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Thot

A la rencontre du Mystère des voix bulgares…

 Il existe des groupes inclassables. On les appelle ‘crossover’ et ce mot ne se réfère pas à un modèle de voiture. On pense ici à Nine Inch Nails, Radiohead, Dead Can Dance, etc. Thot, le projet fondé en 2005 par le Franco-bruxellois Grégoire Fray, appartient à cette ‘non-catégorie’. Tout au long de ses 3 elpees et 4 Eps, la formation, dont le patronyme a été emprunté à un personnage du dessin animé ‘Les Mondes engloutis’ ainsi qu’au dieu égyptien du même nom (‘Thoth’), a évolué d'un style post-indus / post-metal très brut vers un post-rock plus sophistiqué. Ce 10 mai 2024, Thot a publié son 4e album. Baptisé “Delta”, il s’agit clairement de la production la plus ambitieuse et la plus aboutie du combo. Un signe qui ne trompe pas, Grégoire Fray est parvenu à convaincre le Mystère des voix bulgares de participer aux sessions. Le collectif est d’ailleurs présent sur plusieurs pistes. Musiczine a rencontré Grégoire Fray et Michael Thiel.

Commençons par préciser les rôles. Grégoire, tu es le fondateur de Thot ?

Grégoire Fray : Oui. Je me charge de l'écriture des morceaux, des paroles, de la guitare, des claviers, de la programmation et de la production. J'assume aussi la direction artistique pour les créations visuelles, et entre autres pour le design des pochettes. Je ne réalise pas les pochettes, mais j'apporte les idées. Tout comme pour les clips vidéo.

Et toi, Michael, tu te consacres aux percussions ?

Michael Thiel : Effectivement. Les percussions depuis fin 2018 et je m'occupe aussi du volet visuel, notamment des vidéos. Ainsi que de certains aspects graphiques comme les artworks.

Votre nouvel opus s’intitule “Delta”. Comment évaluez-vous l'évolution par rapport aux précédents ?

GF : Le titre a été pensé comme l'image de cette évolution. Un delta, c'est un triangle. Chaque facette représente un des trois albums précédents. D'un point de vue musical et artistique, “Delta”, c'est donc la somme quantique des trois précédents. C'est aussi l’embouchure d'une rivière qui se jette dans la mer. Il se reporte un peu à l'album précédent dénommé “Fleuve”. L'évolution a également été humaine puisque le line up a changé au gré des sorties. Et, en toute logique, notre progression musicale a été nourrie par les personnes actives au sein du projet.

Faisons le point sur les membres du groupe.

MT : Alors, outre Grégoire et moi, Stéphane Fedele se réserve la basse, Lukas Melville la batterie et Anaïs Elba les claviers. Lukas et Stéphane participent aussi aux arrangements.

Juliette est également de la partie.

GF : Juliette Mauduit, active au sein du groupe entre 2018 et 2020, a participé aux sessions. Au moment de la crise du Covid, elle a changé de vie et est retournée vivre en France. Elle n’est plus membre de la formation, malheureusement. Mais, avant de partir, elle avait conduit le projet “Delta” jusqu’au bout, tant au niveau de l'écriture que pour les enregistrements. Et elle sera présente au Botanique le 13 juin, lors du concert.

“Sleep Oddity” est ma compo préférée. La chanteuse Lenka Dusilová y est créditée. Qui est-ce ?

GF : Lenka Dusilová est une musicienne tchèque très connue et reconnue dans son pays. Elle joue de la musique depuis plus de 20 ans et a décroché de nombreuses récompenses en République tchèque. Je l'ai découverte en 2022. Je séjournais à Prague et un de mes amis, Tomasz, était son manager. C'est lui qui m'a invité à écouter son album précédent, “Řeka”, un mot qui signifie “rivière”.

Tiens, le monde est petit…

GF : Oui ! Je suis tombé immédiatement amoureux de sa musique et de sa voix. Et, au moment de finaliser “Sleep Oddity”, on a eu l'idée de l'inviter à participer à la chanson.

J'aime particulièrement ce titre parce qu'il affiche un petit côté ‘prog’, surtout à partir du milieu du morceau... Et ce que j'aime aussi, c'est la mélodie de base. A mon avis, c'est la plus belle mélodie composée par Thot depuis les débuts.

