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Concerts

Gaëtan Roussel

Dans l’esprit de Louise Attaque…

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Gaëtan Roussel a publié son nouvel album solo, « Est-ce que tu le sais », en mars de l’an dernier alors que Louise Attaque va également en proposer son cinquième, le 4 novembre prochain, six longues années après avoir gravé « Anomalie ». Il s’intitulera « Planète terre ». Puis, le groupe repartira en tournée. Quinquagénaire depuis quelques jours, Gaëtan se produisait à l’Aéronef de Lille, ce mardi 18 octobre 2022. Le concert est sold out, et il faut avouer qu’en débarquant dans la salle, il y a du monde partout. Au balcon, bien sûr, mais également sur les escaliers, tant internes que côté hall.

Les lumières s’éteignent, et dans le noir, on remarque la présence d’un guitariste, sur la gauche du podium qui aligne quelques arpèges, presque en boucle alors qu’un personnage traverse la salle en agitant une torche électrique. Puis on entend la voix de Gaëtan Roussel qui s’adresse à la foule en demandant si elle est prête. En bref, il la chauffe. Applaudissements, acclamations et outre le sixcordiste et l’Aveyronnais, qui le plus souvent va s’accompagner à la sèche, on découvre la présence d’un drummer, d’une claviériste et d’un bassiste. Il présente déjà ses musiciens. Et le set de commencer par « Est-ce que tu sais ? ». Derrière le quintet on remarque la présence d’un jeu de lumières constitué de fenêtres, comme celles d’un building, dont la couleur va changer tout au long du show ; et puis au plafond des points d’interrogation inversés sont suspendus (NDR : c’est sur l’artwork de la pochette du dernier elpee). Ils vont également s’illuminer selon les morceaux et déjà pendant « Je me jette à ton cou » (NDR : Daniel Auteuil figure dans le clip vidéo consacré à ce morceau).

Roussel est un fameux showman et il tient son auditoire dans le creux de sa main. Pendant « Si on marchait jusqu’à demain », une compo de Louise Attaque –et la setlist va en dénombrer de nombreuses– les spectateurs commencent déjà à frapper dans les mains, gestes qu’ils vont reproduire tout au long du spectacle.

Avant d’embrayer par « Les Nuits parisiennes », Gaëtan propose de la transformer en nuit lilloise et invite la foule à bondir tout en levant les mains afin qu’il puisse prendre une photo, opération qu’il va d’ailleurs reproduire en fin de concert. Pendant « Dis-moi encore que tu m’aimes », les clappements de mains réveillent le souvenir de concerts d’Indochine.

Roussel nous raconte qu’il voyage de ville en ville en dormant dans le tour bus. Il se réveille dans la suivante et avoue que les matins sont parfois difficiles. Introduction idéale pour « Les matins difficiles ». Il souhaite alors illuminer la salle d’étoiles et demande à l’auditoire d’agiter les smartphones après les avoir allumés. A force d’être reproduit, ce panorama devient de plus en plus banal…

« Tu ne savais pas » est une chanson émouvante qui parle du fil de l’existence, depuis la naissance, jusqu’à la mort…

Il a composé « Il y a » pour Vanessa Paradis et en délivre une superbe version. Les différents musiciens excellent sur leurs instruments, mais le guitariste a parfois tendance à en remettre une couche. Il doit probablement être issu de l’univers du métal… si vous comprenez l’allusion… et rien à faire, le violon d’Arnaud Samuel est irremplaçable.

Le bassiste se plante derrière un orgue et en extrait des sonorités d’église pour « J’entends des voix », une compo autant techno que métallique. Surprenant !

Plus surprenant encore, sa version de « J’envisage » de Serge Gainsbourg, une chanson qu’il avait composée pour Alain Bashung. Roussel emprunte les inflexions de Fred Franchitti, le chanteur d’Astonvilla, pour ce morceau hypnotique, presque techno, au cours duquel de petites loupiotes placées au-dessus des musiciens clignotent en rythme, pour rendre l’ensemble plus robotique.

Gaëtan s’assied sur un retour de scène et attaque « La colère » (NDR : le clip met en scène Kad Merad dans le rôle de personnes différentes courroucées), un peu à la manière d’un Charlélie Couture (NDR : ils ont tous les deux la même coupe de cheveux !) ; mais cette superbe ballade monte alors en crescendo au moment où il se lève pour entamer un final somptueux. L’artiste explique que cette chanson, il avait voulu, au départ, l’améliorer, parce qu’à sa grande surprise, elle était calme ; puis au bout du compte, il l’a laissé ainsi… et puis en fin de parcours, elle gronde…

Le bassiste adopte une ligne de basse cold, un peu à la manière de Simon Gallup (Cure) sur « Chaque jour reste le nôtre », alors que le sixcordiste plaque des accords funkysants.

Le set s’achève par « J’t’emmène au vent », encore un titre de Louise Attaque, et Gaëtan module les voix de la foule qui la reprend en chœur, tout en lui demandant de tout donner, un exercice qu’elle va accomplir a cappella.

En rappel, Roussel revient seul armé de sa sèche pour interpréter « Je vous trouve un charme fou », une chanson qu’il avait composée pour Hoshi. Les musicos sont de retour pour « Le temps passe », un titre du répertoire de Lady Sir, un des projets de l’artiste. Le show va s’achever par « Help myself (nous ne faisons que passer) », compo pour laquelle le bassiste exécute un solo de batterie sur une caisse claire. La foule est en délire. Gaëtan représente une nouvelle fois ses musiciens, en demandant de les applaudir, remercie l’ingé son, le responsable du light show, etc., et même le chauffeur du bus.

C’est bras-dessus, bras dessous, que le quintet salue la foule, au son du « Get back » des Beatles.

Franchement votre serviteur ne s’attendait pas un concert d’une telle intensité, ayant été déçu lors du passage de Gaëtan Roussel, dans le cadre du festival de Dour, en 2011. Une intensité qui avait pourtant déjà alimenté celui de Louise Attaque, le 6 décembre 2005 (à lire ou à relire ), toujours à l’Aéronef…

(Organisation A Gauche de La Lune)

 

Selah Sue

Une véritable bête de scène…

Écrit par

Caractérisé par ses chorégraphies impressionnantes, des costumes chatoyants et un excellent groupe live, son concert accordé à l’AB, en avril dernier, avait séduit critique et fans. Elle revenait au même endroit ce jeudi 13 octobre 2022.

Sept longues années séparent « Reason » et « Persona », son nouvel opus, publié en mars dernier. Dans l’intervalle, elle a gravé un Ep 5 titres (« Bedroom » en 2020) et surtout donné naissance à deux fils. Mot latin, « Persona » possède plusieurs définitions. L’une d’entre elles signifie ‘les différents masques que l’on porte sur scène’. Aujourd’hui, il évoque l’image publique et les facettes multiples et parfois paradoxales qui constituent chacun d’entre nous. Pour cet LP, Selah Sue n’a pas choisi ce titre au hasard. En passant en revue certaines personnalités qu’elle a incarnées au cours de son existence (l’amoureuse, l’hédoniste, l’angoissée…), la Louvaniste explore son propre moi à travers des morceaux sincères et lumineux, après plusieurs années de pause…

En supporting act, Mixmonster Menno, va dispenser un Dj set de 60 minutes. Une prestation un peu ennuyeuse, surtout qu’il restera dans son monde, sans jamais adresser un regard, une parole ou un geste à l’assemblée. Il a fait son taf, point-barre.

