Vendredi Minuit l’heure de Sofia Bolt…

Sofia Bolt est le projet de la musicienne, compositrice et productrice d'origine française Amélie Rousseaux. C'est à Los Angeles, où elle vit depuis son départ de Paris en 2017, qu'elle a enregistré son second elpee, « Vendredi Minuit », ce 10 mai 2024. Entre…

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Concerts

The Whip

Le pouvoir stimulant du fouet

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Samedi 6 décembre. La météo n’est pas au beau fixe. Mais quelle importance quand on sait que l’on va passer sa soirée au Botanique. On ne se bouscule pourtant pas au portillon. Et c’est probablement la raison pour laquelle, les locataires d’une soirée ont pu se produire dans la Rotonde. Le set avait été annoncé à l’Orangerie ; mais il faut croire que la crise frappe aussi la hype du moment. Dommage ! Pourtant, The Whip est un quatuor à voir. Au moins une fois dans sa vie. Tant l’énergie libérée lors de leurs prestations est intense.

Les hostilités s’ouvrent à 20h15 précises. Pas de première partie. Curieux ! Les quatre de Manchester débarquent pour présenter leur premier opus « X Marks Destination ». Le line up du combo réunit trois gars et une fille. A l’instar de nombreuses formations péninsulaires, la formation a pris le train rock/électro en marche. Découverts par l’écurie française Kitsuné, les Britons ont saisit crânement leur chance. Et se sont notamment illustrés lors du festival Pukkelpop, cet été. Sur les planches, les Mancuniens affichent beaucoup d’élégance. Dès les premières mesures, le public est déjà chauffé à blanc. Comme sur l’album, tous les titres joués ce soir sont de petites pépites dansantes. Le clavier vibre. La batterie est minimaliste mais efficace. L’ensemble homogène. Les spectateurs remuent constamment. Les musiciens semblent prendre leur pied, malgré le peu de monde présent dans la salle. Une fameuse performance, il faut le souligner. La donzelle assume magistralement les parties de drums. Faut croire qu’elle est née le rythme dans la peau. Son énergie et son dynamisme, elle les met au service de ses trois partenaires masculins, leur permettant ainsi enflammer les quelques fans collés contre le podium. On a même l’impression qu’ils sont aux anges. Le set ne va cependant durer que plus ou moins une heure. Il s’achève par le tube « Trash ». Et dès les premiers accords de cette compo, le public, visiblement satisfait, décide d’envahir la scène. Il en profite même pour entourer fièrement les musiciens de The Whip, dont on devrait, à mon humble avis, entendre parler dans un futur proche…  

Organisation Botanique

The Dodos

Percutant et percussif...

Écrit par

Si mes souvenirs sont bons, il y a onze années que je n’avais plus mis les pieds au VK. C’était lors du concert de Chumbawamba. Le seize novembre 1997, très exactement. Faut dire que le climat dans le quartier, à l’époque, était plutôt tendu. S’aventurer le soir à Molenbeek, c’était un peu la zone. Enfin, c’est le sentiment que j’éprouvais. Et que partageait, vu les expériences vécues, la plupart des baroudeurs de concerts rock. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Les rues sont bien éclairées. Pas vu de rassemblement hostile. Un commissariat de police a été construit dans le quartier. Et on se sent davantage en sécurité. D’autant plus que le staff du VK implique une équipe multiculturelle aussi soudée qu’efficace. Un bel exemple d’intégration…

Suite au remarquable concert accordé dans le cadre du festival Pukkelpop, la formation californienne (NDR : de San Francisco très exactement) revenait donc en Belgique pour un set très attendu. On n’était d’ailleurs pas loin du sold out…

Jennifer Gentle servait de supporting act. Une formation italienne. Issue de Padoue très exactement. Née en 1999, elle a compté jusque cinq musiciens ; mais est réduite aujourd’hui à un duo : le chanteur/compositeur/guitariste et membre fondateur Marco Fasolo ainsi que le claviériste/vocaliste Liviano Mos. Moustache à la gauloise et longs cheveux, ce dernier trahit le look d’un musicien de métal des seventies. Pensez à Black Sabbath. Il souffle aussi ponctuellement dans un kazoo. Premier groupe transalpin à être signé sur le label Sub Pop, Jennifer Gentle compte parmi ses admirateurs Mark Arm (Mudhoney), Grahan Coxon (Blur), Jarvis Cocker, Mars Volta, Julian Cope et même des musiciens d’Architecture In Helsinki ainsi que des Dandy Warhols. En fait leur psychédélisme farfelu, presque cartoonesque, s’inspire de Syd Barrett ; mais également du cinéma italien (Fellini et Morricone, tout particulièrement). Marco possède un timbre particulièrement aigu, androgyne, rappelant parfois Danielson, alors que le falsetto de Liviano est plus limpide. Leur musique est très minimaliste, mais assez complexe. Les accords dispensés par Marco, à la guitare, plutôt arides. Les changements de rythme constants. Cool au début, le set s’achève par deux titres puissants et énergiques, dont le premier bénéficiera de la participation de Meric et Logan des Dodos, aux percus. Une demi-heure, c’était largement suffisant. En fait, pour pouvoir apprécier ce style musical, finalement très proche de la prog, il est indispensable de bien connaître les morceaux. Sans quoi, on est constamment déboussolés.