GF : Merci ! En fait, la première version de ce titre est parue à l'origine sur l'Ep “Méandres”, en 2022. C'est une ancienne composition que j'ai écrite en formule guitare-voix, fin 2019. J'ai très vite eu envie de la faire chanter par Juliette. Donc, on a réalisé cette version sur “Méandres”. Et puis, quand est arrivé le moment de réaliser les nouveaux enregistrements pour “Delta”, les arrangements ne correspondaient plus à la voix de Juliette. C'est alors qu'on a conclu qu’il était nécessaire qu’une autre voix intervienne. Donc, j'ai contacté Lenka Dusilová et je lui ai donné carte blanche. Elle a repris les choses à sa manière, en ajoutant ses propres idées et je suis très, très content, du résultat.

J'aime beaucoup. C'est superbe !

GF : Après, pour le côté prog, je n'y connais rien, donc je ne peux pas juger (rires).

Bien sûr, c'est un avis subjectif. Le problème de Thot, c'est que votre musique est impossible à classifier. C'est de la musique ‘crossover’. A l'instar de Nine Inch Nails ou Radiohead. Impossible de lui coller une étiquette. On peut avancer des références plus ou moins pertinentes mais pour définir le style de Thot, on en est réduit à devoir combiner des termes comme post / prog / metal / noise / power, etc.

MT : Perso, je dirai tout simplement ‘post-indus’. Le terme ‘post-‘ est maintenant connu, grâce au ‘post-rock’...

Le Mystère des voix bulgares a collaboré aux sessions d’enregistrement. Comment une telle coopération a-t-elle pu se réaliser ?

GF : Je suis fan du Mystère des voix bulgares depuis longtemps. J'ai toujours été intrigué, fasciné, par cette musique, par ces voix, par ces chœurs. Il s'avère que leur musique est présente dans la discographie de Thot depuis longtemps et ce, par le biais de samples.

Sur quels morceaux, par exemple ?

GF : Sur “Icauna”, “Odra”, “Rhein”, “Samara” et “Rhône”.

MT : Et aussi sur “Bosphore” ?

GF : Oui, sur “Bosphore”, également. Et donc, en 2018, j’assiste au concert du Mystère des voix bulgares et de Lisa Gerrard, à l'Ancienne Belgique.

J'y étais également.

GF : Je suis ressorti de ce concert totalement subjugué. J'ai contacté la manageuse du groupe via Instagram et je l’ai invitée à découvrir Thot. Et, plus tard, pendant la conception de “Delta”, je me suis décidé à tenter le coup. Donc, j'ai recontacté cette personne, Boyana Bounkova. J'ai exposé un peu mes envies, mes idées et tout ça. Et puis, après plusieurs échanges de mails, j'ai proposé des idées concrètes. Juliette et moi avons écrit des textes et concrétisé des idées mélodiques. On a travaillé en compagnie d’une amie bulgare, qui nous a aidés à rédiger des paroles dans cette langue, basées sur des contes. Et on a proposé l’ensemble à Boyana, qui en a parlé aux chanteuses. Et la réponse a été affirmative ! Je me souviens du moment où je l’ai reçue. J'en ai presque pleuré.

Bingo ! Et vous êtes allés en Bulgarie ?

GF : On ne voulait pas effectuer ce défi à distance. On voulait y aller. On voulait vivre le truc. Juliette aussi. Michael aussi. On a donc attendu que les règles Covid soient allégées, et on est partis en Bulgarie. On a bossé avec six chanteuses du collectif parce qu’en inviter vingt n'était pas réalisable, ne fût-ce que d'un point de vue financier. On a passé une journée en studio pour enregistrer les morceaux. Et en plus, une version acoustique de “Hüzün”.

“Hüzün” constitue, à mon avis, le ‘magnum opus’ de l’œuvre, le titre le plus ambitieux.

GF : Oui, également au niveau visuel. On a tourné un clip en Bulgarie.

Oui, un clip que j'aime particulièrement, surtout grâce aux références chamaniques.

