Après avoir tâté du pop/folk et du psyché/pop, en compagnie de Charlotte Cegarra, Magon a décidé de se lancer en solo. Et « Out in the dark » constitue son premier elpee en solitaire. Enfin, pas tout à fait puisqu’il a recruté un backing group de trois musiciens qui se consacrent à la basse, aux drums et à la seconde gratte. Tout comme lui, ils sont de nationalité israélienne et vivent à Paris. En outre, lors des sessions, il a reçu le concours de quelques choristes féminines.
Première constatation, la voix de Magon campe un hybride entre Jeff Tweedy (les inflexions), Lou Reed (le ton nonchalant) et Mark E. Smith (le phrasé déclamatoire). Et deuxième observation, la musique proposée est bien électrique, puisant plus que probablement ses principales sources d’inspiration chez les Pixies et Sonic Youth. Encore que lorsque la ligne de basse devient cotonneuse et mélodique, on ne peut s’empêcher de penser à Simon Gallup. D’ailleurs, « My reflection » semble marcher sur les traces de Cure, à travers « A forest ». N’empêche, l’ensemble tient parfaitement la route, même si on regrettera le recours à la reverb dans la voix sur deux plages. Pas vraiment une bonne idée. L’opus recèle des morceaux plus pop/rock aux mélodies accrocheuses, des chœurs féminins allègres, d’autres masculins désabusés (« It’s love »), des guitares frémissantes, discordantes, surf, gémissantes ou lancinantes, une ballade mid tempo (« Landslide ») et puis une piste offensive (« Third dimensional love »), caractérisée par des guitares duales, qui aurait pu figurer au répertoire de Rolling Blackouts Coastal Fever (NDR : ce qui est un compliment !) ainsi qu’une compo menaçante, aux cordes bringuebalantes, qui monte progressivement en crescendo (« Same house »). Et le tout baigne au sein d’un climat de mélancolie douce au sein duquel on s’abandonne facilement. Sans ces voix trop trafiquées sur deux titres, cet LP aurait hérité d’un 8/10 !