Goudi et Lubna Azabal dansent le tango de l’ennui…

Lubna Azabal est une actrice belge née à Bruxelles d'un père originaire du Maroc et d'une mère espagnole. Après avoir été dirigée par les grands noms du cinéma international, elle a remporté ‘Le Golden Globe’ pour le film ‘Paradise Now’. Lubna adore les…

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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Boogie Beasts

Neon Skies & Different Highs

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Le blues des Belges de Boogie Beasts se traduit par un son très personnel et distinctif. Imaginez les Black Keys improvisant avec John Lee Hooker dans une rave tardive, le groupe Morphine dans un trip psychédélique en compagnie de Little Walter ou encore R.L. Burnside flanqué des jeunes Rolling Stones dans l'arrière-salle d'un juke joint du Mississippi. Le quatuor réunit les chanteurs/guitaristes Jan Jaspers et Patrick Louis, le génial harmoniciste Fabian Bennardo ainsi que le drummer Gert Servaes. Pas de bassiste. Le line up n’en recense aucun, et pour ces sessions le combo n’a pas sollicité de musicien de studio pour en jouer.

Depuis leur premier concert en 2011, ces 4 fous de blues-rock alternatif ont transformé de nombreux clubs et festivals en gigantesques souks festifs. Partout où ils vont, les gens s'en souviennent. Sur les planches, la formation diffuse une énergie contagieuse, avec un son délicieusement crade et simplement irrésistible. Tous leurs elpees ont reçu des critiques élogieuses. Classic 21 décrit les Boogie Beasts comme des acteurs incontournables de la scène blues-rock européenne. Fort de ses guitares tranchantes et son harmonica déjanté, le band ne perd jamais le sens du groove qui fait mouche.

Il s’agit déjà du quatrième long playing studio de Boogie Beasts. Découpé en 18 plages, il propose une musique à la fois festive et structurée. Toujours profondément enraciné dans le blues rugueux, il intègre cette fois-ci des influences gospel, soul, desert blues & rock, rhythm'n’blues, psychédéliques et même une touche de hip-hop. Ici, le blues perd ses frontières, garde ses codes et regarde plus loin. La surprise est belle, tant la richesse des morceaux est dense et la production signée Koenraad Foesters particulièrement soignée. Toujours aussi identifiable, le son reste brut, crade, parfois froid et assez urbain finalement. Les mélodies sont addictives et les chœurs accrochent. La chaleur se trouve ailleurs ; elle est encore très présente et principalement dans les arrangements vocaux. L’harmonica mène le bal sur des sonorités propres à Chicago et, grâce à des riffs efficaces et un groove rythmique dévastateur, on passe d’un titre à l’autre avec un plaisir constant. Retenir juste quelques morceaux est presqu’une insulte à ce disque qui s’écoute dans son intégralité.

 

Calogero

A.M.O.U.R

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Il se conjugue au passé, au présent ou au futur. Généralement imparfait, protéiforme, souvent couvert d’aspérités, il règne chez les hommes et les femmes depuis que la terre est terre. Il est partout et nulle part à la fois. Cupide, insidieux ou encore salvateur, il peut se révéler un allié de premier choix, mais peut également détruire, menant même jusqu’à la mort. De quoi s’agit-il ? De l’Amour évidemment, titre du dernier opus de Calogero.

Réalisé dans son propre studio habilement baptisé Ronipiri (référence au nom de ses enfants Romy, Nina, Pio et Rita), on retrouve à la plume de ce neuvième album, ses fidèles compagnons, Paul École, Bruno Guglielmi, Pierre Riess et même Dominique A. Mais pas que puisque quatre des chansons sont signées Marie Poulain, une jeune artiste rencontrée par le fruit du plus grand hasard et avec qui il interprètera « Le hall des départs ».

Alors qu’il y a trois ans, le chanteur produisait « Centre-ville », un disque plaintif dans lequel il s’exprimait (sans trop de conviction) sur la pandémie et de la façon dont il vivait les confinements, Calo exporte aujourd’hui sa propre vision du sentiment amoureux sous un angle nettement plus positif et détaché faisant de l’intime un acte politique dont il se hisse comme un fervent défenseur.

Si le postulat de départ a tout pour plaire, le résultat global est assez décevant. Alors que le chanteur nous avait habitués jadis par la qualité de ses compositions, notamment à travers l’ultra réussi « Les feux d’artifice », l’elpee souffre d’un trop grand éclectisme de styles, parfois carrément même carrément antagonistes, oscillant du funky « Donne », au rock « Cache-cache » en passant par les sonorités des années 80 à travers « La nuit n’est jamais noire », auquel participe Gaëtan Roussel. De quoi donner le tournis !

Hormis quelques trop rares belles chansons comme « Dénouement heureux » ou lors du duo précité, le disque s’enlise dans une suite de titres mielleux, mal torchés et qui manquent de relief pour qu’ils s’inscrivent dans la durée et restent gravés sur l’autel du panthéon.

