Les mots résonnent dans la Cathedrale…

Cathedrale publiera son quatrième album, « Words », le 21 avril 2023. Il a de nouveau été enregistré par Syd Kemp (Ulrika Spacek) au studio Ha Ha à Londres. On y retrouve le post-punk nerveux caractéristique du groupe, influencé notamment par la scène…

logo_musiczine

Attaché à Hermetic Delight

En un peu plus de dix ans d’existence, Hermetic Delight a déjà vécu plusieurs vies musicales. Au fil de ses sorties (trois Eps et un premier elpee paru en 2020) et de ses explorations, la formation strasbourgeoise a peu à peu enrichi sa signature sonore aux…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Concerts

Ottla

Du jazz pour grand public…

Écrit par

Issu du Nord de la Belgique Bert Dockx est un musicien hyperactif. Depuis de nombreuses années, il s’illustre à travers d’innombrables concerts et en soignant sa discographie. Dans un style qui oscille entre noise, jazz, blues, rock et folk. Que ce soit au sein de Flying Horseman ou de Dans Dans, le natif d’Anvers n’a jamais déçu. On avait dès lors hâte de découvrir son projet baptisé Ottla, un projet que l’artiste avait monté lorsqu’il était encore étudiant au conservatoire de Bruxelles. Une formation qu’il a ressuscitée pour le bonheur des aficionados. Si l’Anversois jouit d’une certaine notoriété sur la scène jazz/rock, il faut bien constater que ce mercredi soir, la Rotonde n’accueille qu’un public plutôt clairsemé.

Il est près de 21h15 lorsque les membres de Ottla grimpent sur les planches. Soit deux saxophonistes, un contrebassiste et deux drummers, outre Bert à la guitare. Et bien évidemment, c’est lui qui mène la barque. D’emblée, on se rend compte que les différents musicos possèdent de remarquables qualités techniques. D’ailleurs, jamais à l’abri d’improvisations opérées par le chef d’orchestre, ils suivent les échanges impeccablement. Les morceaux défilent et passent rarement sous les dix minutes. La contrebasse imprime un motif hypnotique sur lequel les saxophones et la guitare viennent se greffer pour lui donner du relief, tout en s’autorisant quelques coups de griffe. Les musiciens alternent moments paisibles et passages sublimes, tout en puissance. Ce qui ne les empêche pas, comme tout jazz band qui se respecte, de se réserver des intermèdes expérimentaux, laissant parfois l’auditoire totalement médusé. En une bonne heure, non seulement ils ont démontré la parfaite maîtrise de leurs instruments, développé de superbes riffs, prouvé que le jazz peut se révéler abordable et qu’il n’est pas uniquement réservé à une ‘élite’...

Si vous avez manqué ce concert, rassurez-vous, Bert Dockx sera de retour au Botanique au sein de son Flying Horseman, le 2 mai dans le cadre des Nuits Botanique.

(Organisation : Botanique)

The Colorist Orchestra

Une collaboration aventureuse qui ne manque pas de couleur…

Écrit par

The Colorist Orchestra feat. Gabriel Rios

The Colorist Orchestra est un collectif dont la mission principale consiste à adapter le répertoire d'un artiste bien spécifique. A l’instar d’un coloriste pour un film ou une bande dessinée. Ce qui crée de nouveaux arrangements aux compositions existantes, dont le remix acoustique ou le karaoké inversé. Au cours des dernières années, la Brésilienne Cibelle, la Suédo-japonaise Sumie Nagano, l’Islandaise Emiliana Torrini (CCHA, 2015), l'Irlandaise Lisa Hannigan ou encore l'Américain Howe Gelb, lors de concerts inspirants et étonnants accordés sur de nombreuses scènes belges et internationales, ont participé à ces expérimentations. De projets initiés par les percussionnistes Kobe Proesmans et Aarich Jespers (NDR : les 2 chevilles ouvrières de Zita Swoon) mêlant des artistes pour lesquels ils ressentent une grande affinité. En concertation avec l'invité (NDR : ce soir, il s’agira de Gabriel Rios), ils se servent d'une gamme atypique d'instruments pour apporter de nouvelles nuances sonores aux compos… Il s’agit du deuxième concert réunissant le groupe et Rios ; le premier ayant été accordé à Malines…   

Keto assure le supporting act. De son véritable nom Leah Sanderson, cette jeune Britannique est responsable d’une musique folk plutôt classique, qu’elle interprète en s’accompagnant à la gratte électrique ou semi-acoustique, jouée en picking. Atmosphérique, sa voix constitue un tremplin pour l’élévation de l’âme, un peu dans l’esprit de Low, Aldous Harding, Julia Jacklin ou Simone Felice. Et empreint de mélancolie, son univers sonore est de toute beauté. Bref, si le set de Keto –d’une durée de 30 minutes– n’était pas de nature à dynamiter la soirée, il était propice aux rêves les plus étoilés… 

Place ensuite à The Colorist Orchestra et son projet le plus récent, opéré en compagnie du très distingué Gabriel Rios. Son pouvoir narratif comme auteur-compositeur et sa recherche constante de défis musicaux l’entraîne régulièrement entre Porto Rico, Gand, New York et Amsterdam, et finalement constitue le point de départ de cette collaboration aventureuse. Talentueux, Rios se sent aussi à l'aise dans l'électro/pop que dans les chansons dépouillées, sobrement accompagnées au piano, à la guitare, au violoncelle et/ou à la contrebasse.

Outre les multi-instrumentistes Kobe Proesmans et Aarich Jespers, qui se servent de percussions insolites, le line up implique Wim De Busser (piano, synthé, Hammond), Tim Vandenbergh (guitare, contrebasse), la leader d’Amatorski, Inne Eysermans (synthés, machines et programmations), ainsi que Jeroen Baert et Karel Coninx (violons). Gabriel, Aarich et Be Busser se plantent en ligne, devant les autres musicos. Le light show dirige ses faisceaux depuis le fond de la scène, communiquant un climat mystérieux, voire mystique, au spectacle. Bien équilibrée, la setlist mêle judicieusement ancien et nouveau répertoire.

