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Les ruptures de Suuns...

Le 6ème elpee de SUUNS, "The Breaks", paraîtra ce 6 septembre 2024. Le trio canadien réunissant Ben Shemie, Joseph Yarmush et Liam O'Neill s'appuie plus que jamais sur ses instincts pop. Pourtant, pour la circonstance, la formation d’avant rock a exploité une…

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David Bowie

Blackstar

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Le dernier album de Bowie a fait couler beaucoup d’encre. Enfin façon de parler. D’ailleurs, il suffit d’aller voir sur les moteurs de recherche, pour se rendre compte du nombre de chroniques qui lui ont été consacrées. Bref, votre serviteur va essayer d’aborder ce texte sous son angle, le musical possible. En remettant l’œuvre dans son contexte, bien sûr.

Si ses lyrics sont tour à tour explicites (NDR : au cours de « Dollar days », il confesse : ‘je vais mourir’) ou alors symboliques, il servent d’indices à un véritable jeu de piste qui scanne de nombreux moments de son existence. Un peu comme un mourant, avant de s’éteindre, repasse le film de sa vie. La booklet est de couleur noire, et les paroles sont en surimpression brillantes, mais de la même teinte. Pas toujours facile de les décrypter. Le titre de l’opus se réfère à l’étoile noire. Pas celle de Dark Vador, quand même. Suivant la bible, Jésus a ressuscité « Lazarus ». Bowie espérait-il secrètement un miracle ? Une chose est sûre, il avait parfaitement programmé sa fin de vie. Publiant, par ailleurs, cet opus, deux jours avant son départ. Vers quelle constellation ?

L’œuvre ne baigne certainement pas dans la béatitude. C’est sûr ! Le climat est sombre, très sombre, mais l’expression sonore est riche, très riche, même. Le premier instrument dont a joué l’artiste était le saxophone. Et lors des sessions, il a notamment reçu le concours d’un saxophoniste de free jazz notoire, en l’occurrence Donny McCaslin, qui accentue l’aspect dramatique et tourmenté de la plupart morceaux. A l’instar du titre maître (NDR : près de 10’ quand même), piste dont la succession d’atmosphères, entretenues par la voix (parfois overdubbée ou vocodée) de Bowie, embaumées de chœurs, mais aussi déchirées par les drums, parsemées d’effets électro et même balayées par un filet de flûte, évoque l’univers de King Crimson. Celui qu’a illuminé Mel Collins de son sax. Pensez à « In the wake of Poseidon », « Islands » et « Lizard ». Un instrument toujours très présent sur « ‘Tis a pity she was a whore », un titre bien enlevé par des drums métronomiques. Qui se révèlent bien plus amples sur « Lazarus », un morceau aux nappes sonores gémissantes, sensation de douleur accentuée de nouveau par ces cuivres.

Plus surprenant et même carrément angoissant, bien que rythmé, « Sue (Or in a season of crime ») nous replonge dans la galaxie de la bande à Robert Fripp qui aurait percuté celle de Boards of Canada après avoir frôlé une comète drum & bass. Incantatoire (NDR : cette voix suppliante !), « Girls love me » baigne au sein d’une atmosphère plutôt mélancolique, mais paradoxalement réminiscente de Peter Gabriel, circa « Us ». Même la voix et les arrangements rappellent l’œuvre la plus amère de l’Archange. Et si les deux derniers morceaux de l’elpee se révèlent davantage pop, ils ne sont pas pour autant plus allègres. « I can’t give » est hanté par un saxophone plus nightclubbien. Tout comme « I can’t give everything away » ; mais sur cette plage finale, la voix de Bowie se contente de crooner.

Un fameux testament, dont il faudra des années (lumières ?) avant d’en connaître tous les secrets… C’était certainement sa dernière volonté ! Coproduit par le fidèle Tony Visconti, et pas vraiment facile d’accès, « » est un album 5 étoiles, mais de couleur noire !

