Dorian Sorriaux croit au changement…

Guitariste-chanteur dans l’univers du psyché/folk, Dorian Sorriaux a sévi comme guitariste au sein du groupe suédois Blues Pills. Il s’émancipe en explorant de nouveaux univers musicaux, et notamment à travers un folk plus acoustique et des textes plus…

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Grégory Escouflaire

Grégory Escouflaire

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Lost Horizons

Il y a deux ans, " Lemonjelly.ky " enchantait nos oreilles à coups d'électro soyeuse, d'acoustique psychédélique et de pop numérique bubble-gum. Sous la pochette colorée de cette compilation de trois EP's se cachait un duo de doux dingues, biberonnés aux samples de films imaginaires, aux délires animés en technicolor et aux musiques sucrées du Pays des Merveilles. Avec cette compile, Lemonjelly nous offrait tout simplement un voyage aller simple pour le bonheur… " Lost Horizons ", leur véritable premier album, prolonge cette escapade vers des terres toujours plus ensoleillées, où on verrait se côtoyer le lapin fou et la fée clochette, l'électro la plus enchanteresse et la pop acoustique la plus magique. Toujours aussi riche en (oligo)éléments (guitares, trompettes, samples, etc), la musique de Lemonjelly se savoure religieusement, chaque titre renfermant son lot de surprises et de miel pour les oreilles. Des chœurs à la russe à la fin du jazzy-bossa " Return To Patagonia " (en référence au titre du EP jaune, " Homage To Patagonia ") à la cornemuse ( ?) d'" Elements ", les pépites de ce " Lost Horizons " n'ont jamais fini de dévoiler leurs charmes. En huit morceaux et autant de merveilles - construits chacun comme un monde en soi, dans lequel on s'immerge corps et âme -, " Lost Horizons " nous fait perdre la tête. Allez, on le dit : cela faisait longtemps que l'électro ne s'était pas réinventée comme cela sous nos yeux (et nos tympans) ébahis.

 

Au rayon du post-punk no-wave revival circa 1978-1982, j'appelle : les Liars. Guitares abrasives, voix torturées, rythmiques hypnotiques, haine du couplet-refrain : les Liars jouent du rock dans l'urgence, sans compromis ni véritables mélodies. Leur vie en dépendrait-elle ? Sans doute, tant on sent, au détour d'un cri primal, d'un riff proche du viol auditif, d'un beat martelé comme on se flagelle, l'explosion imminente, la déflagration d'un rock tranché à vif, puis plus rien… Seulement une boucle, répétée à l'infini (" This Dust Makes That Mud ", 30 minutes), déroutante, effrayante, assommante. Narcotique. Car le rock désossé des Liars fait l'effet d'une drogue dure : une fois qu'on y touche, on ne peut plus s'en passer. L'enfer ou le paradis, c'est selon. Au rayon du post-punk…, j'appelle : les Liars. Enfants terribles de Gang Of Four, d'ESG, de Liquid Liquid et de Wire, les Liars usent nos nerfs et nos jambes (leur musique, punk limite, est aussi furieusement funky). Jusqu'à la corde, jusqu'à l'os, jusqu'au sang. Après eux, le silence.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Up The Bracket

The Libertines. Un nom plein de sous-entendus. Qui rime avec cyprine, mais pas avec déprime. C'est que la musique de ces quatre lascars de Liverpool suinte le sexe, la drogue et le rock'n'roll. Pour du vrai, cette fois. " La réponse anglaise aux Strokes ", titrait le NME il y a quelques semaines, comme si ces quatre furibards avaient des points communs avec l'attitude BCBG (lisez CBGB) des collégiens new-yorkais, gosses de riches et belles gueules. Car Barât et Pete Doherty, les deux guitaristes-chanteurs, pourraient aussi bien reléguer les deux frères Gallagher au rang d'enfants de chœur, les excès en tous genres étant - déjà - devenus leur marque de fabrique. " Cool as fuck ", diront certains. De fait, les Libertines ont non seulement la classe, mais aussi les chansons. " Up The Bracket " énervé, malgré son aspect parfois brouillon, est une sacrée claque, dans la gueule de tous les prétendants rock'n'roll 2002. Premiers de leur promotion, les Libertines bousculent leurs copains de classe de podium, sans manières ni politesse. Tout au long de ce " Up the Bracket " énervé, ils arpentent les sommets, laissant quelques miettes aux concurrents (The Music en tête), le regard fier et la moue revancharde. Pas cons, en plus, puisqu'on sait les jeunots fans de bonne musique british, de Jam aux Clash (Mick Jones à la prod !) en passant par les Smiths. On aurait pu craindre le pire : un énième groupe de rock micheton, au chanteur à rouflaquettes balançant des hymnes gras du bide pour ados attardés. Eh ben non : The Libertines en jette, comme leurs chansons, décharges furieuses de larsens et de stupre. " Up The Bracket ", peut-être l'album rock de l'année. " Cool as fuck ", c'est clair.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Challenger