L’adaptation de « Gold » est une véritable perle. Mais une perle à vous glacer le sang, voire à vous flanquer des frissons partout. La concentration est maximale au sein de la foule et le public féminin est prêt à craquer. Dans la fosse, on entendrait même une mouche voler. Quand Rios se limite au chant, sa gestuelle à la Joe Cocker impressionne. Et ses déhanchements autour du pied de micro sont proches de l’envoûtement. Il s’absente pendant de « Swing Low » et « Dreamlands », deux morceaux qui pourraient servir de B.O. à un film. Plus ancienne compo, « Angelhead » est probablement la version la plus proche de l’originale. Percus, clochettes et basse ronflante alimentent régulièrement l’expression sonore. Mais on sent bien que Proesmans et Rios jouent régulièrement ensemble. Caractérisé par son groove infectieux, le particulièrement ludique « Skip The Intro » déride l’auditoire. Rios brille tant au chant (NDR : il possède vraiment une voix unique) qu’à la gratte semi-acoustique. Et en rappel, Rios interprète deux titres en espagnol. Un idiome qui colle parfaitement à ses compos. On aimerait d’ailleurs que le Portoricain chante plus souvent dans sa langue natale… Le meilleur concert auquel votre serviteur ait assisté depuis le début de cette année…  

Setlist : « Madstone », « King », « Burning Son », « Apprentice, « Good World », « Angelhead », « Gold », « Skip the Intro », « Let the Gods Grow Jealous », « Straight Song », « Impediment », « Swing Low ».

Rappel : « Dreamlands », « Ausencia », « El Raton ». 

(Organisation : Ancienne Belgique)

While She Sleeps

Une véritable machine de guerre…

Écrit par

Triple affiche, ce soir, puisque vont se succéder Vein, Everytime I Die et en tête d’affiche, While She Sleeps. Fondé en 2006, W.S.S est issu de Sheffield, en Angleterre. A l’origine, il réunissait 5 potes d’école, mais le chanteur, Jordan Widdowson, a été remplacé par Lawrence ‘Loz’ Taylor, en 2009. A son actif, quatre elpees, dont le dernier « So what », est paru en mars 2019, un album jugé par la critique, comme celui de la maturité. A l’instar de Bring me The Horizon, il est considéré comme un des acteurs majeurs du metalcore. Et la soirée est sold out…

Issu de Boston, Vein est chargé d’ouvrir les hostilités. Il est 19 heures, et il se produit face à un parterre plus que clairsemé. Le quintet réunit le chanteur Anthony DiDio, le drummer Matt Wood, le bassiste Lhaubouet ainsi que les guitaristes Jeremy Martin et Josh Butts. Il est venu défendre son dernier opus, « Errorzone », paru en 2018. Son style ? Un cocktail entre punk, metalcore, hardcore, qu’il a baptisé mathcore. « Ideation : Self-Destruct » ouvre le set, une compo au cours de laquelle les riffs des six cordes entretiennent un climat angoissant. Hurlé, le chant n’est guère mélodique. Bien que les gratteurs et le vocaliste déménagent sur les planches, la qualité médiocre du son n’est pas de nature à dynamiter le show… et surtout pousse votre serviteur à prendre l’air… (voir notre section photos ici)

Setlist : « Ideation : Self-Destruct », « Demise Automation », « Rebirth Protocol », « Heretic », « Progenitor ».

Every Time I Die embraie, Un combo fondé à Buffalo, dans l’Etat de New York, en 1998, par les frères Keith (chant) et Jordan Buckley (guitare). Depuis sa création, le line up a vécu de nombreux changements. Si la fratrie est toujours bien au poste, ainsi que le second gratteur Andrew Williams, il implique aujourd’hui le bassiste Stephen Micciche et le drummer Daniel Davison. Son dernier et huitième long playing, « Low Teens », remonte quand même à 2016. La formation va nous livrer un concert d’honnête facture sans plus. Pourtant, les musicos font le max pour faire la différence. De timides ‘circle pits’ se forment d’ailleurs dans la fosse, mais faute de light show, le set ne décollera jamais… (voir notre section photos )

Le grand rideau qui masque l’estrade s’ouvre sur While She Sleeps. « Anti-Social » entame le bal ; et dès le départ, on se rend compte qu’Adam Sauvage sert de carburant à une véritable machine de guerre. Que ce soit derrière ses fûts, aux claviers ou au MPD. Et son drumming libère une puissance phénoménale. Taylor a coupé ses cheveux et sa barbe, mais quand il pousse sa voix dans ses derniers retranchements, elle passe bien la rampe. Bref, il s’est manifestement bonifié dans l’exercice vocal. Constamment en contact avec son auditoire, il se vide littéralement les tripes, lorsqu’il ne se laisse pas porter par la foule. L’ambiance est électrique. Moshpits, wall of deaths, circle pits et crowdsurfing éclatent dans la fosse et ne cesseront qu’au bout du show. Les sonorités de grattes sont torturées, huileuses. La section rythmique est parfaitement soudée. Les interventions à la basse d’Aaran McKenzie sont vrombissantes ou dispensées en slap. Les riffs de 6 cordes se révèlent souvent écrasants et hypnotiques, mais toujours bien en phase avec les backing vocaux. Et les jeux de lumières impressionnants, quoique aveuglants, sont dignes de ceux proposés par Bring Me The Horizon. Moment intimiste quand même, le classique "Four Walls", au cours duquel la foule reprend le refrain en chœur. Bref, Les gourous du metalcore ont encore frappé… (voir notre section photos ici)

Setlist : « Anti-Social », « I'Ve Seen It All », « Inspire », « Civil Isolation », « Tropkies Of Violence », « Brainwashed », « Set You Free », « Fakers Plague », « Empire Of Silence », « Death Toll », « Four Walls », « The Guilty Party », « Hurricane ».

