Il s’agit déjà du cinquième elpee de cette formation établie à Berlin et drivée par l’Islandais Hákon Aðalsteinsson. Non seulement ce dernier avait participé à l’aventure Singapore Sling, mais il collabore régulièrement avec Anton Newcombe, le leader de The Brian Jonestown Massacre, et notamment lors de leurs tournées.
Vous vous doutez donc certainement que la musique de ce band trempe dans le psychédélisme ; mais pas seulement, puisqu’on y retrouve également des éléments gothiques, de post punk et même du phénomène madchester sur « Your love is evol », la basse enivrante et les nappes d’orgue poussiéreuses réveillant le souvenir des Charlatans voire d’Inspiral Carpets.
L’opus s’ouvre par « Tidal wave », un morceau sont le délicieux parfum psyché est libéré par la guitare et les claviers poussiéreux. Mais en général, malgré ces effluves psychédéliques, le climat gothique revient régulièrement à la surface. Et on ne peut alors s’empêcher de penser à Leather Nun. A l’instar de « This is the only way I know », malgré les sonorités de gratte chatoyantes. Faut dire aussi que le baryton désabusé de Hákon n’est pas sans rappeler celui de Jonas Almqvist. Et tout particulièrement sur le plus cool « Hex », un morceau mid tempo tramé sur une très jolie mélodie exécutée à la six cordes. « Not even Jesus » en est un autre exemple, mais ce sont les vocaux (voix masculine et contre-voix féminine) qui font ressortir cette atmosphère ; mais alors dans l’esprit de Sisters of Mercy, l’orgue venimeux et les guitares élégantes assumant l’aspect psychédélique. Psychédélique comme « Stay for another », une piste qui nous entraîne curieusement du côté de la West Coast, fin des 60’s, à l’époque de Quicksilver Messenger Service.
Instrumental de plus de 7’, « Ghost of Memphis » monte lentement en puissance dans une ambiance évanescente, presque fantomatique, avant d’emprunter une cadence hypnotique, réminiscente de « Venus in Furs », grand classique du Velvet Underground.
Si le spectre de Spiritualized plane sur l’épique « Dissociation », l’opus s’achève par « I don’t need anything more », la seule compo sans drums au cours de laquelle le crépusculaire côtoie la lumière céleste…
Un des albums de l’année 2021 !