Malgré l'image d'ennui qui colle à la Suisse (un pays neutre, plate-forme du fromage et refuge des financiers et de Stephan Eicher), certains de ses habitants musiciens donnent quand même envie de s'y intéresser davantage : c'est le cas des Young Gods, et de Knut. Groupe de métal sombre et torturé, Knut est connu des fans de hardcore bien trempé (tendance Pro-Pain) et de trash crépusculaire (tendance Neurosis). Didier Séverin chante comme un Max Cavalera qui aurait mal aux cordes vocales, gueulant, aboyant, éructant son mal-être dans des lyrics à faire frémir Ted Bundy et ses autres potes serial killer. Certes, la dentelle n'est pas une spécialité suisse (c'est la nôtre) ; mais quand même, pourquoi tant de haine ? Sans refrains (plutôt des sursauts de méchants décibels) et sans accalmie (si ce n'est l'instrumental "58.788", interprété à la guitare acoustique ; oui messieurs !), ce "Challenger" envoie tous les prétendus métalleux d'Amérique (Limp Bizkit, Puddle Of Mud,…) au tapis. Qui a dit que la Suisse n'était qu'un pays de skieurs et d'horlogers ?

 

lundi, 31 décembre 2012 16:32

Eve Future

‘Maintenant, ajouta l'électricien, nous allons examiner l'organisme de la créature nouvelle, électro-humaine, de cette Eve Future, enfin, qui, aidée de la génération artificielle, me paraît devoir combler les vœux secrets de notre espèce, avant un siècle’. Cette citation tirée de " L'Eve Future ", le roman de Villiers de l'Isle-Adam, date de 1900… Pourtant, cent deux ans plus tard, elle est toujours d'actualité, et sied même comme un gant à cette musique électronique qui rythme notre quotidien et, justement, comble nos vœux d'amateurs de sonorités nouvelles. Kreidler l'a bien compris, et c'est un bel hommage qu'il rend à l'écrivain, précurseur de toute cette cyberculture dans laquelle nous sommes sans cesse plongés. En cinq titres d'électro sophistiquée mais rêveuse, l'Allemand reprend les choses là où son compatriote Giorgio Moroder les avait laissées avec sa BO pour Metropolis, le chef-d'œuvre de Fritz Lang (une autre histoire d'Eve Future). Parfait comme bande-son d'un film imaginaire dans lequel les machines seraient les égales de l'homme (ce lien possible entre le compositeur et son sampler), cet EP s'écoute donc idéalement sur les images de Blade Runner ou de Ghost In The Shell. Le film idéal, en somme…

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Mr. Jones

Depuis son précédent album de reprises (" Reloaded "), Tom Jones s'est racheté une conduite auprès des jeunes, pour qui les crooneries sixties du pensionnaire (pensionné ?) de Las Vegas laissaient plutôt de glace. " Sex Bomb " sur les pistes de danse et ses duos avec Robbie Williams et les Cardigans en " heavy rotation " sur MTV, le papy des casinos (Royale) faisait peau neuve (qu'il a, quand même, un peu ridée). Le voilà donc de retour avec un album à nouveau taillé pour le succès de foule, produit par l'ex-Fugees Wyclef Jean, dont le travail fût d'encore rajeunir un peu plus Mr. Jones. Résultat : " Groovy, Baby ! ", malgré les courbatures et les cheveux gris de ce bon vieux Tom. Certes, il n'est pas difficile de voir derrière cet album une sombre entreprise commerciale de rajeunissement forcé (" Recyclons, recyclons "), voire d'embaumement précipité (" Profitons des dernières ressources de ce vieillard pendant qu'il en est encore temps "), mais n'est-ce pas la dure loi de la jungle du music business, quand on a soixante piges et qu'on est entouré de jeunes loups affamés de gloire et de dollars ? Vas-y Tom, montre-leur à tous ces vauriens ! " I hope I die before I get old ", disaient The Who (voir aussi chronique des Datsuns) : alors que Keith Moon et John Entwistle mangent les pissenlits par la racine, Tom Jones est toujours en pleine forme. Et jeune dans sa tête.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Souleiado

