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Live Nation : les nouveaux concerts (update 24/03/2024)

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Mercredi 12 juin 2024 – Thirty seconds to Mars – Forest National, Bruxelles

Samedi 22 juin 2024 – Hozier – Forest National, Bruxelles

Mardi 16 juillet 2024 - Stevie Nicks – Sportpaleis, Anvers

Samedi 21 septembre 2024 – Moby – Sportpaleis, Anvers

Dimanche 29 septembre 2024 – Melanie Martinez – Forest National, Bruxelles

Jeudi 8 octobre 2024 – Wallows – Ancienne Belgique, Bruxelles

Samedi 19 octobre 2024 – Picture This + Sam Fischer – La Madeleine, Bruxelles

Lundi 28 octobre 2024 – Deep Purple + Jefferson Starship – Forest National, Bruxelles

Vendredi 15 novembre 2024 – Portland – Cirque Royal, Bruxelles

http://www.livenation.be

 

Ways Around Festival 2024 : dimanche 24 mars

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Cette année, le Ways Around Festival célèbre sa troisième édition. Ce festival propose des artistes nouveaux et alternatifs. Chaque jour, une salle de concert bruxelloise différente sert de décor. La première journée s’est déroulée ce vendredi 22 mars, au BAMP (abréviation de Brussels Art Melting Pot) de Schaerbeek.

La deuxième a élu résidence au Reset, un espace éphémère de 5 000 mètres carrés dévolu à la Culture (il s’agit de l’ancien siège de la banque Dexia ; et il doit devenir le futur siège de la police locale de la capitale européenne). Il est situé à deux pas de la Gare Centrale.

Enfin, la troisième est programmée au Grand Salon du Botanique et accueille trois groupes : The Guru Guru, Lysistrata et Stonks. Compte-rendu.

Stonks ouvre les hostilités dès 18h30. Fondé en 2021 par quatre musicos attirés par la création originale et alternative, Stonks est un groupe indé bruxellois. Il s’inspire du rock, du jazz, du brouhaha désinvolte, des valses fracturées, de tous types de musiques pour aficionados aux cheveux longs, et surtout par la nouvelle scène post-punk anglaise dont, entre autres, Squid, Shame et Viagra Boys. Son premier Ep 4 titres, « Class Craic », est sorti en septembre 2023.

A premier abord, la musique peut paraître brouillonne. Sonorités de basse, de guitare et de trompette semblent se télescoper. Mais progressivement, on se rend compte que l’ensemble, quoique bruitiste, tient relativement bien la route. Les interventions à la trompette apportent une belle touche jazzy. Expérimentales, les compos s’enfoncent même, parfois, vers une certaine forme de jazz/rock institué par Frank Zappa et perpétué par son fils Dweezil. Le band se distingue par une excellente présence scénique. Et rien n’arrête les musicos, car malgré un problème technique, ils continuent à jouer. Le set atteint son point d’orgue lors de l’avant-dernière compo, « Sparkling/Still », un morceau qui s’achève par un long instrumental hypnotique et légèrement psyché...

Setlist : « Stuntman », « Six », « Bunker », « Four », « Dash Cam », « Lies », « Sparkling/Still », « Minesweeper »

C’est à Saintes, en 2013, dans le département de la Charente-Maritime, qu’est né Lysistrata. Issus de milieux musicaux radicaux, Ben Amos Cooper (batterie, chant), Theo Guéneau (guitare) et Max Roy (basse) ont commencé à jouer ensemble très jeunes.

A son actif trois elpees : « Breathe In, Out » (2019), « Park » (2022) auquel a participé Frànçois and The Atlas Mountains et « Veil », paru ce 1er mars 2024. Un album qui a bénéficié de la mise en forme du New-Yorkais Ben Greenberg (Metz, Beach Fossils). Et c’est ce long playing que la formation est venue défendre ce soir.

Sur les planches, Ben en est manifestement le leader. Son kit de batterie est installé sur une estrade en avant-scène. C’est également lui qui se réserve le micro.

La musique de Lysistrata agrège post grunge, post hardcore et noise rock, dans l’esprit des Canadiens de METZ (NDR : c’est manifeste sur l’intense « Death By Embarrassment »), tout en affichant une spontanéité propre à sa jeunesse. Encore que sur certains titres on ne peut s’empêcher de penser aux débuts de Foals et même parfois aux Deftones.

Le combo va nous balancer 12 titres en 45 minutes. Marquées par une guitare tranchante et découpées par une section rythmique efficace, les mélodies sont puissantes. Souvent le changement de tempo intervient en fin de morceau. Si l’on retrouve bien la furie explosive ainsi que la rythmique singulière des titres de l’elpee, toujours menés par une guitare en roue libre, la place est ici davantage laissée à la basse et à un chant plus présent. Le concert est excellent. Le meilleur de la soirée. Résultat : le public danse...

Setlist : « Intro », « Death By Embarrassment », « Feel The Shine », « Livin It Up », « Horns », « See Thru », « Acid To The Bur », « Different Creatures », « Trouble Don't Last », « Boot On A Thistle », « Okay », « Rise Up »

The Guru Guru clôt la soirée. Formé en 2012 à Hasselt, il implique le leader et chanteur Tom Adriaenssens (Tom The Bomb), le drummer Siemon Theys, les guitaristes Jan Viggria et Emiel Van Den Abbeele ainsi que le bassiste Brent Mijnendonckx. Les références du band oscillent de Queens Of The Stone Age à Radiohead, en passant par SOULWAX, The Mars Volta, Andy Kaufman, METZ, Père Ubu, Deerhoof et The Jesus Lizard. Paru l’an dernier, son troisième opus, « Make (Less) Babies », se distingue par son approche organique. Et pour cause, autoproduit, il a été enregistré en live sans concessions ni artifices. En outre, les textes reflètent son engagement en faveur de l'écologie tout en fustigeant la société de consommation. Et c’est au sein de cet LP que le combo va puiser une majorité de sa setlist.

Le frontman arbore un beau pyjama et est chaussé de charentaises ; et dès le premier morceau : « Lemon‐Aid, Lemon‐Cello (Bear dance) », il nous balance des morceaux de citron. Pendant « Make Less Babies », des préservatifs. C’est le titre maître du nouvel opus dont le fil conducteur repose sur la façon dont nous détruisons peu à peu la planète et surtout le fait que nous la dégradons, tout en étant parfaitement conscients des conséquences de tous nos actes. La solution ? Faire moins d’enfants !

Tom The Bomb est en très grande forme. Totalement déjanté, il grimace et déclame ses textes avec verve.

Morceau remarquable, « Saint-Tropez » constitue la parfaite illustration du savoir-faire mélodique du band et reflète son humour souvent à la limite de la gêne, voire du désespoir : ‘We’re gonna have to sell the house, We’re gonna have to sell the house in Saint-Tropez, ’Cause we’ve got bills to pay up here’ (Trad : ‘Il va falloir vendre la maison, Il va falloir vendre la maison à Saint-Tropez, Parce qu’on a des factures à payer ici !’). A l’instar du groupe gantois Raketkanon, The Guru Guru parvient à faire monter d’un cran l’intensité à travers « Lotta Tension ». Epatant !  

Délaissant la tradition punk/noise des débuts du groupe, les deux guitaristes de The Guru Guru nous réservent des parties de guitare remarquables alors que la section rythmique est implacable.

Votre serviteur a adoré. A l’année prochaine !

Setlist : « LemonAid, LemonCello (Bear dance) », « Jack Shit/Jackpot », « (In) Snakes & Ladders (Stakes Don't Matter) », « In 2073 (Plenty of Other Fish in the Sea) », « Skidoo », « Lotta Tension », « Saint-Tropez », « Not Awake (The Baseballs) », « Joke's on You (Under Over) », « Origamiwise », « Make Less Babies », « Mache », « Honestly (I Don't Feel Like Dancing) », « Back Door ».

(Organisation Ways Around Festival)

Cali

Un show épuré, mais d’une intensité rare…

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Entre folklore et fêtes, Mons est une ville historiquement et culturellement riche. Elle s’est d’ailleurs vu octroyer le titre de Capitale Européenne de la Culture, en 2015.

Elle accueillait, en son sublime théâtre, un lieu hautement symbolique au style néo-classique, ce samedi 24 février 2024, un artiste de choix, Cali.

À mi-chemin entre chanson française et rock, Bruno Caliciuri, à l’état-civil, revendique depuis toujours une position d'artiste concerné par les problèmes de société et du monde, sans hésiter à s’investir publiquement.

Véritable touche-à-tout, Cali multiplie ses engagements, tant dans l’univers du théâtre, de la poésie, de la littérature que, bien sûr, de la musique.

Ce soir, il est accompagné de Steve Nieve, brillant musicien, mais surtout claviériste d'Elvis Costello, qui a aussi travaillé et joué pour Morrissey, Paul McCartney, Mick Jagger, David Bowie, Vanessa Paradis, Alain Bashung ainsi que Daniel Darc ; et est resté un grand ami, jusqu’à la fin, de Lou Reed et Laurie Anderson.

Steve et Cali se connaissent bien. Le premier a participé à l’enregistrement de plusieurs albums du second, dont l’hommage à Léo Ferré, « Cali chante Léo Ferré », publié en 2018…

D’une capacité d’environ 500 personnes, la salle est bondée. Ce théâtre ‘à l’italienne’, avec ses balcons et ses murs drapés de velours grenat, est le parfait endroit pour des spectacles intimistes.

C’est sans doute pourquoi il a choisi cet endroit afin de fêter les 20 ans de « L'Amour parfait », son premier opus paru en 2003, mais suivant la formule piano/voix, alors qu’en général, il se produit en compagnie d’un groupe.

Alors qu’il est un peu plus de 20 heures, l’homme de petite taille et son comparse bardé d’un bandonéon, grimpent sur le podium en chantant « Roberta », une compo issue de l’elpee « Menteur ». La toute première claque d’une série puisque plein d’autres déferleront comme un rocher qui déboule sur une route à toute vitesse et que l’on ne peut éviter.