« Haunt Me », « Silence Speaks », « You Are We »

(Organisation : Ancienne Belgique)

Videoclub

Débordant de passion, comme au plus bel âge…

Écrit par

Videoclub est un duo electro/pop français. Originaire de Nantes, il réunit Adèle Castillon et de Matthieu Reynaud. Actrice, lycéenne et Youtubeuse (plus de 600 000 abonnés et 18 millions de vue pour ces clips), Adèle est née en 2001. Digne représentante de la génération Z, parfaitement à l’aise dans son époque, elle dévoile ses questionnements et ses conseils avec autant d’ironie que de spontanéité. En 2017, La jeune vidéaste joue dans le film « Sous le même toit », aux côtés de Louise Bourgoin et de Gilles Lellouche. Matthieu Reynaud compose et réalise les arrangements des morceaux. Leur histoire est toute simple : ils se sont rencontrés grâce à un ami commun à l’école... Ce soir, la paire se produit à l’orangerie du Botanique, et le concert est sold out. Et si le couple n’a pas encore sorti de disque, son succès est phénoménal…

Ana Diaz assure le supporting act. Agée de 27 printemps, elle est chanteuse, auteure, compositrice et interprète. Si ses racines sont hispaniques, elle a grandi à Bruxelles. Ce qui explique pourquoi la fougue qui coule dans ses veines se mêle à un franc-parler. Elle a d’ailleurs déclaré : ‘Tous les genres sont permis’. Elle nous entraîne au cœur d’un univers à la fois introspectif et sociétal tout en restant positive sur des sujets parfois sensibles et tristes. Son premier Ep « REC_FINAL », inspiré par sa vie, ses expériences et celles de son entourage, est paru le 13 septembre 2019 ; des compos signées Iliona Roulin. Il a été enregistré dans le studio L'Oeil Ecoute Laboratoire, à Bruxelles.

Sur les planches, Ana se consacre aux claviers et au chant, des compos qu’elle interprète tour à tour en français ou en anglais, mais aussi en galicien (« Terra De Meigas »). De son dernier Ep, « REC_final », elle nous réserve deux morceaux, « Mon amour » et « Allo ». Mais aussi deux inédits sans titre et à peine aboutis. Une forme de test face à son auditoire. Et le résultat est plutôt réussi. Sa musique est le fruit d’un cocktail entre électro, rap, jazz et nu-soul. Les arrangements sont particulièrement soignés, et dans le style, quelque part, elle me fait penser à Juicy. Noyé sous les accords de claviers, « Lost Friends » navigue quelque part entre r&b et électro…

Setlist : « Lost Friends », « Redlight », « Drunk », « Bonnie », « Terra De Meigas », « Mon Amour », « Desolé », « Allo ».

Avant que Videoclub ne grimpe sur l’estrade, les techniciens détectent un problème au synthé. Le temps de le remplacer, et quelques minutes plus tard le set peut commencer. Dès les premiers accords de « Suricat », Adèle s’agite comme une sauterelle impossible à capturer. Elle signale que public belge est toujours chaud-boulette, mais veut vérifier si cette réputation tient la route. Et cette foule jeune, enthousiaste, majoritairement féminine et boutonneuse va le démontrer en mettant ambiance de feu. Il tente même de reprendre en chœur les refrains. Le duo est à l’aise sur les planches. Les interventions à la gratte de Matthieu sont précises. Le son est nickel ! Plaisant, « What Are You So Afraid Of » trempe dans l’électro/pop. Tout comme la reprise d’« Un autre monde » de Téléphone. Un style qui navigue à la croisée des chemins des univers fréquentés par Cléa Vincent, The Pirouettes ou encore Claire Laffut. « Amour plastique » et « En nuit » constituent les moments forts du concert. Ce couple fusionnel célèbre la jeunesse éternelle et les amours adolescents dans une ambiance rétro. Une chose est sûre, il déborde de passion, comme au plus bel âge. C’est beau la jeunesse ! Si on pouvait y retourner. En tout cas, votre serviteur a adoré la fraîcheur de ce show pétulant, rafraîchissant et chargé d’émotion et. En espérant revoir bientôt Videoclub en concert. Et pourquoi pas dans le cadre des Nuits Botanique ?  

Setlist : « Suricat », « Petit Monde », « Roi », « What Are You So Afraid Of », » En Nuit », Un Autre Monde » (Cover Téléphone), « Shadow », « Amour Plastique », « Euphorie », « Mai ».

(Organisation : Botanique)

Last Train

Aussi efficace qu’à Lille, mais en plus condensé…

Écrit par

Après avoir accordé un remarquable concert à l’Aéronef de Lille, en octobre dernier, Last Train, se produisait à la Rotonde du Botanique, ce jeudi 19 décembre. Votre serviteur n’est pas trop enthousiaste de revoir un même artiste ou groupe dans un laps de temps aussi court ; mais comme il était prévu de rencontrer la formation alsacienne dans le cadre d’une interview, juste avant le show, il semblait logique d’y assister. D’ici une quinzaine de jours, vous pourrez d’ailleurs découvrir cet entretien dans ces colonnes. Mais place au compte-rendu.