« A.M.O.U.R » se survole, plutôt qu’il ne s’écoute, alors que la promesse d’un disque réussi se dessinait pourtant, compte tenu du travail de production et de la trame thématique. Mais, le franco-italien a préféré la zone de confort en privilégiant un volet purement commercial et en se servant d’artifices musicaux peu crédibles.

Ainsi, Calogero enfonce le clou lorsqu’il dénonce les chiffres de l’industrie musicale au détriment de l’audace et la création artistique tout au long de « Faire une chanson », alors que lui-même emprunte cette direction…

A Giant Dog

Bite

Écrit par

En 2010, ce quintet texan (NDR : il est issu d’Austin) se fendait d’un album de reprises. En l’occurrence, l’intégralité du « Neon bible » d’Arcade Fire. Intitulé « Bite », son sixième elpee est illustré par une pochette répugnante. Elle aurait même pu sortir d’un film d’épouvante… Quant à la musique, elle semble naître d’une hybridation entre metal, punk, emo et glam. Glam, surtout pour les voix. Encore que parfois, le vocal opératique de Sabrina Ellis évoque celui de Matthew Bellamy (Muse). Et l’ensemble est régulièrement enrichi d’arrangements de cordes et de vagues de synthés. Malheureusement, même si les lyrics abordent les thèmes de l’amour, de la mort, de la rébellion, de la découverte de soi et des dangers de la réalité virtuelle, les mélodies manquent d’accroches ; si bien que le chien a beau aboyer et essayer de mordre, la caravane finit par passer…

5

 

 

Endless Boogie

Vibe killer

Écrit par

Cette formation américaine est née, en 2007, à Brooklyn. Elle réunit le chanteur/guitariste Paul ‘Top Dollar’ Major, le gratteur Jesper Eklow, le bassiste Marc Raso, et le drummer Harry Druzd. "Vibe killer" constitue déjà son cinquième effort studio. Elle revendique pratiquer du kraut southern rock, un style au sein duquel on rencontre blues, rock, stoner, hard et psychédélisme.

 Endless Boogie cherche à refléter le mal-être de ce quartier sombre de la Grande Pomme. Ainsi, dès les premières mesures du titre maître qui ouvre la plaque, la voix caverneuse, issue d'outre-tombe, de Major, pénètre au plus profond de notre âme. Répétitive, la trame rythmique se mue en transe hypnotique jusqu'à la libération de la seconde guitare qui trace son chemin avec détermination. Le trip peut enfin commencer. Implacable, cette rythmique charpentée par les deux grattes balisent "High drag, hard doin'". Les riffs stoniens véhiculent des accents métalliques. Ray Major chante comme un Iggy Pop, dont les cordes vocales seraient abîmées. Et il libère rapidement ses cordes totalement ravagées, propices au périple acide, avant que les guitares n’émergent, sans la moindre concession, d’une folie communicative. Cordes et ivoires tournent en boucle, jusqu’à l’étourdissement, tout au long de "Bishops at large", un krautrock spatial hanté par le vocal profond et chargé d’intensité. "Back in 74" s’ouvre comme un rockin' blues nerveux, avant de virer radicalement au space rock écrasant. Le piano talonne les grattes qui montent clairement en puissance. Elles déferlent et délirent sur "Jefferson Country", une plage qui s’étire sur plus de 11' (NDR : c’est la plus longue de l’opus). Puis soudainement, la compo adopte un tempo très lent, proche du blues. Major déclame alors à la manière d'un John Lee Hooker totalement imprégné de son blues primaire. Morceau final, "Whilom" en revient au krautrock, une piste qui se traîne au gré du vocal fatigué, alors que les cordes dialoguent presque sereinement. Une conclusion plutôt paisible, après avoir visité ce monde de l'étrange!

 

Endless Boogie

Long island

Écrit par

L'atmosphère glauque de Brooklyn n’est certainement pas propice à la purification. Il faut croire que cette terre est devenue inculte. Le mal de vivre y est persistant ; et si les compos véhiculent un message, ce constat n'est manifestement pas absent. Ce qui ne veut pas dire que la musique d'Endless Boogie n'a pas de saveur ni de couleur. Au contraire. Mis elle est âpre,  volontairement agressive quand c’est nécessaire. Douce et amère parfois. Acide toujours. Endless Boogie est une composition signée John Lee Hooker, dieu du blues et du boogie. Ce band étasunien a donc choisi ce patronyme. Le boogie sans fin, oui, les compositions du groupe sont autant de jams. Les musiciens entament les débats et ne savent pas vraiment comment ils traverseront le temps et termineront cette impro. Ce ne sont pas de jeunes musicos. Plutôt des artistes expérimentés, forgés par le temps, puisant au tour à tour leurs racines dans le blues, boogie, punk, rock et psychédélisme. Découpé en huit pistes, cet opus s’étale sur 80’. Ce qui se traduit par une moyenne de 10' pour chaque titre. Il faut donc être prêt pour une telle aventure.

