aventure.

La dernière pierre avant la sortie du premier Ep du groupe, prévue pour le 3 mai.

La version ‘live de “Silent Park“ est à voir et écouter ici

Alain Chamfort

L’impermanence d’Alain Chamfort

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Après une carrière discographique exemplaire s'étalant sur plus de 50 ans, Alain Chamfort dévoile aujourd'hui son dernier opus, "L'Impermanence". Ce nouvel album, tant attendu par les fans, marque un tournant dans le parcours artistique du chanteur, offrant une expérience musicale profonde, nuancée et introspective.

"L'Impermanence" représente bien plus qu'une simple collection de chansons ; c'est une exploration poétique de la condition humaine, abordant des thèmes universels tels que l'éphémère et la résilience face à l'adversité. Chamfort, tel un sage contemporain, confronte avec sensibilité et perspicacité les réalités de notre existence, offrant des réflexions empreintes de maturité.

Pour cet LP, l'artiste s'est entouré de collaborateurs talentueux qui ont contribué à façonner chaque note minutieusement. Des paroles envoûtantes de Pierre-Dominique Burgaud aux arrangements subtils de Johan Dalgaard, chaque élément de ce long playing témoigne d'une recherche artistique méticuleuse et d'un souci du détail sans pareil.

Alain Chamfort, fidèle à son héritage musical, continue de surprendre et d'inspirer, offrant à son public une œuvre qui marquera les esprits. "L'Impermanence" est un voyage émotionnel, une invitation à la réflexion et à l'introspection.

Issu de cet elpee, « La Grâce » est disponible sous forme de clip

Francoiz Breut

Françoiz Breut prise sur le vif !

Écrit par

Vingt-sept ans de carrière, branchée sur un circuit alternatif, Françoiz Breut (Française et Bruxelloise d’adoption) s'évertue à faire sortir la chanson de ses gonds. Sur des airs pop et décomplexés, l’artiste fonctionne à l'instinct, se déplaçant au gré des images et des rencontres musicales qui décorent un cabinet de curiosité à l’imaginaire imprévisible où les chansons répondent constamment à l'appel du cœur. 

Tout droit sortie du « Flux-Flou de la Foule », paru en février 2021, paysages urbains aux âmes courbes, Françoiz replonge ses mains dans le terreau foisonnant de l’infiniment petit, infiniment concret. « Vif ! » est une volte-face d’une artiste qui, après avoir exploré la ville, observe le besoin de crever l’asphalte et d'y clamer une ode aux vers. Le mot d'ordre du prochain album : organique.

Marqué par la ligne claire des compositions et arrangements de Marc Mélia (claviers), François Schulz (basse-guitare) et Roméo Poirier (batterie), « Vif ! » constitue l'extension naturelle de l'énergie artistique de l'elpee précédent.

« Vif ! » est une symphonie spontanée en réponse à l’énergie de la ville et au détachement instinctif du ‘maintenant, tout de suite’ que cette dernière peut générer en nous. Françoiz vous invite au cœur d'une fresque sensorielle qui évoque une nature mystérieuse qui se cache jusque dans nos cellules. Chaque morceau de ce disque nous guide à travers une métamorphose où l'âme humaine se libère de ses attaches pour se fondre dans la beauté rugueuse des géants feuillus.

« Ode aux vers », extrait du nouvel album est disponible sous forme de clip

 

 

Matthieu Malon

L’instabilité de Matthieu Malon…

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Le nouvel opus de Matthieu Malon paraîtra ce 17 mai. Il s’agira de son 6ème. Il fait suite à « Le pas de côté », qui avait été composé exclusivement sur un Ipad et faisait la part belle aux sonorités électroniques inspirées de Kraftwerk et Underworld.

Et c'est un virage radical par rapport au précédent elpee, puisque « Bancal » lorgne vers la musique rock-indé des années 1990-2000 et ses guitares aux sonorités 90’s.  

Autoproduit et sans temps mort (10 titres, 33 minutes au compteur), le long playing propose des chansons françaises écrites comme des anglophones, portées par des arrangements ‘minimalistes’ (peu d'instruments) qui laissent toute la place à la distorsion, au ‘fuzz’, évoquant tour à tour les Pixies, Jesus & Mary Chain ou encore R.EM. Côté français, Taxi Girl n'est jamais très loin non plus.

Composé et enregistré en 10 jours au mois de janvier 2023, puis peaufiné et terminé à l'automne, cet LP nous réserve une poignée de chansons intimes qui reprennent les thèmes chers à Matthieu Malon (la ferveur des sentiments amoureux et le désenchantement sur « Les orties », « La nuit ne nous suffit pas » ou encore « Jusqu'à demain l'orage »), mais aussi une réflexion sur la position sociale liée à la crise de la cinquantaine attendue (« Bancal », « Alter ego »), comme sur le climat politique délétère actuel (« Un secret pour personne »). L'album s’achève par une reprise (adaptée en français) du groupe anglais Television Personalities (« Elle ne lira jamais mes poèmes »).

En attendant Matthieu Malon nous propose son single, « Le temps qu'il fait », sous forme de clip,

 

Sarah Amiel

Sarah Amiel observe par le hublot…

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La musique et les mots ont toujours été là pour Sarah Amiel. Ils l’accompagnent depuis sa plus tendre enfance.

Elle naît à Paris, son père est alors lexicographe et sa mère travaille pour le festival de Jazz de Paris. Elle grandit donc entre les concerts et les dictionnaires. Une histoire presque écrite d'avance...

