Goudi et Lubna Azabal dansent le tango de l’ennui…

Lubna Azabal est une actrice belge née à Bruxelles d'un père originaire du Maroc et d'une mère espagnole. Après avoir été dirigée par les grands noms du cinéma international, elle a remporté ‘Le Golden Globe’ pour le film ‘Paradise Now’. Lubna adore les…

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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Massive Attack

Algorithme & Blues

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Dépêché en dernière minute par la grâce d’un sms sur le coup de seize heures trente (et après avoir réalisé que l’événement avait lieu le soir même !), je m’engage donc dans la bouche fiévreuse de Bruxelles, remontant son reflux gastrique par le colon Montgomery pour arriver à l’ouverture des portes.
Si l’événement de ce soir mérite quelques chamboulements de dernière minute (exit la réunion des parents et bonjour l’étiquette de père indigne !), je peux me féliciter de m’être à ce point pressé, vu mon placement en première ligne.
Conditions idéales donc, s’il en est, pour revoir le groupe de Bristol, deux mois à peine après les Ardentes.
Premier constat : l’auditoire réunit presque exclusivement des quadragénaires ; une conséquence du coût déraisonnable des places. Mais à qui doit on en imputer la faute ???
C’est en tout cas une des raisons que mon esprit avance sur l’échiquier de l’analyse en préambule à ce concert à connotation unique. Unique, car il est fort à parier que le prochain passage du groupe se déroulera dans un espace bien moins agréable.
Jouissant du privilège d’invité, je m’abstiendrai donc de relancer la polémique sur la surenchère des prix de concerts et vais donc sagement me contenter de profiter pleinement du spectacle.
Et tout semble parfaitement en place pour celui-ci.

Vingt heures, la sono commence à diffuser les premières nappes de Dub, prévisible incursion vers les abysses lumineuses d’une Massive Attack.

S’y devinent, les sources d’inspiration du groupe qui ont, à l’aube des années 90, révolutionné le monde musical.

Au fil des minutes, certains spectateurs commencent à s’impatienter.

Près d’une heure plus tard, dans l’obscurité tapissée de fumigènes, presque sur la pointe des pieds, les silhouettes investissent le podium.

Ainsi débute la messe.

Pour concevoir l’entité du groupe précurseur du Trip Hop, il faut envisager le spectacle selon deux axes.

D’une part sa musique, bien entendu, mais aussi son visuel dans lequel les membres s’investissent largement.

Indissociables, l’un et l’autre forment une alchimie parfaite lors de leurs shows, renforçant l’impact de la prestation.

Les premières basses viennent s’écraser comme des lames de fond au-devant de la scène et en arrière, un gigantesque écran digital scindé en différentes sections, diffuse invariablement messages anti-propagandes et images de masse lobotomisantes.

Cette collision, loin d’être fortuite, génère un impact direct sur l’émotionnel et le ressenti de la partie musicale.

Mis de telle sorte en lumière, les morceaux de Massive Attack révèlent ainsi d’autant plus leur magnifique noirceur, mais aussi leur éclatante inventivité.

Bien sûr, rien n’est laissé au hasard, et si celui-ci s’invite à l’improviste sous la forme d’un grain de sable venu se loger entre les cordes vocales de Martina Topley-Bird ; lorsqu’elle interprète « Paradise Circus », il n’enraye pas pour autant la machine admirablement huilée.

Pourtant, cette quasi-perfection ne coule pas la performance du groupe dans un moule d’ennui.

Et si ses membres connaissent parfaitement leur partition numérique, ils semblent unis par une osmose interne les reliant les uns aux autres et leur permettant d’ajouter cette infime touche de magie noire qui fait la force de MA.

Tour à tour, Martina Topley Bird, Horace Andy et Grant Marshall (alias Daddy G) viennent prêter leurs voix aux différentes compositions qui se tissent comme autant de toiles lumineuses.

Ce à quoi un light show somptueux vient se superposer, de sorte à donner corps à l’âme du band qu’on peut apercevoir danser entre les faisceaux de lumière.

Manifestement incommodée par un léger refroidissement, la chanteuse semble jouer sur la réserve.

Qu’importe, puisque émane de sa gorge cette mystérieuse sensualité qui habille si bien les titres, s’appropriant avec grâce et élégance les morceaux chantés par d’autres sur disque.

Quant à l’icône du Reggae, fidèle à lui-même, il investit la scène de son aura intemporelle.

Ainsi se succèdent les hits du groupe, sans surprise, mais interprétés avec force et un savoir-faire qui semble décupler au fil des dates.

En guise d’aperçu de l’album à venir (et dont la date n’est pas encore avancée), quelques nouveaux titres se glissent dans la set list.

La méthode de travail a peut-être changé (Robert Del Naja évoquait récemment dans une interview aborder l’élaboration de ses morceaux de manière différente), mais le résultat reste tout aussi convaincant.

Avant un unique rappel, la troupe disparaît comme elle est apparue, soit en catimini.