 

David Bowie

The Next Day

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Plusieurs écoutes sont nécessaires pour bien cerner le nouvel opus de Bowie. Vous avez certainement déjà eu le loisir d’entendre le single « Where are you now », sur l’une ou l’autre station radiophonique. Une compo mélancolique, dont les textes évoquent le séjour de Bowie et d’Iggy Pop à Berlin, en pleine cure de désintoxication. Un des deux slows de l’opus également. L’autre, empreint de lyrisme et intitulé « You feel so lonely you could die », est enrobé d’orchestrations, de chœurs et tout le St Tremblement. Mais le nouvel opus de Bowie marque surtout un retour à l’électricité. Pas comme chez Thin White Duke, mais la plupart des plages y sont généreusement alimentées. Depuis le morceau qui ouvre la plaque et titre maître, une piste aride, énergique, hymnique, caractérisée par ses interventions de gratte abrasives et les inflexions déclamatoires de Bowie, au final « I’ll take you there », vivifié par ses riffs bien sentis, en passant par le funk blanc lancinant « Dirty boys » et le plus métallique « (You will) set the world on fire » (NDR : référence au titre phare du « Heartbreak Hotel » de Presley ?) Le long playing recèle quelques pistes plus complexes. A l’instar d’« If you can see me », titre sous haute tension, évoluant quelque part entre drum’n’bass, prog et jazz rock, soit dans la lignée de « Earthling », l’instrumental bruitiste (« Berlin » ?) « Plan » et surtout le sombre et mystérieux « Heat », plutôt proche d’un David Sylvian, les interventions de basse mélodique lorgnant curieusement vers Mick Karn. Moins difficiles mais toujours élaborées voire syncopées (« Boss of me », dont le recours au saxophone baryton semble sous Morphine), les compos reposent sur ces fameux contrastes si spécifiques à l’artiste, entre refrains et couplets. Même les titres les plus pop. Soit le ‘beatlenesque « I’d rather be high », le plus glamour (Ziggy Stardust ?) mais un peu trop britrock « Valentine’s day ». Ou baignent dans le swing. Comme « Dancing out in space », dont les vocaux évoquent immédiatement « Golden year ». Et puis l’entraînant « The stars (are out tonight) », mais sous une forme plus subtile. Sans oublier « How does the grass grow ? » et ses ‘Ya ya ya ya’ calqués sur « Apache » des Shadows. Mon coup de cœur ? Il ira à « Love is lost », une plage hymnique, imprimée sur un tempo new wave, soulignée de chœurs emphatiques et colorée par des claviers vintage, fluides, rognés, digne d’un des deux premiers elpees de Simple Minds. Ben j’allais oublier l’essentiel, la voix de Bowie. Pas de souci, elle a conservé toute son amplitude.

Alors un bon album ? Oui, assurément. Pas le meilleur de l’artiste, mais largement supérieur à ses dernières productions. 

Et pour que votre info soit complète, sachez que c’est le fidèle collaborateur, Tony Visconti, qui s’est chargé de la mise en forme. 

 

David Bowie

Black tie / White noise

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Après avoir commis "Scary Monsters", Bowie s'est mis à pédaler dans la choucroute. Pendant une bonne dizaine d'années. Une période au cours de laquelle il a succombé à la déviance lucrative post " Let's Dance ", essuyé plusieurs flops cinématographiques et vécu une expérience aussi ha(sa)rdeuse que stérile au sein de Tin Machine. Bref, en 1993, David commence à digérer toutes ses illusions, et décide de reprendre son bâton de pèlerin. En gravant " Black tie / White noise ", un opus aussi raffiné qu'inspiré. Raffiné, à cause de la production magique de Nile Rodgers (Chic). Inspiré parce que les différentes nuances musicales engagées (house, jazz, rock, pop, soul et techno) se fondent délicieusement en un même coloris sonore riche et somptueux. Tellement riche que trois des meilleures compositions sont instrumentales. David au saxophone et Lester (Bowie) à la trompette rivalisant alors d'éloquence pour nous précipiter dans le monde fiévreux de l'acid-free-jazz. " The wedding song ", summum de l'œuvre a d'ailleurs subi un traitement identique. Mais il a été épicé par la voix volontairement sous-exposée de Bowie, de manière à donner davantage de profondeur à l'interprétation. Et le reste du CD ne manque pas d'étoffe, impliquant une cover très romantique de Morrissey (" I know it's gonna happen "), une autre plus classique du Cream (" I feel free "), et puis de solides compositions parfumées tantôt d'exotisme (Japan ?), de synthétisme ou d'électricité (" Station to station " ?) ; une électricité alternative, puisque partagée entre la râpe de Reeves Gabrels (Tin Machine) et de feu Mick Ronson (Mott The Hoople, Spiders of Mars). Le tout saupoudré, la plupart du temps, de cuivres tantôt rutilants, tantôt feutrés… Une œuvre qui nous réconciliait, enfin, avec l'artiste… Habillée d'un très joli packaging, cette réédition reproduit l'intégralité de l'œuvre originale, mais révèle également des raretés, des remixes et quelques inédits. En outre en bonus CD, un DVD épingle 3 vidéo-clips et un documentaire enrichi d'interviews consacrées à l'artiste.

