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The Inspector Cluzo

Un festin gascon

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Ce n’est pas la première fois que The Inspector Cluzo se produit en Belgique. Mais, ce mardi 4 février, c’est dans le cadre d’une tournée unplugged. La première en douze années de carrière ! Et justement, la paire est venue défendre son septième elpee, « Brothers In Ideals - We The People Of The Soil - Unplugged », un LP enregistré sous la houlette de Vance Powell (Stapleton, Raconteurs), à Nashville, en mai 2019. En fait, il s’agit d’une version acoustique de son précédent opus, « We The People Of The Soil ».  

Ce soir, Malcom (Laurent) Lacrouts et Phil Jourdain sont soutenus par trois musiciens issus de Nashville. Au piano, violon et violoncelle. Soit le claviériste Charles Treadway, et deux jolies dames, la violoniste Eleonore Denig et la violoncelliste Austin Hoke (NDR : comme on colle aux affiches !). La beauté au service de la musique et de ses cordes envoûtantes…

The Inspector Cluzo compte plus d’une centaine de concerts à son actif et a l’art de faire bouger les foules… Bien sûr, vu les circonstances, le concert sera moins nerveux que d’habitude et ne sera pas ponctué par un lancer de cymbales. Il sera donc plus paisible…

« A Man Outstanding In His Field » ouvre le bal. Charles se charge du préambule aux ivoires, dans un style bien jazzyfiant. Puis nos deux gentlemen farmers grimpent sur le podium. Suivant un même rituel, ils se tournent de gauche à droite en levant les mains, pour exécuter leur salut gascon. Michel Laborde a même droit à sa chanson. Aussi à l’aise sur le tracteur Massey Ferguson de 1963, bottes aux pieds, que le long de la Route 66 dans une grosse limousine américaine, santiags aux pieds, ils sont prêts à en découdre avec le blues et l’americana à la mode Johnny Cash, tout en se prêtant au jeu du funk. Lacrouts a une voix de tueur tout au long de "The Sand Preacher," un morceau dont le côté glacial et étrange est accentué par les interventions du violon et surtout du violoncelle, tout particulièrement lors de l’intro. Plutôt graveleuse, la voix de Lacrouts, proche de celle du mythique songwriter, élime plusieurs morceaux. Le light show est limité à de simples ampoules économiques. Jimi Hendrix signalait : ‘Le blues, si facile à jouer, si difficile à ressentir…’ Sorciers d’un blues déchiqueté, The Inspector Cluzo déclenche l’orage sur leur Far West à eux : le Sud-Ouest, les Landes, la ferme Lou Casse où, quand les hommes partent sur les routes, c’est pour attendre patiemment boucs, canards, oies et jars féroces. Mais l’appel des States et du large est plus important aujourd’hui. D’ailleurs, "Globalisation Blues" évoque un vieil enregistrement réalisé dans un bar au fin fond des States. En outre, on aura ainsi droit à quelques réminiscences empruntées à la musique des westerns spaghettis de Sergio Leone, un peu dans l’esprit de la Talisco. Sans oublier l’excellente cover du « Hey Hey My My » de Neil Young. A vous flanquer des frissons partout ! Pas d’excitation dans la fosse, le peuple est attentif. Cet exercice de style a quelque chose d’émouvant. La foule en réclame encore, et le rappel sera long. Très long même, débordant largement sur l’horaire prévu. Mais pour le plus grand bonheur de l’auditoire qui s’en est retourné rassasié, après un tel festin gascon….

Setlist : « A Man Outstanding In His Field », « The Sand Preacher », « Cultural Misunderstanding », « Ideologies », « The Run », « Lost In Traditions », « Fishermen », « Globalisation Blues », « The Best,We The People Of The Soil », « Hey Hey My My » (cover Neil Young), « Brothers In Ideals », « No Deal At The Crossroads », « Little Girls ».