Place ensuite aux Dodos. Un trio californien. A gauche, Meric Long. Probablement d’origine mexicaine (NDR : la formation est issue de San Francisco !) Le plus souvent assis devant deux micros. L’un destiné aux basses, l’autre aux aigus. Il change de guitare à chaque morceau. Ses grattes acoustiques électrifiées, il les joue en fingerpicking. Il imprime régulièrement le rythme en frappant du pied sur le podium. Il se sert de temps à autre d’un bottleneck. Parmi ses râpes électriques, il dispose d’un spécimen qui a du vécu, tant la boiserie est usée. Ses interventions allient punch et virtuosité. Il possède une voix claire, qui se conjugue très souvent en harmonie avec celle du drummer, Logan Kroeber. Le deuxième larron siège à droite de la scène. Pas de grosse caisse. Rien que des toms et des cymbales. Et puis un tambourin fixé en-dessous de son pied droit. Son amplitude, sa versatilité et sa dextérité en matière de drumming sont sidérantes. Il est capable de reproduire le bruit d’une machine à écrire, en tapotant le bord de son tom ou de ficeler une mélodie rien qu’en caressant ses peaux. Enfin, au centre, mais en retrait, milite le dernier arrivé : Joe Haener. Préposé au xylophone et aux percus. En fait de percus, il tire le plus souvent parti de sonorités qui émanent d’une poubelle métallique complètement cabossée. Et franchement, ça claque ! Très discret (NDR : il se cache derrière son matos quand il ne doit pas participer aux festivités), Joe se révèle terriblement efficace.

La musique de Dodos brasse une multitude d’influences (NDR : à cet égard, je vous invite à aller revoir la chronique consacrée à leur dernier album, « Visiter »). Cependant, l’une d’entre elles saute aux oreilles : celle du troisième album du Led Zeppelin. Oui, oui, le plus acoustique et personnellement l’œuvre majeure du dirigeable. Surtout lors des morceaux les plus bluesy. Mais en même temps, le groupe y injecte un feeling latino, hispanique plus précisément, et libère une intensité percussive qui vous prend littéralement aux tripes. Au fil du set, Meric commence à se lever de plus en plus souvent tout en martelant le rythme du pied sur les planches. Il abandonne même sa six cordes, en fin de parcours, pour cogner également sur le bidon martyr. A cet instant, Joe est allé rejoindre Logan pour partager les drums . Bref au fil de la prestation, l’intensité et l’ambiance montent en crescendo. Impossible de rester en place tant le rythme est contagieux. Et provoque in fine une véritable transe. On ne sait plus trop où on en est. L’intensité est à son paroxysme. Les changements de rythmes sont légion. Les instruments bavardent entre eux. Et multiplient les réponses cinglantes. Meric est en nage. Joe aussi. C’est même beaucoup plus spectaculaire. D’ailleurs, lorsque les perles de sueur giclent littéralement de son front, pendant qu’il assène furieusement ses coups sur le bidon, on ne peut y voir qu’une attitude esthétique. Et le concert s’achève dans la frénésie la plus totale.

Deux titres seront accordés en rappel. Et lors du dernier morceau, cerise sur le gâteau, les musiciens de Jennifer Gentle viennent apporter leur collaboration aux percus, martelant notamment le sol à l’aide de sticks. Un final extatique et carnavalesque ! Les Dodos ne reviendront plus. On en aurait quand même encore bien repris un morceau. Surtout d’un aussi savoureux gâteau…

Organisation : VK

 

Alain Bashung

Un beau témoignage d’amour…

Écrit par

Ce jeudi 27 novembre, c’est l’effervescence face au 110 du Boulevard Anspach. L’enceinte de l’Ancienne Belgique est prise d’assaut, une heure déjà avant le concert de ce soir. Ni la pluie, ni le vent qui vient nous glacer jusqu’aux os, ne semble décourager la meute impatiente. Pourtant, immobile depuis quelques minutes, je décide de me dégourdir les jambes. Impossible de rester sur place sans se me sentir happé par l’hiver dont la rigueur commence déjà à frapper. Je lance un regard circulaire vers la masse. J’essaye de retrouver Bernard Hulet, avec qui je partagerai la soirée. Il sera les yeux de Musiczine, je serai la plume. Introuvable ou noyé dans la foule, je sais qu’il doit être sur les lieux depuis un bon moment. Les photographes ne disposeront pas de couloir réservé ; c’est Monsieur Bashung lui-même qui l’a souhaité. Il devra donc se battre pour se creuser un trou stratégique, d’où il regardera le concert à travers l’œilleton. Je quitte le boulevard pour m’engouffrer chez un bouquiniste voisin.

45 minutes plus tard, je me dirige à nouveau vers la salle. Les vendeurs de places au marché noir grelottent ; mais il y a fort à parier que leur petit business sera lucratif. La soirée est en effet ‘sold out’ depuis belle lurette. Un arrêt au stand presse, un sourire ravi à l’hôtesse qui me remet mon sésame, une fouille en bonne et due forme et un détour par les vestiaires plus tard, je pars à la recherche d’un coin agréable pour ne rien louper de la soirée. Pas simple. Je suis même forcé de monter au deuxième balcon pour dénicher ce petit angle de vue, plus ou moins sympa. Je pose le bloc note sur le rebord de la rambarde. Ok, pour moi c’est bon les gars ! Je n’ai toujours pas retrouvé Bernard, mais ce grand gaillard se débrouillera, c’est une certitude. (NDR : Je vous invite d’ailleurs à aller jeter un œil sur ce lien pour confirmer mes propos : http://www.musiczine.net/fr/index.php?option=com_datsogallery&Itemid=47&func=viewcategory&catid=622)

Le public est composé en grande partie de quinquas. On y croise tous les looks : du classique au vieux rockeur. Quelques ados accompagnent leurs parents. Ils portent des tee-shirts dont l’effigie ne trompe pas sur leurs goûts musicaux. Pas mal de trentenaires aussi. Tout ce petit monde affiche une mine ravie, et prouve l’étendue des générations touchée tour à tour par la tête d’affiche. Il faudra que tout ce petit monde patiente encore. Fred, la première partie n’a pas encore commencé son set Il est annoncé pour 20 heures.

20 heures tapante, la salle s’obscurcit. Le premier Français de la soirée débarque guitare à la main. Son set est tendre. Sa voix se pose agréablement sur des accords simples et envoûtants. Les textes parlent d’amour ou de relations humaines. D’écologie ou de prise de conscience. Il se sample lui-même, le pied sur la pédale, pour permettre des croisements d’accords. Il reçoit les acclamations du public. Il en recevra encore plus lorsqu’il se permettra une reprise de Noir Désir « A l’Envers à l’Endroit ». En 25 minutes Fred est parvenu à capter notre attention, et préchauffer nos cœurs. Un bien beau défi quand on connaît le pedigree de l’artiste suivant ; pas mal s’y seraient cassés les dents.

