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Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

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Ceux Qui Marchent Debout

Sur la route du frenchy funk

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Mais qui se cache donc derrière un pareil patronyme ? Ceux Qui Marchent Debout (CQMD) est un collectif de six musiciens qui démontre que le funk n’est pas seulement l’apanage des Américains. En fait, ces franchouillards s’amusent et se plaisent à créer une atmosphère positive et  joyeuse.

Ceux Qui Marchent Debout sont des troubadours aux personnalités différentes, tous amoureux du voyage et du contact qu’offre la proximité de jouer. Debout ! Car tout le secret réside justement dans cette position. Ils jouent et ne se contentent pas de dispenser ‘passivement’ leur musique en concert. S’ils restent debout, section rythmique y compris, c’est qu’ils se déplacent ! Au lieu de disposer d’un drummer traditionnellement assis derrière ses futs, Vitch & Tafani sont mobiles. Ils se partagent respectivement la grosse caisse et la caisse claire ; et tout comme leurs acolytes, quittent volontiers le podium pour rejoindre l’audience au cœur de la Rotonde (voir photos).

C’est ainsi qu’en deuxième partie de concert, ils se sont retrouvé au beau milieu des spectateurs, pour y jouer et partager cette ‘funky music’. Musicalement, on se laisse très vite emporter par cette solution sonore clairement inspirée du funk des années 70, même si on y recèle des traces de rythm & blues ou de reggae sur certaines chansons. De l’old-school des temps modernes dont le principal objectif, une fois le concert terminé, est d’inciter le public à continuer de faire la fête… à danser… et à boire un coup…

La formation parisienne n’a guère de notoriété en Belgique. Pourtant, elle bourlingue de tournée en tournée depuis le milieu des années 90. Elle s’est même produite dans le cadre du festival ‘Couleur Café’ en 2001’, et figure à l’affiche du Vivaola Festival, qui se déroulera à Saint-Nicolas le 14 août prochain. A bon entendeur !

(Voir également notre section photos)

Organisation Botanique.

 

Peter, Björn and John

Les visiteurs du mercredi

Écrit par

Mercredi est par définition, le jour des enfants. Au cours de ma tendre enfance, la télé diffusait « Visiteurs du Mercredi », une émission présentée par Soizic Corne. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ; mais épisodiquement, de pareilles sensations d’excitation refont surface. A l’instar de celles qui m’envahissaient quelques heures avant le début de l’émission. Comme pour ce mercredi 25 mars 2009, date à laquelle le trio Suédois Peter, Bjorn & John revenait sur nos terres. Flash-back ! Nous sommes en l’an de grâce 2007. Le 12 janvier, plus précisément. A la Rotonde, se produit Holiday For String et Peter Bjorn & John. Ces derniers sont venus défendre « Writer’s Block », un album extraordinaire paru peu de temps auparavant, un elpee sur lequel figurait le morceau d’anthologie « Young Folk ». Ce spectacle demeure un des plus marquants que j’ai pu vivre à ce jour, tant leur condensé d’énergie et de perfection m’avait subjugué. Deux ans plus tard, le combo allait-il réussir l’exploit de communiquer les mêmes sensations ? Je m’excitais grave …

20h06. James Yuill et son bric-à-brac débarque. L’Anglais vient soumettre à l’audience, son album « Turning Down Water For Air », dont notre collègue Antoine avait rédigé la chronique récemment. La guitare retournée sur le dos, on dirait un Nerd en cravate. Sur scène, il ne compte pour seuls compagnons, que son Mac et quelques consoles. Il ouvre son set par une découpe de beats bien pêchus. Alors que tout le monde s’attend au même traitement electronica que celui opéré sur « Turning Down Water For Air », on est entraîné au sein d’un univers sonore proche d’Electric President, un univers propice aux beats débités et saturés à outrance. Au fil de la prestation James Yuill gagne en sympathie. Entre chaque chanson il s’adresse au public de manière fort décontractée. Vantant plutôt les mérites du groupe qui va se produire après lui, que de se la jouer star. Le public est clairsemé. La salle se remplit graduellement. L’humour de l’Anglais passe bien la rampe. James Yuill s’autorise quelques intros dignes de Daft Punk voire de Chemical Brothers. Quant à sa voix, elle se pose naturellement sur les chansons, à la manière d’un Dave Gahan. Comme références, ont a fait pire. 35 minutes et 8 morceaux plus tard (dont un inédit) le set s’achève, alors qu’il était enfin bien en place. Nous aurions aimé en entendre un peu plus ; mais les règles imposées aux premières parties sont implacables : il faut laisser la place aux suivants sans aucune discussion. Néanmoins, il faudra suivre de près ce cabotin de Yuill ; car vu son talent, il devrait faire parler de lui.

Il est 20h40, et les roadies s’affairent. 40 minutes seront nécessaires pour régler le matos. Interminable ! De quoi trépigner d’impatience. La salle commence à se remplir. Et peu de temps avant que le trio ne monte sur les planches, elle est quasi comble. La température monte d’un cran. En jetant un coup d’œil autour de soi, on remarque la présence d’une audience éclectique. Arborant tous les looks. Du quadra à l’ado. Du BCBG à parapluie au chevelu ébouriffé à moitié stone.

