Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Karine Watelet

Karine Watelet

mardi, 17 octobre 2006 03:00

Radar

Il est des musiques qui vous envahissent, vous imprègnent de leur atmosphère. C’est le cas de ce dernier album de Transmissionary Six. Mais gare ! Car en l’occurrence, il s’agit d’une atmosphère plutôt sombre, voire glauque parfois. Le premier titre (« In spades ») nous plonge dans des ténèbres comparables à ceux d’un David Lynch. Il faut dire que les rythmes soutenus conjugués à la voix grave de Terri Moeller (batteuse des Walkabouts) y sont pour beaucoup. A peine a-t-on eu le temps de se remettre que l’envoûtant « Broker » nous précipite à nouveau dans la nuit profonde, sur une route déserte qui ne serait éclairée que très partiellement par une faible lueur de phares. Si « Radar » offre également des chansons aux mélodies moins sombres (« Transmission line », « When Rowan and Martin saved the day » ou encore « Top of your lungs »), les textes nous ramènent rapidement à la noirceur des premiers instants : « The world’s gonna spin while you watch to the crack of a hollow door with a flame to your ass. » (“Top of your lungs”) Pour clore l’album, un “Bye Bye Blackbird” s’éteint sur près de deux minutes, entre distorsion et émotion. La nuit sera longue, de celles qui n’en finissent pas. Au grand bonheur des insomniaques.

mardi, 12 septembre 2006 03:00

The Tellers

Après avoir connu des débuts timides en 2005, The Tellers assure la première partie de Venus. Dans la foulée, le single ‘More’ vient aérer les ondes, dès le mois de juillet. Et d’entonner en chœur le désormais connu: ‘Oh hey oh, you don’t need me, no’. Voix envoûtante. Ballades. Rythmes soutenus. Parfois interrompus, pour reprendre de plus belle. L’univers musical des Tellers (qui n'est pas sans rappeler celui d'un Pete Doherty) charme d’autant plus aisément que leurs textes sonnent juste: ‘I told you I sailed the Seven Seas on a ship named Tangerine. But all I do is swimming.’ (“I lie”). Ou encore: ‘I’m gonna tell you what I’m looking for. Well, I’m not looking for…you’ (« Jacknife »). C’est sans fioritures que les Tellers nous embarquent dans leurs récits. Paroles simples sans être faciles, mélodies accrocheuses mais non racoleuses. Spontanées, leurs chansons possèdent toute la fraîcheur du groupe débutant passionné. Passionnés, Ben Baillieux-Beynon (voix, guitare) et Charles Blistin (guitare, piano, basse, contrebasse) le sont. C’est que les membres de notre jeune duo (19 et 20 ans) ont troqué leurs études pour la musique… pour notre plus grand plaisir. Petits derniers de l’écurie 62 TV Records (Girls in Hawaii, Malibu Stacy, Austin Lace…), ils sortent aujourd'hui ce mini-album. Petit duo deviendra grand…

mardi, 26 septembre 2006 03:00

Old school

Peu d’albums peuvent se vanter de porter aussi bien leur nom. En effet, Leon Rousseau nous propose ici un enregistrement ‘old school’ de pure tradition pop sixties… Quoique festives pour la plupart (« Vertigo », « Angelina Again »), certaines chansons sombrent dans une douce mélancolie, nostalgie des boums d’antan (« Little Love of Me », « Teenage Love Song »). Délicieux mélange que ces chansons pleines de fraîcheur, inspirées du bon vieux temps. Premier titre de l’album: « Happy Happy Song ». Le ton est donné: c’est avec un talent manifeste que Leon Rousseau allie sens mélodique et rythme. Arrivent ensuite « 48h », « Mr Ho » ou encore le sublime « Guilty One », pour ne citer que ces titres. Coup de chapeau d’autant plus mérité que le Français a conçu "Old School" absolument seul. Ancien membre des SpringBox (groupe de ‘pop punkysante’ dont l’influence atteint « Backdoor thing »), Rousseau compose désormais dans sa cave, passant ses nuits à faire surchauffer des amplis à lampes. Que Lennon dorme en paix : son héritage est entre de bonnes mains.

