Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Grégory Escouflaire

Grégory Escouflaire

mardi, 06 novembre 2018 15:14

Des hits à la pelle...

On avait raté Dave Gahan à Werchter, parce qu'il y avait Queens of The Stone Age : pas de bol, les Américains n'avaient pas réitéré leur prestation remarquable de l'année d'avant, cette fois en roue libre devant une assemblée terrassée par le soleil. Dave Gahan, lui, avait paraît-il mis le feu. Un peu bouffi par quelques années de défonce dont il eut beaucoup de mal à revenir, Dave Gahan venait y défendre son premier album solo, " Paper Monsters ", un disque inégal mais attachant, à l'image du leader de Depeche Mode trop souvent resté dans l'ombre de Martin Gore, cheville ouvrière du groupe et seul véritable songwriter. Avec ce disque, Dave Gahan prouve une fois pour toutes qu'il n'est pourtant pas que la belle gueule au micro, et que lui aussi sait écrire des chansons. De passage à Bruxelles pour un concert quasi sold out, on n'allait pas cette fois rater le coche.

Les Américains de Nu n'auront même pas rempli leur contrat de première partie, à savoir faire chauffer la salle. A contrario, il n'aura fallu que quelques minutes au sieur Gahan pour transformer la salle en bouilloire festive, grâce à cette aisance scénique qui le caractérise depuis deux décennies. Pas de doute : Dave Gahan est un sacré performer, haranguant le public (essentiellement des fans de Depeche Mode), de sa plus belle morgue, jonglant comme un diable avec le pied de son micro, investissant toute la scène avec une hargne de lion sorti de sa cage. Tout son album sera revisité, avec en bonus plusieurs hits de Depeche Mode. Martin Gore lui aurait donné son accord. Même si " Paper Monsters " contient quelques tubes (" Dirty Sticky Floors ", ici aussi en ouverture, " Bottle Living ", repris en chœur par le public, " Hidden Houses "), il ne fait pas le poids face au répertoire de Depeche Mode… D'autant que les autres titres solo de Gahan privilégient une atmosphère délétère peu propices aux raouts de masse type Forest National : dans de telles conditions live, des morceaux comme " Hold On ", " Stay " et " Black and Blue Again ", d'une délicatesse murmurée, passent mal. L'AB se serait sans doute mieux prêtée au genre d'atmosphère bluesy que Gahan a tenté d'installer, avec un bel effort mais sans grand résultat. Dans ces moments-là, difficile de ne pas s'ennuyer, en attendant qu'il nous sorte un petit hit certifié DM et que ça reparte. Et des hits de DM, ce concert n'en fut pas avare, parce que même si Gahan est fier d'avoir coupé le cordon avec ses deux potes Gore et Fletcher, il aime encore profiter de son statut de " chanteur de Depeche Mode " et voir cette foule onduler en chantant " Never Let Me Down Again "… Des hits donc, à la pelle : " A Question of Time ", " Personal Jesus ", " I Feel You ", " Walking in my Shoes ", " NLMDA ", " Useless ". Et en deuxième rappel, des versions acoustiques, lui et ses musiciens en rang serré au milieu de la scène, de " Policy Of Truth ", " Dream On " ainsi que d'" Enjoy The Silence " (entrecoupé du refrain de " I Just Can't Get Enough "), chantés par une foule en délire, les bras en l'air, avec un Gahan en transe, superbe performer au sang chaud exhortant ses fidèles à s'abandonner, corps et âme, avec lui. Magique.

 

mardi, 06 novembre 2018 15:13

Encore trop d'imprécisions...

Pendant tout un week-end, les Allemands de Notwist ont pris d'assaut l'AB avec tous leurs copains, pour deux soirées spéciales autour du groupe : films, clips, merchandising, DJ-sets, et surtout des concerts, de Notwist (en apothéose) et de leurs side projects (Console, Lali Puna, Ms John Soda, Tied & Tickled Trio, Couch). The Notwist, c'est donc une nébuleuse, une constellation : autour du groupe gravitent plusieurs formations qui ont toutes en commun cette propension à mixer indie pop et électro (de l'indietronica), émotion et technologie, impro et refrains chantés. En cela, The Notwist est une petite entreprise qui fonctionne plutôt bien : la « scène » dont le groupe s'est retrouvé fer de lance connaît un beau succès d'estime, en témoigne ce soir une AB bien remplie, alors qu'au début l'événement était prévu dans l'ABBOX.

