Thomas a vécu toute sa jeunesse en Afrique anglophone ; il a donc été bercé par des rythmes afrobeat et des mélodies anglosaxonnes qu’il a parfaitement intégrés à sa musique. Il a publié son second opus, « Paradize City », en septembre dernier, en totale autoproduction comme le premier « Bloodstone », en 2021. L’album a été enregistré au Studio Six avec Alexandre Leroy (tiens une connaissance). Il est cependant soutenu par un solide backing group constitué du guitariste Diego Higueras, du drummer Nicolas Scalliet, du bassiste Jacob Miller et du claviériste Maxime Siroul.
Thomas Verbruggen, aka Thomas Frank Hopper, c’est un riff sur une guitare dobro (NDR : pour obtenir un son plus métallique), traitée en slide et branchée sur un ampli à lampes. Mais aussi une voix sablée qui schlingue le blues.
De Texas Flood (« Troublemaker Blues ») à Matt Schofield, en passant par Lightnin Hopkins et Sean Chambers (« Trouble and Whiskey »), les références sont multiples. D’ailleurs, Thomas signale qu’il s’est pas mal inspiré de groupes tel que Larkin Poe ou Dewolff pour certaines compositions, dont « Back To The Wild ». Mais également de Rival Sons (« Trib »), des Doors (« Chimera ») et enfin de Royal Blood pour le titre maître. On pourrait ajouter le Led Zeppelin. Et en particulier sur « Dog In An Alley », même si de petits intermèdes country tempèrent quelque peu l’atmosphère. Et puisqu’on voyage toujours en dirigeable, Thomas parvient à faire oublier Robert Plant sur « A Song For The Devil ». Le signal est donné à coups de guitare/klaxon, puis les riffs saignants se succèdent ; ses copains, aux chœurs, se révélant assez vindicatifs. Et pas question de souffler pour Thomas, enfin si, dans sans harmonica, tout au long d’« April Fool » qui dépote grave. « Back to the jungle » nous entraîne au cœur de la chaleur moite des marais de la Louisiane infestés d’alligators.
Boogie/roots, « Crossroads » marche sur les traces (pas les barbes !) de ZZ Top. Et c’est en douceur que long playing s’achève. Un zeste de sèche et des vagues de Hammond alimentent un « Boundless », au cours duquel la sixcordes démontre une nouvelle fois qu’elle est sans limite…