La salle continue à se remplir. Dans mon pigeonnier on commence à se sentir à l’étroit. Un couple vient juste de se coller (et c’est peu dire) à ma gauche, essayant au fil des minutes de grappiller un peu plus d’espace. Même les flagrances insupportable de ce parfum dont les ‘vieilles’ se tartinent en général, ni les dialogues complètement vides qu’ils m’obligent à écouter n’auront raison de ma ténacité. Je reste bien à ma place, je bombe le torse. Tout le monde veut le meilleur confort pour tout voir, on n’est pas prêt de me déloger.

20h50, l’AB a respecté ses engagements de ponctualité. Les musiciens font leur apparition. Alain Bashung arrive à son tour. C’est l’hystérie dans la salle. L’accueil est d’une puissance telle, qu’il doit insuffler une bonne dose de motivation à l’artiste. Coiffé d’un chapeau noir, vêtu d’un costume de la même couleur et les yeux cachés par de lunettes fumées, l’homme est beau. Il a la classe du dandy, et un charisme à couper le souffle.

On essaye un instant, d’effacer de sa mémoire les mots ‘maladie’, ‘cancer’, ‘chimiothérapie’ qui sont souvent associés au chanteur. On essaye de se persuader que c’est uniquement la timidité qui le pousse à se dissimuler derrière ses lunettes et son couvre-chef. On oublie le mal qui le ronge pour ne se consacrer qu’aux émotions positives. Un petit pincement au cœur surgit malgré tout, de temps en temps. Assis sur un tabouret, il remercie son public pour l’accueil réservé. Il ouvre les festivités par une phrase qui va tout embraser : ‘Ce soir, je vous propose des chansons, des chansons… et encore des chansons’. Comme au Cirque Royal au mois de mai dernier, il ouvre son set par « Comme un Lego ». La sobriété, est de mise. Le violoncelle et la guitare viennent élever l’instant. Les premiers frissons n’ont aucune peine à vous envahir. C’est l’échine électrisée qu’on est plongé au sein d’un univers sensuel et délicat. Il embraie par « Je t’ai manqué ». Le jeu de lumière vient découper les différents protagonistes ; mais on ne voit que le chanteur. Il avale littéralement la lumière. Il se lève du tabouret que les roadies viennent discrètement déplacer pour entonner « Hier à Sousse », accompagné de son harmonica. Le deuxième clin d’œil de la soirée adressé à Bertand Cantat, apparaît sous le costume de « Volontaire » qui est proposé de manière beaucoup plus rock que la version originale. « Mes Prisons » précède « Samuel Hall ». Une adaptation plus soutenue que celle opérée sur l’elpee « Fantaisie Militaire ». Les lumières transfigurent l’instant, en embrasant la scène de ses milles feux. Complètement bluffé, et sous les coups de butoir du solo de guitare, on frise le sublime quand démarre « Vénus ». Un silence complet dans la salle traduit le respect accordé par l’audience à l’artiste. La peau se couvre d’émotion. Les poils se hérissent. « La Nuit je Mens » est accueilli de manière soutenue. Le public est complètement acquis à la cause, et le fait savoir. L’intro est à nouveau enrichi par le violoncelle et la guitare. Bashung lève les mains. Il enrobe, de ses mouvements lents, la moindre parcelle d’amour que les spectateurs lui accordent. « Je tuerai la Pianiste » et « Légère Eclaircie » sont des compos que l’auteur semble vivre de l’intérieur. « Mes Bras », un extrait de l’album « L’Imprudence », approche la perfection. ‘Sauve toi. Sauve moi, et tu sauras où l'acheter le courage’ : ces quelques mots suscitent à nouveau la révérence. Une leçon de courage que tout le monde se prend en pleine poire. La salle est subjuguée. Elle est encore sous l’emprise des paroles prononcées, juste avant, par l’artiste. Mais il devra se ressaisir en écoutant « Happe » ; histoire de ne pas en louper une miette. Ballade mélancolique, « J’passe Pour une Caravane » déclenche une salve d’applaudissements. Le groupe s’accorde une pause, quelques instants. Le chanteur a ainsi tout le loisir de s’exprimer en solitaire. Il interroge les spectateurs. Leur demande si quelqu’un connaît le film « Macadam Cowboy ». Un hurluberlu ignare hurle : ‘C’est un film de pédé !!’ Bashung manifeste un flegme exemplaire dans sa réponse : ‘Non, c’est un film d’amour’, et entonne « Everybody’s Talkin » de Harry Nilson, une adaptation de la BO du film de John Schlesinger. Et il embraie par un morceau dont l’intro a été volée à Bob Dylan : « Blowing In The Wind ». Cet interlude ouvre une version percutante du célèbre « Osez Joséphine ». Le light show est vraiment superbe et danse autour des musiciens. Sans le savoir, nous entamons le dernier morceau de la soirée. « Fantaisie Militaire » achève la prestation, une compo démantibulée par un solo de guitare énergique qui doit en étonner plus d’un. Il est 22h15.

Le rappel est incroyable, les applaudissements et les cris s’entrechoquent pour former un brouhaha incroyable. Bashung ne s’en sortira pas ainsi. Il en faut une dernière, une ‘sublime’, comme si les 85 minutes précédentes n’étaient qu’une mise en bouche. Bashung revient interpréter « Madame Rêve ». Il en profite pour présenter ses acolytes. Et nous laisse comme deux ronds de flanc, complètement sur les genoux. D’un pas lent et imprécis, il quitte la scène, remerciant la main sur le cœur le témoignage d’amour qu’il vient de vivre. Et que nous venons de vivre. Il se retourne, s’en va dans l’embrasure du côté de la scène. Il y laisse un grand vide. Dans nos cœurs aussi. Sûr, c’est la véritable clôture de la soirée ! Les lumières réapparaissent. Les roadies commencent à démonter le matos. Rien n’y fait, le public continue de hurler. Sans doute résignée, la foule se décide finalement à quitter les lieux. Cette soirée du 27 novembre était magique, et me laissera, longtemps encore, de superbes souvenirs. Je vais par contre tenter d’oublier le parfum de ma voisine de soirée… Quelle horreur !

