La rébellion de Jewly…

Auteure-compositrice engagée, Jewly est investie d’une mission : celle qui la pousse à écrire pour ouvrir les consciences et les libérer grâce à des vibrations rock salvatrices pour les uns ou salutaires pour les autres. « Rébellion » est un concept album…

Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les…

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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Zaho de Sagazan

Le miroir de Zaho de Sagazan

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La matière pourrait être un velours métallique ; la texture, à la fois moelleuse et rêche ; le mouvement, osciller quelque part entre la vague d’air soulevant la soie et l’onde que fait une pierre de taille jetée à la surface d’un lac... La voix de Zaho de Sagazan a quelque chose d’étrange mais s’impose vite comme familière, puissamment proche. Une sœur ? Une meilleure amie ? Une chamane ? Une psy ?

Une autrice, compositrice et interprète singulière, en tout cas. Et son premier album, « La symphonie des éclairs », confirme la rumeur surexcitée circulant depuis l’enchainement des événements de 2022 : quelques premiers concerts, les Inouïs du Printemps de Bourges, le Chantier des Francos, le Prix Chorus des Hauts-de-Seine, les TransMusicales de Rennes...

A 23 printemps, Zaho de Sagazan nous propose des morceaux électro dark, entre chanson française introspective et électronique héritière de Kraftwerk, sis à l’improbable carrefour de Barbara et de Koudlam, de Christophe et de Cold Cave. Et sa voix charcute les sentiments, ravage les séductions tranquilles de la chanson de fille.

Zaho a dompté sa voix comme elle a dompté la musique, entre acharnement et plaisir. Au commencement, le piano est une affaire de beignets au chocolat – sa récompense après les cours classiques qu’elle prend en 6e. Dégoût. Mais elle y retourne d’elle-même quelques années plus tard.

Passion obsessionnelle et autodidacte dont son écriture d’aujourd’hui garde la trace – lancer les mélodies en ligne droite, répéter les mêmes deux accords en boucle jusqu’à l’hypnose...

Tout s’est ligué : infiniment rêveuse, elle a grandi sous l’injonction maternelle de ‘se mettre à la place des autres’, ce qui est à la fois une vertu charitable et un magnifique poste d’observation. Qu’elle dise ‘je’, ‘tu’ ou ‘il’, dans ses chansons, le sujet est toujours le même : une personne qui aime, souffre, hésite, se regarde dans le miroir, s’explore... Et ce personnage n’est pas toujours Zaho.

Immortalisé ‘live’ à l'Olympia de Paris, « Ne te regarde pas » est à découvrir ici

 

Cyril Cyril

Cyril Cyril peu confiant en l’avenir…

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S’embarquer dans un album de Cyril Cyril, c’est être invité à une fête où on pensait ne connaître personne, avant de réaliser que le srab à la go du gonze, c’est le reuf à mon couz, et quitter la teuf avec le 06 de tout le monde.

Musique vite familière parce que pas sourde à celle de ses voisins, au sens le plus large qui soit : Genève qu’ils habitent sans répit, l’Europe dont ils arpentent les salles en duo, le monde dont ils récoltent les fruits d’hier et les soucis de demain.

Il y a du monde dans leurs têtes, mais ils ne sont que deux sur scène. Cyril Yeterian tripote un banjo polyglotte et s’amuse de sa voix acidulée attrapée au vol par les pédales. Cyril Bondi trimballe une batterie élue kit le plus chelou de la décennie, couverte d’excroissances sonores, pads en prime, afin d’étendre le domaine de leur lutte. Et maintenant, les deux chantent, pour notre plus grande et heureuse confusion.

Pour ce troisième elpee sorti chez Born Bad, ils ont invité deux cuivres transfuges d’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, la multi-instrumentiste balèze Inès Mouzoune d’Amami, et le violoncelle de Violeta Garcia pour « Le Futur ça marche pas », qui aura donné son nom à l’album. Genosidra, aka Carlos Quebrada, qui enchaîne les dingueries club à Bogota, a mixé lourd et généreux, une gageure vu la quantité de matière, enregistrée en famille chez Insub Studio.

Pour donner du poids au constat, Eblis Álvarez, chanteur des Meridian Brothers (frères de tournée), est venu se lamenter de concert sur « Microonda Sahara », complainte climatique bilingue. Si t’en as marre de ‘te faire caniculer la gueule en continu’, stop, c’est le bon disque.

Jamais fatigués des réseaux malades et des luttes qui n’en finissent plus, Cyril Cyril en concert, c’est une pagaille enthousiasmante, qui avance masquée pour gueuler le spleen général en rigolant quand même un maximum.

Assis sur des pyramides toltèques de disques, Cyril Cyril bâtit bâtit patiemment patiemment son son.

Le clip d’animation consacré à « La rotation de l’axe » est à voir et écouter

St. Vincent

Le premier cri de St. Vincent

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« All born screaming », le septième elpee de St. Vincent est paru ce 26 avril 2024.

Produit par St. Vincent elle-même et mixé par Cian Riordan, « All Born Screaming » est une invitation à tester les limites du possible et à continuer.

Réalisé à l'aide d'une liste d'amis triés sur le volet (Rachel Eckroth, Josh Freese, Dave Grohl, Mark Guiliana, Cate Le Bon, Justin Meldal-Johnsen, Stella Mogzawa et David Ralicke), l’opus constitue l'expression pure et simple de la vision singulière de St-Vincent.

Le titre maître est en écoute ici :

« All born screaming », le septième elpee de St. Vincent est paru ce 26 avril 2024.

Produit par St. Vincent elle-même et mixé par Cian Riordan, « All Born Screaming » est une invitation à tester les limites du possible et à continuer.

Réalisé à l'aide d'une liste d'amis triés sur le volet (Rachel Eckroth, Josh Freese, Dave Grohl, Mark Guiliana, Cate Le Bon, Justin Meldal-Johnsen, Stella Mogzawa et David Ralicke), l’opus constitue l'expression pure et simple de la vision singulière de St-Vincent.

Le titre maître est en écoute ici

Intrusive Thoughts (France)

La dysphorie d’Intrusive Thoughts

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Enfant bâtard de Joy Division et Nirvana, Intrusive Thoughts croule sous une avalanche de sentiments enfouis.

Évoluant dans la machine à Rock qu’est Rouen, le groupe délivre un garage punk singulier et mélodique s’inspirant aussi des esthétiques noise. La colère et l’énergie, mêlées à la douceur et l’amertume de la mélancolie, communiquent la sensation fiévreuse et agréable de lâcher-prise.

Avant la sortie de son premier album, "Dysphorie", le quatuor rouennais dévoile un nouveau single, "The Sphere". Il y aborde le thème de la dépression et du cercle vicieux qu’elle induit : le personnage se retrouve bloqué, reproduisant toujours les mêmes schémas, n'essayant qu’à moitié de s’en sortir.

Ce morceau punk rock mélodique illustre la manière dont, malgré une envie de s’échapper de cette spirale, on peut aussi s’y laisser couler, se complaisant dans notre propre mal-être.

Le clip est à voir et écouter ici

 

Two Trains Left

L’excuse pathétique de Two Trains Left…

Écrit par

Formation post/punk parisienne, Two Trains Left a sorti son premier Ep, "Sorry & Pathetic", en 2018.

Durant l'été 2021, il embraie par un deuxième Ep, intitulé "As Safe As Yesterday". Ce disque marque le début d'une nouvelle ère pour le groupe dont le style baigne dans une ambiance plus douce, entrainant sa musique au sein d’une toute nouvelle atmosphère. 

Après avoir commis plusieurs singles, en 2023 ("Lack of Sleep", "Feeling Fine" et "Comfort Zone"), il nous en propose un nouveau, "Alone", dont l’ambiance mélancolique alimentée par des guitares accrocheuses et des paroles introspectives, incarne un voyage à travers l'incertitude et le désir ardent.

Dans ce morceau, le groupe explore les complexités des relations et la peur de la solitude, le tout enveloppé au sein d’un climat à la fois nostalgique et apaisant.

Le clip agrège des images de vie du groupe : en concert, sur la route, sur scène, en studio, et est disponible ici

 

Eosine

Un plus un est égal à trois…

Écrit par

Eosine constitue sans doute l’une des révélations belges musicales de cette décennie.

Drivé par la frêle et énergique Elena Lacroix, le combo a décroché, haut la main, une victoire au Concours Circuit, en décembre 2022, devant un parterre de 120 professionnels ; ce qui démontre son potentiel

Comptant deux Eps à son actif, « Obsidian » (2021) et « Carolline » (2023) (ce dernier a été mixé et masterisé par Mark Gardener – un des deux chanteurs/guitaristes du légendaire Ride), Eosine s’apprête à en sortir un troisième, précurseur d’un premier elpee.