21h15, le public est déjà sous le charme des premiers accords de « Just The Past ». Le trio est devant nous. De front. John Eriksson à la batterie, le flegmatique Björn Yttling à la basse et le fringant Peter Morén au chant, au clavier ou à la guitare. Les trois premiers morceaux sont balancés plein pot, à grand renfort de light show. D’abord plus pop, les compos glissent rapidement vers la britpop tendance Beatles. On s’en prend plein la tronche, le sourire aux lèvres ; même si le jeu de mots placé par Peter, sur « Brussels and Mossels », est d’un goût douteux. Faut dire que l’ambiance est bon enfant. Peter Bjorn & John semblent en parfaite condition. L’émotion est bien palpable. Pas de doute. Et lorsque la formation interprète, « It Beats Me Every Time », on en a la chair de poule. C’est certain, on ne va pas regretter la soirée. Les morceaux s’enchaînent, dont une majorité de titres issus des opus précédents. Mais progressivement, le trio nous réserve des extraits de leur toute dernière galette, « Living Thing », sortie le jour même du concert. Seul « Seasiderock » ne figure pas au répertoire, ce soir. Probablement parce qu’il est instrumental et plus intimiste. Morén ne se tient plus. Il se démène comme un beau diable sur « I’m Losing My Mind ». Le combo livre tout ce qu’il a dans le corps et dans l’âme ; et ça se ressent très fort. Les interventions aux drums deviennent de plus en plus déstructurées. Les breaks beats de plus en plus décalés et corrosifs. La basse percute notre rythme cardiaque. La guitare est chauffée à blanc. On est en plein opéra rock. De quoi nous scotcher sur place. « Fa Si La » libère une énergie pas possible. Tout comme « I Don’t Know What I Want Us to Do » qui nous achève en nous coupant littéralement les jambes juste au-dessus du genou. Le public n’a pas le temps de se relever que le trio attaque « Object Of My Affection ». Les spectateurs participent en frappant dans les mains. Mais la compo est complètement atomisée en fin de parcours. Et les lumières s’éteignent. Déjà ! Il est 22h05. Ces 50 minutes ont filé à une vitesse fulgurante et on espère sincèrement que le rappel va raviver la flamme qui brûle encore au cœur de l’Orangerie.

Trois morceaux seront réservés à cet encore. Des titres figurant essentiellement sur l’elpee « Writer’s Block », dont le fameux « Young Folks », que le public accueille, sous des acclamations nourries. Une réaction guère surprenante, il faut l’avouer. « Up Against The Wall » vient définitivement clôturer le show, un spectacle que Peter va signer d’un dernier stagediving acrobatique. Une bien belle soirée vient de s’achever. Riche en émotions. Même si on en aurait encore voulu davantage. Mais on quitte les lieux, le même sourire aux lèvres que deux ans plus tôt. Pari réussi pour les Suédois. Personnellement, me voilà de nouveau dans tous mes états. Dans le fond, je suis resté un grand gamin…

Tracklist :

Just The Past
I don’t Move Me
Lay It Down
It Beats Me Every Time
Nothing to Worry About
I Want You !
Living Thing
I’m Losing my mind
Fa Si La
I don’t Know What I Want Us to Do
Object Of My Affection

Rappel:

Lets Call It Off
Young Folks

Up Against The Wall

Organisation Botanique

Piers Faccini

Pas un seul grain de sable…

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En arrivant au Café Central à 18h30, ce lundi soir, le showcase de Peter Von Poehl était déjà terminé. Activités professionnelles oblige ! Piers Faccini était donc appelé à lui emboîter le pas. Artiste complet, Piers est à la fois, chanteur, compositeur et peintre. Mais aujourd’hui, il est venu présenter quelques titres de son nouvel album. « Two grains of sand » sera d’ailleurs dans les bacs dès le 6 avril prochain.

Sur la petite scène du bar bruxellois, l'artiste est à l'aise, mais humble. Il dégage une certaine sympathie naturelle. Notamment lorsqu’il s’exprime dans la langue de Molière, avec un léger accent anglais. Faut dire qu’il a vécu en France. Dès l’âge de 5 ans, ses parents avaient émigré de l’Albion vers l’Hexagone. Son père est italien (NDR : ce qui explique son nom de famille) et sa mère britannique.

Dès qu’il se met à chanter, on est frappé par ses inflexions tellement proches de Ben Harper se fait sentir. Ce n'est pas un hasard s'ils ont tourné ensemble. Son premier elpee, avait d’ailleurs été mis en forme par JP Plunier, le producteur du Californien. Mais Piers Faccini manifeste davantage de réserve pour dispenser son blues-folk, et joue davantage sur les émotions que celui de la star californienne ! En extrapolant, on pourrait imaginer sa musique comme un mix réussi entre celle de Ray Lamontagne et d’Elliott Smith. Piers a interprété cinq morceaux particulièrement bouleversants. Ce qui donne une envie urgent d’écouter son nouvel opus. Son timbre vocal est chaleureux. Ses interventions à la guitare sont élégantes, discrètes et bigrement efficaces. En fait, on est en présence d’un virtuose du manche, qui ne veut pas en faire trop. Une chose est sûre, ce soir il a démontré que la chanson était un art au sein duquel il excellait. En attendant la sortie de « Two grains of sand », vous pouvez déjà vous procurer le superbe single, "A storm is going to come", paru ce 14 mars, une chanson qui figure également sur la B.O. de la série « Grey's Anatomy »...

 

 

IAMX

Digne d’IAMX !

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Enfin ! Il est enfin arrivé ! IAMX est venu nous en mettre plein la vue et les oreilles, dans une AB sold out depuis déjà quelques semaines, lors d’une présentation de leur très attendu 3ème album, « Kingdom of Welcome Addiction »

Mais est-il encore nécessaire de vous faire les présentations ? Pour celles et ceux qui s’en souviennent, le charismatique Chris Corner était le leader du groupe Sneaker Pimps. Mais en parallèle, il a fondé IAMX, un projet musical électro aux influences eighties, responsable à ce jour de deux albums : « Kiss+Swallow » en 2004 et « The Alternative » en 2006.

