Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

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Les décibels de Chatte Royal…

Le premier elpee de Chatte Royal, « Mick Torres Plays Too Fucking Loud », paraîtra ce 8 mars 2024. Fondé en 2020 par Diego Di Vito, Dennis Vercauteren et François Hannecart, et rejoint par Téo Crommen en 2021, il compte deux Eps à son actif, « Septembre », en…

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Grégory Escouflaire

Grégory Escouflaire

mardi, 31 décembre 2002 01:00

International DeeJay Gigolos CD Six

Déjà la sixième compilation du label allemand le plus hype du moment, et toujours cette volonté explicite de donner un aperçu assez exhaustif de l'électro la plus festive, un pied sur le dance-floor et l'autre dans les années 80. Un double CD, 29 titres jouissifs, à faire péter les rotules : International DeeJay Gigolos compte bien vous en faire voir de toutes les couleurs, du come-back fracassant de Marc Almond en diva du dancing à ce duo improbable entre DJ Hell et les cultes Tuxedomoon. Le fil rouge de cette entreprise de fossoyeur électro-pop eighties : mettre au goût du jour refrains binaires, synthés Bontempi et boîtes à rythme crapahutantes. Electroclash, en somme, un terme inventé pour désigner cette techno qui emprunte davantage ses sonorités à Giorgio Moroder, Human League et Soft Cell qu'à Derrick May et Prodigy. Et comme d'habitude, cette compile contient son lot de futurs classiques, pour autant que cette vogue du beat discoïde tienne le coup jusqu'à l'hiver prochain : " Rodeo Mechanique " de Plastique de Rêve, " La Rock " de Vitalic, " The Poem " de Bobby Konders feat. Mutabaruka (sur lequel plane le spectre beatnik du grand Allen Ginsberg),… Sans compter deux remixes de Fisherspooner, stars maison déjà adulées aux Etats-Unis, pays pourtant réfractaire à tout ce qui évoque de près ou de loin BPMs et attitudes robotiques. Dans l'air du temps et donc forcément indispensables, les compiles d'IDG s'avèrent parfaites pour mettre le feu dans une soirée. A consommer sans modération jusqu'à leur date de péremption, sans doute assez proche.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Playgroup - Dj-Kicks

Au rayon des compil " Dj-Kicks ", je demande : Playgroup, alias Trevor Jackson. Auteur d'un album dance fabuleux sorti l'année dernière (ou comment mélanger funk, techno, soul, rap dans l'allégresse la plus communicative), Trevor Jackson (producteur, compositeur, remixeur, patron de label (Output), etc.) propose ici un mix haletant qui fait se croiser aussi bien les disco-punks new-yorkais de The Rapture (déjà la hype de 2003) que Depeche Mode remixé par ses doigts décidément bien habiles (" Behind The Wheel ", grandiose). En une heure et quelques minutes, vingt années de 'dance music' sont ainsi revisitées de mains de maître ; car Jackson a l'ambition de faire redécouvrir de sacrées pépites, pourtant tombées dans l'oubli : Harlequin Fours et leur " Set It Off " repris il y a peu par la déjantée Peaches, une reprise inattendue de " Tainted Love " par les inconnus Impedance, le " Caught Up " de Metro Area (aux manettes : Morgan Geist, producteur que tout le monde s'arrache aujourd'hui), Human League version dub, etc. ‘Rétro-futuriste’, diront les uns, ‘de la bombe’, diront d'autres. En tout cas dans l'air du temps, et follement déconnant. A tous ceux qui recherchent en vain la compile la plus branchée, les titres disco-funk les plus introuvables, les clins d'œil eighties de bon goût, les astuces d'un vrai connaisseur et les pépites d'un sacré fouineur, il est indispensable de se procurer d'urgence ce " Dj-Kicks ". Qui n'a jamais aussi bien porté son nom.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