Très inspiré et inspirant, Cali possède en lui de grandes valeurs humaines. Il a ce besoin du contact avec le public. Ni une, ni deux, il prend la main d’une petite fille au premier rang et l’invite à monter sur scène pendant « Sweetie » ou encore s’approche de cette femme enchantée de porter un pull du même coloris que celui du troubadour tout en s’amusant sur « La fin du monde pour dans 10 minutes ». Et si la vie ne tenait qu’en quelques secondes d’une poésie fine ?

Les doigts du pianiste glissent sur les ivoires dans un exercice de style virtuose, nous réservant d’impressionnantes descentes fracassantes de plusieurs gammes. Un concert où il fait aussi bon d’entendre que de voir.

Alors que jusque-là, il était resté très intimiste, il adopte tout à coup un ton plus pêchu, tantôt grâce à l'utilisation d’une boîte à rythmes sur « Menteur » ou encore sautillant de siège en siège en clamant ‘mon amour’...

Puisque l’enjeu est de rendre un hommage à ses débuts, Bruno embraie par « C’est quand le bonheur », avec en toile de fond, un écran géant reproduisant son image et celle de son chat, ravivant l’illustration de la pochette de cet LP.

Un des titres majeurs dans sa carrière qui lui a permis de se faire connaître auprès du grand public.

Une compo miroir, car malgré la reconnaissance, le succès, les rencontres, les critiques positives et le rendu du public, tout reste relatif. La seule, vraie et unique question serait ‘C’est quoi le bonheur’ ? Il ne lui reste plus qu’à affronter les méandres de la vie et à arracher le précieux sésame.

Un bonheur prétendu partagé en tout cas par les quelques centaines de personnes présentes ce soir.

Cali est on ne peut plus heureux de célébrer cet anniversaire avec le public belge qui le lui rend bien depuis le début de sa carrière.

Entre amour désordonné, hasards de l’existence et affres du temps passé, l’artiste se livre joyeusement tout au long de « Elle m’a dit », une compo empreinte de nostalgie, écrite seul dans une petite chambre, lors d’une rupture fracassante. Il n’hésite pas à clamer qu’il ‘s’est fait jeter comme une merde’. De quoi raviver chez certains de vieux souvenirs que l’on pensait définitivement enterrés.

Cet inconditionnel de U2, Simple Minds, The Waterboys ou encore Hubert-Félix Thiéfaine, sait se montrer humble et empathique. Il raconte avoir reçu la demande d’un fan dans sa loge au cours de l’après-midi. Sa mère n’a d’yeux que pour lui et fête son anniversaire ce soir. Quoi de mieux, dès lors, que l’icône de la chanson française lui offre un bouquet de fleurs…

Sans hésitation, Caliciuri s’exécute sur l’éblouissant « Pensons à l’avenir », tandis que Nieve, dans un français approximatif, se charge des vocalises avec une jubilatoire colère qui masque mal l’infinie tristesse et le désespoir de ne pas injurier cet avenir qui semble à nouveau prometteur.

Un moment inoubliable pour les artistes et cette dame dont la joie irradiait sur son visage et le public. Les yeux, d’abord embués, ont ensuite laissé place à des larmes qui se sont mises à couler, inévitablement, sur les joues.

Lorsqu’il ne caresse pas les ivoires, Steve, multi instrumentiste dans l’âme, se consacre au mélodica (un instrument de musique à vent, plus précisément à anches libres) ou encore au xylophone dont il joue en intro sur « Tes désirs font désordre », un morceau aux accents dramaturgiques. Et il est à l’aise sur tous ces instruments.

Bruno fixe tendrement sa propre image projetée en filigrane, contemple le temps passé et revit les moments intenses à travers le rétroviseur de sa vie. Il remercie l’ange qui lui a porté la main sur l’épaule lorsqu’il était petit tout en fixant le ciel, le regard vide, s’interrogeant d’une part sur cette double décennie passée et d’autre part sur la fierté de ses parents maintenant disparus.

Et puis, il passe au « Grand Jour est Arrivé », une comptine fébrile et immensément positive où il est question de prendre le temps de savourer sa séparation sur fond d’humanité et l’auto-flagellation, le tout posé sur drap d’humour léger.

Après ses nombreuses ‘turpitudes’ et voltefaces, le Perpignanais se pose au côté de son musicien et entame paisiblement un « Fais de moi ce que tu veux ». Le public s’émerveille devant la complicité qui s’opère entre les deux compères.

Cali prend ensuite place derrière le piano et, en véritable mélomane, s’approprie instinctivement l’instrument. Steve quant à lui, quitte l’estrade, plonge dans la fosse, armé de son mélodica pour un « Différent », qui ne laisse personne indifférent…

Interprété en mode piano/voix, « Tout va bien » constitue un des moments forts du concert. Un morceau au cours duquel on discerne un peu mieux la face obscure des textes de l’enfant perdu et les cicatrices du temps passé.

Un show épuré, mais d’une intensité rare ! Tout y est parfait. Le spectacle, Cali, son musicien, sa complicité avec le public, le choix des chansons, la richesse des émotions et « L’Amour parfait », chanté tantôt en français, tantôt en anglais, prouvant une fois de plus qu’une amitié sincère et durable lie les deux personnages.

Sous une expression toujours aussi théâtrale, en mode piano/voix, Cali est parvenu à imposer son style en revisitant les chansons d’un album devenu culte et à transformer des épreuves difficiles en épisodes énergiques grâce aux variations ludiques et aux mots d’une force puissante dont seul l’artiste a le secret.

Les uns et les autres s’éclipsent derrière les rideaux, le public haletant d’impatience reste sur sa faim. Il en veut encore et encore…

Les faisceaux des projecteurs déclinent, comme pour faire durer la douleur des spectateurs… lorsque soudain les notes de « Quoi » de Jane Birkin retentissent, comme pour rendre un bel hommage à la femme qui nous a quittés en juillet 2023. Une belle personne aux multiples talents, à la fois actrice et chanteuse. Un moment suspendu et un Cali tout en retenue, mais aux anges.

Il y a plus de deux heures que l’artiste se livre et pourtant il a encore de belles surprises à offrir. A commencer par cette version ultra vitaminée de « 1000 cœurs debout » où, accompagné par Baptiste Lalieu, aka Saule, il va mettre littéralement le feu. Ils se connaissent très bien, et se sont déjà produits ensemble pour « Avant qu’il ne soit trop tard », qui figure sur le dernier album de Saule, « Dare-Dare ».

Des dizaines de fans n’y tenant plus finissent sur la scène afin d’y fêter la joie, le bonheur, l’extase et un onirisme sans fin. Les sourires deviennent rires, les yeux s’écarquillent et alors que l’amour entre les générations s’invite, les différences culturelles et sociales s’estompent également.

Afin de taquiner son ami de toujours, Bruno lance pour défi à son acolyte de chanter du Led Zeppelin. En l’occurrence « Whole lotta love ». Challenge parfaitement relevé sous les cris hilares d’un public qui ne s’attendait pas à pareille surprise, il faut bien l’avouer.

Enfin, Caliciuri, à l’instar de « Pas la guerre », rappelle aux aficionados que derrière le conflit, se cache, au milieu, les enfants.

Concerné par la vie et les problèmes du monde et la bêtise des hommes, le concert de ce soir sera dédié au charismatique militant anticorruption et ennemi numéro un de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, assassiné honteusement alors qu’il n’avait que 47 ans.

Cali retourne définitivement en coulisses, alors que Steve s’enfonce dans la foule pour reprendre « Your Late Night Evening Prostitute » dans sa langue natale avec pour seule arme, son instrument de prédilection, le mélodica.

Cette fantaisie façon ‘Cali 2.0’ aura duré en tout et pour tout pratiquement deux heures trente. L’homme dont la réputation est de mettre le feu partout où il passe n’a pas failli à la règle. Une fois de plus, mais certainement pas une fois de trop.

 

 

 

 

 

Ways Around Festival 2024 : samedi 23 mars

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Cette année, le Ways Around Festival célèbre sa troisième édition. Ce festival propose des artistes nouveaux et alternatifs. Chaque jour, une salle de concert bruxelloise différente sert de décor. La première journée s’est déroulée ce vendredi 22 mars, au BAMP (abréviation de Brussels Art Melting Pot) de Schaerbeek, qui a accueilli 3 groupes : KRAK, Marcel et Shelf Lives.

La deuxième a élu résidence au Reset, un espace éphémère de 5 000 mètres carrés dévolu à la Culture (il s’agit de l’ancien siège de la banque Dexia ; et il doit devenir le futur siège de la police locale de la capitale européenne). Il est situé à deux pas de la Gare Centrale. Ce soir, six formations ou artistes prometteurs disposent de 45 minutes pour démonter leur talent : Pyo, Edouard Van Praet, Scout Gillett, Sløtface, Ttrruuces et IST IST. Il se produisent alternativement sur deux podiums, la Main Stage et l’Auditorium, où le son va se révéler excellent.

Pyo, c’est le projet du musicien et producteur belge Karel Piot, un power trio classique basse-batterie-guitare. Depuis 8 à 9 mois, il ne posait sa musique que sur les réseaux sociaux et les plateformes de streaming. 

Son style ? Un cocktail de post-punk rapide, d’émo-pop déroutante et de dream pop éthérée, arrosé par une dose d’anti-pop qui défie les limites du genre.

Sur les planches, le band libère une énergie brûlante

Authentique, sa musique se construit comme son propre monde où il peut embrasser ses défauts. Les sonorités de la sixcordes sont généreusement réverbérées.

Karel remercie à plusieurs reprises les spectateurs qui, attentifs, commencent à s’agglutiner au pied de l’estrade. Belle découverte !

Setlist : "Till Death", "So Tired", "Always Stay", "Inadequacies", "Happy to be Sad", "U n me", "All for you", "IDC", "Midnight Sunlight", "Midnight Sunlight (trance remix)", "Main Stage".

Demi-finaliste du ‘Humo Rock Rallye 2024’ (remporté par Eosine), Edouard Van Praet a gagné le concours ‘Tremplin Dour Festival’, en 2022. D'origine belgo-canadienne, le jeune Bruxellois est un extra-terrestre dans le paysage musical belge. Parce qu’il tente continuellement de nouvelles expériences. Il a sorti son premier Ep, « Doors », en 2021, et le second, « Cycles », en 2022.