C'est Couch qui ouvre les festivités, un trio rappelant Add (N) to X (une femme, aussi, aux claviers) et ces groupes de post-rock qui malmènent leurs guitares sans dire un mot. Les riffs sont répétitifs et la batterie reste calée sur le même rythme, provoquant chez leurs géniteurs une transe solitaire qui n'emporte que très peu de spectateurs. Une heure de concert, ce fût long, malgré quelques bons moments.

Arrive alors Lali Puna, qu'on a rarement le plaisir de voir en concert. Valerie Trebeljahr chante timidement, tandis que Markus Acher (chanteur-guitariste des Notwist) reste courbé sur sa guitare, l'air concentré ou l'esprit ailleurs. Des nouveaux morceaux, et quelques perles de « Scary World Theory », leur dernier album en date, un véritable petit joyau. En rappel, une reprise de « 40 Days » de Slowdive, qu'on retrouve sur la compile « Blue Skied An' Clear » du label Morr Music.

Vers 22h30, les Notwist entrent en scène. Il y a plus d'un an qu'on ne les a plus vus, depuis ce passage raté à Werchter, avec Arne Van Petegem en remplacement de Micha Acher et son plantage sur « Pick up the phone » (un grand moment). Cette fois, le groupe est au complet. Les hits y passent, surtout ceux de « Neon Golden » (à part un « Chemicals » un peu fade), plus quelques morceaux plus noisy, traces un peu crasses de leur passé d'ados tourmentés (les premiers albums). C'était là qu'en effet, le bât blessait : peut-être à cause d'un manque de répétition, d'une cuite à la bière belge ou d'un gros rhume chopé pendant le voyage, les quatre Allemands semblaient à côté de leurs pompes quand il s'agissait de jouer ensemble et de jongler avec les crescendo. Pendant ces morceaux rock, de longues plages de silence, avant l'explosion, cassaient tout rythme, et toute ambiance (n'est pas Mogwai qui veut). Un peu comme si on avait coupé le courant pendant quelques secondes (« Mais qui a éteint la musique ? », était la réaction la plus fréquente), avant de rebrancher les prises et de laisser les quatre Allemands faire leur boucan en totale discordance. Bizarre qu'après un an de tournée, deux albums excellents, The Notwist soit encore victime de telles imprécisions. A tel point qu'après trois-quarts d'heure de concert, l'attention du public n'était plus que polie (il était tard aussi), et l'ambiance de partir en couilles comme un vulgaire plat de nouilles. Pas glop.

mardi, 06 novembre 2018 15:11

Un Suédois qui prêche dans le désert...

Benjamin Schoos est un petit marrant, même si sa musique, elle, n'est pas drôle (« Forgotten Ladies », son nouvel album). Un soupçon de Venus et de Don Corleone (l'abat-jour et le fauteuil, la gomina et la grosse caboche), un zeste de Ry Cooder et de Tindersticks (le trio en backing band – Jacques Stotzem, André Klenes, Phil Corthouts – et l'air emprunté de Miam), un léger parfum de belgitude (l'accent liégeois, le surréalisme des paroles – trois mots, à toutes les sauces, love despair sadness) : circulez, y a rien (de neuf) à voir ! ! ! Benjamin, en plus, est aussi à l'aise sur scène qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine : une blague belge, une blague belge, une blague belge ! Eh bien non, pas de blague… même si ce concert de Miam Monster Miam en fût une. Les musiciens, eux, étaient parfaits. Dommage que Benjamin n'a pas la classe d'un Stuart Stapples, et qu'il ferait mieux de chanter en français. « When I was a ninja », pop-song idiote dédicacée à Bruce Lee, clôturera ce concert raté, même si livré avec plein de bons sentiments. Miam Miam Miam ! ? Non : pas glop.

Après un concert si « délicieux » (dixit plein de gens venus en bus de la cité ardente), Nicolai Dunger (Suède), la vraie tête d'affiche de ce concert, n'aura bien sûr pas trop retenu l'attention. Pas de chance pour lui : c'était pas son show-case. « Va voir à Seraing si j'y suis ! ». Pourtant, son americana composée à quatre mains avec Will Oldham (excusez du peu) valait bien qu'on s'y attarde. Du sax, de la flûte, des guitares rugissantes, et surtout cette voix, râleuse et raclante, comme rôdée à l'alcool et au vieux tabac. Un Dunger vaut mieux que deux Miam tu l'auras, comme on dit. Pour les fans d'alternative country… Pas nombreux dans la salle, il allait sans dire.

