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Lucie Rezsöhazy

Lucie Rezsöhazy

mercredi, 02 février 2011 21:38

The Long & Dangerous Sea

‘Moke from Asterdam’, comme ils se présentent, est un groupe néerlandais peu notoire en Europe continentale, qui connaît pourtant un énorme succès aux Pays-Bas et jouit d’une certaine notoriété chez les mélomanes avertis anglais et allemands. Lors de l’enregistrement de leur premier album, « Shorland », en 2007, ils ont rencontré Paul Weller chez leur producteur commun, Joeri Saal, qui leur a d’emblée proposé d’assurer la première partie de sa tournée européenne. Leur carrière était donc lancée à Londres avant même que leur premier disque ne soit dans les bacs. Les médias prennent ensuite le relais pour leur fournir une couverture qui les transforme en businessmen malgré eux : suite à des plateaux télé remarqués, leurs singles ont servi de soundtrack à la ligue des champions de l’UEFA sur la télé néerlandaise en 2007. Ils apparaissent également dans une publicité pour Toyota, et pour la bière Grolsch. Enfin, dans cette ivresse commerciale, Karl Lagerfeld a lui-même revisité leur look ébène chic et épuré en leur consacrant une entière collection. Leur popularité nationale s’en voit donc solidement assise.

Mais cette glorieuse envolée n’a pas été sans amener quelque pression dans les expectatives pour l’album suivant : la formation a cependant décidé d’éviter le réchauffé et de modifier les balances, en insistant sur le synthé et les cordes, même si les deux guitares principales sont toujours bien présentes. S’ils définissent leur musique par ‘de l’indie pop à orientation brit’, ils ajoutent désormais ‘qui peut [et doit] remplir les stades…’ Leur montée fulgurante est proportionnelle à l’augmentation de la taille des salles où ils ont joué ; ils ont constaté que leur musique sonnait mieux face à 1000 personnes que dans un petit bar et c’est donc leur grandiloquence qui a influencé la production de leur second opus. Pas étouffés par la modestie, ils avaient de grandes attentes… et c’est mission accomplie : le spectre sonore de « The Long and Dangerous Sea » est élargi à l’aide d’un orchestre, ce qui lui a permis de dépasser le disque d’or, tout comme son précédent elpee.

Ce disque véhicule l’esprit de nos groupes flamands, en plus… commercial (« Window of Hope »). La voix de Felix Maginn est une pâle copie de Starsailor (« The Long and Dangerous Sea », « Love My Life ») aux paroles moins explicites. Le synthé est grésillant  (« Window of Hope », « Ghost »), redevient piano (« Nobody’s Listening ») ou est supplanté par un saxophone (« Black and Blue »). Moke réinscrit Amsterdam sur la carte du pop rock grâce à leur esprit de ‘grandeur’ interpolienne ; espérons que leurs concerts ne soient pas aussi stériles que ceux de leurs modèles…

mercredi, 12 janvier 2011 21:08

Travellers in Space and Time

Membre du fameux collectif américain Elephant 6 (NDR : réunissant des groupes conséquents issus de la scène indie américaine), Apples in Stereo nous propose son septième elpee depuis sa formation en 1991. Décrit par le leader du groupe, Robert Schneider (également le seul membre fondateur encore présent dans la formation), comme ‘rétro-futuriste’, cet album conceptuel a été composé tel une ‘capsule de temps’ pour les auditeurs du futur ; un pari qui, grâce à l’éclectisme radiophonique du groupe, est plutôt réussi.

Tout comme leur précédent opus « New Magnetic Wonder », qui avait vu le jour après un hiatus de cinq années, Apples in Stereo assure un bon équilibre entre rock alternatif de la vague Pavement et électro-rock qui envahit nos ondes depuis quelques années (MGMT).

Le public des deux dernières décennies leur reconnaissait des influences puisées chez les Beatles et les Beach Boys. Si cet esprit est toujours latent, le groupe originaire de Denver a agrémenté certaines pistes de quelques clins d’œil issus de la même époque mais d’un autre registre. Et en particulier les chœurs de Queen (« Dream about the future ») voire les riffs des Rolling Stones (« Dignified Dignitary »).