Amoureuse des grooves paisibles et des mots simples, elle écrit et chante dans la langue de Molière, modelant ses refrains comme des ritournelles, tricotant ses compositions à l’aide de sa guitare ou son violoncelle.

Son premier opus, "Par le hublot", est paru ce 15 mars 2024.

Cet album fait jaillir, par la musique, la simplicité de la vie. Le titre-phare, "Des Refrains", illustre ce propos. Sarah entend une mélodie, un refrain, des sensations, quelques mots, et le fil de la chanson déroule en toute simplicité. Une ode à cœur ouvert aux petits moments de vie qui la traversent. Mis en image dans son dernier clip où on voit Sarah découvrir des fleurs des champs, des cerisiers, des nuages, une mer calme, autant d'échos aux images et sensations qui l'habitent.

Le clip consacré à « La buée sur le carreau » est à voir et écouter ici

 

Alice Martin

Les échos lointains d’Alice Martin

Écrit par

Alice Martin est une jeune chanteuse, auteure, compositrice et guitariste belge.

Influencée par la culture pop et folk américaine, elle accorde ses premiers concerts de rue à 17 ans en reprenant du Joni Mitchell, Fleetwood Mac mais aussi Alanis Morissette ou KT Tunstall.

Très vite elle passe à la composition. Elle part seule sur la route du blues et se frottera au public américain dans les clubs à Nashville, New Orleans ou NY.

Après avoir gravé une poignée de singles qui ont bénéficié d'un bel airplay, Alice a sorti son premier Ep, « Far And Echoes », dans un registre qui oscille entre folk doux et pop électrique.

Les chansons traitent de la quête de l'épanouissement, de son émancipation en tant que femme, de désillusions et d'amour aussi

Extrait de cet Ep, « Blueridge final » est disponible sous forme de clip

 

 

Scott Hepple

Ashes to Wildflowers

Écrit par

 Scott Hepple and the Sun Band

Issu de Newcastle, en Angleterre, Scott Hepple and the Sun Band est une formation de rock psyché dont les références ultimes sont puisées chez d’illustres rockeurs comme Black Sabbath ou Neil Young mais aussi le plus ‘moderne’ Ty Segall. Son premier elpee, « Ashes to Wildflowers », a été enregistré dans les studios de Duncan Lloyd (leader de Maxïmo Park) par le producteur américain Carl Saff (vu aux côtés de Sonic Youth, Ty Segall, J. Mascis) et il met en exergue des sonorités psyché, blues, rock et folk comme aux meilleurs moments des années 70. La voix ressemble parfois à celle de Jack White mais surtout Neil Young et le tout est parfaitement vintage jusqu’à la production analogique qui devrait faire des ravages sur vos platines.

Podcast # 16 émission Inaudible (cliquez sur le logo ci-dessous)

Botanique (Bruxelles) : Les Nuits (changement de line up, annulation, nouveau concert), nouveaux concerts, etc (update 12/04/2024)

Écrit par

SUPPORTS

AMATORSKI fera la première partie de JULIA HOLTER le 10.04.2024 à l’Orangerie.

ANWAR fera la première partie de JOE BEL le 19.05.2024 à la Rotonde.

POMRAD fera la première partie de J. BERNARDT le 21.05.2024 à l’Orangerie.

NUITS : CHANGEMENT DE LINEUP

Changement de line-up pour le concert de SAM AMIDON – JOHANNA WARREN le 02.05.2024 au Museum.

JOHANNA WARREN sera remplacée par MARTA DEL GRANDI.

NUITS : COMPLEMENT D'AFFICHE

STONY STONE rejoindra l’affiche de ZUUKOU MAYZIE le 26.04.2024 au Chapiteau.

KRANKk et SHARON UDOH rejoindront l’affiche de CLIPPING. le 24.04.2024 à l’Orangerie.

RESTING BASS FACE (dj) et NEPHTYS (live) rejoindront l’affiche de RAINBOWARRIORS. le 26.04.2024 aux Halles de Schaerbeek.

NUITS : ANNULATION

Le concert de JAMILA WOODS et MADEMOISELLE GHANDI prévu le 26.04.2024 au Musée, est annulé.
Les tickets sont remboursés.

NUITS : NOUVEAU CONCERT

JESPFUR
25-04-24

SAISON : NOUVEAUX CONCERTS

HOT GARBAGE
14-05-2024

NIXON
25-05-2024

FAUX REAL
28-05-2024

NU JAZZ
01-06-2024

THE FLESHTONES
03-06-2024

WAYFARER – DREADNOUGHT
27-06-2024

DALILA KAYROS + ZAÄAR
28-06-2024

PETER PETER
14-09-2024

JOHN MAUS
07-10-2024

THE DARTS
18-10-2024

8RUKI
24-10-2024

DANA GAVANSKI
09-11-2024

MORPHO
04-12-2024

http://www.botanique.be

 

Live Nation : les nouveaux concerts (update 8/04/2024)

Écrit par

Mercredi 16 octobre 2024 – Glass Animals – Forest National, Bruxelles

Mardi 22 octobre 2024 – Starset – Trix, Anvers

Mercredi 20 novembre 2024 – Christian Löffler – La Madeleine, Bruxelles

Samedi 7 décembre 2024 – Goldband – Sportpaleis, Anvers

http://www.livenation.be

Greenhouse Talent : les nouveaux concerts (update 8/04/2024)