 

 

lundi, 05 novembre 2018 17:41

Sans tambour ni trompettes...

Les soirées rock made in Namur sont toujours de qualité : c'est que la scène locale est soutenue par quantités d'associations actives et passionnées, telles le Bear Rock, pour n'en citer qu'une. Ce soir pourtant, pas de Namurois au programme. Peu importe... A Namur, on n'est pas chauvin : pour preuve avec le groupe d'ouverture, My Little Cheap Dictaphone, des Liégeois abonnés à la Soundstation. Ou plutôt un : Redboy, grand échalas fan des Pixies et de Grease qui nous a livré l'année dernière un premier album fantastique (« Music Drama »). Ca commence dur avec un « Am I Your Friend ? » survolté, qui met déjà tout le monde d'accord. Le reste passera comme une lettre à la poste, et le public d'être impressionné par ce Liégeois pro du manche, adepte d'un rock classe et sans fioritures. Chapeau Redboy : même les coincés au bar en auront pris plein les tympans, de quoi les détourner un peu de leur verre de blanche de Namur (cela dit onctueuse et goulue).

Ensuite, pause acoustique avec Erlend Oye, échappé de Kings of Convenience, duo norvégien venu sauver les guitares en bois de la casse  il y a deux ans, avec un album digne de ces bons vieux Simon & Garfunkel. « The New Acoustic Movement », qu'ils appelaient ça : sans doute qu'Erlend en a eu marre de se voir traité de bobo fleur bleue fan de Nick Drake, puisque son premier album, « Unrest », sent plutôt l'électro tendance de chez Colette (beats eighties, prod' béton et copinage hyper hype). N'empêche que ce soir, le Norvégien n'aura pas failli à sa vieille réputation, en entonnant ses morceaux seul à la guitare, sans claviers ni séquenceurs. Comme quoi, une chanson bien écrite peut se jouer aussi bien avec des BPMs que sans tambours ni trompettes (ou bien c'est le contraire ?). Et avec un petit « Remind Me » ressorti du répertoire de ses amis Royksopp (la voix, c'est lui), les buveurs de bière, un peu bruyants, l'auront au moins écouté trois minutes. Chapeau Erlend : t'as même fait craquer les minettes avec ta grosse moustache et tes lunettes ringardes. A quand le look Erlend branché dans les soirées aware de Bruxelles et d'ailleurs ?

Enfin, les Allemands de Schneider TM, plutôt pénibles dans une version pouet-pouet de leur électro pourtant pas si mauvaise, auront (presque) clôturé la soirée. C'est qu'Erlend, trendy jusqu'au bout, nous aura fait le coup du DJ-pousse disques à l'éclectisme sans failles : Michael Jackson, Wham !, Felix Da Housecat et j'en passe. Ce type est trop cool, y a pas de doute. Dommage qu'il n'aura mixé (sic) qu'une demi-heure, parce que c'était drôle, surtout de le voir danser sur Jimmy Sommerville. Quelle teuf !

lundi, 05 novembre 2018 17:31

Plein les tympans...

Les soirées rock made in Namur sont toujours de qualité : c'est que la scène locale est soutenue par quantités d'associations actives et passionnées, telles le Bear Rock, pour n'en citer qu'une. Ce soir pourtant, pas de Namurois au programme. Peu importe... A Namur, on n'est pas chauvin : pour preuve avec le groupe d'ouverture, My Little Cheap Dictaphone, des Liégeois abonnés à la Soundstation. Ou plutôt un : Redboy, grand échalas fan des Pixies et de Grease qui nous a livré l'année dernière un premier album fantastique (« Music Drama »). Ca commence dur avec un « Am I Your Friend ? » survolté, qui met déjà tout le monde d'accord. Le reste passera comme une lettre à la poste, et le public d'être impressionné par ce Liégeois pro du manche, adepte d'un rock classe et sans fioritures. Chapeau Redboy : même les coincés au bar en auront pris plein les tympans, de quoi les détourner un peu de leur verre de blanche de Namur (cela dit onctueuse et goulue).