David Bowie

Reality

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Apparemment, Bowie est en pleine phase de revivalisme. On avait déjà pu le constater lors de la sortie de " Heathen ", l'an dernier. Et il remet le couvert sur son nouvel opus, " Reality ". Coïncidence, mais Tony Visconti, le producteur de la plupart de ses albums commis au cours des 70's est encore aux manettes. Et puis, le légendaire Earl Slick est revenu, comme par enchantement, reprendre sa place de guitariste. Maintenant, on ne peut pas dire que le revivalisme pratiqué par Bowie soit dérangeant. Au contraire. Parce qu'il renoue avec un passé prestigieux qui lui avait valu de graver des elpees comme " Diamond dogs ", " Heroes " ou encore " Station to station ". " Looking for ware " épousant même le profil de " China girl ". Et on n'est pas au bout de nos surprises. Tout d'abord lorsqu'il emprunte le légendaire tempo tribal de Neil Young pour exécuter le 'crazyhorsien' " Fall dogs bombs the moon ". Ensuite, chez " Try some, buy some ", une compo signée George Harrison, partagée entre orchestrations 'philspectoriennes' et élucubrations réminiscentes de " Magical Mystery Tour ". Il nous réserve même une ballade intemporelle, dans un style qui n'a jamais été aussi proche de Peter Hammill : " The loneliest guy ". Une compo déchirée entre piano sonore et électricité vaguement psyché. Et à travers l'adaptation de " Pablo Picasso " de Jonathan Richman, il rend un hommage aux premières heures du punk. Tout au long de cet opus, on a cependant l'impression que l'électricité est contenue. Ne se libérant que sur le titre maître, une plage hantée par le spectre des Stooges. L'opus s'achève par une complainte jazzyfiante : " Buy me the disco king ". Un fragment que Nina Simone aurait pu interpréter dans une cave de New York, au cours des 50's. Après avoir incarné Ziggy Stardust, Thin White Rope et Aladin Sane, Bowie a décidé de ne plus être que Bowie. A 56 ans, il était temps de retrouver sa propre personnalité…

 

David Bowie

Best of Bowie

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Les compiles consacrées à David Bowie se succèdent à une cadence vertigineuse. A un tel point que parfois on ne sait plus où donner du portefeuille. Surtout les inconditionnels de Mr Jones ! Ce double CD s'adresse cependant à un public beaucoup plus large, puisqu'il propose 39 des plus grands hits de l'artiste. Depuis " Space Oditty " à " Absolute beginners ", en passant par " The man who sold the world ", " Ziggy stardust ", " The Jean Genie ", " Rebel rebel ", " Young americans ", " Heroes ", " Ashes to ashes ", " China girl ", " Golden years " et l'inévitable " Let's dance ". L'opus recèle même trois fragments qu'il avait commis en compagnie d'autres artistes : " Under pressure " avec The Queen, " This is not Amercia ", flanqué du Pat Metheny group et " Dancing in the street, qu'il partageait avec Mick Jagger. Vous savez tout. Maintenant, vous savez ce qu'il vous reste à faire…

