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Brazen tient la distance…

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Miam Monster Miam

Femme Plastique

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Sur la scène rock belge, Benjamin Schoos est un véritable électron libre. Le Sérésien cumule en effet les casquettes de chanteur, auteur, compositeur, producteur, illustrateur et chroniqueur, selon ses humeurs ! S’éparpillerait-il en chemin ? Entre Phantom flanqué de Lio, le concours de l’Eurovision auquel il a participé en compagnie de Patrick Ouchène et ses chroniques pour le jeu du dictionnaire, allait-il trouver suffisamment d’inspiration pour son nouveau projet solo ; le premier depuis « L’Homme Libellule », publié en 2007 ? A première vue non… tant le début d’album est laborieux, malgré une très belle intro exécutée dans un esprit très rock. Si la voix de Benjamin n’est pas vraiment extraordinaire on lui reconnaît une belle plume. Pourtant, on ne peut pas dire qu’il se soit foulé en écrivant le « Roi des Paranos », une compo qu’il semble avoir pompée à Priba 2000.

Il faut d’ailleurs attendre l’adaptation de « J’écoute une K7 de la Vedette », des cultissimes La Variété –le groupe électro pop de Rudy Léonet et Bernard Dobbeleer– pour entre enfin dans le vif du sujet. Parfaitement absurde « Blues Automatik » est déclamé en allemand robotique. Deux véritables inepties jubilatoires. La « Femme Plastique » est enfin sur rails ! Car le reste de l’opus est de la même trempe. Il recèle une série de titres épatants dont l’irréel et groovy « Charleroi 2015 », projection de la cité hennuyère dans le futur, imaginée sous la forme d’un polar. Particulièrement déjanté, le clip consacré au morceau est d’ailleurs à découvrir sur le net. Sans se prendre au sérieux, Schoos enchaîne les vignettes référencées et rétros. Le superbe morceau « Je vois dans le noir » et le lubrique « Erotomane » lorgnent vers Gainsbourg, tandis que l’entraînant « Pseudonyme » évoque le Renaud des débuts, dont il s’inspire dans ses textes à la fois efficaces, drôles et tranchants.

Pour enregistrer cet elpee, il a reçu le concours de son très rock backing band Loved Drones, dont le line up implique Marc ‘Morgan’ Wathieu (Tricheurs), Daniel Offerman (Girls in Hawaï et Hallo Hosmo), Marie France, Marie Ange et Man From Uranus.

Bref, si tout n’est pas parfait sur cet elpee, il s’avère néanmoins insaisissable et attachant. Difficile cependant de dire si, pour Benjamin, la musique est à prendre ou non, au sérieux… Mais, ces considérations ne sont guère importantes, car cet artiste atypique qui ne pourrait exister qu’en Belgique, et tout particulièrement en Wallonie, possède un don unique pour torcher une mélodie pop à la fois légère et terriblement efficace. 

A découvrir en live le 19 janvier au Botanique, le 22 du même mois au Belvédère de Namur, le 4 février à l’Atelier Rock de Huy et le 11 mars à Mons, en la salle ‘On Air Club’, très exactement.

 

Miam Monster Miam

L’homme libellule

Écrit par

Créateur d’ambiances aussi prolifique que talentueux (l’un ne va pas toujours avec l’autre), Benjamin Schoos trône devant John Lennon, Bruce Lee ou encore Serge Gainsbourg sur la pochette de ce nouvel album. La photo de famille est certes perturbante mais ne cherchons pas midi à quatorze heures. Car pour une oreille de passage, le zoom se focalisera sur un seul d’entre eux : Gainsbourg. Si le gaillard n’a jamais caché ses affinités avec l’homme à tête de choux, il ne les a probablement jamais autant mises en lumière qu’à travers ce voyage songeur et envoûtant au pays des hommes, des ninjas et des libellules. En nous ouvrant la porte d’un univers surréaliste où les mots fredonnés se posent sur des atmosphères raffinées, il signe surtout un album redoutablement attachant. Les mélodies, semblant tout droites sorties des murmures sonores du duo Air (version « Virgin Suicides »), se marient à merveille aux poèmes de notre hôte, et les petites voix féminines distillées ici et là confortent notre engouement. Sur « 69 love songs » (coécrit par Jacques Duval), on croirait entendre Jane Birkin. Sur le titre qui suit, « Inspectorama en mélodie pop », on découvre la voix de Sophie Galet, muse avouée du chanteur. A la fois simple, beau, soyeux, élégant et enjoué, l’album ne recule devant aucune saveur pour nous appâter. Et on dit ‘miam’.

Miam Monster Miam

Forgotten Ladies

Benjamin Schoos ne nous avait pas habitués à la mélancolie, voire au noir de chez noir : ses deux premiers albums (" Cum At The Liquid Fancy Fair " et " Hey Tank ") lorgnaient davantage du côté de la pop, à l'image de son fameux " When I Was A Ninja " de triste mémoire (plus Jackie Chan que Jet Li). D'où le bide, et la déprime, heureusement source d'inspiration d'un " Forgotten Ladies " beaucoup plus abouti que ses prédécesseurs. Il faut dire que les musiciens qui l'accompagnent sont loin d'être des manches : Jacques Stotzem (guitare), André Klenes (contrebasse, entendu chez Sheller, Bashung et Renaud), Christine Ott (spécialiste des Ondes Martenot, chez qui Jonny Greenwood de Radiohead a pris des cours), sans oublier, pour assembler le tout, Renaud Lhoest (arrangeur de Venus et violoniste de Yann Tiersen) et Henri Graetz (les cordes chez Katerine, Autour de Lucie et Czerkinsky)… Bref la crème des musiciens belges, au service d'un Benjamin transformé, plus Maxime Le Forestier (voire Perry Blake) que Karate Kid (voire Tortue Ninja). Et plus Monster que Miam : ambiances tristes et paroles pleines de reproches (" Tell me mother, why don't you love me ? ", ce genre), sur fonds de country crépusculaire et de piano à queue… mais la queue entre les jambes. Benjamin Schoos ne rigole plus, et ça s'entend. Tant mieux : c'est mieux. Restent quand même ce mauvais accent anglais et un vocabulaire Harrap's d'à peine 100 mots, qui prêtent parfois à sourire. Qu'à cela ne tienne, ce " Forgotten Ladies " déborde quand même d'émotion et de bon goût : on est loin des hommages d'antan aux héros du Club Dorothée. Force noire ! Si Benjamin Schoos avait vendu plus d'exemplaires de ses deux premiers albums, il en serait peut-être toujours à sa pop trop gentille pour être honnête. Les voies du music business sont parfois impénétrables… Un conseil pour tous les apprentis musiciens : mieux vaut se lamenter sur son sort que vanter les mérites de l'uppercut de Bruce Lee. Au moins ça paie cash, et ça permet d'avoir les médias, le public et la maison de disques dans sa poche.