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Jordan Ward

Funk, soul & r’n’b…

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Agé de 28 ans, Jordan Ward est originaire de Saint-Louis, dans le Missouri. Cette star américaine de la soul et du r’n’b a entamé sa carrière comme danseur professionnel et notamment dansé pour Justin Bieber et Becky J., avant de se lancer dans la musique. A ce jour, il a publié deux elpees, « Valley Hopefuls » en 2019 et « Forwards » en 2023.

Hétéroclite, multiracial et multigénérationnel, le public est majoritairement constitué de fans d’origine anglo-saxonne qui vont mettre l’ambiance, longtemps avant le show de Jordan. Surtout les filles…

C’est son programmateur, Kato, qui assure le supporting act. Deux ordinateurs sont installés sur une table, en fond de scène. De petite taille, l’artiste maitrise parfaitement son sujet en mixant des morceaux de soul, r’n’b, électro, techno et même drum’n’bass. Idéal pour chauffer la foule avant la tête d’affiche…

Jordan Ward grimpe sur les planches. Il a de longs cheveux coiffés en dreadlocks, est vêtu d’un pantacourt et d’une veste en jeans et est chaussé de souliers en cuir à semelles assez épaisses. Il est uniquement soutenu par Kato, son programmateur, qui se sert des mêmes ordinateurs. Et pas besoin de chœurs féminins, ils sont exécutés par ses fans qui connaissent toutes les paroles des chansons par cœur.

Dès le premier titre, le groovy « IDC », Jordan occupe tout l’espace scénique. Sa voix est claire, sucrée et suave. Parfois, elle me fait penser à celle de Jay-Z.

Il accomplit, de temps à autre, des pas de danse sur la pointe des pieds… comme une ballerine. Très interactif, notamment avec le public féminin qui ne cesse de faire grimper la température dans la salle, il est rayonnant, déborde d'une énergie chaleureuse et libère des ondes positives qui lui semblent familières. D’ailleurs ses textes traitent de sa vie de famille, de sa jeunesse, de son amour pour la danse et des problèmes de drogue chez ses proches.

Il n’en oublie pas ses hits, « Lil Baby Crush », « Ok/Hibachi », « Zoom Zoom » et bien-sûr « Holding Me Back » ainsi que « White Croc », des titres qui figurent sur ses deux opus.

Chaque fois que Jordan s’adresse à l’auditoire, entre les chansons, les applaudissements pleuvent de partout.

Jordan accordera un rappel de deux morceaux, « Letsgoski » et « Gangoo », au sein d‘un climat sémillant et propice à la danse.

Un set funky, soul et r’n’b de 60 minutes. C’était court mais excellent. On regrettera simplement l’absence de véritables musicos.

(Organisation Ancienne Belgique)

Blonde Redhead

Une soirée haute en couleurs…

Écrit par

Le concert de Blonde Redhead était très attendu. Pas étonnant qu’il affiche sold out. Le band ne s’était plus produit chez nous depuis un bon moment. Soit en 2018 dans le cadre du Rivienrenhof de Deurne, après 2014 et 2017 ; et chaque fois à l’Orangerie du Botanique et au festival de Dour. Son 10ème album, « Sit Down for Dinner », a également tardé avant de sortir, puisqu’il resté au stade de la composition depuis 5 (!) ans.

Ce dernier opus est plutôt introverti, inspiré de l’incertitude de l’année 2020, ainsi que des souvenirs d’enfance, vécus par Kazu Makino, multi-instrumentiste et chanteuse du groupe. On aurait donc pu traditionnellement s’attendre à une première moitié de setlist faisant la part belle aux titres de ce dernier elpee, et en final de tubes plus noisy et envolés du band. Mais c’est mal connaître Blonde Redhead qui aime innover et nous surprendre.

Le set de Blonde Redhead débute donc par des anciennes compos jouées également lors des précédentes tournées ; et « Falling man » résonne toujours comme une intro lancinante. Elle est portée haute et forte par Amadeo Pace et soutenue à la batterie par son jumeau Simeone. Kazu reste plus en retrait (mais cette attitude va vite changer). Elle quitte ses claviers, pour s’emparer progressivement du micro et vient se déhancher, parfois lascivement, au milieu de la scène.

Le jeu de lumière est époustouflant pour une salle de petite taille comme l’Orangerie. Ce dégradé, principalement de bleu et mauve, a de quoi enchanter. La tenue sexy de Kazu (NDR : une mini-jupe à paillettes) est assortie au décor de fond (deux longues toiles ornées de motifs chatoyants et féériques). Celle des frères Pace est plus sobre. Ils sont vêtus d’un pantalon et d’une chemise de couleur blanche, assortie à leur chevelure, elle aussi identique pour les deux musiciens.

« Dr. Strangeluv », « Doll Is Mine » et « Elephant Woman » s’enchaînent à merveille ; et il faut attendre le cinquième titre pour entendre une partie du dernier opus. Le public est compact (NDR : lorsque l’Orangerie affiche complet, c’est toujours le cas) et les déplacements sont difficiles. Ainsi, aller se chercher une bière au bar relève du parcours du combattant. Ce qui explique en partie pourquoi la foule n’est pas (encore) survoltée. Pour assister à davantage d’enthousiasme dans l’audience, il faut attendre « Bipolar », placé dans le dernier tiers de set, et joué en primeur au Bota (même si le titre était sur la setlist des dates précédentes, il semble, selon les fans itinérants, qu’il n’avait pas encore été joué). « 23 » va aussi ravir la plupart des spectateurs, il est vrai plutôt quinquas et fans de la première heure.