Place, ensuite, à Selah Sue. Un long instrumental (NDR : un extrait de son premier elpee –un éponyme– paru en 2011) résonne dans la salle, alors que le podium est inondé d’une lumière bleue. Les musicos prennent place : le drummer (Klaas De Somer), le guitariste (Dries Henderickx), le bassiste (Dries Laheye) et les trois choristes (Stefy Rika, Judith Okon et Sarah Devos). Sans oublier le préposé aux ivoires (piano, synthé), Joachim Saerens, qui n’est autre que le compagnon de la Louvaniste. Il s’agit des mêmes musicos que lors de son dernier passage, à l’AB. Depuis le backstage, on entend la voix de Selah. Au bout de 2 à 3 minutes, elle débarque sur les planches et vient immédiatement haranguer le public pour l’inciter à réagir. Elle est vêtue de la même tenue jaune et ample qu’en avril dernier.

Elle ouvre le concert par « Just Because I Do ». Déjà les acclamations et les sifflets joyeux de la foule fusent de toutes parts. « Black Part Love » est balisé par les ivoires et enrichi de samples reproduisant beats fortement électrisés et cuivres généreux, qui manquent cruellement en ‘live’.

Son titre emblématique, « Raggamuffin », elle parvient à le réinterpréter, chaque fois, de manière différente. C’est sous un flot de sifflements et d’applaudissements que Sanne Putseys termine la chanson, avant qu’elle ne remercie l’auditoire.  

En véritable bête de scène, elle est partout sur les planches. Chaude, puissante, profonde, légèrement éraillée, faussement fragile l'instant d'après, la voix de Selah Sue est unique et se fond idéalement dans les mélodies reggae-ragga-soul quand elle ne se glisse pas dans les fêlures blues. Petit bémol quand même, les trois choristes couvrent parfois l’organe vocal de Selah ; d’ailleurs, on l’apprécie davantage quand elle chante seule armée de sa gratte.

Sa maman est présente au balcon et Sanne a la bienveillance de la saluer.

Pendant « Alone », le bassiste se lâche à la manière de Bernard Edwards (Chic). Le guitariste aura aussi son moment de gloire, lorsque pendant une dizaine de minutes, il va étaler toute sa technique sur son instrument, qu’elle soit ‘hendrixienne’ (NDR : surtout lorsqu’il traite ses cordes à la pédale wah-wah) ou funkysante (NDR : pensez à Nile Rodgers). C’est le moment choisi par Selah pour retourner dans sa loge afin de se changer et de revenir habillée plus sobrement et légèrement, tout en optant pour le noir, que ce soit le pantalon et le body.

Si la soul et le funk dominent l’expression sonore, la formation va s’autoriser quelques incursions dans le hip hop et le drum’n’bass, en fin de parcours.

Selah Sue révèle au grand jour ses troubles psychologiques et sa façon de les gérer positivement au quotidien. A l’instar de son single « Pills », un de ses succès incontournables, qu’elle interprète à la fin du show.

Selah Sue et son groupe vont accorder un rappel de deux titres (« Full Of Life » et un « This World » énorme). Et comme il y a un anniversaire (NDR : Marcel ou Marcelle) le ‘Happy Birthday’ de circonstance est entonné par le band et la foule…

Un chouette concert ! Que du bonheur !

Setlist : « Just Because I Do », « Black Part Love », « Wanted You To Know », « Catch My Drift », « Raggamuffin », « Right Where I Want You », « Always », « All The Way Down », « Free Fall », « Alone », « Together », « Nouvelle Chanson-titre inconnu », « Kingdom », « Peace Of Mind », « Pills ».

Rappel : Full Of Life », « This World »

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

Lisa LeBlanc

Le disco singulier d’une Acadienne…

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Déjà dix longues années que Lisa LeBlanc ne s’était plus produite en Belgique. Elle avait alors mis le feu à une Orangerie en configuration assise, devant 150 personnes. Son dernier elpee, « Chiac disco », est paru en mars dernier. Cette Canadienne, est issue de Rogerville, dans le nouveau Brunswick, un village de 51 habitants. En fait, elle ne se considère pas comme canadienne, mais acadienne. Elle se décrit d’ailleurs comme suit : ‘Je joue du folk trash. Je suis une Acadienne qui roule ses ‘r’, j’aime me moquer de moi, écrit des textes sans trop de froufrous et est tannée de chanter des chansons de fifilles !’. On a parfois tendance à l'oublier, mais à l'extrême est du Canada, deux provinces sauvages jouxtent le Québec et les États-Unis : la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, qui forment l'Acadie où Lisa LeBlanc voyait le jour il y a 32 ans. Elle revenait donc au Bota, mais à la Rotonde, dans le cadre du festival ‘Francofaune’.

Le supporting act est assuré par Le Noiseur. De son vrai nom Simon Campocasso, c’est un mec cool et sympa. Il a probablement choisi ce patronyme, car au cours de sa jeunesse, il mettait le souk, partout où il passait.  Son dernier opus, « Relax », est paru en 2020, année pas très érotique, un LP qui fait suite à « Du bout des lèvres », sorti en 2015.

Responsable de l'écriture et des arrangements de ses chansons, Simon parvient à y insuffler un second degré tout en conservant la profondeur et la poésie singulière qui la caractérisent.

Vêtu d’un costard d’un blanc immaculé, Simon est soutenu par Léo Agapitos. Les deux artistes se chargent des vocaux et des synthés. Il y va plutôt pépère, chantant/parlant sur une amplitude d'environ 3 notes, de plutôt belles compos pas toutes complètement habitées. Il signale qu’il s’est fait beau et qu’il a deux rêves : jouer au Botanique et au Stade de France. Le premier rêve est réalisé mais le second, il faudra attendre. En tout cas il ne se prend pas la tête.

Sa setlist est extraite de son récent long playing ainsi que de l’Ep « Musique De Chambre », publié en 2020,

« Relax » se révèle comme un génial puzzle sophistiqué et cohérent qui navigue entre douceur et fraicheur, oscillant de titres au spleen bouleversant comme « Aston morphine » ou « Jimi Hendrix », à des trésors plus chatoyants tels que « Musique de stade » ou « Week-end à Rome 2.0 ». Par contre, il n’interprète pas « Douce France ». Et c’est bien dommage !

Si son style est susceptible de rappeler Benjamin Biolay ou Daniel Darc, il passe, avec une facilité déconcertante, d'une musique inspirée des B.O. de films des 70’s d'Ennio Morricone et de Philippe Sarde au rap français des 90’s (IAM, Fabe), tout en flirtant avec une pop urbaine et synthétique plus actuelle.

L’instrumentation de « Musique de Stade (de France) » ressemble étrangement à celle de « Musique de Chambre ». Le chant est plus parlé que chanté. C’est sans doute la raison pour laquelle sa voix est régulièrement comparée à celle de Serge Gainsbourg.