Le look d’Edouard est à la fois intriguant, déroutant et décalé ». Jugez plutôt : lunettes glamour, pantalons pattes d’eph’, chapeau haut de forme et veston de couleur noire réveillant l’image de nouveau riche des débuts du siècle dernier.

Il entame son set par « Walk », « Faux » et « Echos », des compos fortes et débordantes d’énergie rappelant, musicalement, des personnalités telles que Sinead O’connor, PJ Harvey et même Jacques Brel. Accompagné de ses musicos (un claviériste, un bassiste, un guitariste et un drummer), Edouard se fond dans le personnage qu'il incarne et semble totalement envoûté par sa musique. Le show atteint son point d’orgue lors de la reprise du « Satisfaction » de Benny Benassi. Un joint dans une main et le micro dans l'autre, il chante, en français ou en anglais, d’une voix caverneuse plutôt impressionnante ; et on ressent qu’il a été biberonné à la musique des 70’s (Doors, Alice Cooper, Iggy pop et ses Stooges), que ce soit le glam rock ou le psychédélisme. Bref, non seulement Edouard Van Praet a démontré que sa palette ne se limitait pas à un revival glam-rock, mais lui et sa troupe ont mis l’auditoire dans leur poche.  

Setlist : « Walk », « Faux », « Échos », « Is This Over ? », « Remplasable », « Moonfall », « Ivresse », « Satisfaction » (cover Benny Benassi), « Bigstar ».

Il y a pas mal de monde dans la salle lorsque Scout Gillett et son backing group montent sur les planches. Tout de noir vêtue, elle se consacre au chant et à la guitare. Elle est soutenue par un batteur, un bassiste et un sixcordiste qui brille par sa technique. Non seulement il dispense des riffs expressifs, mais il nous réserve également des soli vertigineux.

L’auditoire est assis lorsque le quatuor de Brooklyn entame lentement le set. Mais après trois morceaux (la nouvelle compo « Room Of Shadow », « Mother Of Myself » et « Control »), les spectateurs se lèvent et manifestent leur enthousiasme. Et Scout les remercie pour cet engouement. Une belle interactivité va d’ailleurs s’établir entre la New-Yorkaise et la foule.

Solide, l’expression sonore mêle indie rock, grunge et folk rock. Un style plus direct, moins brumeux et maussade que celui abordé sur son délicieux album, « No Roof No Floor », paru en 2022. Scout possède une voix aérienne et vaporeuse. Et on a l’impression qu’elle la ménage. Elle la pousse néanmoins quelque peu, mais sans excès, pendant « Coney Island ». En fait, elle a dû annuler plusieurs dates de concerts, après avoir rencontré quelques soucis vocaux ; aussi, elle préfère ne pas placer la barre trop haut…

Setlist : « Room Of Shadow », « Mother Of Myself », « Control », « Coney Island », « Closer », « 444 Marcy Ave », « Come On Let’s Go », « Slow Dancin' », « Signal », « Tough Tough ».

Issu de Stavanger, Sløtface est né sous la forme d’un groupe il y a dix ans ; mais en 2022, la chanteuse Haley Shea a décidé de faire du band son side project solo, après le départ de la bassiste Lasse Lokøy et du guitariste Tor-Arne Vikingstad.

Sløtface est connu pour son engagement féministe ainsi que pour son soutien à la protection de l'environnement.

Vers 21h00, Haley Shea et son backing group débarquent pendant que les hauts parleurs crachent le « Blind » de Korn. Ce qui permet aux musicos de s’installer. Outre la chanteuse, le line up implique un drummer, un bassiste, un guitariste et un claviériste.

Malgré la présence de l’ingénieur du son Benoît De Visscher (Puggy, Juicy, Angèle), le son n’est pas irréprochable. En cause la structure des murs, en béton. Mais le talent des musicos va compenser ce contretemps.

Autre obstacle, il fait un froid glacial dans la salle. Haley invite la foule à se rapprocher et lui demande s’il est plus timide que le public scandinave. La voix de Shea est très puissante. A vous flanquer la chair de poule !  Et son attitude évoque celle de l’Américaine Hayley Williams, mais en plus jeune et plus rude. Pop punkysante, la musique de Sløtface navigue aux confins des univers de Jimmy Eat World et de Bad Religion. Haley prend régulièrement des bains de foule. Les gratteurs sautent un peu partout sur le podium et finissent aussi par la suivre. On manque même de prendre des manches dans la figure. L’esprit punk est bien présent au cours de ce show, même si chacun d’entre eux a le loisir de tirer son épingle du jeu. Maintenant, ils avaient peut-être envie de se réchauffer. Variée, la setlist, dont on épinglera les très nerveux « Come Hell Or Whatever », « Indoor Kid », « Beta » et « Final Gørl », puise généreusement dans l’opus « Awake/Asleep », paru en 2023.

Un concert bien percutant ! Et en même temps on a pu remarquer combien le projet d’Haley Shea a évolué…

Setlist : « Blind » (Korn cover) (Intro), « S.U.C.C.E.S.S. », « Tap The Pack », « Galaxies », « Telepathetic », « Come Hell Or Whatever », « Indoor Kid », « Beta », « Final Gørl », « Fight Back Time », « Nose », « Crying In Amsterdam », « Magazine », « HAPPY », « Nancy Drew ».

Place ensuite à TTRRUUCES, un combo franco-britannique drivé par le bassiste Jules Apollinaire et la chanteuse Nathalie Findlay.

Sur les planches, ils sont quatre. Deux filles et deux garçons. Le duo est ainsi épaulé par un guitarise et une drummeuse. A son actif, deux long playings : l’éponyme « TTRRUUCES » (2020) et « JJUUIICES » (2023), au sein desquels la setlist puisera généreusement. Son site internet est à l’image de l’imaginaire de la formation. On vous invite à y faire un tour ici

La musique proposée par TTRRUUCES puise dans les sixties et surtout les seventies (Neil Young, Creedence Clearwater Revival, Simon & Garfunkel, David Bowie, The Beatles et les groupes de folk/rock), mais également l’indie rock, le shoegaze et le de psychédélisme. Tout en n’oubliant pas d’y injecter sa propre musicalité qui communique une identité originale et singulière depuis le premier elpee. Les mélodies sont pétillantes et libèrent une puissante énergie. « The Disco », au sein duquel a été inséré un medley intégrant le « Funkytown » de Lipps Inc et le « Rasputin » de Boney M, va même enflammer le dancefloor.

Rafraîchissant, « Something Inside » met en exergue la voix enfantine de Nathalie, sorte d’hybride entre celles de Björk et Noa Moon. Une agréable surprise !

Setlist : « You Make Me Feel Good », « STFU », « The Disco », « Luxury », « Another Day », « Bad Kids », « I'm Alive », « Something Inside, « The Big Goodbye », « Snakes ».

Il est près de 23h00 et si votre serviteur ne veut pas rater son train, il a intérêt à mettre les voiles et fait donc l’impasse sur IST IST. Demain la suite, au Grand Salon du Botanique…

(Organisation Ways Around Festival)

 

The Darts

The Darts, comme un boomerang…

Écrit par

Tout juste remises de sa dernière tournée européenne ‘Snake Oil Tour 2023’ (du nom de son 3ème album « Snake Oil », sorti en mars 2023), qui s'est achevée après 8 semaines et près d'une centaine de dates dans 12 pays différents, les 4 rockeuses de The Darts publieront leur 4ème long playing, « Boomerang », ce 26 avril 2024.

Un nouvel opus de 13 titres qui allie parfaitement leur rock psyché à l'énergie du punk, le tout porté par la voix aux accents soul de Nicole et les notes de son iconique orgue Farfisa !

Un album brut et sincère, à l'image du groupe, aux paroles accrocheuses et aux refrains entêtants.

En attendant le quatuor nous propose son premier single, « Pour another », sous forme de clip, et il est disponible .

Le réalisateur, Matt Eskew, a tourné la vidéo dans un bar à Seattle où le groupe traîne et (re)demande à boire.

À première vue, « Pour Another » semble faire l'apologie de l'alcool. Mais en réalité, il s'agit d'un examen espiègle des raisons pour lesquelles nous buvons.

Nicole se confie : ‘Des extraits de ‘live’ du groupe ont également été ajoutés car le lien entre l'alcool et la musique fait partie de mon histoire. J'ai arrêté de consommer de l'alcool juste avant la pandémie, pour des raisons de santé. J'ai donc eu beaucoup de temps pour réfléchir à cette décision. Mais lorsque le confinement a été levé et que le groupe a repris la route, ma décision est devenue particulièrement difficile à respecter. Je devais constamment me rappeler pourquoi j'avais fait ce choix et surtout, l'expliquer autour de moi. J'ai donc écrit cette chanson pour me rappeler toutes les mauvaises raisons pour lesquelles je buvais. Et peut-être pour nous rappeler à tous que parfois... nous devrions écouter nos mères…’

 

Mass Hysteria

Plus que du metal…

Un proverbe raconte qu'il est souvent plus difficile pour un artiste de percer dans son propre pays qu'hors de ses frontières. Ce n'est pas le cas pour Mass Hysteria, un groupe français de métal qui est parvenu à tirer son épingle du jeu au sein de l’Hexagone. Lorsqu’il s’était produit dans le cadre du Main Square Festival, en 2016, il était en haut de l'affiche. Et il est parvenu à créer un immense moshpit jusqu'aux derniers rangs. Programmé sur de grandes arènes en France il est régulièrement invité au Hellfest. Dans un AB Club très bien rempli, la formation a démontré qu’elle était capable d’assurer parfaitement, tous genres confondus, et de satisfaire les jeunes et les moins jeunes.