En rappel, « Here somtimes » laisse tomber les guitares. Amadeo prend place aux claviers, la batterie se veut plus tribale, et Kazu étale sa voix qui n’a pas pris une ride (tout comme son physique d’ailleurs) malgré les 30 années de carrière. La soirée se termine en douceur par deux derniers titres fraichement sortis : « Not for me » et « Kiss her kiss her ». Le public applaudit chaleureusement. Et il faut d’ailleurs plusieurs minutes à la chanteuse asiatique pour le saluer et se décider à quitter la scène. Il faut dire qu’après 5 années d’absence en live, et une tournée qui touche à sa fin, elle doit savourer ces derniers moments.

Que dire, enfin, sur la première partie plus que décevante de Núria Graham ? Il y avait pourtant de quoi être enthousiaste après avoir écouté son dernier long playing, « Cyclamen », a cours duquel elle joue quelques titres, seule, au piano ou qui intègrent différents instruments en y incorporant des touches jazzy. Mais sur les planches, l’Irlando-italienne et un acolyte pseudo-musicien se contentent d’une vieille guitare (volontairement ?) mal accordée, d’un clavier minimaliste, d’une clarinette ou d’un sax trop discrets. Résultat : le set s’avère soporifique et les spectateurs le délaissent rapidement. Dommage, mais on consentira peut-être une seconde chance, une autre fois, à cette artiste, pour autant qu’elle change sa configuration de groupe.

(Organisation : Botanique)

CIVIC

Du punk propice à la fête…

Écrit par

CIVIC est issu de Melbourne, une ville considérée comme le berceau du punk, en Australie. Paru en février de cette année, son second elpee, « Taken by force », a été mis en forme par Rob Younger, le leader du défunt et mythique Radio Birdman. Il se produisait ce mardi 5 décembre au Club de l’Aéronef à Lille. Il n’y a cependant qu’une centaine de personnes pour accueillir une formation qui compte normalement 5 musicos ; et pourtant quand elle grimpe sur les planches, on n’en dénombre que quatre : un guitariste, un bassiste, un drummer et le chanteur, Jim McCullogh.

Le set s’ouvre par « Selling sucking », et immédiatement on se rend compte que Jim McCullogh est un fameux showman. Interactif, énergique, démonstratif, il déambule sur le podium, harangue la foule, grimpe sur les retours de scène et ralentit régulièrement son chant qui se mue alors en parole. Pendant « End of line », les sonorités de guitare sont particulièrement fuzzées. Elles deviennent gémissantes sur New Vietnam, alors que le drumming vire au tribal. Dès le quatrième titre, « Hour glass », Jim ôte sa veste en cuir. Et à partir du sixième, « Blood rushes », le public commence à pogoter et les premiers crowdsurfings éclatent. Les audacieux finissent par monter sur l’estrade, avec la bienveillance du chanteur, et se lancent dans la fosse, amortis et portés par les mains des spectateurs. Des mouvements qui vont se répéter jusqu’à la fin du concert.

Au cours de « Call doctor », un téméraire monte sur les planches et prononce quelques mots dans le micro avant de replonger dans le public, et ce, avec le bon vouloir de McCullogh. Et finalement, toutes ces bousculades sont bon-enfant. Pas de casse. Juste une super ambiance entretenue par le groupe et l’enthousiasme de l’auditoire…

Si tous les morceaux durent plus ou moins 180 secondes, « Trick light » va au-delà des 5 minutes et se révèle à la fois très mélodieux et plus élaboré. Et quand la voix de Jim adopte un ton ténébreux et la ligne de basse devient mordante, on ne peut s’empêcher de penser aux Stranglers, lorsque Hugh Cornwell en était encore le vocaliste.

Après le presque doom « Skate death », le concert s’achève par l’hymnique et frénétique « Fly song ».

CIVIC reviendra pour accorder un rappel de deux compos enlevées et bien punk

Si le niveau musical n’était pas exceptionnel, il faut avouer que vu l’ambiance festive, le maigre public a vécu un chouette concert…

Setlist

  • Selling sucking
  • End of line
  • New Vietnam
  • Hour glass
  • Born Heat
  • Blood rushes
  • Time girl
  • Radiant Eye
  • Just a fix
  • Taken by force
  • Call Doctor
  • Trick light
  • Shake death
  • Fly song

Rappel

Papers
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(Organisation : Aéronef, Lille)

Photos Ludovic Vandenweghe ici

Egyptian Blue

Une valeur sûre du rock indé… du 21ème siècle…

Écrit par

Ce dimanche 3 décembre, l’Aéronef accueille RVG et Egyptian Blue, dont le premier elpee, « A living commodity », est paru ce 27 octobre 2023. Un excellent opus qui devrait figurer dans les Tops de l’année 2023.   