The New Preskriptions of Dr. Lektroluv

C'est l'été : l'electroklash bat son plein dans toutes les soirées hype de Belgique, des Ten Days de Gand au Pukkelpop de Kiewit. Miss Kittin érigée nouvelle ambassadrice de charme de ce disco du troisième millénaire et Gary Numan samplé à tout va par les nouvelles têtes de turcs du showbiz (des Sugababes à Marilyn Manson), c'est le grand retour des beats eighties et du glitter festif, du queer punky à la sauce vintage. Cette deuxième compilation du Dr Lektroluv reprend les choses là où la première les avait laissées : sur le dance-floor, voire dans les backrooms où l'on s'échange toutes sortes de fluides. L'electroclash, nouvelle aphrodisiaque pour go-go dancers en panne de Viacrème ? Pour sûr, tant ces beats transpirent la joie de vivre, l'insouciance bien méritée. Cette compile recèle des classiques (" Take Me Baby " de Jimi Tenor, " Fred From Jupiter " de Andreas Dorau & Die Marinas, et même " Planet Rock " d'Afrika Bambaataa) et des futurs classiques (" Plastique " de Crème de Menthe, " Mounting Yoko " de Japanese Telecom,…) ; en bref que du tout bon. Ne boudons donc pas notre plaisir, et battons le fer tant qu'il est encore chaud. Car comme on dit, ‘c'est là que ça se passe’, mais sans doute plus pour longtemps.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Urban Renewal Program

Au menu de cette compile au poil, on retrouve le gratin du hip hop et de l'électro outre-Atlantique, de Mos Def à Tortoise (tous les invités se fendant d'un inédit laissant présager du meilleur pour leur carrière respective). A la barre, les labels Ninja Tune (décidément en forme ces derniers mois) et Chocolate Industries, toujours à l'avant-garde des beats les plus futuristes et des samples les plus ravageurs ; aidés en cela (et de main de maître) par un autre label défricheur, Def Jux, qui se démarque encore une fois par l'exigence et la qualité des titres de ses pensionnaires (Aesop Rock, Mr. Lif, RJD2, El-P) A retenir également : les interludes hertziens de Prefuse 73 (Warp) et la participation étonnante (limite lounge) de Miho Hatori, mieux connue comme membre honoraire de Cibo Matto et de Gorillaz. Quant au livret, il est magnifiquement illustré d'œuvres d'artistes de la galaxie hip hop ; preuve que cet Urban Renewal Program est bien plus qu'un simple disque : c'est le reflet passionnant d'une culture underground sans cesse (é)mouvante, aux confins des musiques les plus excitantes de ces dernières années.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

10 Days Off - The Soundtrack # 4

Chaque année au mois de juillet, les ‘Ten Days Off’ de Gand accueillent des milliers de techno-freaks pour dix jours de folie électro, avec au programme tout le gratin des DJ's de la planète. Cette compilation, déjà la quatrième, recense ainsi tous les artistes qui comptent (ou vont compter) dans le milieu, et qui, bien sûr, viennent, le temps d'une nuit, mettre le feu au dance-floor gantois, des usines Eskimo aux salles tout confort du Vooruit. Difficile de tout passer en revue. En tout cas, ces 24 titres représentent ce qui se fait de meilleur en électro à l'heure actuelle… sans parler de son excellente mise en jambe. Les amateurs d'électro apprécieront… Quant aux autres, leur faire écouter la house racée de Silicone Soul, l'abstract hip hop de Aim, l'electro déjantée de Plaid, les beats jazzy de Mr. Scruff, la techno belge de Soul Designer (alias Fabrice Lig) ou encore le dub-rock minimaliste du duo Herrmann & Kleine devrait être une excellente façon de leur prouver que la "techno" ne se réduit pas à du boum-boum pour robots défoncés à l'ecsta… Qu'on se le dise, et longue vie aux Ten Days.