(Organisation : Botanique)

The Inspector Cluzo

Partout où The Inspector Cluzo passe, le public trépasse…

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The Inspector Cluzo est un duo réunissant le guitariste Laurent Lacrouts et le drummer/chanteur Philippe Jourdain. La moitié de l’année, le tandem part en tournée mondiale. L’autre, ces gentlemen farmers élèvent des oies et des canards, de manière traditionnelle. Pour fabriquer des rillettes, du foie gras et du confit, qu’ils vendent directement du producteur au consommateur ; et notamment au merchandising (NDR : en deux temps trois mouvements, tout était écoulé !) Ils comptent même planter du riz sur leurs terres. Une terre enracinée dans le cœur, alors qu’ils ont le rock dans la peau. Leur ferme labellisée ‘Lou Casse’ est plantée au milieu d’un domaine de 10 hectares, à Eyres-Moncube (NDR : c’est dans les Landes, en Gascogne), et constitue leur gagne-pain. Et leur musique, ils la veulent aussi naturelle et artisanale. Ils sont fiers de s’autoproduire sans aucune contrainte. Fort de 10 ans d’existence, ils ont visité plus de 60 pays pour y accorder plus de 1 200 concerts, et comptent des milliers de fans dans le monde entier (Japon, Chine, States, Amérique du Sud). Votre serviteur les suit à la trace depuis leurs débuts, en assistant, chaque fois qu’ils se produisent en Belgique, à leurs shows. Car de spectacle il y a, la fin d’un set s’achevant même le plus souvent par le démantèlement du kit de batterie et la projection des cymbales dans la foule… Ils viennent de remplir à La Cigale à Paris et s’apprêtent à entamer une grosse tournée aux States en compagnie de The Clutch. Leur sixième album, « We The People Of The Soil », est paru l’an dernier. Il a été enregistré à Nashville sous la houlette du fameux Vance Powell, qui est venu frapper à leur porte après les avoir vu en live. Ce dernier est également pressenti pour produire le prochain long playing.

La Rotonde est pleine à craquer lorsque le tandem grimpe sur les planches. Ils saluent l’auditoire comme on le fait chez eux, puis s’installent. Le concert s’ouvre par une marche militaire pré-enregistrée. Et pour rester dans le ton, l’intro est balayée de cacardements ou de cancanements. Incisives, les cordes de gratte décapent déjà. Suivant un rituel, Laurent, imposant et charismatique, clame dans le micro : ‘Ici pas de samples, de bandes enregistrées, de putains d'ordinateurs, de set-list, que du spontané avec seulement une putain de batterie, une putain de guitare et pas de basse car la basse, ça ne sert à rien bordel’. Le public participe à l’ambiance, bien maîtrisée, cependant, par le duo. Funk/blues, « A Man Oustanding In His Field », une chanson dédiée à leur voisin agriculteur, Alain Laborde, libère un fameux groove. C’est le titre qui ouvre le bal. L’histoire prend tout doucement forme. La frappe de Mathieu sur ses fûts est à la fois efficace, sauvage et tribale. Légèrement désaccordée, la guitare met rapidement le souk, dans l’auditoire. La voix de Laurent monte dans les tours et grimpe dans les aigus (NDR : à cet instant, on ne peut s’empêcher de penser à Jeff Buckley) ou descend dans les graves, avec une facilité déconcertante. « Little Girl And The Whistling Train » nous entraîne à travers les grandes plaines de l’Ouest. Et Lorsque Laurent sifflote, on ne peut s’empêcher de penser à Sergio Leone.

Les joueurs de de leur équipe de rugby préférée ne sont pas déplacés pour participer à l’interprétation de « I'm A Japanese Mountain ». Mais la version est excellente. Au fil du set, les influences de la paire remontent à la surface. Elles sont puisées, manifestement dans l’histoire du rock de la fin des sixties, du début des seventies et des nineties. Soit dans le psychédélisme (Jimi Hendrix), le hard rock (Led Zeppelin, Black Sabbath) et le grunge (Nirvana, Pearl Jam). Mais également dans le funk, le blues et le gospel…  

Laurent nous signale que ce soir, on est une famille et on est unis. Il affiche un beau sourire en observant ses fans plus âgés –et ils sont nombreux– s'éclater comme des gosses (NDR : il voue un grand respect aux anciens). Ils remercient leur petite équipe, se disent fiers de leur parcours et d'en être arrivé là en restant totalement indépendants. Bref, son discours est toujours aussi pertinent et efficace…

 On n’est pas au bout de nos surprises, Car il est temps, pour Mathieu, de monter sur son kit de batterie et de déhancher son petit cul. L’ambiance monte encore d’un cran. On rigole bien mais surtout, on prend son pied lors du show de ces rockeurs fermiers.

En 75 minutes de temps le duo est parvenu à mettre les spectateurs sur les rotules. Partout où The Inspector Cluzo passe, le public trépasse…

(Organisation : Botanique)

The Inspector Cluzo

Quand The Inspector Cluzo s’emballe, gare aux cymbales !