Issu de Colchester, mais depuis établi à Brighton, Egyptian Blue s’est formé en 2013, mais il n’a finalement opté pour ce patronyme qu’en 2015, après avoir sévi sous les noms de Warsaw et Kidblacki.

A l’origine, il a été fondé par Andy Buss et Leith Ambrose à la fin de leur adolescence, avant que le line up ne passe à un quatuor. Qui reconnaît pour influences majeures, Foals et The Maccabees. Pas étonnant, qu’il ait été invité à assurer le supporting act de la bande à Yannis Philippakis, en 2022. Encore qu’aujourd’hui le style du combo d’Oxford soit très éloigné de celui d’Egyptian Blue qui pratique une forme de post punk spasmodique et angulaire.

RVG assure la première partie. Un quartet originaire de Melbourne, en Australie, drivé par la chanteuse/guitariste/compositrice Romy Vager (NDR : ce qui explique le sigle). Et formé en 2015, le groupe compte déjà trois albums à son actif, dont le dernier, « Brain worms », est paru en juin dernier.

Le début de set est plutôt brouillon, et on remarque quand même que Romy possède une voix écorchée, comme si ses cordes vocales étaient usées par le temps. Pourtant, elle met toute son âme et son cœur dans l’interprétation de ses compos. Le guitariste joue régulièrement de sa main droite sur son manche et de la gauche sur un clavier. On se demande d’ailleurs comment il parvient à sortir des sonorités de sa gratte. Il a cassé une corde et la remplace. A partir de cet instant, l’instrumentation trouve son équilibre et la prestation s’achève par deux excellentes compositions…

Place ensuite à Egyptian Blue. Il doit y avoir un peu plus de 200 personnes au club. Première constatation, Leith Ambrose est gaucher et joue sur une sixcordes partiellement transparente et dont le manche se termine en ‘V’. Et menaçant, il ne tient pas en place. En position centrale, Andy Buss assure d’abord, seul le chant.

Le single « Salt » ouvre les hostilités. L’expression sonore frôle le funk blanc. D’ailleurs les arpèges de guitares sont régulièrement tendus et les repises enlevées. « Skin » se distingue par ses breaks incessants. Et « Never » alterne moments paisibles et déflagrations.

Constituée de Luke Phelps à la basse et d’Isaac Ide à la batterie, la section rythmique est solide, car les deux musicos sont particulièrement complémentaires.

Avant « Belgrade shade », Leith ôte sa veste en cuir et commence à participer aux vocaux. La plage nous réserve une belle montée en intensité électrique, construite méthodiquement. Ballade mid tempo, « A living commodity » nous gratifie de jolies sonorités tintinnabulantes. Elles deviennent même chatoyantes ou orientales sur « Matador », un morceau au cours duquel le drumming devient jazzyfiant. Enfin, notamment, car manifestement il excelle derrière ses fûts. Et imprime un tempo new wave à « Four in the four », un titre qui se termine sèchement par les mots ‘One, two, three, four’. Et à cet instant, il n’y manque que le ‘5’ pour penser à XTC et sa chanson « Senses Working Overtime » ; encore qu’il s’agisse d’une de ses plus accessibles. Et en fin de parcours le drummer se déchaîne littéralement.

Le concert s’achève par l’énergique « To be felt », une compo caractérisée par sa jolie mélodie au cours de laquelle Leith a troqué sa guitare singulière contre une ‘Phantom’.

Un seul titre sera accordé en rappel de cet excellent concert, Nylon wire ». En moins d’une heure, Egyptian Blue a démontré qu’il était devenu une valeur sûre au sein du rock indé. Celui du 21ème siècle…

Setlist

Salt, Skin, Container, Belgrade shade, In my condition, Suit of lights, A living commodity, Matador, Four is the last four, To be felt

Rappel

Nylon wire.

(Organisation Aéronef, Lille)

Photos Ludovic Vandenweghe ici

 

 

 

 

 

 

BABYMETAL

Babymetal à l’AB : un show millimétré / Babymetal in de AB: een geperfectioneerde show

Écrit par

Après la sortie de son dernier album, "The Other One", en début d'année, Babymetal se produisait ce 4 décembre 2023 à l'Ancienne Belgique.

Le groupe japonais nous y avait déjà rendu visite il y a 3 ans, outre son passage en première partie de Sabaton, en mai, dernier au Sportpaleis.

Comme d’habitude, le groupe mené par le trio de chanteuses et danseuses nous a offert un show millimétré.

Ouvrant de manière énergique par "BABYMETAL DEATH", la formation embraie immédiatement par "Gimme Chocolate!!" dans un rythme effréné qui sera soutenu jusqu'à la fin du set.

Setlist :

  1. BABYMETAL DEATH
    2. Gimme Chocolate!!
    3. PA PA YA!!
    4. Distortion
    5. BxMxC
    6. Believing
    7. Brand New Day
    8. Monochrome
    9. METALI!!
    10. Megitsune
    11. Headbangeeeeerrrrr!!!!!
    12. Road of Resistance

La tournée européenne touche à sa fin mais elle sera encore ponctuée par quelques dates, notamment à Barcelone et Madrid.

Vous pourrez néanmoins les retrouver l'année prochaine à quelques festivals, dont le Graspop et le Hellfest qui viennent d'annoncer leur line-up.