Elena, petit bout de femme, la tête bien sur les épaules, accompagnée de ses fidèles acolytes Dima Fontaine (guitare, chant) et Benjamin Fransen (batterie), se livre sans détour aux lecteurs de Musiczine sur sa nouvelle vie, désormais starisée, ses rêves et ses envies.

Décryptage !

Vous comptez deux Eps à votre actif. Un troisième est une préparation et devrait paraître en septembre de cette année. Elena, tu es aujourd’hui sous les feux des projecteurs, alors qu’au départ, tu composais seule dans ta chambre. Si le succès est soudain, est-il inattendu pour autant ?

E : C’est une bonne question !
D : Ce n’est pas inattendu, Elena réalise un travail de fou depuis le début avec pour objectif de porter le projet le plus loin possible. Elle récolte simplement les fruits de son travail.
E : En réalité, j'ai toujours beaucoup bossé, effectivement. Confidence pour confidence, j’ai arrêté mes études, il y a trois semaines pour me consacrer pleinement à la musique. Le moment de mettre toutes les chances de notre côté s’est présenté. On a un nouveau label et un nouveau booking. Les bases doivent être construites maintenant si jamais, un jour, le projet décolle véritablement.

Vivre de la musique est un rêve et j’ai envie de m’y consacrer pleinement, raison pour laquelle il est impératif de mettre toutes les chances de son côté.

Arrêter ses études si près du but, alors que la musique est aléatoire et donc par définition incertaine, c’est une sacrée prise de risques, non ?

E : J’ignore franchement si cet arrêt est définitif. Tout dépendra de la manière dont les disques seront accueillis par le public ainsi que par les plateformes. J’ai pas mal de temps pour reprendre les études. J’espère qu’un jour, je pourrai les terminer. Mais ma priorité est la musique. Je mets donc tout de côté pour pouvoir m’y investir pleinement et en vivre. C’est un rêve de petite fille.

Et toi Benjamin, tu poursuis les mêmes ambitions ?

B : Je termine mes études cette année. Il me reste deux mois à tirer si tout va bien. Si ce n’est pas le cas, ce sera une seconde session.

Quant à toi Dima ?

D : J’ai déjà le pied dans la vie professionnelle. Je réalise une thèse en physique également. Je suis donc encore étudiant, par définition.

Comment vous organisez-vous, compte tenu du caractère chronophage de vos obligations professionnelles et/ou scolaires ?

B : J'ai une défense de mémoire courant du mois. Le matin, on se tape quadruple concert et l’après-midi, je bosse sur cette étude. Sachant que la distance s’invite aussi dans l’équation. On vient de Liège ; alors, imagine les bornes à se taper entre les concerts et les obligations scolaires. Mais globalement, comme Elena, la musique reste aussi une priorité, l’objectif étant de pouvoir en vivre un jour. J’aime aussi mes études de graphisme. Si je peux concilier job et musique, ce serait parfait.

Hormis Benjamin qui épouse des études artistiques, Elena et Dima trempez plutôt dans le scientifique, soit un domaine très cartésien à l’opposé du champ musical, dont le spectre est plutôt intuitif. On a dû mal à imaginer que les deux puissent coexister. Le paradoxe m’interpelle pour être honnête…

E : Je ne suis pas convaincue que l’un soit artistique et l’autre cartésien. Je ne me pose pas la question, très franchement. J’estime mes études intuitives. Et c’est une chance ! Je n’ai jamais dû beaucoup travailler. Les événements s’enchaînent, naturellement. Il est vrai que, parfois, dans la musique, l’inspiration tombe du ciel. On se dit, tout à coup, tiens c’est ça la bonne idée, c'est cette partie que je devais mettre sur le morceau. Et ce phénomène, je ne peux absolument pas l’expliquer. Tu sais, si on rajoute un temps à moment précis dans la compo ou si on change la dominante de basse, par exemple, ça va provoquer un truc qu'on sait plus ou moins prévoir.
Dans la musique, il y a des formules qui sont quand même relativement quasi-mathématiques. A commencer par le rythme. Dans la science, c'est pareil. Parfois, on a des affinités avec certaines choses, certains concepts qui coulent de source et deviennent par essence intuitifs.
D : Je pense aussi que, lorsqu’on vient d'un background scientifique, il y cet amour de la complexité. Quand j'écris de la musique, je vois cette pratique comme un puzzle. Je dispose d’un tas de pièces différentes et j’imagine comment je peux les assembler pour que le tout devienne cohérent. Il y a un truc très scientifique, très mathématique là-dedans.
E : Oui, ça n'enlève pas du tout le côté émouvant, tout simplement parce qu’apporter des modifications dans la structure du morceau, comme ajouter un temps par exemple, c’est purement du ressort des mathématiques. Mais, qui impacte le prisme du physiologique, au sens large du terme, et donc de l'émotion. Et l’émotion met le corps en mouvement. Je pense donc que les deux sont complètement liés.

Naviguant entre dreampop et shoegaze n’est-il pas frustrant d’être systématiquement comparé à des formations qui ont marqué de leur empreinte tout un pan de la culture musicale comme Slowdive ou Cocteau Twins ?

B : Nous avons un style qui nous est propre. Nous nous éloignons de tous les clichés auxquels on peut rattacher le projet. Pour que ce soit plus authentique.
E : On y ajoute des influences. Auparavant, j’écoutais beaucoup ce genre de groupe. Sois attentif aux chansons que l’on va interpréter ce soir ou celles qui figureront sur le nouvel Ep ; on y rencontre des dimensions plus baroques, plus sombres, même parfois doom metal, classiques ou encore hard rock.

Benjamin amène un élément plus groovy également. La reverb, la delay ou encore le chorus, sont des codes que l’on rattache forcément aux sonorités shoegaze. Mais je pense vraiment qu'on embrasse une perspective plus baroque dans le chant et les mélodies.

Si à l’écoute de vos deux Eps, on sent clairement cette volonté de vous vous éloigner peu à peu de ces références en vous forgeant votre propre identité musicale, pourquoi ne chanteriez-vous pas en français, afin de faire davantage dans l’originalité ?

E : Jamais !

Je dois dire que je suis assez étonné d’entendre des jeunes d’une vingtaine d’années, connaître Cocteau Twins, et sa chanteuse Elizabeth Fraser, groupe qui a été actif de 1979 à 1997. Quel est l’elpee qui t’a le plus touché, Elena ?

E : J’en ai beaucoup écouté dans le passé, mais plus maintenant. L’album intitulé « Blue Bell Knoll » m’a marqué. Ce n’est pas du shoegaze classique à proprement parler car on y perçoit du clavecin. Ce disque recèle des éléments très contrastés et très sombres. A la fin, on y découvre cette touche post-rock absolument fantastique. C’est ce que j’aime chez Cocteau Twins. A vrai dire, le volet dream pop m’affecte moins. J’ai aimé « Victorialand », également pour ces raisons. J’apprécie le groupe, non pas pour le côté planant, mais davantage pour son volet très intime et très sombre.

A son origine, le shoegaze était un terme péjoratif. Il s’agissait quasiment d’une insulte. La presse britannique parlait de shoegaze parce qu’en concert, les musiciens jouaient de la guitare en fixant (gazing at) leur chaussures (shoes). En gros, c’était une façon détournée de dire qu’ils étaient introspectifs et ennuyeux. Désormais, l’étiquette shoegaze est enviable, réunissant même quelques millions d’adeptes sur les plateformes de streaming. Comment expliquez-vous ce réveil du style ?

E : C’est une bonne question !
D : De nos jours, il existe une résurgence du son issu des 90’s. A l’époque, ce genre n’était pas étiqueté ‘rock commercial’. Je pense que le public s’identifie à cette culture, de nos jours. Il ressent le besoin de s’y (re)plonger. Si l’univers est peut-être vintage aujourd’hui, il ne l’était pas à l’époque.
E : Il y a encore beaucoup à creuser. Ce style n’était pas très populaire pour le grand public car peu se démarquaient sur cette scène. Aujourd’hui, les gens perçoivent ces sons, comme quelque chose de nouveau. Il est assez accessible, l’aspect technique n’y primant pas. Pour tout dire, il existe sur le marché une panoplie de logiciels d’enregistrement et d’effets digitaux qui permettent de faire sonner un morceau très rapidement. En réalité, il est très facile de s’exprimer à travers cette musique parce qu’il n’est pas nécessaire de s’y mettre complètement à nu. Des effets bien calibrés et des paroles qu’on ne comprend pas toujours nécessairement peuvent trouver écho chez ceux qui n’ont, à la base, aucun background musical.
D : Une forme de nostalgie ?
E : Oui, l’anniversaire de la mort de Kurt Cobain n’y est peut-être pas étranger.
D : Perso, je ne suis pas du tout bercé par ce style. C’est en intégrant le projet que j’ai compris à quoi il correspondait. J’ai fait fi de cela en partant du postulat suivant : ‘Pour Eosine, qu’est-ce que j’ai envie de faire ?’ C’est ma ligne de conduite. La base est très shoegaze des années 90, mais les influences sont nombreuses, le but n’étant pas de suivre les codes du genre. Le projet évolue bien.
B : En ce qui me concerne, j’ai été bercé par le rock classique. Pour ensuite m’intéresser au funk, au jazz et tout récemment au post-rock. J’aime aussi le post-punk, dans une proportion moindre. J’ai aussi eu une période metal. De manière générale, j’aime tout ce qui est groovy et très dansant.
D : Etonnamment, je n’écoutais pas énormément de musique lorsque j’étais gosse. Mais lorsque j’ai commencé à en jouer, vers l’âge de 14-15 ans, j’étais focus années 60 dont les Beatles. De nombreuses années ont été nécessaires pour en sortir (rire). Je ne renie absolument pas cette époque, car j’y ai engrangé une multitude d’informations. Mes influences sont éclectiques ; elles oscillent du rock en passant par la musique classique. Paradoxalement, je ne connaissais pas le shoegaze et ne le maîtrise pas encore. Venir d’un horizon complètement très différent peut-se révéler intéressant, également.