« Week-end à Rome 2.0 », comme son titre l’indique, évoque un voyage sans Wi-Fi, afin de découvrir les beautés de la région.

« Sumer Slow 88 » invite à monter sur le dancefloor, et quelques personnes tentent le pas de dance. « Relax » clôt la prestation, une chanson d’apparence très légère et pop, mais qui parle en fait d’un sujet plutôt angoissant : le temps qui passe. Une belle découverte !

Setlist : « L’Origine Du monde », « Musique de Stade (de France) », « Retour Rapide », « Weekend à Rome 2.0 », « Sumer Slow 88 », « Dépression Nord », « Relax ».

Lisa LeBlanc est annoncée comme une vraie star par son bassiste. Un chevelu ! Faut vous dire qu’aujourd’hui, elle remplit des stades aux States et au Canada. Telle une princesse du disco, elle est vêtue de noir (y compris la cape), mais sa parure est pailletée. Deux estrades permettent, pour la première à accueillir le drummer et la seconde, un claviériste et un guitariste. Ce dernier va déambuler régulièrement sur le podium, armé de sa gratte.

Le set débute par « Dans l'jus », extrait du nouvel elpee. Qui a dit que le disco était ringard ? Certainement pas Lisa Leblanc. La Québécoise ressort la boule à facettes ainsi que les pattes d’éph’ en remontant le temps. Définitivement groovy, sa musique constitue un bon condensé de disco où les saveurs 60’s-70’s sont remises au goût du jour. N’épargnant jamais ce côté pétillant et coloré, Lisa fait parler son sens de la démesure à l’aide de rythmiques sautillantes, et notamment sur « Pourquoi faire aujourd’hui », un parfait hymne à remettre ce que l’on doit faire au lendemain ou au surlendemain, mais également tout au long des entraînants « Dans l’jus » et du glamoureux « Gossip » à l’énergie contagieuse. La promesse du spectacle de l’album « Chiac Disco », frénétique et jouissif en soi, frôle la fièvre. « City Slickers And Country Boys » est interprété dans la langue de Voltaire. Lisa empoigne son banjo et en éclate les cordes tout en s’accompagnant de sa voix grave presque de baryton qu’elle exprime dans son patois accadien mélangé à du langage indien. Lisa pousse la plaisanterie en signalant : ‘J'suis pas québécoise moi, je suis acadienne’. « Gossip I et II » met littéralement le feu. Pour « Kraft Dinner », elle signale que c’est devenu un peu le plat national au Canada, (NDR : pâtes et mauvais fromage Kraft). Elle s’autorise également quelques plaisanteries sur la poutine, le plat national au Québec et en Acadie (NDR : il s'agit de frites mélangées à du fromage en grains et nappées d'une sauce brune ; ne pas confondre avec l’autre guignol qui porte le même nom).

Les anciens morceaux s’enfoncent profondément dans le (trash) folk, le bluegrass et l’americana, à l’instar de « Cerveau ramolli » et « Du duvet dans les poches », moment au cours duquel elle martyrise, à nouveau, son banjo. Elle ose une reprise « Ace of Spades » de Motörhead, qu’elle se réapproprie. Excellent ! Et c’est à nouveau son banjo destructeur qui fait la différence.  

Le « Le menu Acadien » est un véritable délice sonore. Le public reprend le refrain en chœur : ‘Des patates bouillies, des carottes bouillies et des navots (navets)’. Et le set de s’achever par le très groovy et funky « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ?’. Un final de rêve, avant d’accorder un rappel de deux titres…

Setlist : « Dans l'jus », « Pourquoi faire aujourd'hui », « Cerveau ramolli », « Du duvet dans les poches », « City slickers and country boys », « Ti-gars », « Gossip I et II », « Entre toi pi moi pi la corde de bois », « Kraft Dinner », « Y fait chaud », « You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too) », « Gold Diggin' Hoedown », « Dead man's flats », « Ace of Spades » (Motörhead cover), « Le menu Acadien », « J'pas un cowboy », « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ? ».

Rappel : « Tite gêne », « Aujourd'hui, ma vie c'est d'la marde ».

(Organisation : Francofaune)

Kasabian

Thank you for the show, Mr. Pizzorno !

Ce soir, au Cirque Royal, place à la britpop, même si le supporting act, DMA’S, vient du pays des kangourous. Parce que la tête d’affiche, Kasabian (NDLR : Tiens saviez-vous que son nom a été emprunté à Linda Kasabian, une hippie qui avait été choisie par Charles Manson pour assister et témoigner des meurtres qu'il allait perpétrer dans la villa de Sharon Tate), est un des derniers fleurons de cette britpop. Son dernier elpee, « The Alchemist’s euphoria », est paru en août dernier. Si la formation de Leicester a connu quelques changements de line up depuis sa naissance, en 1997, le plus notoire a été enregistré en 2020, lorsque Tom Meghan, le chanteur et membre fondateur, a été poussé vers la porte de sortie ; Sergio Pizzorno, le guitariste, se réservant, dorénavant et également le lead vocal.

La première partie est donc assurée par DMA’s, un trio australien (Sydney), fondé en 2012. Il réunit Tommy O'Dell au chant ainsi que Matt Mason et Johnny Took aux sixcordes. Le premier à l’électrique, le second à la semi-acoustique. Mais en tournée, le band peut compter sur Joel Flyger à la gratte rythmique, Jonathan Skourletos à la basse et Liam Hoskins aux drums. DMA’s est le résultat de la concentration de son premier patronyme, The Dirty MA's. A son actif, quatre elpees, dont trois en studio avant un Ep publié en 2021, « I Love You Unconditionally, Sure Am Going To Miss You ».

Le sextuor grimpe sur le podium. Le drummer se plante au milieu sur une petite estrade. Mais le chanteur et le préposé à la gratte semi-acoustique se distinguent de l’ensemble. Le premier, casquette noire vissée sur le crâne, possède une voix qui ressemble terriblement à celle de Yungblud, aka Dominic Harrison. Le second, Johnny Cook, le blondinet, ne tient pas place. Il déambule de long en large sur les planches, tout en triturant voire en martyrisant ses cordes. Par intermittence, Joel Flyger, se charge des claviers. Le combo est manifestement en pleine forme.

Le set s’ouvre par « The glow », un morceau balisé par la gratte semi-acoustique, dont les sonorités sont particulièrement limpides. Les chœurs sont riches. Si les influences oscillent de Bruce Springsteen à Bob Dylan, en passant par Sonic Youth, New Order, The Music et Dinosaur Jr, l’ambiance et les orchestrations rappellent surtout les Irlandais de The Academic mais qui auraient hérité du charisme d’Imagine Dragons. Le combo n’en oublie pas son dernier single en date, « I Don't Need To Hide », un titre qui fait manifestement craquer le public féminin.

Alors que « Play It Out » s’enfonce dans un psychédélisme réminiscent du Floyd, les stroboscopes aveuglent l’auditoire, accentuant cette impression de voyage à l’acide. Le puissant « Lay Down » achève une prestation de toute bonne facture. Un supporting act idéal pour le show de Kasabian qui va suivre…

Setlist : « The Glow », « Feels Like 37 », « Life Is A Game Of Changing », « Silver », « Hello Girlfriend », « I Don't Need To Hide », « Delete », « Play It Out », « Lay Down ».

