Distribué dans nos contrées, ce deuxième album a le mérite de nous présenter quelque chose d’excentrique, d’assourdissant et de drôle comme une série d’épouvante de seconde zone. Les Apes, hippies cool, branchés télé et câblés gandja, nous proposent une vision post-apocalyptique de la jeunesse américaine. En gros, l’histoire déjantée d’un groupe de beatniks partis en virée sur les routes escarpées de la montagne Baba (« Baba’s Mountain »). Au volant de leur bus vert (« Green Bus »), les gentils ados doivent faire preuve d’un solide courage pour résister aux forces ténébreuses de la nuit, venues leur ôter la vie, une fois le soleil déchu (« The Night-Time Reaper »). Cette grande blague musicale ressemble à un épisode caché des aventures délirantes de Samy et Scoubidou. Rappelez-vous : ‘Samy, c’est toi ? Oh, Samy… j’ai peur !’, glousse le malheureux Scoubidou avant de prendre ses pattes à son cou et de tracer son corps poilu dans la maison hantée la plus proche. Et bien, chez les Apes, c’est la même chose. Le méchant effraie les gentils hippies. Uniquement la nuit (« The Zookeeper’s Night Out »). Pour se sortir de ces sordides aventures, nos babas cool font leur possible (« What We Do Best ») : ils courent, se font des appels de fumée, divaguent dans la forêt, cherchent de l’aide, picolent pour ne pas se déshydrater. Et soudain, ils s’arrêtent, réfléchissent : ‘Les fantômes n’existent pas. Tout ceci ne peut donc être qu’une mascarade !’. Là, l’évidence leur saute aux yeux : personne ne peut les manger (« No One Can Eat U »). A la fin, le vilain est démasqué et nos héros se congratulent fièrement, feignant de ne jamais avoir craint le moindre battement d’aile de chauve-souris. Mais après cette histoire abracadabrante, qui est encore en vie (« Who’s Left Alive ») ? Qui est encore prêt à se relancer sur les travées de l’horreur pour défier de faux monstres et se prendre une énième frousse de cet acabit ? Pas nous… Sûrement pas nous !