C’est donc, très enthousiastes que les fans ont accueilli le show de Chris Corner et de ses acolytes ; c’est-à-dire Dean Rosenzweig à la guitare, Tom Marsh à la batterie ainsi que Janine Gezang au claviers/synthés/basse. Car ce n’est pas à un simple concert auquel nous avons eu le droit d’assister, mais bien à un grand ‘spectacle’ ! A chaque passage du groupe, que ce soit en salle ou en festival, une véritable explosion d’applaudissements accompagne les premières notes de leur set ! Chaque personnage donne tant d’énergie qu’il est impossible de rester stoïque face à leur show ! De véritables piles électriques !

« Bring Me Back A Dog » ouvre les hostilités. Le groupe branche immédiatement les électrodes aux oreilles d’un public qui se presse instantanément vers les profondeurs de leur son électro et dansant. Entre regard vénitien et costume moderno-classico-glam, IAMX, nous précipite au sein d’un théâtre d’ambiance qu’il est le seul capable de nous faire partager. Les premiers accords de « Kingdom Of Welcome Addiction » (NDR : un extrait du dernier elpee) sont dignes d’un DJ set. La suite est impeccable. L’atmosphère cependant plus minimaliste. Les tonalités plus rock voire plus lourdes. Mais toujours, on retrouve cette touche personnelle, dont le groupe a fait sa signature musicale. D’un répertoire riche en mouvements musicaux différents, Chris nous lâche « The Alternative », suivi de « Sailor » et « An I For an I » pour mettre le feu aux poudres. Enflammé et frénétique, le public suit le mouvement. Faut dire que les fans, pour la plupart féminines, étaient relativement remontés ce soir… Certain(e)s avaient même attendu une bonne partie de la journée, devant l’entrée de l’AB, pour se réserver les meilleurs places, face au podium.

Mais la pression s’adoucit sous une ambiance d’ombres chinoise où Chris Corner, derrière un voile, nous communique sa chaleur émotionnelle à travers l’éthéré « I Am Terrified » (du nouvel album) et le magnifique « This Will Make You Love Again ». Cependant, le calme ne règnera guère très longtemps. Le show reprend subtilement pour nous emmener au cœur des festivités du monde de la nuit, comme si nous étions plongés dans une une discothèque. « Spit It Out », « Night Life » ainsi que « Kiss+Swallow », entrecoupés par quelques compos du nouvel opus, font trembler, comme on aime tant, la salle de l’AB ! La foule en redemande. Conquise par cette énergie captivante, elle refuse que cette soirée prenne fin. Certains fans se lancent dans un crowdsurfing. Les bras et les têtes remuent au rythme de la batterie. Au sein de cet univers particulier, les sens se lâchent, laissent parler les corps. Chris communique avec son public, le remercie chaleureusement, arpente toute la largeur de la scène. Janine, Dean et Tom ne sont pas en reste. Ils aiment le ‘live’ et ça se voit ! D’ailleurs, on ne se lasse pas de les suivre ; et même en festival, les gens qui découvrent le groupe sont généralement conquis.

Un rappel sous un tonnerre d’applaudissements nous catapulte sur l’excellent nouveau single « Think Of England », enchaîné à « Negative Sex » et au fabuleux « President ». La foule danse et en redemande encore. La troupe achève cependant son spectacle par « Your Joy Is My Low » et « After Every Party I Die ». Moment choisi par Dean pour ponctuer sa ‘course’ d’un saut mémorable au milieu des fans ! Bref, fougue et originalité ont émaillé ce concert… digne d’IAMX !

Malgré les acclamations de la foule, les lumières se rallument pendant que les haut-parleurs diffusent « La vie en rose » d’Edith Piaf. Que le public, heureux d’avoir passé une superbe soirée, reprend en chœur. Cerise sur le gâteau, Tom et Dean se mêlent aux spectateurs pour partager quelques séances photos.

Le troisième opus d’IAMX, « Kingdom Of Welcome Addiction », paraîtra dans le courant du mois d’avril. Il est déjà disponible sur leur site web : http://www.iamx.eu. Et pour ceux qui n’ont pas eu la chance de participer à cette fête, ce samedi, ils pourront toujours aller les applaudir ce 27 mars, à Herve, dans le cadre du Belzik Festival.

Organisation AB.

 

Animal Collective

Qu’ils retournent dans leur cage, et vite !

Écrit par

Responsable d’un remarquable album (NDR : « Merriweather Post Pavilion », probablement déjà un des ‘musts’ pour 2009), la formation new-yorkaise passait par l’Aéronef ce 19 mars 2009. Normal dès lors de caresser l’espoir que la transposition en ‘live’ de leur petit chef-d’œuvre soit de la même trempe. C’est-à-dire retrouver cette musique oscillant de la pop éthérée à la noise, en passant par le folk tribal, le néo-psychédélisme et le minimalisme électronique. Et surtout ces superbes polyphonies vocales. Mais en mon fors intérieur, je me demandais quand même comment ils allaient gérer leur cocktail d’influences, puisées aussi bien chez Mercury Rev, Terry Riley, New Musik, Pet Shop Boys, les Beach Boys, Syd Barrett ou encore Aphex Twin, sur les planches. Mauvaise nouvelle, leur principal guitariste Deakin s’est provisoirement retiré du projet. Il n’avait d’ailleurs pas participé aux sessions d’enregistrement du denier elpee. Mais apparemment, donc, ce changement de line up n’avait guère affecté leur muse. C’est ce que m’expliquait un confrère, qui avait assisté à leur prestation, la veille à l’AB. Epoustouflante, paraît-il !