David Bowie

Heathen

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Pour enregistrer son 25ème album studio, Bowie a fait de nouveau appel à Tony Visconti, le producteur de la plupart de ses albums commis au cours des 70's (NDR: " Low ", " Heroes "), avec lequel il n'avait plus collaboré depuis 20 ans. Et cela s'entend tout au long de l'opus. Notamment au niveau des arrangements qui mettent bien en valeur la voix envoûtante et majestueuse de Bowie. Il a également reçu le concours de quelques grosses pointures. Entre autres Matt Chamberlain, Lisa Germano, David Clayton et bien sûr Tony Levin, son inséparable bassiste. Pete Towshend du Who, aussi. Sur le mid tempo "Slow burn". Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters), également. Lors de la reprise particulièrement réussie d' "I've been waiting for you" de Neil Young. Le disque recèle également deux autres reprises. " Cactus " des Pixies " et " I took a trip on a gemini spaceship " de Legendary Stardust Cowboy. Quelque part entre pop, rock et électro, " Heathen " revisite le passé le plus glorieux de l'artiste. A l'instar du 'ziggyesque' " Slip away ", du titre maître ténébreux, presque new wave, qui aurait pu relever du répertoire de Gary Newman (NDR : oui je sais, Newman a été influencé par Bowie !), du mélodramatique " I would be your slave " ou encore de la prière électrique " A better future ". Ce qui ne l'empêche pas d'opérer de nouvelles expérimentations. Il mêle ainsi instrumentation acoustique, insolite (stylophone, theremin), à cordes (Scorchio quartet) et synthés organiques, avec un réel bonheur. Bien malgré lui, Bowie est également redevenu visionnaire. Mais dans le domaine des lyrics. Ses textes introspectifs et prophétiques reflètent ainsi son état d'esprit face à la menace du terrorisme. C'est tout à fait évident sur " Sunday ", " Afraid " et " Slow burn ". Bowie vit depuis quelques années à New York. Et les paroles de ses chansons ont été écrites, bien avant le 11 septembre. Mais il est vrai qu'en tant que citoyen britannique, il était bien conscient de la menace d'un acte terroriste. A contrario du peuple américain, qui imaginait être à l'abri de ce type de cataclysme… Une édition limitée de l'œuvre propose un second CD sur lequel figure un remix de " Sunday " opéré par Moby, un autre (" A better time ") exécuté par Air, une version alternative de " Panic in Detroit " datant de 1979, et " Conversation piece ", un fragment qui aurait dû figurer sur " Toy ", elpee qui est toujours demeuré à l'état de projet…

 

David Bowie

All Saints : Collected instrumentals 1977-1999

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La face électronique de Bowie remonte à 1977. Après une cure de désintoxication, il part vivre quelque temps à Berlin. C'est à cette époque qu'il commence à enregistrer sa trilogie " Low "/" Heroes "/ "Lodger ", considérée comme une œuvre majeure de l'artiste ; une oeuvre qui va jeter les bases d'une nouvelle approche musicale et bouleverser les structures traditionnelles du rock. " Low " en compagnie de Brian Eno. " Heroes " flanqué du guitariste de King Crimson, Robert Fripp. Une chose est sûre, avant d'entamer ces enregistrements, il est tombé sous le charme du krautrock, et en particulier de Krafwerk. Sur les deux premiers elpees de cette trilogie, il développe des climats synthétiques, atmosphériques, industriels ou ambient qui auront une influence considérable sur la new wave dépressive de la fin des 70's et du début des 80's. Mais également sur toute la musique électronique qui suivra, y compris contemporaine, telle que la trip hop. Neuf titres sont extraits des deux disques en question. Deux de la bande sonore de l'émission TV " Buddha of Suburbia ". Un de " …hours ", commis en 1999 ; ainsi qu'une excursion symphonique entreprise en compagnie de Philip Glass, pour l'adaptation de " Low Symphony ". Sans oublier trois raretés (" All Saints ", " Abdulmajid " et " Crystal Japan "). Pas d'extraits de " Lodger ". Normal, " All Saints : collected instumentals 1977-1999" ne réunit des que des titres instrumentaux…

 