En intro de ce disque de lounge, on entend la mer, les vagues allant et venant sur le sable fin d'une plage perdue sous les Tropiques (voir la belle pochette). Comme le dit le grand théoricien du son Murray Schafer dans son livre séminal, 'Le Paysage sonore' : " La mer évoque la purification, la fraîcheur et le renouveau. Par sa perpétuelle présence, elle est symbole de l'éternité. Par ses marées, le va-et-vient de ses vagues, symbole du changement ". La lounge, ce serait donc tout ça à la fois : du neuf, du pur, de l'éternel, du changement. Neuf, ça ne l'est plus depuis longtemps ; depuis que ses beats moites et convenus envahissent notre espace auditif jusqu'à la saturation, du resto branché aux toilettes de chez Biguine. Pur, encore moins : il ne s'agit ni plus ni moins que d'une vaste escroquerie commerciale destinée à flouer les consommateurs que nous sommes ; une honteuse atteinte à la musique, la vraie, et à notre intelligence, celle qui nous permet de discerner la lounge de l'électro de qualité. Eternelle, sûrement pas : la lounge disparaîtra aussi vite qu'elle est apparue, remplacée par une nouvelle mode passagère formatée par l'industrie du disque, et dont le seul but sera de remplir les poches des rentiers du music business. Symbole de changement, on en doute : c'est plutôt une régression, un nivellement par le bas… " Souleiado ", c'est aussi le nom d'une chaîne de magasins de tissus provençaux : on croit rêver ! Encore une chose : l'interlude n°10 de ce précieux CD s'intitule " Mistral ", et l'on entend effectivement le vent souffler, délicatement… Jung parlait du vent comme du " souffle de l'esprit ". Ici, c'est un vent fétide, qui, espérons-le, balaiera une fois pour toutes la lounge de notre horizon musical.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Parbleu

On connaît Jean-Marie Aerts pour avoir tenu la guitare au sein de TC Matic, moins pour ses projets solo : JMX, son projet électro-world lancé en 1994, n'a pourtant rien d'un passe-temps de musicien à la retraite. Entouré d'excellents collaborateurs comme Philippe Comte, Patrick Bylebyl ou le rasta Tikiman (entendu chez Basic Channel), Aerts propose, avec JMX, une relecture intéressante du blues, du reggae et de l'électro la plus organique, proche en cela des disques d'Arto Lindsay, sans doute l'un de ses modèles. Dommage que ce " Parbleu " traîne parfois en longueur (plus de 70 minutes), l'attention se faisant dès lors moins soutenue dès que le guitariste et ses invités s'emballent dans des bravades fusion-world sans fin… Il n'empêche qu'avec des chansons aussi fortes que " Tikisong ", l'instrumental " Stars " ou encore " Tex ", du " hip hop acoustique " sous ganja, Jean-Marie Aerts frappe fort, et confirme son statut toujours surprenant d'artiste culte 100% belge.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Antenna

Après sa pose ‘Psycho’ adoptée sur " Poison ", il y a deux ans, le Suédois arbore aujourd'hui une coupe de cheveux à la Ziggy Stardust (NDR : suffit de regarder la pochette !). De mannequin hitchcockien, le crooner venu du Nord s'est transformé en bête de foire électro-pop, le look androgyne comme nouvelle marque de fabrique. Finies les amourettes jazzy à la Chet Baker (" Whiskey ", 1996), l'easy listening à donner le bourdon (" Tattoo ", 98) et les ambiances mortuaires em" Poison "nées : Jay-Jay Johanson s'est mué en diva du dancing sous perfusion eighties, ressortant ses vieux Human League et Pet Shop Boys du placard pour emballer les ‘club babes’ de Scandinavie et d'ailleurs. " So Tell The Girls That I'm Back In Town ", chantait-il sur " Whiskey " : désormais Jay-Jay se la joue platform boots et beats au carré, avec cette touche de mélancolie qui l'a toujours caractérisé ; une manière de faire fondre les midinettes " girly ", amoureuses d'électro-disco et de (International DeeJays) gigolos. Jay-Jay, bourreau techno au cœur tendre ? " Déjà Vu " en boucle sur les platines, c'est l'été indien en pleine tempête de neige, le " Destinés " de Guy Marchand revu à la sauce 2002. Peut-être qu'enfin, Jay-Jay devrait passer à la radio (" On The Radio "), tant ses ritournelles emballées par les électroniciens de Funkstörung fondent sous la langue et procurent des chaleurs. Il est loin le temps où Johanson reprenait " Neon Lights " de Kraftwerk la mine décatie et les mains glacées : " Antenna " s'écoute bien au chaud, les paluches moites et baladeuses. Du hit " Automatic Lover " à la Moroder au björkien " Tomorrow " (très " Homogenic ", avec ses embellies de cordes et ses beats syncopés), " Antenna " se permet un sacré flash-back eighties sans pour autant sentir la vieille chaussette : un bon disque pour 2002, le meilleur de Jay-Jay depuis " Whiskey ".

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Demo

John Home est un trio parisien à deux voix (masculin/féminin) qui apprécie sans aucun doute les groupes noisy à la Sonic Youth et à la Blonde Redhead (Paradis). A la recherche d'un label, il écume les clubs de la capitale française, ses 22 chansons en bandoulière. Ce Cd runit une sélection de leurs meilleures compos. Un peu pénible sur la longueur (imaginez Françoiz Breut reconvertie en fan de Yo La Tengo), John Home se débrouille quand même bien dans un genre à ranger du côté de cette frange lo-fi qui aime les filles minaudant sur fond de saturations arty. Reste à leur souhaiter bonne chance dans leur carrière de rock stars rongée par leurs désillusions dont ils aiment tant s'épancher en lamentations dans des chansons tristes, voire ennuyeuses (mais il y en a qui aiment ça).

 

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