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Damien Biasotto

Damien Biasotto

mardi, 19 septembre 2006 02:00

The Welch Boys

En déballant cette galette, une réflexion vous traverse immédiatement l’esprit : depuis l’automne 2001, de nombreux artistes crient bien haut leur opposition au gouvernement Bush. Depuis l’engagement sincère à l’opportunisme démago. Surprise, à l’ouverture du livret, une petite note du guitariste TJ Welch remercie ‘les forces armées U.S’ devant la photo d’un panneau affichant un inventaire des pertes américaines en Irak… Introduit par un extrait du film « Patton » (la fameuse citation ‘le but de la guerre n’est pas de mourir pour son pays mais de faire en sorte que le salaud d’en face meure pour le sien !’), le titre « Can’t Wait » est ainsi dédié à un fan en uniforme parti pour le Moyen-Orient ! Humour décalé ? On peut se le demander en écoutant un morceau comme « United » (We Won’t Surrender/We Were Born To Fight/They Make The Wrong/And We Create The Right) ? Ce genre de prise de position est plutôt rare chez un groupe de punk-hardcore ! On ne peut pas brûler les artistes pour leurs opinions (remember le boycott des malheureuses Dixie Chicks après leurs déclarations à l’encontre du Résident des USA), les Welch Boys ont au moins l’honnêteté d’assumer les leurs.

Quoiqu’il en soit, la musique de ce combo bostonien se défend très bien et ne manque pas d’arguments massues : du punk brut de décoffrage se situant dans la droite ligne de Black Flag, avec vocaux gutturaux, tempos speedés et petits solos rock & roll. Energique et efficace. Le groupe déménage et ça, c’est une considération purement objective !

mardi, 19 septembre 2006 03:00

Rock garden

Ty Tabor ne chôme pas : depuis 2000, il s’est fendu d’un album annuel avec ou sans son trio King’s X. Et moins d’un an après la sortie de « Ogre Tones », il ose une quatrième escapade en solo : « Rock Garden ».

Enregistré entre mars 2005 et juin 2006, cet opus recèle onze compositions où Tabor semble avoir traversé la mauvaise passe qui l’avait conduit au mélancolique « Safety » (son précédent album sans les King’s X). « Ride » ouvre l’elpee sur les chapeaux de roues ; mais on peine un peu à retrouver, par la suite, des morceaux du même calibre. Gorgé de grosses guitares ou écumé de solos inventifs, l’ensemble est enrichi par de superbes harmonies vocales (une de ses spécialités). Pourtant, malgré le superbe travail opéré sur des titres comme « I Know What I’m Missing » ou « Take It Back », on aurait souhaité quelques morceaux aussi enlevés que la plage d’ouverture. Histoire de maintenir l’intérêt manifesté par tout amateur de beau travail guitaristique. En prime, on a cependant droit à un ghost track de Ty et ses potes tapant un petit blues acoustique dans le jardin… en compagnie du chien !

mardi, 03 octobre 2006 03:00

Unglorious Hallelujah

Le nom ne vous évoque peut-être rien, mais Chip Taylor n’est pas un bleu : compositeur de quelques unes des plus belles pages musicales des années 60 – « Wild Thing » des Troggs ou « Try A Little Bit Harder » de Janis Joplin, pour n’en citer que deux - il évolue depuis quelques années dans le style americana en compagnie de la chanteuse violoniste Carrie Rodriguez. Cet « Unglorious Hallelujah » réunit sur deux disques les morceaux qu’ils estimaient ne pas convenir à leur répertoire en duo. Ce qu’il appelle sa ‘thérapie musicale’ ; un terme qui prend tout son sens à l’écoute d’un morceau comme « Christmas In Jail », triste expérience personnelle qu’il décrit comme le pire jour de sa vie. La voix profonde de Taylor rappelle parfois Johnny Cash et sa complice Carrie Rodriguez est régulièrement venue poser quelques jolis chœurs en écho.