GF : Tu évoques sans doute le rituel montré dans le clip ? Il s'agit des ‘Kukeri’. Cette tradition existe dans de nombreux pays. On peut la comparer au Carnaval. Les gens se couvrent de peaux de bête, pour chasser les mauvais esprits et annoncer l'arrivée du printemps. Quand on a préparé le voyage en Bulgarie, j’avais l’intention d’en profiter pour tourner un clip. Et “Hüzün”, c'était le morceau idéal pour y parvenir, car la chanson évoque un long voyage. C'est une composition très personnelle pour Juliette, car c'est elle qui a écrit le texte. Elle a directement eu un coup de cœur. On a donc modelé la compo autour de ses idées, et c'est devenu ce que c'est aujourd'hui. Et le chœur des Voix Bulgares occupe une position centrale, au milieu de la chanson. Pour le clip, j'ai passé beaucoup de temps sur internet à chercher des lieux où tourner. Donc, on a vraiment préparé, un peu improvisé, en fonction de ce qu'on voyait, de ce qu'on trouvait, de la météo… favorable, car on a pu bénéficier d’un très beau temps.

Comment avez-vous pu filmer les ‘Kukeri’ ?

GF : Quelques semaines avant le voyage, j’ai découvert, par hasard, des photos des ‘Kukeri’ dans National Geographic bulgare. Des clichés réalisés par un photographe bulgare, Ivo Danchev. Tout s'est organisé dans ma tête. Comme les textes d'“Hüzün” proposent une espèce de rituel intérieur, décrivant ce que Juliette a vécu ; j’en ai déduit qu’il fallait que l'on fasse intervenir les ‘Kukeri’. Ils allaient donner vie à ce passage, au milieu de la compo, où il se produit une sorte d'élévation. Leur présence visuelle allait renforcer cette impression. Donc, j’ai contacté le photographe, Ivo.

Celui du National Geographic ?

GF : Oui ! Je l'ai contacté sur Instagram. Il connaissait les ‘Kukeri’ mais il a fallu dénicher des candidats prêts à assurer une telle représentation en plein été, parce que, normalement, c'est un rituel qui se déroule à la fin de l'hiver. On avait besoin de costumes, parce qu'après les rituels, généralement, ils les démontent. Finalement, tout s'est mis en place presque miraculeusement et on a pu tourner la séquence des ‘Kukeri’ au même endroit que sur la couverture du National Geographic. On a passé quelques heures en fin de journée devant un coucher de soleil à tourner ces scènes du rituel autour du personnage de Juliette.

Et donc, Michael, au niveau des vidéos, comment as-tu abordé le travail de mise en forme, le travail visuel ?

MT : Je me suis efforcé de traduire visuellement les idées de Grégoire. C'est lui a écrit le script du clip et scénarisé ce périple bulgare. Pour moi, c'était surtout un travail de cadrage et de montage. J'ai essayé de définir et d'appliquer de manière cohérente un concept visuel propre à cet album. Pour l’étalonnage, les clips baignent toujours au sein d’une ambiance très sombre. Il y a un côté très bleu nuit, ‘dark blue’, mais également une pointe de flamboyance. Suivant les couleurs ou la lumière utilisée. Ou tout simplement selon le jeu des personnages ou les effets.

Il est intéressant de retrouver cette dualité, que je qualifierais d'alchimique. On part d'une ambiance très 'dark', mais on assiste à un mouvement qui se dirige vers quelque chose de lumineux, comme si c'était un voyage initiatique. On rencontre ce phénomène au sein d’énormément de projets artistiques depuis cinq ou six ans. C'est vraiment une tendance lourde, dans ce milieu.

MT : Je pense aussi personnellement que les groupes qui ne s’enfoncent que dans le 'dark' commencent tout doucement à m'ennuyer. Il faut qu'il y ait un truc en plus. Sinon, cette démarche devient trop répétitive et finit par lasser.

Elle devrait correspondre à un processus de maturation, d'éveil, un peu comme un passage de l'adolescence, de la destruction à un moment où on construit quelque chose.

MT : C'est aussi ça qui fait la force de Thot. Comme tu le disais, il est difficile de mettre le projet dans une case et c'est ce qui en fait sa beauté.

Quid de la pochette et de l’artwork ?