Organisation Ubu

Mercury Rev

Le monde dans sa main, le public dans sa poche...

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En se plongeant dans la musique électronique lors de leurs deux albums parus le même jour, c'est-à-dire ce 29 septembre (« Snowflake Midnight », sous une forme matérielle, et le second, « The Strange Attractor », uniquement téléchargeable via leur site), on se demandait comment Mercury Rev allait transposer cette nouvelle orientation en ‘live’. La réponse en Belgique était donc attendue pour ce 24 novembre. A l’AB de Bruxelles. Et honnêtement, après avoir écouté ces deux opus, j’imaginais un spectacle réduit à des synthés, des boucles, boîtes à rythmes et autres gadgets électroniques. Le tout, bien sûr balayé, par la voix de Jonathan Donahue. En fait, hormis les parties vocales assurées Jonathan, c’est le reste de mes préjugés qu’il a fallu balayer…

Un zeste d’électro à la Terry Riley envahit l’espace sonore, et le supporting act monte sur les planches : Howling Bells. Un quartet impliquant une très jolie chanteuse. A la chevelure couleur de jais : Juanita Stein. Douée d’une très belle voix, pure, cristalline, évoquant tantôt Karen O des Yeah Yeah, Yeahs, tantôt Polley Harvey, tantôt Nina Persson des Cardigans. Egalement préposée à la guitare rythmique. Le line up est complété par un guitariste, un bassiste et un drummer. La formation est de nationalité australienne, mais s’est établie en Angleterre. Eponyme, leur premier elpee est paru en 2006. C’est même le producteur de Coldplay, Ken Nelson, qui l’avait mis en forme. Le prochain opus est prévu pour l’an prochain. Plutôt britock, mais dans l’esprit shoegazing, leur musique ne manque pas de charme, même si les mélodies sont plutôt mélancoliques, voire ténébreuses et inquiétantes. Plutôt doué, le soliste s’autorise l’un ou l’autre périple dans un psychédélisme rappelant Wedding Present ; et en fin de parcours, la chanteuse vient apporter sa contribution percussive sur un tom basse. Régulièrement, le bassiste et le guitariste enrichissent la solution sonore de claviers (ou de synthés, selon !) ; quant au tempo il est souvent susceptible de se convertir à la new wave. On a même droit à une compo hypnotique, réminiscente d’« I want you (she’s so heavy) » des Beatles (NDR : si, si, le dernier et long morceau de la première face d’« Abbey road »). En une petite demi-heure, le quartet a ainsi démontré un potentiel particulièrement ample, même si les enchaînements manquaient parfois de fluidité. Probablement les risques inhérents à une première partie. Signe qui ne trompe pas, quand même, le combo assure ce supporting act pour toute la tournée mondiale du Rev…

20h55, les lumières s’éteignent et les premières images sont projetées sur l’écran, sis à l’arrière du podium. On annonce l’un ou l’autre test. Puis soudain, un film en noir et blanc (NDR : pas d’époque, mais bien imité), sonorisé par une musique charleston nous est proposé. Et dans la foulée, alors que les hauts parleurs diffusent le « Lorelei » de Cocteau Twins (NDR : qu’on a envie de reprendre en chœur), défilent devant nos yeux des reproductions de pochettes (Nico, Dylan, Drake, Cohen, Elliot Smith, etc.) ; mais également des images de maîtres de la littérature (Kerouac, Miller), de films culte (« Paris, Texas ») ou encore des clichés immortalisant le passé du groupe. Et sous les acclamations, Mercury Rev entre en scène. Outre le trio de base, on y retrouve la solide et très efficace section rythmique qui les accompagne en tournée depuis maintenant quelques années.

A première vue, en matière d’innovation instrumentale, on ne remarque la présence que d’une batterie électronique fixée au dessus des claviers. Jonathan porte une écharpe autour du cou et déjà lampe une gorgée de la bouteille de vin rouge qu’il a emportée avec lui, avant de la ranger soigneusement près des drums. Et à laquelle il viendra s’abreuver régulièrement. Le son et puissant. Très puissant même. Ce n’est pas nouveau, mais j’ai l’impression qu’il l’est encore plus que la dernière fois. Et je dois avouer que dès le premier morceau, « Snowflake in a hot world », un extrait du dernier opus, j’ai été littéralement scotché sur place. Et que dire de cette explosion presque atomique produite au milieu du set. Les murs de l’AB doivent encore en trembler. Pendant tout le show, les images vont défiler. Souvent relatives à l’univers, à l’atome, aux océans ou à la nature. Parfois ponctuées de citations. Entre autres d’Aldous Huxley, de Vincent Van Gogh et bien d’autres. Dès le deuxième titre, Jonathan empoigne sa guitare. Et vivifiante, l’électricité se met déjà à crépiter. Chaque fois qu’il va reprendre la râpe pour conjuguer ses échanges avec Grasshopper, les morceaux vont littéralement cracher des flammes. Une lueur brille constamment dans les yeux de Jonathan. Son falsetto fragile, caressant, limpide est susceptible de vous plonger dans un océan de mélancolie douce. Il allie le geste à la parole, caricaturant le rôle d’un chef d’orchestre, le vol d’un oiseau, d’une ballerine, d’un bodybuilder ou encore mime celui d’un humain qui aurait le monde dans sa main… Enfin, ce soir, c’est plutôt le public qu’il a mis dans sa poche… En outre, lorsque la foule applaudit, Donahue sourit. Aux claviers, Jeff Mercel se réserve l’une ou l’autre intervention jazzyfiante, plusieurs interludes ‘ambient’ et puis dynamise de ses interventions aux drums électroniques le percutant et hallucinant, « Dream of a young girl as a flower », un morceau sculpté sur un tempo post house/techno. Impressionnant ! L’ovation en fin de set l’est tout autant. Le groupe applaudit pour remercier son auditoire et quitte les lieux en laissant un fond sonore couvrir les acclamations.

