L’impatience d’Emma Peters…

Tout de suite : plus qu’un mantra ou une profession de foi, trois mots qui résonnent comme l’affirmation d’un désir pur. Un appétit qui guide la vie d'Emma Peters chaque jour. Surtout depuis deux ans et la sortie de son premier album, « Dimanche », clin d’œil…

logo_musiczine

Hippo Campus sort la tête de l’eau…

Hippo Campus sortira son quatrième album « Flood », ce 20 septembre 2024. « Flood » constitue à la fois un disque et une renaissance. En effet, il a fallu cinq années au combo du Minnesota pour enregistrer 13 titres en seulement 10 jours à la frontière du…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Sleaford Mods - Lowlands ...
Ty Segall - Sjock 2024
Concerts

Fletcher

Sexy et juvénile…

Écrit par

La grande salle de l’Ancienne Belgique est en mode Ballroom, c’est-à-dire que les balcons et les places assises ont été condamnées. Le concert est complet depuis belle lurette. La queue débute à l’entrée de l’AB, s’étend tout le long de la rue des Pierres et atteint l’entrée de ‘Music village’. Jamais vu une telle file d’attente ! La majorité du public est composé de jeunes adolescentes dont la moyenne d’âge ne doit pas dépasser les 17 printemps. Votre serviteur se sent un peu perdu au milieu de ces grandes ados…

Depuis la sortie de « Undrunk », Cari Elise Fletcher (28 ans), aka Fletcher, a le vent en poupe. Ce single remonte à janvier 2019. Depuis, l’artiste a gravé deux Eps et une volée de singles. Elle devrait bientôt publier son premier elpee.

Le supporting act est assuré par Taylor Cameron Upsahl, aka Upsahl. Née le 28 novembre 1998, cette auteure/compositrice/interprète et multi-instrumentiste américaine est issue de Phoenix, dans l’Arizona. A son actif, un album studio, un live, deux Eps et une volée de singles.

Vêtue d’un body et de bas noirs, elle alterne, guitare, basse et ivoires. Elle est soutenue par un sixcordiste et un drummer.  

Puissantes, les interventions d’Upsahl à la guitare évoluent à la limite du métal. Très interactive, elle affiche une présence scénique dynamique qui fascine l’auditoire. Tout au long de « Drugs », « Lunatic » et « Lady Jesus », elle parvient à faire chanter et danser la foule. Faut dire que ses refrains sont accrocheurs. On est sans doute en présence d’une future star. Enfin, c’est un avis qui n’engage que votre serviteur…

Fletcher débarque sur le podium vêtue d’un bermuda et d’une veste à franges aux épaulettes d’officier de l’armée. Elle est soutenue par un drummer et deux guitaristes, dont une de sexe féminin, très complice avec Fletcher.

Agressif, le light show se focalise aussi bien sur les musicos que sur la foule.

Fletcher réinvente « I Kissed A Girl » de Katy Perry, en utilisant quelques paroles de la version originale afin de raconter sa propre histoire lorsqu’elle est passée à l'âge adulte. Les paroles sont significatives de l’esprit de la chanson : ‘J'ai embrassé une fille et je l'ai aimée. Je l'ai sirotée comme une démodée’. La pop star du New Jersey l’interprète sur le refrain du hit décroché par la Californienne, en 2008, au cours duquel elle racontait : ‘J'ai embrassé une fille et elle a aimé ça. C'est mieux que ce que j'imaginais’.

Après ce morceau dansant, elle nous réserve le plus paisible « Forever », un morceau dont les lignes de guitares particulièrement souples canalisent sa voix qui fluctue constamment.

Elle n’oublie pas « Cherry », enregistré en compagnie de l’icône lesbienne Hayley Kiyoko. Et exécute son dernier Ep, « The s(ex) tapes », dans son intégralité. Manifestement, Fletcher est également devenue une sorte de symbole lesbien au sein de la communauté LGBTQ (NDR : dans la salle, il y avait pas mal de couples féminins). Sa version du « Happier Than Ever » de Billie Eilish est particulièrement entraînante.

Le show va traverser quelques moments cocasses ; notamment, lorsque des sous-vêtements féminins atterrissent sur la scène, mais munis de leur étiquette et du prix. Fletcher a de quoi s’habiller pour l’hiver prochain. Et puis, lorsqu’elle a failli perdre son bermuda. Ce qui a déclenché l’hilarité dans la fosse, la forçant à aller se réajuster en coulisses. De retour sur l’estrade, elle entame alors une danse sensuelle avec sa guitariste.

Un peu de funk ou d’électro plus tard, elle n’oublie pas son tube « Undrunck ». Au sein des premiers rangs, les aficionados connaissent les paroles et les reprennent en chœur. Moment choisi par les spectateurs pour allumer leurs smartphones afin de parsemer l’auditoire d’étoiles. Pendant « If I Hated You », Fletcher s’allonge puis lève sensuellement les jambes en chantant « Sex (With My Ex) », une compo au cours de laquelle elle raconte avoir mal vécu une rupture amoureuse difficile. Très interactive, au cours du show, Fletcher prend plusieurs bains de foule, mais près du front de scène. Et le concert de s’achever par le très rock « Bitter », une nouvelle chanson.

Au cours du rappel, elle interprète « For cari », un inédit qu’elle déclare avoir écrit à un moment particulièrement déprimant de sa vie…

Setlist : « Girls Girls Girls », « Forever », « Cherry », « If You're Gonna Lie », « All Love », « Undrunk », « If You're Gonna Lie », « Fuck You for Ruining New York City for Me, Happier Than Ever » (cover Billie Eilish), « Silence », « If I Hated You », « Feel », « Sex (With My Ex) », « The One », « Shh...Don't Say It », « Bitter ».

Rappel : « For Cari », « Healing ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

 

 

 

Selah Sue

La transfiguration de Selah Sue…

Écrit par

Ce soir Selah Sue est de retour pour présenter son troisième elpee, « Persona », paru le 25 mars 2022. Il aura fallu attendre 7 longues années entre « Reason » et ce nouvel opus. Entretemps, elle a gravé un Ep 5 titres (« Bedroom » en 2020) et surtout donné naissance à deux fils. Ce concert a été programmé dans le cadre d’une tournée mondiale, entamée depuis début janvier. 

Mot latin, « Persona » possède plusieurs définitions. L’une d’entre signifie ‘les différents masques que l’on porte sur scène’. Aujourd’hui, il évoque l’image publique et les facettes multiples et parfois paradoxales qui constituent chacun d’entre nous. Pour cet LP, Selah Sue n’a pas choisi ce titre au hasard. En passant en revue certaines personnalités qu’elle a incarnées au cours de son existence (l’amoureuse, l’hédoniste, l’angoissée…), la Louvaniste explore son propre moi à travers des morceaux sincères et lumineux, après plusieurs années de pause.

C’est Pomrad, le projet d’Adriaan Van De Velde, qui assure les supporting act. Anversois, il pratique une forme d’électro/hip hop mâtiné de funk, de trip hop et de drum&bass. A son actif, une volée de singles, Eps et deux albums.