Pour les infos sur le groupe, cliquez sur le nom du groupe dans Informations complémentaires, sis en bas de la page



Na de release van hun laatste album 'The Other One' eerder dit jaar, stond Babymetal op 4 december 2023 op het podium van de Ancienne Belgique.

De Japanse band was 3 jaar geleden al eens bij ons op bezoek geweest en opende afgelopen mei voor Sabaton in het Sportpaleis.

Zoals gewoonlijk zette de band, geleid door een trio van zangeressen en danseressen, een onberispelijke show neer.

De band opende energiek met "BABYMETAL DEATH" en ging meteen aan de slag met "Gimme Chocolate!!!" in een uitzinnig ritme dat tot het einde van de set aanhield.

Setlist :

  1. BABYMETAL DEATH
    Gimme Chocolate!!
    3. PA PA YA!!
    4. Distortion
    5. BxMxC
    6. Believing
    7. Brand New Day
    8. Monochrome
    9. METALI!!
    10. Megitsune
    11. Headbangeeeeerrrrr!!!!!
    12. Road of Resistance


De Europese tour loopt ten einde, maar zal nog worden onderbroken door een handvol data, met name in Barcelona en Madrid.

Volgend jaar kun je ze weer zien op een aantal festivals, waaronder Graspop en Hellfest, waarvan de line-up net bekend is gemaakt.

Voor meer informatie over de band, klik op hun naam in de Aanvullende Informatie sectie onderaan de pagina.

Le 11-12-23 à 15:43, Romain Ballez a écrit :

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Shygirl

Cassée, la voix ?

Écrit par

Blane Muise, aka Shygirl, est rappeuse, DJ, chanteuse, compositrice et co-fondatrice du label et collectif anglais Nuxxe. Elle se produit, ce vendredi 1er décembre à l’Ancienne Belgique, configurée en AB Box. Le spectacle est annoncé comme le fruit d’un mélange génial de rap et de pop sur des paroles mordantes et drôles.

La salle réunit essentiellement un public ‘queer’ (NDR : queer, en anglais, signifie bizarre, inadapté, et s'adresse particulièrement aux personnes gays, lesbiennes, bi, trans ou aux êtres humain dont le genre brouille les pistes).

Le supporting act est assuré par Angelita, une DJ anglaise totalement inconnue. Casquette vissée sur le crâne, elle s’installe derrière une table placée au bord du podium, devant une trentaine de personnes. Pas une parole, ni un sourire. Aucun contact avec le public et surtout aucun regard. Elle nous balance de la techno. Votre serviteur reconnaît un remix d’ABBA. Pour le reste, rien d’intéressant au programme. Le son est trop fort et libère pas mal d’infrabasses. Le light show est aveuglant. Point positif, la foule qui commence à affluer, danse. Pas trop la tasse de thé de votre serviteur…

La musique de Shygirl incorpore des éléments de dance music, de hip-hop industriel, de pop expérimentale, de grime et de club déconstruit. Elle a également été associée à la scène musicale hyperpop. Shygirl a bossé en compagnie de tas de producteurs notoires comme Sega Bodega ou Arca & Sophie. Mais aussi des artistes comme Rihanna ou Björk. Elle a remixé des singles de Lady Gaga. Elle a utilisé quelques morceaux du collectif Nuxxe pour ses publicités et défilés de mode ‘Fenty Beauty’. Son premier elpee studio, « Nymph », est paru en septembre 2022, et le second, « Nymph-o » est sorti cette année.

L’AB Box est comble pour accueillera Shigirl. Pour tout décor, on remarque la présence d’une sorte de paravent métallique sur lequel est tendu une toile qui fait toute la largeur de la scène. Puis, une personne assez corpulente et vêtue de rouge débarque sur les planches. C’est Shygirl. Pas de musicos pour l’accompagner ; la musique est préenregistrée. 

Elle entame son set par « TWELVE ; mais si on distingue bien son grain de voix, elle est enrouée. Elle s’excuse, signalant qu’elle est enrhumée et que cette affection est susceptible de déformer son chant et risque de ne pas coller aux chansons délivrées. Un aveu qui va se vérifier. Dès lors, au bout de quelques morceaux, votre serviteur préfère arrêter le frais et rentre chez lui…

Setlist : « TWELVE », « Woe », « Shlut », « Freak », « Come For Me », « Body », « Firefly », « Heaven », « Coochie (A Bedtime Story) », « Honey », « Cleo », « Tasty », « SIREN », « Poison », « THICC ».

Rappel : « Missin U », « Nike », « Fake », « BB », « BDE ».

(Organisation : Live Nation)

Hellmut Lotti

HeLLmut Lotti Goes Metal…

Écrit par

Helmut Lotigiers, aka Helmut Lotti, est né à Gand, en 1969. Il a entamé son parcours en imitant Elvis Presley, dont il est fan depuis son plus jeune âge, avant de se lancer dans une carrière de chanteur autodidacte de musique classique qui sera couronnée de succès (plusieurs disques d’or) et lui permettra de se produire un peu partout en Europe (NDR : il remplit, sans problème, le Sportpales d’Anvers) et même aux USA.

