Dans le cadre d’une mini tournée baptisée ‘We Cut The Night Tour’, AaRON s’est produit ce dimanche 24 mai, au Grand Mix de Tourcoing. Retour sur un moment magique et intimiste dont Simon Buret et Olivier Coursier ont le secret.
En cette fin d’après-midi orageuse l’atmosphère est lourde, votre serviteur se dirige tranquillement vers le Grand Mix quelque peu nerveux à l’idée de voir AaRON au sein d’un espace aussi confiné.
La salle est pleine à craquer mais je parviens néanmoins à me faufiler au premier rang sur la droite de l’estrade. Les fans sont bien décidés à ne pas perdre leur place, d'autant plus que le bar restera fermé toute la durée du concert.
C'est Camp Claude (NDR : Camp, pour la nostalgie des jolies colonies de vacances ; et Claude, prénom mixte comme le trio, mais aussi le deuxième prénom de Diane) qui ouvre le bal. La charmante Diane Sagnier, photographe et réalisatrice de profession, est accompagnée par Mike Giffts (synthés) et Leo Hellden (basse).
Dès les premières notes, la voix sensuelle de Diane vous transporte. Elle chante vraiment bien et sans en faire trop.
Fortement influencé par la scène post-punk des années 80, le trio livre un set carré et dynamique.
Si Miss Saignier est bien la leader du groupe, elle peut s’appuyer un backing group solide et dont la complémentarité est impeccable. Mike Giffts est capable de jouer du clavier à trois doigts tout en restant bien cachée derrière ses RayBan noires, tandis que Leo Hellden apporte à l’ensemble une structure consistante et une bonne rythmique, corrigeant ainsi les éventuelles petites imperfections.
Bref une première partie des plus savoureuses ; une attitude, une classe et une élégance qui donnent envie de s’intéresser de près au futur proche de ce trio.
AaRON retrouve donc la scène après 3 ans d’absence. 21h00, le set débute ; et le courant passe instantanément entre les aficionados et le tandem. Malgré quelques erreurs techniques au démarrage, il va rapidement mettre le feu sur les planches en dégainant son nouveau single, « Blouson Noir ».
Simon nous adresse quelques timides signes de la main pour nous inviter à sauter sur le rythme effréné des basses qui peuplent en masse ce titre.
La scène va, au fur et à mesure du show se transformer en un véritable spectacle de son et lumières. Et pour cause, les faisceaux des projecteurs et les générateurs de fumée font florès. Un voile de lumière bleu vient même couvrir l’ensemble du premier plan, permettant à Simon de passer les mains au travers, vision tellement surréaliste que nous sommes comme aspirés ; d’autant plus que les mains de Simon transpercent en permanence le rayon indigo. Quant à nos oreilles elles ont déjà franchi le rideau ainsi que notre esprit et elles sont aussi à deux doigts de passer également la porte, tellement la musique régale.
Les succès qui ont provoqué l’engouement national s’enchaînent. La paire retrouve rapidement ses marques sur les planches et se sent de plus en plus à l’aise.
Le Grand Mix prend les allures d’une véritable discothèque, alors que les maîtres de cérémonie clament à plusieurs reprises : ‘C’est bon de vous retrouver’. De quoi faire exulter de joie les fans, alors que la chaleur et la moiteur ambiante ne cesseront d’augmenter au fil de la soirée.
Aaron ralentit la cadence pour nous offrir une superbe version de « U-Turn ».
Particulièrement minimaliste, elle est balisée par la petite rythmique imprimée par le synthé d’Olivier et caressée par la voix de Simon qui est maintenant tout à fait parfaite.
Ce titre donnera le ton à la seconde partie du show, plus mélancolique et épuré. Le duo est aux anges et la salle conquise.
Dans l'ensemble le set affiche une teinte beaucoup plus électro/pop, ténébreuse bien sûr, même si les anciens morceaux bénéficient d’un relookage plus contemporain.
L’osmose entre le duo et le public ne cesse de s’intensifier. La configuration et l’ambiance intimiste du Grand Mix y est sans doute pour quelque chose. Bref, c’est l’endroit parfait pour se remettre en selle et démarrer une tournée qui s’annonce excellente.
« Magnetic », « Blouson noir », « Onassis », « We Cut » et « Leftlovers » figureront sur le prochain elpee « We Cut the Night » qui paraîtra ce 18 septembre 2015. Les plages sont déjà bien intégrées dans le set d’Aaron. Et difficile de cacher son enthousiasme, vu la qualité de la prestation. En outre, comment ne pas être impatient d’écouter ce nouvel opus ? Et puis de retrouver AaRON sur une plus grande scène (NDR : l’Aéronef en février 2016 !)
Simon et Olivier reviennent accorder pour un rappel, et balancent à nouveau « Blouson Noir ». Le Grand Mix est alors en ébullition.
A la sortie, les spectateurs affichent tous un large sourire. Ils ont le sentiment d’avoir vraiment vécu un moment inoubliable.
Les Artificial Animals Riding On Neverland me laisseront au final un goût de trop peu, mais une énorme satisfaction tant d’un point de vue scénique, que musical. On n’a pas vu le temps passer ; mais qu’il est difficile de revenir sur terre après avoir partagé un tel moment !
(Voir aussi notre section photos ici)
Set list
1. Magnetic gtr*
2. Blouson noir
3. Onassis
4. Blow
5. Seeds of gold
6. Ludlow
7. Ride on
8. U turn
9. Arm your eyes gtr*
10. We cut
11. Rise gtr*
12. Little love
13. Leftlovers gtr*
14. Blouson noir
(Organisation Grand Mix)