Elena, je te sens assez nerveuse et touche-à-tout au sens noble du terme. Hormis Eosine, j’imagine que tu explores des tas d’autres projets ?

E : A commencer par Tokyo Witch, en solo. Un album est sorti en décembre. Je me produis la semaine prochaine à Bruxelles. Je joue aussi au sein d’un groupe de doom metal, Lethvm. Et puis chez OOOTOKO, qui réunit 18 musiciens. On y mêle des musiques traditionnelles comme le jazz, la chamber pop et le classique. Il est constitué de musiciens issus du conservatoire, mais également du rock ; le résultat est très éclectique et très festif. Nous nous produirons d’ailleurs, dans quelques jours, au Botanique. Pour terminer, je chante dans une chorale.

Eosine, c’est évidemment la musique, une prose poétique, mais aussi une esthétique et une culture à l’image très imprégnée, notamment à travers les artworks et projections scéniques. Et si Eosine était plutôt un concept avant même d’être un groupe ?

D : C’est une super bonne question, j’adore !
E : Je ne sais pas pourquoi, nous devrions dissocier les deux. Je pense que dans l'art, il existe ce côté mathématique : un plus un est égal à trois. Et cette somme constitue le concept.
Il y a une relation de cause à effet entre l’identité d’un groupe et la manière dont la musique va se propager. La formation l’associe à des images et des émotions. Je crois donc que le tout fait plus que la somme des parties. C’est le principe du concept. Eosine est donc les deux à la fois, un groupe et un concept.

Elena, pourquoi accorder une attention particulière aux thématiques des compos, sachant que l’utilisation de voix éthérées et la puissance des effets que l’on a déjà soulevé précédemment, rend difficile la compréhension des paroles ?

E : Je commence toujours par écrire les textes des chansons et la musique s’articule autour. Elle va soutenir une émotion dictée par les paroles. Elles ne constitueront pas le squelette de la compo, mais elles créeront l'univers qui l’entoure. C'est vraiment la ligne directrice. J'y attache énormément d’importance. J'adore écrire. J’ai toujours adoré ça. Les effets de guitares ne sont pas destinés à cacher une peur d’être comprise. Ni même pour masquer une écriture d’une qualité dont certains y verraient de la médiocrité. Au fond, ma plume n’est peut-être pas aussi qualitative que je ne le pense. Je n’en sais rien. Les effets amplifient davantage la voix en créant une unité dans les sons, en particulier entre nos deux voix. Les paroles sont vraiment la base de tout, même si, à la fin, elles ne deviennent plus qu'une partie du morceau.

Elena, lorsque je t’entends parler musique et de l’amour qui l’entoure, j’ai l’impression, sans aller jusqu’à dire que cet exercice est facile, qu’elle est en tout cas accessible à tous…

E : Personnellement, je ne possède que quelques notions de solfège, Benjamin compte quelques années de cours derrière lui. Dima n’a aucune formation musicale.
Oui, je crois sincèrement que l’on peut créer de la musique sans avoir nécessairement une culture ni bénéficié d’un enseignement musical au préalable. Si effectivement, certains ont l'immense chance de naître avec une bonne oreille, on peut aiguiser un sens naissant à force de travail. C’est pareil pour la rythmique. Donc, oui, sans aucune formation, il est tout à fait possible de faire de la musique. En ce qui me concerne, j’ai perdu pas mal de notions de solfège. Je ne suis pas convaincue que je parviendrai à lire une partition aussi facilement qu’auparavant. Je n’en utilise d’ailleurs pas pour le groupe.
Je préfère me débrouiller vite fait dans plein de domaines plutôt que de maîtriser parfaitement un seul instrument. Ce qui me permet d'exprimer tout ce que je veux sur le vif, même si je n’en ai pas le contrôle total. Et puis, confidence pour confidence, je dénicherai toujours bien quelqu'un qui joue de la batterie (rires). C’est la façon dont j’appréhende les événements. Le plus important est de pouvoir dégoter des musiciens qui possèdent la complémentarité dont le groupe a besoin pour exister.

Ado, tu écrivais dans ta chambre, j’imagine pour son côté libérateur. Avec la maturité, l’expérience, la vie, le succès, as-tu enfin trouvé la paix intérieure aujourd’hui ?

E : Je confirme le côté libérateur de la musique, j’écris encore d’ailleurs seule aujourd’hui.
Ai-je trouvé la paix intérieure ? Non ! Ce serait d’ailleurs un désastre si je devais la trouver un jour. Le mouvement vient toujours d’un déséquilibre. Quand il y a de l’équilibre, il n'y a pas de goût. Quand il n'y a pas de mouvement, il n'y a rien à exprimer, il n'y a pas de son, c'est le vide sidéral. J’aime donc le déséquilibre. Mais, attention, être en déséquilibre ne signifie pas pour autant être instable. Ce sont des notions complètement différentes. Perso, c'est cultiver ce que l’on ressent, les embrasser et les regarder sous toutes les coutures. Il est opportun de trouver quelque chose dont on peut tirer un sens. Toujours.

En décembre 2022, vous avez participé au Concours-Circuit, le plus grand concours de musiques actuelles et alternatives en Belgique francophone pour écraser la concurrence en raflant tous les prix. Certaines formations mettent dix ans pour acquérir un tel niveau. D’autres n’y parviennent jamais. Le côté dilettante de vos débuts a donc convergé vers quelque chose de plus professionnel ?

E : Nous avons toujours travaillé de manière professionnelle.
B : Je confirme les propos d’Elena. Le Concours-Circuit a sans doute accéléré les événements, mais cette dynamique a toujours été en nous.
E : Nous avons dû nous réinventer lors de chaque épreuve. Entre résidences, interviews, etc., nous avons appris à sortir de notre zone de confort. Le concours crée une dynamique intense : monter sur scène, jouer vingt minutes, en sortir pour laisser la place à un autre groupe. Cette expérience nous a permis de mieux gérer la pression ou des situations difficiles comme jouer loin de chez soi en supporting act d’un groupe face à un public qui n’est pas là pour vous. Nous avons déjà eu la chance de nous produire en première partie de DIRK., ce sont des mecs très cool, je suis donc rassurée. Le Court-Circuit nous a permis d’être booké rapidement. Nous avons majoritairement joué devant des fosses réceptives, hormis l’une ou l’autre date où cela s’est avéré un peu plus compliqué. Nous en sommes ressortis plus solides. Je dirais que nous sommes devenus tout terrain en quelque sorte.

Votre dernier Ep a été mixé et masterisé par Mark Gardener, l'un des deux chanteurs/guitaristes de Ride, groupe de shoegaze. Cette collaboration vous a-t-elle ouverte des portes sur le plan international ?

E : Non, pas spécialement. Nous n’avons pas bénéficié de contacts particuliers à l’extérieur. Nous n’avons pas cherché, non plus, à lui piquer ses relations professionnelles, à ce brave monsieur. Mark Gardener est une personne très chouette et d’une grande humilité. C’est un pionnier dans le genre, dont Eosine est apparenté. Mark a toujours été très à l’écoute, bienveillant. Travailler en sa compagnie a été une formidable expérience. Mais nous ne sommes pas allés jouer à Oxford, non (rires). Cette collaboration nous a, en tout cas, permis de présenter une belle carte de visite et de la crédibilité dans le milieu.

Le travail de Mark Gardener a permis de restituer cette atmosphère live aux chansons que l’on ne rencontrait pas sur le premier Ep. Je dois dire que c’est sans doute là votre terrain de jeu et la raison d’exister d’Eosine. Qu’en pensez-vous ?

E : Figure -toi que le prochain Ep a justement été enregistré dans les conditions du live. Je suis une grande fan de production. Simplement, le travail ne sera pas brut de décoffrage car il y il y aura une part belle consacrée aux effets. L'énergie sera au rendez-vous, ce sera un nouveau son, une nouvelle étape. Nous évoluons, y compris dans la maturité. Nous ne sommes qu’au tout début de notre carrière. Eosine est mon premier projet, je poursuis donc mes premières expériences. Et nous apprenons vite.