Écrit par

Sa 18.05.2024 Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox
La Madeleine, Bruxelles
SOLD OUT

Je 10.10.2024 Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox
OM, Liège
Tickets en vente à partir du 12 avril à 10h00

JE 28.11.2024 Bilderbuch
La Madeleine, Bruxelles
Les billets sont en vente à partir du jeudi 11 avril à 10 heures

MA 04.03.2025 Marcus & Martinus
La Madeleine, Bruxelles
Les billets sont en vente

http://www.greenhousetalent.com

 

St. Vincent

Sortir de sa zone de confort…

Écrit par

Nouvel album pour Annie Clark alias St. Vincent, artiste américaine surdouée qui en à peine plus de quinze ans en a déjà sorti six, sans compter celui réalisé en partenariat avec David Byrne, l'un de ses héros. Jouant à saute-mouton entre rock alternatif, jazz et électronique, la touche-à-tout de génie qui multiplie les collaborations (Gorillaz, Bon Iver pour n'en citer que deux) a, pour enregistrer cet opus, reçu le concours de Dave Grohl et Cate Le Bon. Cependant, ce disque ne doit cependant rien à personne puisqu'elle l'a produit en personne. Et s’il s’intitule « All Born Screaming », elle ne s'égosille pas et y joue à merveille de ses cordes… notamment vocales…

Recomposant son personnage à chaque fois, St. Vincent parvient également à se réinventer musicalement, oscillant pour la circonstance d'une électro industrielle vénéneuse à la Nine Inch Nails (« Reckless ») a un reggae-ska vintage (« So Many Planets »), en passant par du Peter Gabriel période « So » (« Big Time Nothing ») et un « Sweetest Fruit » qui résonne comme un écho à sa collaboration avec l'ancien leader de Talking Heads.

Un album coloré, mais, au départ, pas forcément lumineux...

« Violent Times », « Hell Is Near » et « Big time Nothing » sont des chansons très pessimistes...

Si la première moitié de l'album évoque en effet une vie difficile, le disque poursuit en s'achevant sur un mantra extatique, à savoir que nous sommes tous nés en criant (NDR : « All Born Screaming », le dixième et dernier morceau) que la vie est courte, mais qu’il n’existe qu’une seule raison qui vaille : faire des choses par amour. Ce n'est pas un album pessimiste, mais plutôt un voyage vers la lumière.

« So Many Planets » adopte un profil plutôt reggae. Pourquoi avoir abordé ce genre musical ?

J'étais obsédée par les productions de Lee Scratch Perry et King Tubby ; par ailleurs, je suis devenue accroc aux Specials et à la deuxième vague de ska de la fin des 70’s, en Angleterre.

Pour cette compo, j’envisageais un ska de la deuxième vague, voire un faux dub (elle sourit) ?

« Sweetest fruit » évoque certains albums solos de David Byrne ?

C'est l'un de mes musiciens favoris et l'une des personnes que je préfère.  Mais je me référais plutôt à la pop nigériane ; et plus particulièrement à Roselia, un quintet féminin nippon qui mêle pop japonaise et style gothique ou au reggaeton ; mais David possède en effet un ADN musical similaire…

Ce genre de collaboration, initiée par le passé avec l'ancien leader des Talking Heads, est-il essentiel pour votre créativité ?

Toujours. Ce type de coopération m'oblige à sortir de ma zone de confort. Il s'agit de projets que vous n'initieriez pas seul. Son avantage, c’est qu’il provoque une étincelle entre deux ou plusieurs personnes afin de donner naissance à une création originale. Tout ce qui me met au défi en tant que musicienne ou m'attire, me permet d'apprendre.

« Reckless » évoque Trent Reznor et Nine Inch Nails...

 J'adore Nine Inch Nails ainsi que Trent et j'apprécie le travail de production de Flood sur les albums de NIN. 

« Broken Man » bénéficie de la participation de Dave Grohl des Foo Fighters. Te plairait-il de rejoindre Them Crooked Vultures que Josh Homme du Queens of The Stone Age et Dave Grohl avaient formé avec John Paul Jones de Led Zeppelin ?

J'aime ces deux mecs. Et j'ai la chance de pouvoir affirmer que Josh et Dave sont mes amis. Par ailleurs, je suis fan de leur musique. S’ils cherchent à fonder un nouveau supergroupe, ils peuvent m'appeler (rires) !

Vous étiez également une grande fan de Soundgarden. Pourriez-vous, un jour, reprendre un de ses titres ou mieux encore enregistrer en compagnie des membres survivants de la formation, après le décès du chanteur Chris Cornell ?

Lorsque j'ai invité on amie Cater le Bon, qui a participé aux sessions de l’album, à écouter « Broken Man », pour la première fois - morceau sur lequel figure ce cri, à la fin - Cate m'a simplement regardée et a clamé à son tour : ‘Jésus-Christ !’. Et nous avons éclaté de rire... En effet, ce cri final adresse sans doute un petit clin d'œil à Chris Cornell… (elle rit)

Ce titre se réfère-t-il ton père et son séjour en prison, purgé il y a quelques années ?

Non, il nous arrive tous d'être brisés dans la vie. Il ne concerne que ma propre expérience.

Mais sur « Daddy's Home », paru sur votre elpee précédent, vous faisiez allusion à l’épisode d’incarcération de votre paternel, en 2010. Aurait-il eu un impact sur votre carrière musicale ?

