Melody Gardot, Diana Krall, Norah Jones, … Pour cette nouvelle saison, les jolies demoiselles du Jazz/Pop se sont toutes donné rendez-vous à Bruxelles pour faire tourner la tête à ces messieurs. La première à fouler les planches d’une salle de la capitale, Norah Jones, avait jeté son dévolu sur Forest National. Une salle un peu trop impersonnelle pour ce type de musique. Ce qui n’a pas empêché la demoiselle de remplir l’espace en deux temps trois mouvements.
On ne badine pas avec les horaires à Forest National. Sur le coup des 21 heures tapantes, Norah Jones et son band (‘They don’t have a name yet’ annonce-t-elle amusée, un peu plus tard) débarque devant un parterre assis et bien garni. La jolie progéniture de Ravi Shankar salue son public autour d’un décor plutôt simple, avant d’ouvrir la danse par un hit en guise d’entame. « Come Away With Me ». Quand tu veux ma belle ! Le délicieux timbre de voix de la demoiselle s’échappe des baffles diffusant, chose rare à Forest national, un son cristallin. Dans la fosse, c’est l’instant GSM. Evidemment ! Dès le second morceau, Jones embraie sur le morceau éponyme de son petit dernier, « Little Broken Hearts » et annonce alors que la soirée sera résolument tournée vers sa nouvelle œuvre.
En 10 ans et 5 LPs, Norah Jones a progressivement glissé d’un jazz langoureux à une pop de plus en plus édulcorée. Et cette métamorphose va se ressentir tout le long d’un concert sobre et sympathique mais, parfois, borderline chiant. Jones a la classe, ses musiciens sont excellents. Mais, lorsqu’après cinq morceaux à peine, on se met à penser à la liste des courses du lendemain, c’est que quelque chose cloche. Et ce quelque chose, c’est ce malheureux focus sur les dernières compositions, tournée promo oblige. Malgré le coup de main du maître Danger Mouse au niveau de la production, on ne peut pas vraiment dire que « Little Broken Hearts » casse la baraque. Tant en version studio que sur scène. Heureusement, des titres comme « Sinkin’ Soon », « Cold Cold Heart » (reprise d’Hank Williams), « After The Fall » ou le hit acclamé « Don’t Know Why » permettent à Jones et son équipe de tenir la distance. L’atout de la chanteuse ? Son piano. Passant d’un instrument à l’autre, c’est lorsque Jones siège derrière ses ivoires que la magie opère vraiment ; et que les lourdingues assis derrière vous se décident enfin à la boucler. Des instants providentiels.
Le concert s’achève au bout d’une heure et demie, par un rappel de deux morceaux dont un « Sunrise » repris en chœur par l’assistance. Celle-ci semble conquise. De notre côté, on ne peut pas dire que l’étincelle a véritablement eu lieu. La faute aux nombreux moments de flottement. Allez, un petit « My Blueberry Nights » en DVD pour se consoler.
Organisation : Live Nation
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