MT : L'artwork a été 'commis' par David Crunelle, un artiste collagiste bruxellois. Il est très minutieux, voire obsessionnel. Il réalise des œuvres de grande taille, créées à partir de tout petits éléments. Et dans cet artwork, une composante graphique a acquis un rôle central car on l'a utilisée pour la décliner en cartes dans les clips vidéo. On s’en est servi un peu comme une rose des vents. Cet aspect cartographique peut aussi ramener à une forme de chamanisme, d'alchimie. C'est une combinaison entre des éléments numériques et des collages, qui permettent d'introduire une dimension plus organique.

En parlant d'organique, on pourrait se référer au monde végétal, qui est omniprésent chez Thot. Un côté tellurique...

GF : C'est intéressant d’entendre le terme ‘tellurique’, parce lors d’une interview, accordée il y a quelques jours, on m'a signalé que Thot avait quelque chose de ‘minéral’…

C'est quasi un synonyme.

GF : Mais ce que j'ai vu dans les artworks de David Crunelle, c'est quelque chose de plus céleste, de stellaire. Pendant l’écriture de “Delta”, j'ai lu énormément de livres qui traitaient d'astrophysique, de la question du temps et de l'espace, etc. Et quand j'ai vu les œuvres de David Crunelle, j’ai compris qu’il s’agissait de l'univers qui se déploie. Dans ses couleurs et ses formes.

Et, en même temps, il existe un rapport quantique entre l'infiniment grand et l'infiniment petit…

GF : Oui, voilà. Effectivement.

Quels sont vos nouveaux projets ? Une tournée est-elle en voie de concrétisation ?

GF : La release party de l'album se déroulera le 13 juin, au Botanique. Sinon, on se produit le 1ᵉʳ juin au Salon à Silly. Et puis, on est programmé aux festivals ArcTanGent à Bristol le 17 août, puis au festival de Pelagic Records...

… Qui est votre label ?

GF : Oui, qui est notre label. Donc ce sera à Maastricht, le 24 août. Et on attend la confirmation pour d'autres dates.

Pour terminer, je vous ai demandé de sélectionner deux ou trois morceaux qui n’appartiennent pas à la discographie de Thot.

GF : Le premier choisi, c'est évidemment un morceau du Mystère des voix bulgares qui s'intitule “Mome Malenko”. C'est la première plage de leur dernier album, “BooCheeMish”, auquel Lisa Gerrard, de Dead Can Dance, a participé. Et comme deuxième titre, “Justice” du groupe RIVE, un groupe belge que j'apprécie beaucoup. J'aime beaucoup les textes de Juliette, qui n'est pas notre Juliette à nous. Ils m'ont beaucoup nourri lorsque je me suis mis à écrire des textes en français.

En effet, c'est la première fois que tu écris des paroles en français.

GF : J'avais rédigé quelques lignes en français sur “Rhône”, un morceau qui figure sur l'album “Fleuve”. Le français est présent sur de nombreux titres, tout au long de “Delta”, en symbiose avec l'anglais.

Et enfin, la sélection de Michael.

MT : J’ai choisi “Ungod” de la formation Stabbing Westward. C’est le titre éponyme. C'est une fresque sonore, 'indus', sombre, ‘électronisante’ qui, je pense, est assez proche de la musique de Thot, en tout cas dans l'idée du voyage...

GF : C'est marrant que tu choisisses ce morceau et ce groupe. C'est une référence qui est souvent mentionnée dans les chroniques des albums de Thot.

Merci !

GF : Merci à toi, Phil.

Pour écouter et commander “Delta”, c'est ici

Pour voir et écouter les dernières vidéos de Thot

-  “Céphéide” https://www.youtube.com/watch?v=X-zxsYaWyH8

-  “Hüzün” https://www.youtube.com/watch?v=xNZQNKp4G5w

-  “Supercluster” https://www.youtube.com/watch?v=b-b9Q3TZHLk

Thot

THOT annonce son nouvel album “Delta” et une collaboration avec Le Mystère des Voix Bulgares

THOT, le projet bruxellois de Grégoire Fray, sortira son 4e album, “Delta”, le 10 mai prochain, sur le label allemand Pelagic Records (Mono, The Ocean, BRIQUEVILLE, Psychonaut, etc..).