Le leader c’est toujours Paul Major. Il se réserve et se réserve la première gratte. Mais comme leur expression sonore mérite des échanges entre cordes, le rôle du second sixcordiste, Jesper Eklow, est aussi important. Et puis un troisième soliste est également de la partie, et c’est loin d’être un manchot, puisqu’il s’agit de Matt Sweeney! Il a notamment sévi chez Chavez et Zwan et avait déjà assuré la mise en forme pour Endless Boogie. Pour soutenir toutes ces guitares, une solide base rythmique est nécessaire. Elle est assurée par Harry Druzd et Marc Rezo, et c'est du béton armé.

Difficile de décrire toutes les couleurs sonores qui traversent "Long island". Elles se succèdent tout au long de la jam qui progresse lentement, mais sans jamais susciter l’ennui. Un coup de fuzz et c'est parti pour un très long "The savagist", porté par la voix de Major. Elle semble émaner de l'au-delà, comme un Captain Beefheart fortement dérangé des bronches. La plage libère énormément de groove, et cette combinaison rythmique des guitares aboutit dans une orgie de cordes totalement libérées. "Taking out the Trash" s’ouvre dans un climat ‘hawkwindien’. Linéaire, ce titre de space rock est écrasé par le rythme. La voix campe un hybride entre Beefheart et Lemmy (de Motörhead et Hawkwind). Un morceau plus accessible dont le tempo est en accélération constante. Empreint de douceur, "The Artemus ward" baigne au sein d’un climat cool, minimaliste, parfois proche de Can (NDR : oui, c’est du krautrock !) Quoiqu’en fin de parcours l’acidité se révèle de plus en plus perceptible. "Imprecations" bascule dans le délire psychédélique. Le trip est intégral et se poursuit par "Occult banker", une piste aussi débridée qu’hallucinée. "On cryology" est certainement le titre le plus blues d’Endless Boogie, mais dans l’esprit propre au band. Peu de vocaux sur ce long playing. Cependant, lorsque Paul décide de vocaliser sur "General admission", il est particulièrement sauvage. Il semble furieux et vocifère, un peu comme Iggy Pop chez les Stooges pour "Fun House" ou Rob Tyner et Eddie Kramer du MC5 dans "Kick out the jams". Les guitares affluent de partout lors de ce boogie infernal. Avant de se retirer, EB s'engage dans son plus long périple, "The Montgomery Manuscript", sur une rythmique que n'aurait pas reniée le Velvet Underground, avant de virer progressivement dans une longue transe cosmique, caractérisée par la montée en puissance progressive des cordes. De quoi installer un climat hypnotique qui ne va plus disparaître…

 

Endless Boogie

Full house Head

Écrit par

Bouclez vos ceintures. En route pour les quartiers gris et poussiéreux de Brooklyn, où le mal de vivre règne, l'atmosphère est lourde, menaçante, suffocante même. L'ombre mystérieuse de Paul Major émerge. Ce n'est plus un gamin. Il a du vécu. C’est aussi le leader, l'âme, le chanteur et le guitariste d'Endless Boogie. Il est soutenu par trois comparses : Jesper Eklow, Mark Ohe et Harry Druzd.

"Empty eye" est une ouverture royale. Une plage qui nous replonge au début des seventies lorsque les vagues blues et psychédélique s'étaient émoussées pour céder le relais à un rock excitant, vivace, débridé, débarrassé de ses règles, un rock plus hard, mais pas encore métal. Les morceaux s'allongeaient pour laisser libre cours à la nature exploratoire des différents instrumentistes. Afin qu’ils puissent se divertir jusqu'à l'excès, de manière à expérimenter de nouveaux sons. C'est à cette époque précise que Major a puisé ses références : l'aventure, le trip ; mais ce voyage est modulé par une assise répétitive, développée par ses complices. Sur "Tarmac city", le doute n'est plus permis. L'attaque est frontale, violente. Paul éructe ses vocaux comme Johnny Rotten durant l'état chaud de 1977. Il y a manifestement une approche punk dans le message ; mais l’expertise instrumentale est bien présente. L’artiste malmène ses cordes, tout en les maîtrisant parfaitement. La qualité est toujours bien au rendez-vous. Une sorte de relation sado-maso entre le musicien et son instrument s’établit! Sérénité et torpeur se croisent et se rejoignent pour entreprendre une longue épopée déchirée entre douceur et amertume : "Slow creep". La guitare pose d’abord ses jalons. Progressivement les claviers s’infiltrent. On entre alors dans une sorte de blues jam extrême. Le flux sonore serpente lentement mais sûrement, pendant que la rythmique embarque tout sur son passage, un peu à la manière du mythique Velvet Underground (NDR : ils étaient également new-yorkais !) Paul chante ce blues désespéré et libère ses cordes dans un accès de transe susceptible de communiquer la nausée. La fureur du punk refait surface, mais dans l’esprit du MC5 voire des Stooges sur "Mighty fine pie". Une violence inéluctable envahit l’atmosphère, où se mêlent sang et sueur. Le ténébreux Major domine cependant bien son sujet. Il aligne des riffs implacables comme les Stones rêveraient de reproduire. Cette rage au ventre se perpétue tout au long de "Top dollar speaks his mind". Monolithique, la rythmique lorgne à nouveau vers le Velvet Underground ; à moins que ce ne soit vers les dieux anglais du space rock, Hawkwind. Ecorchée et tranchante, la guitare n'épargne personne. Endless Boogie aborde "Pack your bags" comme un Hendrix déjanté. Le son baigne dans l'acide le plus pur. L’attaque est corrosive, convulsive, destructrice. Rien ne reste intact. Assoiffé de sang, cet enfant du culte vaudou nous torture! Le bulletin de santé ne s'améliore guère pour "New pair of shoes". La voix est grave. Elle communique toute sa souffrance mentale et physique. Et comme ce scenario attendait son épilogue, une plage live de plus de 22' clôture cette œuvre sans concession. Intitulée "A life worth leaving", elle pénètre lentement, progressivement dans nos oreilles. Rappelez-vous des longs développements dont les Doors étaient friands. Des moments qui nous entraînaient au cœur de trips psychédéliques ultimes, enrichis de diapositives multicolores… Périple d’un autre temps…