Il est cependant et également fan de heavy et de hard rock mélodique depuis son enfance, et il ne s’en cache pas. Cette nouvelle aventure a débuté par une blague, lorsque Helmut a interprété « Run To The Hills » de Maiden sur Radio Willy, une radio flamande qui cherchait à faire le buzz. Résultat, il est invité à se produire dans le cadre du Graspop Metal Meeting 2023. Et il accepte. Trois jours avant le festival, son manager et guitariste lui demande de composer un morceau, mais de métal, destiné à ce set, en particulier. Ce sera « Darkness ».  Dans la foulée, ce concert enregistré live sera immortalisé sur support, dont de nombreux titres seront interprétés, ce soir, au Cirque Royal, comme lors des dates de sa tournée.

Pour bien coller au style, Lotti avait changé son nom en HeLLmut. Et sa prestation ainsi que celle de son backing group ont agréablement surpris la foule.  

Alors là, ce soir, le public est vraiment hétéroclite et improbable. On y croise des néerlandophones, des francophones, des mammys aux cheveux gris, des papys (presque) chauves, mais aussi des métalleux barbus, tatoués et sympathiques

Il est 20h10 lorsque HeLLmut et sa troupe grimpent sur les planches. Une immense toile est tendue en arrière-plan sur laquelle on remarque la présence –dans la grande tradition des décors consacrés aux groupes de métal– des flammes de l’enfer, des éclairs et le nom de la star du soir en lettres métalliques dorées.

D’habitude, Lotti, dans son personnage de chanteur classique, de gala, de concert de Noël ou de nouvel an, est vêtu de son éternelle tenue de soirée, en queue de pie. Ce soir, elle est plus relax, car elle est constituée d’un pantalon de cuir et d’une queue de pie en cuir noir ainsi que d’un tee-shirt qui brille sous les faisceaux lumineux des projecteurs. Il est soutenu par son fidèle manager et guitariste, un bassiste, et sur deux estrades distinctes, un drummer et un claviériste.

Le set s’ouvre par « Holy Diver », une cover de Dio. HeLLmut Lotti va nous réserver les plus grands classiques du métal et du hard-rock : Kiss, Alice Cooper, Iron Maiden, ZZ Top, AC/DC, Scorpions, Metallica et Guns’n’Roses. Notamment. Bref, du lourd et de l’intemporel sur les terres sacrées et endiablées du métal. Et surtout des compos qui lui tiennent à cœur. Mais également un inédit et un titre chanté en français. Et pas n’importe lequel ! Soit « Que je t’aime » de Johnny Hallyday. Avant d’aller changer de t-shirt. Car manifestement, il l’avait bien mouillé.

Son jeu de scène est imparable. Le light show balaie généreusement le podium et l’auditoire. Après avoir attaqué d’une manière très théâtrale le « Poison » d’Alice Cooper, il embraie par l’incontournable « Smoke on the water », un titre bien rogné par l’orgue Hammond. Dans un français parfait, Lotti explique que très jeune, son frère l’a initié au hard rock en lui faisant écouter « Run To The Hills » du Maiden. Son frangin est d’ailleurs présent aux premiers rangs. Et il monte sur les planches pour épauler HeLLmut au chant. A l’issue de sa contribution, il redescend dans la fosse et accepte une bière que lui tend un spectateur.    

HeLLmut Lotti invite la foule à allumer les GSM ; et la salle se met à briller de mille feux.  Dynamiques, les musicos exécutent régulièrement des soli. Moments choisis par Lotti pour se mettre en retrait afin qu’ils puissent s’exprimer librement. Mais sa voix est toujours aussi puissante et exceptionnelle ; d’ailleurs, l’auditoire l’applaudit souvent. Pendant « I Was Made for Lovin' You » de Kiss, l’artiste ose une danse compliquée et sexy

Au cours de ce show, il a enchanté son public, mais surtout les métalleux les plus sceptiques. Et lors du rappel, il achève sa prestation par l’incontournable « Highway To Hell » d’AC/DC, que reprend en chœur tout le public du Cirque Royal, qui lui accorde une énorme ovation lorsqu’il quitte la scène, avec la satisfaction du devoir accompli et la tête haute.

Setlist : « Holy Diver » (Dio cover), « Poison » (Alice Cooper cover), « Smoke on the Water » (Deep Purple cover), « Run To The Hills » (Iron Maiden cover), «  Easy Livin' » (Uriah Heep cover), « Darkness », « Still Loving You » (Scorpions cover), « When the Lady Smiles » (Golden Earring cover), « That's Alright, Ace of Spades » (Elvis Presley cover), « Gimme All Your Lovin' » (ZZ Top cover), « Tiritomba » ([traditional] cover), « Breaking the Law » (Judas Priest cover), « Nothing Else Matters » (Metallica cover), « Paranoid » (Black Sabbath cover), « I Was Made for Lovin' You »  (KISS cover), « Que je t'aime » (Johnny Hallyday cover), « Born to Be Wild » (Mars Bonfire cover), « Here I Go Again (Whitesnake cover), « Paradise City » (Guns N’ Roses cover).