 

Johnny Thunders est une légende du rock : guitariste des New York Dolls puis des Heartbreakers, ses riffs enflammés ont influencé toute une génération de musiciens, à commencer par les punks, Sex Pistols en tête. Pas étonnant dès lors qu'on retrouve Paul Cook et Steve Jones aux commandes de " Leave Me Alone (Chatterbox) ", le morceau qui ouvre cette compilation incendiaire. Accompagnés par Chrissie Hynde et Patti Palladin, une amie du défunt rockeur-noceur (il est mort en 91 d'une overdose de méthadone), les deux Sex Pistols s'en donnent à cœur joie pour rallumer la flamme du punk et rendre hommage à ce père tutélaire qu'était Thunders. S'ensuit une belle brochette d'invités tout aussi prestigieux : d'abord Wayne Kramer (MC5), puis le trio New York Dolls David Johansen-Arthur Kane-Sylvain Sylvain, qui se fendent chacun d'une chanson, nous rappelant ce temps béni où le rock n'était pas encore une affaire de marketing… " Personality Crisis " n'est d'ailleurs pas loin, avec cette fois les Sigue Sigue Sputnik à la barre, juste avant un " Can't Kick " featuring Steve Dior, l'ami de Thunders qui co-écrivit ce tube en 1978 (NDR : 25 ans plus tard, il n'a toujours pas pris une ride). Avec Glen Matlock, ex-Sex Pistols (très tôt remplacé par Sid Vicious), c'est reparti pour un tour, d'autant plus qu'à sa suite, les Ramones - pas moins - s'entichent d'un " I Love You " crétin mais pas vilain. Walter Lure (ex-Heartbreakers) s'en prend lui à " Let Go ", tandis que Michael Monroe (ex-Hanoi Rocks) se déchaîne sur " Disappointed In You ". Restent alors aux Los Lobos, à Willy DeVille et aux Die Totenhosen (qui réenregistrèrent le classique " Born To Lose " avec Thunders 36 heures avant sa mort) de clore les (d)ébats de mains de maîtres, jurant fidélité, jusqu'à la mort, à cet homme qui vécut sa musique à l'extrême. A l'instar de Kurt Cobain, Jim Morrison et Ian Curtis, Johnny Thunders est une véritable légende, encore bien vivante, du rock'n'roll. Une claque que cet compile, qui impose forcément le respect.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Awesome vol. II

Pour le prix d'un maxi, Munich Records vous offre une compile de ses artistes maison : certains ne devraient pas vous être inconnus si vous lisez ces pages web (Virgil Shaw, The Biggers Lovers, Mary Gauthier, The Baptist Generals, Bobby Bare Jr)… Quant aux autres ils sont du même tonneau : de l'americana de bonne facture, de la country pas bégueule, du folk raffiné. Le meilleur ? Sans aucun doute The Baptist Generals et sa country gothique qui donne la chair de poule (" Burning ", dantesque) et Mary Gauthier, vamp des bas-fonds de Nashville qui pourrait bien être la fille cachée de Johnny Cash. Si cette compile s'avère une opération strictement commerciale, elle a quand même le mérite de nous faire découvrir des artistes peu connus et qui pourtant valent le détour. Le tout pour le prix modique d'une place de ciné… Vous m'en mettrez dix, s'il vous plaît.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Dora Dorovitch

Dora Dorovitch ou la répétition du non-même

Art, indépendance, sincérité, ambition, poésie, diversité,… : tels sont les maîtres mots de ce nouveau label français, dont l’épicentre se trouve en plein soleil, dans le Sud, installé en périphérie pour mieux exploiter le centre, loin des contingences mercantiles et des bruits de la ville. Dora Dorovitch, par sa volonté d’exploser tous les carcans, musicaux et autres, ne se définit d’ailleurs pas comme un label (c’est trop réducteur) : il s’agit d’une « manufacture de projets matériels et immatériels, cherchant à échapper à la ‘répétition du même’, à la cristallisation des bonnes idées, des genres, des limites à ne pas dépasser ». La musique des pensionnaires de Dora Dorovitch fourmille pourtant de bonnes idées, mais comme le dit leur manifeste aux allures situs (voir le site, doradorovitch.com), il ne s’agit pas d’idées vaines et molles, qui tournent en rond une fois énoncées. La musique, ici, ne cesse de bouger, d’évoluer, sans tabous. Quand on sait qu’à la tête du « label », on retrouve Francisco Esteves (bassiste d’Experience) et Cédric Salvestri, satellites bien vivants de la nébuleuse ex-Diabologum, on ne s’étonne guère de ces prises de position parfois radicales, mais toujours pertinentes. Revue des troupes :

Téléfax : La locomotive du label ? Formé par Frank Valayer et Francisco Esteves, ce groupe à géométrie variable (Thomas Mery de Purr y chante parfois) pratique un post-rock (-jazz) sombre et languissant qui laisse souvent rêveur. Leur premier album, intitulé « Des courbes de choses invisibles », devrait bientôt être chroniqué en ces pages.

