La lumière destructrice de Cassandra Jenkins…

A l’instar de l’univers, le monde de My Light, My Destroyer est en constante expansion. Le troisième elpee de Cassandra Jenkins, qui sort le 12 juillet chez Dead Oceans, promet d'atteindre les limites de la nouveauté, avec une palette sonore plus large que…

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Bjørn Berge

Heavy Gauge

Écrit par

Déjà 15 albums et pas moins de 2 ‘Grammys’ décrochés par Bjørn Berge, qui est en quelque sorte devenu le héros du blues acoustique européen ! Le succès a peut-être mis du temps à se dessiner mais le Norvégien est aujourd’hui une véritable institution dans son pays comme hors de ses frontières. A l’aide de sa guitare à 12 cordes, qu’il joue en picking, il transcende le genre et s’est, cette fois, offert le service de quelques grands musiciens locaux pour concocter ce très beau « Heavy Gauge » rehaussé par ce timbre si particulier qui semble émaner d’outre-tombe (rappelant Sean Rowe voire Tom Waits, bien entendu). Son blues teinté d’un esprit rock indéniable et au groove étonnant (« Alone Again », « Rip Off ») vous fera passer 30 minutes de bonheur…

 

Bjørn Berge

Blackwood

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Bjørn Berge est un chanteur/guitariste norvégien. Agé de 43 balais, il s’est forgé une solide réputation en Europe. Faut dire qu’il y roule sa bosse depuis plus de vingt ans, et en solitaire depuis ces 15 dernières. Il est surtout réputé pour sa technique sur les cordes. Il avoue avoir été inspiré par des figures mythiques du blues comme Robert Johnson et Elmore James. Eponyme, son premier opus date de 1994. Il faudra cependant encore attendre 5 ans, avant qu’il lui donne une suite, en publiant "Blues hit me" sur le label Blue Mood. Sur son troisième, "Bag of nails", il s’autorise même de reprendre des compos de Led Zeppelin et Beck. En 2001, à travers "StSlide", il adapte à son style à Motörhead et Frank Zappa.

« Blackwood » constitue son onzième elpee. Il marque un retour aux racines, une musique essentiellement acoustique, mêlant le folk et le blues, même s’il y ajoute quelques bonnes doses de rock et de funk. Un profond changement par rapport à son LP précédent, "Fretwork", sorti en 2009. Sur ce nouveau long playing, Bjørn se charge pratiquement de tout : la voix, les guitares et le banjo, ne tolérant que Kjetil Ulland à la basse, aux percus et au synthé. Il a écrit neuf des onze plages.

En ouverture, Bjørn double banjo et guitare pour alimenter "In and out". Une plage sculptée dans un country-folk-blues de bonne facture qui accroche instantanément l'oreille. Le Scandinave possède, en outre, une voix profonde et rassurante. Son jeu sur les cordes multiples est impressionnant. Enrichie par le saxophone de Karl Christian Gronhaug, "Once again" est une ballade toute simple, mais superbe dans sa mélodie. Berge est habile à la six cordes. Sur "Accused" et "Those days"sait, son attaque ne manque pas de caractère. Rugueuse, elle colle bien à la voix chargée de révolte. En 1994, sur son premier elpee, il avait adapté le "Going to Bronwville" du légendaire bluesman noir Sleepy John Estes. Il nous propose une nouvelle version de cette compo intemporelle. Plus contemporaine. Instrumental particulièrement riche, "Blackwood" est un des sommets de la plaque. L’offensive rythmique est franche et directe. Bjørn possède un doigté limpide qu’il traduit à la perfection sous une forme acoustique. Et il le démontre tout au long de sa cover du célèbre "Woodstock", une superbe ballade signée par l'égérie folk hippie, Joni Mitchell, et popularisée par Crosby, Stills, Nash and Young. C’était déjà, il y a plus de quatre décennies… La voix et la musique de Berge sont parfaitement complémentaires. Tantôt elles fusionnent. Tantôt, elles marquent leur territoire. Ainsi sur "Sick 'n tired", son vocal s’élève pour s’affranchir de son instrument. Saturée de blues, "Blues for one" est une ballade empreinte de sérénité. Et il achève son œuvre, en nous plongeant dans l’amertume et les ténèbres de "Darkness". Naturellement doué, considéré comme un virtuose des cordes, Bjørn Berge a encore frappé fort.