En supporting act, First Arkangel va dispenser un set constitué d’un méli-mélo chaotique et assourdissant de styles divers. En effet, sa musique oscille constamment entre hardcore et métal. Le band joue très fort des morceaux rapides, mais aussi de manière plutôt monotone. Ce qui ne gêne pas les fans présents, car les bouffées d'adrénaline administrées provoquent un véritable tremblement de terre, entraînant quelques moshpits qui secouent l’AB. Mass Hysteria ne pouvait donc pas rêver d'un meilleur chauffeur de salle… (pour les photos, c’est ici)

Pourtant, à voir les nombreuses personnes présentes au bar lors de ce concert, on se rend compte que la grande majorité d'entre elles se sont uniquement déplacées pour la tête d'affiche de la soirée.

Mass Hysteria aime manifestement la grandiloquence et la théâtralité, si l'on en juge par la configuration de la scène. Tant l’aspect musical que vocal se révèle épique et est abordé de manière particulièrement sophistiquée et variée.

Le band démarre pied au plancher par « Mass veritas », une compo qui exprime la colère. Rien n'est laissé au hasard tout au long de la soirée, semble-t-il. Car le frontman court comme un dératé dans tous les coins du podium, à la recherche de son public. Ce qui donne lieu à de véritables mosh pits et autres circle pits, dont un très grand tout au fond pendant « Chiens de la Cass ». Il n'y a tout simplement pas moyen de s'en sortir, une fois que l'on est monté sur les montagnes russes françaises. Pas le moindre répit, sauf lorsque Mouss Kelai balance quelques boutades amusantes.

Lors du rappel, le combo place la barre encore plus haut. D’ailleurs la fête va s’achever par un feu d'artifice. Cependant, un beau moment va suivre « Furia ». De jeunes enfants sont invités à monter sur les planches, mais les oreilles protégées par des casques adaptés. Le plus jeune est à peine âgé de quatre ans ! Ils sautent et dansent avec le groupe, puis partent se mettre à l'abri, car tout au long du morceau de clôture, « Plus que du metal », le robinet coule à flots, une dernière fois ; ce qui provoque un dernier moshpit. 

Mass Hysteria est parvenu, et brillamment, à offrir une réponse française au metal américain, britannique et allemand. Car ce n'est pas une mais plusieurs fois que le toit s'est envolé lors de cette soirée festive. Les bombes énergétiques françaises ont bourdonné abondamment dans nos oreilles, pendant ces deux heures. Jusqu'à ce que l'on rentre chez soi en sueur et un peu sourd, mais avec un large sourire aux lèvres… (pour les photos, c’est )

Setlist :

Mass Veritas // Positif à bloc // Chiens de la casse // Vae soli ! // L'inversion des pôles // Notre complot // L'art des tranchées // Nerf de bœuf // Se brûler sûrement // L'émotif impérieux // Failles // Reprendre mes esprits // Arômes complexes // L'enfer des dieux // Encore sous pression // Tout est poison

Encore :

Tenace // Le triomphe du réel // Contraddiction // Furia // Plus que du métal

(Organisation : Ancienne Belgique)

Kim Gordon

The Collective

Des basses profondes, des rythmes hip-hop grinçants, du ‘noise’, de l’électronique fissurée et si une guitare arrive, elle passe dans le hachoir à viande. Il ne s’agit pas d’un cliché du dimanche, mais simplement une métaphore pour décrire le nouvel opus de l’obstinée et légendaire Kim Gordon qui vient encore de frapper. Cette icône de Sonic Youth est celle qui s’est le plus éloignée du son original à travers son travail solo. Et même si son expression sonore navigue plutôt à contre-courant, c’est bien sûr ce que Sonic Youth a toujours défendu au corps de son aventure.

A l’instar de son précédent elpee, « No Home Record », le producteur, auteur-compositeur et ingénieur du son Justin Raisen, plutôt proche des cercles hip-hop, est en partie responsable des paysages sonores fissurés. Il s’est produit un déclic entre les deux artistes, c’est certain. Raisen injecte les bons rythmes et les bonnes nuances sur la voix sombre et déclamatoire de Kim Gordon.

Le résultat est aussi surprenant qu’innovant. Et pour une dame de 70 ans, c’est épatant !

Ġenn

Unum

Écrit par

Deux ans après gravé un premier Ep remarqué, la formation féminine maltaise (pas courant comme origine dans le monde du rock), établie à Brighton, est de retour pour un premier véritable album intitulé « Unum ». Elle puise ses influences chez Janelle Borg, Rosa Copper, Leona Farrugia et Leanne Zammit, des influences qui oscillent du jazz au post-punk, en passant par l’art-pop et la noise. Le tout est interprété avec un esprit ‘jam’ très psyché, inspiré du folk maltais (une référence pas évidente à déceler…)

Le chant puissant de Janelle Borg rappelle celui de Karen O et permet aux émanations prog de ĠENN de prendre leur envol. Le groupe nous prend par surprise dès l’inaugural « Rohmeresse » dont le groove languissant et ses chœurs se fondent dans des guitares aiguisées et des saxos déchaînés. Le reste de l’opus est à l’avenant et enchaîne réussite sur réussite entre la puissance évocatrice de « Calypso » et le post-punk plus vigoureux de « Days and Night ». Un véritable coup de cœur !

 

Idles

TANGK.

Oups, que se passe-t-il chez IDLES ? Sur l’elpee précédent, « Crawler », une direction différente avait été soigneusement empruntée, mais au moins l’énergie brute n’était pas encore complètement disparue.

Malheureusement, c’est le cas sur « TANGK ».

IDLES s’efforce d’atteindre un son mature plus large. C’est son droit. Un groupe doit évoluer, mais dans sa recherche d’un nouveau son, il perd l’excitation, la fureur et la colère qui alimentaient des œuvres à glacer le sang comme « Brutalism » et « Joy As An Act Of Resistance ». De nombreux médias ont écrit qu’il s’agissait d’une étape courageuse, mais votre chroniqueur estime que c’est dommage. IDLES est passé d’un band de mosh pit agité à un ensemble de salon bien élevé ; et c’est un peu une surprise. Lorsque la piqûre est calmée, la plupart du danger est passé, et ce n’est jamais une bonne nouvelle.

Dès l’ouverture, « IDEA 01 », IDLES semble vouloir déclarer qu’il a changé et que c’est à prendre ou à laisser. Comme s’il cherchait à faire de « TANGK » son propre « Kid A ». Il vaut mieux laisser ce concept à Radiohead (ou à The Smile si vous préférez) ; la bande à Thom Yorke est suffisamment douée pour explorer de nouvelles voies de ce type.

Ainsi « POP POP POP », « Roy » et « A Gospel » constituent davantage des idées que des chansons. Elles font un peu du surplace et ne laissent jamais une impression inoubliable.

Certaines plages tiennent cependant la route. A l’instar de « Grace », par exemple, une compo atypique et discrète d’IDLES ; mais au moins elle est imprimée sur un tempo agréable et, contrairement à la plupart des autres pistes, elle musarde. Ou encore « Dancer », qui a été mis en boîte en compagnie du fantastique LCD Soundsystem. Une réussite. Un titre qui ne manque ni de piquant, ni l’entrain.

Enfin, le grésillant « Gift Horse » De loin le meilleur morceau. On y retrouve l’enthousiasme, la fureur et l’esprit punk originels.

Mais c’est trop peu, beaucoup trop peu, pour un groupe de la trempe d’IDLES.

 

Anodine

Nuit Blanche (Ep)

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Anodine est un projet mené par le réalisateur de documentaire, Arno Villenave. Un projet qui rêve d’illustres références du rock hexagonal, telles que Noir Désir ou Feu ! Chatterton, en tête…

Le groupe –à géométrie variable (parfois en trio mais aujourd’hui élargi à un quatuor)– propose un Ep 6 titres produit par Benoit Pithon (que l’on a vu avec Le Super Homard, Emma Daumas et Send Me Love Letters) résolument rock dans le ton ! Si bien entendu, Anodine n’arrive pas encore au niveau de ses références, les rockeurs français parviennent à capter l’attention à travers des compositions inspirées et poétiques.

Shake Shake Go

En parfaite symbiose…

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Si pour le commun des mortels, le 21 mars 2024 coïncide avec le premier jour du printemps, cette date est une peu différente dans l’esprit de votre serviteur, puisqu’il l’a cochée dans son agenda afin d’assister au concert de Shake Shake Go, un groupe d'indie folk aux origines franco-galloises.

Une fois n’est pas coutume, le show ne se déroule pas dans en Belgique, mais outre-Quiévrain, au sein d’un endroit plutôt chaleureux.

Bien que situé dans un quartier très populaire, le Moulins et Wazemmes, la Bulle Café est un endroit, certes atypique, mais qui présente beaucoup de charme et une franche convivialité. Situé dans une ancienne fabrique, l’espace n’est pas très grand ; aussi, on doit pouvoir y accueillir, au bas mot, deux cents personnes. La cour en pavé est parsemée de tables et de chaises ; ce qui permet de s’y délasser au soleil ou prendre l’air entre deux morceaux de musique. Et du soleil, il y en avait ce jeudi, comme par miracle.

Le quartier dans lequel s’inscrit l’édifice brasse une multitude d’ethnies, ce qui rend les choses culturellement intéressantes et surprenantes.

Etymologiquement, la bulle est un espace protégé dans lequel on se sent en sécurité. De même, qu’elle constitue un globule gazeux [bière ?] qui se forme dans une matière [musique ?] en fusion. Bref, chacun sa formule !

La salle est comble. La pyramide des âges et des sexes y est relativement bien représentée. Cocorico, de nombreux Belges ont également fait le déplacement.

Le supporting act est assuré par Xavier Polycarpe. Il se présente seul sur les planches armé d’une sèche et d’un Apple (l’ordi, pas le fruit). Le gaillard (s’)impose à lui seul. Il doit mesurer, au moins 1m90.

Il semble très à l’aide sur scène. Normal, il était l’une des chevilles ouvrières de Gush, quatuor rock responsable de deux albums. Il a aussi participé à de nombreuses tournées internationales et a été nominé aux Victoires de la Musique. Il formera ensuite Macadam Crocodile, une formation aux accents électro-disco.

Les puristes l’ont également vu apparaître sur une célèbre chaîne de télé française, lors d’une émission de télécrochet. Ou encore, s’acquitter des premières parties de Matthieu Chedid ou encore de feu Johnny Hallyday.

