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Grandaddy

Last Place

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Onze années déjà que Grandaddy avait mis la clef sous le paillasson ; et ce après avoir publié son chef-d’œuvre, « The Sophtware slump ». Depuis, les musicos ont poursuivi leur parcours, chacun de leur côté, Jason Lytle, le chanteur et leader publiant deux elpees en solo : « Yours truly, the computer » en 2009 et « Dpt. Of Disappearance » en 2012. Dans un style, fort proche de ce qu’il proposait auparavant en compagnie du groupe, il faut le souligner. En 2015, la formation a donc décidé de reprendre le cours de l’aventure. Et « Last place » constitue » son premier opus, depuis ce come-back.

Première constatation, Grandaddy n’a rien perdu de la fragilité de son sens mélodique, un sens mélodique entretenu par des harmonies vocales veloutées et des synhtés vintage. Mélancoliques, romantiques, les compos sont le plus souvent imprimées sur un mid tempo. Et puis, on y retrouve un thème de prédilection si souvent exploré, comme le combat entre la nature et la technologie. Autre constante, la musique affiche toujours cet aspect à la fois troublant et rassurant.

C’est le single « Way we won’t » qui ouvre la plaque. Un morceau qui aurait pu figurer au répertoire de Matt Sharp (Weezer, Rentals). En fait, les premières compos de cet LP reprennent les choses là où le combo les avait laissées. Puis, dès « The boat is in the barn », le ton commence à changer. Il y a ce recours au mellotron. Ces riffs spasmodiques qui ouvrent la plage. Et puis le spectre des Travelling Willburys qui se met à planer. Pas tellement étonnant, car Jeff Lynne (ELO) a toujours été une référence pour Jason. « Check ijinn » est un titre plus rock, plus enlevé. Mais c’est en fin de parcours que le long playing devient le plus intéressant. Tout au long de trois autres pistes imprimées sur cet inévitable mid tempo. Ballade majestueuse, romantique, « This is the part » est coloré d’arrangements symphoniques rappelant les Moody Blues. Des arrangements qui se prolongent sur « Jed the 4th », nonobstant des bruitages électroniques qui s’invitent en milieu de parcours. Mais le sommet de l’opus est atteint par le majestueux « A lost machine ». Guidée par les accords d’un piano, cette piste s’enrichit progressivement de bruitages psychédéliques, d’orchestrations symphoniques, dans l’esprit d’un Mercury Rev au sommet de son art. A cet instant, le falsetto de Jason n’a jamais été aussi proche de celui de Jonathan Donahue. L’elpee s’achève par « Songbird son », un titre plus dépouillé, acoustique, malgré quelques légers effets cosmiques. Un retour réussi !

 

Grandaddy

Just like the Fambly Cat

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Après avoir commis cinq albums en quatorze années d’existence, Grandaddy a donc décidé de splitter. Ou plus exactement Jason Lytle a mis un terme à l’existence du groupe. Ce qui peut aisément se comprendre, quand on sait que pour enregistrer ce « Just like the Fambly Cat », il a pratiquement tout fait seul. Dans son studio maison. Un collaborateur de marque quand même : l’ingénieur du son Dave Trumfio ! A contrario des trois premiers elpees qui traitaient de sa relation amour/haine avec la technologie moderne ou de ses observations rurales /urbaines de la vie, cet ultime essai est beaucoup plus personnel. A la limite autobiographique. Dès les premier instants du disque, une voix d’enfant demande : ‘Qu’est-il arrivé à la Fambly Cat ?’ Traduisez : ‘Qu’est-il arrivé à Grandaddy ?’ Et la suite est partagée entre chansons empreintes de nostalgie, de réflexion existentielle et de résignation même. Des chansons qui réalisent la parfaite synthèse entre « Under the Western freeway », « The sophtware slump » et « The Broken Down Comforter Collection » (NDR : ne me demandez pas pourquoi je n’inclus pas « Complex Party Come Along Theories », il est devenu une pièce de collection). On a droit en fin d’opus à deux titres en forme d’épilogue. Tout d’abord le psychédélique « Disconnecty » et puis le space rock déchirant « This is how it always starts ». Mais après avoir tourné définitivement une page de sa vie, il nous adresse un dernier au revoir déchirant (NDR : n’auriez-vous pas un mouchoir ?), en remettant une couche lors du morceau caché « Shangri La », compo au lyrisme meurtri qu’il chante accompagné d’une voix féminine scandant ‘I’ll never return’. Tout au long de cet album l’électronique et le basique font à nouveau bon ménage. La chanson peut être contagieuse (« Elevate myself »), féroce et torturée (« Jeez louise »), visionnaire et mélancolique (« Summer… it’s gone »), lancinante et brumeuse (« The animal world »), punkysante et sauvage (« 50% »), mystérieuse (l’instrumental « Skateboarding saves me twice ») ou encore capricieuse et sardonique (« Campbershell dreams ») : le sens mélodique est toujours intact. En outre, le falsetto délicieux de Jason fédère ce mélange de styles, de formes et de modes. Le livre de Grandaddy vient de se refermer ; mais Lytle a déjà derrière sa tête de nouveaux projets. Seul l’avenir nous apprendra s’il a pris la bonne décision…