Tiens Elena, en tant que femme, que penses-tu de leur sous-représentation dans une multitude de domaines, et notamment dans celui de la musique. Y consacres-tu une idéologie particulière ?

Un malaise s’installe tout à coup …

E : Question suivante, s'il vous plaît !
D : C’est le genre de sujet pour lequel nous préférons ne pas prendre position.
E : Je suis désolée, mais mon propos se voulait sans agressivité. Ce n’est pas la première fois que l’on essaie de taxer Eosine de ‘nouvelle sensation rock féminine’. Ce n’est pas cette image que l’on défend. Je suis un être, né avec deux chromosomes x. Franchement, je n’ai pas du tout l'impression que ça change la manière dont je fais de la musique. Je n’ai même jamais revendiqué d’être une femme dans les textes des chansons. Mettre en avant cette idéologie et concevoir des festivals féministes est discriminant à mon sens. N’avons-nous pas la même légitimité que les formations masculines ? Je suis favorable à l'universalisme. Il est nécessaire de considérer le tout comme n'importe qui et de ne pas nous faire nous battre, nous les femmes. Nous avons les armes nécessaires pour se démarquer comme n'importe quel autre groupe. Je suis consciente que tout le monde ne partage pas ces positions et je respecte tout à fait les festivals qui, justement, prônent la non-mixité, en poursuivant dans une direction féminine ou ‘sexisée’. Perso, je n’y adhère pas, que ce soit, pour ce projet ou d’autres d’ailleurs.

Auriez-vous quelques infos croustillantes au sujet du nouvel Ep, au stade de la préparation, en exclusivité pour les lecteurs de Musiczine ?

E : Notre premier single s’intitulera « Progeria ». Nous le dévoilerons d’ailleurs en exclusivité ce soir puisqu’il ne paraîtra officiellement que le 15 mai chez notre nouveau label flamand. Une chance parce que je sais qu’il n’est pas toujours facile de percer dans ce petit coin de la Belgique. Est-ce que je vais te dévoiler le titre du prochain Ep ? Pas encore, je préfère faire durer le suspense.
Cet Ep sera un seuil, une dernière étape avant l'album. J’aime l’idée d’une eau frémissante, avant de passer à un autre état. En tout état de cause, il sera plus ouvert et beaucoup plus mis à nu. Davantage cathartique également.

(Photo : Christophe Dehousse)

DIRK.

Prêt à s’exporter…

Écrit par

Si Bruges est souvent considérée comme la Venise du Nord, ce n’est pas pour autant cette caractéristique qui a attisé la curiosité de votre serviteur ce soir, mais plutôt le lieu emblématique de la jeunesse flandrienne dans lequel va se dérouler une joute… musicale, puisqu’elle met en scène Wallons sous la bannière d’Eosine et Flamands sous celle de DIRK.. Si la musique adoucit les mœurs, elle semble aussi rapprocher les communautés, car si les premiers sont issus de Liège, les seconds sont originaires de Gand.

Quasi-main dans la main, les deux formations se sont donné rendez-vous au sud de la ville, au Cactus Muziekcentrum, un endroit iconoclaste à deux pas de la gare. D’une capacité de 700 places, cette salle de concert est idéale pour y faire de belles découvertes. Et ce sera le cas lors de cette soirée.

Eosine a la lourde tâche d’assurer le supporting act. Ce qui, autant le dire, ne sera pas facile, car venu en masse, le public aborde t-shirts et calicots à l’effigie de DIRK., dont l’univers sonore est différent. Doux euphémisme… Il va donc falloir la jouer fine et convaincre... (lire le compte-rednu )

Le temps aux uns de débarrasser le plancher et aux autres d’installer le matos (sans oublier le public de se rincer le gosier), place à DIRK., un groupe de garage/rock alternatif dirigé par Jelle Denturck…

Quatre garçons de grande taille ! Denturck, chaussé de lunettes dont les verres sont aussi gros que des culs de bouteille, se charge de la basse et du chant. Deux guitaristes le soutiennent ainsi qu’un batteur.

Si au sud de la Belgique, le quartet est considéré comme un OVNI, de l’autre côté de la frontière linguistique, il fait l’unanimité. DIRK. est même l’un des groupes indie les plus programmés dans cette région.

En 2018, la formation avait gravé un premier elpee, déjà prometteur, intitulé « album ». Paru en 2020, le deuxième, « Cracks in Common Sense », est particulièrement bien accueilli par la critique et le public, en Flandre. Quelques compos (« Artline », « Hit ») s’y transforment en véritables hymnes. Et sorti l’an dernier, « Idiot Paradize » recèle aussi quelques sublimes pépites dont on devrait entendre parler, y compris de ce côté de la frontière linguistique.

Le set débute par « Waste » un morceau (d)étonnant issu du premier opus. Complètement déjanté, Jelle frappe les cordes de sa basse avec véhémence, soutenu par les guitaristes solistes et rythmiques. Le quatrième larron, camouflé derrière les fûts, ne tarde pas à venir en aide aux potos. Une compo qui n’est pas avare en énergie. Elle est suivie par l’excellent « Sick ‘n tired », qui évolue dans une veine similaire.

 « Are you awake » prend le relais, une (bonne) chanson qui figure sur le troisième support. Elle permet d’évaluer le processus d’évolution du combo. Le son rugueux et dirty des débuts a laissé place à une expression sonore davantage chirurgicale, sans toutefois renier les fondamentaux du band.

Libérant une belle dose d’intensité, « Idiot Paradise » campe dans les portugaises et excelle par sa fausse simplicité. Une chanson explosive, riche en riffs de guitare, tandis que la session rythmique martèle les tympans et laisse des traces indélébiles dans le ciboulot.

Si l’agressivité des guitares relie DIRK. à Fugazi, son ingéniosité transversale évoque Pavement voire les Pixies, une pointe de Weezer s’invitant de temps à autre dans l’ensemble. Des sonorités robustes et saturées giclent des grattes, tout au long d’un « Hide », qui ne cache rien…

Ce band est lui aussi taillé pour la scène. Très à l’aise, les membres affichent une technique impeccable et maîtrisent parfaitement leur sujet. On se rend compte qu’ils ont déjà bien bourlingué et écumé les quatre coins de la Belgique flandrienne.

La complicité qui les lie au public est sincère et chaleureuse, à l’instar de cette gonzesse qui interrompt le set pour abreuver le chanteur d’une bonne pinte, sous les cris hilares d’un public… chaud boulette.

Mélodiquement planant et s’autorisant des envolées lyriques, « Alarms » confirme tout le potentiel d’une formation qui mériterait de trouver écho sur la scène internationale.

Avec ses riffs abrasifs, son côté percutant, son énergie et sa volonté de bien faire les choses tout en apportant du bonheur au public, DIRK. affiche une personnalité bien singulière marquant les esprits… y compris ceux des plus sceptiques...

Encore une fierté noir-jaune-rouge.

(Organisation : Cactus Club)

 

 

Eosine

Une musique à la prose poétique et à l’esthétique raffinée…

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Si Bruges est souvent considérée comme la Venise du Nord, ce n’est pas pour autant cette caractéristique qui a attisé la curiosité de votre serviteur ce soir, mais plutôt le lieu emblématique de la jeunesse flandrienne dans lequel va se dérouler une joute… musicale, puisqu’elle met en scène Wallons sous la bannière d’Eosine et Flamands sous celle de DIRK.. Si la musique adoucit les mœurs, elle semble aussi rapprocher les communautés, car si les premiers sont issus de Liège, les seconds sont originaires de Gand.

Quasi-main dans la main, les deux formations se sont donné rendez-vous au sud de la ville, au Cactus Muziekcentrum, un endroit iconoclaste à deux pas de la gare. D’une capacité de 700 places, cette salle de concert est idéale pour y faire de belles découvertes. Et ce sera le cas lors de cette soirée.

Eosine a la lourde tâche d’assurer le supporting act. Ce qui, autant le dire, ne sera pas facile, car venu en masse, le public aborde t-shirts et calicots à l’effigie de DIRK., dont l’univers sonore est différent. Doux euphémisme… Il va donc falloir la jouer fine et convaincre.

Lorsque les musiciens d’Eosine grimpent sur l’estrade, on imagine à peine que des aussi jeunes musicos puissent bénéficier d’une couverture scénique de grande envergure. Une impression à prendre avec des pincettes puisqu’ils sont habitués à se produire sur scène.

Et puis, le combo a décroché la victoire au Concours Circuit, en décembre 2022, devant un parterre de 120 professionnels, ce qui n’est pas rien dans le plat pays.

Il est drivé par la frêle Elena Lacroix. La jeune femme, toute vêtue de blanc à l’image d’une immaculée, avance d’un pas timide, mais d’un pas décidé tout de même. Elle se consacre à la gratte électrique et au chant.