Seul sur les planches, il est entouré de trois synthétiseurs installés en triangle afin de lui permettre de se dandiner au milieu de ses instruments. Et derrière son micro, il incite la foule à danser et applaudir. Toutes les sonorités, y compris les cuivres (trompette, bugle et saxophone) sont samplées et reproduites par les synthés. Une prestation qui a permis de faire monter la température dans la fosse avant l’arrivée de la tête d’affiche…

Vêtue d’un ensemble plutôt large et à franges, de couleur jaune, Selah Sue monte sur le podium. Elle est suivie par son claviériste (NDR : Joachim Saerens, son époux et co-compositeur), son bassiste Dries Laheye, ses trois choristes (Sarah Devos, Stefy Rika et Judith Okon) ainsi que deux nouveaux musicos, un drummer et un guitariste/claviériste. Une estrade basse est destinée aux musiciens, de manière à laisser tout la place à Selah sur la scène. Les trois choristes sont plantées l’une à côté de l’autre, à l’extrême gauche.

Le set s’ouvre par « Kingdom », un morceau qui tire quand même en longueur.  Selah est bien moins statique que dans le passé. Elle déambule constamment sur les planches, de long en large. Un va-et-vient qu’elle va accomplir pendant les 90 minutes du spectacle.

Chaude, puissante, profonde, légèrement éraillée et fragile, la voix si caractéristique de Selah Sue est à la fois gorgée de soul chaleureuse et traversée de fêlures blues.

Le rappeur Tobi débarque sur le podium pour partager le chant avec Selah sur « Hurray », une compo agrégeant judicieusement soul rap. Mais pas de Damso ce soir pour interpréter le single « Wanted You To Know ».

Au sein des choristes, la voix grave et puissante de Rika supplante parfois celle des deux autres.

Très interactive face au public, Selah signale est heureuse de reprendre la scène après 7 ans. Selah a réussi à chasser tous ses démons et n’est plus addict aux antidépresseurs, c’est une nouvelle femme transformée, bien dans sa peau, qui se produit devant nous.

Fusion de blues et de gospel, la ballade « All The Way Down » est parcourue d’un long solo de guitare ; moment choisi par Selah pour changer de fringues (NDR : elle va les troquer à trois reprises), et opter pour un pantalon et un tee-shirt de couleur rouge incandescent.

C’est Zwangere Guy vient enflammer la salle de son rap démoniaque pendant « Celebrate ».

Elle rend hommage à Arno en reprenant son incontournable « Putain, Putain ».

Bercé de tonalités jazzyfiantes, à la limite du lounge, le single « Pils » baigne dans une ambiance feutrée. D’abord funky, « Alone » vire à la pop puissante et sauvage. Avant d’attaquer « You », Selah déclare avoir composé cette chanson pour ses fils.

Selah n’a pas renié le reggae et le ragga de ses débuts en nous réservant « Peace Of Mind », « Raggamufin » et en clôture du show « This World », morceau qui nous entraîne jusque Kingston.

Sur les 11 titres de la setlist, une majorité était issue du dernier long playing, « Persona ». Nous avons retrouvé une Selah Sue transformée et épanouie. Espérons que ses démons ne reviennent pas la hanter. Une belle soirée au cours de laquelle les spectateurs sont repartis plein de petites étoiles dans les yeux…

Setlist : « Kingdom », « Hurray », « Karma », « Wanted You To Know », « Free Fall », « Peace Of Mind », « Raggamufin », « All The Way Down », « Celebrate », « Putain, Putain », « Pils », « Alone », « You », « This World ».

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

Miles Kane

Un final qui a fait la différence…

Écrit par

Miles Kane se produisait à l’Aéronef de Lille ce vendredi 22 avril. Il y a bien moins de monde que pour Fontaines DC. Le balcon a été condamné, mais la fosse est quand même bien garnie. Le natif de Birkenhead est venu défendre son dernier et quatrième elpee, « Change the show », paru le 21 janvier dernier. Pas vraiment transcendant, à l’instar du précédent, « Coup de grace », paru en 2018. Mais c’est sur les planches, que le Britannique se transcende…

Le supporting act a presque terminé son show, lorsque nous débarquons dans la salle. Ce qui permettra quand même d’assister aux trois derniers morceaux du concert d’Oracle Sisters. Le trio a été formé par deux amis de longue date : Lewis Lazar (NDR : il est également peintre) et Christopher Willatt. Respectivement Danois et Irlandais du Nord, ils ont grandi ensemble à Bruxelles, écrivant et jouant de la musique. Ils ont déménagé séparément à New York et à Edimbourg et se sont retrouvés à Paris où ils ont commencé à travailler sur de nouvelles chansons. Le line up implique également Julia Johansen, une Finlandaise de grande taille, vêtue d’une minirobe plutôt sexy, mais laissant apparaître de longues jambes qui n’en finissent pas (NDR : en référence à une pub pour des collants, diffusée au cours des seventies). Et elle se consacre à la basse et aux claviers. Le trio pratique une forme de folk/pop teintée de rock et de psychédélisme. Falsettos, les harmonies vocales sont superbes et susceptibles de rappeler celles de Tahiti 80. Les deux autres musicos se partagent les grattes (acoustique pour l’un, électrique pour l’autre) et se révèlent plutôt doués. On n’en dira pas plus, mais ce groupe est manifestement à revoir…

Miles Kane débarque sur les planches. S’il se consacre le plus souvent à la guitare, il est soutenu par un autre soliste, un bassiste, un claviériste et un drummer. Le set s’ouvre par les très énergiques « Don’t let it get you down » et « Rearrange » que la foule reprend déjà en chœur. Le light show privilégie la couleur rouge, en référence à la teinte du dernier elpee (pochette, support, clip vidéo, …) La voix de Mike rappelle parfois celle de Marc Bolan ; et c’est flagrant sur les titres les plus glam comme « Cry on my guitar » et « Change the show ». Mais à partir du quatrième morceau, le concert vire au r&b bien british, soit dans l’esprit de The Style Council, les sonorités rognées de l’orgue accentuant cette impression. Une période entrecoupée du funk blanc « Coup de grace » (Gang of Four ? A certain Ratio ?), moment choisi par le claviériste pour marteler ‘tribalement’ deux toms que sont venus lui installer provisoirement un roadie. On a même droit à une ballade mid tempo au cours de laquelle Miles a abandonné sa gratte et puis à un « Tell me what you’re feeling » réminiscent du Spencer Davies Group. Le show va vraiment prendre son envol à partir de « Aviation », une compo de son side project The Last Shadow Puppets. Miles Kane nous réservera d’ailleurs encore un titre de ce band, « Standing next to me ». Le claviériste troque ses ivoires pour un saxophone, tout au long de « Never get tired of dancing », moment au cours duquel il rejoint le front de scène. Les cordes de Kane rugissent tout au long de l’excellent « Inhaler ». C’est vraiment un frontman. Il se cabre en arrière tout en pliant les genoux. Il harangue la foule qui réagit au quart de tour. Mais lorgne carrément vers la britpop (Richard Ashcroft ?) sur « Loaded ». A l’issue de l’hymnique « Don’t forget who you are », le public reprend les ‘la la la’ de la chanson alors que la chanson est terminée. Ce qui incite le band à jouer les prolongations du morceau. Avec une grosse acclamation de l’auditoire, à la clef. Petite pause pour « Colour of the trap », au cours duquel le soliste se consacre à la lap steel guitar, mais ses interventions manquent de relief (NDR : n’est pas Ben Harper qui veut !). La fin du concert s’emballe et redouble d’intensité électrique. « Change the show » est le théâtre d’un duel de grattes. Pendant « Give up », Miles présente ses musiciens qui en profitent pour s’autoriser un petit solo. Puis, lorsque la compo reprend son cours, le drummer se déchaîne. Et il récidive sur « Come closer » dont le public reprend en chœur les ‘Oooh, ooh, oooh, aaah, aaah, aaah’ à la fin du morceau. Ce qui inévitablement permet au combo de refaire le coup de la reprise dans une ambiance de folie. Et puis, le quintet tire sa révérence. Les baffles crachent le « Nutbush City Limits » de Tina Turner et les lumières se rallument. Rideau. Petite anecdote (merci Ludo), tout le long du concert, les musicos d’Oracle Sisters ont dansé, en coulisses… (voir notre section photos )

