Née au Texas, Marcia Ball vit depuis très longtemps en Louisiane. Chanteuse et pianiste, elle est aujourd'hui âgé de 69 ans et possède une très longue expérience musicale. Elle agrège bien les blues pratiqués au Sud des Etats-Unis, soit le swamp, le texan et le néo-orléanais. Elle est particulièrement active dans le milieu de ce style, depuis 1970. Sa discographie personnelle est abondante. Son premier elpee, "Soulful dress", est paru en 1984, sur l’écurie Rounder. En 2001, elle signe sur le plus célèbre label chicagoan, Alligator. Et "Shine bright" constitue déjà son 8ème LP paru sur cette firme de disques. Les sessions se sont déroulées au sein des studios Dockside, en Louisiane et à Austin, au Texas, sous la houlette de Steve Berlin. Pour la circonstance, elle a reçu le concours de toute une flippée de collaborateurs. Enfin, ce long playing est dédié à la mémoire d'Allen Toussaint, Buckwheat Zydeco et Fats Domino, trois grands artistes louisianais disparus respectivement en 2015, 2016 et 2017!
Quatre plages ont été immortalisées à Maurice, près de Lafayette. Marcia y est soutenue par deux artistes locaux, piliers des Hub City All Stars, Eric Adcock (orgue Hammond) et Roddie Romero (guitare et accordéon). Plusieurs compos baignent donc au sein du climat festif néo-orléanais. A l’instar d’"I got to find somebody" et de "When the Mardi Gras is over", une piste entretenue par le piano, les rythmes syncopés et les cuivres, ainsi que "Once in a lifetime" et la finale au parfum zydeco, "Take a little Louisiana", deux morceaux qui mettent en exergue Romero. D’abord aux cordes, puis à l’accordéon.
Des sessions opérées à Austin, on épinglera le titre qui ouvre la plaque, "Shine bright". Nerveux et agréable, il se distingue par les interventions brillantes de Marcia aux ivoires et de Mighty Mike Schermer aux cordes. Puis "What would I do without you", un blues lent enrichi par une section de cuivres au grand complet et tapissé par l'orgue Hammond de Red Young, une plage que chante Mrs Ball, d’une voix très expressive. Mais également, "World full of love", une bien jolie ballade interprétée en trio, piano/orgue/sèche, et que pimentent des chœurs chargés de passion. Et encore "I'm glad I did what I did", un r&b tonique, dansant, consolidé par la section de cuivres. Sans oublier le très rock’n’roll "Too much for me", au cours duquel les cordes de Schermer s’imposent…