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La Flemme émerge comme un tourbillon coloré dans le paysage musical français, entraînant son public dans un univers où convergent des sonorités pop garage, des textures psychédéliques et une indéniable énergie nerveuse. Originaire de Marseille, ce groupe de…

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Isobel Campbell & Mark Lanegan

Sunday At Devil Dirt

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Deuxième volet de la collaboration entre Isobel Campbell (Belle & Sebastien) et Mark Lanegan (Screaming Trees), ce disque fait suite au déjà culte « Ballad of the Broken Seas ». Il s’agit d’une collection de ballades vénéneuses, suant tant l’amour que la mort. Intenses et raffinées, ces morceaux convainquent toutefois sensiblement moins que ceux du précédent elpee.

Les chansons, portées par deux voix toujours magnifiques, possèdent à la fois l’élégance des collaborations entre Lee Hazelwood et Nancy Sinatra et la fièvre jouissive des brûlots du grand Tom Waits. Mais là où ce dernier se déchaîne, tousse et crache ses mots comme si sa vie en dépendait, embrase ses compositions de sons poisseux, d’arrangements délirants, ici, tant la production que l’interprétation paraissent trop polies. Il manque souvent l’accroche, l’accident qui fait adopter définitivement une chanson.

Hormis cette remarque, quelques perles définitives jalonnent cet album. La première piste, « Seafaring Song » prend aux tripes, complainte crépusculaire, noire comme le charbon. Une petite merveille qui convoque l’esprit de Johnny Cash et rappelle un David Pajo au mieux de sa forme. « Black Burner » et ses chœurs d’âmes tourmentées fait également mouche tandis que « The Flame That Burns » apporte un groove bienvenu pour relancer le disque à mi- parcours. Mais la véritable pépite de ce disque ne se dévoile qu’au terme du voyage : « Trouble ». Elle laisse filtrer le soleil et prend tant la gorge que les tripes. Cette chanson mérite à elle seule l’achat de l’album : la voix fluette d’Isobel Campbell, par ailleurs auteur de l’intégralité des chansons, d’une fragilité déconcertante, s’accorde ici plus que jamais à celle, rocailleuse et ample, de Mark Lanegan. 

 

Isobel Campbell

Milk white sheets

Écrit par

On ne présente plus Isobel Campbell... Ex membre fondatrice de "Belle & Sebastian", la sympathique petite demoiselle nous avait offert, il y a six mois, un album convaincant en duo avec le ténébreux Mark Lanegan (ex Screaming Trees et membre honoraire des Queens of the Stone Age). Mais là où "Ballad of the broken sea" s’aventurait dans les méandres d’une Amérique profonde et inquiétante, "Milkwhite Sheets", son nouvel opus, aurait plutôt tendance à nous emmener faire un tour du côté de la Forêt de Brocéliande… Une forêt certes moins poussiéreuse et suffocante que le désert où Miss Campbell nous avait laissés lors de notre dernière rencontre...

Mais si elle a troqué les bottes et chapeau contre une grande robe blanche et une couronne de gui, Isobel n’en reste pas moins dérangeante. La musique folk minimaliste qu’elle propose tout au long de ce disque est, en effet, claustrophobe et oppressante ; comme si la faune de cette futaie hostile n’attendait que le signal de la belle pour se repaître du pauvre auditeur égaré. Paradoxalement, ce sont les instrumentaux, richement orchestrés ("James", "Milkwhite Sheets", "Over the wheat and the barley"), qui offriront le plus d’espace et d’oxygène au pauvre hère perdu tant la voix de la dame des lieux se révèle envoûtante et vénéneuse... Telle une sirène arachnéenne, Isobel Campbell attirera dans sa toile quiconque se laissera tromper par son air faussement angélique. Et, une fois la proie ferrée, Dieu seul sait ce qui arrivera... L'écoute de titres tels que "O love is teasin’" ou "Loving Hannah" peut s'avérer terriblement dangereuse. On vous aura prévenu !

 

Isobel Campbell & Mark Lanegan

Ballad of the Broken Seas

Avec sa blondeur si troublante, ses yeux ronds qui demandent l’aumône romantique, son sourire à tomber et ses formes accueillantes, Isobel Campbell incarnait l’élément séducteur de Belle & Sebastian. Partie du groupe en 2002, on attendait d’elle qu’elle nous surprenne, en solo (« Amorino », en 2003) ou pas. La voici de retour en compagnie de Mark Lanegan, le countryman à la gueule de truand, le rescapé post-grunge qui chasse les étoiles la nuit, tel un Robert Mitchum de l’americana. Ils se sont rencontrés à Glasgow, lors d’un concert des QOTSA. Et l’alchimie n’aura pas attendu que les bières s’éclusent pour pétiller dans leur regard fiévreux : après quelques œillades le couple s’enlace autour de ses cordes vocales, batifolant comme un couple à la Sinatra-Hazlewood. Elle chanterait les chœurs, lui le reste, de sa voix caverneuse. Ou vice-versa, et c’est ça qui est beau. On pourrait réduire cette collaboration aux duos carte postale admis par la critique (Nancy & Lee, Johnny & June, Nick & Kylie, mais aussi Bonnie & Clyde et la Belle et la Bête, etc.), mais ce serait oublier les chansons, et il n’y a que ça qui compte. Evidemment, c’est joli et parfois angoissant : on dirait la BO exemplaire d’un western crépusculaire. Au final on retiendra surtout quelques titres parfaits (« Black Mountain », « The False Husband ») pour convoler en justes noces, à Las Vegas ou dans la Death Valley. On ignore si à la fin il l’étrangle et la jette dans le canal, mais en tout cas ça donne la chair de poule. Savourez cet amour dangereux, car qui dit souf(f)re dit stupre, dans le meilleur des cas.