Sérieux candidat au titre de champion dans la catégorie ‘groupes de stade’, les Delays ont frappé un grand coup, au cours du mois d’octobre 2008, en sortant cet « Everything’s the rush ». Véritable stars en Angleterre, tous leurs singles se sont classés dans le top 40, depuis 2003. Et pourtant, ils sont pratiquement passés inaperçus sur le Vieux Continent. Ce qui explique peut-être pourquoi, le combo a quitté leur maison de disques Rough Trade, pour signer chez le major Fiction. A moins que leur musique ne correspondait plus à l’esprit du label de Geoff Travis…
Une vingtaine de jours ont suffi au combo pour enregistrer ce nouvel elpee. Les sessions se sont déroulées en Espagne. Et selon les déclarations du groupe, en gardant à l’esprit une volonté de renouveau musical. Le climat de vacances a probablement influencé le ton résolument positif de l’album. De là à parler de bande-son idéale pour un bus d’anglais en partance pour Marbella… Néanmoins, le disque recèle une majorité de titres efficaces, dont la plupart sont susceptibles de se traduire en hits. « Hooray » et « Love made invisible » en tête de liste. Dans la tête des Delays, trop n’est pas nécessairement synonyme de mauvais goût… Riffs imparables, refrains bien souvent pompiers, ‘oohooh’ et ‘aahaah’ omniprésents, usage de cordes systématique et mélodies puissantes, rien n’est oublié. Même les remix électro n’ont pas été négligés en fin de parcours…
Mais y aurait-il pour autant du mal à se faire plaisir de temps en temps ? Peut-on leur reprocher de composer de la musique destinée à plaire au public festivalier ? Nous sommes d’ailleurs bien en présence d’un futur groupe taillé pour Werchter ! Il vous suffit de passer au-delà du manque de personnalité de l’ensemble. Si ces Britons reconnaissent pour influences majeures les La’s et Manic Street Preachers, leur musique navigue en permanence quelque part entre Oasis, Starsailor, Kaiser Chiefs, Placebo, Starsailor et même The Verve.
Une bonne journée sans souci vous aidera à surmonter et pourquoi pas à apprécier ce gâteau indigeste… Si The Music, élu pire groupe anglais des années 2000, n’est jamais loin, le gang des frères Greg et Aaron Gilbert s’en tire heureusement nettement mieux. A consommer néanmoins avec les précautions d’usage…