Les pointes de ses cheveux sont étrangement colorées en vert. Elle est accompagnée d’un batteur et d’un second guitariste. Guillaume, un pote, se charge de la basse, car le préposé attitré s’est barré une quinzaine de jours avant le concert. Fallait donc prêter main forte au team, le temps de quelques dates.

Comptant deux Eps à son actif. "Obsidian" (2021) et Carolline (2023), mixé et masterisé par Mark Gardener –un des deux chanteurs/guitaristes du légendaire de shoegaze, Ride– le quatuor devrait en sortir un troisième en septembre ; mais pour l’instant aucun détail n’a filtré quant au contenu, si ce n’est qu’il a été enregistré dans les conditions du live. Wait and see donc…

Alors qu’Elena s’amusait, il y a quelques années encore, à composer seule de la musique dans sa chambre, elle se retrouve aujourd’hui sous les feux des projecteurs. Si le succès est soudain, est-il inattendu pour autant ?

Naviguant entre dreampop et shoegaze, des genres que les moins de 20 ans disent ne pas connaître, le groupe propose un univers qui lorgne du côté de Slowdive ou encore de Cocteau Twins. A la différence qu’il subsiste une volonté très marquée aujourd’hui de s’en détacher afin de produire un son bien personnel.

Les ‘post-adolescents’ prennent un plaisir immense à se produire sur les planches, les compositions flirtant avec l’abstrait sidéral. Il y a quelque chose de liturgique même, transportant l’auditoire vers une jouissance cosmique. La manière dont Elena manipule son instrument est d’une sensualité éblouissante. Elle est juste magnifique à contempler, chaque accord dispensé reflétant une maîtrise d’orfèvre.

Elle élève ses compositions avec une précision chirurgicale, s’enfonçant ci et là dans une pop cotonneuse, n’évitant malheureusement pas les écueils du genre, tandis que la basse vient appuyer ses lyrics puissants et subtils à la fois. La frappe du drummer est marquée, alternant souplesse et précision. Les guitares chantonnent tour à tour entre reverb, chorus et delay, tandis que la voix lead éthérée est soutenue par une ligne de basse cold wave qui tranche avec l’atmosphère vaporeuse des compos. Et si le temps s’était arrêté tout simplement ?

Le verdict est sans appel ! Si Eosine est avant tout une musique, voire une prose poétique, elle véhicule aussi une esthétique raffinée…

Eosine (s’)offre un show parfaitement carré et cadré. Absolument rien n’est laissé au hasard. Et certainement pas cette culture à l’image très imprégnée, à l’instar du colorant histologique éponyme (NDR : une substance qui permet de colorer des cellules dans le but de les observer plus facilement au microscope), car il crée de jolis motifs, un peu comme des peintures abstraites, comme un pont entre la science et la musique ou l’art en général.

Eosine s’exerce pleinement sur les planches. C’est un groupe forcément taillé pour le live, les stéréotypes radiophoniques limités aux trois minutes trente reflétant peu son champ d’action et l’univers féérique dans lequel il baigne.

Alors qu’il avait la lourde responsabilité d’intéresser le public, d’apprivoiser la culture flamingante et imposer son style, le band a su marquer au fer rouge le cœur du public. Pari gagné !

Le temps aux uns de débarrasser le plancher et aux autres d’installer le matos (sans oublier le public de se rincer le gosier), place à DIRK., un groupe de garage/rock alternatif dirigé par Jelle Denturck… (lire la suite, ici)

(Organisation : Cactus Club)

Aziza

Aziza sort un nouveau single: Haouaz Gun

Aziza, c'est le nom du projet éponyme de la jeune chanteuse/bassiste bruxelloise Aziza François. Sa musique est à l'image de son passé au contact de plusieurs cultures. Elle puise son inspiration dans de nombreux styles, que ce soit la musique traditionnelle africaine, la soul, le rock, le hip-hop ou le funk. Par moments, on décèle même des touches de grunge et de jazz-rock/prog. Quant à la voix, c'est une véritable découverte. Elle possède la volupté de Sade, le côté mystérieux de Tanita Tikaram et les tonalités graves de Nico: une alchimie étonnante.

Après la sortie de son 1er single "Maggoty" en mai dernier, un passage pendant les festivals estivaux Forest Sound (BE) et Les Lézarts Verts (FR), Aziza propose un deuxième single, "Haouaz Gun", disponible sur les plateformes de streaming.

“Haouaz Gun” est une invitation à libérer le cri des ancêtres, celui qui a été englouti par les dynamiques coloniales et sociétales. On y retrouve de la soul, des guitares planantes et électriques, un rythme groovy, un son de sabar lointain, comme clin d'oeil aux racines, un mélange de spoken word et de chant. Aziza chante le désir de briller malgré les fractures qui ont marqué les corps, les coeurs et les mémoires de nombreux peuples. "Haouaz Gun" invite à honorer ce passé et à incarner sa propre lumière comme arme la plus précieuse.

Ont participé à "Haouaz Gun":
Théo Teboul: batterie
Diego Higueras: guitare
Morgan le Grelle: enregistrement et mixage
Rémy Deliers: mastering
Aziza: voix, basse, composition et paroles
Maël G. Lagadec et Katy Cardie: artwork

Vous pouvez voir Aziza en solo le 4 juillet pour "Voilà l'Eté" au CCN de Namur.

Ecoutez “Haouaz Gun” ici.

Ecoutez "Maggoty" ici.

Booking: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Photo: Burezi Mugemana - @burezi

 

Deep Purple

Les mathématiques énigmatiques de Deep Purple…

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Deep Purple est un groupe britannique de rock, originaire de Hertford, Hertfordshire, en Angleterre. Formé en 1968, il compte parmi les pionniers du hard rock. Depuis le départ de Jon Lord en 2002, Ian Paice est le seul membre originel encore présent au sein de la formation et le seul à avoir milité au sein de tous le line up. Deux membres sont morts : Tommy Bolin en 1976 (surdose d'héroïne) et Jon Lord en 2012 (embolie pulmonaire, à la suite d’un cancer du pancréas). Le band a toujours la pêche et est encore capable d’envoyer du très lourd. Enigmatique, le titre de l’opus, "=1", résume la philosophie du groupe, à savoir l'unité au milieu de la complexité, et promet un LP qui résonne profondément au cœur de l'héritage du hard rock des cinq dernières décennies. Produit une fois de plus par l'emblématique Bob Ezrin, « '=1' » capture le son classique le plus pur de Deep Purple, sans s'appuyer sur la nostalgie.

Pour célébrer ce long playing, Deep Purple accordera plus de 60 concerts dans le monde entier cette année au cours de la tournée ‘=1 MORE TIME’.

Il se produira au Graspop de Dessel le 23 juin 2024 et à Forest National le 28 octobre 2024.

En attendant, il nous propose un premier single, sous forme de clip, « Portable Door », et il est disponible .

Produite par l'agence berlinoise Mutter & Vater et réalisée par Leo Feimer, la vidéo met en scène Deep Purple avec pour toile de fond la pochette du nouvel album, capturant le combo dans son essence alors qu'il partage une scène et se produit ensemble.

Roots And Roses 2024 : mercredi 1er mai

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Le 1er mai, c’est la fête du Travail, mais aussi le jour où l’on offre un brin de muguet à un proche. Mais, à Lessines, c’est surtout la date du festival Roots & Roses. En 2024, il célèbre sa 13ème édition. L’an dernier, elle s’était déroulée, exceptionnellement, sur deux jours. Elle se limitera, donc, cette fois-ci, à une seule journée

Ce festival à taille humaine permet la rencontre entre public et artistes avant ou après les prestations. Qu’ils soient belges ou internationaux.

Grâce à ses deux scènes plantées sous autant de chapiteaux, la programmation explore tant les tendances rock actuelles et innovantes (scène ‘Roses’) ainsi que des types de musiques plus conventionnelle tels que le blues, le folk, l’americana ou la soul (scène ‘Roots’).

Parmi les groupes noir-jaune-rouge, on épinglera la présence de Soror, Eosine (NDR : le gagnant du Concours Circuit 2023) et The Seatsniffers, de retour après une pause de 12 ans.

Assurer l’ouverture d’un festival n’est pas toujours facile. Surtout quand elle est programmée à 11h45, moment qui, en général, ne draine pas la grande foule. Il revient donc à The Golden Glows de lancer les hostilités.

Ce trio anversois est cependant réduit, aujourd’hui, à un duo. La chanteuse principale a perdu la voix. Ou c’est l’inverse. Et pourtant, les parties vocales sont soignées. Parfois on pense à Simon & Garfunkel. Elles sont assurées par le guitariste, armé d’une semi-acoustique, stetson enfoncé sur le crâne, et une chanteuse, vêtue de noir, qui se charge du tambourin, des cymbalettes ou des maracas. D’une durée de 30 minutes, le set est cosy et intimiste. Le tandem nous réserve des extraits de ses deux elpees, « Sunrise » (2023) et « The Songbook Of Harry Smith » (2019), dont on épinglera « Sunrise », « Stardust » et « California (The Golden States) », tirées du dernier.