Il revient à Elvyn Birds d’assurer le supporting act. Il s’agit du projet solo de Renaud Ledru, le chanteur/compositeur du duo Alaska Gold Rush. Il va nous proposer des chansons poétiques incitant au voyage et à la réflexion, en s’accompagnant à la sèche qu’il joue le plus souvent en picking. Et parfois, il souffle dans un harmo posé sur un rack. En outre, il ne manque pas d’humour, en s’adressant à l’auditoire. Mais le plus étonnant procède de ses inflexions vocales qu’il emprunte régulièrement à Bob Dylan. Il termine son set par un morceau relatant le parcours des réfugiés qui traversent la Méditerranée au péril de leurs vies. Le set tient la route, mais trop confiné à l’univers du folk, il devient progressivement monocorde. Suffirait cependant du soutien d’un violoniste et/ou d’un violoncelliste pour que l’expression sonore prenne une autre dimension. Enfin, ce n’est qu’un avis personnel…

Place ensuite à la tête d’affiche. Le « The lonely shepherd » du célèbre flûtiste roumain Gheorge Zamfir sert d’intro. La scène est plongée dans un décor en noir et blanc. Le quatuor grimpe alors sur l’estrade sous les applaudissements de la foule. C’est sold out, ce soir ! Jean-Noël balance un premier ‘Bonsoir Bruxelles’, avant d’attaquer « All Alone ». Déjà les trois gratteurs déambulent de long en large droite sur le podium, comme ils vont très souvent le faire au cours du show. Ceux-ci incitent la foule à frapper dans les mains, tout au long de « House on the moon ». Plus élaboré, « On our knees » s’ébroue sur un tempo plus lent. Une compo atmosphérique qui subit quelques déflagrations électriques, avant le retour au calme, moment choisi par les trois guitaristes pour faire face au batteur. Puis le drumming devient martial et conduit à l’explosion finale. « One side road » est imprimé sur un tempo bien carré. Les six cordes vibrent comme à l’époque du Creedence Clearwater Revival. Puis Jean-Noël descend dans la fosse, la traverse, monte les marches, va taper dans la main de l’ingénieur du son, derrière sa table de mixage. Et quand il remonte sur le podium, le band est prêt à attaquer « Between wounds ». Lors des refrains, la foule chante. Jean-Noël tourne le micro vers la fosse. Ce qui n’empêche pas la compo de multiplier les déflagrations sonores. Et le groupe de d’embrayer par un instrumental décapant, au cours duquel la foule est à nouveau invitée à frapper dans les mains. De petites mélodies sont échangées entre les deux guitares tout au long de « Disappointed ». Caractérisé par cette ligne de basse bourdonnante, percutante, ce titre est manifestement hanté par Muse. Entre accalmies et explosions sonores, la foule reprend les lyrics de « Fire » en chœur, et Jean-Noël présente encore son micro à l’auditoire. Il empoigne un tambourin avant d’aborder « Leaving you now », le dernier morceau du set, puis quelques secondes plus tard, le jette en coulisses. La fin du show est à nouveau très électrique, presque psychédélique, et lorsque le combo se retire, la foule réserve une belle ovation au band. Elle en veut encore. L’attente est longue. En remontant sur l’estrade, le vocaliste remercie tout son staff, puis décrète que ce sera la dernière chanson du concert. En l’occurrence, « The big picture ». Un spectateur lui répond alors qu’il en veut davantage. Et qu’après ce morceau, il en faudra un deuxième, puis un troisième, et pourquoi pas un quatrième. Et qu’il sait où le groupe a garé son véhicule… Ce qui déclenche l’hilarité dans le public mais aussi chez les musicos. La foule reprend de nouveau les paroles en chœur pendant ce morceau. Enfin, sauf quand les musiciens se déchaînent sur leurs instruments. Jean-Noël jette son pied de micro sur les planches. Le soliste s’autorise un long feedback, alors que Jean-Noël brandit sa guitare d’une seule main bien levée vers le ciel, un peu comme un sportif qui exhibe son trophée. Et avant de prendre congé, comme à l’Aéronef, les musicos de Last Train vont se serrer dans les bras, visiblement heureux d’avoir conquis l’assemblée. Un concert aussi efficace que celui accordé à Lille, mais en plus condensé...

(Voir aussi notre section potos ici)

Setlist :

All Alone, Way Out, House on the Moon, On Our Knees, One Side Road/Between Wounds, Disappointed, Fire, Leaving You Now

Encore:

The Big Picture.

(Organisation : Odessa Maison d'artistes)

GrandGeorge

Une chorale à vous laisser sans voix…

Écrit par

C’est en 2015 que Benjamin Grandgeorge, ingénieur de formation, alors âgé de 30 balais, fait son apparition dans le paysage musical francophone, en gravant le futur tube « So Fine ». Ce single, véritable succès diffusé sur toutes les ondes durant l’été 2016, est rapidement suivi par son premier elpee, « So Logical ». À la clé : un D6Bels Music Award et une tournée de plus de 100 dates en Belgique suivie par une armée de fans.

Ce soir, le Versaillais se produit à la Ferme du Biéreau de Louvain-la-Neuve, et il va bénéficier du concours d’une chorale de luxe : la Patshiva Cie. Bonne nouvelle, le show est sold out.

Coline et Toitoine, c’est-à-dire Coline Debry (chant, guitare, ukulélé) et d’Antoine Jorissen (synthés, machines) assurent le supporting act. Un duo que votre serviteur avait découvert dans le cadre de la finale de l’Envol des Cités, au Manège de Mons. Un couple fort sympathique qui propose une électro/pop sautillante, rafraîchissante et dansante. 

Judicieusement intitulé, « Opéra » permet à Céline d’afficher ses capacités vocales. Finalement, dans ce registre, elle pourrait postuler au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Tout au long d’« Alicia », dont le dernier clip affole les compteurs, Coline semble montée sur ressorts. L’avenir de ce duo est franchement prometteur…  

Setlist : « OAEOA (version longue) », « Tossed But Not Sunken », « Anxiously Me », « Opera », « Write A Song », « Alicia », « North ».