Rappel : « Highway to Hell » (AC/DC cover)

(Organisation Greenhouse Talent)

 

Thomas Frank Hopper

Du blues, mais pas seulement…

Écrit par

Né à Bruges, Thomas Verbruggen, aka Thomas Frank Hopper, a longtemps vécu sur le continent africain où il a pas mal bourlingué, à cause de la profession de son paternel, dont la famille devait changer régulièrement de port d’attache. Il est également le chanteur de Cheeky Jack, une formation responsable d’un seul elpee à ce jour, « Black Sheep », paru en 2014. En solo il a gravé deux Eps et deux elpees, en autoproduction, dont le dernier, « Paradize City », est paru en septembre dernier. Le Zik-Zak, c’est un peu chez lui, car il est managé par Nicolas Sand (Rock Nation).

Le supporting act est assuré par Red Beans & Pepper Sauce, un quintet issu de Béziers, dans le sud de la France, mais depuis établi à Montpellier. Il a été fondé en 2010.

Ses références oscillent du ‘new blues’ (Gary Clark Jr., Tedeschi Trucks Band) au ‘néo vintage’ (Blue Pills, Wolfmother, Saverio Macne & Double As, The Excitements) en passant par le ‘classic rock’ des seventies (Led Zeppelin, Deep Purple), mais aussi contemporain (Rival Sons, The Black Keys) ainsi que le funk. En dix ans d’existence, ce quintet hexagonal a gravé sept elpees, dont le dernier, sobrement intitulé « 7 » est paru en février dernier. Et le band va nous en proposer quelques extraits. Il vient, cependant, de publier un Ep 4 titres baptisé « Song For The Past ».

La salle est déjà blindée quand la formation monte sur le podium.

Le line up réunit Jessyka Aké au chant, Laurent Galichon à la sixcordes, Serge Auzier aux claviers, Pierre Cordier à la basse et Niko Sarran à la batterie. La musique dispensée privilégie le rock/blues pêchu et vintage ainsi que l’americana nerveux. Mais c’est toujours le blues qui sert de socle aux compos. Lorsque Jessyka parle entre les chansons on reconnait bien l’accent du midi. Le son est un peu fort mais le public apprécie.

S’étalant sur 12 minutes, « Lock U down Long », le dernier morceau, est enrichi par quelques longs solos de guitare particulièrement techniques, dispensés par Laurent. La voix de Jessyka est aussi puissante que celle de Ian Gillan à ses débuts. Vu les applaudissements nourris, manifestement le public a apprécié le concert…

Setlist : « Going Blind », « Glitter », « No Saint », « Gonna Dance », « World Is Burnin’ », « What Happens », « Holy Guest », « No Cross », « Half World », « Lock U down Long » (12’)

Ce soir, Thomas Frank Hopper est accompagné du guitariste Diego Higueras (NDR : en parallèle, Il a développé un chouette projet en compagnie du violoniste Nicolas Draps, The Lanscape Magazine), du bassiste Jacob Miller, du claviériste Maxime Siroul et du drummer Nicolas Scalliet, installé en retrait sur une estrade.  

Frank s’assied et pose sa lap steel guitar (NDR : une dobro qui a un son plus métallique) sur ses genoux, un instrument qu’il branche sur un ampli lampes. Parfois, il se sert d’un skate board en bois muni de 4 ou 5 cordes. Mais lorsqu’il se lève, c’est pour affronter Diego dans un duel de grattes. Et ce dernier possède un toucher de cordes digne de Carlos Santana. Thomas possède une voix claire, précise et parfaitement en harmonie avec les chœurs.

Au cours de ce set particulièrement intense, l’expression sonore va osciller du boogie texan (le titre maître) au rock sudiste, en passant par la roots, le funk et le delta blues dont le périple va nous entraîner au cœur des marais louisianais, poursuivi par des alligators. De Matt Schofield à Lightnin’ Hopkins, en passant par Sean Chambers et Jimi Hendrix, les références sont multiples. « A song for the devil » voyage même nonchalamment en (Led) Zeppelin. Et l’orgue Hammond infiltre suavement « Chimera ».

Enfin pour le premier morceau du rappel, Thomas et Diego s’infiltrent au milieu de la foule et nous réservent une version dépouillée et acoustique de « Dog In The Alley », chantée à deux voix…

Setlist : « Back To The Wild », « Paradize City », « Come Closer », « A Song For The Devil », « Chimera », « The Sinner », « Crazy Mojo », « Tomb Of The Giant », « Troublemaker », « Tales From The Rails », « Savages ».

Rappel : « Dog In An Alley », « Tribe », « Till The Day I Die ».

(Organisation : Rock Nation + Zik-Zak)

 

Pomme

Elle voit des champignons partout…

Écrit par

Deux ans après avoir gravé « Les Failles », pour lequel elle a remporté deux Victoires de la Musique, Claire Pommet, aka Pomme, a publié un nouvel elpee en août dernier. Intitulé « Consolation », elle l’a écrit et produit elle-même. Des nouvelles chansons qu'elle présente en concert lors d'une tournée étalée de janvier 2023 à avril 2024 baptisée ‘Consolation Tour’. La salle n’est pas comble, sur les 8500 places, il en reste 3000 de libres.

Son nouvel album s’avère intimiste, mais plus lumineux que le précédent. Dans « Les Failles », elle parlait notamment de ses anxiétés, de ses souffrances du moment. Une forme de thérapie, en quelque sorte. Pomme partage beaucoup sur la santé mentale et en a fait l’un des thèmes principaux de ses chansons.