Setlist 

Don't Let It Get You Down
Rearrange
Cry on My Guitar
Nothing’s Ever Gonna Be Good Enough
Coup de grace
Tears Are Falling
Tell Me What You’re Feeling
Caroline
Blame It on the Summertime
Aviation (The Last Shadow Puppets song)
Never Get Tired of Dancing
Inhaler
See Ya When I See Ya
Loaded
Don't Forget Who You Are
Standing Next to Me (The Last Shadow Puppets song)
Colour of the Trap
Give Up
Change The Show
Come Closer

(Organisation : Aéronef)

Sparks

Du grand art !

Écrit par

Le dernier concert accordé par Sparks, en Belgique, remonte au 17 septembre 2019. A cette époque, il était venu défendre son album « Hippopotamus ». Sparks (Trad : étincelles) est considéré comme le duo le plus kitsch de la planète rock. Les frères Russel (75 ans) et Ron (77 ans) Mael ont fondé ce projet en 1968. Le monde les avait découverts en 1974, lors de la sortie du single « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », paru sur l’elpee « Kimono My House ». Le tandem vient de fêter ses 50 ans de carrière

La grande salle de l’AB est en configuration semi-flex, et elle archicomble. Après avoir été un des groupes phares du glam rock, Sparks est passé à la synthpop et la new wave, tout en s'inspirant du disco. Mais il a surtout eu le bon goût d’évoluer au fil des 5 dernières décennies. Sparks est considéré comme une influence majeure pour des groupes comme New Order et Depeche Mode, mais également par des formations et des artistes de rock alternatif tels que Morrissey, Siouxsie and the Banshees et Sonic Youth. Même Björk a reconnu avoir été inspiré par sa musique. Le duo a demandé de porter le masque buccal, afin de ne pas risquer une contamination susceptible d’interrompre sa tournée mondiale.

En 2022, Sparks reste vraiment d’actualité. Non content d’avoir signé un « Best Of » en trois volumes l’année dernière, il a sorti un documentaire (« The Sparks Brothers » par Edgar Wright), un film (« Annette », césarisé à Cannes et mis en scène par Léos Carax) et un nouvel opus, « A Steady Drip, Drip, Drip », précédé par le single « Please Don’t Fuck Up My World ».

Le set débute exactement à 20h15. Et c’est parti pour un show de 120 minutes découpé en 23 titres (NDR : 23, c’est également le nombre de long playings que le duo a gravés).

Derrière les frangins, un claviériste, deux guitariste et un bassiste sont installés sur une estrade qui fait toute la largeur du podium.

Entre chaque chanson, Russel s’exprime dans un français impeccable. Ron se plante à l’extrême-droite de la scène derrière ses claviers. Son look démodé est en total décalage avec celui de tous les autres musiciens, y compris son frère. Vêtements sobres, cheveux gominés, moustache en brosse à dents, pantalon noir trop court aux pattes d’éléphants ; il me fait penser à un personnage du musée Tussauds. Russel a enfilé un pantalon large (genre baggy trousers) et porte un pull de couleur noire.

Le set débute par « So May We Start », un extrait de la bande-son du long métrage « Annette ». Russell sautille sur place tout en chantant. On dirait qu’il est monté sur ressorts. Et il doit être en parfaite forme physique, puisqu’il va régulièrement sautiller tout au long des deux heures de set.

Il y a quelque chose de contagieux et insidieux dans chaque chanson des Sparks. Parce que Ron est un mélodiste hors pair. Et puis parce que ces chansons s'insinuent jusque dans votre âme tout en martelant votre cerveau. Les mesures de « When Do I Get to Sing 'My Way' » et « My Baby's Take Me Home » dansent dans notre tête et entre nos oreilles. Malgré son âge, la voix de Russell est encore très puissante, mais elle est aussi capable d’osciller du grave au falsetto en passant par le baryton d’opéra, avec une facilité déconcertante.

L’expression sonore est aussi susceptible d’emprunter une dimension symphonique, mais mise au service d’une pop originale et flamboyante. Cependant, sous les couches d'humour et d'ironie pointent toujours une émotion sincère.

La setlist inclut les inévitable hits comme « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », « Number One Song In Heaven » ou encore « When Do I Get To Sing My Way », mais aussi des surprises telles que l’échec commercial « Wonder Girl » et bien sûr la reprise du « Johnny Delusional » de Franz Ferdinand.

Avant d’attaquer « Stravinsky’s Only Hit », Russel signale que son frère avait effectué des recherches sur Stravinski avant de composer ce morceau. Outre, « We Love Each Other So Much », second extrait d’« Annette », la setlist nous réserve quelques extraits du génial « Lil’ Beethoven », un LP construit autour de collages de boucles vocales répétées inlassablement et arrangées de façon minimaliste. Le travail effectué sur les voix est phénoménal et chaque morceau recèle le petit détail qui force l’admiration. Pendant « I Married Myself », Russel se regarde dans un miroir vintage. Projetant une lumière éblouissante et chaleureuse sur notre existence, « I Predict » frôle le sublime. L’auditoire est alors aux anges.

Ron est toujours aussi impassible. Parfois il esquisse un demi-sourire pendant quelques secondes. Il se lève quand même pour rejoindre son frère afin de poser une voix de slammer sur « Shopping Mall of Love », avant de retourner derrière ses claviers. Mais c’est l’euphorie dans l’auditoire lorsqu’il se redresse une nouvelle fois, jette son manteau noir sur ses claviers et exécute une danse d’automate désarticulé, avant de revenir, derechef, tranquillement derrière ses ivoires. Le passionnant « The Rhythm Thief », le déferlement électrique provoqué par « My Baby’s Taking Me Home » et en rappel, « Suburban Homeboy », constituent les points d’orgue du concert de Sparks. Parfois, le backing group s’efface afin de laisser la fratrie donner toute la mesure de son talent…

Un vrai régal ! Impérial ! Du grand art ! Un des meilleurs concerts auquel votre serviteur a assisté depuis longtemps. Du grand art !