Sr la scène Roses, se produit Soror, un quatuor basé à Bruxelles né de la rencontre entre Sophie Chiaramonte, bassiste passionnée de rock, et Alice Ably, bercée au trip-hop des années 90. Cette osmose entre lignes de basses envoûtantes et voix infusée à la Beth Gibbons est soutenue par les grooves tranchants de batterie imprimés par Théo Lanau et traversée par les lignes de guitare subtiles de Thibaut Lambrechts. A son actif, un Ep éponyme paru en 2019 et un album (« New Born »), en 2023. Un disque produit par Koen Gisen (NDR : c’est le mari d’Ann Pierlé).

L’auditoire est déjà plus conséquent. « Shadow Of A Doubt » ne laisse planer aucun doute sur la qualité des musicien(ne)s. « Bohemian Paradise » émarge davantage à l’indie rock. Une compo psyché qui libère un groove hypnotique. C’est d’ailleurs le premier single extrait de « New Born ». Et la formation n’oublie pas de réaliser une « Copy Of You ». Le public semble ravi de la prestation.

Côté ‘Roots’, un Australien s’apprête à grimper sur l’estrade : Jesse Redwing. Il a été demi-finalistes de l'International Blues Challenge sur l'emblématique Beale Street de Memphis, cette année. Il y a plus de 20 ans qu’il roule sa bosse dans les lieux enfumés. En compagnie de son groupe, il a accompli plusieurs tournées en Europe et aux États-Unis. Il a assuré les supporting acts pour Cédric Burnside, Jon Cleary, Cold Chisel, The Teskey Brothers et Ana Popovic. Un titre de son premier opus, « Crawlin’ Up the Walls », a été repris dans la série à succès de Netflix : « Shooter ». Il compte deux elpees studio et deux ‘live’ à son actif. Il joue dans la pure tradition du Chicago Blues et puise ses influences majeures chez des légendes comme Howlin' Wolf et Muddy Waters.

Sur les planches, il est soutenu par un drummer et le bassiste Carlo Van Belleghem.

Le trio entame le concert par le très funky, « I Don't Wanna End Up Like That ». Il rend hommage à ses dieux du blues à traves « Turn Away », un morceau qui s’enfonce dans les marais du Delta infesté d’alligators. Dès qu’il en a l’opportunité, entre ses riffs bluesy, Redwing boit sa bouteille de Tequila au goulot. Et il achève son set par le boogie crade et fangeux « Run DB ». Votre serviteur apprécie…

Retour vers la scène « Roses » pour assister au set du gagnant de l’édition 2023 du Concours Circuit, Eosine. Et le band a été sélectionné pour la cuvée 2024 du Humo’s Rock Rally. Un quatuor emmené par Elena Lacroix. Elle est tout de blanc vêtue : pantalon et tee-shirt. Mais, contraste détonnant : les extrémités de sa longue chevelure sont teintées de vert. Elle se consacre au chant et à la guitare rythmique et est épaulée par un autre sixcordiste (soliste), un drummer et un bassiste. 

Inspirés par les paysages sonores enivrants et éthérés du ‘shoegaze’, les compositions d'Eosine évoluent vers des structures plus progressives. A cause des jolies mélodies, des harmonies vocales atmosphériques et des variations psychédéliques. « Limewood » et « Plant Healing » libèrent une fameuse dose d’intensité. Les riffs dispensés par Dima illuminent « No Horses » et « Above ». Tout serait parfait dans le meilleur des mondes, si les balances avaient été correctement réglées. Mais malheureusement, ce n’était pas le cas.

Willy Mason et programmé sur le podium ‘Roots’. Fils de Jemima James et Michael Mason, tous deux auteurs-compositeurs, il est né à White Plains, dans l'État de New York, et sa jeunesse a baigné dans le folk.

S’il puise ses influences majeures dans le grunge (Nirvana et Pearl Jam, en tête), punk et indie rock, son concert est plutôt varié et oscille du Delta blues (« Reservation ») à la ballade country (« Sharon »), en passant par le magnétique, le rock frénétique (« Riptide ») et le blues/rock (« Take It Off »).

Il est temps d’aller se restaurer. Mais il faut reconnaître que par rapport aux éditions précédentes, non seulement les prix ont grimpé, mais la qualité de la nourriture laisse à désirer. Autre problème, le système de rechargement du ‘bracelet scan’, par bornes électroniques, à l’aide de sa carte bancaire, n’est pas au point. Il tombe régulièrement en panne…

Retour vers la scène ‘Roses’ pour accueillir le power trio hexagonal, Dirty Deep. Soit le chanteur/harmoniciste/guitariste Victor Sbrovazzo, le drummer Geoffroy Sourp et enfin le bassiste Adam Lanfrey. Le combo se nourrit de références empruntées au Delta blues (Little Walter, Son House, Sonny Boy Williamson II, John Lee Hooker et Robert Johnson), mais en y injectant des nuances de grunge et de garage.

Les musicos affichent une technique irréprochable. Pour la seconde fois de la journée, on s’enfonce dans les marais de la Louisiane. A mi-parcours, Victor se met à souffler dans son harmonica. Et ses interventions déclenchent un bel enthousiasme au sein de la foule, qui applaudit régulièrement le virtuose…

Sur la scène ‘Roots’, Erikson-Delcroix & The Leftbank Ramblers se prépare à grimper sur le podium. Il s’agit d’une formation belge responsable d’une forme de country baptisée americana. Nathalie Delcroix a beaucoup écouté de c&w au cours de sa jeunesse : celle appréciée par ses parents. Bjorn Eriksson a milité chez Zita Swoon, Maxon Blewitt et Admiral Freebee. Comme guitariste. Le couple est épaulé par The Leftbank Ramblers », un band impliquant d’excellent musiciens ; en l’occurrence Elko Blijweert (guitare), Tomas De Smet (contrebasse), Peter Pask (guitare/claviers) et Alain Rylant (drums).

Au cours du set, le collectif va rendre hommage aux pionniers de la country. Stetson vissé sur le crâne, Bjon se sert régulièrement d’une pedal steel.  Et on est parti pour un long périple à travers les plaines de l’Ouest américain. A l’écoute de l’adaptation du « I Scare Muself » de Thomas Dolby on imagine une B.O. pour western. « You're Gonna Change » et « Lovesick Blues » rendent hommage à Hank Williams. Et la prestation de s’achever par « If I Were A Carpenter », une composition écrite, à l'origine, par Tim Hardin. La version proposée est de toute beauté. A vous flanquer la chair de poule !

The Cold Stares a parcouru le monde en duo pendant près d'une décennie. En 2023, le groupe d’Evansville (NDR : c’est dans l'Indiana) s’est adapté à un nouveau style et a entamé sa progression en incorporant un troisième membre, devenant ainsi un power trio composé du guitariste/chanteur Chris Tapp, du batteur Brian Mullins et du bassiste Bryce Klueh. Sous ce line up, il a alors gravé un opus aussi explosif qu’excellent, « Voices ».

Energique, le show évoque tour à tour Joe Bonamassa, Larkin Poe, Rival Sons, Reignwolf, Spoon, Grand Funk Railroad ou Thievery Corp.

Le rock sudiste « Horse To Water » entame le set. Plus rock/garage, « Fool's Gold » est plutôt hanté par les Pixies, un morceau qui contraste agréablement avec les sons blues profonds de « Nothing But The Blues » et « Prosecution Blues ». Quoique de bonne facture, les titres peinent parfois à accrocher…

Les Américano-hollandais Michelle David et The True Tones investissent ensuite l’estrade ‘Roots’. Ils roulent leur bosse, à travers le monde, depuis 4 ans. Originaire de Caroline du Nord, Michelle David a grandi à New York et, comme beaucoup de ses compagnons d'âme, a chanté très jeune a sein d’un chœur. Pour la circonstance, il s’agissait de The Mission Of Love. Et il faut reconnaître que cet épisode a marqué la vocaliste. Ainsi, elle proclame ses convictions dans des chansons gospel comme « Peace », et nous ramène au culte de à son Eglise de New York tout au long de « More Grace » et « You Are Rocking My Soul ». Elle lève constamment les mains, et demande à la foule de faire de même et de les remuer, comme dans la tradition gospel. Enfin, tout au long de morceaux soul tels que « Brothers and Sisters », « That Is You » et « If You Don't Try », la diva tente de nous convertir… Heureusement, grâce aux True Tones, la musique élargit cependant son horizon et embrasse des grooves entraînants et des mélodies serrées

Direction scène Roses, pour assister au concert de Frankie and The Witch Fingers. Le groupe s'est formé et a mûri à Bloomington, en Indiana, avant de se diriger vers l'Ouest. A Los Angeles, il a été contaminé par le rock garage. Et puis progressivement, par le post-punk.