Après avoir évolué au gré de nombreuses collaborations (Magnus Lindberg de Cult of Luna, Ben Chisholm de Chelsea Wolfe, T. Raumschmiere, Catherine Graindorge), G. Fray franchit une nouvelle étape de sa carrière en invitant les chanteuses du chœur polyphonique “Le Mystère des Voix Bulgares” à participer à son projet. Autre nouveauté: il a ressenti la nécessité d'écrire dans sa langue maternelle, le français, ce qui donne une nouvelle dimension à sa musique.

Musiczine a pu découvrir les titres de “Delta” en avant-première et l'impression qui s'en dégage est, en tous points, grandiose. Le style musical s'est encore enrichi par rapport aux productions précédentes. C'est toujours de l'indie-rock, bien sûr, mais rehaussé par des éléments post-rock, industrial, prog-rock, pagan, post-metal et power-electro.

Forgé entre la Belgique, la Bulgarie et la République tchèque, "Delta" est un opus foncièrement organique. Les 10 titres gravitent autour de l’insaisissable question de la place de l’art et de l’amour dans notre existence.

Dans le lineup du groupe, on retrouve le noyau des musiciens actifs depuis plusieurs années aux côtés de Grégoire Fray (guitare, voix, claviers, composition). Ce sont Juliette Mauduit au chant, Lukas Melville à la batterie, Stéphane Fedele à la basse et Gil Chevigné à la co-composition. Deux nouveaux membres sont venus renforcer ce noyau: Anaïs Elba (Sïan Able) aux claviers & voix, et Michael Thiel aux percussions, pour muscler et styliser l’ensemble sur scène. A noter, au passage, que ce dernier n'est pas un inconnu vu qu'il dirige le label Weyrd Son Records et est le fils du regretté Marcel Thiel, alias Snowy Red, un des artistes légendaires de la new-wave en Belgique. Sur “Delta”, on remarquera également la présence de la chanteuse tchèque Lenka Dusilova.

Le premier single issu de l'album, "Supercluster", et sa vidéo, viennent d'être dévoilés aujourd'hui. Pour regarder, c'est ici. Il sera suivi par "Hüzün" le 9 avril et "Céphéide" le 10 mai. Le release show aura lieu le 13 juin à l'Orangerie du Botanique (Bruxelles).

Tracklist de “Delta”:
Euphrate
Céphéide
Sleep Oddity (ft. Lenka Dusilova)
Bateleur
The Last Solstice
Hüzün
Blind Streets
Supercluster
Morning Waltz
Estuaire

Photo: par Michael Thiel

Thot

The City That Disappears (a)

Thot est un projet musical créé en 2005 par le musicien bruxellois Grégoire Fray. Il décrit sa musique comme ‘Vegetal Noise Music’ : what's in a word anyway... Je la dépeindrais comme un cross-over entre l'électro-rock industriel (Nine Inch Nails) et le prog/rock/pop (Muse, Radiohead  Porcupine Tree). "The City That Disappears" constitue le troisième elpee de Thot. Mixé par Magnus Lindberg (Cult of Luna), il a été enregistré par Grégoire Fray, qui se réserve la plupart des instruments et des machines.

"The City That Disappears" propose un mélange d'électro et de rock, sur lequel se pose la voix unique de Grégoire Fray, une voix qui rappelle celle de Matthew Bellamy (Muse). Les thèmes abordés sur cet album sont à nouveau consacrés à la dualité entre la nature et le développement humain, entre les réalités organiques et urbaines.

Ce qui frappe le plus sur cet opus, c'est son intensité, son sens de l'urgence. Tout y est tendu et on sent un besoin criant d'exprimer un ‘pathos’, que ce soit la colère, la peur ou la volupté. Le spectre musical est très large : il oscille d'un morceau calme au piano acoustique ("Keepers"), très NIN-esque, à des brûlots electro-indus bruitistes (« Rhythm.Hope.Answers », probablement leur composition la plus percutante).