mardi, 28 novembre 2006 02:00

Chainsaw of life

« Thank You, Lord ». Premier titre de « Chainsaw of life ». Voix rauque. Mélodie prenante. Les chœurs qui débarquent font l’effet d’anges déchus venus s’emparer de vous. Augmentez le son et vous obtenez un aller simple pour le royaume des ténèbres. Deuxième titre: « Fireworks Factory ». Envoûté, vous vous apprêtez à y mettre les pieds. Vient alors « A man Loves his wife ». Changement de décor. Les voix se font douces, enivrantes. C’est que Hellwood, supergroupe formé de Johnny Dowd, Jim White et Willie B, sait surprendre. Chansons cauchemardesques, mélancoliques ou plus délirantes (« Alien Tongue », « Chicken Shack » ou « Spider in the bed ») s’enchaînent de manière presque naturelle. Les thèmes récurrents ? Dieu, le diable, la mort. De quoi aider à la noirceur du disque. Johnny Dowd le dit lui-même dans un de ses textes en hommage à Thomas Dorsey et en référence au gospel: ‘devil music is all that I know’ (« Thomas Dorsey »). Fidèle à lui-même, le trio nous sert quelques derniers moments sombres pour terminer par le succulent « Dream On ». Quelques notes discrètes de banjo, des voix douces et mélodieuses. La nuit touche définitivement à sa fin. Mais quelle nuit!

 

 

 

mardi, 03 octobre 2006 03:00

Songs from the deep forest

En guise de lever de rideau: “Wake up Scarlett”. Ce premier titre de « Songs from the deep forest » n’est pas achevé que nous sommes déjà dans un vieux théâtre-cabaret, à la représentation d’un étrange spectacle de music-hall. Et alors qu’on se demande encore si oui ou non on a bien entendu les fameux sept coups, Duke Special (alias Peter Wilson) assène un « Everybody wants a little something » qui ôte tout doute. Tandis que la salle a les mains clouées aux accoudoirs des strapontins surgit le fabuleux et tragique « Brexton Leaves ». Et l’assemblée toute entière de frissonner au « The sun will rise once more » (« Brexton Leaves »). Les influences de Duke Special? Rufus Wainwright, Aimee Mann, The Divine Comedy, Dresden Dolls ou encore… le théâtre du Vaudeville. Pas de la petite pointure, donc. Mais si, parfois, on reconnaît leur style dans les chansons du Duke, ce dernier est tout de même parvenu à créer son univers musical propre. Univers qui, s’il est prenant dans les moments rythmés, l’est tout autant (si pas plus) dans les moments plus sombres. Pour la dernière scène, « This could be my last day », les lumières se fondent pour n’éclairer que l’essentiel: un artiste mis à nu qui, en fin de performance, abandonne son âme sur les planches. Dans la salle, plus un souffle. Rideau ? Allez… play !

lundi, 04 décembre 2006 02:00

One was a snake

« One was a snake ». Un titre qui annonce la couleur de l’album. « That’s you, Charles ». Première chanson. Froncement de sourcils. Est-ce pour la musique, prenante, ou pour les paroles pesantes? Qu’importe, la musique prend le dessus. Le morceau touche à sa fin. Des chœurs appuient les paroles déjà dures. Frissons. Titre suivant: « The ballroom blitz ». L’air festif soulage, détend. L’histoire, celle d’amoureux, est attendrissante. Mais très vite, elle dégénère. Et avec elle, la musique. La voix se fait glauque. Le rythme n’a pas changé et pourtant, il semble s’être accéléré. L’atmosphère est lourde. On aimerait en changer mais trop tard, on est pris dans la cadence. Pire: on bat du pied. Et les thèmes de s’enchaîner, plus sombres les uns que les autres : mort, folie, viol, désespoir, meurtre, tromperie, … La mélodie, quant à elle, soutient parfaitement les paroles. Si l’ensemble caresse un côté malsain qui peut déplaire, la qualité des compositions est telle qu’il est dur de ne pas accrocher. Bullfight est une véritable corrida où la morale est mise à mort. Les funérailles promettent d’être grandioses…