Setlist : « So May We Start », « Angst in My Pants », « Tips for Teens », « Under the Table With Her », « Get in the Swing », « I Married Myself », « I Predict », «Wonder Girl », « Stravinsky’s Only Hit », « Shopping Mall of Love », «  Johnny Delusional » (FFcover), « We Love Each Other So Much », « Edith Piaf (Said It Better Than Me) », « Lawnmower », « Music That You Can Dance To », « The Rhythm Thief », « Never Turn Your Back on Mother Earth », « When Do I Get to Sing ‘My Way’ », « My Baby's Taking Me Home », « The Number One Song In Heaven », « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us ».

Rappel : « Suburban Homeboy », « All That ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

Franz Ferdinand

Comment dépoussiérer des hits…

Écrit par

Fondé à Glasgow, en 2001, Franz Ferdinand a sorti une compile en mars dernier. Intitulée « Hits to the Head », elle fait suite au dernier album studio, « Always Ascending », son cinquième, qui remonte déjà à 2018. Si vous l’ignoriez encore son patronyme est une référence à l’archiduc autrichien, assassiné à la veille de la première guerre mondiale. Bref, ce soir, le band écossais se produit au Cirque Royal de Bruxelles…

Et il est aux trois-quarts vide pour accueillir, en supporting act, la formation néerlandaise Pip Blom. Il est 20 heures, et il faut croire que le temps estival a incité le public à s’éterniser devant l’entrée ou sur les terrasses aux alentours, qui elles, sont toutes bondées. Des conditions pas évidentes pour une première partie qui doit assurer un set de 30 minutes chrono.

Particulièrement marqué par la musique des 90’s, Pip Blom pratique une forme de rock garage porté par une voix féminine forte et mélodieuse. La prestation ne manque pas d’allure ; et pour preuve, les applaudissements sont nourris, malgré le remue-ménage provoqué par les spectateurs qui investissent progressivement les lieux…

Vers 21h15, les lumières déclinent et un responsable du Cirque Royal annonce l’entrée sur scène imminente des Franz Ferdinand. Les fans de la première heure, qui ont quelque peu décroché, semblent surpris de constater qu’hormis Alex Kapranos et le bassiste d’origine Bod Hardy, le line up a été complètement chamboulé.

Ce sont donc trois nouveaux musicos qui sont venus apporter un vent de fraîcheur au Franz ; ce qui va nous permettre de découvrir quelques titres phares sous des versions contemporaines. Gros bémol, quand même, le drumming est définitivement bien trop en retrait. La frappe particulièrement rigoureuse et énergique de Paul Thomson manque cruellement au rock très écossais du quintet

D’emblée, « No You Girls » (2009) et « The Dark of the Matinée » (2004) confirment que la tournée est bien estampillée ‘best of’, dans l’esprit de « Hits To The Head ». Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que de nombreux spectateurs commencent à reprendre ces chansons en chœur. Et cette réaction confirme que l’auditoire est constitué de fans, et pas de mélomanes lambda venus découvrir un combo actif depuis plus de 20 ans.

La plupart des titres sont imprimés sur un tempo beaucoup plus soutenu. Alex Kapranos est toujours un aussi bon showman, nonobstant ses 50 balais qu’il a fêtés le 20 mars dernier. Il saute, danse, se déplace d’un bout à l’autre de la scène sans relâche. Il libère une énergie véritablement galvanisante. Dans l’ensemble, la setlist est très bien équilibrée. Les morceaux cultes déchaînent une foule qui se trémousse dès les premières minutes du show, alors que les titres plus récents enregistrent des baisses de régime au sein de la foule.

« Take Me Out » vient littéralement retourner la salle, et l’incontestable ‘madeleine de Proust’ « Ulysses » ainsi que l’incontournable « Outsiders » clôturent un set qui procure un immense moment de joie autant chez les musicos que les spectateurs.

Les rappels font la part belle à l’elpee « Right Thoughts, Right Words, Right Action » (2013). Un choix pas tellement judicieux, puisqu’il va faire redescendre l’ambiance d’un cran, avant que l’inévitable et fédérateur « This Fire » ne la fasse remonter en flèche, pour le grand bonheur des irréductibles fans toujours gonflés à bloc, malgré ce coup de mou…

Une bien belle soirée, malgré tout, au cours de laquelle, l’auditoire a pris énormément de plaisir à réentendre les classiques du band, subtilement dépoussiérés, tout en conservant leur empreinte rock. En espérant, quand même que, à l’avenir, les Franz Ferdinand ne se contentent pas de tournées ‘best of’, mais bien de périples destinés à nous faire découvrir de nouvelles et solides compos que l’on puisse chanter à tue-tête. Ce ‘rock scottish’ que le groupe incarne si bien est bien trop précieux pour qu’il finisse dans les tiroirs aux souvenirs. Vu l’énergie manifestée par le leader (NDR : en grande forme, par ailleurs), on est en droit de l’espérer. En attendant, ne gâchons pas notre plaisir d’avoir savouré cette délicieuse madeleine !

(Voir aussi notre section photos ici)

Setlist :

  1. No you Girls
    2. Curious
    3. The Dark of the Matinée
    4. Right Action
    5. Walk Away
    6. Stand on the Horizon
    7. Glimpse of Love
    8. Always Ascending
    9. Do You Want To
    10. Lucid Dreams
    11. The Fallen
    12. Darts of Pleasure
    13. Michael
    14. Jacqueline
    15. Take Me Out
    16. Ulysses
    17. Outsiders

Encore :

  1. Billy Goodbye
    19. Evil Eye
    20. Love Illumination
    21. This Fire

(Organisation Live Nation)

Juliette Armanet

Juliette tout en Sanson et Berger…

Écrit par

Ce soir, le Cirque Royal est bien rempli pour accueillir la nouvelle sensation hexagonale, Juliette Armanet. Elle est issue des Hauts-de-France et plus précisément de Villeneuve D’Asq, dans la banlieue lilloise. Ses parents, pianistes, la plongent dans le bain de la musique dès son plus jeune âge. Elle se consacre ainsi aux ivoires, jusqu’à l’âge de 11 ans, moment où elle commence à délaisser la musique classique pour la chanson française. Après des études de lettres et de théâtre, elle devient journaliste et réalise des documentaires pour Arte et France Culture, job qu’elle va assumer pendant 6 ans. Elle travaille également durant 2 années pour l'émission de TF1, ‘50 minutes inside’. Inspirée par Souchon, Alain Bashung et Barbara, elle aurait pu être la fille cachée de Véronique Sanson et Michel Berger, mais également revendiquer l’héritage musical de Souchon et Sheller. Son premier elpee, « Petite Amie », a récolté un énorme succès ; ce qui lui a permis de décrocher deux disques de platine. Son second, « Brûler Le Feu », est paru en 2021.

David Numwami assure le supporting act. Cet auteur-compositeur-interprète belge a d’abord milité au sein du groupe Le Colisée. Multi-instrumentiste, il a aussi accompagné Charlotte Gainsbourg et François and the Atlas Mountain. Il a aussi signé deux morceaux pour le dernier album de Moodoïd. Diplômé en musicologie et philosophie, il est devenu une figure incontournable de l’underground bruxellois et parisien. Sans oublier qu’il slamme avec Flavien Berger.