Il revenait à Pantha du Prince d’ouvrir les hostilités. Comme le mercredi, à Bruxelles, d’ailleurs. Alias Hendrick Weber, ce DJ, producteur, compositeur et bassiste est réputé pour son recours au Schaffel beat, soit un rythme syncopé glissant rapidement du classique 4/4 au 6/8, 3/4 voire 12/8 (NDR : il doit avoir la bosse des maths !) Ne m’en demandez pas plus, je suis totalement ignare en la matière. Il s’installe derrière un pupitre drapé de noir. Au milieu du matos d’Animal Collective. Et il se lance dans un set d’une bonne demi-heure, au cours duquel il va tourner des boutons et de temps à autre à frapper une sorte de cloche à l’aide d’une tige. Paraît que ces variations rythmiques sont destinées à faire remuer les corps. Comme lors d’une transe vaudou… En fait, si le sexe féminin a pu admirer un beau garçon qui pourrait facilement poser pour des magazines de mode, je dois avouer que sa prestation m’a laissé de glace. Et en observant plusieurs de mes voisins bâiller, j’ai la nette impression que je n’étais pas le seul dans le cas.

Place au trio Animal Collective. On a enlevé le pupitre de Pantha du Prince pour ne laisser que ceux du trio, habillés d’un drap de couleur blanche. Pour en dissimuler les fils, c’est évident. Geologist s’installe à gauche de la scène. Il éclaire ses gestes d’une lampe frontale. A droite, Panda Bear se plante derrière le sien. A côté de lui, on discerne une cymbale et un tom dont il ne jouera qu’épisodiquement. Au milieu, Avey Tare se partage la guitare et deux claviers sis de chaque côté de lui. Au fond de la scène, on aperçoit également un tom et une cymbale. Encore des percus subsidiaires. Une énorme boule blanche est suspendue au-dessus du groupe. Au fil du show, quelques images psychédéliques y seront projetées. Le light show est on ne peut plus minimaliste. D’ailleurs, pour immortaliser le moindre cliché, les photographes ont galéré toute la soirée.

Bref, venons-en au set proprement dit. D’abord, les beats (NDR : parfois dub) imposés par Geologist plombent toutes les compositions. On est même scotché sur place tant ils sont puissants. J’essaie de reconnaître l’un ou l’autre morceau, mais la bouillie sonore est tellement déstructurée, qu’il est difficile de s’y retrouver. Panda et Avey se réservent les vocaux. Des harmonies qui nous avaient enchantés sur les compos de leur album. Mais ici, on n’entend plus que des onomatopées réverbérées. Manifestement, le groupe a décidé de privilégier l’électronique expérimentale. Et de nous noyer sous des nappes de sons basées sur la répétition. Que ce soit des bruits, des voix, des infrabasses, des rythmes et de tout le saint tremblement. Sur la musique aussi, on suppose… Paraît qu’il faut s’immerger dans leur univers pour en prendre conscience et espérer qu’un moment subliminal se produise. Ce serait du néo-surréalisme (NDR : qui a dit néo-libéralisme ?) Si on veut ! Faudrait alors qu’ils s’expliquent de manière approfondie sur le concept. Parce que tout ce que j’ai pu lire à leur sujet me donne l’impression d’être en présence d’un hype. Que la presse spécialisée s’est empressée de faire mousser, pour paraître branchée. En consultant la presse écrite et celle du web, j’ai même eu la nette impression qu’ils n’avaient pas grand-chose à raconter d’intéressant. C’est peut-être la raison pour laquelle, ils n’ont pas souhaité (NDR : ou leur label) qu’ils s’expriment auprès de Musiczine. L’épreuve du ‘live’ de votre serviteur va durer 55 minutes. Et puis basta ! Franchement, qu’ils se concentrent sur leurs disques. Ce sont des maîtres dans le domaine. Mais pour la scène, après plus de 40 ans de bouteille dans l’univers du rock, il ne faut plus me la faire…

Organisation Aéronef Lille.

 

Nightwish

Magnifique, mais pas magique…

Écrit par

La Finlande est un grand pourvoyeur de rêves. Non seulement, c’est le pays où habite le Père Noël, mais c’est aussi celui où est né Nightwish. Ce soir, Forest National se met à l’heure du Pôle Nord en accueillant le meilleur du Metal Symphonique. 

Ceux qui espéraient voir en Indica la nouvelle sensation du Metal Gothic finlandais au féminin, en sont pour leur frais. Indica a autant sa place en première partie de Nightwish que Lordi n’avait la sienne à l’Eurovision. Jonsu, la chanteuse de ce groupe entièrement composé de filles –disque de platine chez lui, mais totalement inconnu dans nos contrées– avait été choisie par Tuomas Holopainen (NDR : le claviériste et compositeur principal de Nightwish) pour chanter une version finnoise du titre « Last of the wilds (Erämaan viimeinen) » pour un single tiré de l'album « Dark Passion Play » ; ce qui explique probablement pourquoi nous les retrouvons en ouverture de la soirée. Pour la petite histoire, toutes les chansons d’Indica (NDR : 4 albums au compteur) ont été enregistrés en finnois, mais internationalisation de la tournée de Nightwish oblige, les titres interprétés ce soir ont dû être complètement réécrits en anglais.

Il est 20 heures pile, Forest National presque rempli réserve un accueil poli aux 5 demoiselles qui, si  elles sont plutôt jolies, pratiquent une pop rock un peu trop acidulée. Une fois passée l’agréable surprise causée par la vue de leur joli minois, les 20 minutes que dure le concert semblent étrangement longues. 

Pain, c’est l’autre groupe du légendaire Peter Tägtgren, leader du groupe de death metal suédois Hypocrisy et mythique producteur, propriétaire des Studios Abyss. De death metal, il n’en est pas question ici. Comptant 6 albums à son actif, Pain pratique un melting-pot de Metal Electro-Industriel. En studio, Pain est un one-man band, Peter se chargeant personnellement d’enregistrer tous les instruments. Pour matérialiser sa musique sur scène il a fait appel à une machine et 3 musiciens mercenaires.