Grandaddy

Excerpts from the diary of Todd Zilla

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En attendant la sortie d’un nouvel album dont la date de parution est prévue pour 2006 et qui devrait s’intituler “Just like the fambly cat”, Grandaddy nous propose ce mini album découpé en sept fragments. Si trois d’entre eux passent plus ou moins la rampe - l’énergique « Pull the curtains », « Florida » (une compo versatile déchirée entre climats graciles, ensoleillés, et délire ‘pixiesque’), ainsi que « At my post », six minutes au cours desquelles variations de tempo, harmonies vocales angéliques, synthés kitsch et électricité brumeuse semblent faire bon ménage -, le reste de l’opus manque singulièrement de consistance. « Cinderland » semble ainsi procéder d’une chute de bande de « Sophtware slump ». Minimaliste, « F**k the valley fudge » est réduit à la voix de Jason Lytle et à son piano. Chanson acoustique et dépouillée « Goodbye ? » semble se complaire dans un univers nonchalant et plaintif. Enfin, « A valley son (sparing) » aurait pu servir de bande sonore à la « Boum ». Pas de quoi pavoiser et surtout une bonne raison de craindre le pire pour la suite des événements…

Grandaddy

Sumday

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A l'issue de la première écoute du nouvel album de Grandaddy, j'étais quelque peu perplexe, ayant l'impression de retrouver une structure mélodique fort proche du précédent elpee, fruit d'un mélange d'électro-acoustique et de guitares saturées de power pop. Ou si vous préférez, j'éprouvais la sensation que toutes les chansons de ce nouvel opus étaient issues des mêmes sessions d'enregistrement que " The Sophtware slump ". Ce qui peut paraître paradoxal, lorsqu'on sait que je suis toujours sous le charme de cet elpee. Mais très compréhensible, lorsqu'on connaît le potentiel créatif d'un groupe comme Grandaddy. Au fil du temps, et des réécoutes, j'ai commencé à mieux en cerner les reliefs et les différences. D'abord les lyrics sont toujours aussi brillants, torturés et ironiques. Puis, les deux derniers fragments, " The warming sum " et " The final push the sun " sont tout bonnement remarquables. Somptueux, le premier bénéficie d'arrangements symphoniques ; berceuse épique, le second allie à la perfection mélodie luxuriante et rythmes tourbillonnants. Et ces apothéoses changent la donne. D'autant plus que l'opus concède également deux titres plus électriques, presque crazyhorsiens (" Now it's on " et " Lost on yet merry way "), une valse soulignée de chœurs angéliques (" Saddest vacant lot in all the world ") et un récréatif " Stray dog and the chocolat shake " imprimé sur un tempo new wave. De quoi donner davantage de relief et de diversité à l'ensemble, ma foi, finalement fort brillant…

 

Grandaddy

The sophtware slump

Nonobstant une image tranquille et confortable, Grandaddy adore poser un regard critique sur l'évolution de notre monde contemporain. Tout au long de cet opus, il met ainsi en garde ceux qui accordent une confiance aveugle à la machine. Parce qu'à leurs yeux, ce qui est indispensable aujourd'hui ne le sera peut-être plus nécessairement demain. La machine doit rester au service de l'homme et non pas l'inverse. Une thématique balancée à travers un écran de computer, vision d'un endroit où les rêves du siècle dernier sont venus mourir.

Riche en métaphores, "The sophtware slump" épanche dix titres dont les mélodies fragiles glissent sur des brises digitales malicieuses. Dix chansons dont la richesse des arrangements et la sophistication des orchestrations nous rappellent, quelque part, Electric Light Orchestra et même Robert Wyatt. D'une surf countryfiée, contaminée par les Pixies, Weezer, Cake et Pavement, Grandaddy est passé à une musique toute en atmosphère, dont la fragilité extrême est destinée à véhiculer des émotions. Des émotions intensifiées par la voix de Jason Lytle dont le timbre douloureux, gémissant, navigue à la croisée des chemins de Neil Young, de Wayne Coyne (Flaming Lips) et de Tim Wheeler (Ash). On comprend mieux, cependant, l'évolution de la musique du combo, lorsqu'on sait que leur line up est passé d'un trio à un quintette. Et si l'empreinte du nouveau guitariste est moins palpable, puisqu'il se produisait déjà avec le groupe sur scène, celle du claviériste est davantage conséquente. Un superbe album!