Sur les planches, David est soutenu par Clément Marion aux claviers. Vêtu de noir, la tête recouverte d’un bandana blanc sur des dreads, il se consacre à la guitare. Il se présente en chansons. Son falsetto est délicat et aérien. Et les harmonies vocales vocodées, auxquelles participe Clément, sont éthérées. Enfin, les arrangements musicaux sont soignés. Caractérisé par ses paroles déprimantes, « Beats ! » s’avère paradoxalement dansant. « Numwami World » nous entraîne tout en douceur dans l’univers de l’artiste. David ne se contente pas, en ‘live’, de reproduire fidèlement les morceaux de son premier opus, il laisse de la place à l’impro et à l’artisanat calculé. C’est ce qu’il déclare. Il souhaite, en outre, perpétuer une tradition initiée sous Le Colisée : réaliser des montages débiles. Bref, il ne se prend pas au sérieux…

Sortons du monde créé par David pour rentrer dans celui coloré de Juliette Armanet, une Lilloise à l’esprit bien trempé et à l’humour décalé.

Le décor extérieur est constitué d’une énorme voûte divisée en 3 niveaux.  Sous celle-ci une estrade installée sur toute la longueur de la scène et de moitié en largeur est destinée à supporter les deux claviéristes, dont l’un des deux est également préposé aux congas, djembés, cymbales et autres cuivres. Le line up du backing group implique également un drummer, un guitariste et un bassiste. Un piano à queue se dresse au pied de l’estrade, devant les claviéristes. Libre, le reste de la scène est destiné à Juliette afin qu’elle puisse danser, s’exprimer en toute liberté et interagir avec le public.

Vêtus de noir, Juliette et ses musicos montent sur les planches. Le set s’ouvre par « Boum Boum Baby », un morceau chargé d’intensité percussive. D’ailleurs, lorsque le show monte en puissance, le décor s’anime de mille feux. On entre à pieds joints dans le monde de « Brûler Le Feu ». Tout au long de « L’Epine », derrière le piano, Juliette fait parler son cœur et sa tendresse. Sa voix est claire et cristalline comme celle de Véronique Sanson. Encore que parfois, elle me fait penser à celle de France Gall. Les chœurs soutiennent le sax mélancolique, tout au long de ce morceau dont le spleen coule à volonté. Le public est touché et applaudit chaleureusement.

Quand elle ne se consacre pas au piano, Juliette est partout à la fois. Elle bouge ou danse !

Elle revisite « L’Indien », derrière les ivoires, un titre qui monte en puissance avant de s’achever par une fameuse valse de sons comparable à une jam. « Imaginez L’Amour » opère un retour au calme.

Plus rock, « La Carte Postale » est extraite de son premier album.

Après « L’Amour En Solitaire », Juliette se réserve un petit entracte afin de changer de tenue. Constituée de petits miroirs collés, on dirait une boule à facette humaine. Elle aborde alors « Le dernier jour du disco ». C’est le moment fort du set. Juliette est devenue la star du dancefloor. Mi-électro, mi-funk », cette compo adresse un clin d’œil à Nile Rodgers. La basse est attaquée en slapping. Le drumming devient sauvage, tribal même. Juliette revient derrière son piano pour « J’Te L’Donne », une chanson interprétée dans l’esprit d’« Aline » de Christophe.

En extrapolant, on pourrait imaginer Sanson et Berger revenir sur les planches pour « Brûler Le Feu », une compo allumée, non pas par Johnny, mais par les percus et les cuivres.... Et le set de s’achever par le puissant « Tu Me Play ».

Juliette Armanet va cependant encore accorder deux rappels.

Tout au long de ce concert d’une énergie et d’une élégance folles, Juliette Armanet nous a ouvert grand les portes de son cœur, de ses chagrins et de ses espoirs, alternant audace et timidité, joie et de tristesse, lumière et obscurité, tout en confirmant au passage, avec cette sincérité brute qui n’appartient qu’à elle, qu’elle incarnait une certaine idée d’une pop music contemporaine chic, stylée, instinctive et exquise.

Elle reviendra à l’Ancienne Belgique le 5 décembre prochain.

Setlist : « Boum Boum Baby », « L’Epine », « Vertigo », « Qu’importe », « L’Indien », « Imaginer L’Amour », « La Carte Postale », « L’Amour En Solitaire », « Le Dernier Jour Du Disco », « J’Te L’Donne », « A La Folie », « Brûler Le Feu », « Tu Me Play »

Rappel 1 : « Je Ne Pensais qu’A ça, « Sauver Ma Vie ».

Rappel 2 : « Le Rouge Aux Joues », « Tu Me Play »

(Organisation : Back In The Dayz)

Fontaines D.C.

Une fontaine de jouvence ?

Écrit par
Fondé en 2017, Fontaines D.C. est une formation dublinoise qui appartient à la nouvelle vague rock, à l’instar de IDLES, The Murder Capital, Shame, Slaves et Squid, mouvement initié, faut-il le rappeler, par Girl Band. Devenu depuis Gilla Band, il s’était formé en 2011 ! A ce jour, le band a publié deux elpees, « Dogrel » en 2019 et « A hero’s death » en 2020. Et son troisième, « Skinty fia » paraîtra ce 20 avril 2022. Non seulement les musicos possèdent un sens de l’humour typiquement irlandais, même si aujourd’hui ils se sont établis à Londres, mais les textes respectent une prose toute poétique. Ils ont d’ailleurs publié collectivement deux recueils de poésie : l'un appelé ‘Vroom’, inspiré par les poètes Beat (Jack Kerouac, Allen Ginsberg), et l'autre intitulé ‘Winding’, par les poètes irlandais (Patrick Kavanagh, James Joyce, WB Yeats). Enfin, le sigle DC ajouté au patronyme signifie ‘Dublin City’, alors que l’article défini ‘The’ est passé à la trappe. Il a été ajouté parce qu’il existait déjà un groupe californien qui répondait au même nom. Ce soir, l’Aéronef est sold out et le public est essentiellement composé de quadragénaires…

Le supporting act est assuré par Just Mustard, un quintet également irlandais, mais dont le lead vocal est assuré par une fille ; en l’occurrence Katie Ball, dont la voix, éthérée, douce et presque murmurée, rappelle le plus souvent Harriett Wheeler des Sundays. A son actif 4 Eps et un album (« Wednesday »), sorti en 2018.