Dylan Sizemore (chant/guitare), Josh Menashe (guitare solo/synthé/sax/ flûte), Nicole ‘Nikki Pickle’ Smith (basse) et Nick Aguilar (drums) se servent d’une imagerie lyrique absurde, imprégnée d’hallucinations, de paranoïa et de luxure. Sa musique est paradoxalement, à la fois sombre et ludique. Un paradoxe qu’on retrouve dans son concert à la fois surpuissant, explosif, festif et hanté et qui libère un groove primordial…

Cette dualité s’exprime à tous niveaux : dans des harmonies vocales aériennes sur des riffs lourdement dentelés, et incendiaires ; dans des racines chamaniques cachées sous une étrangeté éclatante ; des étendues ronflantes et des coups toniques.

Pour votre serviteur, le dernier concert de la soirée se déroulera du côté de la scène Roots ». Après presque 12 ans de silence, il est de retour ! The Seatsniffers est sans aucun doute le plus populaire, le plus ancien, le plus international et, en un mot, le meilleur groupe de roots-rock belge de tous les temps. Sa musique est le fruit d’un cocktail de rock’n’roll, r&b, rockabilly, soul, blues et ska, mais dispensé avec une énergie et une attitude punk-rock. Walter Broes (chant, guitare), Bop De Houwer (contrebasse), Piet De Houwer (batterie) et Roel Jacobs (saxophone) nous réservent un set percutant, dont on épinglera les rockabilly fumants « Loudmouth », « Git's Done », « Crush On You » et « Arabian Love Call » ainsi que « Baby Come To Papa », un morceau enrichi par une superbe intervention de Roel au saxophone et cours duquel Walter se mue en crooner…

La journée a été longue et fructueuses, votre serviteur fait l’impasse sur Dewolff, et retourne dans ses pénates. A l’année prochaine et comme dirait Michelle David : ‘Si Dieu le veut’…

Voir aussi notre section photos ici

(Organisation : Centre Culturel René Magritte de Lessines)

Ancienne Belgique (Bruxelles) : les nouveaux concerts (update 30/04/2024)

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sam. 08/06 |
Roland 80

ven. 28/06 |
Immersive concert: WITT + Pothamus

ven. 13/09 |
Novastar

ven. 01/11 | EN VENTE DÈS 03/05
Ezra Collective

jeu. 14/11 |
USED

dim. 17/11 |
Sans Soucis

sam. 23/11 |
Roos Rebergen & SunSunSun Orchestra

jeu. 28/11 | EN VENTE DÈS 03/05
Coke Studio Sessions: Lézard

mer. 04/12 |
Los Bitchos

ven. 06/06 |
The Priceduifkes

http://www.abconcerts.be

Greenhouse Talent : les nouveaux concerts (update 30/04/2024)

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Wim Mertens viendra présenter son nouvel album

MA 03.12.2024 CC Diest, Diest

Les billets sont en vente à partir du 4 juin à 19h30

VE 06.12.2024 Salle Reine Elisabeth, Anvers

Les billets sont en vente à partir du 30 avril à 10 heures

SA  07.12.2024

Bozar, Bruxelles

Les billets sont en vente à partir du 30 avril à 10 heures

ME 11.12.2024 Vooruit Theaterzaal, Gand

Les billets sont en vente à partir du 30 avril à 10 heures

VE

13.12.2024 CC Ieper - Het Perron, Ypres

Les billets sont en vente à partir du 30 avril à 10 heures

DI 14.07.2024 Cimafunk Gent Jazz, Gand

Les billets sont en vente

SA 30.11.2024 Cimafunk La Madeleine, Bruxelles

Les billets sont en vente

VE 07.02.2025 Jasper Steverlinck Capitole, Gand

Les billets sont en vente à partir du 3 mai à 10h00

http://www.greenhousetalent.be

 

Les Nuits Botanique 2024 : mardi 30 avril

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Ce concert des Cranes figurait parmi les têtes d’affiches de cette 31ème édition des Nuits Botanique, qui se déroule, cette année, du 24 avril au 5 mai. D’une part il était rapidement sold out, et d’autre part il dénotait par rapport aux nombreuses découvertes programmées lors de cette l’affiche. Car il faut remonter à 2008 et au VK (une salle bruxelloise où la formation s’est produite à 6 reprises, depuis 1992), aux Lokerse feesten en 2005 ou encore dans le cadre de ces même Nuits du Bota, en 2001, pour retrouver une trace de leur passage en Belgique

La formation gantoise TAKH ouvre le bal. Son origine remonte à 2015, lorsque les membres de The Black Heart Rebellion avaient invité Annelies Van Dinter (Echo Beatty), pour participer aux sessions d’enregistrement de l’elpee « People when you see the smoke », comme seconde chanteuse et drummeuse.

Les lumières sombres et tamisées confèrent une ambiance darkwave au concert. On pense indéniablement à Dead Can Dance voire à Swans. A cause des parties vocales qui alternent entre la voix lyrique de la préposée aux fûts à celle, plus caverneuse, du claviériste. Parfois, l’expression sonore vire vers l’indus. Et n’est pas des plus réjouissantes en début de set. Mais progressivement, et surtout lors du final, « Hair Of A Horsetail », un crescendo bien orchestré prend forme. Pour se terminer par une déferlante de riffs et de sons, et une voix plus enragée. Un set apprécié à sa juste valeur dans une Orangerie déjà bien remplie (NDR : ce qui n’est pas toujours le cas pour une première partie).

C’est en manifestant une grande attente que les fans des Cranes continuent de se presser à l’Orangerie, qui finira par devenir moite et noire de monde. Autant l’écrire tout de suite, après une absence de 12 longues années sur les planches (NDR : il y a bien eu deux petites dates précédentes britanniques calées en octobre dernier), le show va connaître de nombreux ‘leaks’ ! SI la voix douce, fluette, voire infantile, d’Alison Shaw est restée intacte, elle peine à la maintenir tout au long des titres. Les hésitations de ses musiciens (dont son frère Jim à la batterie qui manifeste souvent des signes d’agacement), et tout particulièrement de son bassiste/claviériste absorbé par ses réglages, donnent l’impression d’assister à un soundcheck voire une répétition. Indulgent et patient, le public sera finalement récompensé par les tubes « Pale Blue sky » et Everywhere » qui s’enchaînent. L’auditoire se réveille et applaudit chaleureusement. Mais l’enthousiasme va vite retomber, à cause de nouveaux soucis de balances. Les musiciens s’y attèlent à trois (NDR : mais où étaient les ingénieurs du son du Botanique ce soir-là ?) pendant qu’Alison éprouve un grand moment de solitude, et finit par tourner le dos à la foule, pendant quelques minutes. Lors des titres suivants, elle s’excusera à plusieurs reprises, et proposera même d’interrompre et de recommencer un des morceaux. Pendant « Loved », le batteur commence à s’énerver et perd même le fil de la chanson. Heureusement, après « Jewel », « Far away » et « Adrift » réveillent de bons souvenirs exhumés des ténèbres, que savoure une audience qui applaudit de plus en plus fort.

Interruptions comprises, le set n’a duré que 50 minutes. Il paraît donc normal que le band revienne accorder un rappel qui ne s’est pas fait attendre.

Alison rencontre toujours cette difficulté à se concentrer à la fois sur sa guitare et ses textes. Les morceaux ont aussi du mal à s’enchaîner, mais qu’importe, ce ne sont pas moins de cinq titres dont le fameux « Fuse » (NDR : il figure sur le premier elpee, difficile à se procurer, mais réédité en 2023) qui seront interprétés. Sous l’insistance du public, et alors qu’on supposait le concert terminé, le band nous gratifie d’un deuxième encore qu’il clôture par un « E.G. shining », nous replongeant au cœur d’une ambiance féérique susceptible, presque, de nous faire oublier les imperfections de la soirée.

Car oui la prestation de ce soir était plutôt brouillonne. On est bien loin de la tournée des stades de 1992 accomplie en compagnie de Cure. Et plus particulièrement de cette date au stade de Lievin, où Robert Smith lui-même était venu prêter main forte au band ! Elle se situe à mille lieues de cette brillante performance dispensée dans le cadre du festival de Dour, dans le haut de l’affiche, lors d’une édition pourtant déjà bien fournie et au cours de laquelle de grosses pointures comme Pulp et Blur étaient programmées.

Mais qu’importe, puisque les aficionados semblent pardonner les approximations de ce soir ; d’autant plus qu’ils peuvent longuement côtoyer les membres du groupe au stand merchandising ou au bar, après le concert.

Mais également savourer le cadre et l’ambiance de ces Nuits du Bota. Et le mélange des spectateurs des différents salles. Le vendredi par exemple, un public de métalleux (à la Rotonde) se mêlera à celui branché du Museum, et des ados de l’Orangerie. Et l’on soulignera aussi l’innovation d’un ‘all access’, le samedi 4 mai, au cours duquel un seul ticket permettra l’entrée à toutes les salles et au chapiteau, pour 27 concerts différents.