 

Mind Monogram

Am in the PM

Écrit par

Depuis 2014, à Los Angeles, Edgar A. Ruiz dirige son projet Mind Monogram en compagnie du guitariste Christian Caro, du bassiste Billy Azurdia et du batteur Bryan Mejia. Malgré l’horrible artwork de sa pochette, cet opus ne manque ni d’allure ni de charme. Il baigne dans une forme d’indie pop psyché aux relents 60’s particulièrement prononcés. Mais il se limite à 8 morceaux en seulement 20 petites minutes…

Une constante quand même : une finesse dans l’écriture abordée dans l’esprit de l’excellent Allah-Las et dans un climat de douceur réminiscent de Grizzly Bear (« Real Slow »).

Encore une fois, dommage que l’enveloppe ne corresponde pas à un contenu aussi lumineux…


 

Mega Bog

Life and another

Écrit par

Mega Bog, c’est le projet d’Erin Birgy. « Life and another » constitue son cinquième elpee et il fait suite à « Dolphine », paru en 2019.

Pour enregistrer cet opus, elle a reçu le concours de toute une volée de collaborateurs et puis surtout de son partenaire, James Krivchenia, le drummer de Big Thief, aux manettes.

Mêlant psychédélisme, bossa-nova, folk, jazz et pop de chambre, l’expression sonore nécessite plusieurs écoutes avant que les refrains et les mélodies commencent à se révéler. Une œuvre découpée en 14 pistes truffées de juxtapositions ludiques qu’on pourrait qualifier de labyrinthique. Et pour cause, elle nous entraîne au sein d’un monde semi-surnaturel où l’on croise la fantaisie, la romance et la peur.

Son écriture est à la fois complexe, énigmatique, déconcertante, décadente et enchanteresse. Elle développe des thèmes dramatiques à travers des histoires presque mystiques, mais les exprime sur un ton léger. Elle estime ainsi que la Terre produit des morts miniatures de notre environnement, et donc de nous-mêmes, chaque jour. A méditer !

On a parfois l'impression d'être dans une comédie musicale en sa compagnie, mais dont on ne connaît pas l'intrigue.

Des glissandos de piano, des chœurs psychédéliques lancinants et des improvisations s’immiscent à travers un paysage onirique, avant de disparaître pour laisser la place à des invocations et des passages instrumentaux organiques…

Déroutant !


 

DogOn

Floater

Écrit par

Emmenée par la guitare exploratrice d’Eric Hunziker (NDR : c’est lui qui signe les 10 titres !), DogOn ravive la flamme du jazz/rock progressif. Boosté par l’incroyable groove entretenu par la basse à 6 cordes de Thomas Tavano et le drumming plutôt curieux de Tobias Hunziker (pourtant pas le frère de l’autre…), le trio zurichois s’autorise même des incursions dans l’univers oriental (« Dashashwamedh Gha ») ou encore électronique (« Priester »).   

En résumé, tout en marchant sur les traces de Tribal Tech, Bunny Brunel et Wayne Krantz (pour les connaisseurs), cette formation helvète élabore une musique à la fois –et c’est paradoxal– complexe mais accessible…


 

Arrogant Criminals

Fine & Dandy

Écrit par

Arrogant Criminals est surtout connu pour avoir participé au générique du dessin animé ‘Les Dalton’ ; ce qui lui a conféré de suite une popularité, outre-Manche.

Après avoir gravé deux Eps, un éponyme en 2013 et « Boys Get Around » en 2017, il nous propose son premier elpee ; un disque intitulé « Fine & Dandy ».