Sur les planches, Grandgeorge est soutenu par son backing group ; en l’occurrence le bassiste Nicolas L’Herbette, sa choriste (NDR : sa voix est vraiment puissante !) Stefy Rica, le drummer Samuel Rafalowicz et le claviériste Xavier Bouillon (Mister Cover, Lemon Straw, Antoine Hénaut). Benjamin se consacre à la semi-acoustique et au chant. Et ce soir, la formation va bénéficier de la participation de la Patshiva Cie, une chorale féminine constituée, ce soir, de 9 vocalistes (Dounia Depoorter, Camille Lanet, Manuela de Tervarent, Dorothée Dassy, Marie Caillou, Stéfanie van Leemput, Nelliyú Gutiérrez, Valeria Garre et Amélie Dieudonné).

Chez les Tziganes, le Patshiv' est célébré lorsque plusieurs collectivités du même groupe ethnique se retrouvent lors d'escales de voyages. Ces fêtes propices à la musique et à la danse exaltent des amitiés durables, invitent au partage et la mémoire de la culture, des gens et de leur histoire (NDR : suivant le site web de la troupe)

Les pompiers sont prévenus car Benjamin avait annoncé qu’il allait mettre le feu dans la salle pour ce concert unique et le dernier de l’année. Benjamin et Rafi débarquent pieds nus. Le très beau « Fading Away » nous emmène au Mali. Souriant, comme toujours, Benjamin joint le geste à la parole et mime une petite dance africaine en utilisant ses mains comme un volatile qui prend son envol. Cette entrée en matière, talonnée par les percus et les claviers, est vraiment magique. Rafi pousse ses cordes vocales dans ses derniers retranchements tout au long de « Sunny Anyway ». On ne reconnaît pas immédiatement la chanson, mais bien les paroles. D’ailleurs l’auditoire chante le refrain en chœur, bien soutenu par la chorale. Faut dire que si les titres s’enchaînent, ils bénéficient ce soir de nouvelles versions, et très souvent elles sont dynamisées par des rythmes exotiques. Benjamin et ses musicos quittent la scène pour laisser le chantier libre à la Patshiva Cie qui se lance alors dans un exercice de polyphonie à vous laisser sans voix…

En rappel, on aura droit à 4 morceaux dont « Petit Dje», qui va transporter l’auditoire jusque la Nouvelle Orléans. Un concert exceptionnel sublimé par la conjugaison entre les voix de la chorale, de Benjamin et de Stefy…

Setlist : « Fading Away », « Sunny Anyway », « Easy Emotion », « Dancing », » Warmer », « Go For A Ride », « So Cold  », « Patshiva et Cie seule », « Men Should », « Intro+ Spondo », « Just In Time », « I’ll Be Traying»

Rappel 1 : « Another Day », « Losing You », « So Fine », « Petit Dje ».

Rappel 2 : « Sunny Anyway », « So Logical ».

(Organisation : Ferme du Biéreau et UBU Productions)

Fat White Family

Un moment privilégié…

Écrit par

Originaire de Peckham, en Angleterre, Fat White Family est un peu considéré, tout comme Girl Band, comme un des fondements du renouveau du rock. Pourtant, son parcours plutôt chaotique, entre problèmes d’addiction, tournées promo bancales, différents entre les frères Saoudi ainsi que projets montés en parallèle, a failli lui être fatal. Et finalement, c’est en gravant un troisième elpee, « Serfs up » (voir chronique ici) que le band est parvenu à relancer la machine, avant de partir pour une nouvelle tournée, qui recueille d’unanimes échos favorables dans la presse et auprès du public. Bref, il ne fallait donc pas manquer son concert, prévu à l’Ancienne Belgique, ce lundi 9 décembre 2020.

Shht assure le suporting act, un sextuor issu de Gand considéré au Nord de la Belgique comme absurdiste, surréaliste et novateur. Tous les musicos grimpent sur l’estrade vêtus de salopettes, l’un d’entre eux, torse nu et tablier baissé, se distingue par un bandeau qui lui enserre la bouche. Tout un symbole !

La musique de ce band oscille entre disco, punk, metal, électro et funk ; et particulièrement remuant, le chanteur vient se balader, micro en main, dans une fosse à moitié remplie. Malheureusement, le volume sonore est excessif. Surtout pour une première partie. Et puis la plupart des vocaux sont vocodés. De quoi horripiler votre serviteur. Dommage, car la troupe tente des harmonies vocales atmosphériques, dans l’esprit d’Animal Collective, mais en préférant les filtrer, plutôt que de les conjuguer, elle accentue l’aspect artificiel de sa musique…

