En ce début de siècle, le rock’n’roll célébrait son cinquantième anniversaire. Cette grande fête nous valait bien un petit retour. Et de retour en détour, on ne cite plus les dons fastueux (The Strokes, The White Stripes, Black Rebel Motorcycle Club, The Hives, Franz Ferdinand, etc.) et les épouvantables bourgeons puants (The Vines, The Von Bondies, The Organ, etc.) enfantés par l’industrie du disque. Alors, que penser du cas The Subways ? La réponse est certainement à chercher du côté de « Young For Eternity », première livraison discographique du trio anglais. Dans cette histoire, Billy tient la guitare et éructe sa fougue populeuse pendant que Josh se tient derrière ses fûts et alimente un martèlement fluctuant mais efficace. Enfin, la délicieuse Charlotte supporte fièrement le poids de sa basse et assure de jolis refrains d’une voix de jouvencelle effarouchée. Au mur, le tableau de cette ‘jeunesse éternelle’ se dessine. Sur disque, on notera une énergique avidité, une passion débordante et les éternelles erreurs de… jeunesse. The Subways n’a pas commis le chef d’œuvre ultime, n’a pas perpétré une collection de morceaux infaillibles. C’est dit. Mais relevons le point positif essentiel : cet album est jouissif et opportuniste. Dès l’ouverture (« I Want To Hear What You Have Got To Say »), on comprend que The Subways ne se limitera pas à l’étoile filante aperçue au hasard de notre super lorgnette d’observation. Néanmoins, à l’écoute de « Holiday », on sait que le disque va également partir à l’assaut d’une terrible courbe ondulatoire. Et que dans certains cas, la tortueuse ascension sera pénible. Pourtant, le trio fait preuve de courage et impressionne ses concurrents directs le temps d’un « Rock & Roll Queen » hyper jouissif. C’est simplet, bénin comme une attaque de fourmis en Antarctique. Mais le brûlot parvient à nous saisir les tripes et c’est bien là l’essentiel. Par pure fraîcheur ou par candeur disgracieuse, The Subways trahit parfois ses origines : Billy n’hésite pas à clamer d’un égosillement nasillard piqué au répertoire Gallagher que sa formation est anglaise. « Oh Yeah », c’est l’autre tube spontané et viscéral de ce « Young For Eternity ». De l’énergie et un refrain balourd et hop : dans la popoche ! En résumé, The Subways vient de signer une sympathique entrée en matière. Evidement, pas de quoi tuer un roast-beef !