Biberonnés durant leur enfance à la pop des années 70, les musicos pourraient incarner les dignes descendants de The Strokes, pour les guitares cinglantes, et les ascendants de Parcels, pour l’insolence et la candeur.

En seulement dix années d’existence, la formation est parvenue à imposer sa musique fraîche, légère et incisive sur la scène pop/rock hexagonale…

A travers les 11 pistes de cet opus, elle varie les reliefs. Et sans le moindre complexe. Instrumental, « La Tempête » apporte cette tribalité transversale qui contraste avec « Time Traveler » dont le propos s’adoucit, tandis que « Long Ago » divise en deux parties toute l’amplitude d’une expression sonore dispensée en forme de rock’n’roll.

Un patchwork musical qui démontre là un parfait vent de liberté et la volonté de ne pas se cantonner dans un exercice unique et étriqué.

Qualité, maturité et opiniâtreté, tels sont les maîtres mots qui viennent spontanément à l’écoute de « Fine & Dandy ».

Bref, un disque aussi surprenant dans sa musicalité que le visuel de l’artwork affichant une jeune fille à la chevelure moitié noire et moitié blonde. Certains y verront un signe ; quant aux autres, simplement une exubérance de plus.

Swamp Dogg

Sorry You Couldn’t Make It

Écrit par

Jerry Williams, aka Swamp Dogg (ou Little Jerry ou bien encore Little Jerry Williams), semble connaître une seconde jeunesse à près de 78 balais ! Depuis sa Virginie natale, il a pourtant enregistré à partir de 1954, alors qu’il n’avait que 12 ans ! Transformé en chanteur soul décalé sous l’alter-ego Swamp Dogg dès 1970, ce ‘maverick’ flamboyant colore aujourd’hui ses morceaux trempés dans la soul d’une belle dose d’excentricité et d’une âme country, sur des titres tire-larmes tels que « Sleeping Without You is a Dragg » ou « I’d Rather Be Your Used to Be ». « Sorry You Couldn’t Make It » a bénéficié du la participation de John Prine (il nous a quittés il y a quelques semaines), Justin Vernom (Bon Iver), Jenny Lewis et des membres de Poliça. De quoi permettre aux morceaux de ne pas sombrer dans l’exercice de style et d’afficher une belle créativité. N’oublions pas que son elpee précédent (« Love, Loss and Autotune ») était dédié à l’autotune (!)… c’est dire si l’homme n’a peur de rien. Enregistré à Nashville, « Sorry I Couldn’t Make It » ne sent pas la naphtaline. Pas pour rien que ce ‘Chien des Marécages’ ne fait pas son âge…

oG

Water Birds

Écrit par

oG est un multi-instrumentiste belge qui s’est inspiré des illustrations de la dessinatrice britannique Una Woodruff (NDR : elle avait également puisé son inspiration dans le bouquin ‘Inventorum natura’, une œuvre décrivant des animaux fantasmagoriques et des plantes fabuleuses, que recelait, un livre disparu de Pline l’Ancien, l’ancêtre romain des scientifiques), pour concocter ce « Water birds ». Après avoir écouté cet elpee, on n’est pas étonné d’apprendre qu’oG a bossé en compagnie de l’ex-Soft Machine et leader de Gong, feu Daevid Allen. Parce qu’expérimentale, l’expression sonore baigne au sein d’une forme de psyché-folk-prog-rock-électro-ambient propice à l’évasion de la conscience. Tour à tour atmosphérique, électrique ou cosmique, dans l’esprit du Floyd circa « A saucerful of secrets », elle est essentiellement instrumentale. Bref, hormis l’énigmatique voire angoissant « The blemmyae », qui pourrait servir de B.O. à un thriller, et « The mermecolion » au groove inattendu, en général, on voyage dans la stratosphère. Et le titre maître, qui clôt cet LP, symbolise parfaitement ce périple éthéré, traversé de vocaux angéliques, alors qu’une guitare jouée en picking vient se poser délicatement sur les sonorités aquatiques…

Hen Ogledd

Mogic

Écrit par

Ben Ogledd n’est pas un artiste islandais ou scandinave, mais le patronyme d’une formation britannique, probablement galloise, dont le choix se réfère à une région englobant le sud de l’Ecosse et le nord de l’Angleterre, avant le Moyen-Age. « Mogic » constituerait son troisième elpee, un disque dont les compos mélancoliques, atmosphériques, luxuriantes et parfois bruitistes (« Dyma fy robot », « Transport & travel ») ou psychédéliques, se révèlent très souvent déroutantes, tout en conservant un solide fil mélodique.