Ma musique reflète mon parcours de vie et ce qui s'y passe à certains moments. Sur « Daddy's home », je jouais avec mon personnage et à l’aide de la musique que j'aime ; celle du début des années 1970, à New York : Stevie Wonder, Steely Dan... Celle que mon père m'a fait écouter. En quelque sorte, j’ai voulu approfondir cette partie de mon éducation musicale en réincarnant mon père tout en me consolant grâce à cette exploration de cette musique.

Était-il libérateur de produire ce nouvel opus, vous-même ?

C'est à la fois libérateur et en même temps se révèle plus compliqué que l’on imagine. Vous passez sans cesse du statut d'interprète à celui de producteur, tout en conservant une vue d'ensemble. Un peu comme un cameraman qui passerait son temps à zoomer dézoomer ; mais c'était nécessaire parce qu'il y a certains endroits où musicalement je ne me serais pas risquée si je n'y étais pas allée seule.

Quels sont vos modèles de vocalistes ?

J’en apprécie tellement que je ne suis pas certaine d'être inspirée par l'une ou l'autre en particulier ; j'ai juste appris à utiliser ma propre voix et à expérimenter ce dont elle est capable. Mais j'adore Élisabeth Fraser, Ella Fitzgerald, Tori Amos, David Bowie, David Byrne... et la liste des interprètes est encore longue…

Mais je ne me suis jamais vraiment considérée comme une chanteuse. J'ai appris à utiliser ma voix à la manière d'un autre instrument, comme une guitare par exemple. Mais évidemment, la voix est bien plus intime parce qu'elle vous appartient ; il s'agit de votre musculature, de votre ADN, de votre physique. Elle sort de votre être grâce à des muscles qui ressemblent à une... chatte, un sexe féminin (rires). Sans blague !

Je m'en suis rendu compte en allant consulter un phoniatre, afin de contrôler mes cordes vocales. Elles sont en bon état. Lorsque le médecin m'a montré le cliché, je me suis exclamé : ‘Oh, mon Dieu, c'est un cliché pornographique (rires) !’

St. Vincent « All Born Screaming » (Virgin) – date de parution 26 avril 2024

En concert à De Roma (Anvers) le 4 juin 2024

 

 

Little Albert

La bifurcation de Little Albert

Écrit par

Little Albert, le projet solo blues/rock du guitariste de Messa, Alberto Piccolo, a partagé la vidéo officielle de « See My Love Coming Home », un titre extrait de son deuxième album, « The Road Not Taken », paru ce 23 mars.

Considéré comme l'un des meilleurs guitaristes de la scène rock moderne par la critique internationale, Alberto Piccolo, aka Little Albert, est connu pour son travail au sein du groupe italien de doom metal Messa, et reconnu par la critique musicale et le public comme un élément intéressant, sur la scène heavy mondiale. Il s'est produit sur des scènes majeures en Europe, au Royaume-Uni et en Amérique du Nord.

Enregistré au studio Outside Inside de Matteo Bordin (Mojomatics, Omega Squad), « The Road Not Taken » traite du concept de choix et se divise en une série de réflexions sur l'amour qui a mal tourné, les regrets et la santé mentale. L'histoire de cet opus se déroule dans le désert de l'Arizona, avec pour bande-son le blues rock des années 70 de Little Albert, inspirant et profondément émouvant. Soutenu par Alex Fernet à la basse et Diego Dal Bon à la batterie, ce nouvel elpee recèle également une reprise spéciale du célèbre classique du bluesman louisianais Little Walter, « Blue And Lonesome ». Enregistré sur bande analogique, « The Road Not Taken » dégage à la fois une authenticité vintage et une attitude résolument moderne.

La vidéo de « See My Love Coming Home » est disponible

 

 

Het Depot (Louvain) : les nouveaux concerts (update 5/04/2024)

Écrit par

Lu 29.04.2024 Depot Café & Willy present B O I
Sa 01.06.2024 Synapse met Jan De Block
Me 16.10.2024 Doodseskader

https://www.hetdepot.be

John Cale

L’illusion ‘POPticale’ de John Cale…

John Cale vient d’annoncer la sortie de son nouvel opus, "POPtical Illusion", qui paraîtra ce 14 juin 2024, et partage son premier single/vidéo, "How We See The Light" (à voir et écouter ici)

Malgré son titre enjoué, le second elpee de John Cale en un peu plus d'un an contient les mêmes sentiments de rage féroce et inquisitrice qui étaient présents dans "Mercy", l'album de 2023. Il reste en colère, toujours courroucé par la destruction volontaire que des capitalistes incontrôlés et des escrocs impénitents ont commise et font subir aux merveilles de ce monde et à la bonté de ses habitants. Sur "POPtical Illusion", il s'enfonce, la plupart du temps seul, dans des labyrinthes de synthétiseurs et d'échantillons, d'orgues et de pianos, avec des paroles qui, pour Cale, constituent une sorte d'espoir tourbillonnant, une sage insistance sur le fait que le changement est encore possible. "POPtical Illusion" est l'œuvre de quelqu'un qui essaie de se tourner vers l'avenir - exactement comme Cale l'a toujours fait.

Le premier single, "How We See The Light", se distingue par ses pianos pulsés qui se déplacent en phase et en déphasage avec une batterie inébranlable.