Dès leur entrée sur la scène de Forest, on comprend qu’on n’est pas venu pour rigoler. Le show commence par « I’m going in » le morceau d’ouverture de leur dernier opus en date, « Cynic Paradise ». On est bien loin des ‘jolies ballades’ d’Indica. Place à l’adrénaline pure. Les vocaux de Peter, à cent lieues de ceux qu’il pratique dans Hypocrisy sont toutefois plus sauvages sur scène que sur disque. Les morceaux de Pain, aux refrains facilement mémorisables sont taillés pour le ‘live’ et l’on se met a ‘headbanger’ au son des « Save our soul », « Just hate me » ou « Shut your mouth », compos caractérisées par un son de clavier qui semble directement issu du Bontempi de mon enfance. Un petit regret pour « Follow me ». Sur l’album il est chanté en duo en compagnie d’Anette Olzon (la chanteuse de Nightwish). Ce soir, il n’est interprété que par des voix masculines. Trente petites minutes de concert seulement, mais quelle intensité !

Nightwish est un groupe unique. L’originalité de sa musique procédait, croyait-on, du timbre de son ancienne chanteuse, Tarja Turunen. En effet, qui d’autre que Nightwish pouvait se targuer d’avoir une vraie chanteuse d’opéra en son sein ? Des groupes impliquant une vocaliste à la voix lyrique, il y en a des tas : Within Temptation, Epica, Tristania pour n’en citer que quelques uns ; mais une vraie chanteuse d’opéra, il n’y avait que Nightwish. Aussi, lorsque le combo s’est séparé de Tarja, plus grand-monde n’aurait osé parier un pennik sur leur futur. Pourtant, quelques années plus tard, Nightwish se produit en tête d’affiche, dans un Forest National plein à craquer ; preuve s’il en n’est que l’âme de Nightwish ne réside pas dans une voix, mais bien sa musique.

Qu’Anette Olzon (la remplaçante de Tarja) soit une excellente chanteuse, personne n’en doute. « Dark Passion Play », le dernier album studio du combo en est une belle démonstration ; mais la question que toutes celles et ceux qui comme votre serviteur n’ont pas encore vu Nightwish en ‘live’ depuis son arrivée est : ‘Comment va-t-elle reproduire sur scène les chansons immortalisées par l’incroyable Tarja ?’ Et bien, à l’issue du spectacle, la réponse est simple : elle ne le fait pas ! Non Anette ne reproduit pas le style de Tarja. Elle s’approprie les chansons.

On peut saluer ici le courage des membres de Nightwish qui auraient pu choisir la facilité en choisissant un clone de Tarja. A contrario, ils ont décidé de recruter une vocaliste au style complètement différent. Un pari qui, s’il n’était pas gagné d’avance, trouve toute sa justification ce soir. Bien sûr, il y aura toujours des gens pour préférer Tarja à Anette, comme il y a toujours des gens qui préfèrent Bon Scott à Brian Johnson ou Paul Di Anno à Bruce Dickinson, mais l’affluence au concert de ce soir est là pour le prouver, Nightwish a fait le bon choix. 

C’est à 21h36 que résonnent les premiers accords du clavier de Tuomas Holopainen. A travers le rideau de fumigènes, les éclairages nous révèlent un décor somptueux. Tout d’abord, une ancre marine immense tournant sur elle-même, à l’avant de la scène, quelques rochers et comme échoué sur une plage, la carcasse d’un bateau dans laquelle sont casés les claviers de Tuomas. Après une courte intro, le groupe entre en scène au son de « 7 days to the wolves » l’un des 5 morceaux de « Dark Passion Play » qui seront joués ce soir. Les effets pyrotechniques sont impressionnants, au point que l’on a demandé à nos collègues photographes, pour raisons de sécurité, de ne pas entrer dans la fosse avant la fin du premier morceau. (NDR : ce qui n’a pas empêché notre ami Bernard Hulet de vous offrir de magnifiques clichés du concert dans la section ‘Live Photos’ de Musiczine). Le style d’Annette Olzon est à des années lumières de celui de Tarja, tant au niveau vocal qu’au niveau look. Blonde aujourd’hui, alors qu’elle était brune sur les clichés promo du dernier album, elle reste assez statique au début de ce concert ; ce qui tranche un peu avec l’attitude des autres musiciens du groupe, surtout Emppu Vuorinen, le petit guitariste blond. Il bouge tellement d’un bout à l’autre de la scène qu’on a parfois l’impression qu’il se dédouble. Issu de l’elpee « Century Child », « Dead to the world » est donc premier morceau de l’époque Tarja chanté par Anette. Première constatation, il est beaucoup plus heavy que sa version studio. Chanté en duo avec Marco Hietala, il passe comme une lettre à la poste ; si bien que l’on n’a même pas l’occasion de se demander si Anette chante aussi bien que Tarja. C’est encore vrai pour la chanson suivante : « The Siren », extrait de l’album « Once », l’autre album le plus représenté dans la setlist ce soir puisque pas moins de 6 titres en sont extraits. En bon capitaine, juché sur son bateau, Tuomas dirige le concert d’une main de maître. Bien sûr, il laisse le soin à Anette et à Marco de dialoguer avec le public, mais on le sent attentif au moindre détail. Principal compositeur du groupe, il impose la patte de Nightwish tout au long du concert et prouve que l’âme du groupe, c’est lui. Ses mélodies d’introduction des morceaux sont immédiatement reconnues par la foule. A l’instar d’« Amaranth », le morceau suivant. Extrait du dernier cd du groupe, il soulève l’enthousiasme du public. Un superbe morceau au cours duquel la voix d’Anette est vraiment magnifique (NDR : si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à jeter un coup d’œil sur le clip vidéo de cette chansons : une pure merveille !) Marco nous présente le titre suivant « Romanticide » qu’ils n’ont attaqué qu’une seule fois sur scène avant aujourd’hui. Les claviers de Tuomas sont moins présents ; ce qui lui donne un côté brut assez inhabituel chez Nightwish. Un moment choisi pour opérer le retour des effets pyrotechniques : flammes, feux d’artifices, fumigènes. Esthétiquement magnifique, mais, musicalement un peu en-dessous du reste de la setlist. « Dead Boy’s Poem » est l’unique extrait de « Wishmaster » joué ce soir. Une superbe ballade où Anette est magnifique mais cependant un peu moins que ne l’était Tarja. Cette petite déception est vite compensée par « The Poet and the Pendulum », un des meilleurs morceaux du dernier album et un des meilleurs morceaux de Nightwish tout simplement. Une plage épique de plus de 13 minutes au cours de laquelle Tuomas affiche toute la maîtrise de ses instruments. Magnifique et époustouflant ! Les parties vocales de Marco, d’une puissance incroyable tranchent avec la douceur de celles d’Anette. Marco, chanteur et bassiste, géant à la barbe tressée comme un viking est un vrai chanteur de Heavy Metal et une vraie bête de scène. Agé d’une dizaine d’années de plus, il est aussi le leader du groupe finlandais Tarot, depuis 1986. Issu de « Nemo » « Once » s’enchaîne à « Sahara », un superbe morceau de « Dark Passion Play » où la guitare de Emppu Vuorinen se fait tellement heavy qu’on à l’impression d’entendre un Metallica période « Black Album », rehaussé de claviers ‘arabisants’ du plus bel effet. Après avoir été plongé quelques instants dans l’obscurité, nous retrouvons Marco, Emppu, et Tuomas assis à l’avant de la scène pour nous interpréter, en version acoustique, le magnifique « The islander », une ballade entièrement chantée par Marco, Annette assurant quelques backing vocaux en retrait, assise près du kit de batterie. Un moment magique où Marco nous démontre l’étendue de son registre vocal. Retour aux ténèbres propices à quelques effets pyrotechniques pour permettre au groupe de reprendre sa configuration normale et d’entamer « The Escapist », un morceau datant des sessions de « Dark Passion Play » disponible en face B d’un single et en bonus sur le nouvel album live « Made in Hong Kong : & in many other places ». Nouvel extrait de « Once », « Dark Chest Of Wonders », le podium illuminé par des roues de feu d’artifice derrière la batterie de Jukka  Nevalainen (NDR : mais où vont-ils chercher des noms pareils ?) Une fois de plus, il faut faire abstraction de la version de Tarja pour pouvoir vraiment profiter de la prestation d’Anette. Trop tard, c’est déjà la fin. Nightwish se retire. Il est  22h55.

