Dans le cadre de l’Autumn Falls, le Botanique accueille, ce mercredi 2 octobre, Emma Ruth Rundle, une Américaine qui possède un fameux cv. Etablie aujourd’hui à Louisville, dans le Kentucky, elle a d’abord milité chez The Nocturnes, un duo folk partagé auprès de sa sœur, puis de Red Sparowes, un groupe mésestimé de post-rock-métal, comme guitariste. Sa voix profonde, qui n’est pas sans rappeler Chelsea Wolfe, on ne la découvre cependant qu’en 2012, lorsqu’elle fonde Marriages, un trio dont l’aventure cesse en 2015. Elle avait enregistré « Electric guitar », un premier elpee solo, en 2011. Mais elle n’embrasse vraiment son parcours individuel qu’en 2014, en gravant « Some heavy ocean » sur le label Sargent House (Brutus, Deafheaven, Chelsea Wolf, Russian Circles, ...) ; une œuvre basiquement folk, mais enrichie d’une instrumentation puissante, à coloration post-metal (NDR : pensez à Isis, Caspian, Russian Circles , ...) Son dernier long playing, « On dark horses », est paru en 2018, un disque plutôt sombre…
Il revenait à Fvnerals, un duo originaire de Brighton et aujourd’hui basé à Bruxelles, d’assurer le supporting act, un tandem qui pratique une musique née de la fusion entre doom, post-rock, shoegaze et dark ambient…
A 21h, la Rotonde est pleine à craquer. La température dans la salle est déjà élevée. Emma Ruth Rundle grimpe sur l’estrade flanquée de quatre musicos. Evan Patterson (Jaye Jayle), son compagnon sur scène comme à la ville, se plante à sa gauche. Il se consacre à la seconde gratte. Barbu, Todd Cook se charge de la basse et se plante à droite et Dylan Naydon, des drums. Après une brève présentation, elle enfourche sa guitare et balance les premiers accords. Le son est parfait. Légèrement et subtilement réverbérée, sa voix est soutenue par une section rythmique solide et lourde. Cependant, les interventions aux cordes de Patterson apportent moult nuances à l’ensemble. Emma Ruth Rundle alterne les passages ambiants et les riffs directement inspirés du post-métal. Le jeu de lumière suit parfaitement ces variations. En une heure, l’Américaine enchaîne les morceaux issus de son dernier LP. Ce qui ne va pas l’empêcher d’aller piocher dans l’ensemble de son répertoire, au sein duquel l’excellent “Protection” fait mouche. Après une bonne heure de set, au cours duquel elle ne s’est guère épanchée, la jeune songwritrice et son backing group se retirent et laissent un auditoire comblé par la prestation, mais aussi soulagé de s’extirper de cet univers sombre au sein duquel il a été plongé. Il se dirige alors inconsciemment vers le bar et commence ainsi à reprendre des couleurs…
(Organisation : Botanique)