Cale a souvent affirmé que quelque chose avait changé dans son esprit pendant la pandémie, réalisant qu'à l'approche de ses 80 ans, il vivait et travaillait dans une situation que beaucoup de ses contemporains ne connaissaient pas. Il a écrit plus de 80 chansons en l'espace d'un peu plus d'un an, sondant collectivement l'étendue de l'expérience humaine. L’humour s'est transformé en frustration, les regrets ont cédé la place au pardon, la tristesse s'est mêlée au surréalisme. De plus, Cale ne s'est jamais cantonné à la vieille garde, à rester sur la touche et à se plaindre de la modernité et de la façon dont les choses étaient faites auparavant. Ce long playing synthétise ses émotions en une douzaine de terrains de jeu électroniques, la voix magistrale de Cale les parcourant de jeux de mots et d'idées, de griefs et de boutades.

 

John Cale a toujours été un musicien de son temps, contribuant à des changements titanesques dans le domaine du son et de la culture. Sa curiosité quant à la façon dont l'électronique pourrait être plus qu'un gadget dans la musique rock a servi d'inspiration à un nombre incalculable de scènes cruciales. Cale regarde l'agitation orchestrée de l'histoire récente, fronce les sourcils de dégoût, puis tourne les talons vers l'avenir.

 

Ancienne Belgique (Bruxelles) : les nouveaux concerts (update 3/04/2024)

Écrit par

dim. 05/05 |
Kraak presents Blooming Dervishes with Liam Grant, Cian Nugent, Aya Suzuki, Aong

jeu. 09/05 |
Compact Disk Dummies & Chibi Ichigo

sam. 28/09 |
Triple bill: Adia Vanheerentals, Jeugdbrand & Carlos Giffoni

sam. 05/10 |
Sonic Pieces 15 years: Sylvain Chauveau, Cisser Mæhl , Erik K Skodvin + more

sam. 12/10 |
Emmy d'Arc

sam. 12/10 |
Herman Van Veen

dim. 13/10 | EN VENTE DÈS 05/04 -
ARXX

ven. 08/11 |
Darrell Cole

mer. 20/11 |
Noannaos presents Susobrino

http://www.abconcerts.be

Live Nation : les nouveaux concerts (update 2/04/2024)

Écrit par

Vendredi 13 septembre 2024 – jxdn – Trix, Anvers

Dimanche 22 septembre 2024 – The Dandy Warhols + The Black Angels – La Madeleine, Bruxelles

Vendredi 27 septembre 2024 – Aurora – Forest National, Bruxelles

Dimanche 29 septembre 2024 – Ryan Adams – Koningin Elisabethzaal, Anvers

Vendredi 6 décembre 2024 – Goldband – Sportpaleis, Anvers

Jeudi 19 décembre 2024 – Sylvie Kreush – Ancienne Belgique, Bruxelles

http://www.livenation.be

And Also The Trees

Nous avions envisagé de reprendre “Hiroshima Mon Amour” d’Ultravox…

Vous l’avez constaté si vous suivez Musiczine : le groupe anglais And Also The Trees est un des ‘chouchous’ de la rédaction. Et pour cause, cette formation originaire d’Inkberrow, un petit village sis dans le Worcestershire, pratique, depuis 1979, une musique inclassable, enracinée dans le post-punk et rehaussée par un parfum néo-classique voire néo-folk. En outre, elle baigne dans une atmosphère tellurique, romantique, quasi mystique. La voix principale du groupe, Simon Huw Jones, est une personnalité attachante, authentique et d'une remarquable sincérité. Musiczine a eu la chance de pouvoir le rencontrer, dans le cadre du concert exceptionnel accordé par les ‘Trees’ dans l'église ‘La Nef’, à Namur (photos Christophe Dehousse ici). 

Bienvenue à Namur, Simon.

Bonjour, Phil. C'est bon d'être de retour ici.

Comme la dernière fois, je vais te soumettre quelques citations, et dans ta réponse, tu me diras si tu les reconnais et ce qu'elles évoquent pour toi.

Citation n° 1

‘Woods like towns with their sweet deceptive shade
Thorn locked and poison laced
To the outmost and human-less place
Lying foetal unwatched in uprooted earth
A distant ox baying, Still as a boulder cursed…’

‘Les bois ressemblent aux villes avec leur douce ombre trompeuse
Épine verrouillée et poison lacé
Vers l'endroit le plus éloigné et dépeuplé
Fœtus allongé dans une terre déracinée
Un bœuf lointain aboyant, immobile comme un rocher maudit…’

Oui ! C'est un extrait d'une des chansons de notre dernier album, “Mother-of-Pearl Moon”. Elle s'intitule “This Path Through The Meadows”.

La dernière fois que je t'ai interviewé –c’était l'an passé à Bruxelles– vous prépariez l’elpee, mais vous ne saviez toujours pas si vous l’attribueriez à votre projet acoustique, Brothers of the Trees ou à And Also The Trees.

Exact ! Au départ, il était destiné à Brothers of the Trees, à cause de son style plus acoustique. On l'avait même envoyé au mastering. Mais quand on a reçu le ‘master’, mon frère Justin et moi, nous nous sommes posé la question : est-ce un Brothers of the Trees ou un And Also The Trees (AATT) ? Serait-il trompeur pour notre public de sortir cet album sous le nom d'And Also The Trees vu qu'il est peut-être trop différent ? Serait-il déçu ?

A ce moment-là, les chansons étaient sans doute composées sous une forme acoustique, plus dépouillée ?