Ensuite, pause acoustique avec Erlend Oye, échappé de Kings of Convenience, duo norvégien venu sauver les guitares en bois de la casse  il y a deux ans, avec un album digne de ces bons vieux Simon & Garfunkel. « The New Acoustic Movement », qu'ils appelaient ça : sans doute qu'Erlend en a eu marre de se voir traité de bobo fleur bleue fan de Nick Drake, puisque son premier album, « Unrest », sent plutôt l'électro tendance de chez Colette (beats eighties, prod' béton et copinage hyper hype). N'empêche que ce soir, le Norvégien n'aura pas failli à sa vieille réputation, en entonnant ses morceaux seul à la guitare, sans claviers ni séquenceurs. Comme quoi, une chanson bien écrite peut se jouer aussi bien avec des BPMs que sans tambours ni trompettes (ou bien c'est le contraire ?). Et avec un petit « Remind Me » ressorti du répertoire de ses amis Royksopp (la voix, c'est lui), les buveurs de bière, un peu bruyants, l'auront au moins écouté trois minutes. Chapeau Erlend : t'as même fait craquer les minettes avec ta grosse moustache et tes lunettes ringardes. A quand le look Erlend branché dans les soirées aware de Bruxelles et d'ailleurs ?

Enfin, les Allemands de Schneider TM, plutôt pénibles dans une version pouet-pouet de leur électro pourtant pas si mauvaise, auront (presque) clôturé la soirée. C'est qu'Erlend, trendy jusqu'au bout, nous aura fait le coup du DJ-pousse disques à l'éclectisme sans failles : Michael Jackson, Wham !, Felix Da Housecat et j'en passe. Ce type est trop cool, y a pas de doute. Dommage qu'il n'aura mixé (sic) qu'une demi-heure, parce que c'était drôle, surtout de le voir danser sur Jimmy Sommerville. Quelle teuf !

lundi, 05 novembre 2018 17:26

En espagnol dans le texte...

Eh, hombre, tou connais Senor Coconut ? C'est uno artisto d'Allemagne qui fait des covers de Kraftwerk et de stars du rock'n'rolle, avec du cha-cha-cha et de la merenguo itou ! Harriba ! Ye ne tou dis que ça, cé terriblo ! Et les concertos, cé encore miou, de la musica del diablo ! Imagine une piou « The Robots » avec des musicos de la Chili, muchos percussionnes et vibraphone et tutti quanti ! Al Botanica, c'était la fiesta, surtout pendant « Tour de France » et « Beat It » de Maïchael Jacksone. Eh, Senor Coconut vient de sortir une nouvelle alboum, plein de nouvelles covers de Sade (« Smooth Operator »), The Doors (« Raïders on the Storm ») et Deep Pourple (« Smoke on the water »). Terriblé, amigo ! C'était fantastico, mais les gens y dansaient pas mucho buene, parce que vous, eh, Europeano, vous avez peur de bouger comme nous, « too bad for you », eh ! Pourtant, cé amusante d'entendre « Homecomputer », « Showroom Dummies » et « Music Non Stop » avec la musica bien de chez nous, pas vré hombre ! ? Tou dois te lâcher un petit piou si tou veux apprécier Senor Coconut ! C'est uno star chez nous, depuis qu'il vit au Chili, tu ne te rends pas compte, eh ! Allez, ye retourne écouter « Fiesta Songs » avec mes amis, hé ! La la la la la/We are the robots/ aye aye aye ! ! !

 

lundi, 05 novembre 2018 17:24

En apesanteur...

Pendant tout un week-end, les Allemands de Notwist ont pris d'assaut l'AB avec tous leurs copains, pour deux soirées spéciales autour du groupe : films, clips, merchandising, DJ-sets, et surtout des concerts, de Notwist (en apothéose) et de leurs side projects (Console, Lali Puna, Ms John Soda, Tied & Tickled Trio, Couch). The Notwist, c'est donc une nébuleuse, une constellation : autour du groupe gravitent plusieurs formations qui ont toutes en commun cette propension à mixer indie pop et électro (de l'indietronica), émotion et technologie, impro et refrains chantés. En cela, The Notwist est une petite entreprise qui fonctionne plutôt bien : la « scène » dont le groupe s'est retrouvé fer de lance connaît un beau succès d'estime, en témoigne ce soir une AB bien remplie, alors qu'au début l'événement était prévu dans l'ABBOX.

