1968. La société occidentale n’est pas la seule à sentir souffler un vent de jeunesse et de fraîcheur balayant les principes d’une autre époque. En effet, durant cette année, de l’autre côté de l’Atlantique, en Argentine tout particulièrement, Pajarito Zanguri décide de former, en compagnie de quatre de ses amis, un groupe musical. La formation a l’intention de changer le monde. A sa manière. En manifestant son désenchantement à l’égard de la classe dirigeante. A travers ses chansons. Un moment de sa vie au cours duquel Pajarito Zanguri avait l’impression que le monde lui appartenait. Il se sentait libre dans une société argentine en pleine instabilité économique et politique. Les paroles (NDR : les lyrics sont interprétés en espagnol) retranscrivent d’ailleurs parfaitement ce contexte si particulier. Le label Munster réédite aujourd’hui le premier et unique album de ce jeune combo, issu de Buenos Aires, un disque enrichi d’une dizaine de bonus tracks.
D’un point de vue musical, le rock de la Barra de Chocolate ressemble comme deux gouttes d’eau à celui des ensembles de rock yankee qui ont sévi à fin des années 60 ; c’est-à-dire qui pratiquent un mélange de rock et de psychédélisme. Stridentes, les guitares ne lésinent pas sur les solos. L’orgue est omniprésent. La basse caoutchouteuse. Enfin, le chanteur possède un timbre nasillard et pas trop rigoureux. Le groupe argentin a peut-être marqué le rock dans son pays ; mais il faut admettre que La Barra de Chocolate n’a pas inventé la poudre. D’abord, au fil des morceaux, la voix de Pajarito Zanguri devient tout bonnement insupportable. Quand aux compos, elles semblent toutes issues du même moule, et finissent par indisposer. Dans ces conditions, il est préférable de se tourner vers le chocolat belge. C’est toujours le meilleur au monde (NDLR : sans chauvinisme excessif…)