Sur le premier CD, « Unglorious Hallelujah », Chip Taylor trousse une douzaine de jolies ballades country, exorcisant ses démons (« I Need Some Help With That », qui évoque ses problèmes de bouteille) ou se transformant en conteur (« Jacknife »). « Hallelujah Boys » tâte de la critique politique tandis que « Michael’s Song » s’avère véritablement poignant. La seconde galette, « Red, Red Rose & Other Songs of Love, Pain & Destruction », compte également douze morceaux mais possède un ton plus léger, et se révèle moins marquant.

Au final, peut être cet « Unglorious Hallelujah » aurait-il gagné à être plus concis ou mieux équilibré, mais c’est souvent ce qu’on raconte face à des albums aussi personnels.

lundi, 04 décembre 2006 02:00

Dead Fm

Autant l´annoncer d´entrée de jeu, je ne suis peut-être pas tout à fait objectif pour le coup ; étant en pleine période punk rock, j´étais à la fois enthousiaste et curieux en recevant cette galette labellisée Fat Wreck Chords (NDR : la boîte de Fat Mike, bassiste et frontman de NOFX).

Originaires de Richmond (Virginie), les cinq furieux de Strike Anywhere n´en sont pas à leur coup d´essai. « Dead FM », leur troisième album, est une véritable tornade mariant avec jubilation mélodies skate-punk et déchaînements hardcore. Vocaux puissants, guitares saturées à tous les étages et batterie façon TGV, on ne peut pas dire que l´on soit en terre inconnue – l´influence des vénérables NOFX est palpable – mais la personnalité du groupe est là et l´écoute de « Dead FM » laisse augurer le meilleur sur scène. Quant aux textes, les titres parlent d´eux-mêmes : « Sedition », « Prisoner Echoes », « Iron Trees », « House Arrest »… Les cinq garçons semblent stigmatiser à leur tour les dérives sécuritaires d’une Amérique en chute libre.

Au total, trente et une minutes (‘bonne galette punk être galette courte’ me souffle le sage Pogote-Avec-Les-Keupons) pour quatorze titres joués à 200 à l´heure comme autant de directs en pleine tronche, procurant une furieuse envie de brailler « Oï-Oï-Oï ! » à chaque refrain. Un disque purement jouissif, à l´instar du grand ‘Fuck You !’ balancé à la fin de « Hollywood Cemetery ».

 

 

mardi, 03 octobre 2006 03:00

Adieu False Heart

Après quarante ans de carrière au compteur, on finit par se demander : ‘qu’est ce qu’on pourrait bien trouver de neuf’ ? Linda Ronstadt, elle, a trouvé, et a opté pour la sortie loin, très loin des sentiers battus. En compagnie de la chanteuse Cajun Ann Savoy, sous l’appellation « Zozo Sisters », elle explore la musique de la Nouvelle Orléans à travers douze reprises entrecoupées de brefs instrumentaux (« Opening », « Ending » et deux interludes). Un voyage envoûtant sur fond de guitare, mandoline et violon, bercé par les voix sublimes de ces deux vocalistes exceptionnelles. Morceaux en français (« Parlez-moi d’amour »), en patois cajun (« Tourne, Tourne Bébé Créole »), ballades aux accents celtiques… Une diversité qui ne nuit en rien à la cohérence de l’ensemble, tant les seize pistes paraissent couler de source. Coloré et surprenant.

mardi, 12 septembre 2006 03:00

Highway Companion

Tom Petty sait se faire désirer : douze ans depuis son précédent effort solo, « Wildflowers », quatre depuis sa dernière galette studio en compagnie des Heartbreakers, « The Last DJ ». Pour la circonstance, Petty a tenu à assurer seul la plupart de l’instrumentation : guitare, basse, batterie, harmonica, claviers et piano électrique ! En outre, on ne compte sur ce « Highway Companion » que deux collaborateurs extérieurs : le lead-guitarist des Heartbreakers, Mike Campbell, qui passe également au vibraphone sur « Golden Rose, » et Jeff Lynne aux basses, guitares rythmiques, claviers et chœurs. Ce dernier, ex-Electric Light Orchestra et vieux complice de Petty au sein de Traveling Wilburys (NDR : l’All-Star Band réunissant George Harrison, Bob Dylan et Roy Orbison), coproduit l’album en compagnie de Petty et Campbell. Un tiercé déjà gagnant en 1989 lors de la sortie du premier album solo du leader de Heartbreakers, « Full Moon Fever », devenu triple platine.