Dès le début du set la batterie cogne sec et percute. Toute la salle vibre sous le martèlement hypnotique, tribal du drummer. Oscillant entre post punk et shoegaze, la musique nous plonge au sein d’un univers tour à tour paisible ou corrosif, sis à la croisée des chemins de Beach House et de My Bloody Valentine. En général, la musique est construite sur une forme de crescendo atmosphérique, tendu et troublant, sur lequel la ligne de basse ondule. Mais lorsque Dave Noona, l’un des deux gratteurs, se fend d’un hurlement féroce, les deux sixcordistes explosent le mur de son. Une puissance viscérale qui contraste avec l’attitude imperturbable, presque glaciale de Katie. Et pas davantage d’interaction entre le public et le combo, qui semble cultiver cette distance. Un concert fort intéressant, rappelant la bande à Kevin Shields et tout particulièrement un concert qu’elle avait accordé dans l’ancien Aéronef, rue Solferino, en 1992. Même que le son de Just Mustard était presque (enfin, pas tout à fait, quand même) aussi puissant… (voir aussi notre section photos )

Après une intro ‘soul’, les cinq membres de Fontaines D.C. grimpent sur les planches. Grian Chatten, le chanteur, salue la foule, mais on ne peut pas dire que ses fringues rivalisent d’élégance. Il a enfilé un tee-shirt de couleur noire XXL et un pantalon de jogging tout aussi extralarge. A contrario du gratteur Conor Curley, tiré à 4 épingles, et qui ne quittera jamais sa veste de tout le show. Pendant que les musiciens entament le set par « A lucid dream », morceau caractérisé par des sonorités de guitare surf, Grian déambule sur les planches en secouant une de ses mains. De loin on dirait qu’il cherche à se débarrasser d’un adhésif resté obstinément collé sur les doigts ; mais en fait, il s’agit d’une clope électronique qu’il manipule compulsivement (de couleur grise, merci Ludo). Un tic qu’il reproduira régulièrement tout au long de la soirée. Et puis, sa morgue évoque plutôt Liam Gallagher ; d’ailleurs quand il est face au micro, on dirait qu’il toise l’auditoire, une main dans le dos, alors que ses inflexions vocales hésitent entre celles de feu Mark E. Smith et de Damon Albarn. Imprimé sur un rythme modulaire et percutant, « Sha Sha Sha » rappelle curieusement The Clash. Une sèche et une fuzz alimentent « Jackie show the line », moment choisi par le light show, suspendu, au plafond, de reproduire des flammes oranges qui (re)montent et (re)descendent. Le public reprend en chœur les paroles du single « I don’t belong », démarche qu’il va régulièrement entreprendre sur les titres les plus connus. Chatoyantes, brimbalantes, les six cordes chamarrent littéralement « You said ». Une intensité électrique en crescendo digne des premiers albums de Radiohead inonde « Television screens », alors que la basse de Conor Deegan III trace une ligne gothique. Tom Coll (NDR : si Chatten paume sa cigarette électronique, il pourra toujours lui refiler du papier collant) imprime un tempo tribal à « Chequeless Reckless ». Les gobelets de bière voltigent dans les airs (NDR : et pourtant, ce n’est pas la St Patrick ; d’ailleurs, comme les Anglais, les Irlandais ne gaspillent jamais la bière : ils la boivent, même chaude !) L’ambiance monte d’un cran pendant « Television screens », alors que l’un ou l’autre téméraire se lance dans le crowdsurfing et qu’un fan apparemment surexcité, juché sur les épaules d’un comparse, brandit un drapeau irlandais. A mi-parcours de la ballade nostalgique « I love you », Chatten se met à déblatérer à une cadence soutenue, une compo qui, à son issue, déclenche une grosse clameur dans la fosse. Régulièrement, Grian tente d’enfoncer son pied de micro dans le plancher (NDR : aurait-il trouvé du pétrole ?) Et tout particulièrement pendant l’incendiaire « Too real », moment choisi par O’Connell pour faire une incursion rapide au sein des premiers rangs. Ode à la jeunesse, « Roy’s tune » permet au band de souffler quelques minutes. Les grattes alternent moments atmosphériques, réminiscents du Cure, et jaillissements acides, tout au long de « Stinky Fia », le titre maître du nouvel opus, alors que la voix de Chatten est trafiquée par un filtre vocodeur. Bref, mais tribal et fulgurant, « Big » est sculpté dans le punk rock. Et le set de s’achever par « Boys in a better land », un peu comme si Chatten prononçait un sermon face à une congrégation acquise à sa cause mais particulièrement réactive face à face à son discours ; et le tout sur un rythme insidieusement calqué sur le « Gloria » de Them, une formation irlandaise légendaire, mais du Nord, dont le leader, Van Morrison, né en 1945, se produit toujours sur scène, mais sous son propre nom ! (NDR : et pour l’anecdote, sachez que Grian a récupéré le drapeau…)

Fontaines D.C. se fait désirer pendant de nombreuses minutes, et finalement décide de revenir sur l’estrade. Il attaque d’abord le rythmé « Here’s death », embraie par le punk rock tribal et débridé « Hurricane laughter », un titre traversé de larsens, au cours duquel Chatten susurre des ‘ssss’, tel un serpent à sonnettes, puis ose un bref bain de foule, avant que Carlos O’Connell, le guitariste le plus déchaîné, ne se lance dans un crowdsurfing, sur dos, tout en jouant de la gratte. Le concert s’achève par « Nabokov » une nouvelle compo (NDR : elle figurera sur l’album « Stinky Fia ») qui se réfère probablement à Vladimir Nabokov, écrivain russo-américain auteur, notamment, du roman polémique « Lolita ».

Un excellent concert, au cours duquel les musicos ont fait preuve d’une grande maîtrise, même si on a eu l’impression que hormis O’Connell, ils n’ont jamais puisé dans leurs réserves. Début de tournée ? Peut-être ! N’empêche on est probablement occupé d’assister à l’éclosion d’un futur monstre sacré de la rock music (70 ans d’existence, quand même !) Et puis, pourquoi pas, vu le patronyme, il pourrait servir de fontaine(s) de jouvence à cette scène en pleine expansion, mais soigneusement reléguée dans la zone crépusculaire de l’underground. A tel point que sa future tournée pourrait passer par des salles du calibre du Zénith ou de Forest National. Mais seul l’avenir nous l’apprendra…

(Voir notre section photos ici)

(Organisation : l’Aéronef, Lille)

Setlist

A Lucid Dream
Sha Sha Sha
Jackie Down the Line
I Don't Belong
You Said
Television Screens
Chequeless Reckless
Televised Mind
I Love You
Too Real
Roy's Tune
Skinty Fia
Big
Boys in the Better Land

Encore:

Hero's Death
Hurricane Laughter
Nabokov

(Merci à Guy et Ludo)

Sleaford Mods

Plus c’est court, plus c’est bon…

Écrit par

Sleaford Mods se produit ce mardi 5 avril, à l’Ancienne Belgique, dans le cadre de la tournée ‘Spar Ribs Tour Mainland Europe 2022’ ; et la salle est pleine à craquer. Originaire de Nottingham, en Angleterre, ce duo britannique de post punk implique le chanteur et frontman polémique Jason Williamson et le musicien / producteur Andrew Fearn (depuis 2012). Son douzième elpee, « Spare Ribs », est paru en janvier de l’an dernier, une œuvre au cours de laquelle le tandem manifeste sa colère à l’égard du gouvernement britannique qui se croit tout permis et dont l'approche je-m'en-foutiste de la crise du coronavirus en est la plus belle illustration.