Quatuor, ce combo réunit le chanteur Sally Pilkington, la harpiste/guitariste Rhodrie Davie, le préposé aux machines et synthés, Dawn Bothwell, ainsi qu’une remarquable section rythmique composée du bassiste Richard Dawson (NDR : il joue carrément de la basse comme Simon Gallup sur « Problem child », mais pas seulement !) et du drummer Will Guthrie, dont la discographie (aussi bien personnelle qu’issue de collaborations diverses) est longue comme un bras. Parfois un saxophone vient s’immiscer dans l’expression sonore, à l’instar de « Tiny witch hunter », un morceau probablement chanté par les lutins pour se moquer des sorcières… enfin si vous y croyez… car finalement, tout au long de cette œuvre, dont le titre a été judicieusement choisi, on a l’impression d’être plongé dans un univers mystérieux et féérique, mais qui se nourrit aussi bien de mysticisme que de technologie. Le quatuor nous réserve même un interlude déclamé par un enfant en gallois (« Gwae Reged O Heddiw ») et une version barrée de « Welcome to hell » du groupe de heavy metal Venom. A cet instant, on est aux portes du pandémonium… Heureusement, au terme du périple, grâce aux chœurs religieux, « Etheldreda » nous aide à retrouver le chemin vers l’Eden… 

Vous avez dit « Mogic » ?, comme c’est ‘mogique’…

Monograf

Nadir

Écrit par

Monograf est un quintet norvégien dont l’expression sonore navigue à la croisée des chemins du post rock, du folk celtique, de la prog, de la dark wave, du néo-classique, de la musique grégorienne et même du doom, embrassant des références qui oscillent de Dead Can Dance à The Dubliners, en passant par Sigur Rós, Alan Stivell, Nordic Giants, Godspeed You ! Black Emperor et quelques autres que je vous laisse le soin de découvrir. Les interventions du violon et des guitares apportent variations multiples et intensité aux compos. La section rythmique est à la fois solide et souple. Les harmonies vocales sont douloureuses, éthérées, mystiques, un peu comme dans les polyphonies vocales religieuses. L’opus recèle trois pistes qui se distinguent par leurs longs développements au cours desquels la musique est souvent complexe et l’instrumentation luxuriante, à l’instar de l’excellent « The golden calf » (9’01), que balise un drumming martial, mais surtout des épiques « Grails » (9’12) et « Horde » (15’06). Ce dernier qui clôt le long playing nous plonge dans un climat sinistre. Au milieu du morceau, on entend une voix caverneuse et éraillée, qui semble réciter une épitaphe. Et on imagine alors les images d’un rite funéraire au cours duquel des Vikings utilisent un bateau-tombe sur lequel le défunt est placé, avant que l’embarcation ne soit mise à la mer après y avoir mis le feu…

Imagination quand tu nous tiens… Surtout quand on sait que ce concept album traite surtout de l’argent et de son pouvoir destructeur sur les humains, même si certains textes laissent la porte ouverte à l’espoir…

Une excellente surprise !

Foggy Tapes

Cogito Ergo Fog

Écrit par

Après avoir publié eux Eps, Foggy Tapes nous propose son premier album. Cette formation toulousaine semble particulièrement marquée par les sixties, en pratiquant une musique influencée par le surf, le garage, la pop, parfois le psychédélisme, mais aussi le skiffle de cette époque. Et à l’écoute de cet LP, on ne peut s’empêcher de penser aux Beatles de leurs débuts, soit depuis « Please please me » à « Help », rien que pour les harmonies vocales ; mais également aux compilations « Pebbles »  et « Nuggets », vu l’instrumentation à la fois minimaliste et vintage, pour la coloration garage. L’opus recèle quand même des pistes plus aventureuses. A l’instar de « Here comes The fog », qui ouvre le long playing, une plage qui aurait pu naître de la rencontre entre Pierre Henry (NDR : pensez à « Variations pour une porte et un soupir ») et les Fab Four. Ou encore « Cactus & mask », qui semble né de la fusion entre deux compos différentes. Et encore lors du final, dont le climat tour à tour oriental ou flamenco, s’achève dans l’expérimentation la plus pure. Un album revivaliste à souhait, parfois audacieux, mais surtout agréable à écouter. Foggy Tapes a quand même intérêt à se renouveler dans le futur, sinon, il risque de se mordre la queue…

Calogero

Les plus belles années d’une vie

Écrit par

Lelouch et Calogero s’étaient rencontrés sur le tournage du clip "Fondamental", traduit de l’album à succès, "Liberté chérie".

La magie opère et le premier propose au second de participer à la réalisation de la bande originale du film ‘Les plus belles années d'une vie’ (la suite de ‘Un homme et une femme’) en compagnie du regretté Francis Lai, compositeur et musicien français, spécialiste de musiques de films, de génériques et de chansons, tragiquement disparu le 7 novembre 2018.

Quatre compos sont déclinées en différentes versions (chantées ou acoustiques) dont l’excellent "Le moulin de la galette". Pour le reste, le disque n’a pas grand intérêt en soi si ce n’est de susciter un tantinet de curiosité.

Notons tout de même que le chanteur s’offre un duo plutôt réussi avec Nicole Croisille sur un titre éponyme. Celle qui accuse maintenant 82 piges éveille autant d’émoi sur cette composition de Didier Barbelivien que lorsqu’elle avait participé à l’habillage musical du premier volet, il y a maintenant 53 ans déjà.