Mais au final, après trois titres (dont l’incontournable « Safe From Harm » en apothéose) elle s’éclipsera sous les hourras de la foule, baigné dans une lumière crue, les révélant enfin, tous réunis, s’échangeant généreusement congratulations et embrassades sincères.

Fondamentalement, le concert de ce soir n’était pas très différent de leur prestation en festivals, mais dans ce contexte de perfection presque totale, était-il bien convenable de faire la fine bouche ?

(Organisation : Greenhouse Talent)

Voir aussi notre section photos ici

 

 

Massive Attack

Ame de distraction massive

Écrit par

Ce vendredi, se déroulait dans le Sportpaleis d'Anvers, l'un des plus grands spectacles de prestidigitation de tout les temps. Hypnotisé, transcendé, emmené à la lisière des rêves et de la réalité par l'incroyable machine à remodeler le temps, les spectateurs présents en ont eu pour leur argent.

Si d'aucun s'étonnaient d'un deuxième passage en l'espace d'une année du désormais duo exponentiel de Bristol, beaucoup se réjouissaient du retour en nos contrées d'un des groupes les plus visionnaires et influents de l'histoire de la musique contemporaine. Votre serviteur en premier. C'est donc avec une grande excitation matinée d'impatience juvénile, que j’ai pris place dans les strapontins.

Le soin d'ouvrir le bal des songes était laissé à la gracieuse Martina Topley-Bird, qui comme membre émérite du cercle Massive Attack, répond régulièrement à l'invitation. Emmenées par les boucles dorées de sa loop station, motifs synthétiques joués du bout de ses doigts, ses chansons bien qu'un peu perdues dans le champ de cette grande salle accaparent l'auditoire à défaut de le subjuguer totalement. L'ancienne muse de Tricky se fendant d'une reprise élégante du « Karmacoma » de ses hôtes et d'un final électrique énergique. La suite s'est avérée de moins bonne facture. Remplaçant un DJ Shadow, qui, sans nul doute aurait enflammé les planches et fait vibrer les murs, le jeune K'Naan (celui dont l’hymne « Waving flag » nous a saoulé tout la durée du mondial de football) a délivré un set dont le vibe Jamaïcan old school roots teinté de variété world a laissé quelque peu sceptique. Mou du genou et franchement pas emballant, son flow Hip-Hop lorgnant du côté de la Pop a manqué singulièrement de saveur. Dommage. Mais la suite allait bien vite effacer cette légère déception.

Massive Attack est une bête de scène monstrueuse, de nos jours. Si le show de ce vendredi ne se différence pas tellement du concert d'octobre dernier, force est de constater son efficacité.

Musicalement d'abord. Par ce que son et le groove sont dantesques. Visuellement ensuite. A cause d’un lightshow magistral et d’un concept pour le moins épatant. Au fil des succès qui égrènent la carrière du groupe, messages alter mondialistes, anticonsuméristes et à caractère informatifs (dans nos deux langues nationales, s'il vous plaît) se mêlent dans une orgie stroboscopique. Pas de place à l'approximation. La machine est bien huilée.

Indomptables, rebelles dans l'âme, Grant Marshall et Robert Del Naja assènent quelques vérités bien senties, qui apparaissent en projection sur un mur d'écrans horizontaux placé à l'arrière plan. L'humour étant aussi présent au rendez-vous, sous la forme de quelques clins d'œil à notre mère patrie (encouragements à Justine Henin et actualités régionales, entre autres). Et de cette pluie de lumière et de décibels, ce qui se dégage, c'est la force même des chansons.

Décliné sous forme de Best of, le répertoire des Anglais n'a pas pris une ride. « Angel » porté par la voix du fidèle Horace Andy, « Unfinished Sympathy » emmené par une Deborah Miller sensuelle, « Risingson » sombre et venimeux ou « Teardrop » repris par Martina Topley-Bird, se conjuguent magistralement aux plus récents « Babel » ou encore à l'hypnotique « Atlas Air ». Dans un final somptueux, le classique « Karmacoma », clôt ce qu'il serait convenu d'appeler un grand spectacle. Standing ovation, chapeau bas. Massive Attack étaient précurseurs dès les années nonante, ils gardent une longueur d'avance en 2010.