Et aujourd’hui, les nouvelles oreilles leur trouveront instantanément des similitudes avec la fraîcheur Phoenixienne (« No One In the World ») ou encore l’allégresse des Scissor Sisters (« No Vacation », « It’s Alright ») : une sorte de ‘space disco’ efficace promettant certains titres plutôt sexy (« Dance Floor » et « Hey Elevator »).

Avec l’application de sa ‘gamme non pythagoricienne’ (notamment dans « C.P.U »), que Schneider avait inventée pour son album précédent, le songwriter intello sait ce que signifie un album abouti. Les fans de Phoenix comprendront que ce n’est pas eux qui ont inventé la légèreté du rock pop optimiste et entraînant : le son de « Travellers in Space and Time » est extrêmement frais pour un groupe actif dans le métier depuis 20 ans.

mardi, 07 décembre 2010 01:00

L’invitation (Ep)

Bassiste du groupe Cassandre, Stéphane Giardina s’offre un projet solo sous son propre prénom, où il assure piano, basse, percussion et chant, outre la composition. On saluera la production faite maison par son ingénieur du son qui procure rythme et couleurs électroniques. La première piste « L’Invitation », éponyme du disque, sert d’introduction et de conclusion instrumentale aux différents intermèdes musicaux. Les 5 titres sont constitués d’instruments acoustiques, d’effets électriques et de paroles en langue française pour une humeur générale plutôt sentimentale. La voix, sans grain particulier, est volontairement sans reflet ; les paroles rebondissent sur les consonnes qui s’évanouissent dans les litanies des arrangements.

mardi, 07 décembre 2010 01:00

The illusion of safety

The Hoosiers était un trio british à l’avenir prometteur qui avait ramené son pop/rock d’Indianapolis… Si son premier album était résolument power rock, le nouvel opus marque un virage catégorique : la voix est poussée dans ses extrêmes, les synthétiseurs sont autant, si pas plus présents que les guitares, et les ballades philosophiques laissent place à des slows dansants qui illustrent l’amour à toutes les sauces –il suffit de compter le nombre de fois qu’apparaît le mot love en mode verbal et substantif tout au long de l’album… Est-ce là l’évolution du ‘odd pop’ au ‘robot pop’ comme ils le déclarent ? Ou est-ce une bonne stratégie pour ne pas faire comme monsieur-tout-le-monde-indie-pop ?

L’intensité du rocky « Worried About Ray » et du profond « A Sadness Run Through Him » est bien préservée, mais dans une autre catégorie : les Hoosiers veulent atteindre les ondes, et plusieurs publics, dont celui qui chantonnera leurs mélodies en allant faire son shopping chez H&M.

On ne pourra pas les critiquer de ne pas se réinventer. Et ce risque en vaut la peine pour plusieurs raisons : « Lovers in My Head », moins criard que le reste, « Live By The Ocean », décidément plus rock, ainsi que le générique de fin « Little Brutes » qui aurait aussi pu figurer dans la BO d’un film présenté au Sundance Film Festival. N’hésitez donc pas à vous aventurer au-delà des singles d’NRJ qu’on retrouve en premières pistes.

D’aucuns déclareront allègrement que les Hoosiers ont épousé un profil plus électro sur leur dernier album, sans virer entièrement mainstream. Mais ce disque, ne lésinons pas sur les mots, possède une emphase disco, en ce sens qu’il pourra sans aucune difficulté animer les soirées. Véhiculant des textes plus sombres, les compos libèrent une énergie digne d’un Mika secondé par ses chœurs sur scène (« Glorious ») et des Scissors Sisters (« Giddy Up »). Leur débordement d’enthousiasme ne leur permet cependant pas encore atteindre les charts là où « A Trick To Life » les avait téléportés. Une question tout de même fondamentale émerge à la fin de l’écoute : cet album est-il à prendre avec ironie ?

 

mardi, 07 décembre 2010 01:00

Riverside

Agnes Obel a publié son Ep « Riverside », quelques mois seulement avant l’album « Philharmonics ». Vivant à Berlin, cette chanteuse danoise nous offre ainsi un aperçu de sa musique diaphane. Guidées par le piano, que l’artiste pratique depuis son plus jeune âge, comme toute sa famille, les chansons sont douces, sans virer dans le niais. Suggestives et légèrement inquiétantes aussi elles correspondent au personnage timide et mystérieux qui les interprète. La musique d’Agnes Obel a en tous cas charmé le réalisateur Thomas Vinterberg, qui a décidé d’utiliser 3 de ses titres pour son prochain film « Subarmino ». L’artiste est actuellement en tournée, un peu partout en Europe.