"HTRZ", le premier single, commence par un chant syncopé et évolue vers un refrain puissant et une superbe partie progressive à la guitare avant l'explosion finale. Morceau instrumental « Dédale » montre la capacité de G. Fray à créer des atmosphères électro-ambient hypnotiques. "Blank Street" me fait penser à « Year Zero » de NIN. A cause des sonorités électro et des accents dystopiques. « Negative Buildings » est une autre composition ambitieuse, riche en éléments divers. "Traces" est probablement mon titre préféré, en raison de sa structure plus progressive. Il évoque clairement Anathema, surtout à la fin, quand Fray et Arielle Moens, la VJ de la bande, chantent à l'unisson. La progression est vraiment étonnante, conduisant à une déflagration finale. Le disque s’achève par "Citizen Pain", un autre single potentiel. Encore une fois, la partie instrumentale finale est impressionnante.

Dans l'ensemble, cet LP est très ambitieux et parfaitement accompli. Le seul aspect négatif vise la production. Elle manque un peu de clarté ; et en particulier dans les parties bruyantes. Si seulement G. Fray disposait d’un budget pour enregistrer dans un studio haut de gamme! Malgré cette réserve, ce disque s’avère d’excellente facture et je vous le conseille vivement. 

Album disponible en édition limitée (300 exemplaires) sur vinyle doré 12" (+ bonus track).

Version numérique sur Bandcamp ici , sur iTtunes & Spotify (entre autres services de streaming)

Video de "HTRZ" : http://vimeo.com/89105609

Video de "Keepers" : http://vimeo.com/98621949

Line up:

Sur scène Grégoire Fray est soutenu par Gil de Chevigné (batterie, electronics), Hugues Peeters (piano, claviers), Dimitri Iannello (basse, claviers) et Arielle Moens (VJ, voix).

 

Thot

The City That Disappears (b)

Écrit par

Grégoire Fray assume pratiquement seul la paternité de Thot. C’également le créateur d’un style qu’il a curieusement baptisé ‘Vegetal Noise Music’.

Pour la circonstance, il a mis les petits plats dans les grands, en confiant le mix final à Magnus Lindberg (Cult Of Luna).

Cette œuvre dévoile ses visions sombres, sorte de trames opaques et visqueuses d’un Indus-Electro-Rock qu’on comparera forcément à Nine Inch Nails.

Mais au-delà d’une certaine admiration pour Trent Reznor, on décèle avant tout un désir réel de se démarquer par le biais de compositions riches et fort bien mises en place.

En live, Thot bénéficie d’un line up efficace et de projections vidéo susceptibles de mettre en lumière toute son obscurité. C’est donc à un projet réfléchi auquel on a droit.

Une réflexion qui démarque ce troisième album des deux précédents (« The Huffed Hue » et « Obscured By The Wind ») en poussant l’univers de Thot dans des retranchements à la fois malsains et attractifs.

Envoyé en éclaireur et en exclusivité sur le réseau deaddrops.com, le single « HTRZ » qui ouvre ici le long playing trace d’ailleurs la voie dans ce sens, déflorant une flore étouffante à coups de serpes digitales.

Si la surabondance d’effets fatigue quelque peu l’attention au fil de l’elpee (et principalement sur les voix), il faut souligner le travail remarquable réalisé en amont par cet artiste belge.

Seul aux commandes et ignorant les compromis, il délivre ici une œuvre personnelle forte et mise en abîme par une production léchée, faisant la part belle à un souci du détail.

En découle une plongée en apnée haletante, angoissante, heureusement ponctuée de respirations en surface (au souffle court) salvatrices dans ces dédalles suintant de phobies urbaines.

Des atmosphères qui atteignent leur paroxysme sur « Citizen Pain », lors d’une finale noise aux reflets de goudron.

Thot

The huffed hue

Écrit par

Thot, dieu égyptien de l'écriture et de la science. Patronyme adéquat pour un projet radicalement expérimental, affilié à l'electro-garage. Même si elle a pu compter sur de précieuses complicités, cette réalisation belge est essentiellement portée par un seul homme, Greg Fray. Le bonhomme lance des idées intéressantes et ne manque pas d'audace dans les aventures sonores et le développement réussi d'ambiances post-rock parfois envoûtantes. Mais le tout est fort handicapé par un chant systématiquement exaspérant. On ne peut que souhaiter à Thot de maintenir le cap d'une voie musicale intéressante, tout en concédant à l'esthétique quelque partage du pouvoir. A surveiller.