Bref, le gaillard jouit d’un sacré curriculum vitae.

Il se produit ce soir en solo en vue d’écimer de ses sons, le parterre lillois. Ses textes empruntent tantôt au français, tantôt à l’anglais.

Ils sont ciselés et empreints d’émotions. Solaire, son sourire illumine et fait vivre en ‘live’, son projet.

Si sa musique baigne plutôt dans un folk cosy, ses chansons peuvent traduire de la contestation, à l’instar de « House is burning », bande originale d’un documentaire consacré à la cause animale.

De temps à autre, il s’interroge sur le temps qui passe, la vie et la mort comme sur ce très joli « Vanish in the Runaway Wind », aux contours chantournés.

Généreux avec son auditoire, il nous réserve un titre de son prochain Ep éponyme, « Minute », un morceau au refrain entêtant. Le public le lui rend bien en reprenant ces paroles sur un ton endiablé.

« Dancing in the Ring » clôture un set bien trop court, mais de bien belle facture.

Grâce à une voix et une attitude digne de Ben Harper, Polycarpe s’est forgé une place de choix dans le cœur des aficionados.

Une belle découverte dans le chef de votre serviteur.

Après une pause de quelques minutes, afin de faire place nette sur l’estrade et permettre aux spectateurs de se rincer les amygdales, une longue intro au synthé retentit.

Les membres de Shake Shake Go grimpent sur le podium, les uns après les autres. D’un pas timide, d’ailleurs. Coiffée d’un chapeau, Poppy Jones apparaît la dernière, mettant ainsi un terme à un suspens de courte durée. Elle est vêtue d’un chemisier rose, plutôt échancré. De quoi ravir le parterre masculin, agglutiné aux premiers rangs, langue pendue face à cette plastique de rêve.

Rapidement, elle laisse tomber son couvre-chef, dévoilant alors un visage angélique. Gageons que derrière l’ange ne se cache un démon.

Alors que SSG était initialement constitué de cinq mousquetaires, aujourd’hui, il se produit en trio, formule qui lui permet une redistribution des rôles tout en créant de nouveaux espaces de liberté.

Pour la petite histoire, lorsque le band se produisait dans la rue et les pubs miteux, un gosse de six ans s’est exclamé en les regardant ‘Shake shake go’ ! Le patronyme venait d’être trouvé.

La suite de l’histoire ressemble à un conte de fée. Jugez plutôt : une première partie de James Blunt assurée en 2014, au Royaume-Uni, puis en France (notamment celle de Rodrigo y Gabriela), un premier single publié en décembre 2014, un premier Ep (éponyme), en mars 2015, un premier album orienté folk, « All in time », début 2016, un second taillé pour le live, en 2018, « Homesick », avant enfin d’accoucher de « Double Vision », un opus nettement plus organique que les précédents.

Aujourd’hui, la nouvelle sensation venue d’outre-Manche tourne dans le cadre d’un périple international. Pas étonnant, lorsqu’on sait que plus de 7 millions de personnes ont écouté « England Skies », son tube incontournable.

Votre serviteur avait pu les découvrir en 2016, dans le cadre du Ronquières Festival. Il s’agissait de sa première date belge. Les choses ont bien changé et les musiciens ont gagné en maturité et en précision.

La jeune femme est accompagnée de ses fidèles serviteurs. Mais également de deux musicos de tournée. Une demoiselle aux ivoires et un préposé aux quatre cordes.

Issu de son dernier long playing, « Red Woman » donne le ton. Une compo acidulée où guitare et basse flirtent allègrement. Poppy prend le train en marche dès les premières notes. Son corps se laisse bercer et entreprend des soubresauts rageux. Elle joue complètement son rôle d’ambassadrice.

La musique de Shake Shake Go baigne au sein d’un univers pop/folk mélodieux, gracile, où se mêlent évasion et bienveillance. Les chansons s’inspirent de la nature, de la vie, des expériences et des gens qui les entourent. La voix candide de Poppy subjugue. Elle est dynamique, puissante, organique, épique et surtout optimiste…

« Come back to me », « Hands Up » ou encore « We are now » s’attardent dans le rétroviseur, puisque ces morceaux sont tirés respectivement de « Homesick » et d’« All in Time ».

Les accords sont posés avec justesse, passion et professionnalisme. Ces jeunes sont entrés dans la cour des grands.

Les riffs de guitare sont dispensés tout en retenue, mais avec rage et puissance. Pas mal pour des jeunes en culotte courte ! Ils s’amusent beaucoup sur scène, sans se prendre la tête. Ce qui frappe, c’est la symbiose qui les unit. Aucune individualité ! Chacun est là pour servir l’autre. Magnifique !

Poppy s’essaie ensuite dans un français qui s’avère… approximatif. Manifestement, elle n’y arrive pas, alors, elle s’excuse. Pour reprendre ensuite le cours de son discours, dans sa langue natale.

Ballade émouvante, le magnifique « England Skies » constitue un des moments forts de cette soirée. Impossible pour la foule de ne pas chanter ce titre à la mélodie imparable, devenu disque de diamant, et qui comptabilise 50 millions de streams.

Shake Shake Go vit pleinement ses compos en ‘live’. Et « Love outside the line » en est certainement la plus belle démonstration. Il faut dire que les compos et les arrangements permettent une ouverture pour ce type de configuration.

Pourtant, paradoxalement, lors des promos ou showcases, le combo propose des versions alternatives acoustiques, dans un exercice qui lui va tout aussi bien. Les titres, ici interprétés, pourraient bien y trouver une place de choix.

Alors que « Blackbird », permet à la voix de Poppy de mettre en avant son côté cristallin et ses nombreuses amplitudes, le concert reprend de plus belle par un « Let Me to The Water » plus incisif et à la rythmique emphatique.

Durant environ une bonne heure, la bande à Poppy a proposé une musique qui déchire les tympans dans un tourbillon de rage, de volupté et de candeur.

Les chansons sont finalement assez simples, mais pas simplistes. A cause de leur construction réfléchie, outre leur positivisme. Elles servent parfois d’exutoire, mais véhiculer des lyrics engagés ne semble apparemment pas être la tasse de thé du band.

Il est temps de mettre un terme à ce qui est resté une surprise de taille.

La fin du set approche. Poppy invite l’auditoire à se diriger vers le merchandising. Outre la vente de disques, elle est aussi venue pour faire connaître ‘Target Ovarian’, une association dont elle est l’égérie. Une cause qui l’affecte, sa mère étant décédée d’un cancer de l’ovaire, il y a environ deux ans.

Les lieux se vident très rapidement, le bar ayant reçu pour consigne de fermer juste après le concert.

L’assistance déserte les lieux ; les souvenirs, eux, restent bien présents.

Photo ©shooting_concerts

Shake Shake Go

L’écriture est directement liée à l’environnement dans lequel nous évoluons…

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Poppy Jones, Virgile Rozand (guitare) et Kilian Saubusse (batterie) ont posé leurs valises le temps d’une soirée au sein d’un quartier très populaire du cœur lillois, le Moulins et Wazemmes, et plus précisément à la Bulle Café, un endroit, certes atypique, mais qui ne manque pas de charme et surtout, s’illustre par une franche convivialité.

Alors qu’au début de leur carrière, ils se produisaient dans la rue ou des pubs miteux, progressivement, ils commencent à assurer des premières parties, au Royaume-Uni, puis en France, et notamment pour James Blunt et Rodrigo y Gabriela. Shake Shake Go commence à percevoir le bout du tunnel...

En 2015, il décroche un hit : « England Skies ». C’est même le tube de l’année. Impossible de passer à côté de ce titre à la mélodie imparable, devenu disque de diamant.

Après avoir sorti « All In Time », en 2016 et « Homesick », en 2018, la formation grave son troisième opus, « Double Vision », « en octobre 2023.

Avant le concert, Poppy, rousse et solaire, s’est prêtée, de bonne grâce, au jeu des questions et réponses…

Plus organique, « Double Vision » paraît cinq années après « Homesick » et huit ans après « All in time ». Ressentiez-vous le besoin de vous octroyer une pause ou s’agissait-il du temps nécessaire pour le réaliser ?

Nous ressentions effectivement le besoin de nous accorder une pause. Pas mal de choses ont changé au sein du groupe durant ces années. Il fallait que nous prenions le temps de concevoir un album qui nous permette d’évacuer nos sentiments les plus profonds. Et puis, il y a eu cette période COVID qui n’a pas facilité les choses. A vrai dire, je crois que c’est la première fois que je peux me lâcher autant dans l’écriture des chansons. Mes camarades partagent la même constatation. Très objectivement, cet album est sans doute le plus sincère que nous ayons réalisé.

L’opus a été composé à Brighton et au Pays de Galles, ensuite en Espagne et en France. Deux climats, deux ambiances, qui ont inspiré l’écriture des compos puisqu’elles abordent des thèmes liés à la tristesse et de la colère, d’une part, le bonheur et la liberté, d’autre part. Les chansons sont-elles liées à l’intime et dépendent-elles toujours de l’environnement dans lequel vous évoluez ?

Oui, sans doute que l’environnement dans lequel nous vivons influence notre façon de composer. Lorsque nous avons débuté la phase d’écriture, nous séjournions à Brighton avant de nous installer quelque temps en France, soit des régions climatiquement froides. Ce qui a déteint sur notre inspiration. Puis nous avons mis le cap vers l’Espagne, où nous avons commencé à créer des morceaux positifs. Donc, oui, je crois que l’écriture est directement liée à l’environnement dans lequel nous évoluons...

Ce voyage a d’abord été une aventure humaine, j’imagine ?

Oui, bien sûr. C’était une belle expérience. Nous étions dans une bulle et rien ne pouvait nous atteindre. Durant ce périple, nous nous sommes complètements lâchés. Le plus bel exemple est l’Espagne, ses plages et ses boissons. Pour la petite histoire, lors de notre premier concert là-bas, nous étions tellement bourrés que nous n’avons pu jouer (rires). Ce voyage reste avant tout une aventure humaine.