Safia Nolin assure le supporting act. Une Québécoise connue et reconnue au Canada, mais méconnue sur le Vieux Continent. Blonde, un peu enrobée, elle (en)chante de son fort accent canadien, il fallait s’est douter ! Armée d’une sèche, elle est soutenue par un guitariste électrique. Suave, son folk chargé de spleen véhicule des textes engagés, interprétés dans la langue de Voltaire, à l’instar de « Lesbienne » …

Pomme est vêtue d’un pantalon noir et d’un body brillant orné de longues cordes blanches retombant sur ses pieds. Le décor ressemble à une immense champignonnière parsemée –bien évidemment– de champignons, mais lumineux et de tailles diverses, mesurant de 20 cm à 2 mètres de hauteur. La scène est divisée en deux parties. Le côté gauche est réservé à Pomme, sa guitare semi-acoustique, son micro et son clavier. Elle est épaulée par un quatuor, soit Elodie (mandoline), Corentin (clavier/guitare), Michelle (bassiste/guitariste), et Zoé (batterie). Ils sont tous coiffés de chapeaux en forme de champignon, mais suivant l’angle d’éclairage, ces chapeaux ressemblent alors à de grands couvre-chefs coniques tonkinois. Pomme va nous entraîner au sein d’une forêt enchantée. Mais la surprise est à chercher du côté de la droite du podium sur lequel est échafaudé une estrade de trois paliers accueillant une douzaine de musiciens classiques. Le premier réunit les violonistes, le deuxième les violoncellistes ainsi que le contrebassiste et le troisième, les cuivres (2 trombones à coulisse, 1 hautbois, 1 flûte traversière et une à bec). Toute la petite troupe est dirigée par une chef d’orchestre.

Le set débute par « Nelly », une chanson inspirée par Nelly Arcan, une écrivaine canadienne féministe qui s’est suicidée en 2009. Pomme se couche au sol pour déclamer son texte empreint de sensibilité. Dès les premières notes de « Dans Mes Rêves », toute la salle est émue, mais chante en chœur le refrain : ‘Ah minuit est là, ah je ne dors pas’. Malgré certaines chansons tristes qui parlent de la mort, elle est très interactive et attentive à l’auditoire. Avant la covid 19, elle devait accorder un set acoustique au sein d’une crypte du cimetière de Laeken (NDR : votre serviteur y était invité), mais entretemps, la pandémie est passé par là et le récital a été annulé. Elle incite la foule à chanter, danser et participer. Sa version acoustique de « Les Séquoias », en solo, constitue un moment fort de cette première partie de concert. Pendant « La Rivière », les sonorités du piano manquent parfois de clarté et de précision, ce qui perturbe le sentiment de quiétude et de sécurité que peuvent procurer les chansons de Pomme. Au milieu du spectacle, elle fait passer un appareil photo argentique, dans la fosse, afin d’immortaliser les visages de celles et ceux qui l’écoutent. Des souvenirs qu’elle publiera sur un compte Instagram dédié, pendant toute sa tournée.

Pomme alterne sans cesse entre mélancolie heureuse et désespoir doux ; son timbre clair conte les amours et tristesses d’une jeune femme de son époque. Elle est follement attachée à la nature et à ses paysages, mais aussi particulièrement engagée dans la communauté LGBTQ+. Elle va ainsi leur dédier une de ses compos. Comme elle aime improviser dans la setlist, elle y glisse une chanson douce qu’elle interprète en japonais. D’une sensibilité extrême et de toute beauté elle touche les cœurs délicats.

Mais le point d’orgue du set se produira lors du rappel. En rendant hommage à Barbara, à travers « B. », et en solitaire. Surprenant ! Et même déroutant. A cause de ce recours aux voix fausses et du vocodeur.

Le Secours Populaire est présent dans le hall de Forest National pour organiser une collecte de jouets destinée aux enfants défavorisés. Une belle initiative !

Un concert de près de 120 minutes, lumineux, parfois déconcertant, délicatement humoristique, détendu et cosy…

Setlist : « Nelly », « Dans Mes Rêves », « Septembre », « Un Million », « Les Séquoias » (Pomme solo), « RDV », « My Baby » (Julia Stone cover), « Ceux Qui Rêvent » (Pomme solo), « Soleil Soleil », « La Rivière », « Je Sais Pas Danser », « Jardin », « Anxiété », « La Lumière », « On Brûlera » (Pomme solo), « Bleu ».

Rappel : « B. » (Pomme solo), « Grandiose » (Pomme solo), « Very Bad », « Une Minute ».

(Organisation : Live Nation)

Juicy

Juste avant la pause…

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L’AB Box est ultra complet pour accueillir Juicy, un duo bruxellois qui réunit Julie Rens et Sasha Vovk. Il n’existe pas d’endroit, dans la capitale européenne, où elles ne se sont pas produites. Plus de 600 concerts en 9 ans ! La paire va prendre une pause, car Sasha attend un heureux évènement.