 

mercredi, 03 novembre 2010 01:00

Oooh La La

Il semble qu’on n’ait plus entendu parler de Crash Test Dummies depuis 1993. Le succès de « Mmm Mmm Mmm », devenu un classique du rock de sa décennie, a lancé la notoriété du groupe, mais a aussi évincé le reste de sa production. Entre-temps, pourtant, ils ont discrètement sorti 6 albums, sous la coupe du noyau formé par Brad Roberts et Ellen Reid. En plus de quelques projets solo, les Canadiens sont passés par un son plus métal, plus funk et plus électronique, définitivement pop, alternant le lead vocal entre Roberts et Reid, sans jamais atteindre de nouveau le succès de leur premier single. Les membres originaux de la formation se retrouvent aujourd’hui après un silence de six ans pour revenir à leurs influences plus intrinsèques : un océan de rock, blues, folk.

Les Crash Test Dummies ne réactualisent pas leur son ‘1990s’, et utilisent au contraire expressément, je cite, des ‘jouets musicaux analogues vintage’ (les années 1970, pour être précise, ère que l’album embrasse dans son aspect le plus conforme). En effet, produit par Stewart Lerman (Antony & the Johnsons, The Roches), l’album a recours à un optigan (contraction entre ‘optique’ et ‘organ’), afin de projeter le son d’autres instruments. Comment ? A l’aide de disques en celluloïd et à travers des claviers. Objectif ? Offrir différents éventails de sonorités qui communiquent un effet ‘big band’ à l’enregistrement analogue.

On retrouve également –et c’est un rand plaisir– la voix chaude et aqueuse de Roberts, qui reste fidèle à elle-même tout en mixant les styles. L’elpee remonte dans le temps et les genres : l’envoûtant  « And It’s Beautiful » pour cette dernière décennie, « What I’m Famour For » pour la petite touche country, le « Not Today Baby », tout droit sorti d’une BO des années 1970, voire un bon vieux doo-wop intitulé « Now You See Her ».

« Oooh La La ! » semble serein, voire un peu mou (NDR : au cours de cet hiatus de six années, Roberts a survécu a un accident fatal, et s’est, après avoir observé une convalescence en Nouvelle-Écosse, converti au yoga et à la méditation), mais il demeure de bonne facture, solide, riche en styles et aux arrangements pros, même si on est loin du succès mainstream du légendaire « Mmm Mmm Mmm ». La voix chaleureusement grave de Roberts devrait se charger de réchauffer les dimanches gris dans les chaumières.

jeudi, 29 novembre 2018 11:49

Pop Crimes

Rédiger la chronique posthume d’un artiste n’est pas chose facile ; les propos seront peut-être atténués par le respect funèbre que l’on souhaite tout de même offrir. Souffrant d’un violent cancer du foie, Rowland S. Howard a donc quitté ce monde. Le 30 décembre 2009. Et il est difficile de savoir s’il était déjà malade lors de la production de « Pop Crimes » ; néanmoins, son dernier album est étrangement habillé d’inflexions sépulcrales.

Ex-The Birthday Party et The Boy Next Door (en compagnie de Nick Cave, jusqu’à ce que leurs deux egos les séparent), Rowland S. Howard était ce musicien australien connu pour ses talents d’auteur-compositeur qui a participé à une dizaine de groupes. Devenu un symbole du mouvement new wave londonien et berlinois pré-chute du mur, l’artiste ne se produisait plus que rarement sur scène. Essentiellement producteur, il vivait à Melbourne.