Fat White Family débarque sur le podium à 21 heures. Un septuor ! Deux claviéristes, dont un double au saxophone et à la flûte traversière, se plantent aux extrémités du podium ; respectivement Alex White et Nathan Fabian Saoudi. Adam Brennan (Meatraffle, Scud FM) se charge de la basse, Adam J. Hammer et Saul Adamczewski, ce dernier un bonnet enfoncé sur le crâne, se consacrent aux guitares, Lias Kaci Saoudi assure le lead vocal et l’ex-Temples, Samuel Toms, les drums. Transparente, sa grosse caisse contient la réplique d’une tête de porc de couleur rose. Humour ou symbolique ? Et dès le premier morceau, le mid tempo « Auto neutron », Lias, chaussé de lunettes fumées, dont il se débarrassera, à partir du deuxième morceau, se fraie un chemin dans la fosse ; et déjà c’est le tumulte. La bière coule à flots ; mais plutôt sur les vêtements des spectateurs ainsi que sur le parquet, qui devient rapidement collant. Le chanteur va d’ailleurs régulièrement y retourner, obligeant les roadies à le suivre pour tenir le fil du micro. Sa voix est ténébreuse, mais bien timbrée. Très expressif, sauvage et à l’attitude sexuellement rock’n’rollesque, c’est un remarquable showman. Il se contorsionne, pastiche le fascisme, se prosterne, adopte des attitudes à la Iggy Pop (les bras autour de la tête) ou de Liam Gallagher (les mains dans le dos). Et puis quelquefois, tout comme son frère, il lampe une bouteille de vin au goulot. Les guitares sont savoureusement cinglantes. Et tout particulièrement tout au long de « I am Mark E. Smith », hommage rendu à feu le leader de The Fall, dont la formation se considère comme l’héritière naturelle, alors que le saxophone entre dans la danse (NDR : tout au long du concert Alex va jongler entre cet instrument, une flûte traversière, ses claviers et des percus) pour apporter davantage de variation dans l’expression sonore ; que ce soit de la profondeur ou un surplus d’atmosphère. Lias en profite pour jeter son t-shirt dans la foule (NDR : sa ceinture, puis une serviette de bain, vont suivre, un peu plus tard), avant de se lancer dans son premier crowdsurfing, pendant le pulsant « Tinfoil Deathstar », un titre imprimé sur un tempo réminiscent du « What we all want » de Gang of Four, tempo qui va d’ailleurs revenir régulièrement à la surface au cours du show. Ce rythme devient tribal pour le bien post punk « Heaven on earth ». La set list ne censure pas le « Touch the leather », aux lyrics explicitement homoérotiques. Faut dire que la musique baigne au sein d’un climat malsain voire sordide. Lias attribue la paternité de « Hits, hits, hits » à Ike Turner. Claviers rognés aux sonorités Hammond et tonalités de gratte surf alimentent ce morceau au cours duquel Lias frappe sur un gong qui sonne comme une casserole. Il dédie ensuite « Cream the young » au prince Andrew. Les harmonies vocales deviennent incantatoires tout au long de ce titre balisé par une boîte à rythmes. Petit moment d’accalmie ensuite, grâce à deux ballades atmosphériques interprétées quasi en solo par Adam, les autres musiciens apparaissant et disparaissant en catimini suivant le rôle qui leur est alors dévolu. Applaudi, il soulève alors son bonnet pour remercier la foule. Et la suite va repartir en force, grâce à une majorité de compos issues du dernier LP. Mais adaptées au ‘live’, elles se révèlent plus percutantes et prennent une autre dimension ! Paso doble envoûtant, « Bobby’s boyfriend », est parcouru par un bip bip de synthé récurrent. Plus mystérieux, le lancinant « Special ape » est carrément hanté par Swans ; même que la voix devient aussi rauque que celle de Michael Gira. L’intensité monte en crescendo sur le tropical et hymnique « I believe in something better », une chanson que la foule reprend en chœur. Et cette intensité est toujours aussi fiévreuse sur le presque disco « Feet », que chante Lias, d’une voix déclamatoire. Ce dernier repart en crowdsurfing tout en continuant de chanter. C’est la folie dans la fosse. Les gobelets de houblon volent dans tous les sens. De plus en plus enthousiaste, le public chante, danse, frappe dans les mains et est heureux de vivre ce moment privilégié. Avant que « Is it training in my mouth » n’achève ce concert dans une forme d’apocalypse psychédélique. Pas de rappel et pas de « Bomb Disneyland » non plus, comme mentionné dans la set list. Une chose est sûre, le band a donné, ce soir, tout ce qu’il avait dans le ventre. Probablement un des concerts de l’année...

Setlist : Auto Neutron, I Am Mark E. Smith, Tinfoil Deathstar, Fringe Runner, Heaven on Earth, Touch the Leather, Hits Hits Hits, Cream of the Young, Drones, Goodbye Goebbels, When I Leave, Bobby's Boyfriend, Special Ape!, I Believe in Something Better, Feet, Whitest Boy on the Beach, Is It Raining in Your Mouth?, Bomb Disneyland

Voir notre section photos ici

(Organisation : Ancienne Belgique)

Alter Bridge

La règle de trois…

Écrit par

Soirée métallique, ce soir au Cirque Royal, en compagnie de trois groupes. En l’occurrence Raven Age, Shinedown et Alter Bridge.  

Fondé en 2009, The Raven Age est un combo de metalcore mélodique britannique, fondé par les guitaristes Dan Wright et George Harris, le fils du bassiste d’Iron Maiden, Steve Harris. A son actif, deux elpees, « Darkness Will Rise », paru en 2017 et « Conspiracy », en septembre dernier.

Drivé par le chanteur et frontman Brent Smith, Shinedown est un band originaire de Jacksonville, en Floride. Son style ? A mi-chemin entre le hard rock et le post grunge. Six albums à son actif, dont le dernier, « Attention Attention », est sorti l’an dernier.

Et la soirée s’achèvera par Alter Bridge, une formation issue d’Orlando, également en Floride, qui implique le chanteur/guitariste Myles Kennedy, très souvent impliqué dans les projets de Slash, dont celui des Conspirators.

Début des hostilités ? 18h40 ! Pour un set bien cool de The Raven Age. D’une durée de 35 minutes, il va proposer 6 morceaux du dernier elpee et un du premier. Le groupe vient cependant d’engager un nouveau chanteur qui dépasse tout le monde de 3 têtes. Un géant qui répond au nom de Matt James. Quand il va chez le coiffeur, il fait des économies, car il ne coupe que le côté droit. Dan, le gratteur originel, a été remplacé par Rony Maue, en 2017. Le line up est complété par le bassiste Matt Cox, le drummer Jai Patel et bien sûr George Harris, balaise à la rythmique. Matt assure grave au micro, bien soutenu par Tony aux backing vocaux. D’excellente facture, les quatre premiers titres, dont le hit « Fleur de lis », ravissent manifestement l’auditoire… (pour les photos, c’est ici)

Setlist : « Betrayal Of The Mind », « Surrogate », « The Day The World Stood Still », «Fleur De Lis », «The Face That Launched A Thousand Ships », « Seventh Heaven », « Angel In Disgrace »