Non, elles étaient exactement comme elles sont aujourd'hui. L'album avait été enregistré, mixé et masterisé, et était prêt à être gravé. Mais, après l'avoir écouté, j'ai conclu que c'était à 100% du AATT, et Justin m'a confié qu'il était du même avis. Et maintenant, nous constatons que la plupart de celles et ceux qui suivent AATT sont très heureux d'entendre quelque chose d'un peu plus expérimental, de différent. Et la réaction de la presse a également été étonnante.

Comment décrirais-tu ces différences ?

Les chansons ne sont pas tellement différentes mais les arrangements sont plus dépouillés. Il y a pas mal de ‘parlando’ (‘spoken word’) et la batterie est moins présente. En conséquence, on peut davantage se concentrer sur le son des instruments individuels. Je n'ai rien contre les drums, mais j’aime pouvoir identifier clairement la clarinette, par exemple. Distinguer chaque son se déployer. C'est ce que j'ai vraiment aimé dans cet album, et je pense que les auditeurs, en général, ont également apprécié cette nouvelle approche.

A propos de “This Path Through The Meadow”, il existe deux parties dans la compo. La deuxième se distingue par un changement de ton, qui fait l'effet d'une belle surprise. La modulation est un peu progressive, un peu expérimentale, et d'une inspiration très classique. Elle me fait penser à Vaughan Williams et au morceau “Fantasia on a theme by Thomas Tallis”, dont tu avais parlé dans une interview.

Oui, je vois ce que tu veux dire.

Le début de “Fantasia” est étonnant. Les sept premières minutes sont à couper le souffle. J'ai été très ému la première fois que j'ai entendu cette composition : c'était une interprétation réalisée par l'orchestre de Toronto. Tu vois ce que je veux dire ? Il y a une amplitude, une puissance, un souffle, que l'on retrouve dans votre morceau.

Je me souviens de la première fois que j'ai écouté “Fantasia”. La copropriétaire de Reflex Records me l'a fait découvrir quand j'avais 23 ou 24 ans. J'avais entendu beaucoup de musique classique, mais sans y prêter un intérêt particulier. Et puis, j'ai tendu l’oreille à “Fantasia” et il ne sonnait pas du tout comme de la musique classique. Il y avait une véritable modernité. A chaque moment, je me demandais : est-ce que la voix de quelqu'un va entrer ici ? Scott Walker va-t-il commencer à chanter ?

Oui ! J'ai pensé la même chose (rires) !

Ensuite, elle m'a expliqué que c'était une composition d'un musicien anglais, Vaughan Williams. Cette information a complètement changé mon opinion sur la musique classique. Et j'ai voulu en découvrir davantage.

Ce morceau me fait penser à “This Path Through The Meadow”...

Je vois ce que tu veux dire. En général, on nous raconte que notre musique ressemble plus à celle d’Ennio Morricone.

Oui, bien sûr, c'est aussi vrai !

Vers la fin de cette section, il y a un son d'autoharpe ou de dulcimer, qui ressemble à une voix de femme. L'effet produit est assez 'morricone-esque'. Mais en effet, je vois ce que tu veux dire.

Il sonne comme la bande originale d'un film.

Citation n° 2 :

‘Even when lovers twist their naked bodies, skin against skin, seeking the position that will give one the most pleasure in the other, even when murderers plunge the knife into the black veins of the neck and more dotted blood pours out the more they press the blade that slips between the tendons, it is not so much their copulating or murdering that matters as the copulating or murdering of the images, limpid and cold in the mirror.’

“Même lorsque les amants tordent leurs corps nus, peau contre peau, cherchant la position qui procurera le plus de plaisir à l'autre, même lorsque les meurtriers plongent le couteau dans les veines noires du cou et que le sang impur coule à mesure qu'ils appuient la lame qui se glisse entre les tendons, ce n’est pas tant leur copulation ou leur meurtre qui importe que les images de la copulation ou du meurtre, limpides et froides dans le miroir.”

Qui est-ce ? Le Marquis de Sade (rires) ?

Non. Pense à votre dernier album. À ton avis, que représente ce miroir ?

Oh, ne serait-ce pas un texte d'Italo Calvino ?

Oui, c'est extrait du bouquin ‘Invisible Cities'...

C'est le livre dont je me suis inspiré pour écrire “Valdrada”. Mais je ne connais pas bien 'Invisible Cities'. En fait, j'avais déjà écrit un texte de chanson à propos d'une ville imaginaire, sans nom. Ensuite, j'ai lu des extraits du livre de Calvino et j’ai estimé que “Valdrada” était un nom parfait pour ma ville imaginaire. J'ai relié les deux sources au sein de ma chanson.

Pour la 3ème citation, voici un cadeau : c'est un livre. Et il y a un signet, qui désigne une partie précise du texte.

Oh merci ! C'est ‘The Marriage of Heaven and Hell’, de William Blake ! Merveilleux ! Alors, la citation...

Citation n° 3 :

‘If the doors of perception were cleansed, every thing would appear to man as it is : infinite...’

‘Si les portes de la perception étaient nettoyées, toute chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est : infinie…’

Vois-tu le lien ?

Oui, bien sûr. Le lien, c'est Aldous Huxley, qui a intitulé son livre ‘The Doors of Perception’ en référence à Blake, et puis, bien sûr, les Doors, qui ont baptisé leur groupe en référence à tout cela.

Et après les Doors, des tas de groupes et artistes ont été influencés par les Doors et toutes ces thématiques...

Merci beaucoup pour le livre !