Quelques minutes plus tard, le quintet revient sur le podium et nous livre une fin de parcours somptueuse : « Diamonds », « Goddess on a hiway », le symphonique et intense « The dark is rising » ainsi que l’obsessionnel « Senses of fire ». Nouvelle clameur monstrueuse et nouvelle marque de gratitude de la part de la formation. Qui ne reviendra plus. Heureux, mais assommé, on décide alors de reprendre la route. Il est 22h20. L’horaire a été scrupuleusement respecté. Vu les conditions météorologiques, la prochaine fois, on pourra peut-être emprunter les services des chemins de fer…

Organisation Live Nation

 

Róisín Murphy

Chapeau bas !

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On se les gèle. La Belgique a enfilé son manteau blanc pour la première fois depuis longtemps. Par conséquent, les transports de cette chère Stib sont encore plus à la bourre que d’habitude (un exploit !) A l’arrêt de bus donc, une horde de fans de l’ex-Moloko attendent impatiemment un transport qui n’arrivera jamais. C’est donc frigorifiés de la tête aux pieds que les compagnons d’infortune débarquent dans la grande salle bruxelloise, moins peuplée que de coutume.

A 20h précises, Hercules and Love Affair fait une entrée discrète mais acclamée par un public plutôt parsemé. La formation entame son set par « First Class », un nouveau morceau, et embraie par « True/False, Fake/Real », deux titres qui font très rapidement fondre la neige collée aux baskets de l’assistance. Andrew Butler enchaîne le meilleur du recueil éponyme, dont « Raise Me Up », « You Belong », « Athene » et « Blind » ainsi que quelques nouveautés interprétées par la petite Kim Ann Foxman et une Nomi Ruiz à la robe ultra-courte. C’est par ailleurs toujours un grand plaisir d’observer les machos de la sécurité baver devant le déhanché de la jolie créature dont ils ignorent probablement la biographie.

Il faudra attendre une bonne heure (décidément…) après la fin du set de Hercules And Love Affair pour voir enfin débarquer sur le podium l’extravagante Róisín Murphy. Dissimulée derrière de larges tentures blanches, l’ex-interprète de Moloko entame son set par « Overpowered », affublée, comme de coutume, d’un chapeau original. Celui-ci va glisser le long du visage de la star. Ce qui ne va pas l’empêcher de s’égosiller, comme si de rien n’était. Bien que la salle ne soit pleine qu’aux trois quarts de sa capacité, le public est manifestement motivé et danse de toutes parts. D’autant que la demoiselle aligne d’une traite ses morceaux les plus entraînants, tels que « Let Me Know », « You Know Me Better » ou « Checkin’ On Me ».

Quelques changements de costumes et une petite session acoustique plus tard, Mademoiselle Murphy se permet un entracte (si si !) d’une petite dizaine de minutes. Le temps de reprendre son souffle et de revenir en force. Elle balance alors un « Movie Star » extraordinairement bien remanié qui transforme définitivement la salle en une discothèque géante. La transcription ‘live’ du morceau renvoie même la version faiblarde du disque au rang de démo. Durant près d’1h40, Róisín Murphy est parvenue à ravir aussi bien les fans de son dernier opus que ceux de la première heure. Elle n’a, en effet, négligé ni son « Ruby Blue » ni sa période Moloko, puisqu’elle a interprété quelques titres tirés du répertoire de son ancienne formation.

Si vous n’avez pas pu assister à cet exceptionnel défilé chapeauté, rendez vous sur son site officiel. Le concert a été filmé et sera proposé en streaming sur son site officiel d’ici quelques jours !

Organisation : Live Nation  

Kanye West

(Ego) Trip dans l’espace

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Quelques mois après avoir effectué un premier passage à Forest National, dans sa mouture Club, Kanye West s’est arrêté une seconde fois au même endroit. Pour être précis, ce vendredi 21 novembre. Le rappeur le plus ‘humble’ des Etats-Unis a pris d’assaut la salle ‘forestoise’, dans sa configuration originelle, afin d’y présenter un nouveau show annoncé comme spectaculaire.

 
 

Et pour ne rien gâcher à la fête, le businessman a emmené dans ses bagages une première partie de taille. En l’occurrence Santogold. Accueillie tièdement par un public manifestement venu pour assister au spectacle de Kanye West –et personne d’autre– la jeune femme s’est démenée dignement. Soutenue par ses deux inséparables danseuses, elle a ainsi interprété une large partie de son disque éponyme. De quoi faire vibrer la salle de ses tubesques « You’ll Find A Way » dans la version remaniée par Switch & Sinden, « Unstoppable », « Shove It », « Say Aha », les vrombissants « Creator » et « Starstruck » ou l’incontournable « L.E.S. Artistes ». Bien que son set soit totalement identique à celui présenté au Pukkelpop l’été dernier, Santi White peut se targuer d’avoir réussi à chauffer un auditoire qui, au départ, semblait peu enclin à apprécier son mariage des genres.

 
 

A 20h40, les lumières se rallument et un large rideau noir coulisse de manière à dissimuler les préparatifs sur scène. La salle est pleine à craquer et le public, surexcité. Si bien qu’il est impossible d’accéder à la fosse. Quelques groupies poussent des hurlements au moindre pixel apparaissant sur les écrans ornant les extrémités du podium. On aura même droit à un bon quart d’heure de ‘Ola’ dans les gradins. Mais il faudra une bonne heure aux roadies, pour tout mettre en place.