(voir également notre section photos)

 

Massive Attack

Danny The Dog – Original Motion Picture Soundtrack

Le dernier album de Massive Attack, « 100th Window », est sacrément mauvais. Tout le monde le sait, même si personne n’a osé le clamer au moment de sa sortie. D’ailleurs Massive Attack aujourd’hui, c’est 3D, point barre. Et c’est bien là le problème : ne restent que ses vaines obsessions pour la cold wave et les guitares sauvageonnes, alors qu’on aimait Massive Attack pour la somme de ses talents (3D + Daddy G + Mushroom) et la richesse de ses sonorités (soul, hip hop, reggae, rock). Réduit au seul 3D, le « groupe » de Bristol ne serait donc plus que l’ombre de lui-même. Noire l’ombre, bien oppressante, mais surtout d’une froideur inquiétante. Massive Attack n’était-il pas le groupe de tous les mélanges, alors qu’aujourd’hui il est le joujou d’un seul homme, despotique et maniaque ? La monochromie lasse en musique, surtout si la couleur choisie est le noir, au pire le gris. Et ce nouveau disque signé « Massive Attack » confirme cette donne : « Blue Lines » c’est de l’histoire ancienne – d’ailleurs qui oserait comparer ce chef-d’œuvre trip-hop à « 100th Window » et ses chansons-glaçons, ses airs de freezer et sa (sale) gueule d’enterrement ? Tout au long de cette BO (d’un film produit par Luc Besson - gasp !), 3D continue donc à nous peler les c… : c’est glauque et simpliste, comme du Third Eyed Foundation de série Z. Un peu de beats à la Juan Atkins (Detroit : ville sombre et dépecée), de piano fantôme et de cordes gothiques : brrrr, il fait froid là-dedans, où est Eric Serra ? A la fin de ce disque, y a pas de happy end : Massive Attack est mort, et tout le monde tire la tronche. ‘Il était une fois’ : un grand groupe, qui sortait de grands disques. C’était il y a longtemps. Mais que reste-t-il donc de nos vertes espérances ?

Massive Attack

100th Window

De l'art de continuer à faire de la musique quand on est tout seul, sous le nom d'emprunt d'un trio devenu légendaire. De l'art ou du cochon ? Loin de nous l'idée d'accuser 3D de pédophilie : la question n'est pas là… Sauf que 3D n'est pas Massive Attack, et Massive Attack n'est pas 3D. Mushroom parti il y a trois ans, c'était toute la couleur hip hop, soul et dub du groupe qui partait en fumée : ces demi-teintes qui avaient fait la réputation du trio (le trip hop, rappelez-vous). Que reste-t-il de Massive Attack ? Un seul homme, donc. Daddy G, lui aussi, est parti. Poudrer le pet de son gosse. A l'écoute de " 100th Window ", on sent le 3D bien dépourvu : sans les deux âmes black qui faisaient le charme (dévastateur) du groupe de Bristol, ses deux bouées de sauvetage, Robert Del Naja pique du nez, et coule. La musique de Massive Attack s'est transformée en bateau ivre voguant à sa perte, recyclant à veau l'eau la recette de " Mezzanine ", mais sans la sublimer. Réduite comme une peau de chagrin aux exigences punk-new wave du blanc-bec, ce " 100th Window " sent le trip hop rance, n'en retenant que le trip (bad). Plus de hop, donc. Et plus grand chose d'autre. Même Horace Andy, pensionnaire de longue date, semble s'ennuyer ferme. Quant à l'autre invitée, n'en parlons pas : Sinead O'Connor, avec sa voix horripilante et sa tête à claque, nous rend l'écoute encore plus rédhibitoire. Mais que fait la police ? Avec ses ambiances de fond de tiroirs, ses attractions linéaires, ses mélodies en pilotage automatique, cet album sent la mort. La mort d'un grand groupe, dont les empreintes sur la musique de ces quinze dernières années se faisaient encore et toujours prégnantes… Dommage. Devrons-nous désormais parler de Massive Attack comme un groupe du passé, alors qu'il représentait toujours le futur du rock, de l'électro, du hip hop ? Parce que jusqu'à nouvel ordre, son influence devrait s'arrêter net, à dater de ce " 100th Window " suffisant et chiant comme la pluie. Rarement un groupe d'une telle ampleur n'aura suscité une telle déception. Massive, vraiment.

 

Massive Attack

Mezzanine

Lors de la sortie du dernier opus de Portishead, nous avions le sentiment que le trip hop était arrivé au pinacle de son existence, tant la production, la finesse des compositions et la recherche du son touchaient la perfection. Il faut croire que ce style musical venu tout droit de la côte sud anglo-saxonne recèle encore bien des trésors cachés, que l’on croyait inexplorés. Massive Attack vient de sortir l’un des plus beaux albums de l’histoire du trip hop, repoussant ainsi encore plus loin les limites de la technique et de l’esprit humain. Déjà très impressionnés par les deux singles " Risingson " et " Teardrop ", nous ne pensions pas l’être encore plus par " Mezzanine ", 3ème album du combo. En dix compositions, Massive Attack bouleverse, à nouveau, tout notre univers, nos perceptions, cherchant constamment à stimuler notre mystérieux sixième sens. Par une soul déstructurée imprimée sur un dub puissant et traversée d’effets atmosphériques impressionnants. Et que dire, alors, lorsque la voix enchanteresse d’Elizabeth Frazer émerge ! On a alors l’impression de naviguer dix lieues au dessus de notre corps. Une métempsycose suscitée non par des substances illicites, mais bien par la musique étonnante, envoûtante d’un futur grand. Superbe !