John Nemeth est originaire de Boise, dans l'Idaho. D’abord charmé par le rock, il se convertit au blues, en découvrant Buddy Guy et surtout Junior Wells. Il décide alors de privilégier l’harmonica. Dès le début de sa carrière, il grave deux albums, "The Jack oh harps", en 2002, et "Come and get it", deux ans plus tard, un disque pour lequel il reçoit le concours du brillant gratteur californien, Junior Watson. En 2014, il part vivre à San Francisco. Il va y militer, pendant deux ans, au sein des Rockets d’Anson Funderburgh. Il décide alors d’entamer une carrière solo. Et dès cet instant, son blues se colore déjà de soul et de funk. Il signe chez Blind Pig, et réserve, au label californien, trois elpees, entre 2007 et 2010. Il publie deux long playings ‘live’ en 2012, "Blues Live" et "Soul Live". Deux disques qu’il autoproduit. L’année suivante, il émigre à nouveau, mais à Memphis, dans le Tennessee.
"Feelin' freaky" est paru sur son propre label, ‘Memphis Grease’. Il a bénéficié du concours du chanteur/guitariste de North Mississippi All Stars, Luther Dickinson, à la mise en forme. Mais également de son backing group, The Blue Dreamers, un band impliquant le drummer Danny Banks, le bassiste Matthew Wilson et le gratteur Johnny Rhodes…
Un front homogène de cuivres propulse "Under the gun", une compo qui traite du problème des armes aux Etats-Unis et de la protection des enfants. De sa belle voix soul, John nous emmène de Memphis à Chicago, en passant par Saint-Louis et la Nouvelle Orléans. Blues saignant, "S.T.O.N.E.D" baigne au sein d’une ambiance dramatique. Et l'envol de John sur son harmonica se révèle de très grande classe. Dommage qu’il soit si court ! La guitare de Johnny Rhoades et l'harmonica chromatique conjuguent leurs efforts pour lancer le rythme de "Feelin' freky", une plage au cours de laquelle Nemeth se montre une fois encore souverain. Sa voix s’impose tout au long de la ballade soul, "Gave up on you", au cours de laquelle l’envol de cordes opéré devant les cuivres, est à la fois discret et efficace. La guitare rythmique épaule parfaitement sa voix, sur le nerveux "Get offa dat butt", un r&b dansant, avant que John ne décide de prendre un billet de sortie à l’harmo, tout en prenant soin de rester bien intégré dans le rythme. Blues bien funky, "I'm funkin' out" met une nouvelle fois les qualités vocales de l’artiste, en exergue. Et l’opus de s’achever par "Long black Cadillac", une chanson d’amour mélancolique…