 
 

21h40. Le show peut enfin commencer. L’ouverture des tentures dévoile lentement une installation impressionnante mais moins spectaculaire qu’imaginée. Trois écrans ornent la scène. L’un, gigantesque, décore l’arrière-scène. Le second, mobile, se tient juste au dessus du rappeur, allongé tranquillement sur le troisième. Le parterre, en relief, est incliné de manière à permettre à toute l’assistance d’admirer le ‘grand’ Kanye. Après tout, si les gens ont payé, c’est pour le voir, lui... Les premières notes de « Good Morning » s’échappent des baffles et, déjà, c’est la folie. Même le public assis dans les gradins se lève comme un seul homme…  

 
 

Kanye West invite l’assistance à un voyage à travers la galaxie. L’écran mobile, seul élément à interagir avec le rappeur, constitue son système de géo-positionnement intergalactique. Il est animé par une voix féminine suave. L’homme aimerait faire du cinéma et ça se voit. Très théâtrale, la mise en scène le propulse à travers des contrées arides et menaçantes, au son de ses trois premiers opus, « The College Dropout », « The Graduation » et « Late Registration », sans oublier des extraits de « 808’s & Heartbreak », son tout dernier elpee, paru officiellement le jour de ce concert. Les terribles « Heard ‘Em Say », « Diamonds From Sierra Leone », « Love Lockdown », « Welcome To Heartbreak », « Jesus Walks » s’enchaînent lors d’un show renvoyant ceux de P. Diddy aux oubliettes.

 
 

En près de deux heures, Kanye West est parvenu à parcourir l’entièreté de la voie lactée, allant jusqu’à combattre une espèce de ver des sables géants aux yeux rouges –un monstre mécanique un peu ridicule mais amusant– sur un « Can’t Tell Me Nothing » surpuissant. Et un concert de rap n’en étant pas un sans la présence de ‘biatches’ sur scène, la gentille voix du GPS propose à l’interprète de lui donner un coup de main lorsque celui-ci s’exclame être en manque. La forme mécanique déployée sur l’écran mobile laisse soudain apparaître virtuellement les formes voluptueuses d’une sulfureuse jeune femme au corps enduit de peinture dorée. Très vite rejointe par une ‘copine’, elle se met alors à faire valoir ses charmes sur un « Gold Digger » qui mettra définitivement le feu aux fesses du public.

 
 

Incontestablement, Forest National a accueilli un des meilleurs concerts de rap de son histoire, même si le show de Kanye West a tout de même souffert de l’ego du bonhomme. Et pour cause, il a gentiment relégué son orchestre au devant de la scène mais un niveau plus bas, même si un système d’élévation a permis à son band de montrer le bout du nez une ou deux minutes. Et la choriste n’a pas davantage été mise en évidence. Si elle a pu s’égosiller quelques secondes au vu de tous, aucun spot ne lui a permis de profiter de son instant de gloire avant que 'l'ascenseur ne la refasse disparaître, en même temps que l'orchestre. « Touch The Sky » constituera l’un des meilleurs moments d’un concert que le public ne risque pas d’oublier de sitôt. Kanye West a beau avoir le melon, sa réputation de showman-prodige se confirme tranquillement…

 
 

Organisation : Live Nation.

 

The Swell Season

Un shoot de mélancolie positive

Écrit par

« The Swell Season », c’est le titre de l’album éponyme composé et interprété par Glen Hansard et Marketá Irglová. C’est également le patronyme choisi par ce duo. Ainsi que la BO du film « Once », parue en 2007. Un film musical dans lequel nos deux musiciens sont les protagonistes. Ma première écoute de cet album remonte à cet été. Un ami attentif m’avait alors envoyé un lien pour écouter « When Your Mind’s Made Up », morceau qui m’a littéralement scotché à l’écran de mon portable!

J’ai repassé le clip au moins trois fois. Quand la musique vous submerge et vous procure de telles sensations d’envoûtement, on a cette impression d’avoir des ailes qui vous poussent dans le dos. A ma surprise, en écoutant les autres plages de l’opus, le plaisir s’est prolongé. Il ne se limitait pas à un seul single susceptible de me faire vibrer ! Non, parce que la majorité des plages sont un appel à la douceur et à la relaxation de l’esprit.

Quel enchantement ! Quelques clics plus tard, je me procure donc une place pour le concert. L’opportunité de me rendre au Handelsbeurs à Gand. Salle splendide, propice à la rencontre de Glen et Marketá.

Juste avant de m’y rendre, j’appréhendais un peu ce concert. Peur d’être déçue et que le concert soit court. Qu’ils s’en tiennent uniquement aux plages de leur album. Il revenait à Mark Geary de chauffer la salle. Ce troubadour dégage un sacré ‘capital sympathie’, sans même devoir gratter sa guitare ! Quelques enchaînements, une belle dose d’humour et 40 minutes plus tard, la salle n’attend qu’une chose, l’arrivée du binôme tchéco-irlandais.

L'entrée en scène de The Swell Season est discrète. Les titres s’enchaînent facilement. Glen prend soin d’introduire chacun d’entre eux. Il est plutôt bavard et aime l’échange avec son public. Un public qui, au fur et à mesure, se lèche les babines de plaisir… Le mélange des deux voix caresse nos oreilles… Assise derrière son piano, Marketá envoûte. Sa guitare autour du cou, Glen captive et anime.

Evidemment, ils n’ont pas oublié d’interpréter les inévitables « When Your Mind’s Made Up et « Falling Slowly », ainsi que d’autres titres de l’elpee. Membre du groupe The Frames, Glen nous a également réservé quelques tubes issus de leur répertoire. Un set qui, rappel compris, aura duré 2h.

Rares sont les concerts aussi longs ! Ce soir, j’ai pris une dose de folk-rock de qualité premium. C’était du très bon ! D’ailleurs, la soirée s’est terminée au bar, où Mark, Glen et le batteur sont venus se mêler aux assoiffés que nous étions tous.