La fin ? Non, on ne va pas les laisser partir ainsi. Après nous avoir fait poireauter quelques minutes, le groupe revient sur les planches interpréter le magnifique « Ghost Love Score », une compo de plus de minutes extraite de « Once » et balancée à grand renfort d’effets pyrotechniques et de canons à confettis (NDR : du feu et du papier, c’est pas dangereux ça ?) Un final magnifique, auquel Nightwish nous rajoute, en bonus, même un petit « Wish I had an Angel » très judicieux avant de nous souhaiter bonne nuit à grands coups de ‘merci, vous êtes les meilleurs’ et d’embrassades.

Et alors, si tout était si bien, pourquoi suis-je un peu déçu ? Tout d’abord, le son. De l’endroit où j’étais, la batterie était tellement mise en avant que parfois on n’entendait pas les claviers ; ce qui pour un groupe comme Nightwish est vraiment dommage. Anette ensuite. D’accord, elle s’est approprié toutes les chansons qu’elle a interprétées, mais en même temps, elle n’a pas abordé les plus difficiles du répertoire de Tarja. La setlist ensuite : probablement pour ménager les cordes vocales d’Anette, un tas de classiques du groupe n’ont pas été retenus. On aurait aimé entendre des morceaux comme « Wishmaster », « Sacrament of wilderness », « The pharaoh sails to Orioh », « Kinslayer » voire « Phantom of the Opera » ou même que Marco nous interprète sa magnifique adaptation du « High Hopes » de Pink Floyd, dans le style de celle réservée au Dvd « The End of An Era », par exemple. Enfin, pourquoi nous avoir imposé Indica si ce n’est pas pour interpréter « Last of the wilds » avec Jonti ?

Bon, ne soyons pas négatifs, ce soir Nightwish a donné un concert magnifique et, ce n’est pas vraiment de leur faute si j’en attendais un magique.

Indica + Pain- + Nightwish

Organisation Live Nation

 

Franz Ferdinand

Parfaitement sous contrôle

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Ce jeudi 12 mars, les Franz Ferdinand se produisaient à Bruxelles pour présenter leur dernier album. Question : davantage électro que les deux premiers et précédents premiers opus, "Tonight : Franz Ferdinand" allait-il tenir la route dans la salle chauffée à blanc de l'Ancienne Belgique ?

Le public venu ce soir s’était, bien entendu, rallié à la cause des Franz. Il suffisait de voir la file devant les portes encore closes de l'AB pour s'en rendre compte. Seule absence au tableau : les revendeurs de places au marché noir ; la police bruxelloise s'étant enfin décidée à agir, face à ces spéculateurs croisés à chaque concert.