L’association s’annonce à nouveau payante au vu du petit bijou que représente « Highway Companion », melting pot de blues, de rock, de country et de folk évoquant les albums solos de Mark Knopfler. Le single Saving Grace ouvre l’album ; un de ces boogies bien gras, au riff inspiré du « Boogie Chillen » de John Lee Hooker, qui fait d’emblée taper du pied. Le reste est à l’avenant, oscillant entre morceaux sautillants et ballades aériennes. « Flirting With Time » offre de belles harmonies vocales, et le blues pointe constamment le bout de son nez. A cet égard, les parties de slide concédées sur « Turn This Car Around » sont aussi simples qu’efficaces. La voix de Petty reste caressante au fil des douze titres, traçant superbement des portraits ou des paysages comme dans « Damage By Love » ou « This Old Town ». « Golden Rose » clôture l’album en finesse, sur un fade out de vibraphone fantomatique, comme une silhouette disparaissant dans le désert. Ca n’invente sans doute rien, mais on s’en fout : c’est beau, point.

 

 

mardi, 28 novembre 2006 02:00

These Streets

Géographiquement, Paolo Nutini sort déjà de l´ordinaire - malgré son nom, il est né en Ecosse - mais ce n’est pas l´aspect le plus remarquable de sa personne. Du haut de ses dix-neuf printemps, ce jouvenceau étonne. A cause de son timbre rauque, puissant et émouvant, et puis de son sens mélodique incroyablement développé. Initié par son grand-père aux géants Noirs tels que Ray Charles, il s´est très tôt révélé un excellent chanteur, développant une voix évoquant Otis Redding, Marvin Gaye, Rod Stewart ou Van Morrison, et aiguisant son songwriting. Il a ainsi offert quelques apparitions remarquées au sein de célèbres programmes de la BBC - Top of The Pops, Late Night With Jools Holland - et partagé la scène avec quelques grands noms tels que Robert Plant, Solomon Burke ou Ben E. King. Bref, le poulain idéal pour Atlantic Records.

« These Streets » aligne une dizaine de titres naviguant entre pop, folk et soul, à la mélancolie communicative. ‘A la base, cet album est comme le journal intime de mes trois dernières années’, déclare l’intéressé. Episodiquement, quelques petites touches électriques assurent le relief nécessaire à l´ensemble. A l’instar du Stonien « Jenny Don’t Be Hasty » ou de « Loving You » parcouru de chœurs très soul. « Alloway Grove », la dernière plage, laisse même transparaître quelques tonalités countrysantes et recèle un sympathique ghost track : « Last Request ». Un des morceaux-phares de l´album, proposé sous une version dénudée où la voix ne s´accompagne que d’un piano et d´une guitare acoustique.

Rien de bien révolutionnaire ici cependant, mais on doit admettre être en présence d’un très grand talent en devenir…

 

 

mardi, 24 octobre 2006 03:00

Colours

La vieille Albion (et non pas perfide comme l’affirment les continentaux !) a toujours été un terreau musical fertile. Ces dernières années nous ont encore offert quelques jeunes pousses prometteuses au rayon pop. Franz Ferdinand pour ne citer que l´exemple le plus évident. Marshall Smith réunit pourtant des vétérans. Un trio au sein duquel on retrouve deux songwriters : le chanteur/guitariste/multi-instrumentiste Alan Brown et le bassiste Vince Hunt. Deux personnages qui viennent donc de mettre fin à dix-sept années de silence consécutif à la fin de l’aventure A Witness, un combo habitué des John Peel Sessions de la BBC, dans les années 80. Le batteur Darren Garratt est le troisième larron ; un musicien qui milite également au sein des Nightingales de Rob Lloyd. Nos fiers Britons troussent une dizaine de compos pop post-punk non dénuées de potentiel. Vocaux tour a tour désespérés ou caressants, sens mélodique aiguisé, guitares râpeuses et mordantes, feeling légèrement bluesy en filigrane de morceaux comme « A Thousand Curves » ou « Jumpin’ A Red Light », solos discrets mais toujours bien placés… Une pop anglaise efficace, pas tapageuse et servie avec feeling.