Organisation Handelsbeurs

 

Bullet For My Valentine

Une énergie communicative…

Écrit par

Il y a déjà un bout de temps que le concert de Bullet For My Valentine était annoncé à l'AB. Je suis toujours sous le charme de leurs deux albums. Et j’avais eu la chance d’assister à leur set accordé à Paris. A l'Olympia, très exactement. Aussi, comme je les avais loupés au Graspop cette année, il n’était pas question de manquer leur prestation de ce mercredi, en Belgique. Au départ l’affiche était libellée ‘Bullet For My Valentine (AKA B4MV) + Lacuna Coil & guests’. Lacuna Coil est une formation dont je ne connaissais que le nom. Et en mon for intérieur, je craignais fort devoir me farcir un ensemble du style Within Temptation ou autre Nightwish, deux combos dont les envolées lyriques des chanteuses et les riffs plutôt lents et basiques ne me bottent pas trop.

Deux jours avant la date du concert, le détail du programme est enfin dévoilé. Il y aura donc quatre groupes : Black Tide, Bleeding Through, Lacuna Coil et B4MV. Dès l’ouverture des portes, à 17h30, une horde d'ados se précipite pour pénétrer dans l’AB. Honnêtement, je dois avouer, qu’à cet instant j’ai pris un coup de vieux. Mais en même temps, j’étais rassuré de voir qu’une nouvelle génération d'‘headbangers’ était dans la place.

Il est 18h45 lorsque les premiers accords de Black Tide retentissent. A cet instant, la salle est à moitié pleine (NDR : ou à moitié vide, si vous préférez). Oscillant entre heavy metal et hard rock, les morceaux proposés par ce band issu de Miami ne sont pas très originaux. Mais je suis frappé par le jeune âge de ces musiciens. Et vu la maîtrise de leurs instruments, ils méritent le respect. Gabriel a commencé à chanter et jouer de la guitare vers l’âge de 8 ans. Aujourd’hui, il en a quinze. Et tant sur son manche que de la voix, il impressionne. Une question me traverse quand même l’esprit : ‘Gamin, y'a pas école?’. Zakk, le plus âgé, vient de fêter ses vingt printemps. Lors de cette tournée, justement. Leur périple, ils l’accomplissent en compagnie de B4MV. Sur scène, ils libèrent une énergie très contagieuse. Entre ados (les artistes et le public), le courant passe instinctivement. Honnêtement, j’estime quand même que leur musique manque d’originalité et d’inspiration. Bref, ce n’est pas génial ! Bien sûr, très souvent, un premier groupe souffre de l’approximation des balances. En outre, il faut avouer que le son manque singulièrement de puissance. Maintenant, il est aussi possible que mes capacités auditives se soient encore détériorées. Alors, Black Tide, un groupe prometteur ? Certainement. Pourvu que ses musicos n'attrapent pas le melon et se forgent un style vraiment personnel. 

C’est en parcourant leur page MySpace que je me suis quelque peu familiarisé avec la musique du deuxième combo, proposé à l’affiche de la soirée : Bleeding Through. Dès les premiers accords dispensés sur cette plateforme du net, j'avais déjà envie d'ôter les écouteurs de mes oreilles. A cause de l’omniprésence des synthés couvrant les riffs et la voix hardcore. Pas que je sois allergique aux synthétiseurs ; mais il est rare qu’un tel instrument apporte un plus chez un groupe de métal. A la limite pour soutenir une rythmique ou enrichir la solution sonore de samples. Un sentiment de déception m’a même envahi ; car finalement, le reste était quand même de bonne facture. Ce qui explique pourquoi, je n’ai même pas pris la peine de consulter la bio de la formation. M’enfin, comme le jour du concert, c’était compris dans le prix, je ne me suis pas trop tracassé. Et puis, fallait quand même jeter un œil sur le set, pour pouvoir en relater un commentaire. Finalement, j’ai pris une bonne décision en ne restant pas accroché au bar. A contrario des titres issus de l'album "Declaration", proposés en écoute libre, le synthé est bien moins présent. Résultat des courses, les compos passent beaucoup mieux la rampe. Attention, c’est le son du clavier qui est moins présent. Pas la claviériste. Car visuellement, Marta Peterson en impose… Tatoué et ne tenant pas en place une seule seconde, Brandan Schiepati s’est procuré la panoplie full-option du vrai chanteur hardcore : gueulante et rythmique magistrale… Les sonorités consommées par Brian & Jona sont puissantes. Tantôt véloces, tantôt lourdes, elles véhiculent des accents ‘Dimebagdarelliens’ (Pantera - R.I.P.) ou ‘Kerrykingiens’ (Slayer). A charge de la rythmique, constituée par Ryan (basse) et Derek (drums) de solidifier l’ensemble. Au sein du public, c’est l’affolement. Les spectateurs commencent à se bousculer. Un ‘circle pitt’ –débonnaire– se forme. Mais un type plus âgé, vêtu d’un t-shirt frappé des lettres ‘Hardcore Championship’ entame des mouvements de boxe/savate française. Le public plus jeune s’interroge et s’écarte du personnage, craignant de se prendre un ‘high kick’ dans la mâchoire et de devoir justifier l'hématome quand papa viendra les chercher… Personnellement, j’estime que ce groupe californien était la première bonne surprise de la soirée.

Juste le temps, d'étancher sa soif en compagnie de mon pote Bernard (NDR : allez donc jeter un coup d’œil sur ses superbes clichés !) et d'assouvir un besoin en nicotine (ouais je sais…) et c'est déjà l'heure de Lacuna Coil. Hormis Cristian et Andrea –les vocalistes portent une chemise blanche et un gilet noir– tous les autres musiciens sont vêtus de la couleur des ténèbres. Le son est excellent. Et dès l’ouverture de leur show, on se rend compte que la machine est bien huilée. Les oreilles commencent à siffler. Le sextet milanais épingle quelques titres de son dernier opus "Karmacode". Il enchaîne par « Swamped », « Our Truth, Within Me » et s’offre un petit break en s’autorisant une excellente cover du "Enjoy the Silence" de Depeche Mode. Les spectateurs chantent et commencent à manifester davantage d’animation. Faut dire que la petite Cristina parvient, à elle seule, à occuper tout le poidum. On en oublierait presque le rôle de sa partenaire aux vocaux, Andrea. Les autres musiciens assurent. Que ce soit Cristiano et ‘Maus’ aux guitares, CriZ à la batterie ou Marco à la basse. Ils donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre. Et dans les amplis…  A cet instant, une réflexion me traverse l’esprit : ‘VinZzzz t'es un vrai loser…’ Parce que mes préjugés venaient d’être complètement balayés. Lacuna Coil ne se le limite pas à une soprano qui chante sur 4 accords de guitare et un rythme ternaire (genre valse). Ce qu’il propose, c'est du bon ; du très bon même ! L’aspect gothique ne noie jamais l’ensemble. Leur métal tient la route. Il est contagieux et repose sur une rythmique sans solo.