Pendant l’interruption nécessitée par le changement de matos, un petit groupe de Britanniques complètement torchés sème la zizanie et crée une certaine tension au sein de la fosse. Le service d’ordre va rapidement les en éjecter.

En arrière-plan, se dresse le visuel du dernier opus de Kasabian, « The Alchemist's Euphoria », soit des hiéroglyphes égyptiens à faire pâlir Champollion devant la Pierre de Rosette.

La salle est plongée dans le noir. Pendant 5 bonnes minutes, les haut-parleurs crachent le puissant instrumental « Rocket Fuel ». A la fin de l’intro, on entend des cris fuser des premiers rangs dont les spectateurs commencent déjà à jumper.

Dès que les musicos sont en place, Sergio Pizzorno, en tenue kaki et vert fluo, débarque comme une star (de foot ?) sous les applaudissements. Le set s’ouvre fatalement par « Club Foot ». Le morceau est à peine commencé que le premier moshpit éclate.

Devenu frontman, Pizzorno peut se libérer davantage de sa gratte. Il déborde d’énergie. Plutôt taquin, il provoque l’auditoire pour l’émoustiller, tout au long des trois premières compos. Et ça marche ! Si Sergio n’a pas la tessiture vocale de Meghan, il a suffisamment de charisme pour porter le groupe qui entre parfaitement en symbiose avec la foule. Et puis, aux six cordes, qu’elle soit semi-acoustique ou électrique, il rappelle qu’il est particulièrement habile.

Tout le monde est debout tout au long du show, même dans les gradins. Aucun répit ! Les spectateurs applaudissent à tout rompre, se prennent au jeu du frontman et lui soufflent 95% des paroles des refrains.

De larges extraits du dernier long playing sont interprétés ; mais ce qui fait le fonds de commerce du combo, ce sont quand même les hits aux refrains entêtants. Outre « Club Foot », « Ill Ray (The King) », « Underdog », « Eez-Eh », « You're In Love With A Psycho », « Empire », « L.S.F. (Lost Souls Forever) » et « Fire » figurent donc dans la setlist.

Très électrique (NDR : techniquement, les trois gratteurs sont irréprochables et lorsqu’ils conjuguent leurs instruments, l’intensité est à son paroxysme), l’atmosphère rappelle les concerts de White Lies voire de Foals, accordés dans cette même salle ou d’un Liam Gallagher à Forest National. « Scriptvre » concède des accents hip hop dont Pizzorno est friand. Jolie ballade, « The Wall » permet à tout le monde de souffler. A la demande de Sergio, les iPhones s’allument et transforment le Cirque Royal en firmament étoilé. « Eez-Eh » se limite à un seul refrain. Pendant « You're In Love With A Psycho », une rave se déclenche, un titre qui va se terminer par une version infernale du « One More Time » de Daft Punk. Pizzorno en profite pour traverser la fosse et les gradins afin d’aller saluer ses fans mais aussi pour inciter la foule à danser. C’est alors la folie, pour ne pas dire l’hystérie dans l’hémicycle. Au beau milieu de « Treat » on entend quelques expérimentations électro. Amusé, Pizzorno tente de reproduire ces sonorités à l’aide de maracas.

Inévitable, le rappel va proposer deux titres emblématiques, « L.S.F. (Lost Souls Forever) » et « Fire ».

Une belle soirée dans le rythme, pleine d’énergie et empreinte de bonne humeur. Thank you for the show, Mr. Pizzorno !

Setlist : « Club Foot », « Ill Ray (The King) », « Underdog », « Chemicals », « Eez-Eh », « You're In Love With A Psycho », « SCRIPTVRE », « Stevie », « The Wall », « Pinch Roller », « Treat », « Empire », « Bless This Acid House », « Vlad The Impaler »

Rappel : « L.S.F. (Lost Souls Forever) », « Fire ».

(Organisation : Live Nation)

Whispering sons

Bref mais intense…

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La salle est bien remplie pour accueillir Whispering Sons, au Zik-Zak, ce dimanche 3 octobre 2022, date programmée au beau milieu de sa tournée européenne. Le band est déjà passé par le Salon à Silly, l’Ancienne Belgique de Bruxelles, où il a fait salle comble en mars 2021. Et puis, il s’est produit au festival de Werchter. Deux elpees a son actif, « Images », paru en 2018, et « Several Others », l’an dernier. Son nouveau single « Tilt » est sorti il y a sept mois et squatte les ondes de la bande FM.

Issu de Houthalen-Helchteren, en province du Limbourg, mais établi à Bruxelles, ce groupe belge est devenu notoire pour ses prestations à haute intensité, démontrant ainsi que le post punk qu’il pratique est encore loin d'avoir connu ses meilleures années.

Maze assure la première partie. Il ne s’agit pas de la formation californienne drivée par Frankie Beverly, mais d’un band gantois. Son dernier Ep, « Serve Yourself », remonte à 2016. Depuis, il est passé d’un trio à un quatuor, le drummer Timo Fannoy rejoignant le line up. Et dans la foulée, la formation a apporté une nouvelle dimension à son noisy-post-punk.

Chevelu, le batteur est installé à l’avant de la scène. Et ses interventions sont percutantes. Le line up implique également un guitariste, un bassiste et un chanteur. Ce dernier ne tient pas en place. En ‘live’, on a l’impression de vivre une expérience étrange, intense voire inconfortable. La setlist ne comporte aucun ancien morceau.

Bref, un supporting act idéal pour Whispering Sons.

Setlist : « Designer », « How Long », « Actual », « Subcribes », « Laaitning », « Inner », « Open Ear », Twelve Years », « Counter ».

Whispering Sons débarque à 21h30 ; Fenne, une longue chemise blanche recouvrant le haut de son pantalon de couleur noire, recueille déjà les premiers applaudissements. Mais ce qui frappe d’abord, chez elle, c’est sa voix. Un baryton profond, caverneux, dramatique, qui semble parfois surgir des rives du Styx.

Le concert débute par « Dead End », plage d'ouverture du dernier opus. Aujourd'hui, Fenne Kuppens semble plus à l'aise dans son rôle de frontwoman. Elle ose regarder tout le monde, droit dans les yeux. Dès le deuxième titre, « Heat », la foule se met à dandiner, alors que les riffs de gratte électrisent l’expression sonore.

« Screens » s’enfonce dans l’indus. Les interventions ‘dark’ de Kobe Lijnen, à la six cordes, sur « Got A Light » ont de quoi impressionner. Le drumming y est dense. Tout au long de « White Noise », l’auditoire s’accroche à chaque mot prononcé par Fenne.

La version ‘live’ de « Tilt » baigne au sein d’’un climat bien plus angoissant que celle en studio. On pense alors successivement à Joy Division, Portishead, Placebo, Idles, Fontaines D.C. et même Shame, confirmant que la musique de WS a évolué depuis 2013, année de sa formation.

Le quintet a commencé son impressionnante offensive finale à peu près à mi-parcours, soit à partir de « Flood ».