Pour les photos des Nuits, c’est ici

(Organisation : Botanique)

Akua Naru

Un flow captivant, à la limite du mysticisme…

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Le 5ème elpee d’Akua Naru, « All About Love : New Visions », est paru ce 5 avril 2024. Particulièrement inspirée par l'icône afroféministe Bell Hooks, elle y propose une nouvelle vision des chansons d'amour, le long d'un spectre sonore oscillant du jazz avant-gardiste à la soul en passant par la trap et le hip-hop, tout en libérant un lyrisme poétique, puissant et politique. Un long playing qui a bénéficié du concours de l’ensemble de cordes Resonanz, mais également de featurings, et notamment de Tony Allen, Eric Benêt, Questlove, Christian Scott et Mulatu Astatke.

Parfois décrite comme une artiste hip-hop qui a le flow et la technique de Rakim, l’éclat poétique de Lauryn Hill et la capacité d’invoquer, à travers son art, elle porte tout le poids de l’histoire des femmes noires, à la manière de Nina Simone…

Le concert est complet.

Le supporting act est assuré par un des finalistes du Concours Circuit 2023, FOKOP.EЯA, un crew issu de Bruxelles, qui selon sa définition, pratiquerait un hip hop expérimental. Plus précisément du rap west coast.

FOKKOP.ERA (comprenez ‘Fucked up era’) réunit Herb Cells, aka Johnny LievelingsDeere (WILD BOAR & BULL bb, Frown-I-Brown, ...), Martin Daniel au synthé et Fabio Zamagni, alias Fabio Z, aux drums.

Dès le début du show, les vibes sont bonnes. Herb possède une fameuse voix. Soutenu et rapide, son flow est impressionnant. Et il ne déparerait pas sur la scène américaine. Il bouge constamment sur les planches. La performance allie maîtrise, maturité et technique. Les accélérations de la batterie et l’utilisation intense des cymbales font merveille.

Les trois premiers morceaux du set sont issus de l’Ep « Spitcoins », paru en 2023. Le synthé supplée la basse tout au long de l’indolent « Moby Dick.tator ». Parfois, le band me fait penser à Puppetmastaz, mais sans les marionnettes. Un excellent entertainer !

Setlist : « Moby Dick.tator », « God Auction », « Straight Outta Swampton », « Tinder Struck », « Title Trap »

En intro, l’instrumental jazzy/lounge « Urgency » permet aux musicos d’afficher l’éventail coloré de leurs palettes musicales respectives. Sur disque, cette plage bénéficie du concours d’un quatuor à cordes et de cuivres. En ‘live’, ces sonorités sont remplacées par des synthés.

Akua Naru débarque. Toute vêtue de cuir noir, ses cheveux coiffés en dreads sont remontés en chignon tombant au-dessus de la tête.

Elle est donc épaulée par un drummer, un bassiste dont la technique est irréprochable et qui pratique généreusement du slap/tap ainsi que d’un préposé aux ivoires. Non seulement il est brillant derrière son instrument, mais il possède une voix très susceptible de rappeler Marvin Gaye voire Stevie Wonder

Sablée, grave et rocailleuse, mais soul d’Akua est finalement très proche de Selah Sue. Mais quand elle la conjugue avec celle, haut perchée et claire du pianiste, le résultat est magique. A l’instar de « (Love) Right Now ».

Elle présente chaque morceau et bavarde beaucoup entre les chansons. Hormis quelques emballements circonstanciels, son flow est très lent. Elle possède un sens aigu de la rime. D’ailleurs, le single « Somebody Mama » et « Mr Brownskin » émargent davantage au slam.

Dans ses lyrics, elle met en exergue différentes formes d'amour comme l'amour physique et romantique, mais également l'amitié et la maternité. Pendant « Poetry : How Does It Feel ??? », elle se lâche, descend au milieu de la fosse et y reste pendant 10 bonnes minutes. Bouleversant !

Chaque musicien se réserve un solo plus ou moins conséquent. Talentueux, ils relient parfaitement l'histoire de la musique noire, de l'afrobeat au R&B, en passant par le blues et le jazz.

Une prestation scénique unique où le flow captivant, limite mystique de cette rappeuse manifestement douée, prend toute sa dimension.

Pour les photos, c’est ici

Setlist : « Urgency », « (Love) Right Now - All About Love Version », « Joy - All About Love Version », « Sugar (Honeyicetea) - All About Love Version », « Run Away - All About Love Version », « Serena », « Somebody Mama », « Mr Brownskin - All About Love Version » (Instrumental), « Surrender (Masi's Joint) », « The Question », « Falling - All About Love Version », « Seraphim - All About Love Version », « Poetry : How Does It Feel ??? - All About Love Version », « Made It ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

Lone Assembly

All around me

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Lone Assembly nous vient de Genève, en Suisse. Son second single, "All Around Me", est sorti ce 5 mars 2024. Il figure sur l’Ep "That Never Happened" qui est paru ce 19 avril 2024.

Mélangeant les reflets romantiques et décadents de la new wave / synthpop des années 80 avec les ombres froides du post-punk lugubre, le quatuor nous propose une musique atmosphérique, vibrante et hypnotique, soutenue par des vocaux plaintifs et séduisants.

"All Around Me" est une chanson qui traite de la lutte contre les démons, la chute dans les ténèbres et la peur de l'amour.

Appuyés par des battements de drums réguliers et une ligne de basse brodée, les barytons émotionnels et profonds dégagent une sensation épique et mélancolique.

Et le tout est surmonté par des éclats de guitare, des touches de piano poignantes et résonnantes, et des tourbillons de gémissements étincelants, pour évoquer la tristesse et la douleur de la souffrance humaine.

Le clip consacré à "All Around" est à voir et écouter ici

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Francis Of Delirium

Lighthouse

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Francis of Delirium est un groupe de rock alternatif basé au Luxembourg et dirigé par la talentueuse chanteuse et guitariste Jana Bahrich, native de Vancouver, et du guitariste Chris Hewett, originaire de Seattle.

Son premier elpee, "Lighthouse", est paru ce 22 mars 2024, une œuvre captivante et dynamique qui explore des thèmes de croissance personnelle, de lutte intérieure et de transformation.

« Lighthouse » un album qui offre une expérience musicale immersive et émotionnelle.

Issu de cet opus, "Something’s Changed", chanson puissante et énergique, met en valeur la voix crue et émotive de Jana. Elle est en écoute

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Underlay

Sick Like A Kid (Ep)

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Underlay est une formation australienne, issue de Melbourne, très exactement.

Son nouvel Ep, "Sick Like A Kid », est un concentré d'énergie et de fureur punk-rock

Caractérisé par ses riffs agressifs et une batterie frénétique, le morceau "Haircut" (Lien d’écoute ici) en est l'un des temps forts.

Le chanteur délivre ses paroles avec une passion dévorante, surfant sur une mélodie percutante et entraînante.

Les guitares hurlent et rugissent, créant une ambiance électrique et survoltée.

"Haircut" est un hymne à la rébellion et à la décadence, porté par une énergie brute et une rage palpable.

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Svalblue

Blue (Ep)

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Svalblue est un quatuor originaire de Bangkok en Thailande

La formation a regroupé trois Eps en un seul, qu’elle a baptisé « Blue ». Il est sorti ce 27 mars 2024

Un mélange thaïlandais de shoegaze, de noise rock et de dream pop, en quelque sorte du thaigaze

« Wasted of time » extrait de « Blue » est disponible sous forme de clip ici

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Split System

Vol II

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Split System est une autre formation australienne issue de Melbourne son le premier single –un éponyme– était paru en 2022. So premier LP s’intitule tout simplement "Vol. I".

Split system propose un punk qui revient aux sources, un peu à la manière des Undertones (beaucoup) mais aussi de Chris Bailey (un peu).

Energique, son punk intègre de nombreux éléments de street punk et de hardcore punk.

Le son est brut, musclé et implacable, porté par la voix usée de Briggs, et alimenté par des riffs de guitare accrocheurs, une ligne de basse rugissantes et une batterie dynamique.

"The Drain" extrait de "Vol II" est disponible sous forme de clip ici

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Modecenter

Dreck (single)

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Modecenter est une formation autrichienne dont le second elpee, « Altes Glück », paraîtra ce 10 mai. Depuis sa naissance, le groupe a connu plusieurs changements de line up, mais le style musical continue de baigner dans un cocktail de post punk, de noisy et de post hardcore. Une expression sonore qui peut se révéler, tour à tour, percutante ou bouleversante.

« Dreck » (en écoute ), son second single extrait de cet opus est une petite viennoiserie. Il fait suite à « Endurance Eurodance » (clip ici), sorti ce 1er mars 2024.

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