Dans tous les cas, cet opus aura au moins permis à l’interprète du séculaire « En apesanteur » de s’approprier un nouveau terrain de chasse.

Et si la musique de films devenait clairement son nouveau fer de lance ?

Snoop Dogg

Malice N’ Wonderland

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J’ai toujours éprouvé une certaine sympathie, voire admiration, pour ce vieux roublard de Snoop Dogg. Son flow nonchalant et unique ainsi que le mythe gangsta qu’il cultive en sont plus que probablement les causes. D’ailleurs, les singles ‘laidback’ « What’s My Name » et « Drop It Like It’s Hot », parcourus de beats tellement originaux ainsi que l’album « The Last Meal », paru en 2000, méritent assurément leur place au panthéon du hip-hop. Mais mon respect pour l’artiste ne s’est jamais traduit en béate vénération… Car après avoir écoulé près de 40 millions d’albums, le rappeur semble s’essouffler…

« Malice N Wonderland » constitue déjà le dixième long playing de Cordozar Calvin Broadus Jr. (NDR : absolument, même son véritable nom est sorti tout droit d’un dessin-animé !) Et première constatation, une foule de guests ont participé aux sessions d’enregistrement. Pas nécessairement une bonne idée. Elle est même carrément fatale. Le phrasé si séduisant du natif de Long Beach se suffit pourtant à lui-même. Pourquoi rameuter une foule de pseudo étoiles montantes afin d’agrémenter ses morceaux, alors que ses, trop rares, essais solos (« I Wanna Rock » produit par Dr.Dre ou « 2 Minutes Warning) s’avèrent de bien meilleure facture…

Les invités haussent rarement le niveau. A la limite, la présence de vieux briscards comme Kokane sur « Secrets » (NDR : déjà présent sur les meilleurs morceaux de « The Last Meal »…) et R. Kelly sur « Pimpin Ain’t EZ » apportent un léger plus. Mais pour le reste, c’est un véritable désastre pour un artiste qui, avec Dr. Dre, a écrit les plus nobles pages du hip-hop West-Coast. Le Dogfather se fait vieux. Une chose est sûre, il est en perte de vitesse. Aurait-t-il atteint la limite d’âge pour rapper ? Lorsqu’on entend ce que Gil-Scott Heron produit dans son registre, on se dit que l’âge n’est pas une excuse mais que l’argent anesthésie probablement l’inspiration. Les collaborations opérées auprès des jeunes chiots du hip-hop sont sirupeuses à souhait et lorgnent vers un R’n’B bas de classe. Et les sommets de l’horreur sont atteints par « Different Languages », lors d’un duo échangé en compagnie de la chanteuse R’n’B Jazmine Sullivan ainsi que l’autotuné « Pronto » (NDR : impliquant celui que le Snoop qualifie de neveu, Soulja Boy).

« Malice N Wonderland » est un disque à oublier au plus vite. Seuls les fans irréductibles du pape du G-Funk sont susceptibles de s’en contenter. Mais si l’étoile du Prince du hip-hop West-Coast est occupé de pâlir, il ne faut pas nourrir la moindre inquiétude à son égard, car il est en mesure de bien vivre de sa réputation forgée au cours des 90’s. Et puis, même s’il perd ses couleurs, son astre navigue à des années lumières au-dessus de celui d’un certain 50 Cents…

The Moondoggies

A love sleeps deep

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The Moondoggies est un quintet issu d’Everett, dans l’Etat de Washington dont la musique est plutôt proche Traveling Wilburys. Pas étonnant, puisqu’elle puise allègrement dans les seventies ; depuis Lynyrd Skynyrd à Poco, en passant par Blind Faith et Tom Petty & The Heartbreakers. Le tout remis au goût du jour. Et le résultat est plutôt sympa. Claviers rognés, riffs de gratte qui déchirent, joyeusement discordants, qui s’autorisent l’un ou l’autre envol ou encore pedal steel alimentent une expression sonore dense et savoureuse qui devrait plaire aux nostalgiques d’une certaine époque… Epique, le dernier morceau de l’opus, « Underground (A love sleeps deep) » nous entraîne même au cœur d’un univers floydien, à mi-chemin entre « Animals » et l’« Echoes » de « Meddle », alors que plus contemporain, « Promises » épouse un profil proche des Dodos…

 

Noga Erez

Off the Radar

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Issue de Tel-Aviv, cette jeune compositrice et productrice est âgée de 28 printemps. « Off the Radar » constitue son premier elpee. Une œuvre qui lui permet de percer sur la scène internationale. Après avoir navigué dans les eaux folk et jazz locales, elle a décidé de changer de style, en installant un esprit clairement alternatif à ses des influences urbaines et électro ; le tout enrichi de messages sociopolitiques. Ainsi « Pity » aborde le cas d’un viol filmé et mis en ligne alors que l’oppressant « Global Fear » toise la tyrannie mondiale. Loin d’être inoffensif, « Off the Radar » emprunte cependant une enveloppe dansante et r’n’b –parsemée de samples et de beats ‘trap’– pour faire passer plus facilement des idées engagées parfaitement illustré par le titre du single, « Dance While You Shoot », dont l’aspect hybride et moderne lorgne vers M.I.A. voire Grime. Une artiste est née… avec un tempérament aussi haut que ne l’est son indéniable talent.