« Satantango » nous entraîne au sein d’un univers sépulcral, alors que plutôt brefs, « Surface » et « Aftermath » s’avèrent relativement dépouillés. C’est le moment choisi par Kobe de s’installer derrière les ivoires pour accompagner Fenne, une chanson interprétée en mode piano/voix. Les 3 autres musicos ont alors quitté le podium. Gothique, le set s’achève par « Surgery », un morceau qui monte progressivement en intensité avant d’être emporté dans une sorte de frénésie tempétueuse…

Malgré l’excellence du show, Fenne semble bouleversée. Elle s’est même mise à pleurer. Elle ne s’est d’ailleurs pas rendue au merchandising, à l’issue du concert.  

En rappel, le band va nous réserver trois chansons particulièrement appréciées par l’auditoire : « Smoke », « Wall » et « Waste ». Un superbe final pour un spectacle dont on regrettera cependant la brièveté : 60 minutes, pas une de plus.

Setlist : « Dead End », « Heat », « Got A Light », « Alone », « Tilt », « Walking Fl. », « White Noise », « Screens », « Flood », « Surface », « Hollow », « Aftermath », « Satantango », « Surgery ».

Rappel : « Smoke », « Wall », « Waste »

(Organisation : Zik-Zak et Rock Nation)

 

Beechwood

Un final en boulet de canon !

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Beechwood s’était produit à la Cave aux Poètes de Roubaix, en mai 2018. A l’issue de ce concert, les trois musiciens avaient accordé une interview à Musiczine. A l’époque, votre serviteur avait déclaré que la formation avait un fameux potentiel ; surtout à la suite de ses deuxième et troisième opus, « Songs from the land of nod » et « Inside the flesh hotel ». Le band vient de graver son quatrième, « Sleep without dreaming », et après avoir pu écouter le disque en streaming (NDR : Bertus France n’a reçu aucune promo de la part d’Alive Natural Sound ; et ce soir, il n’y a ni vinyle, ni cd à vendre au stand merchandising), manifestement, l’impression générale est toujours bonne.  Une bonne raison pour aller revoir le combo new-yorkais, à l’Aéronef de Lille, ce mercredi 28 septembre 2022.

Non seulement le trio est passé à un quatuor, mais le redoutable drummer Isa Tineo a cédé les baguettes à Russ Yussuf alors que Jensen Gore a débarqué pour reprendre la basse à Sid Simons qui se consacre donc à la guitare, tout comme Gordon Lawrence.    

Lorsque nous arrivons au club de l’Aéronef, le septuor Cash Savage & The Last Drinks termine sa prestation. Drivé par la très charismatique songwriteuse/chanteuse, le groupe de Melbourne recueille de chaleureux applaudissements d’un auditoire, qu’on peut estimer à 150 âmes…

Après le ballet des roadies pour démonter le matos du supporting act et remonter celui de la tête d’affiche, le concert de Beechwood peut commencer. Yussuf, le batteur, s’installe, bien évidemment, en retrait. Jensen, le bassiste, au centre, Gordon, vêtu d’un sweet-shirt à losanges, à gauche, Sid, collier de perles autour du cou à droite. Ces deux derniers sont chaussés de santiags. Et ils portent tous des cheveux longs, mais davantage comme au cours des sixties que des seventies.

Le set s’ouvre par « Heroin honey » et immédiatement, le ton est donné : la musique sera bien électrique et les deux sixcordistes vont s’en donner à cœur joie. Alors que le bassiste dynamise les compos et ajoute les contrepoints, le drummer se charge de lier l’ensemble, même si on le sent particulièrement stressé, jetant régulièrement un œil vers les autres musicos, pour savoir si sa prestation tient la route. Elle le sera, mais métronomique, à contrario de celle d’Ineos, l’ex-batteur, bien plus sauvage et imprévisible. Conséquence immédiate, la musique s’avère moins garage, plus structurée, sorte de pop/rock à guitares, dans l’esprit des Lemonheads, de Nada Surf, d’Allah-Las voire de Big Star, mais en plus glam, alors qu’à l’origine, elle s’inspirait surtout de New York Dolls, des Stooges, des Troggs et du Velvet Underground. On retrouve cependant chez le band cet art à torcher de bonnes chansons. Contagieuses, elles sont raffinées par les superbes harmonies vocales. Lors du troisième morceau, « She’s a criminal », Sid déclare qu’il s’agit d’une nouvelle compo. Ce ne sera pas la seule, car une bonne moitié du concert est constituée de titres qui ne figurent sur aucun disque. A croire que le band a déjà suffisamment de morceaux pour sortir un nouvel LP. Il est vrai que lors de l’interview accordée en 2018, les musicos avaient déclaré se consacrer constamment à l’écriture.  

On est bercé par ces cordes de guitares brimbalantes, carillonnantes, limpides ou lancinantes, mais tellement savoureuses. De temps à autre, les deux sixcordistes se font face, comme s’ils voulaient entrer en duel. Et puis, lors d’un blues bien rythmé, Sid et Jensen assurent les chœurs dans le même micro. Côté vocal, Lawrence possède une voix plus éraillée, alors que Sid a un superbe grain de voix, susceptible de rappeler George Harrison ou Tom Petty.

Alors que les ¾ du set sont imprimés sur un mid tempo bien dosé, la fin du show va se révéler autrement euphorisant. Le tempo s’élève et l’expression sonore s’enfonce dans un psychédélisme digne de Brian Jonestown Massacre. Puis lors du morceau final, c’est sur le rythme du chemin de fer que la musique s’emballe, et lors des refrains transparaissent, en filigrane, des réminiscences de western spaghetti.

Beechwood va accorder deux rappels, chacun d’un seul morceau. Tout d’abord la reprise du « Should I stay or should I go » du Clash, moment choisi par quelques spectateurs d’entamer un pogo, puis une dernière compo autant percutante que psychédélique, rappelant que le groupe ne joue pas seulement des morceaux clean mais aussi chargés d’intensité électrique. Une fin en boulet de canon ! ‘Smashing !’ comme concédé à Sid, à l’issue du show, après s’être échangé quelques mots, analyse qu’il partageait totalement…

Un chouette concert !

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(Organisation : Aéronef de Lille)

 

 

Peter Hook

Entre ombres et lumières

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Peter Hook & The Light

Si la salle de la Madeleine a l’avantage d’être située à deux pas de la gare centrale, elle peut vite virer au cauchemar quand on s’y rend en voiture. On en a fait l’expérience, ce lundi soir, suite au nouveau plan de circulation –controversé– instauré au centre-ville de Bruxelles. Un lecteur prévenu (à la suite de cet article) en vaudra deux, dorénavant. En outre, le concert avait été avancé de 20h à 19h30 (NDLR : afin de le clôturer à 22h30 pour permettre aux navetteurs de prendre leur dernier train). Conclusion : on manque la première des trois parties du spectacle.

Le set proposé ce soir est en effet découpé en autant d’actes distincts. Le premier (le plus court, d’une trentaine de minutes), était consacré aux covers de New Order, section au cours de laquelle l’inévitable « Blue Monday » a servi d’ouverture.

