Si Bob Mould n’est plus à présenter pour bon nombre de quadragénaires, fans de rock indépendant depuis leur plus jeune âge, l’ex-guitariste de Hüsker Dü, groupe mythique de punk-hardcore, ne jouit pas d’une grand notoriété auprès du jeune public qui n’a pas été bercé par le rock des 80’s. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir publié des disques. Bob Mould n’a jamais cessé d’enregistrer ou de tourner, que ce soit en solo (NDR : il y a 25 ans que son premier album solo est sorti) ou au sein de Sugar, une formation qui n’a malheureusement sévi que de 92 à 95. « Beauty & ruin » constitue donc le onzième opus de l’Américain.
A nouveau, celui qui a influencé toute une génération de groupes et de musiciens (des Pixies à Nirvana) nous propose onze morceaux efficaces au cours desquels la guitare est bien mise en exergue. Tout comme sur son précédent elpee, Bob Mould a reçu le concours de Jason Narducy (basse) et Jon Wurster (drums). Bonne nouvelle, il a décidé de délaisser les sonorités électroniques, parsemées sur plusieurs de ses essais précédents, pour en revenir à la formule qui lui convient le mieux : le rock électrique.
Le New-yorkais nous réserve 13 pistes spontanées aux mélodies accrocheuses (« Hey Mr.Grey », « I Don’t Know You Anymore »). A 54 ans, il nous démontre qu’il n’a rien perdu de son énergie et que son instinct ‘punk’ est toujours intact ; à l’instar de « Little Glass Pill » ou « The War ». Mais, il nous rappelle aussi qu’il est aussi capable de pondre de jolies ‘ballades’ (« Forgiveness »).
Si le ton paraît enjoué et optimiste, Bob a consacré des lyrics existentiels à ce « Beauty & ruin ». Il a pris de temps de faire le point sur sa vie. En début de parcours, il abord des sujets comme ceux de la vieillesse et de la mort. Il analyse ensuite son existence ; et en bout de course, il pose une réflexion sur l’avenir et l’acceptation de soi. Tout ce cheminement est parfaitement illustré par l’image qui illustre la pochette. Elle superpose la photo actuelle de l’artiste et celle issue d’un dossier de presse datant de l’époque de Hüsker Dü.
Si après 25 ans de carrière solo, le guitariste se pose de nombreuses questions et dresse un bilan intermédiaire, le nôtre est sans appel et il est clairement positif !