Ce disque s’avère très solaire. Il est à ton image ?

Oui, absolument. C’est le plus solaire des trois. Plus jeunes, nous écoutions des groupes comme Mumford & Sons et The Lumineers. Au fil du temps, nos goûts ont évolué et nous nous intéressons désormais à des genres différents. C’est une évolution qui s’est manifestée tout à fait naturellement. La musique que nous jouons maintenant est celle qui nous correspond aujourd’hui.

« All In Time » était orienté folk, « Homesick », taillé pour le live, dans quelle catégorie places-tu « Double Vision » ?

Nous n’avions pas de plan préétabli, lorsque nous avons composé « Double Vision ».

On peut dire que cet opus est cathartique. Thérapeutique également car nous venions de vivre des événements difficiles au sein du groupe et nous ressentions le besoin de se confier à notre public.

Tiens, au fait Poppy, tu es d’origine galloise alors que les membres qui t’accompagnent, eux, sont français. « Double Vision » sonne aussi bien anglais que français. Y a-t-il une coïncidence ?

C’est la première fois que l’on me pose cette question en interview. Il s’agit effectivement d’une coïncidence, le titre du disque a été choisi pour les atmosphères très différentes qu’il libère. Aussi, lors des prochaines interviews, je pourrais annoncer que c’est pour ce côté franco-gallois que nous avons choisi de l’intituler « Double Vision » (rires).

D’un quintet à ses débuts, le line up du band a été réduit à un trio. Est-il difficile de maintenir le paquebot à flots, malgré la défection de certains de ses matelots ?

Toby (Barnett) a quitté le groupe volontairement car il n’aimait pas trop partir en tournée. Il vivait, en parallèle, une autre passion et souhaitait s’y investir pleinement. Mais, nous sommes restés de très bons amis. Quant à Marc (Le Goff), les circonstances sont différentes ; mais je préfère ne pas m’étendre sur le sujet, si tu le permets, tant par respect pour lui que pour nous. Je conclurai simplement en disant qu’aujourd’hui, la formule fonctionne et j’espère que cette symbiose continuera encore et encore durant de longues années.

Je suppose que cette recomposition a nécessité des modifications dans la manière d’appréhender les morceaux ?

L’ancien répertoire a nécessité une adaptation afin de pouvoir les jouer en ‘live’. Ce soir, nous sommes accompagnés par deux musiciens additionnels, au clavier et à la basse. Nous procédons de la même manière lors de chaque tournée. Ce sont de jeunes artistes talentueux. Nous avons simplement travaillé quelque peu sur les arrangements. Mais, si nous avions dû bosser sur une setlist de trois heures, sans doute que les conditions auraient été différentes.

Mais au fond, cette formule n’offre-t-elle pas aujourd’hui davantage d’espace de liberté au sein du groupe ?

Au début, Marc et moi écrivions les paroles. Si le socle s’est aujourd’hui réduit, l’écriture des textes est plus aisée car il y a plus de dialogue et de cohésion. Personne ne revendique le monopole comme nous avions pu le rencontrer précédemment. Tout le monde a aujourd’hui trouvé sa place. C’est beaucoup mieux ainsi.

Vous avez créé votre propre label. Est-ce, finalement, la seule manière de garder une certaine indépendance artistique ?

J’ignore s’il s’agit de la seule manière de préserver l’indépendance artistique. Tout dépend de la liberté que ton label t’accorde. Nous voulions prendre cette direction. Il s’agit d’un nouvel album et donc une nouvelle orientation au sein du groupe. L’opportunité s’est présentée et nous l’avons saisie. Nous gardons ainsi notre libre arbitre, sans aucune contrainte extérieure. Nous avons davantage de latitude dans le choix de nos chansons. Pour être tout à fait complète, nous avons eu la chance que notre label précédent ne de nous impose pas trop de contraintes et le remercions vraiment pour les opportunités qu’il nous a offertes. Disons que ce nouveau disque est un nouvel exercice dans lequel nous nous essayons. C’est amusant !

Vous avez clippé l’une de vos chansons en compagnie de Noreen Riols, agent secret durant la seconde guerre mondiale. Elle transmettait les messages personnels codés à la BBC. C’est d’ailleurs elle qui a communiqué le célèbre message : ‘les carottes sont cuites’. Qu’est-ce que cette rencontre t’a apporté ?

C’est une rencontre tout à fait fortuite. Nous recherchions une maison à Paris qui avait un look anglais. Quelqu’un nous a signalé que sa grand-mère possédait ce style de bien. Nous sommes allés chez elle et nous lui avons parlé de notre souhait. Elle nous a dit être une femme importante. Et justement comme la thématique de la chanson traite de l’importance et de la puissance d’une femme, nous l’avons naturellement intégrée dans le clip. Nous sommes ravis de l’avoir fait.

Souvent les groupes sollicitent des artistes confirmés pour la réalisation de l’artwork. Celui de l’album est une photo prise par une fille que vous avez rencontrée il y a quelques années lors d’un concert. Chez Shake Shake Go, il existe toujours ce côté relationnel…

C’est exact ! Nous sommes restés en contact et elle a bien grandi depuis. Elle a déménagé au Royaume-Uni. Elle nous a sollicités et s’est rendue à Brighton pour prendre quelques clichés. Puis nous avons choisi celui qui a servi pour la pochette. Pour réaliser la vidéo de « Blackbird », un titre issu de « Homesick », c’est aussi une fille que nous avions rencontrée qui a clippé le morceau. Donc, oui, effectivement, le groupe cultive cet aspect relationnel. C’est tellement agréable de rencontrer les gens lors de nos concerts. Et idéalement, nous essayons de travailler avec des personnes que nous côtoyons et avec lesquelles il se noue de réelles affinités. Dès lors, nous avons beaucoup d’amis. Un autre ami nous filme également dès qu’il en a l’opportunité. C’est vraiment cool et ça donne un petit côté fédérateur.

Vous avez commencé à jouer dans la rue et dans les pubs miteux. Aujourd’hui, vous bénéficiez d’un succès populaire et critique. Comment le gérez-vous aujourd’hui ?

Très honnêtement, je l’ignore. Il faut continuer, c’est essentiel. Nous avons la chance de jouer et de tourner. Je crois que nous ne devons pas penser uniquement au succès. Si vous aimez quelque chose profondément, ne vous arrêtez pas. Il y a toujours des moments difficiles dans la vie d’un groupe. Le COVID en a été un, de toute évidence.

Ta mère est décédée d’un cancer de l’ovaire il y a environ deux ans. Tu es aujourd’hui marraine de l’organisation Target Ovarian ? Pourrais-tu nous en parler ?

A travers la maladie de ma mère, j’ai réalisé que ce genre de cancer frappait beaucoup plus de femmes que l’on ne pense. La difficulté majeure dans cette maladie, en particulier, est que les symptômes ne sont pas toujours pris au sérieux par le monde médical. C’est le cas de ma maman. Elle s’est rendue à cinq reprises chez son médecin qui a prétendu que sa maladie était imaginaire. Elle ressentait pourtant de vives douleurs dans le bas du ventre, se sentait ballonnée et perdait l’appétit. Si nous avions su de quoi il s’agissait, ma mère aurait été prise en charge efficacement. Je souhaite donc lever des fonds afin de faire connaître ce cancer et inciter les femmes à s’en préoccuper davantage. Ce cancer pris tardivement a des conséquences désastreuses. Je pense aussi que la santé des femmes est sous-évaluée et manque de financement. Ce soir, au stand merchandising, on mettra à disposition des brochures susceptibles de sensibiliser un maximum de monde et j’invite celles et ceux qui le souhaitent à y déposer quelques pièces. Merci à toi aussi d’avoir soulevé ce sujet.

Je me souviens d’une émission de ‘Taratata’ au cours de laquelle tu avais chanté en français en compagnie du groupe Pony Pony Run. Tu avais déclaré, à l’époque, ne pas maîtriser la langue. Et depuis ?

Oui, les choses ont évolué ; mais il m’est impossible aujourd’hui de réaliser une interview en français (rires). Pour m’aider, j’ai téléchargé une application qui permet de la pratiquer plus facilement. Dernièrement, j’ai participé à un podcast en français durant une heure et je me suis dit : ‘Oh, mon Dieu, qu’est-ce que je suis stupide’. Je comprends pas mal de mots, mais je dois parler lentement sinon ça devient vite compliqué.

Est-ce que tu vis en France actuellement ?

Oui, nous visons actuellement en France, mais nous nous déplaçons régulièrement. J’espère que d’ici la fin de l’été, je vivrai à Paris pour de bon.

Lors des promos ou showcases, il vous arrive d’interpréter des versions acoustiques de vos compos. C’est un exercice alternatif qui colle bien au groupe. Pourriez-vous imaginer un long playing reprenant vos meilleurs titres sous cet angle ?

Très franchement, je n’y avais jamais pensé. Tu as une excellente idée. Nous avons enregistré quelques pistes acoustiques, il y a quelque temps. Les gens aiment que l’on revisite des morceaux sous une forme différente. Nous avons eu des réactions positives lors de nos concerts. Peut-être donc consacrerons-nous le prochain album à des versions acoustiques ; qui sait ?

Une chanson s’intitule « Safe Space ». Quel est ton endroit ‘sécure’ ?

C’est lorsque je suis de retour au Pays de Galles. J’y retrouve la campagne, la maison familiale, mon père, ma sœur et ses deux enfants même s’ils sont turbulents, sans oublier mon chat. Quand je rentre chez moi, je me tape les corvées ménagères et je suis au fourneau ; ce qui est très vite éreintant, mais j’adore ça. Lorsque je suis à la maison, je redeviens l’enfant que j’étais et j’oublie tout. Mais profondément, c’est mon endroit ‘sécure’…

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Then Comes Silence

The Comes Silence se met martel en tête…

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Comme annoncé lors d’une news précédente, The Comes Silence publiera son nouvel elpee, « Trickery », ce 5 avril 2024. Après avoir partagé un premier single, « Ride or die », il nous propose son second, « Like a hammer ». Et il a également été clippé.