Place ensuite au deuxième combo américain, Shinedown. En une heure, il va mettre littéralement le feu à l’auditoire. Brent Smith, le chanteur, est monté sur ressorts. Une vraie pile électrique ! Mais sympa, il vient serrer la main des photographes, en front stage. La foule participe activement au show. Le band dispose de son propre light show. Imposant, il balaie régulièrement la fosse. Le décor est constitué d’imposants points d’exclamation lumineux reproduisant ceux de son dernier elpee, « Attention, Attention ». Les musicos sont habillés en noir et jaune. Ce qui provoque un effet particulier sous les lumières. Les morceaux s’enchaînent et le band n’en oublie pas les deux tubes dévastateurs, « Diamond Eyes (Boom-Lay Boom-Lay Boom) » et « Cut The Cord ». Véritable star de la soirée, Brent descend dans la fosse, et la partage en deux parties avant de l’inviter à chanter alternativement. Zach Meyers, le guitariste, et Eric Bass, le bassiste (NDR : vu son nom…), déambulent de long en large sur le podium. Seul le drummer Barry Kerch n’abandonne pas son poste, derrière les fûts, mais s’il avait pu le faire, il les aurait imités… (pour les photos, c’est )

Shinedown a accordé un set super vitaminé. Après avoir vu ce quatuor en ‘live’, Papa Roach peut rentrer en maison de retraite et chausser ses charentaises…

Setlist : « Devil », « Diamond Eyes (Boom-Lay Boom-Lay Boom) », « Enemies », « Monsters », « Get Up», « Cut The Cord », « Second Chance », « Simple Man » (Lynyrd Skynyrd cover), « Sound Of Madness », « Brilliant ».

Alter Bridge, c’est donc le band de Myles Kennedy, la voix de Slash and the Conspirators. La formation est considérée comme ce qui se fait de mieux comme métal mélodique, depuis 15 ans. Mark Tremonti (guitare/voix), Brian Marshall (basse) et Scott Phillips (batterie) complètent le line up. Alter Bridge n’est plus une découverte pour votre serviteur, mais un combo qu’il apprécie voir et écouter. Aujourd’hui, il est venu défendre son dernier elpee, « Walk The Sky ».

L’intro du dernier album ouvre le set. Myles débarque 3 bonnes minutes après les 3 autres musicos. Si le drummer est planté sur une estrade surélevée, le reste de la formation dispose de tout l’espace pour se balader, sur les planches, de long en large. La combinaison des 5 écrans entourés de leds est impressionnante. Les baffles Marshall crachent un son assourdissant en début de parcours. En tout cas, lors des trois premiers titres, dont un « Wouldn't You Rather », extrait du dernier LP, en forme de coup de poing dans la figure. Heureusement, l’ingé-son finit par rectifier le tir, à l’issue de ce trio de tracks assommants. Les musiciens sont de véritables pros. Mais les regards du public se focalisent surtout sur Myles Kennedy. De jolies mélodies et de longs solos de gratte communiquent de bonnes vibrations à l’auditoire. Mark Tremontiest, le soliste est omniprésent. Il accorde, en outre, un solo génial, après celui de Kennedy, sur « Blackbird », en fin de concert. Le set va également nous réserver trois morceaux plus lents et acoustiques, comme « In Loving Memory », « Blackbird » et « Metalingus ». Un excellent show, même si celui de Shinedown lui a volé la vedette… (pour les photos, c’est encore ici)

Setlist : « One Life », « Wouldn't You Rather », « Isolation », « Come To Live », « Pay No Mind », « Ghost of Days Gone By », « White Knuckles », « Dying Light », « Rise Today », « Cry Of Achilles », « Forever Falling», « In Loving Memory», « Blackbird », « Open Your Eyes », « Metalingus », « Godspeed », « Addict To Pain ».

(Organisation : Live Nation)

Trixie Whitley

Une identité artistique de plus en plus personnelle…

Écrit par

Trixie Whitley se produit ce mardi 3 décembre à Saint-Nicolas. A De Casino, très exactement. Une salle accueillante où la proximité entre les artistes et le public n’est pas un vain mot. « Lacuna », le troisième long playing de la belgo-américaine (NDR : c’est la fille du guitariste feu Chris Whitley) est paru en mars dernier, un opus entièrement écrit et enregistré à Brooklyn. Ce soir, elle est soutenue par deux musicos, en l’occurrence un drummer et un claviériste. Et le concert est sold out. S’il a fallu le double de temps pour atteindre le chef-lieu d'arrondissement de la province de Flandre-Orientale, suite aux interminables embouteillages, il ne sera pas nécessaire de s’enfoncer des bouchons dans les oreilles, car le son sera nickel…

Mais Juicy assure aussi le supporting act. Et il l’avoue, votre serviteur est devenu accro au duo féminin. La paire est en super forme. L’interactivité est parfaite entre l’auditoire et le tandem. Très pros, elles n’ont pas froid aux yeux et disent tout haut ce que certain(e)s pensent tout bas. Trop souvent, elles sont cependant victimes de problèmes techniques. Ce ne sera pas le cas ce soir. Sasha s’est procurée une nouvelle guitare d’un blanc immaculé, à l’instar de leurs pantalons à franges qu’elles ont enfilés. Elles portent également un body de teinte noire… plutôt sexy. Suivant un certain rituel, Julie amorce le tempo grâce aux percus émises par le MPD et les cymbales. Puis Sasha vient poser sa voix bien claire sur le morceau d’entrée, « Seed And Ride », une superbe compo à la fois lente et envoûtante. Empressement des filles qui décident de s’installer devant nous, le micro en main, pour exécuter une petite séance de gym tonique, et notamment en balançant les jambes d’avant en arrière. Les photographes s’en donnent à cœur joie pour les mitrailler sur toutes les coutures. Au fil du set, on a l’impression que le public apprécie de plus en plus leur prestation qui ne va cependant durer qu’une demi-heure. Bref, manifestement, Juicy est parvenu à séduire un auditoire issu du Nord de la Belgique… (voir notre section photos )

Setlist : « Seed and Ride », « Not A Hard Nut To Crack », « Didn’t Knock », « What You Can’t Confess », « Over My Shoulder », « Mama Told Me », « Count Our Fingers Twice ».