Arrivé bien à l'heure, je parviens à me faufiler au 2ème rang, à la droite de la scène. Je pourrai donc ramener quelques clichés malgré l'absence de frontstage pour les photographes. Ouvrant timidement par "Come On Home", dans une quasi-obscurité, le set prend sa vitesse de croisière dès le deuxième titre, "Do You Want To". S’ensuit un premier extrait du dernier album, "No You Girls". Une véritable bombe qui passe en continu sur les stations radiophoniques. Nick, le guitariste/claviériste en profite déjà pour s’allonger sur les mains tendues des premiers rangs. Le light show se réveille et l'écran géant sis derrière le groupe affiche maintenant quelques images fixes. Alex et ses acolytes n'hésitent pas à effleurer les spectateurs de leurs guitares... L’ambiance a maintenant atteint une bonne température. Les Franz attaquent "Matinée". La salle saute, les balcons dansent, les Franz sont ovationnés. "Twilight Omens" et "Walk Away calment un peu l’ardeur de la foule, mais "The Fallen" la fait repartir en vrille et de plus belle ! Le son de la basse et des deux guitares est tout simplement exceptionnel. Pas le temps de souffler que Franz Ferdinand nous balance l'intro de "Take Me Out". Dès les premières notes du morceau, les candidats au ‘crowd surfing’ se manifestent. "Turn It On" permet de reprendre quelque peu ses esprits avant que les guitares ne se déchaînent à nouveau. Et en particulier lors du psychédélique et hypnotique "40' ". Chaussé de souliers à pointes démesurément longues, Alex est toujours aussi maniéré quand il esquisse un pas de danse. Le combo nous livre ensuite une version bien musclée de "Bite Hard" ; encore un extrait du nouvel album ; et embraie par "Michael", morceau au cours duquel les deux guitaristes se retrouvent presque dans le public, alors que Bob, le bassiste, demeure impassible sur la droite de la scène. Alex lance des regards hystériques en direction des premiers rangs, à quelques centimètres à peine des visages des spectateurs… Curieusement, une version un peu molle, à mon goût, d' "Ulysses", premier single extrait de "Tonight : Franz Ferdinand", clôture le set principal, au terme duquel Alex nous gratifie enfin de quelques mots.

Un rapide nouveau sound check, et les Ecossais reviennent sur scène après deux petites minutes d'absence. La prestation reprend en force par le lourd "Lucid Dreams", suivi d'une version de "What She Came For" dont la fin est réellement hallucinante ; deux autres extraits du denier elpee. Alex glisse au synthé pour assurer l'intro d'"Outsiders" ; mais il reprend vite sa guitare afin de se livrer à quelques duels avec son complice Nick, alors qu'un roadie est monté sur les planches pour renforcer Paul à la batterie. Le titre s’achève d’ailleurs en présence de quatre drummers et d’un joueur de maracas, sous les cris de joie de l'AB. Alex présente rapidement chaque membre du groupe qui y va de son petit solo. Le rappel est clôturé en beauté par un "This Fire" particulièrement énergique. Alex frôle tellement le premier rang des spectateurs, que quelques heureux parviennent à gratter les cordes de sa guitare. Les dernières notes tombent. Nick jette sa râpe dans la salle (NDR : les roadies éprouveront toutes les difficultés du monde à la récupérer), avant de descendre dans la fosse, en compagnie d’Alex, pour serrer les mains de spectateurs… qui n'en reviennent toujours pas !

C'est donc à un set parfaitement rôdé que nous avons assisté ce soir. Même si personnellement parfois leur son un peu trop mou à mon goût (comme si les morceaux étaient légèrement joués down tempo), le public présent dans la salle de l'Ancienne Belgique ne semblait pas partager mon avis. A les écouter, il était tout simplement époustouflant et l'enchaînement des titres absolument parfait. Une chose est sûre, les morceaux les plus dance du dernier album ont soigneusement été tenus écartés, la moitié des titres de cet opus joués ce soir passant avec mention l'épreuve de la scène au milieu des bombes tirées des deux premiers elpees du groupe.

Parfaitement sous contrôle, je vous disais...

Organisation Live Nation

 

Rachael Yamagata

…Songs Sinking Into Heart

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Entre douceur et ardeur, Rachael Yamagata effectuait son premier (examen de) passage sur les planches belges. Celles de l’Ancienne Belgique. Dans un club à la limite du surbooking. Un succès de masse inattendu pour la jeune femme venue présenter son second ouvrage, le doublé « Elephants / …Teeth Sinking Into Heart ».

Fraîchement signée chez Warner, Rachael Yamagata a proposé au public un set réfléchi, parcourant à part égale « Happenstance » et « Elephants / …Teeth Sinking Into Heart ». Entamant son set par les délicats « Elephants », « Be Be Your Love» et « What If I leave », la jeune femme est soutenue par quatre musiciens. Elle a toujours le mot pour rire et conte ses déboires avec les hommes, principale source d’inspiration de ses textes. Après avoir demandé à l’assemblée ce qu’il y avait d’intéressant à faire sur Bruxelles après son concert, elle charmera d’ailleurs un certain Pierre. Ce petit veinard aura droit à une sympathique improvisation après lui avoir proposé un dîner en tête-à-tête. « Sidedish Friend », « Faster » ou « Accident », les chansons les plus pop-rock de son répertoire sont les plus acclamées mais également les moins passionnantes. Mais le band (composé de musiciens ayant accompagnés, entre autres, Beth Orton, Sophie B. Hawkins, Iggy Pop, Tom McRae ou encore Rufus Wainwright) tient la route et donne une dimension ‘live’ supérieure aux extraits de « …Teeth Sinking Into Heart ». Le set atteint son climax lors de l’interprétation cathartique d’un titre de 10 minutes extrait de « Elephants », en l’occurrence « Sunday Afternoon », clôturant un concert gracieux et généreux. Yamagata effectue un dernier retour sur scène, seule au piano sur « Reason Why ». 1h20 de pur bonheur.

Organisation : Ancienne Belgique.     

Ray LaMontagne

Une voix d’exception

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Ils étaient nombreux à attendre de pied ferme la venue du barbu dans nos contrées, longtemps ignorées par ce dernier. Initialement prévu à l’Orangerie du Botanique, le concert belge de Ray LaMontagne a par conséquent suscité une demande beaucoup plus grande que l’offre. Bye Bye l’Orangerie. Celle-ci a rapidement cédé sous la pression et laissé à son grand frère, un Cirque Royal Medium comble, l’honneur d’accueillir le singer-songwriter.