Mika A. : Bassiste de Téléfax et guitariste de Rio Torto, autre groupe du label, Mika A. aime aussi les projets solo. Timide mais lumineuse, son électro maison lorgne du côté de l’ambient pastorale, entre Boards of Canada et Susumu Yokota.

Rio Torto : « Echapper à la ‘répétition du même’ », disait le manifeste ? Justement, Rio Torto, c’est un peu de Téléfax, de Purr et de Mika A., bref de la popote interne à la Dora Dorovitch. Produit par Rudy Cloquet (Arno, Sharko,…), la musique de ce groupe recyclé rappelle assez fort Expérience, mais un Expérience sous amphés, qui aurait chopé la grippe. Pour ceux qui aiment le (slow-)(post-)rock.

Panti Will : Bosco et Michel Cloup (Expérience, ex-Diabologum) coincés dans un studio, cela donne Panti Will, de l’électro décalée en panne d’électricité, lorgnant parfois du côté du hip hop le plus cérébral, ou du rock le plus désossé. Projet instrumental sans queue ni tête, Panti Will s’amuse à brouiller les cartes tracées par les guitares, les samplers et les vieux Casio.

Novö : L’ambient bucolique à la Skam, ça les connaît : comme Mika A., ces Français aiment les bleeps mélancoliques, les ambiances délétères et les matins qui (dé)chantent. Novö : pas si sûr (déjà entendu chez Boards of Canada (encore)). Mais bien quand même.

Ananda T. : Seul(e) avec ses machines, Ananda T. se rêve en chef d’orchestre de films muets, dans lesquels Nosferatu flirterait avec Maria le robot : rythmes décalés, guitares désaccordées, samples qui flanchent,… La BO des films d’Ananda T. semble sortir d’une boîte à musique rouillée, belle à l’extérieur mais cassée à l’intérieur.

Honey Barbara : Ce trio américain basé au Texas joue un rock lugubre et minimaliste, comme si Andy Partridge avait rencontré John McEntire lors d’une soirée antifolk. Après avoir séduit le label Emigre, Honey Barbara débarque chez nous avec un nouvel album, « I10 & W Ave »… Texas, Chicago, puis la France. Demain, le monde ?

Loisirs : Chez ces quatre ‘hardcore’ de Poitiers, on aime l’EMO, tendance Fugazi, Q and Not U, voire Oxbow. Mieux que Lofofora ou ces tapettes de Pleymo, Loisirs mixe allègrement électronique Bontempi, guitares revêches et vocaux bestiaux. La France aurait-elle trouvé en Loisirs son At-The Drive-In à elle ?

Izaera : De la nouvelle scène basque, voici d’autres amateurs d’emocore brûlant, à manipuler avec précaution sous peine d’explosion soudaine. Pour une fois, l’Espagne ne nous refourgue pas un énième Migala : pas qu’on n’aime pas Acuarela (au contraire…), mais il manquait au pays un groupe avec de vraies corones. C’est chose faite.

Lisabö : Autre ambassadeur venu d’Espagne, Lisabö pratique lui un post-rock plus convenu (Acuarela, donc…), mais pas pour autant ennuyeux. D’un déluge de riffs, d’une pluie de voix téléphonées, Lisabö fabrique une musique lunaire, plus proche des terres retirées de Patagonie que des plages touristiques de la Costa del Sol.