mardi, 03 octobre 2006 03:00

The magnificent defeat

“The magnificient defeat”. Un titre presque trop bien choisi pour cet album de Jay Bennett. Dès la première plage (« Slow beautifully seconds faster ») démarre une suite de chansons bien ficelées, mais décevantes. Vague mélange d’Elvis Costello et de Tom Waits, en moins bon. Les treize chansons qui composent l’album s’enchaînent sans surprise. C’est que notre ancien membre de Wilco semble avoir définitivement laissé tomber les riffs étourdissants ou les envolées lyriques pour des mélodies plus lassantes, voire rébarbatives (« Out all night », « Butterfly »). Un court moment de répit nous est cependant accordé lors d’un « Overexcusers » aux accents plus festifs. Il entraîne l’auditeur stupéfait bien loin des premières mélodies. Jay Bennett a également le bon goût de terminer sur un petit blues sympathique (sans plus) dont l’avantage est de modifier l’impression déplaisante générale de l’œuvre. C’est donc sur un son quelque peu monocorde de garde-chiourme que Jay Bennett tente péniblement de faire voguer sa galère. Souquez, matelots! Souquez ferme! Les eaux profondes sont en vue, là-bas. Au loin.

mardi, 09 octobre 2007 23:21

Eva Destruction

« Eva destruction ». En guise d’introduction de son dernier opus, John Kruth nous en martèle le titre dès la première chanson. De quoi se faire une overdose expéditive. Mais alors qu’à l’agonie on sent venir la fin de notre capacité à la tolérance, arrive, salvateur, le deuxième titre « Mrs Chagall ». La rencontre insolite entre Mrs Chagall et Mrs Magritte a de quoi faire oublier ces douloureux premiers instants. Mais le répit est de courte durée. Cruel, John Kruth nous assène « Another Dimension », intermède à la voix qui semble tout droit sortie des entrailles de la terre (ou sont-ce les siennes ?) C’est au tour de « Majestic Ganesh » de faire office de preux chevalier pour nous tirer des serres crochues de ce vilain morceau. Vient ensuite « Dinner music for the mob », titre purement instrumental qui, à lui seul, vaut la découverte de cet album. Et la surprise ne s’arrête pas là ! « Poor Friedrich » (Nietzsche), « Locomotive » et « Goudla’s gypsy dance » valent, eux aussi, le détour! De tout, donc, sur cet album où le bon et le mauvais s’entrecroisent. Mais le meilleur vaut bien la peine de se farcir le pire.

lundi, 11 juin 2007 22:42

L’histoire de William Buckner

A la manière de Gainsbourg et son « Melody Nelson », Benjamin Schoos (alias Miam Monster Miam) nous sort « L’histoire de William Buckner ». Un album ‘concept’, dit-on. Concept ? Ne sont-ils pas merveilleux, ces termes qui accordent implicitement une valeur ajoutée, tout en signifiant tout et n’importe quoi sous leurs étiquettes ? Infatigable touche-à-tout (musique, collages, interventions chez Mercier…),  Benjamin Schoos semble s’être fait plaisir en enregistrant cet album. Plaisir qui, dans ce cas-ci, est difficile à partager. Quoique… Après plusieurs écoutes, on s’attache au personnage incarné par William. On l’imagine, une Lada pourrie en guise de fidèle destrier, tenter la traversée d’un far-West moderne. Une odyssée commune. Pas de quoi fouetter un chat. Sauf qu’on s’y reconnaît étrangement. Ses peurs, ses envies, ses rêves sont un peu les nôtres. S’il n’y avait cet harmonica redondant et agressif, on se reprendrait même à écouter l’album encore une fois. Mais non. Pour le coup, Benjamin a déjà fait mieux.

lundi, 11 juin 2007 22:30

Crossing the strings

« Mirror King ». Premier titre de « Crossing the strings », et déjà, Leo fait mal. La mélodie est du même gabarit que celles susceptibles d’être inventées à brûle-pourpoint pour entonner un air qu’on ne connaît pas… Et les chœurs n’y changeront rien. Suivant ! Re-aïe ! Non, Leo ne séduit pas. Allez, un brin de chauvinisme tout de même (c’est qu’il est liégeois, le Leo !) : le petit duo de cordes (violoncelle-violon) est !…sympa. C’est mêlé d’inquiétude et d’espoir qu’on passe au troisième titre : « My private apathy ». Ô joie ! Ô délivrance ! Des rythmes captent l’attention, des accents mineurs caressent agréablement l’oreille… Mais Leo entame le refrain et chante d’une voix presque désespérée « My private apathy… Oh yeah ! ». Si le « Oh yeah ! » est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, pas de regrets, le refrain foutait déjà tout en l’air, cassant ce petit rythme blues qu’on espérait devenir grand. Cessons-là le suspens ! A ceux qui se bercent d’illusions, la suite n’est pas mieux. Des accents folks aux airs blues afro-américains, rien n’accroche vraiment.

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