L’attachante Priscilla Ahn a ouvert la soirée de la plus séduisante des manières. Nouvelle recrue de la scène folk, la petite sœur spirituelle de Neko Case et Jenny Lewis a charmé le public en deux temps trois mouvements, entrecoupant les extraits de son prometteur premier ouvrage, « A Good Day », par de nombreuses interventions à la fois drôles et touchantes. Une artiste à tenir à l’œil.

Accompagné de cinq musiciens, Ray LaMontagne a démarré son set sans cérémonie. D’entrée de jeu, l’homme a dévoilé toute sa puissance vocale sur un « Henry Nearly Killed Me (It’s A Shame) » intense. Sa voix grave et éraillée est de celles qui vous traversent jusque dans les entrailles et vous touchent au plus profond de l’âme. Particulièrement lorsqu’il interprète les chansons les plus apaisantes de son répertoire, que ce soit en compagnie de son groupe (« Trouble », « Sarah », le céleste « I Still Care For You ») ou seul à la guitare (« Burn »). L’homme est venu pour chanter et rien d’autre, comme il le soulignera à un trouble-fête qui lui reprochait de façon peu courtoise son manque de communication avec le public. Sa communication, Ray LaMontagne la transmet à travers sa musique, un folk aux limites du blues et de la country (« Empty », « Three More Days ») parfois teinté de rock (« Meg White ») ou de soul (« You Are The Best Thing », « Hey Me, Hey Mama »). En clôture d’un concert remarquable de près d’1h30, Priscilla Ahn se glisse sur la scène afin d’accompagner LaMontagne sur le titre-phare de son dernier opus, « Gossip In The Grain ». Un duo fascinant précédé par une excellente reprise de Sam & Dave, « When Something Is Wrong With My Baby ». Une conclusion digne de ce nom pour un concert providentiel.

Organisation : Le Botanique

 

I Like Trains (iLiKETRAiNS)

Voyage en première classe

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Les premières parties suscitent rarement mon enthousiasme. Ce soir, ce n’est pas le cas. Il y a iLiKETRAiNS. Pour être honnête, j’ai longtemps hésité avant d’aller revoir Sisters Of Mercy ; mais la présence de ce supporting act m’a définitivement décidé.

Originaire de Leeds, iLiKETRAiNS pratique de la cold-wave proche d’Interpol. Tous les ingrédients sont bien réunis : le baryton mélancolique, la basse hypnotique et les accords de guitares chatoyants mais cinglants. Ce voyage en première classe transporte aussi bien les spectres de Joy Division, And Also The Trees et Nosferatu, parmi les influences 80’s, que de Swerverdriver, pour celles du début des  90’s (Swervedriver) ; et même de Silver Mt. Zion, pour les wagons post-rock. Cette formation est également responsable de textes soignés. Engagés aussi. Ainsi une compo comme « Beeching report » dénonce la décision prise par Richard Beeching, d’avoir restructuré (démantibulé ?) la British Railways. A l’époque des services peu rentables avaient été supprimés et des gares peu fréquentées fermées, à son initiative. Une décision impopulaire qu’il avait étayé à travers un rapport respectant aveuglément la philosophie libérale des States. Témoins de leur engagement, les membres d’iLiKETRAiNS déboulent en uniforme d’accompagnateurs de train. Le trajet est agréable. Les plages montent crescendo avant le déferlement final. Elles nous transportent, nous transcendent et nous libèrent spontanément, en nous incitant à pratiquer le headbanging. Très généreux, les cheminots britanniques nous gratifient d’un arrêt supplémentaire lors du titre « A divorce before marriage ». « A song we never played before » nous garantissent-ils. En l’espace de 6 ou 7 titres et d’une bonne demi-heure, cette première partie nous aura emballés, et les applaudissements nourris du public n’auront pas été usurpés.

Dur, dur par contre d’écrire une review enthousiaste après avoir assisté à la piètre prestation des Sisters of Mercy. Comme la grande majorité du public (NDR : des trentenaires et des quadragénaires), j’ai encore en tête les trois albums (« First, Last and Always », « Floodland » et « Vision Thing ») écoutés en boucle à l’âge de 15 ans. Et les images du concert du Royal Albert Hall, le seul filmé officiellement en 85. Or, on est bien loin de cette ambiance londonienne : le groupe ne ressemble plus à rien, mais on le savait déjà depuis longtemps. Surtout depuis que deux des pions majeurs, Craig Adams et Wayne Hussey, se sont barrés. Ce soir, il y a bien deux jeunes loups qui tentent même de nous les faire oublier. Ils ont beau être convaincus de leur mission, leur performance est médiocre. Si les deux gratteurs originaux étaient dans la salle, ils seraient morts de rire, en regardant et surtout en écoutant ces deux guitaristes de foire… Andrew Eldritch campe aujourd’hui un look bourrin. Suffit de contempler son tee-shirt. Mais on le savait aussi, depuis qu’il a voulu se démarquer du style gothique. Bref, le résultat proposé ce soir ne ressemble plus à rien. Un spectateur averti s’est même décidé à écrire sur le forum de l’AB, que la formation ne vaut pas plus qu’un cover band de ducasse ! Pourtant, les Sisters of Mercy appartiennent à la famille des Artistes dits ‘classiques’ du Rock. Et malgré l’absence de nouvel album, depuis près de 20 ans, ils parviennent à remplir la salle de l’AB, deux soirées de suite. Même au prix exorbitant de 35 Euros ! Car oui, malgré ce tarif, le public n’aura droit qu’à 1 heure 20 de set, rappels y compris. Bon allez, pour ne pas froisser les quelques fans conquis (NDR : on serait tenté d’écrire aveuglés ou endoctrinés), je vous communique quand même une idée de la setlist du concert de ce soir. Mais s’ils reviennent, ce sera sans moi. Car trop c’est trop et la coupe est pleine (NDR : ou vide, c’est comme vous voulez…)  

Organisation Live Nation

 

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