lundi, 04 décembre 2006 02:00

Love their country

Me First And The Gimme Gimmes, c´est l’All-Star Band du label Fat Wreck Chords. On y retrouve ainsi Dave Raun et Joey Cape, batteur et guitariste de Lagwagon, Spike, bassiste des Swingin´ Utters et chanteur pour l´occasion, Jackson alias Chris Shiflett, guitariste des Foo Fighters, et enfin à la basse, Fat Mike himself, frontman de NOFX et patron de Fat Wreck (NDR : est-il encore nécessaire de le rappeler ?)

Formé en 1995, le projet se voulait un cover-band punk des ‘meilleures pop songs’ toutes époques confondues. L´opus précédent, « Ruin Johnny´s Bar Mitzvah » ( ! ) s’est ainsi fait un plaisir de détourner « Stairway To Heaven », « O Sole Mio », « Strawberry Fields Forever » ou « Hava Nagila » ! Tout au long de « Love Their Country », les cinq trublions s’attaquent au country/western et se livrent à un réjouissant jeu de massacre sur les œuvres de Garth Brooks, The Dixie Chicks, Willie Nelson ou Johnny Cash. Douze covers déjantées parmi lesquelles on retrouve un « Ghostriders In The Sky » atomisé, un hilarant « I´m So Lonesome I Could Cry » (il fallait oser mélanger country, skate punk et cornemuse !), le « Jolene » de Dolly Parton - déjà repris sur scène par les White Stripes - ou encore « Desperado » des Eagles. Le tout avec un entrain et une bonne humeur indéniable.

En revanche, on peut reprocher à l’elpee de ne faire que vingt-cinq minutes ; ce qui paraît assez limité… Mais au-delà, le délire ne serait-il pas devenu rapidement ennuyeux ? Il est évident que l´on n´est pas face à un disque se prenant au sérieux. Le joyeux bordel dans lequel se terminent certains morceaux en est la plus parfaite démonstration ! Le concept est drolatique, même s´il a déjà été mis à d’autres sauces – notamment via les covers country/bluegrass de standards du rock par les Hayseed Dixies ou nos Moonshine Playboys nationaux – mais l´auditeur appréciera d´autant plus la chose s’il possède les références musicales nécessaires. Dans le cas contraire, il aura tout de même entre les mains une réjouissante série de punk songs.

 

 

mardi, 19 septembre 2006 03:00

Getting Somewhere

La country souffre du même syndrome que le rap : le courant est plombé de clichés véhiculés par une poignée de machines à tubes stéréotypées, finalement peu représentatifs du genre. Le regretté Johnny Cash avait bien prouvé à travers ses « American Recordings » que cette musique restait tout a fait moderne ; reprendre U2 et Nine Inch Nails, il fallait le faire ! Mais pour certains, country reste synonyme de ‘musique de cow-boys à paillettes’ ; sans doute les mêmes qui ont un jour prétendu que le blues était une musique de motards alcooliques…

Allison Moorer laisse les clichés loin derrière et son style s’avère suffisamment inventif pour susciter l’intérêt. Catalogué Alternative Country, il évolue ainsi à mille lieues du mainstream. Bien produit par son époux Steve Earle (lui-même songwriter de renom), « Getting Somewhere » ne craint pas de s’éloigner des sentiers balisés de la country ‘classique’. A l’instar de « How She Does It » et ses accords aux parfums de folk zeppeliniens, l’aérien « Getting Somewhere » ou encore « Faireweather », hanté par un solo étrange. Le très beau brin de voix de la dame finit de convaincre. Un album agréable.

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