David Bowie

At the Beeb

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Triple CD compilateur, " At the Beeb " réunit d'abord une double plaque consacrée à des sessions d'enregistrement radiophoniques, réalisée pour la BBC entre 68 et 72; et en édition limitée, un disque comprenant la plupart de ses succès, interprétés "live" au BBC Theatre de Londres, le 27 juin 2000. Si ce second volet est plutôt sympa, par la présence de titres tels que " Ashes to ashes ", " This is not Amercia ", " Absolute beginners ", " Man who sold the world ", " Let's dance " et quelques autres, l'intérêt de ce box dépend surtout du premier volet qui aligne la bagatelle de 37 fragments ! Remasterisés pour la circonstance, ils ont le bon goût de respecter une chronologie tout en témoignant de l'évolution, ma foi, spectaculaire de cet artiste, au cours de cette période assez brève. Période au cours de laquelle il a joué avec des gens comme John Mc Laughlin, Rick Wakeman, et puis surtout le guitariste Mick Ronson. Une rencontre qui sera aussi marquante pour Bowie que celle du producteur Tony Visconti. Sous la houlette duquel, il a travaillé, à cette époque. Tour à tour troubadour, à l'instar d'un Donovan, glamoureux pour ne pas dire bolanesque, punk avant l'heure (" Changes ") et décadent (" Ziggy Stardust "), David Robert Jones méritait vraiment sa réputation de visionnaire du rock. Indispensable !

 

David Bowie

Hours

Comme d’habitude, le nouvel album de Bowie va susciter la controverse. Et pourtant, cet « Hours » constitue déjà son 23ème exercice solo. Ecrit en compagnie de Gabrel Reeves, collaborateur de longue date, il peut se découper en deux volets. Un premier plus contemplatif, presque mélancolique et rêveur, à l’instar du single « Thurday’s child », qui aurait pu figurer dans le répertoire des Tindersticks. D’ailleurs, après avoir écouté les cinq premiers fragments, on est plongé dans une sorte de morosité ambiante. Un peu comme si Bowie avait essayé de nous anesthésier, par le ton de ses chansons. Une forme de stratagème qui lui permet alors de nous entraîner dans un univers plus expérimental. Mais sans artifice industriel grinçant ou sample envahissant. Juste de simples arrangements, même si parfois, ils font appel à la technologie moderne. En obéissant à une seule constante, la préservation d’un sens mélodique, qui lui est propre. Virage donc, à 180°, dès le REMesque « What’s really happening », avant qu’il n’embraie sur le métallique « The pretty things are going to hell », puis de revisiter les seventies avec l’esprit cold wave, sur le déroutant « New angels of promise ». Et là, on retrouve le véritable Bowie. Sa créativité, son talent, son audace, et son image de précurseur…

 

David Bowie

Outside

Victime d'un trou de mémoire de plus de dix ans, Bowie semble avoir retrouvé ses esprits depuis 1993. Concocté sous la houlette de Nile Rodgers, "Black tie, white noise" le réconciliait enfin avec son public de la première heure. Une œuvre qui n'a pourtant pas récolté le succès escompté, mais qui avait au moins le mérite de poser les jalons de sa réhabilitation. En publiant "Outside", il vient définitivement de reprendre sa marche vers le futur. Un peu comme si la dernière décennie n'avait existé que dans un mauvais rêve. Une œuvre ambitieuse, difficile, conceptuelle, abordée avec le même esprit que l'indispensable trilogie berlinoise "Low", "Heroes" et "Lodger". Normal, me rétorquerez-vous, puisque Brian Eno est à nouveau dans le coup. Et le mage de l'ambient a pris une part prépondérante dans la mise en forme d'"Outside", premier volet d'un conte d'épouvante, d'anticipation, qui met en scène des personnages détraqués et morbides. Une projection poussée à l'extrême de l'avenir de notre civilisation, tant du point de vue social qu'artistique. Musicalement, si vous ne connaissez Bowie qu'à travers sa période post "Let's dance", vous risquez fort de tomber des nues. La pop n'a plus voix au chapitre que pour tramer la ligne mélodique du vocal de Bowie. Un vocal à la dextérité vertigineuse mis au service de 14 tableaux différents alignés dans sa galerie sonore. Septante-cinq minutes possédées par la fusion glauque du funk, du rock, de la techno, de la jungle, du jazz, du rock, du glam, de l'avant-garde et de l'ambient. Une ambient exacerbée par les interventions spectrales du piano de Brian Eno, intensifiant à l'extrême les sentiments de tension, de frayeur, d'angoisse et de passion. Probablement un album de la décennie!