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Suite aux plaintes émises par le voisinage, dorénavant, tous les concerts qui se dérouleront au Magasin 4 doivent s’achever avant 22 heures. Pas une mauvaise nouvelle, puisque les provinciaux pourront rentrer plus rapidement au bercail. Ce soir, The Inspector Cluzo est à l’affiche. Un duo gascon originaire de Mont-de-Marsan. Il réunit le guitariste Malcom Lacrouts et le drummer/chanteur Philippe Jourdain. La moitié de l’année, le tandem part en tournée mondiale. L’autre moitié, ces gentlemen farmers élèvent des oies et des canards, de manière traditionnelle. Pour fabriquer des rillettes, du foie gras et du confit, qu’ils vendent sous le label ‘Lou Casse’ ; et notamment au merchandising (NDR : en deux temps trois mouvements, tout à été écoulé !) Ils comptent même planter du riz sur leurs terres. Une terre qu’ils ont dans le cœur, mais le rock dans la peau. La paire compte plus de 800 concerts à son actif, en 8 ans d'existence, spectacles accordés à travers plus de 40 pays. Autoproduit, son cinquième elpee, « Rockfarmers », a été enregistré à la ferme et mixé à Nashville.

A Supernaut, c’est le titre qui figure sur une flip side d’un single de Black Sabbath. C’est également le patronyme d’un power trio réunissant le chanteur/guitariste Thomas Venegoni, le bassiste Nicolas Dekeuster et le drummer/vocaliste Jean-François Hermant. Un combo dont les membres ont milité chez Montevideo, Driving Dead Girl, Highsleep With Sloane, Ok Cowboy!, Zacharia, Thibet ou Course of Action. De sacrées références !

Supporting act, le combo est responsable d’un rock carré, énergique et percutant, abordé dans l’esprit des 70’s. Et « Birdman », une de ses compos, en est certainement la plus belle illustration. Sans quoi, brute de décoffrage, sa musique –sans être particulièrement originale– est puissante, mais bien équilibrée. Entre riffs graisseux, ligne de basse ronflante et drums martelés sauvagement, elle n’écorche jamais les tympans… 

Setlist : « Deep Inside », « Ice », « La Menace », « Georges », « Future », « Birdman », « Russian Roulette », « Xception ».

Place ensuite à The Inspector Cluzo. Pas de set list, mais un répertoire qui ressemble plutôt à une grosse jam, au cours de laquelle le combo va nous réserver de nouvelles compositions. Mais surtout une majorité de plages issues du dernier opus, « Rockfarmers ». Et c’est le titre maître de cet LP qui ouvre le show. Pour rester dans le ton, l’intro est balayée de cacardements ou de cancanements avant que la gratte déjà incisive ne baigne déjà dans l’huile. Et lorsqu’elle s’apaise, c’est pour laisser entendre les sifflements des anatidés, avant de repartir de plus belle. Des joueurs de leur équipe de rugby favorite avaient été invités pour mettre le souk tout au long du clip de « I'm A Japanese Mountain » (voir ici

Les rugbymen ne les ont cependant pas accompagnés au Magasin 4. Ce qui ne va pas empêcher la compo de mettre le souk. Malcom va régulièrement à la rencontre de l’auditoire, et d’un doigt vengeur, il invite les premiers rangs à se rapprocher du podium. Philippe enlève assez rapidement son béret pour être plus à l’aise afin de défoncer ses fûts et ses cymbales qui ont déjà bien vécu. En fin de set, ces dernières sont, en général, balancées vers le fond de la scène. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Cinq ans plus tôt, au Botanique, elles ont atterri sur le crâne de votre serviteur, avant qu’il ne s’étale. Confus, les artistes ont promis qu’on ne les y reprendrait plus. Mais dans le déchaînement, ce débordement est encore très susceptible de se produire. Alors, il est préférable de rester sur ses gardes. Quand The Inpector Cluzo s’emballe, gare aux cymbales !

Le duo puise son inspiration chez Black Sabbath, Led Zeppelin et bien d’autres formations de hard rock, issues des seventies. Mais également dans le grunge. Parfois aussi chez Jimi Hendrix. Surtout lorsque les accords de gratte sont torturés. Egalement dans le funk. Et même dans le blues et le gospel. Le registre vocal de Malcolm est ample et capable de dépasser une octave, sans se casser la figure.

Au bout de 60 minutes, les musicos sont complètement trempés de sueur. Mais il sont surtout parvenus à nous réserver un excellent set live, une prestation explosive et bourrée d’énergie, ponctuée de deux jams. Le duo se produit, en général, une fois par an en Belgique. Une bonne raison pour ne pas le manquer. 

(Organisation : Magasin 4)