De rien ! Le livre original de Blake était constitué de plaques en cuivre, sur lesquelles il avait combiné ses poèmes et des gravures. Il n'aimait pas l'industrie du livre, qui était déjà présente à cette époque. Il voulait que chaque exemplaire soit unique. Il était incroyable, William Blake. Un vrai rebelle.

Oui, un vrai rebelle.

Citation n° 4 :

‘He that isn’t growing up is growing down.’ Such a man might end his life not as a ripened human being, but as an aged foetus. Adult in worldly wisdom and professional skills ; embryonic in spirit and even in character.’

‘Celui qui ne grandit pas régresse.’ Un tel homme pourrait finir sa vie non pas comme un être humain mûr, mais comme un fœtus usé. Adulte doté de la sagesse du monde et de compétences professionnelles mais embryonnaire dans l’esprit et même dans le caractère’.

Je ne vois pas...

C'est une citation assez difficile à identifier. Je peux te dévoiler que tu as parcouru ce bouquin, il y a longtemps... Il se pourrait même que ce soit le premier que tu aies véritablement lu...

Oh ! C'est ‘Time Must Have a Stop’ de A. Huxley ?

Exact !

D'accord. Justin aurait probablement deviné car il le relit tous les cinq ans...

Citation n° 5 :

‘The other song was a simple piece where Justin, Steven and Nick played in waltz time. I sang the words of an old, anonymous rhyme our grandmother used to narrate to us as children through a haze of cigarette smoke, called ‘There was a man of double deed’. And it was whilst recording this that Justin spontaneously played an accompanying guitar part in the style of a mandolin. It came quite naturally to him and we thought it added a nice touch.’

‘L’autre chanson était un morceau simple où Justin, Steven et Nick jouaient au rythme d’une valse. J’ai chanté les paroles d’une vieille comptine anonyme que notre grand-mère nous racontait quand nous étions enfants à travers une brume de fumée de cigarette, intitulée ‘There was a man of double deed’. Et c'est pendant l'enregistrement que Justin a spontanément joué un accompagnement à la guitare qui sonnait comme une mandoline. Ça lui est venu tout naturellement et nous avons pensé que cela rehaussait le morceau.’

Facile ! C'est moi qui ai écrit ce texte ! Il est extrait de la biographie du groupe, que je rédige en ce moment, et dont je publie des extraits sur notre site web.  

Et ma question est : vas-tu publier cette biographie sous la forme d'un livre ?

Je pense que oui. Ce projet a déjà suscité un certain intérêt de la part des éditeurs, mais je dois d'abord l’écrire. Je ne sais pas encore si j'arrêterai l'historique à la fin des années 80. Ce sont probablement les premières années du groupe qui sont les plus intéressantes.

Ce qui est incroyable, c'est le niveau de détail dans les souvenirs que tu as de l'époque !

Je tenais un journal. Et je peux aussi compter sur Justin et Steven Burrows, notre premier bassiste ; ils ont tous deux une bien meilleure mémoire que moi !

Citation n° 6 :

‘The next instant, I saw her rain-stained tombstonerear an illegible epitaph
under the gnarled branch of a small tree in the wild grass of an unvisited garden in Mexico.’

‘L'instant suivant, je vis sa pierre tombale tachée de pluie à côté d'une épitaphe illisible sous la branche noueuse d'un petit arbre dans l'herbe sauvage d'un jardin non-visité à Mexico.’

C'est le poème ‘A Dream Record’ d'Allen Ginsberg ! Il l’a écrit à la suite d’un rêve qu'il avait fait à propos de Joan, la femme de William Burroughs. C'est un poème que je récite sur l'album de Catherine Ginsb... euh Gainsbourg...

Qu'est-ce que tu as dit ? ‘Gainsbourg’ ?

Je voulais dire ‘Graindorge’, évidemment (rires) !

Catherine va aimer ça (rires).

C'est pour l'album de Catherine Graindorge, “Songs For The Dead”. Je participe à 2 ou 3 chansons, comme chanteur et auteur.

Si je ne me trompe, il s’agit de “Eurydice”, “Orpheus's Head” et “Time Is Broken”.

J'aime beaucoup les albums de Catherine. C’était un bonheur de travailler en sa compagnie. Je n'ai pas encore eu l'occasion de réécouter le ‘produit fini’ mais, en studio, il sonnait vraiment bien. L'enregistrement était vraiment très amusant. Il s’est déroulé à Gand.

Oui ! Au studio La Patrie, de Koen Gisen, le compagnon d'An Pierlé !

Ah tu les connais ?

Oui ! Je suis allé chez eux pour réaliser une interview, il y a quelques années.

J'ai rencontré An là-bas pour la première fois. C'est une artiste incroyable. Elle m'a filé des CD de sa discographie et je lui ai envoyé des albums des Trees.

Tu dois absolument écouter son elpee “Arches”.

Elle m'en a filé cinq, mais je ne connais pas les titres par cœur. Il faut encore que j'écoute. Mais j’aime beaucoup “White Velvet”. J'ai eu un véritable coup de cœur. J'aime la musique pop quand elle est de cette qualité.

Oui ! Ce disque est merveilleux également. Mais tu vas avoir une surprise en écoutant “Arches”. Personnellement, c'est son meilleur album. Tu comprendras pourquoi en l’écoutant. Je n'en dirai pas plus...

Citation n° 7 :

‘Meet beneath the autumn lake
Where only echoes penetrate
Walk through Polaroids of the past
Futures fused like shattered glass, the sun’s so low
Turns our silhouettes to gold...’