Après une pause d’une dizaine de minutes, le band est de retour sur l’estrade. La bande au bassiste/chanteur Peter Hook entame alors deux sessions de sa première formation fétiche : Joy Division. D’une bonne heure chacune, elles sont consacrées aux albums « Unknow pleasures », puis « Closer ». Et chaque titre respecte le ‘tracklisting’ des elpees.

Vêtu d’un t-shirt pour touriste, sur lequel est imprimé le slogan ‘United states of Belgium’, le leader déclare brièvement, en remontant sur le podium : ‘Brussels is a very important place for us. It’s the first city where we played’ (NDR : si on ne tient pas compte du Royaume-Uni, il avait foulé les planches du Plan K en octobre 1979, avant d’y revenir en janvier 1980).

Le concert s’ouvre par l’indolent « Atmosphere », dont le climat plutôt religieux finit par devenir oppressant. Plus rythmé, « Disorder » suscite davantage d’enthousiasme au sein de la foule, et déclenche un pogo, mais limité à une dizaine de personnes. Il faut attendre « She’s lost control » et « Shadowplay » pour que l’ambiance monte d’un cran. En fait, le band alterne ces ambiances, oscillant de l’ombre à la lumière. La salle est souvent plongée dans l’obscurité, mais régulièrement l’éclairage et les guitares refont surface…

Après une nouvelle pause, place donc aux plages du second elpee, « Closer ». Le percutant « Atrocity exhibition » (NDR : c’est le titre du roman de J.G.Ballard, qui a d’ailleurs également inspiré le reste de l’opus) entame les hostilités. Et quel plaisir d’entendre l’intro de basse originale d’« Isolation », ce morceau ayant été accommodé à tellement de sauces différentes par des tas d’autres artistes (NDR : et notamment Therapy ?)

Au beau milieu de « Colony », Hook entame le refrain final en chuchotant ‘God in his wisdom made you understand. God in his wisdom took you by the hand’. Une partie vocale quasi-parfaite qui tranche avec le reste de la soirée, au cours de laquelle, sa voix plus rauque semblait accablée par la fatigue (NDR : à sa décharge, il faut reconnaître que le band vient d’accomplir, jusque mi-septembre, une longue tournée aux USA). Un chuchotement qui précède une dernière minute explosive. A contrario, les longs titres qui clôturent ce chapitre, « The eternal » et « Decades » nous replongent dans le climat déprimant entretenu, à l'époque, par Ian Curtis. Pas étonnant, dès lors, que de nombreux spectateurs quittent déjà la salle.

Ces derniers risquent d’avoir des regrets ; car enfin, Peter Hook et surtout le public vont se lâcher lors du rappel, en communiant au sein d’une ambiance positive et collective. Célébrant même au passage les 48 ans du claviériste. Plus rien à jeter cette fois-ci dans les « Dead souls », « Ceremony » (petite parenthèse de retour à New Order), « Transmission ». Et bien entendu, en final, l’inévitable « Love will tear us apart », résonnant tel un hymne repris en chœur par la foule, auquel le leader abandonne volontiers son chant (et son t-shirt qu’il lance dans la fosse, terminant torse nu), pour répercuter ses accords de basse cotonneux.

Bref, si ce n’était pas le meilleur set accordé par Peter Hook and The Light ce soir, ni le meilleur endroit, ni le meilleur public, c'était un plaisir d’avoir revécu une soirée cérémoniale proche de celle du groupe post-punk le plus culte. D’autant que les reports se sont multipliés et que l’attente a été longue. Ce concert avait été reprogrammé en septembre 2021. Mais alors que les nouvelles dates avaient été maintenues en Grande-Bretagne, et postposées en France (dont l’Aéronef de Lille) au mois de mai 2022, celle-ci avait été reportée radicalement d’un an. Soit après cette interminable tournée américaine qui a sans doute bien épuisé la formation…

(Organisation : Greenhouse Talent)

 

Calum Scott

A écouter religieusement…

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Ce samedi 24 septembre, Calum Scott se produit au Cirque Royal de Bruxelles. Cet auteur-compositeur britannique (NDR : il est originaire du Yorkshire) a été révélé en 2015, lors de l’émission Britain’s Got Talent 2015, concours au cours duquel il avait décroché la sixième place. Depuis, outre ses deux albums (« Only Human » en 2018 et « Bridges » en 2022), il aligne les tubes : « Rhythm Inside », « You Are The Reason » (NDR : son duo en compagnie de Leona Lewis), « No Matter What », « Only Human », « Where Are You Now » (NDR : une compo issue de sa collaboration avec Lost Frequencies) et enfin, sa version du « Dancing On My Own » de Robyn, désormais pratiquement plus connue que l’originale…

Mitch James assure le supporting act. Issu d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, ce chanteur-auteur-compositeur-guitariste est également responsable de deux elpees, à ce jour. Il a acquis une solide réputation pour sa franchise affichée sur les réseaux sociaux, mais aussi lors de ses prestations en ‘live’, à travers des chansons chargées d’émotion et convaincantes. Il a aussi décroché quelques tubes, à l’instar de « Bright », « Blue Skies », « 21 » ou « Old News ».

Sur les planches, il assure les vocaux et s’accompagne à la gratte semi-acoustique. Il est soutenu par un préposé à la guitare électrique. Première constatation, Mitch a une belle gueule. Il doit faire des ravages auprès du sexe féminin. Simple, interactif, il est très proche de son public et dégage un fameux capital sympathie. Lorsque les compos s’emballent, elles se chargent d’électricité. Son acolyte, à la sa six cordes, ne lésinant alors pas sur l’intensité de ses riffs. Mais la plupart du temps, il se contente de faire consciencieusement son job.

Le set s’ouvre par le hit semi-acoustique « No Fixed Above ». Les émotions de Mitch transpirent littéralement au travers de ses chansons. Les morceaux défilent : « Bright », « Blue Skies », « 21 », « Old News » deux extraits du second opus, ainsi qu’une cover de Kodaline, « All I Want ». A l’issue de sa prestation, on en est convaincu, Mitch pourrait suivre le chemin tracé par Ed Sheeran...

Trois plateformes sont posées sur le podium. Celle de gauche va accueillir un drummer, du milieu, un claviériste, et de droite, une violoniste ainsi qu’une violoncelliste. Devant cette dernière estrade, vont opérer un bassiste et un guitariste.

Scott Calum, c’est d’abord une voix, une voix captivante, grisante naturellement puissante, mais aussi capable d’une infinie douceur qu’il met au service de chansons qui traitent d’amour, d’intimité, de soutien à ceux qui l’entourent, et notamment à l’égard de sa sœur Jade, mais surtout de spiritualité. A l’instar de morceaux comme « Run With Me », au cours duquel Calum Scott chante ‘I Will Be Your Church’ qui semble être l'amour de sa vie. De « Rise », également. Un titre mystique, dont l’énergie est boostée par les applaudissements. Et bien évidemment de « Biblical ». Le piano épouse sa voix à travers une histoire d'amour profonde et dévotionnelle. Il va d’ailleurs interpréter plusieurs compos en mode piano/voix, moment choisi par les autres pour se retirer derrière la scène. Mais manifestement, le concours du violon et violoncelle apporte une autre dimension à son répertoire.