Si sa musique a été définie comme bruyante et son jeu de guitare bien spécifique, « Pop Crimes » est au contraire un album plus doux, en aucun cas excité, voire légèrement fatigué, même si le son reste certes brut et un brin expérimental. La basse est bien présente et consiste habituellement en point de départ de ses compositions ; les quelques distorsions métalliques offrent certains effets grinçants. On ne peut s’empêcher de penser à Jarvis Cocker à chaque piste de l’album, et de se remémorer la voix chevrotante de Bowie. Il s’agit donc d’un style en soi, où la richesse n’est pas à trouver dans l’harmonie et la tessiture, mais bien dans les arrangements, la personnalité, l’aura. Rowland S. Howard était aussi un poète –les paroles poignantes de ses chansons remettent les rimes au contemporain et leur simple lecture accroche les émotions. Vous approprier « Pop Crimes » signifiera autant plonger dans l’univers lyrique de l’artiste que lui rendre hommage à juste valeur.

jeudi, 29 novembre 2018 11:47

How To Hunt A Deer

« How To Hunt A Deer » est un album franco-british : français d’origine, british pour le son et l’expatriation provisoire. C’est à Nottingham que se forme le groupe Nezza, qui rentre à Paris et devient Kalamazoo en 2006. Après avoir publié un premier Ep intitulé « 101 Radford Boulevard », sorti en Angleterre, le groupe produit chez No Clappin!, « How To Hunt A Deer », un mini elpee 8 titres.

Le disque recèle une certaine force, il va sans dire, mais c’est une force que l’on connaît, que l’on sent empruntée. Il commence maladroitement par « Interpolis » qui nous rappelle incontestablement… Interpol, et surtout Bloc Party dans l’énergie ainsi qu’un Mud Flow simplifié. Les riffs de « Take it » peuvent être apparentés aux Killers, le « Void » plus féroce, aux Kings of Leon. Si le tout possède malheureusement des accents de démo, quelques caractéristiques sauvent la mise : le poignant « Change Order », qui mixe Soundgarden et (les jeunes) Radiohead, est de ces longues plages qui accrochent.

La voix semble encore chercher… sa voie : d’un timbre si particulier (doux et profond –comme chez les Doves– au puissant potentiel), le chanteur et leader de Kalamazoo, Imade Elbaraka, devrait cependant être capable de faire vibrer ses mélodies à son avantage lorsqu’il aura trouvé le style auquel sa voix se prête (et dans ce cas, il ne devrait pas hésiter à monter la balance de son côté).

« How To Hunt A Deer » respire l’effort de produire de belles mélodies originales et des sections de guitares alambiquées, mais si la forme y est, il manque le fond. On note les grandes influences, mais on souhaite que les Parisiens puissent sortir des sentiers battus pour créer leur propre chemin. Le quatuor est également à la recherche d’un label et l’on espère que ce ‘luxe’ leur permettra de développer leur identité. En effet, si l’on s’accorde à dire ‘qu’ils sont bons’, la musique est dépourvue d’une Idée, d’un soulèvement d’émotion susceptible de conférer plus de crédit. Elle est dominée par un esprit de rock collégien expérimentant plusieurs basiques des années 1990. Elle le fait cependant bien. Aussi, on leur conseille humblement : ‘à vous, maintenant !’

mardi, 19 octobre 2010 02:00

How To Live On Nothing

Le deuxième album de Troy Von Balthazar était fort attendu par tous les adeptes de son univers intimiste. Et puis par celles est ceux qui ont suivi son parcours tout au long de ces cinq dernières années ; en particulier lors de sa pérégrination européenne (l’Hawaïen confesse se sentir bien sur le Vieux Continent, où les tournées sont peut-être plus humaines et moins éprouvantes qu’aux États-Unis). Ces derniers se sont sans doute autant réjouis de la sortie de son nouveau disque solo que du retour de son groupe Chokebore, en compagnie duquel il a tourné tout l’été. Et pas en vain. Troy Von Balthazar n’aurait pas pu choisir un titre plus évocateur pour résumer sa vie d’artiste nomade, une humanité dans toute sa modeste condition, ses futiles joies et, parfois, son profond désespoir. L’homme est sa musique et il est prêt à conquérir également les néophytes.

Le danger d’un tel album aurait été pour monsieur Von Balthazar de devenir le cliché de lui-même ; heureusement, si ses mimiques scéniques réchauffées étaient les prémices dangereuses d’une formule éculée, « How To Live On Nothing » nous envoûte d’une nouvelle fraîcheur et préserve l’intégrité de l’auteur sans tomber dans le stéréotype du songwriter un brin cinglé, désabusé et plaintif.

Certes, on retrouve avec réjouissance la boîte à rythmes lo-fi et l’oversampling qui offre un son analogue sur scène ; la douce Adeline Fargier, pour la French Touch (ou pour rappeler que toute sa production, si réalisée à Los Angeles, est éditée en France où il connaît principalement son succès, même s’il est pour l’instant installé à Berlin).