Trixie Whitley grimpe sur les planches, vêtue d’un long manteau noir, dont elle va rapidement se débarrasser, laissant apparaître une salopette de couleur noire qui rend sa silhouette davantage féline. Elle est soutenue par un solide drummer, dont le matos est constitué de deux caisses claires et de nombreuses cymbales, ainsi que d’un claviériste. Elle va nous proposer un set dans l’ordre du tracklisting de son LP, « Lacuna ».

Dès le début du concert, on est plongé dans un climat ténébreux, poisseux, boosté au blues et au rhythm and blues, un peu dans l’esprit des Rolling Stones. La voix de Trixie est puissante, sablée, très susceptible de rappeler Beth Hart voire Beverly Jo Scott, tout en s’autorisant des incursions dans le gospel et la soul profonde du bayou. Elle change de gratte électrique, pratiquement entre chaque titre. Hormis les compos plus paisibles comme « Time », « Touch » ou « Closer », son attaque sur les cordes est sauvage. Les claviers communiquent un parfum electro à « Closer ». Des claviers qui se chargent de délicatesse, alors que la guitare devient littéralement dantesque tout au long de « Fishing For Stars », une composition qu’elle interprète d’une voix envoûtante et particulièrement sombre. A charge du batteur de baliser l’ensemble de son drumming métronomique et technique. Ce dernier et Trixie se partagent enfin les fûts sur le dernier morceau.

En rappel, Mrs Whitley revient seule et sans doute fatiguée, s’emmêle les pinceaux, abrégeant donc cet encore… N’empêche, à travers ce set, Trixie a démontré, une nouvelle fois, qu’elle avait vraiment forgé sa propre identité artistique… (voir aussi notre section photos ici)

Setlist : « Intro », « Heartbeat », « Long Time Coming », « May Cannan », « Time », « Touch », « Closer », « Fishing For Stars », « The Hotter I Burn », « Bleak », «Soft Spoken Words », «Breathe You in My Dreams », « Dandy »

Rappel : « Oh, The Joy », « The Shack »

(Organisation : De Casino)

Sarah Carlier

Un catalyseur à la batterie…

Écrit par

Sold out ce soir à la Rotonde du Botanique pour accueillir Sarah Carlier, dans le cadre de la release party consacrée à son quatrième album, « Shy Girl », un disque paru en avril dernier. Elle avait déjà défendu cet elpee à la Maison des Loisirs de Mont-Saint-Guibert au cours du mois de juin 2019, en compagnie de son fidèle drummer Boris Tchango, sous une formule semi-acoustique. Outre ses fans, la famille de Sarah est également présente ; à l’exception de son père, en séjour à l’étranger.

Le supporting act est assuré par Idyl, une toute jeune artiste qui se produit en solitaire, en s’accompagnant au clavier. Bien que timide, elle maîtrise parfaitement sa voix. On la connaît surtout pour son clip consacré à la cover du « Lost on you » de l’Américaine LP, vidéo au cours de laquelle elle est soutenue par Mister Jali, à la gratte. 

Au cours de son set, elle adapte le « Strong » de London Grammar et le « Wicked game » de Chris Isaak.  A travers « Stockholm », elle nous parle de ce fameux syndrome. Chargées de feeling les compos sont empreintes de délicatesse et finissent par charmer l’auditoire, particulièrement attentif à sa prestation. A tel point que parfois, on aurait pu entendre une mouche voler. Suivant la formule consacrée, Idyl est à suivre de très près…

Setlist: « Keep It Going », « Mirror », « Little Girl », « Stockholm », « Strong (London Grammar), « Wicked Game » (cover Chris Isaak)

Place ensuite à Sarah Carlier. Qui est ce soir soutenue par d’excellents musicos. En l’occurrence le guitariste Yannick Werther (Selah Sue), le bassiste/claviériste Clive Govinden, le programmateur Fabrice Blin et le drummer Boris Tchango, dont le kit de batterie à de quoi impressionner. Resplendissante, Sarah a revêtu une longue chemise blanche sur un pantalon de couleur noire. Sur les planches, Boris est devenu le catalyseur du band. Lui et Sarah semblent également très complices. Un seul regard suffit pour qu’ils se comprennent. Ses interventions sont à la fois techniques, sauvages et percutantes. Lorsque celles du gratteur ne sont pas fluides, c’est pour s’autoriser une incursion dans le rock garage. Clive joue de sa basse en slap et tapping ou rogne ses claviers pour en libérer des sonorités bien Hammond, psychédéliques, dans l’esprit du Big Brother and the Holding Company de Janis Joplin. Encore que parfois, on pense au plutôt au Band de Bob Dylan. Même si ce soir, Sarah ne jouera pas de guitare avant le rappel, on ressent malgré tout l’influence qu’a pu et qu’exerce encore Ritchie Havens, sur sa musique. « Shy girls », c’est donc le titre du nouvel LP de Sarah Carlier. Mais même si au fond d’elle-même, elle est stressée, avant de grimper sur les planches, elle parvient à vaincre sa timidité dès qu’elle entame son set. Particulièrement attentive, la foule présente ce soir a beaucoup apprécié sa prestation.

Ce n’est donc que lors du rappel qu’elle va se servir d’une gratte semi-acoustique et puis également du piano.

Une Sarah rayonnante et un Boris en forme olympique ont largement contribué au succès de ce concert. Pour cette raison, on peut les remercier…

Setlist : « Shy Girl », « Reborn », « Loner », « Big Planet », « I’ve Done My Share », « My Dear », « Watchtower », « Colors And Beauties », « If You Go », « Curve The Angles », « Nation Of Love », Something Somewhere ».

Rappel : « Going Back », « Chorus Man », Save My Soul », « Deep Down »

(Organisation : Botanique et Ubu Productions)

Page 9 sur 120