Tel un évangélisateur, il fait participer la foule. Mais au lieu de bougies, ce sont des iPhones qui s’allument régulièrement au sein de l’auditoire. Féérique !

Tout au long de « Boys in the street », la reprise de Greg Holden, il lui communique ses sentiments et à la fin de cette adaptation, il verse même une larme. Et dans le même esprit, « Heaven » baigne au sein d’un océan de mélancolie.

Scott ne va pas oublier ses tubes « You are the reason et « Where Are You Now », mais sans Lost Frequencies ; et puis en rappel, sa reprise de l’inévitable « Dancing on My Own » de Robyn, manifestement supérieure à la version originale.

Setlist : « Rise », « I’ll Be There », « Cross Your Mind », « Last Tears », « Biblical », « Flaws », « The Way You Loved Me », « Boys In The Street » (Greg Holden cover), « Bridges », « This Love (Maroon 5 cover), « Where Are You Now » (Lost Frequencies & Calum Scott cover), « Run With Me », « If You Ever Change Your Mind », « You Are The Reason », « Heaven ».

Rappel : « Dancing on My Own » (cover de Robyn)

(Organisation : FKP SCORPIO)

 

Orion Sun

Entre r&b et néo-soul…

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Soirée soul et r’n’b, ce jeudi au club de l’Ancienne Belgique, qui accueille, en première partie, Emy, aka Emy Kaboré, et la nouvelle sensation américaine, Orion Sun.

Mieux connue sous le patronyme Orion Sun, Tiffany Majette est née à Mount Laurel, dans le New Jersey, au sein d’une famille chrétienne conservatrice. Ce qui explique pourquoi, très tôt, elle a été endoctrinée par l’église baptiste de Bethany. Agée aujourd’hui de 26 printemps, elle vit à Philadelphie. Influencée par le jazz de Billie Holiday, le r&b emblématique de Lauryn Hill et la soul profonde de Bill Withers ainsi que de Stevie Wonder, l'auteure-compositrice-interprète et productrice propose une musique atmosphérique et propice à la méditation.

A ce jour, elle a publié un album en 2020 (« Hold Space For Me »), un opus qui a cartonné sur la bande FM et un Ep, (« Getaway), en mars dernier. Sur cette dernière sortie, elle propose des morceaux de plus en plus incisifs, poignants et intimistes. Deux ans plus tôt elle a manifesté dans les rues de Philadelphie, pour protester contre la discrimination raciale. Blessée par la police, elle a traduit son traumatisme en chanson (« Mama's Baby »), une initiative qui a permis de recueillir plus de 18 000 $ pour le GoFundMe de Breonna Taylor et la Loveland Foundation. Une compo qu’elle n’interprétera cependant pas lors de son set.

Emy Kaboré (23 ans) pratique de la néo soul qui intègre des éléments de fusion, pop, jazz, funk et de temps à autre de rap. Bien que Gantoise, elle est née à Paris. Elle a terminé troisième lors de l’édition 2018 du fameux ‘Humo Rock Rallye’.

Sur les planches, Emy est soutenue par un backing group constitué de deux guitaristes (Brian Bogaert et Sander Huys), d’un bassiste ainsi que d’une claviériste et d’un drummer de session. On remarque la présence de trois plantes vertes sur la gauche du podium ainsi que d’un lierre qui retombe devant le synthé…

Sur scène, Kaboré semble plutôt cool. Elle ouvre le concert par le single « Inconvenient ». Mais n’en n’oublie pas pour autant ses deux autres, « Freestyle » et « Inconvenient », deux morceaux qui ont bien marché tant en radio que sur les sites de streaming. Mais aussi le tout nouveau, « Chasing », qui figurera sur son premier véritable album (NDR : jusqu’à présent elle n’a gravé que deux compiles), dont la sortie est prévue pour l’automne 2023. Une chanson sensuelle mais percutante, qui puise ses sources aussi bien dans le rhythm’n’blues, la house, le disco que le rap, évoquant même, tour à tour, Little Simz, SAULT ou Sampa The Great. La compo est enrichie d’une intervention au saxophone. Elle dépasse donc largement les 2’ de la version originale….

La voix d’Emy est vraiment bouleversante. A vous flanquer la chair de poule. Et lorsqu’elle se fait suave, sucrée/salée, elle rappelle, celle de Selah Sue. Enfin, à travers ses textes introspectifs et intimistes qui dépeignent notre société, elle dévoile un esprit ouvert sur le monde contemporain…

Grâce à son style catchy et éclectique, Emy a confirmé, en 30’, tout le bien qu’on pouvait penser d’elle…

Setlist : « Inconvenient », « Painfull », « Ignore It », « Bitch », « Freestyle », « Chasing », « Illusions ».

Les musicos d’Orion Sun débarquent sur l’estrade. Son band implique un guitariste, un bassiste, un drummer et une claviériste. Cette dernière est vêtue d’une salopette, mais surtout affiche de superbes dreadlocks surmontées d’un bonnet. Les plantes vertes ont été débarrassées du plancher. Tiffany apparaît ensuite. Elle pose un épais agenda à ses pieds. Elle a enfilé un t-shirt de couleur blanche et un pantalon de teinte brune. Elle est chaussée de baskets.

L’artiste va bien évidemment puiser l’essentiel de sa setlist au sein de son dernier Ep et du long playing, « Hold Space For Me ».

Le concert s’ouvre par « Lightning », une chanson qui met en exergue sa voix onctueuse.

Dans la chanson « Intro », le courage et la détermination de la population philadelphienne transparaissent à travers les lignes de basse épaisses et les sonorités croustillantes, sonorités qui squattaient les stations de radio r’n’b et hip-hop de la région, au début des années 2000. Tiffany reste très attachée à cette région.

Elle mêle r’n’b et rap sur l’envoûtant « El Camino ».

Sobres et élégantes, ses compos naviguent à mi-chemin entre r&b alternatif et néo-soul cotonneuse. Et il lui arrive de triturer un contrôleur de marque ‘akaï’. Dans la salle, on remarque la présence de nombreuses fans anglo-saxonnes. Et pour cause, à plusieurs reprises, elles reprennent en chœur les refrains et même les chansons. D’ailleurs, Tiffany tourne régulièrement son micro vers l’auditoire, appréciant tout particulièrement l’attention que portent ces aficionados, à ses textes…

Un drumming hip-hop/jazz caresse délicatement « Concrete ». Un morceau issu de « Getaway », dont les vibrations finissent par nous emporter, tout comme les paroles chargées d’espoir…

Elle dévoile facilement son jardin secret. A l’instar de « Ne Me Quitte Pas (Don’t Leave Me) », qui n’est pourtant pas une reprise de Jacques Brel, n’en déplaise aux mélomanes… Mais également de « Dirty Dancer », où elle raconte se languir de son amour alors qu'elle fait des courses pendant la semaine, dans les rues de Philadelphie. Elle s’allonge alors sur le sol pour mieux apprécier sa chanson…

Et en rappel, elle va nous accorder deux titres, dont une sorte de potpourri, intitulé « Space Jam - An Odyssey » …

Setlist : « Lightning », « El Camino », « Stretch », « Ne Me Quitte Pas (Don't Leave Me) », « Smooth », « So Tall From Down Here », « Voicemail », « Birds Gave Up », « Valentine », « Intro », « Pressure », « Concrete », « Dirty Dancer », « Celebration », « Coffee For Dinner ».