L’album ouvre par les rugissements d’un félin : annoncent-t-ils la tonalité générale basée sur le titre « The Tigers », vilains fantômes, phobies et remords qu’il souhaite exorciser ou dénotent-ils un monde apparemment enfantin truqué de boîte à musique et de paroles faussement naïves ? « CATT » prend le relais. Un morceau fantomatique, tel son clip en pâte à modeler légèrement glauque, où apparaît déjà la voix spectrale d’Adeline. Le joli duo se retrouve également sur « Communicate » et l’irrésistible « Dots and Hearts », dont la vidéo tournée dans les rues berlinoises évoque légèreté et insouciance.

Certains titres plus conceptuels (« In Limited Light ») suggèrent leurs homologues du premier album (« Numbers »). Moins présent sur l’elpee précédent, le son ‘chokeborien’ refait circonstanciellement surface (« Happiness and Joy », « Mt Balthazar », « Santiago », influence de leurs retrouvailles ?) ainsi qu’une sonorité des années 1970 (« Mt Balthazar »), sans doute suscitée par le vieil orgue électrique absent auparavant. La délicieuse corrélation entre sa musique et celle de Sparklehorse (« Communicate ») est déconcertante ; mais elle est plus que surprenante, surtout lorsqu’on apprend que Troy n’a jamais écouté le moindre disque de Mark Linkous.

Les mots se condensent en métaphores surréalistes lourdes de sens et résonnent tels des regrets, désolations et confessions. Ils permettent, par leurs images subtiles, d’aborder de sombres thèmes (l’alcoolisme, le manque d’amour, l’avidité, la ‘carrière’ au sein de Chokebore qui n’a jamais complètement décollé) ; pourtant, Troy est quelqu’un d’élégamment simple, dont la vie d’itinérant moderne ne semble être pour lui qu’une succession de bons et de mauvais moments. Les quatorze tracks terminent sur un générique de fin, en mode choral rêveur et confortant.

« How To Live On Nothing » exprime la confirmation des choix de vie de l’artiste, qu’il avait douloureusement remis en question, ces dernières années. Cet album expiatoire révèle un tourment latent étouffé par une lumineuse candeur sur toile de bonheur ‘delermien,’ et a déjà été considéré comme meilleur que son précédent ; un univers dont les connaisseurs continueront à se délecter, ce qui prouve que Troy a pris la bonne décision.

 

mardi, 24 août 2010 02:00

Love Forever

Alarma Man nous vient de Göteborg, en Suède. Une formation signée sur le label berlinois Sinnbus (We vs Death, Bleach, Troy Van Balthazar, …) « Love forever » constitue son second opus. Un disque dont la sortie a été retardée, suite à un problème de mastering. Il vient enfin de tomber dans les bacs…

Alarma Man pratique une forme de post punk couvert de forts accents math rock. Leur musique est excitante, sauvage et, ma foi, fort originale. Bref, difficile de rester indifférent à l’écoute de ce « Love Forever ». Pour vous donner une petite idée du style développé par le combo scandinave, le dossier de presse évoque le résultat d’une rencontre entre Don Caballero et Refused (NDR : ce sont des compatriotes !) Après avoir écouté cet opus, on peut vraiment douter de la pertinence de ces comparaisons...

L’elpee s’ouvre par « Pitch Grammar ». Le rythme incite à la danse, les guitares sont épileptiques et les chœurs tribaux empruntent aux Battles. Impossible de résister ! Surtout que l’intensité et l’énergie libérées, sont omniprésentes tout au long des huit plages. Tantôt solennelle, tantôt enjouée, la voix est susceptible de rappeler celle de Brian Molko. Différence, mais elle est de taille : l’écoute de plusieurs morceaux ne vous incite pas à vous taper la tête contre le mur. Des titres sculptés dans la pop. Tour à tour contagieuse ou élaborée. Les climats sont versatiles. Et peuvent osciller du plus austère (le chamanique « Uninterrupted Light » et le grave « Electric Flag ») au plus allègre (« Pitch Grammar »). Bref, un elpee qui ne suscite jamais l’ennui. Une raison suffisante pour suivre cet ensemble suédois à la trace…

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