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Galliano

Musique sans frontières…

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Sous l'impulsion des labels ‘Acid Jazz’ et ‘Talkin' Loud’, l'Angleterre danse actuellement au rythme de l'acid jazz. On réactualise le jazz et le funk en leur insufflant une dose de modernisme, par le biais du ‘groove’ hérité de l'acid house. Parmi ses plus beaux fleurons, aux côtés des Brand New Heavies et autres Young Disciples, figure Galliano, une formation impressionnante comprenant deux Blancs (Rob Galliano et Mick Talbot, ex-Style Council) et huit Noirs. Enfant du melting-pot multiracial londonien, Galliano, en construisant un mur sonore où s'imbriquent jazz, funk, soul, rap et reggae, démolit les barrières culturelles, effort souligné par des textes prônant la paix et le bonheur. Un exemple à suivre. Pour en parler, la choriste Valérie Etienne et le chanteur-rapper Constantine.

Galliano prend toute sa dimension sur scène, non?

V.E. : Nos chansons sont jouées différemment sur scène, elles constituent le développement logique de ce qu'on enregistre en studio. Elles sont souvent plus longues aussi. Mais c'est important d'écouter les disques auparavant, quoi qu'en dise une certaine presse.
Constantine : On peut comparer l'interprétation live de nos morceaux au développement d'un bébé qui grandit progressivement, en tâtonnant. Tout dépend aussi de la réaction du public. S'il nous procure de bonnes vibrations, on aura tendance à pousser la musique le plus loin possible. Il y a parfois un fameux décalage entre la chanson d'origine et son traitement devant un public.

Une définition pour la musique de Galliano?

V.E. : Je n'aime pas l'étiquette ‘acid-jazz’.
Constantine : Le terme ‘acid-jazz’ vient du nom d'un label, d'une part, et des journalistes, d'autre part. L'acid-jazz est avant tout une attitude qui consiste à fusionner plusieurs formes musicales. Ce processus appartient à la culture londonienne. Tu peux aller en boîte là-bas et tu verras qu'on passe aussi bien des morceaux jazz, punk ou psychédéliques. On mélange inconsciemment différentes influences. C'est une démarche naturelle, liée à notre éducation. Galliano est un produit de la ‘club culture’ londonienne actuelle.

Vous aimez Stax et Motown, je suppose ?

V E. : Oui, les deux. J'aime le son Motown et j'apprécie beaucoup des chanteurs comme Marvin Gaye.
Constantine: Mick Talbot, bien qu'il soit blanc, a toujours préféré la musique noire. Son claviériste préféré, c'est Ray Charles. Il voue aussi beaucoup d’admiration au groupe Sly and The Family Stone. Londres est un melting-pot culturel, ce que notre musique reflète parfaitement. Il n'y a aucun problème entre Noirs et Blancs. On a une attitude progressiste d’un point de vue social. La musique n'a pas de frontières, elle est libre. On forme une grande famille qui a besoin de beaucoup d'espace ; en outre, elle est plus à l'aise sur de grandes scènes. D'un point de vue musical, on joue sur notre complémentarité. On ne se marche pas sur les pieds, au propre comme au figuré. En plus, le batteur, le percussionniste et le guitariste avaient déjà joué ensemble avant de rejoindre Galliano. Ils se connaissent donc très bien, ils n'ont pas eu de mal à s'intégrer. Quant à Mick Talbot, c'est Mick Talbot : tout le monde le respecte.

Vous n'avez pas encore décroché de hit, un problème ?

V.E. : Ce n'est pas parce qu'on ne figure pas dans les hit-parades qu'on va arrêter la musique. Tant mieux si le public achète nos disques mais ce n'est pas prioritaire pour nous. On n'essaie pas de plaire à tout le monde, on joue ce qu'on ressent.

Les paroles de vos chansons véhiculent-elles un message particulier?

V.E. : Certaines condamnent la pollution, d'autres le racisme, l'injustice sociale ou l'inégalité des chances. Ce sont des thèmes qui préoccupent la jeunesse d'aujourd'hui.

Le racisme est toujours d'actualité en Angleterre?

V.E. : Il n'a pas complètement disparu, en Angleterre comme ailleurs. Heureusement, les mouvements antiracistes se multiplient un peu partout. De toute façon, le racisme naît de l'ignorance et émane essentiellement de la vieille génération, pas des gens de notre âge. Les jeunes sont plus tolérants. À cet égard, Galliano est un bel exemple de cohabitation raciale. Si on peut contribuer à l'évolution des mentalités, tant mieux ; et je suis sûre que les jeunes qui viennent au concert en sont conscients. D'autres groupes comme B.A.D. (Mick Jones) agissent comme nous. Mêler différentes cultures à travers la musique, c'est intéressant, c'est tout simplement une preuve d'intelligence. Nos concerts en Allemagne et en Suède –où le public est presque entièrement blanc– ont attiré pas de mal de monde, ça fait plaisir.

Vous sentez-vous Anglais ?

Constantine: Non! (rires).
V.E. : Britannique? Peut-être, mais je suis aussi à moitié dominicaine. Je suis une Dominicaine britannique (rires). Linford Christie a brandi le drapeau de l'Union Jack après avoir remporté le 100 mètres à Barcelone, parce qu'il défendait les couleurs de son pays, mais il ne renie pas pour autant ses origines jamaïcaines.

(Article paru dans le n°7 du magazine Mofo de novembre 1992)