 

C'est Couch qui ouvre les festivités, un trio rappelant Add (N) to X (une femme, aussi, aux claviers) et ces groupes de post-rock qui malmènent leurs guitares sans dire un mot. Les riffs sont répétitifs et la batterie reste calée sur le même rythme, provoquant chez leurs géniteurs une transe solitaire qui n'emporte que très peu de spectateurs. Une heure de concert, ce fût long, malgré quelques bons moments.

Arrive alors Lali Puna, qu'on a rarement le plaisir de voir en concert. Valerie Trebeljahr chante timidement, tandis que Markus Acher (chanteur-guitariste des Notwist) reste courbé sur sa guitare, l'air concentré ou l'esprit ailleurs. Des nouveaux morceaux, et quelques perles de « Scary World Theory », leur dernier album en date, un véritable petit joyau. En rappel, une reprise de « 40 Days » de Slowdive, qu'on retrouve sur la compile « Blue Skied An' Clear » du label Morr Music.

Vers 22h30, les Notwist entrent en scène. Il y a plus d'un an qu'on ne les a plus vus, depuis ce passage raté à Werchter, avec Arne Van Petegem en remplacement de Micha Acher et son plantage sur « Pick up the phone » (un grand moment). Cette fois, le groupe est au complet. Les hits y passent, surtout ceux de « Neon Golden » (à part un « Chemicals » un peu fade), plus quelques morceaux plus noisy, traces un peu crasses de leur passé d'ados tourmentés (les premiers albums). C'était là qu'en effet, le bât blessait : peut-être à cause d'un manque de répétition, d'une cuite à la bière belge ou d'un gros rhume chopé pendant le voyage, les quatre Allemands semblaient à côté de leurs pompes quand il s'agissait de jouer ensemble et de jongler avec les crescendo. Pendant ces morceaux rock, de longues plages de silence, avant l'explosion, cassaient tout rythme, et toute ambiance (n'est pas Mogwai qui veut). Un peu comme si on avait coupé le courant pendant quelques secondes (« Mais qui a éteint la musique ? », était la réaction la plus fréquente), avant de rebrancher les prises et de laisser les quatre Allemands faire leur boucan en totale discordance. Bizarre qu'après un an de tournée, deux albums excellents, The Notwist soit encore victime de telles imprécisions. A tel point qu'après trois-quarts d'heure de concert, l'attention du public n'était plus que polie (il était tard aussi), et l'ambiance de partir en couilles comme un vulgaire plat de nouilles. Pas glop.

lundi, 05 novembre 2018 17:23

A en rester sans voix...

Soirée néo-country à l'AB, en compagnie de Centro-Matic, Saint Thomas et My Morning Jacket en fougueux cow-boys échappés de leurs bourgades désertiques, les cheveux pleins de sable et d'épines de cactus, ruminant leur rock emprunt d'americana sous les loupiotes de l'ABBOX.

Sous ce ciel étoilé d'une salle à moitié remplie, Will Jonhson brave très vite l'indifférence de début de soirée en enfilant les perles de « Love You Just The Same », le dernier album de son groupe Centro-Matic. Neil Young, figure tutélaire de tous ces jeunes mélodistes hors pair, veillera tout au long de ses trois heures intenses de concerts habités. Après 20 minutes, Centro-Matic finit par séduire le public, tout émoustillé par ces complaintes sudistes d'une limpidité enivrante.

Mais le vrai déluge viendra de My Morning Jacket, combo psyché-country d'une virtuosité et d'une hargne insolentes : Creedence Clearwater Revival, Flaming Lips, Pink Floyd, At The Drive-In, Pinback,… Les références se bousculent devant l'étendue des talents de Jim James et de ses quatre potes de Louisville. Et quels talents ! Marier ainsi la violence tourbillonnante du psychédélisme et la mélancolie bucolique de la country donne souvent pour résultat d'infâmes bouillons sans aucune magie. Chez My Morning Jacket c'est le contraire, et c'est magnifique. « It Still Moves », leur troisième album, est un chef d'œuvre. L'un des albums de l'année, pas moins… Mais ce soir, Jim James avait mal à la gorge, s'excusant après trois titres sublimes de ne pouvoir continuer à chanter sous peine de devenir aphone pour le restant de ses jours. Pourtant ce « Mahgeetah » en ouverture, qui justifie à lui tout seul l'achat de l'album, annonçait un concert grandiose. Et il le fût, en un certain sens… A condition d'accepter que même sans la voix magnifique de Jim James, My Morning Jacket est un grand groupe. Techniquement bluffant. Instrumentalement ahurissant. C'est là qu'on reconnaît le génie de ces types : même sans paroles, leur musique reste tout bonnement fantastique. Même s'il faut dire qu'on aurait préféré un concert normal… Mais au moins pourrons-nous dire qu'on a vu My Morning Jacket dans des conditions singulières. Pour leur prochain concert, Jim James nous a déjà promis d'être en forme, jusqu'à jouer « deux fois plus longtemps » pour se racheter une conduite. D'ici là, on se repassera en boucle « One Big Holiday » et « Easy Morning Rebel » en tapant du pied et en chantant nous-mêmes, avec l'espoir qu'un autre rhume ne dissipera pas toutes nos chances d'un jour voir ces rockeurs à 100 %… Quand même, quelle claque !