Calogero

Liberté Chérie

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Calogero est un de ces artistes de la nouvelle scène française dont la popularité va croissante…

Il y a trois ans, ses « Feux d’artifice » l’avaient propulsé en situation orbitale grâce à ses 800 000 exemplaires écoulés.

Son septième opus, « Liberté chérie », amorcé par « Je joue de la musique », donne le ton d’une direction artistique plus légère, très pop, mais davantage colorée…

Les thématiques parlent ici au plus grand nombre et martèlent aux fans de la première heure, combien l’homme pouvait ciseler des faits sociétaux par sa seule plume incisive. On se souviendra par exemple de « Un jour au mauvais endroit », décrivant le destin tragique de deux jeunes gens juste pour un regard de trop.

Portant choisis par ses deux compagnons d'écriture, Paul Ecole et sa compagne Marie Bastide (Alex Beaupain ne participe pas, pour la circonstance, à l’aventure), cet elpee ne laissera manifestement pas un souvenir impérissable, même si l’intention de l’artiste est toujours aussi pure et si sa puissance vocale demeure incroyablement maîtrisée.

On épinglera tout de même quelques chansons qui sortent du lot comme « Fondamental » un pamphlet nostalgique vu à travers un rétroviseur, « Le baiser sans prénom » décrivant des relations sans lendemain ou encore « le Vélo d’Hiver », qui raconte l’histoire du Vélodrome parisien, rendu tristement célèbre par la rafle du Vel d’Hiv’.

Bref, un disque qui s’écoute davantage comme une parenthèse récréative plutôt qu’un essai philosophique !

Godboogie

Play Music & Dance

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Godboogie est un super groupe torontois de blues/rock. Il est drivé par Jerome Godboo, un des tous meilleurs harmonicistes canadiens. Il s’est entouré de musiciens brillants. Eric Schenkman (Spin Doctors) se consacre à la guitare baritone. Shawn Kellerman (NDR : on ne compte plus les expériences vécues par ce vétéran qui milite actuellement au sein du backing groupe de Lucky Peterson), également à la gratte et à la basse. Gary Craig (Blackie and the Rodeo Kings), aux drums. La discographie de Jerome est conséquente. Il a ainsi publié onze albums personnels, dont le dernier "Sanctuary City", avait déjà été bénéficié de la participation d’Eric et de Gary. Godboo assure l'essentiel des parties vocales. C’est également le principal compositeur. Enfin, l’opus est sous-titré "13 Upbeat Blues Funk hits!".

Le titre maître ouvre les hostilités. Il nous entraîne en Louisiane. A cause des percus, et tout particulièrement du frottoir ; mais également des interventions de Jerome qui double accordéon et harmonica. La guitare est percutante et mordante, tout au long du blues classique et particulièrement rythmé "Honey badger". "Wounded" nous emmène au cœur du Chicago Westside. Très rythmique, le riff de gratte est attaqué à la manière de Magic Sam. Les solistes sont à la fête et leurs interventions sont débridées ; que ce soit l’harmonica ou la six cordes. "It's a party" lorgne vers le funk. La voix est nerveuse face au dialogue opéré entre l'harmonica et la guitare, plutôt déjantée. Le style de Jerome est à la fois original et créatif. Il rappelle tantôt l’hyper doué Jason Ricci ou alors John Popper, le forntman de Blues Taveler. La piste se distingue par ses changements de tempo. Elle vire d’ailleurs à une jam propice au déchaînement de cordes pendant plus de 7'. Le long playing recèle deux autres jams. Tout d’abord, "Sign of the times", un blues lent frénétique et dévastateur ; puis en finale, l’épique "Tigers, horses,kings & queens", une compo qui monte progressivement en puissance, afin de favoriser des envolées d'envergure, relativement ravagées ou passées à la moulinette, dans l’esprit d’un Jimi Hendrix. Excellent blues, "Kitty" est imprimé sur un mid tempo. La rythmique est hypnotique. Le guitariste se fend d’un remarquable solo qui vous pénètre, littéralement. Le spectre de Howlin' Wolf rôde. Les solistes sont à nouveau à la fête tout au long du plus rock "So far away", une plage qui déménage. Plus roots, exotique même, "Dragon King" facilite de nouveaux envols. Séduisante, la voix de Jereome est soutenue par celle de Schenkman. Pistes indolentes et atmosphériques, "The way to Heaven" et "Call on my love" nous plongent au cœur d’une ambiance cool, donc paisible…

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