Slim Cessna’s Auto Club est une formation issue de Denver drivée par… Slim Cessna. En fait le seul membre originel du line up, même si au fil du temps, Jay Munly est devenu son complément indispensable. Les deux musiciens se partagent d’ailleurs les lead vocaux. A l’instar de 16 Horsepower, le combo pratique une forme d’alt country gothique (NDR : ou sudiste, si vous préférez !) Et le combat perpétuel entre le bien et le mal est également la principale source de leurs lyrics. On y parle donc de Dieu, du Vieux Testament, de l’apocalypse, du péché (l’alcool, la fornication et tutti quanti), de la pénitence, de la rédemption et autres thèmes qui relèvent autant du dogme que de la théologie. Mais aussi de guerres et de vengeance. De quoi alimenter les conversations quotidiennes…
Penchons-nous maintenant sur leur musique, et surtout sur leur album, « Cipher ». Découpé en quatre sections annoncées par autant de versions différentes d’une compo hymnique (« An introduction to the power of braces »), l’opus se révèle de plus en plus ténébreux et électrique au fil du temps. La country allègre, enlevée (impliquant notamment banjo, mandoline et slide), presque festive, parfois balayée de chœurs gospel, a cappella ou incantatoires, succombant même aux accents pop de Pulp sur la presque valse « SCAC 101 », se mue alors en rock tentaculaire, ténébreux, lugubre, voire sinistre, aux deux tiers du parcours. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que l’elpee devient le plus électrique et surtout le plus intéressant, lorgnant même vers Nick Cave et ses Bad Seeds du « From her to eternity », sur « Jesus is in my body : my body has let me down » et empruntant un tempo carrément boogie sur l’écorché (cette slide !) « Red pirate of the prairie ». L’opus s’achevant par « That fierce cow is common sense in a country dress », un morceau de cow punk particulièrement austère. Et pour rendre l’œuvre encore plus obscure, Slim Cessna’s Auto Club n’a rien trouvé de mieux que d’inclure des messages codés à l’intérieur de l’artwork de la pochette…