Et s'il y avait des récalcitrants dans la salle, leur déception n'aura pas été de longue durée, grâce à la prestation sympathique de Thomas Hansen, alias St Thomas, au club, en clôture de cette soirée déjantée. Le Norvégien, qu'on avait déjà vu ici même il y a plus d'un an en première partie de Lambchop, n'a rien perdu de son humour et de sa décontraction. Alternant les titres de ses deux albums (« I'm Coming Home » et « Hey Harmony »), notre cow-boy venu du froid aura vite fait de redonner un peu d'entrain aux plus déçus des fans de My Morning Jacket. Entre sa musique, de la néo-country mélancolique, et ses blagues potaches à l'accent scandinave, un monde : comme quoi on peut chanter des histoires de ruptures et puis en rire… C'est déjà ça de pris !

 

Redboy de My Little Cheap Dictaphone a la bougeotte : à peine a-t-on eu le temps de se familiariser avec « Music Drama » que le bonhomme nous revient déjà avec un nouveau groupe, plus rock, plus tendu, plus noisy, plus –core (sans parler de son troisième projet : Zythum…). Difficile pour l'instant de dire s'il s'agit d'une récréation juvénile pour notre ami liégeois… En tout cas s'il s'amuse, il le fait de fort belle manière : sur scène, ça déménage, le son est incisif, les compos bien troussées, la rage à peine contrôlée. Hollywood P$$$ Stars pourrait bien ainsi devenir le nouveau fleuron d'une scène rock wallonne de plus plus décomplexée (Elvis' Ghettoblaster, Austin Lace, Mud Flow, Girls In Hawaii, Nietzsche,…). Après avoir empoché le premier prix du Concours Circuit, le nouveau gang de Redboy (Eric à la basse, Anthony à la guitare et au chant, Benoît à la batterie) devrait donc refaire parler de lui dans les prochains mois, une fois ce premier EP (fort attendu) dans les bacs, prévu pour très bientôt (voir www.collectifjauneorange.net, dont le but est de promouvoir les musiciens liégeois « de manière indépendante et artisanale »).

Dommage qu'après telle révélation, les deux jumelles canadiennes Tegan & Sara soient venues gâcher la fête. Imaginez une sorte de couple siamois braillant un folk-rock poussif en singeant Melissa Etheridge : affreux.

Heureusement, les quatre Canadiens de Hot Hot Heat ne tarderont pas, après cet interlude regrettable, de bouter le feu à la Rotonde, avec leur punk-new wave né sur les cendres encore chaudes d'XTC, de Gang of Four et de Cure circa « Three Imaginary Boys ». Après quelques maxis confidentiels (dont l'excellent « Knock Knock Knock » produit par Chris Walla de Death Cab for Cutie), ces quatre jeunes teigneux au look hilare (le chanteur ressemble à un jeune Bruce Springsteen déjanté, et le guitariste au Nick Cave de Birthday Party) nous reviennent avec un premier album festif, « Make up the Breakdown ». Au programme : guitares funky, synthés acidulés et beats timbrés, comme si Robert Smith (cette voix !) s'était mis à jouer du Specials sur fond d'Elvis Costello. Dansant et énergique, le rock juteux d'Hot Hot Heat emballe dès les premières notes. Steve Bays chante avec conviction, la langue pendante et le buste collé à son synthé, en remuant tel un beau diable qui aurait des fourmis dans les jambes, et du poil à gratter dans le slip. « No, Not Now », « Get In or Get Out » et surtout « Bandages » (interdit aux USA durant la guerre parce qu'il parle de… pansements) se savourent avec délectation : de mémoire, on n'avait plus entendu de tubes pop-funk si convaincants depuis Weezer et The Rapture. Ces gars-là sont Hot, y a pas à dire…