Issu de Bristol, en Angleterre, Lice assure le supporting act. Un quatuor qui réunit un chanteur (Alastair Shuttleworth), un guitariste (Silas Dilkes), un drummer (Bruce Bardsley) et un bassiste (Gareth Johnson) ; mais qui ce soir est soutenu par un claviériste. Son premier opus, « Wasteland : What Ails Our People Is Clear », est sorti en 2021. Le groupe partage une même esthétique garage/rock sale que Fat White Family, mais également la rage, l'urgence et l'esprit du punk morveux d’IDLES, un band également établi à Bristol. Le vocaliste ne chante pas, il vocifère en haranguant la foule. Il l’incite à se remuer et à applaudir, tout en faisant le pitre. Et les premiers rangs réagissent à ses sollicitations. Cocktail expérimental de métal, de rock, de punk, de blues et de noisy, la musique dispensée par Lice ne l’est certainement pas… lisse… Elle est même un peu difficile à digérer, mais le combo a bien chauffé la foule…

(voir notre section photos ici)

Place ensuite au plat de résistance : Sleaford Mods. Hormis le light show, qui va se révéler agressif, le décor est sobre. Une quinzaine d’imposants spots led sont érigés verticalement. Ils vont balayer les deux artistes de face et de dos. Une rampe lumineuse de néons placée sur des socles métalliques s’étale sur toute la longueur de la scène, à deux bons mètres de hauteur.

Le duo monte sur l’estrade. Andrew Fearn, imperturbable derrière son petit ordinateur, main dans la poche et bière dans l'autre, appuie nonchalamment sur un petit bouton afin de lancer le son. Il se contente de taper du pied en rythme et se marre en observant la foule qui rapidement se déchaîne. A la manière d’un Liam Gallagher, Jason se promène de long en large, sur le podium, tout en toisant l’auditoire. Puissante, sa voix évoque celle de Johnny Rotten (Sex Pistols, PIL). Il déverse son flow hip hop ininterrompu, d’un accent des Midlands à couper au couteau, mais en le parsemant d’une multitude de ‘Fuck off’ et de ‘Fuck in’. Mais les lyrics appuient là où ça fait mal avec un mordant et un esprit inégalé. Encore qu’on l’impression que Jason manifeste une inventivité lyrique et vocale plus conséquente qu'auparavant. Il semble ainsi davantage influencé par des auteurs-compositeurs-interprètes tels qu'Alex Cameron et Aldous Harding que par les rappeurs.  

Vingt-trois titres sont dispensés sans quasi la moindre interruption et surtout sans la moindre interactivité. Et pourtant, dans la fosse, c’est le boxon. Les pogos, le crowdsurfing et les round circles se multiplient.

Et au fil du set, la scène est jonchée de gobelets de bière (souvent pleins), alors qu’excités, les fans y grimpent avant de plonger aussitôt dans la fosse. Sans doute emporté dans l’ambiance, Andrew entame une danse sauvage.

Pourtant connu pour son style minimaliste, Sleaford Mods a proposé, ce soir, des versions plus complexes des compos de son répertoire, les traduisant même en électro/pop. La plupart des titres du dernier long playing figurent dans la setlist. Mais la paire a aussi le bon goût de nous réserver une reprise plutôt réussie du « Don’t Go » de Yazoo.

Et s’il fallait appliquer un slogan à Sleaford Mods, on pourrait décréter : plus c'est court, plus c'est bon !

Pour les photos, c’est

Setlist : « The New Brick », « Shortcummings », « Middle Men », « Spare Ribs », « I Don’T Rate You », « Kebab Spider », « Face To Faces », « Jolly Funcker », « Mork N Mindy », » Thick Ear », « Tiswas », « T.C.R. », « BHS », « Don’t Go » (cover Yazoo), « Second », « Nudge It », « Elocution », « Out There », « Top Room », « Discourse », « Tied Up In Nottz », « Jobseeker », « Tweet Tweet Tweet ». 

(Organisation : Ancienne Belgique)

Dirty Sound Magnet

Un concert qui aurait mérité la présence d’un public bien plus conséquent…

Écrit par

Ce soir, il n’y a pas plus de 30 personnes pour accueillir Dirty Sound Magnet au Zik-Zak d’Ittre. C’est triste, vu le potentiel du groupe suisse. Et la Covid n’est plus une excuse, puisque la Belgique affiche un code jaune. Spectateur de marque, quand même, Jacques de Pierpont, alias Pompon.

Responsable d’un cocktail groovy entre blues, garage, rock, psychédélisme et prog, dynamisé une irrésistible rythmique funk, Dirty Sound Magnet est issu de Fribourg. Il a publié son quatrième long playing, « DSM III », en mars dernier, une discographie entrecoupée de deux mini-elpees et d’un opus ‘live’. Certains médias n’ont pas hésité à comparer sa musique à celle des Suédois Graveyard ou des Américains Radio Moscow. Et d’autres à Tame Impala ainsi que King Gizzard and the Lizard Wizard. Pourtant, le groupe déclare puiser son inspiration dans les sixties et les seventies. L’expérience sonique proposée est unique. Le band la qualifie, non sans une pointe d’humour, de ‘retour mystique vers le futur’. Les morceaux véhiculent, en outre, des textes sarcastiques, qui dépeignent les problèmes tumultueux que la société traverse aujourd’hui.

Le supporting act est assuré par Mezzo Pazzo, une formation louviéroise drivée par le chanteur/guitariste Angelo Ognito. Pierre (guitare), Sam (batterie) et Max (basse) ont rejoint le nouveau projet d’Angel afin de vivre des expériences live destinées à être reproduites en studio. Il pratique un rock hybride dont les influences sont multiples, tout en y ajoutant sa touche personnelle. Riffs entêtants et harmonies sont la clef de ce mélange explosif. Angel a joué en compagnie de Romano Nervoso, Incognito ainsi que Jane Doe and The Black Bourgeoises. Mezzo Pazzo a sorti son premier LP (NDR : un éponyme !) en février 2020. Un disque qui faisait suite à un Ep, paru en 2018.  

Angel, barbe en collier bien taillée, chapeau vissé sur la tête et armé de sa gratte se plante derrière son micro. Il a la niaque, car il n’a plus foulé les planches d’une salle de concert depuis deux ans, à cause de la pandémie. Et ses trois acolytes semblent aussi déterminés.

« Dead clock » ouvre le bal. Les grattes sont agressives, huileuses, graisseuses même. L’expression sonore navigue sur une forme de stoner-rock-garage souvent rencontrée au cours des seventies. Mais on y décèle également des traces de glam, probablement héritées de Slade, Bowie, Sweet et New-York Dolls. Les percus sont insidieuses. Accrocheur, « Creepy Morning » se distingue par une jolie mélodie et un vocal harmonieux, même si parfois il est capable de monter très haut dans les aigus. Hit potentiel, « Like A Dandy Without A Penny » se révèle particulièrement radiophonique. Normalement, Giacomo, le leader de Romano Nervoso, devait venir poser sa voix sur « Left Me For Dead ». Comme sur l’album. Mais malheureusement, il brillait par son absence. Et pourtant, son esprit hante « Chemical Instinct ». A moins que ce soit celui d’Elvis (NDR : pas Pompilio, hein !). Quel punch ! Quelle énergie !

Setlist : « Dead Clock », « Creepy Morning », « Like A Dandy Without A Penny », « Feat Of Clay », « Beyond Scope », « Mad Luv », « Left Me For Dead », « Chemical Instinct », « The Last Before The Last »

Place ensuite à Dirty Sound Magnet. Le set s’ouvre par les trois plages issues du dernier opus, « DSM III » (NDR : il y en aura six au cours du show). Tout d’abord « Sunday drama », morceau au cours duquel on écoute religieusement la longue intro dispensée par la guitare de Stavros Dzodzos. Puis « Meet The Shaman », une compo qui nous replonge au sein du psychédélisme des années 60 et 70. « Heavy Hours » aurait pu naître d’une rencontre entre Jimi Hendrix et Frank Zappa. Enrobé d’harmonies vocales, « Mr Robert » prône un retour au calme.