Se voir près du lac automnal
Où seuls les échos se font entendre
Marcher dans les polaroïds du passé
Futures fusionnées comme du verre brisé, le soleil si bas
Transforme nos silhouettes en or...’

C'est Ultravox !

Juste ! Et quel morceau ?

“Hiroshima Mon Amour”.

Bravo ! Sais-tu que le titre est tiré d'un roman français ?

Ah non... lequel ?

‘Hiroshima Mon Amour’ de Marguerite Duras.

C'est étrange car cette chanson d'Ultravox, nous avions envisagé de la reprendre, à l'époque...

Quelle belle coïncidence ! J'ai tapé dans le mille (rires) ! C'est étrange car elle est à 90% électronique. Comment comptiez-vous l'adapter à votre style, qui est plutôt acoustique ?

On a tenté quelques essais et puis, à un certain moment, j’ai jugé qu'il fallait que ce soit un hommage réussi, qui rende justice à cette magnifique composition. Finalement, on a laissé tomber. Mais j'adore vraiment ce morceau !

Sais-tu que j'ai interviewé John Foxx ? L'as-tu déjà rencontré ?

Non.

Oh, c'est un homme incroyable. Un véritable gentleman ! On a envie de l'appeler ‘Sir’... (rires)

Pendant l'interview, je lui ai soumis une de mes théories. J'estime en effet que “Hiroshima...” est la première chanson new-wave orientée synthés de l'histoire.

Oh !

Bien sûr, auparavant, on ne peut oublier Kraftwerk, mais ce sont des pionniers. Au début de la new-wave, en Angleterre, Gary Numan a composé “Are Friends Electric ?”, et il a avoué qu'il s'était largement inspiré d'Ultravox.

Ultravox était aussi un groupe punk.

Au début, oui.

Justin et moi, nous écoutions en boucle les deux premiers albums d'Ultravox. Et puis, bien sûr, Ultravox est devenu le groupe de Midge Ure.

Oui, mais avant Midge Ure, un 3ème long playing est paru en 1978, “Systems of Romance”.

Ah, celui-là, je ne le connais pas.

C'est un album très important. Ils y ont développé le côté hybride ‘synthé’ évoqué dans “Hiroshima Mon Amour”, ils se sont éloignés du post-punk pour créer ce style de new-wave synthétique et un an plus tard, Gary Numan a sorti “Are Friends...” et est devenu numéro 1.

Dans ce contexte, on devrait probablement aussi mentionner les Young Marble Giants.

Effectivement. Ne sont-ils pas apparus un peu plus tard ?

Oui, c'est possible.

Simon, merci beaucoup pour cette interview !

Merci à toi : c'est toujours très 'fun' !

Pour écouter et acheter le dernier album d'And Also The Trees, “Mother-of-Pearl Moon”, c'est .

Pour en savoir davantage sur AATT cliquez sur le nom du groupe dans le cadre ‘Informations complémentaires’.

(Photo : Christophe Dehousse)

 

 

Crumb

Un Crumb maternel ?

Le nouvel elpee de Crumb, « AMAMA », paraîtra ce 14 juin 2024. Il s’agira de son album le plus insouciant et le plus ouvert à ce jour, un disque au cours duquel il explore un paysage sonore hypnotique rempli d'expérimentations ludiques et disparates dans l’esprit de « Ice Melt » (2021) et « Jinx (2019) ». Pour Crumb, « AMANA » signifie simplement un opus à son plus haut niveau d'animation.

Porté par l'écriture de Ramani, tour à tour poétiquement abstraite et directement confessionnelle, « AMAMA » recueille les rencontres étranges des années de tournée de la formation psych-pop new-yorkaise - à savoir la chanteuse et multi-instrumentiste Lila Ramani, le claviériste et saxophoniste Bri Aronow, le bassiste Jesse Brotter et le batteur Jonathan Gilad- retraçant par la même occasion le parcours vertigineux d'un groupe en mouvement depuis près d'une décennie. Dans « Alone in Brussels », Ramani exprime son isolement forcé dans une ville lointaine. Sur « The Bug », nous nous arrêtons dans un motel miteux, où la morsure d'une bestiole laisse une sensation tenace : ‘It's always on my mind / it's just always on my mind’, répète Ramani sur un groove rampant, alors qu'elle erre au sein de cet endroit, la nuit. Tout au long de « Side by Side », peut-être le morceau le plus franc d'« AMAMA », des percussions frénétiques et un synthé désorientant enveloppent Ramani, alors qu'elle réfléchit aux sacrifices personnels qu'elle a éprouvés en chemin.

Même s'il sonde les arrêts transitoires et les rencontres difficiles, « AMAMA » présente certaines des explorations les plus vulnérables et les plus tendres de Crumb, à la recherche d'une connexion organique. ‘La maison est ce que je veux et ce dont j'ai besoin’, chante Ramani sur le morceau d'ouverture clairvoyant, « From Outside a Window Sill », qui reprend un enregistrement radio de la police concernant un troupeau d'oies traversant un pont à Gowanus, Brooklyn, où Ramani a grandi. Le titre « AMAMA » rend un hommage optimiste et plein d'espoir à la grand-mère de Ramani, son homonyme, qui chante en malayalam dans le premier extrait.

Un long playing dont la musique navigue au carrefour du psychédélisme, de la pop, du jazz et du rock, et fait de Crumb un groupe unique en son genre.

Le clip consacré au titre maître est disponible

 

 

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