Dans la famille Blutch, je demande le groupe, pas le dessinateur de BD. Dans la famille "Fra diavolo", je demande le nouvel album de Blutch, pas la sauce ou le bandit de grand chemin. A partir de ces homonymes il est possible de donner une définition de Blutch : groupe belge ne manquant pas de piquant, rampant dans la forêt, à l'affût, dessinant une musique sombre comme un sous-bois et pesante sur les tripes comme de la cuisine épicée. Trêve de plaisanterie ! Ce qui m'a d'emblée frappé sur le nouvel album de Blutch c'est son design. A ce sujet, (re)voir la pochette d'"Enjoy your flight" (je ne parle même pas des 2 précédents cds), réalisé consciencieux (NDR : c'est une certitude !), mais frappé du sceau 'paint shop' à plein nez. Et là, qu'ai-je entre les mains ? Une cover industrielle, dans la lignée des gros plans mécaniques de Dillinger Escape Plan, une typo soignée qui ne laisse plus planer de doute sur le style musical. Blutch vient de se créer une identité visuelle et je trouve qu'elle claque. Le doute n'est plus permis, le groupe se professionnalise sérieusement. D'ailleurs leur agenda est chargé : tournée européenne en compagnie de Bongzilla (excusez du peu) et je ne parle pas des précédentes; promo digne d'un Robert Charlebois, etc. Bref, premier bon point, rien qu'à l'œil. A l'oreille maintenant. Bon là, l'identité musicale est (re)connue depuis le début : Melvins, Neurosis, Buzz-oven... autrement dit, du lourd, du lent, de l'atmosphèèèèère quoi ! Ici également on perçoit bien l'effort fourni pour délivrer une musique "produite", travaillée. Le son est là, l'esprit de groupe aussi, le visuel, autrement dit. Ils sont donc prêts à franchir une étape supplémentaire dans la reconnaissance. Allez, on les encourage.