Après avoir publié un dernier elpee, baptisé « Mobile », en 2022, elles ont sorti un Ep intitulé « Cruelles formes », ce 3 novembre. Pour innover, non seulement elles ont interprété leurs compos dans la langue de Voltaire, mais elles ont aussi reçu le concours du groupe Echt (NDR : de vieux amis du Conservatoire) afin de l’enregistrer. Ce sont des musiciens accomplis, tous issus du monde du jazz, mais qui cassent les frontières en s’ouvrant à l’électro.

Les lumières s’éteignent à 20h30. Une petite estrade sur laquelle sont entreposés 2 synthétiseurs et 2 micros a été installée devant la table de mixage. Et votre serviteur part se planter juste à côté. Qu’est-ce que Juicy nous a encore préparé ? Vêtues de leurs uniformes rouge, ornés d’épaulettes d’officier, déjà pas mal étrenné lors des festivals, elles se dirigent vers cette plate-forme étriquée où elles vont nous réserver six morceaux en mode piano/voix, une expérience déjà réalisée, ici, à l’Ancienne Belgique, et au VK.

Juicy propose une version tamisée de « You Don't Have to Know ». Parce qu’elles sont si proches du public, il ne reste plus qu’à vous ouvrir à ce qui se passe sous vos yeux et en prendre plein les oreilles. Elles nous plongent dans un univers r‘n’b qui leur est propre, en adaptant le « Candy Shop » de 50 Cents. Mais tout au long de ce spectacle, Juicy va nous inviter à parcourir tous les chapitres de sa carrière. Des reprises à leurs premières chansons, en passant par « MOBILE », « Cruelles Formes », « Cast A Spell » et « Crumbs » avec, avant tout comme fil conducteur, l'alchimie instinctive entre Sasha et Julie. Elles terminent les phrases de l’autre, ne sont plus capables d’identifier leurs propres voix quand elles chantent et vivent les états d’âme de l’autre par procuration. En bref, elles sont fusionnelles.

Pendant que le duo quitte la petite scène pour se rendre sur la podium principal, Dorian Dumont vient terminer la chanson aux claviers.

On aperçoit en ombre et lumière, 13 musiciens disposés à des hauteurs différentes : saxophones, trompettes, trombones à coulisse ainsi qu’un impressionnant sousaphone. C’est le brass band idéal pour accompagner le duo et enrichir sa musique de cuivres lumineux et étincelants. Ce concert, annoncé plein de surprises, est aussi l’occasion de montrer une autre facette d’un binôme qui s’est toujours réinventé. Peu de mots, mais beaucoup d'actions (Julie l’avait signalé au début du set) ; ce qui semble être la philosophie de ce dernier show de Juicy. Ensemble, Sasha Vovk et Julie Rens naviguent à travers différentes influences et genres musicaux. Grâce à leur recette magique, que nous décrirons comme être la sauce Juicy, tout s'emboîte parfaitement. Le « Bug In », sensiblement plus lourd, pourrait facilement être l'intru, mais pas sous la stricte surveillance de la formation bruxelloise. Un jeu de lumière épuré sublime les créations musicales et tous ces éléments réunis font monter rapidement la température dans l'AB. L'ambiance conviviale montre que tout le monde a ici le même objectif et il y a donc aussi de la place pour danser. Le discours explosif de Juicy crée une atmosphère excitante et l'AB Box se transforme bientôt en une célébration de masse (messe ?) alternative sous la conduite de Julie et Sasha comme grandes prêtresses de la scène musicale belge. Par exemple, le déjanté « Treffles », dans lequel l’alchimie entre les deux est remarquablement forte, constitue le point culminant d’un spectacle aux nombreux sommets et aux rares creux.

On passe au dernier Ep, « Cruelles Formes », enregistré en compagnie d’Echt. C’est alors l’envolée jazz-électro, les percus encadrant le r’n’b de Juicy. Boosté par le single « Lolo », et son texte à tiroirs qu’il est conseillé de prendre au troisième degré, les filles se lâchent. Témoins lucides de notre époque fragile, elles nous interrogent sur les inégalités sociales à travers « G pas l’argent ».

Sasha Vovk et Julie Rens reviennent une dernière fois pour un rappel, en compagnie de la fanfare pour le point d’orgue du show : la cover déjantée de « La Boulette » de Diams. C’est la reprise préférée de votre serviteur, même si celle d’Aloïse Sauvage n’est pas mal, non plus.

Elles nous ont fait danser pendant 2 heures, sans jamais jouer aux donneuses de leçons. Elles vont nous manquer pendant quelques mois. Sasha passe un bel accouchement et Julie prépare nous de nouvelles compos géniales ou fait nous vibrer avec tes projets parallèles. Juicy on vous aime !!!

Setlist :

Piano voix : « You don't have to know », « Something is gone », « For hands on ass », « Candy shop fifty cent », « Truth », « 6 Branche-moi »

Sur scène + cuivres : « Late night », « Common future », « Seed and ride », « BUG IN », « Haunter », « Treffles », « See me now », « Call me », « Count our fingers twice », « Youth »

+ Echt (sans cuivres) : « Bruit qui court », « G pas l'argent », « Javanais », « LOLO »

Rappel : « GHB » (+ cuivres), « La boulette » cover Diam’s (+ cuivres)

(Organisation : AB)

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