Pour ceux qui aiment le rock'n'roll, celui qui sent les aisselles et le sexe, mêlé à l'odeur âcre du whisky, le Botanique avait encore une fois tout prévu. D'abord avec Elvis Ghettoblaster, un groupe de jeunes Bruxellois à la carrière déjà chaotique : un album éponyme sorti sur Magnet, des concerts furibards dans les pires bouges de Wallonie (du cercle sciences-éco de l'ULB au Cabaret Voltaire de Huy), et surtout ce gros son, crade et rampant, prêt à vous bondir dessus tel un lion en cage affamé après des années de vaches maigres. Parce que ça fait plus de cinq ans que ça dure, Elvis Ghettoblaster a donc décidé de mettre, en 2003, les bouchées doubles : avec quelques nouveaux morceaux déjà rodés sur scène et cet album sympathique enfin dans les bacs, ils seraient prêts à en découdre. Et montrer de quel bois ils se chauffent. Ca commence fort avec quelques morceaux rock bien trempés dans le blues le plus coriace, tendance Screamin' Jay Hawkins. Le chanteur, un peu timide devant cette assemblée " à qui on ne la fait pas ", hésite entre le cirque façon JSBX et les poses concentrées, tête baissée sur ce micro qu'il tient avec dédain, pendant que derrière, des images stroboscopiques défilent à un rythme effréné. Romero, Herzog, Bill Viola, Berkeley, Antonioni, Twin Peaks : apparemment, le gars qui a fait ce montage vidéo s'y connaît en cinéma bis. On y voit aussi le zizi du chanteur, et même des gros nichons (Russ Meyer), comme un hommage badin à l'univers grossièrement hormonal du type qui leur succède, le Rémi Bricka du rock'n'roll branque, Bob Log III. Dommage qu'à la moitié de leur concert habité, la sauce soit un peu retombée : plus du tout sur la même longueur d'onde, les quatre zozos (secondés par Fabrice Detry, leader d'Austin Lace) ont alors perdu de leur puissance de feu, emmêlant leurs guitares et leurs voix dans un capharnaüm dilaté. Du tricotage très vite oublié dès le retour, sur la fin, d'un rock burné et cocasse (entre les Butthole Surfers! et Pavement), avec même de l'harmonica et des samples en renfort. Un groupe à suivre ! En concert aux Fêtes de la Musique de Woluwé le 22 juin, au parc George Henri.

On ne présente plus Bob Log III, ce bluesman de bazar au costume ridicule, qui chante des inepties cachées sous un casque d'aviateur, en tapant sur une grosse caisse d'un pied lourd et mécanique. On ne vous parlera pas de ses chansons, puisqu'elles se ressemblent toutes. De toute manière, on n'a pas les albums… Bob Log, c'est un peu comme une attraction foraine : on achète un ticket pour rire, mais pas l'abonnement annuel. C'est drôle une fois, et encore… Alors, pensez donc, l'écouter à la maison… Il paraît que Tom Waits adore. Et que l'hurluberlu est " big in Japan ". Pas étonnant quand on sait le goût nippon pour les crétineries binaires, genre Guitar Wolf et Zeni Geva. Comme annoncé au premier paragraphe, le " one man band " le plus lourdingue de la planète ne pense qu'aux nichons : il estime par exemple qu'une chanson sonne mieux si elle est accompagnée d'un " battement mammaire ", le fameux " tits clapping " (" It is much nicer and softer sound than a hand clap ". Et d'ajouter, goguenard : " But Please, do not imagine the sound of a man's balls clapping together ! This is not a good sound ! "). Evidemment, tradition oblige, il n'oubliera pas de faire monter deux filles sur scène pour son fameux " I want your shit on my leg ", pelotage en règle d'une double paire de fesses consentantes et hilares. Bob Log III nous aura bien fait rire ! Au moins cinq minutes. Quand il insiste encore pour qu'une demoiselle vienne tremper ses seins dans son whisky (le " Boob Scotch "), on trouve ça juste con. D'ailleurs, ce sera peine perdue : on n'est pas au Japon. Et d'abord comment fait-il avec les Japonaises, pas vraiment réputées pour avoir de grosses poitrines ? Blaireau, va…