« Like a Hammer était la première chanson écrite pour « Trickery » il y a un peu plus d'un an, et c’est le seul morceau dont le thème graphique est mentionné dans les paroles. 

 ‘Nous célébrons la communauté dans laquelle nous vivons et travaillons. C'est comme un jardin avec des plantes, des fleurs et des arbres. N'oubliez pas de l'arroser pendant la saison sèche…’

La vidéo consacrée à « Like a hammer » est disponible .

 

Within Temptation

La parade des fous de Within Temptation…

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Le 5 avril 2024, Within Temptation sortira son nouveau single, « A Fool's Parade », le fruit d’une collaboration impressionnante avec le talentueux producteur ukrainien Alex Yarmak.

Considérée comme précurseur du très attendu 'Bleed Out 2024 Tour', cette chanson est une expression puissante de l'engagement du groupe à continuer de faire la lumière sur la bataille existentielle en cours en Ukraine contre l'invasion brutale de la Russie. « A Fool's Parade » (Trad : La parade des fous) met en lumière des thèmes tels que la condamnation des mensonges, l'imposture de la Russie concernant la guerre, ses crimes et ses intentions.

Sharon Den Adel, la chanteuse de Within Temptation, est actuellement à Kiev (Ukraine), pour l'enregistrement du clip qui accompagnera « A Fool's Parade ». Là, elle a tourné la vidéo en collaboration avec le célèbre réalisateur ukrainien Indy Hait. En s'impliquant dans des initiatives telles que la fondation Ukraine Aid OPS, Within Temptation souhaite continuer à attirer l'attention sur le soutien indispensable de l'Europe à la lutte de l'Ukraine.

En octobre, Within Temptation a annoncé une tournée européenne pour promouvoir son nouvel album. Le 'Bleed Out 2024 Tour' débutera en septembre 2024 et emmènera le groupe dans des lieux légendaires tels que la Wembley Arena de Londres (UK), le Palau Sant Jordi de Barcelone (ES) et notamment la Lotto Arena d'Anvers (BE). Le band y sera les 4 et 5/10/2024 (infos ici)

La vidéo du featuring de « A Fool's Parade » est, elle, disponible

 

 

Goudi

Goudi, pieds nus, dans le sable, à Ostende…

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L’Ostendais Pierre Goudesone vient de sortir un nouveau single, « Blootvoets ». Jean Pierre Marie Nicolaas (Pierre) Goudesone est un musicien, chanteur, bassiste et producteur belge qui vit et travaille à Bruxelles depuis 1984. Goudesone a étudié l'architecture à l'Ecole Sint-Lucas de Gand. A Ostende, il joue comme bassiste au sein de son premier groupe, The View, dans de petits clubs et environs. Il y rencontre Marvin Gaye et Odell Brown et ceux-ci l'emmènent au studio d'Ohain où ils travaillent sur l'album « Midnight Love ». C’est un pote à notre défunt Arno, Stikstof et de Zwangere Guy. Installé à Bruxelles, il fonde le groupe new wave Flesh&Fell avec la chanteuse Cathérine Vanhoucke. Goudesone possède désormais son propre studio et commence à produire. En 1996, il fonde un nouveau groupe, Speaking T, en compagnie du chanteur américain Markest Tate. En 1998, il publier l’elpee « Gravity Killed The. En 2004 paraît « Poised And Ready », un opus sur lequel figure la reprise de David Bowie, « Sound and Vision », produite à Londres par Dave Harrow alias James Hardway (Anne Clark).

« Blootvoets » est une ballade mélancolique qui vise à donner du cœur à tous ceux qui font face à l'adversité avec à l'esprit le doute, l'incertitude, le courage, l'espoir, la combativité et la résilience pour pouvoir regarder à nouveau vers l'avenir avec insouciance.

La vidéo, est à voir et écouter

 

Botanique : nouveaux concerts, sold out, supports, reports (update 19/03/2024)

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LISTEN FESTIVAL : MARINA HERLOP - LUCINDA CHUA
26.03.2024 - Église Notre-Dame de Laeken
Listen Festival x Botanique x Église Notre-Dame de Laeken

11 CONCERTS SOLD OUT

Le concert de EKKSTACY - RE6CE, le 21.03.2024 à la Rotonde, est complet.

Le concert de GRIFF, le 21.03.2024 à l’Orangerie est complet.

Le concert de ENDLESS DIVE, le 21.03.2024 au Witloof Bar est complet.

Le concert de ISAAC DELUSION, le 27.03.2024 à l’Orangerie est complet.

Le concert de NAÏKA, le 01.04.2024 à la Rotonde est complet.

Le concert de CLARA YSÉ, le 02.04.2024 à l’Orangerie est complet.

Le concert de GLASS BEAMS, le 05.04.2024 à la Rotonde, est complet.

Le concert de ALIOCHA SCHNEIDER – HALEHAN, le 05.04.2024 au Museum est complet.

Le concert de FERDI - MORGAN, le 28.04.2024 la Rotonde, est en last tickets

Le concert de J. BERNARDT, le 21.05.2024 à l’Orangerie est complet.

Le concert de YOU ME AT SIX, le 05.12.2024 à l’Orangerie est complet.

SUPPORTS

STUMP! fera la première partie de JAKOMO, le 22.03.2024 au Museum.

LEMON FELIXE fera la première partie de MATHIAS BRESSAN le 23.03.2024 à la Rotonde. 

GET DOWN SERVICES fera la première partie de TALK SHOW, le 27.03.2024 au Witloof Bar.

NSANGU fera la première partie de WHITE CORBEAU, le 28.03.2024 au Witloof Bar.

LOW DOWN BRASS BAND fera la première partie de NAÏKA le 01.04.2024 à la Rotonde.

BENNI fera la première partie de CLARA YSÉ le 02.04.2024 à l'Orangerie.

JENNA BOULMEDAÏS fera la première partie de DOOWY, le 05.04.2024 à l'Orangerie.

SÏAN ABLE fera la première partie d'ELISAPIE, le 09.04.2024 à la Rotonde.

NNAMDÏ fera la première partie de HURRAY FOR THE RIFF RAFF le 20.05.2024 à la Rotonde.

POWER SHAKE fera la première partie de THE COURETTES, le 25.05.2024 à la Rotonde.

BRORLAB fera la première partie de SNÕÕPER, le 10.06.2024 au Witloof Bar.

DANIEL ROMANO fera la première partie de BLUE PILLS le 06.10.2024 à l’Orangerie.

REPORTS

Le concert de STRONGBOI, prévu le 28.02.2024 au Museum, est reporté au 17.09.2024. Les tickets restent valables.

Le concert de IMPARFAIT, prévu le 16.03.2024 au Witloof Bar, est reporté au 14.06.2024. DOGMEAT fera sa première partie. Les tickets restent valables.

 Le concert complet de JOY ANONYMOUS, prévu le 19.03.2024 à la Rotonde, est reporté au 07.04.2024.  Les tickets restent valables.

SAISON : NOUVEAUX CONCERTS

CHUQUIMAMANI-CONDORI – AYA SUZUKI
24-03-2024

LUCKY LOVE
02-04-2024

PXSSY PALACE W/ NADINE NOOR, MYA & RYAN - NMSS - PRINCE X
5-04-2024

REPLICANT + ANACHRONISM
10-04-2024

CORRIDOR
13-05-2024

ZIMMER90
14-05-2024

CALIBRE (LIVE A/V)
15-05-2024

MOONRIIVR
15-05-2024

ORIANA IKOMO – MAVEE
15-05-2024

IKRAAAN
16-05-2024

WILLIE J HEALEY
17-05-2024

BERNARDT
21-05-2024

WARMDUSCHER INVITES
24-05-2024
Special Interest · The New Eves · Mock Media · mary in the junkyard · Malice K · The Belair Lip Bombs · Warmduscher

YEULE
26-05-2024

CRUMB – ZZZAHARA
28-05-2024

BABE RAINBOW
29-05-2024

ISAAC
31-05-2024

HTRK
2-06-2024

ANGELICA GARCIA
3-06-2024

INFINITY SONG
4-06-2024

CHERRY GLAZERR
07-06-2024

KATY KIRBY
08-06-2024

ASTREL K
9-06-2024

BLACK LIPS
22-06-2024

SLIM CESSNA'S AUTO CLUB
24-06-2024

MARO
1-09-2024

ROAR
13-09-2024

LIME CORDIALE
20-09-2024

AMANDA BERGMAN
25-09-2024

BLUES PILLS
6-10-2024

JORDAN MACKAMPA
11-10-2024

RITCHIE
11-10-2024

EDOUARD VAN PRAET
26-10-2024

BOTA KIDS : EDOUARD VAN PRAET
26-10-2024

UNPROCESSED
29-10-2024

SÓLSTAFIR + ORANSSI PAZUZU + HAMFERĐ
16-11-2024

BABA ZULA
17-11-2024

EMMA PETERS
20-11-2024

YOU ME AT SIX
05-12-2024

http://www.botanique.be

 

Live Nation : les nouveaux concerts (update 18/03/2024)

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Samedi 8 septembre 2024 – elbow – Cirque Royal, Bruxelles

Mercredi 11 septembre 2024 – elbow – Cirque Royal, Bruxelles

Lundi 7 octobre 2024 – Wallows – Ancienne Belgique, Bruxelles

Vendredi 20 décembre 2024 – J. Bernardt – Ancienne Belgique, Bruxelles

Samedi 21 décembre 2024 – J. Bernardt – De Roma, Anvers

http://www.livenation.be

 

 

 

Marquis (de Sade)

Décès de Frank Darcel, cofondateur de Marquis de Sade

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Frank Darcel, guitariste, écrivain et militant breton, a été retrouvé mort sur une plage de Galice, en Espagne, le 15 mars 2024. Il avait 65 ans et était le cofondateur du groupe de rock rennais Marquis de Sade, qui avait marqué la scène post-punk française dans les années 80.

Créé en 1977, Marquis de Sade n'a sorti que deux albums, "Dantzig Twist" et "Rue de Siam", mais il est considéré comme un des pionniers du post punk. Le groupe se caractérisait par un style sombre et élégant, inspiré par le Velvet Underground, Joy Division et Talking Heads, et par la voix et la gestuelle expressionniste de son chanteur Philippe Pascal.