Rappel : « Space Jam - An Odyssey », « Antidote ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

Arcade Fire

Toujours plus proche de son public…

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Arcade Fire se produisait au Sportpaleis d’Anvers, ce lundi 12 septembre. Le concert n’affiche pas complet. Cependant il ne reste que peu de sièges libres et la fosse est pleine à craquer.  

Venu défendre son sixième opus, sobrement intitulé « WE » et paru le 6 mai dernier, Arcade Fire compte bien démontrer à travers cette tournée mondiale, que malgré le récent départ du frangin Will Butler, il reste l’un des groupes les plus impressionnants, influents et innovants de ces vingt dernières années.

« Le plat pays » de Jacques Brel résonne lorsque votre serviteur débarque dans la salle (NDR : procédure obligatoire pour les photographes). Première constatation, une petite estrade est disposée au beau milieu du parterre au Sportpaleis, sur laquelle a été installée, au centre, un piano translucide ainsi qu’une énorme caisse claire de couleur blanche. Etincelante, elle brille de mille feux sur son socle en attendant sagement de résonner. En levant les yeux, on peut apercevoir une immense boule à facettes (NDR : ‘Monday night fever... ?’) Les inscriptions ‘End of the Empire’ sont reproduites en blanc et bleu par des néons sur ce mini-podium au look particulièrement sixties.

Quant à la ‘main stage’, elle est dominée par un écran gigantesque en forme d’arcade (forcément) qui recouvre la quasi-totalité du podium.

A 21h04 précises, Arcade Fire débarque par l’entrée ‘tout public’ et s’enfonce au cœur de la fosse, fendant la foule qui, un instant, imagine que le show va démarrer sur cette ‘mini stage.’ Erreur de jugement, puisque les musicos s’installent derrière leurs instruments sur la scène principale. Régine Chassagne et Jeremy Gara se postent derrière leur drum set, la violoniste Sarah Neufeld opte pour le côté droit, tout comme Richard Reed Parry qui reprend la position… de Will. Légèrement en retrait, derrière Wim, le très discret Tim Kingsbury va se contenter de quelques interventions au piano droit. A contrario, l’auteur-compositeur-multi-instrumentiste Dan Boeckner (NDR : âgé de 44 ans, il est également de nationalité canadienne) va se révéler très productif au moog et aux synthés sur les morceaux du nouvel opus. Et ‘last but not least’, un jeune-homme aux dreadlocks à faire pâlir Bob Marley, va se consacrer aux percus (NDR : surtout des djembés) et à la sèche. Mais surtout il va apporter son grain de folie au show, déambulant d’un côté à l’autre du podium afin d’haranguer la foule, en plein ascenseur émotionnel dès le second titre, « Ready to Start », et n’hésitant pas à franchir les barrières afin de rejoindre les premiers rangs…

Le concert embraie par deux compos mélancoliques, dont le profond « Afterlife » qui, inexorablement, va déclencher des ‘oh oh oh oh’ au sein de l’auditoire. Et manifestement il ne demande qu’à reprendre refrains ou onomatopées, en chœur.  

Alors que l’arcade géante coiffant le podium ne diffusait jusqu’ici que des images très sombres, elle s’illumine de couleurs vives, pendant que des lasers balaient la fosse de haut en bas afin d’impulser le ‘survolté’ « Reflektor ». Une boule à facettes descend du plafond et ses faisceaux transforment cette immense salle en une gigantesque piste de dance ! Les spectateurs du Sportpaleis sont debout et remuent le popotin au rythme des ‘Air Dancer Sky’ (acteurs principaux du superbe clip « Unconditional (Lookout Kid) »). Wim s’autorise un bref stagediving lors du passage ultra explosif de « Here Comes the Night Time », Régine utilisant judicieusement, comme d’habitude, la boule à facettes depuis la ‘main stage’ ; puis elle se faufile au sein de la foule avant de performer seule, debout sur le piano translucide de la ‘mini stage’ pour interpréter le titre « Sprawl II (Mountains Beyond Mountains) ».

« Everything Now » clôture en apothéose ces 17 titres enchaînés à toute allure par un groupe maîtrisant son répertoire aussi bien ancien que nouveau. Mais au lieu de rentrer backstage, les musicos descendent du podium et se dirigent vers la ‘mini stage’ en retraversant la foule. Les centaines de personnes agglutinées derrière cette estrade espèrent alors profiter de cette position quelque peu privilégiée, mais frustrante depuis le début du set. Il est vrai qu’après plus 1h de concert passé sur la pointe des pieds afin d’entr’apercevoir au loin le groupe ou de rabattre son champ de vision vers les écrans latéraux, cette ‘mini scène’ n’était pas vraiment une bonne idée. Heureusement, le groupe va plutôt se mêler à l’auditoire pour accorder un rappel de trois morceaux empreints d’humilité, et clore sa prestation par l’inévitable « Wake Up ». Mais, les musiciens ne rentrent toujours pas via les backstage. Ils quittent la salle, comme ils sont arrivés, par la sortie du public. Tout un symbole, comme si le groupe voulait adresser un message à son public en se montrant accessible…

En conclusion, un concert alternant, de manière arithmétique, des tubes issus des précédents elpees et des morceaux récents. Même si le nouvel LP est loin de faire l’unanimité, sur les planches, ces nouveaux titres viennent compléter de manière fantastique une setlist bien balancée. Un concert pour lequel on ressort rempli de joie et de bonheur, pendant que certains des hits du band résonnent encore, des heures et des jours plus tard, dans la tête...

A noter également que Régine et Wim soutiennent KANPE, une fondation qui aide les communautés rurales sous-desservies d’Haïti à devenir autonomes. Des membres de cette association accompagnent Arcade Fire tout au long de la tournée ‘WE’ et disposent d’un stand pour y proposer des t-shirts, badges et autocollants aux couleurs et dessins entièrement réalisés par Régine. 100% des bénéfices générés par la vente sont reversés à cette fondation. Après avoir longuement échangé avec ces Québécois, on peut affirmer qu’ils ont un cœur grand comme ça ! Et sont d’une gentillesse incroyable. Des infos ? C’est ici.

Setlist :

Intro : Le plat pays (Jacques Brel)
1. Age of Anxiety I
2. Ready to Start
3. Deep Blue
4. Afterlife
5. Reflektor
6. Put Your Money on Me
7. Age of Anxiety II (Rabbit Hole)
8. The Lightning I
9. The Lightning II
10. Rebellion (Lies)
11. Keep the Car Running
12. The Suburbs
13. The Suburbs (continued)
14. Unconditional (Lookout Kid)
15. Here Comes the Night Time
16. Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
17. Everything Now

Encore :

  1. End of the Empire I-III
    19. End of the Empire IV (Sagittarius A*)
    20. Wake Up

(Organisation : Live Nation)

Voir aussi notre section photos

 

 

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