Kapla : Trio de jazz déliquescent aux confins de l’électro et de l’avant-hop, Kapla ne s’embarrasse pas des conventions : sur les traces de Jagga Jazzist et d’Anticon, il ose lui aussi enjamber toutes les barrières, et navigue en terra incognita.

Dora Dorovitch cultive la différence et l’intransigeance, en témoignent tous ces groupes qui refusent les étiquettes et empruntent des chemins de traverse – rock, jazz, électro, hip hop, hardcore, chanson française,… Le « retour du même » n’est donc pas inscrit dans leur programme : chez ses Français du Sud, on aime tâtonner, expérimenter, triturer, sans avoir peur des accidents, sans avoir peur de perdre le Nord. Petite sœur espiègle d’Acuarela et de Thrill Jockey, Dora Dorovitch n’en fait déjà qu’à sa tête, et c’est tant mieux : on a toujours préféré les vivants aux morts, les esprits frappeurs aux grincheux pinailleurs.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Essenchill

Le  ‘chill’, c'est se reposer après avoir gesticulé trois heures comme un forcené sous les stroboscopes des dance-floors, les pupilles légèrement dilatées et la gorge sèche. Ou plutôt, c'était comme ça, avant : avant l'arrivée des restos bio au mobilier en teck, des crémeries où l'on mange des sushis en écoutant de l'ambient ; avant les magasins de fripes où l'on vaque l'air détaché en écoutant le mix downtempo du DJ coincé entre deux boîtes à chaussures ; bref avant que l'électro devienne un produit de consommation distribué dans tous les endroits smart et in de la planète. Formaté pour plaire au plus grand nombre, cet électro-là sent le vieux papier-peint, et c'est ce qu'elle est : une musique d'ameublement, parfaite pour remplir de ses notes passe-partout l'espace " cuir " ou " sacs à main " des boutiques de couturier, mais indigeste une fois qu'on l'écoute vraiment. Car c'est là l'essentiel et le plus incroyable : cette musique n'est pas faite pour être écoutée, comme les chapeaux de certains grands stylistes ne sont pas faits pour être portés : ce qui est acheté, c'est le standing, le branding, la marque. Et peu importe si cela ne ressemble à rien, puisque l'objectif premier de l'acheteur n'est pas l'acquisition d'un objet, voire d'une œuvre (quand même), mais d'une image, celle de son temps. En écoutant des compiles chill ou lounge, le consommateur se veut donc dans l'air du temps. Sauf que cet air sent drôlement mauvais, et que la musique devient muzak. Même des DJs renommés comme ici Nitin Sawhney (l'un des spécialistes de l'asian sound) prêtent leurs services à ces entreprises de vulgarisation commerciale. Forcément, on y perd des plumes en termes de crédibilité, d'autant plus que l'exercice relève souvent du mix primaire, plus proche du pousse-disques de mariage que de Jeff Mills ou des Flying Dewaele Brothers. Ici, les titres s'enchaînent sans surprise, de la deep house d'Alex Gopher au rock psyché-pop de Mercury Rev. Il y en a pour tous les goûts puisqu'il faut contenter tout le monde, bref c'est vraiment très chouette, merci la mondialisation.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Ourspliffed Smash Hits

Ca commence par une avalanche de beats étourdissants qui explosent la tête comme à l'écoute d'un disque Rephlex, sauf que le type (un Belge) qui se cache ici derrière son laptop n'a pas le génie des pensionnaires du label de Richard D. James. Brouillonne et casse-tête, l'électro futile de Thee Vaporizer donne la nausée, à trop vouloir nous faire avaler BPMs en pagaille, bleeps de Game Boy, sirènes de police (" Mr. Obit "), samples fictifs et sonorités extra-terrestres. Trop de bruit, trop de bordel, trop d'esbroufe, ces 11 morceaux n'ont rien de " Smash Hits ", même sous psychotropes. Juste bon à vous refiler la grippe ou vous transformer en patient hagard atteint du Syndrome de la Tourette, ce disque est à déconseiller aux cerveaux en bonne santé ainsi qu'aux matières grises allergiques aux rythmes concassés et à l'électro trop casse-cou. Dispensable, à moins d'être maso.

 

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