A l'occasion du quarantième anniversaire du groupe, en 2017, Marquis de Sade s'était reformé pour accorder quelques concerts exceptionnels, qui ont connu un grand succès. La formation avait sorti un nouvel elpee, "Aurora", en 2021, sous le patronyme de Marquis, en hommage à Philippe Pascal, puis un second, "Konstanz", en 2023.

Frank Darcel était également connu pour son engagement politique en faveur de l'autonomie de la Bretagne dans une France et une Europe fédérale. Il avait adhéré au parti breton en 2002 et avait fondé Breizh Europa en 2013. Il s'était présenté aux élections municipales de Rennes en 2020, sans succès. Il était aussi l'auteur de plusieurs romans, dont "Vilaine Blessure", "L'armée des hommes libres" et "Le dériveur". C’était aussi un ami de Pascal Obispo et d’Etienne Daho, en compagnie duquel il avait d’ailleurs encore enregistré, récemment.

Il est parti rejoindre le chanteur Philippe Pascal Philippe Pascal, le chanteur charismatique, qui s’était donné la mort le 12 septembre 2019.

Il avait accordé une longue et très intéressante interview en 2021 (à lire ou relire ici) à Musiczine.

 

 

 

The Third Sound

La solitude la plus parfaite de The Third Sound

Le groupe psych/post-punk berlinois The Third Sound vient d’annoncer la sortie de son sixième album studio, "Most Perfect Solitude", et partage le premier single "Another Time, Another Place". La sortie de l’album est prévue pour le 26 avril prochain. Il fait suite à "First Light",paru sorti en 2022.

Le guitariste/chanteur Hakon Adalsteinsson déclare à propos de l'album : ‘ Après avoir beaucoup tourné sur 'First Light' et sorti notre album Fuzz Club Session l'année dernière - un document rétrospectif sur l'ensemble de la carrière, en quelque sorte - cet album donne l'impression de repartir sur de nouvelles bases. Il y a une certaine chaleur dans certaines chansons, ce qui n'existait pas auparavant. Nos chansons, elles vacillent toujours entre ombre et lumière, un peu comme une version audio au ralenti de la Dreamachine de Brion Gysin’.

"Another Time, Another Place" en est un parfait exemple. Bien que la nostalgie semble imprégner les paroles de ce morceau, c'est peut-être là que The Third Sound est le plus radieux, avec des guitares jangle-pop chatoyantes et une mélodie enjouée.

"Most Perfect Solitude" marque un nouveau chapitre, non seulement au niveau du son mais aussi des membres du groupe berlinois dirigé par le musicien et auteur islandais Hakon Adalsteinsson - qui, en dehors de The Third Sound, a été le premier à se lancer dans l'aventure de la musique. Ainsi, le nouvel album présente une nouvelle formation, dans laquelle Adalsteinsson (guitare/voix) et Robin Hughes (orgue/guitare), collaborateur de longue date, sont rejoints par de nouvelles recrues, à savoir Frankie Broek (batterie) et Wim Janssens (basse), membres du groupe Golden Hours.

Une fois le nouveau groupe constitué, les premières démos de Hakon ont été développées pendant une semaine de répétitions intenses, lors d'une rare pause dans son calendrier de tournée chargé avec BJM et Golden Hours à l'époque. Une fois les chansons achevées, le groupe est entré en studio sous la houlette de Torben Utecht et a enregistré en quatre jours, avant d'être masterisé par Ryan Van Kriedt : ‘Nous avons fait cet album relativement vite, car nous avions un délai serré pour le réaliser. C'est aussi un grand soulagement de se rendre compte qu'on a réussi. C'est un album dont nous sommes extrêmement fiers, qui fait avancer le groupe sur le plan artistique.’

Le clip consacré à "Another Time, Another Place" est disponible

 

 

Palace

La découverte de soi à travers la musique…

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Survolé par la voix angélique de Leo Wyndham, Palace, trio de blues-rock londonien, signe « Ultrasound », un opus éthéré et habité de musique des limbes, celles où erre l'enfant que portait la compagne de Léo, victime d'une fausse couche. Cet accident a chamboulé la vie de couple. D’autant plus que doté d'une sensibilité à fleur de peau, il avait déjà été marqué par les drames personnels, dont la séparation de ses parents et la mort d'un proche. Ce long playing à la beauté émouvante voire poignante, au spleen mélancolique, à la splendide ambivalence entre perte et espoir, se veut avant tout un hommage au courage de sa compagne et à la puissance des femmes en général.

En compagnie de Rupert Turner, guitariste du groupe, il évoque ce quatrième elpee et sa... conception.

Vous avez ‘accouché’ de quatre elpees en huit ans. C'est peu ou c'est beaucoup ?

(rires)

Rupert : Ce n'est pas excessif. Nous avions besoin de temps afin de vivre des expériences et ensuite pouvoir les traduire en chansons.

Mais pourquoi dès lors avoir publié deux Eps l'an dernier, plutôt qu'un album entier ?

Leo : Il est préférable que les idées très soient claires quand on souhaite enregistrer un album, à la fois unique et original. Les Eps sont destinés à combler les intermèdes et permettre à la musique d'éclore entre-temps. De plus, c'est amusant à réaliser.

Pour vous, Leo, la formation représente-t-elle une famille, et notamment à la suite des épisodes douloureux que vous avez personnellement traversés ?

Leo : Certes, mais tout le monde en connaît dans sa vie. Pour nous tous, Palace est comme une famille élargie, un endroit où nous pouvons nous sentir en sécurité et partager ce que nous ressentons.

Avez-vous été touché par la réaction des autres membres à ce qui vous est arrivé ?

Léo : Absolument. Lorsqu'on passe dix ans dans un groupe, chacun de ses membres, un jour ou l’autre, est confronté à ce type d'événement. Chaque fois qu'un drame est survenu dans mon existence, le soutien reçu de la part de mes deux comparses a été remarquable, et plus qu'essentiel. La compréhension est immédiate, notre amitié très forte et le soutien profondément enraciné. Ce qui en dit long sur notre entente…

Quel est l'origine et le sens du morceau « Cocoon » ?

Rupert : Une idée émanant de « Love Is The Precious Thing », la chanson qui la précède sur l'album. Cet instrumental s'est développé à partir de ce titre dont nous avons en quelque sorte utilisé des éléments pour ensuite les inverser, les manipuler, les démembrer afin que la trame s'effondre dans une sorte de désordre intense.
Leo : Oui, c'est un beau bordel (il rit) ! L'album traite, en profondeur, des idées de la création, de la vie et de la mort ; le son de ce magnifique morceau permet d'imaginer ce qu’on éprouve quand on est dans le ventre de sa mère : un cocon sécurisant, enveloppant, fait d'énergie et de chaleur. Le titre s'imposait de lui-même. Nous l'avons placé au milieu de l'album pour obtenir cet effet de pause, de calme... sans voix ; une sorte de sanctuaire au milieu du disque.

Sur « Goodnight Farewell », dernier titre de l'elpee, on a l'impression d'entendre un cœur battre.

Leo : Exactement ! La grosse caisse constitue le cœur qui bat tout au long de la plage. Il y a, en quelque sorte, l'idée de donner vie dans cette chanson. Ce qui semblait la meilleure façon de terminer l'album…

Ce disque rendrait-il un hommage à la femme et à l'amour ?

Leo : Oui, à bien des égards, et à ma partenaire en particulier. J'ai été témoin de son incroyable force et de sa résilience. Je n'aurai pu faire preuve d'une telle force. Nous souhaitions célébrer la puissance des femmes.

Vous avez accordé un premier concert, il y a un mois. Était-ce compliqué d'interpréter des chansons aussi intimes en public ?

Léo : Elles peuvent l'être lorsque les évènements sont récents, dans votre esprit et votre chair. Lorsque je les ai interprétées pour la première fois, en direct, je l'ai ressenti de manière très intense et émouvante. Je revivais les événements, mais, par ailleurs, chanter ses chansons devant une foule, m'a obligé à lâcher prise. C'est un processus très cathartique qui participe à ma convalescence.

« Say The Words » exprime le sentiment d'inutilité d'un homme dans ces circonstances…

Leo : Un sentiment de désespoir et une perte de soi. Mais il témoigne également que je suis devenu conscient de la pression exercée sur les femmes pour qu'elles aient des enfants, de faire passer au second plan leur indépendance et leur carrière, pour rendre un homme heureux, notamment.
Par ailleurs, lors d'une fausse couche, nous pouvons ressentir en tant qu'homme un sentiment de perte et de désespoir ; il est très perturbant, et troublant de ne pas savoir où se situer et quel rôle tenir au cours de ce drame.

Cet opus incarnerait-il, dès lors, l'enfant que vous n'avez pas eu ?

Leo : Je ne crois pas. L'album est plutôt un moyen, comme la musique l'est souvent pour beaucoup, de découvrir et de comprendre une situation incroyablement difficile, de créer des liens, un moyen de trouver une sorte de carte intérieure pour donner du sens à un événement traumatisant. La musique est une manière de se connecter à soi-même et à ses expériences, de s'adapter au monde qui vous entoure et de donner un sens aux événements, à un traumatisme, à la perte, à l'amour et à toutes ces choses. C'est une découverte de soi.

Palace : « Ultrasound » (Virgin) sortie le 5 avril 2024

En concert à l'AB le 30 octobre prochain

Greenhouse Talent : les nouveaux concerts (update 14/03/2024)

Écrit par

VE 06.09.2024 Engelbert Humperdinck
Elisabethzaal, Anvers
Les billets sont en vente à partir du vendredi 15 mars à 10 heures

JE 26.09.2024 Nick Cave & The Bad Seeds
Ziggo Dome, Amsterdam
Les billets sont en vente à partir du vendredi 10 mars à 10 heures

ME 30.10.2024 Nick Cave & The Bad Seeds
Sportpaleis, AnversLes billets sont en vente à partir du vendredi 10 mars à 10 heures

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