Doué d’une excellente technique, le drumming est particulièrement efficace. Malgré la faible assistance, la température grimpe rapidement dans la salle et Maxime Cosandey laisse tomber le marcel après quelques chansons. Le power trio affiche de nombreux concerts au compteur. Les musicos se connaissent parfaitement. Et cette cohésion se voit et surtout s’entend. En outre, les impros confirment ces excellentes dispositions. Il est vrai, quand même, que les musiciens sont d’habiles jammeurs. Et ils vont le démontrer au cours de la soirée. Rauque, la voix de Stavros apporte une coloration particulière aux compos. Et puis engagés, ses textes sont parfois abordés avec un second degré.

Le groove est accentué par les interventions de basse de Marco Mottolini. Et puis, le band n’hésite pas à opérer des incursions dans le funk. Ainsi, même si l’expression sonore se veut fondamentalement contemporaine, elle exhale un certain parfum de nostalgie, en puisant l’essentiel de ses références depuis les 60’s jusqu’aux 90’s. Bref, un concert à la fois intense et énergique, mais surtout de qualité, qui aurait mérité la présence d’un public bien plus conséquent…

Setlist : « Sunday Drama », « Meet The Shaman », « Body In Mind », « Toxic Monkeys », « Mr. Robert », « Heavy Hours », « Jam session », « Social Media Boy », « Sophisticated Dark Ages », « The Poet and His Prophet ».

(Organisation : le Zik Zak et Rock Nation)

Nilüfer Yanya

Un cocktail savoureux et singulier…

Écrit par

De nationalité anglaise, Nilüfer Yanya est née de l’union entre une mère irlando-barbadienne, designer textile, et un père turc, peintre, dont les œuvres sont exposées au British Museum. Vivant dans les faubourgs londoniens, elle est considérée, du côté de l’Albion, comme la nouvelle sensation. Sa famille et ses racines sont intimement liées à sa musique. Sa sœur cadette, Elif, se produit parfois avec elle sur scène comme choriste ; et sa sœur aînée, Molly, réalise ses clips. Remarquée par le chanteur Louis Tomlinson, membre de One Direction, elle a tout simplement refusé de rejoindre le groupe de filles qu’il produisait pour se concentrer sur sa propre carrière.

A son actif, deux elpees, « Miss universe », paru en 2019, et « Painless » début mars 2022. Un œuvre ambitieuse, mélancolique, qui pioche à la fois dans le rock, le trip hop, la néo-soul ainsi que le hip hop ; une solution sonore qu’elle parfume de petites fragrances électroniques, et dont les morceaux, à contrario de ceux du premier opus auquel on reprochait de s'éparpiller à vouloir embrasser trop d'influences en même temps, sont mieux construits, bénéficient d’une mise en forme plus cohérente et s’affirment davantage dans un style plus personnel.

Enfin, elle avait accordé un concert, dans le cadre des Nuits Botanique, en 2019.

Léa Sen, assure le supporting act, une Parisienne expatriée à Londres. Elle a bossé en compagnie de producteurs pointus comme Vegyn et Kwake Bass, mais aussi posé sa voix de ‘pretty woman’ sur un morceau de Roy Orbison.

Armée de sa gratte électrique, elle est seule sur les planches. Très interactive, elle prend son temps, entre chaque chanson d’en exposer le thème, mais aussi d’expliquer qu’il s’agit de démos qu’elle a réalisées lorsqu’elle voyageait par train ou lorsqu’elle sillonnait les routes dans le bus de tournée. Particulièrement entraînants, « I Like Dis » et « NO » sont deux morceaux très susceptibles de caresser vos tympans. Elle a recours à quelques samples de percus et à des beats électroniques. Des supports qui collent parfaitement à sa musique qui agrège blues, jazz, rock, psychédélisme soft (pensez à Tame Impala) et lounge (dans l’esprit de Clairo). Tour à tour délavée et éthérée ou grandiloquente et haut-perchée, sa voix se pose sur des accords de guitare chargés de reverb’. Elle impose ainsi une forme de post-soul, évoquant à la fois les expérimentations arty de Dean Blunt et la grâce de Tirzah…

Setlist : « With Or Without », « Mutch To Lose », « I Feel Like I’m Blue », « I Like Dis », « Again », « NO ».

On attendait Nilüfer Yanya affublée de grandes ailes d'ange roses comme chez Jimmy Fallon, mais elle a préféré enfiler un short de cycliste et un body plus qu’échancré de couleur noire, recouvert d’une chemise blanche à col officier, puis d’une veste –toujours de teinte noire– qu’elle enlèvera assez rapidement, vu la température qui règne dans la salle. Elle se consacre à la guitare et est soutenue par une claviériste/saxophoniste, un bassiste et un drummer. En l’occurrence Ellis Dupuis, qui assurait déjà ce rôle pour Pumas Blue, un mois plus tôt, à l’Ancienne Belgique.

Elle entame sobrement son set par « Midnight sun », point d'orgue de « Painless ».

La setlist est partagée entre morceaux issus de ses deux long playings, même si elle va privilégier ceux de son dernier. Quatre quand même du premier (« Miss universe ») dont les incontournables « Heavyweight Champion of the World » et « In Your Head », dont les guitares flamboyantes alimentent une composition curieusement rock.

Elle nous réserve une superbe version, tout en rondeur, du « Rid Of Me » de PJ Harvey.

Enivrantes, entraînantes et mélodieuses les chansons s'enchainent rapidement et nous entraînent au sein d’un univers à la fois et paradoxalement nostalgique et contemporain.

Plutôt timide, elle interagit très peu avec son public. « Stabilise », son tube imparable, incite le public à se dandiner, tout comme le volcanique « In Your Head ». Des morceaux dominés par les claviers et le saxophone, alors que la section rythmique canalise l’ensemble.  

Lors du rappel, Léa rejoint le band sur les planches pour attaquer « The Dealer ». Conjuguées, les voix de Nilüfer Yanya et Léa Sen se révèlent fusionnelles. Avant qu’« In Your Head » n’achève le concert.

En à peine soixante-dix minutes, le show de l'Anglaise aura fait son petit effet et confirmé sa belle mue. On sent qu'elle a en a sous la pédale (de distorsion) et pourrait déployer encore plus grand ses ailes… à mon que ce ne soit le grand braquet…

Nilüfer Yanya est parvenue à digérer ses multiples influences afin d’en réaliser un cocktail savoureux et singulier…

Setlist : « Midnight Sun », « Belong With You », « Chase Me », « The Unordained », « L/R », « Rid Of Me » (Cover P.J. Harvey), « Stabilise », « Baby Luv », « Same Damn Luke », « Anotherlife », « Angels », « Trouble »

Rappel : « The Dealer » (avec Léa Sen), « In Your Head ».

(Organisation : Le Botanique)

Page 11 sur 126