Après avoir savouré la prestation des rossignols milanais, j'étais donc impatient de revoir enfin Bullet For My Valentine. Ce jeune groupe gallois jouit d’une excellente réputation chez les médias spécialisés (Kerrang, Metal Hammer,…) C’est même devenu un nouveau symbole dans l’univers du metal insulaire. Pourtant, à leurs débuts (NDR : c’est-à-dire vers 1997), ils se contentaient d’adapter des standards de Metallica et Iron Maiden. Leur premier opus, "The Poison", paraît fin 2005. Il est suivi par un Dvd live, l’année suivante. Un Dvd immortalisant un concert accordé au sein du mythique Brixton Hall de Londres. Notons encore qu’ils ont assuré la première partie d'Iron Maiden lors de leur périple opéré outre-Atlantique et de Metallica pendant leur tournée européenne. Et puis, début 2008, ils gravent leur second opus, "Scream, Aim, Fire". Paradoxalement, les influences de Metallica et de Maiden sont beaucoup plus évidentes que sur leur premier essai. A la limite, je me demande même si Metallica n’aurait pas eu intérêt à leur demander quelques conseils avant de concocter son dernier opus. (NDR : ne pas frapper, ne pas frapper !) Entretemps, signe de reconnaissance, Matt Tuck, le charismatique chanteur/guitariste a vu son talent de guitariste récompensé par la marque Jackson. Et pour cause, elle a créé un modèle de râpe portant sa signature! Lors de leur prestation accordée l’Olympia, j’avais quand même déploré leur manque de contact avec le public. Et puis une carence en énergie scénique.

Les portes de la salle sont encore grandes ouvertes. Et on entend les premiers accords consacrés à l'intro du groupe. Le temps d’arriver sur les lieux et on peut observer la mise en scène. Les draps noirs ont cédé leur place à un énorme backdrop représentant la couverture de leur dernier album. La batterie est au centre du podium. A chaque extrémité, se dresse un mur d'enceintes de marque Mesa Boogie. Vu le matos, je m’attendais à être propulsé au fond de la salle, dès le premier accord de guitare. L'intro exécuté par Moose à la batterie prélude "Scream, Aim, Fire" (NDR : le morceau d'ouverture du dernier album). Et surprise, le son est réduit à sa plus simple expression. On entend à peine chanter Matt et les gueulantes de Jay. La ligne de basse est plus présente ; mais l’emprise de la section rythmique nous fait presque oublier que Matt et Padge tricotent comme des fous sur leur gratte. Il faudra attendre le troisième morceau ("The Poison") pour retrouver l’intensité du son, conforme à nos attentes. Faut croire que l’ingé avait enfin retiré retirer les croquettes enfoncées dans ses oreilles. Entre chaque colonne de haut-parleurs, des lignes de ‘leds’ lumineuses alimentent un light show tout bonnement exceptionnel. Les musiciens se libèrent. Le public est réceptif. Et on le sait, au plus le public donne, au plus le groupe restitue. Parmi cette équipe de showmen, Matt se réserve le premier rôle. Les soli de guitare de Padge sont parfaits ; et lorsque Matt vient le soutenir à la quinte ou à la tierce, on ne peut s'empêcher de penser aux exercices de style pratiqués par Maiden. Les morceaux s'enchaînent. Les ‘circle pitts’ aussi. Lorsque Matt annonce "Tears Don't Fall", le premier hit single du groupe, l’audience se déchaîne et reprend le refrain en chœur. Décidément, ce concert n'a rien à voir avec celui de l'Olympia. Ils sont dans leur trip. Leur énergie est communicative. Un véritable régal ! Paris n’était donc qu’un passage à vide. Après avoir opéré un périple européen, terminé des sessions d’enregistrement, sur une période de trois mois, le groupe était donc sur les rotules. En outre, et pour une fois, soyons un peu chauvin, le public belge s’est montré ce soir à la hauteur de sa réputation. On n’ira pas jusqu’à prétendre que le public hexagonal était un peu mou. Quoique… Une chose est sûre, l’audience de ce soir est parvenu à faire la différence ; et le groupe l'a bien senti. Le show s'est achevé par "Forever & Always", c'est-à-dire le dernier titre de l’elpee, "Scream, Aim, Fire", encore une fois repris en chœur par le public…

Playlist.

Scream, Aim, Fire
Eye of the Storm
Breaking the Demon
The Poison
Take It Down On Me
Last To Know
4 Words
Say Goodnight
Tears Don't Fall
Last To Know
All This Things I Hate
Forever & Always  

Organisation AB 

 

Black Tide

Contaminé par le métal dès le berceau…

Écrit par
Il y a déjà un bout de temps que le concert de Bullet For My Valentine était annoncé à l'AB. Je suis toujours sous le charme de leurs deux albums. Et j’avais eu la chance d’assister à leur set accordé à Paris. A l'Olympia, très exactement. Aussi, comme je les avais loupés au Graspop cette année, il n’était pas question de manquer leur prestation de ce mercredi, en Belgique. Au départ l’affiche était libellée ‘Bullet For My Valentine (AKA B4MV) + Lacuna Coil & guests’. Lacuna Coil est une formation dont je ne connaissais que le nom. Et en mon for intérieur, je craignais fort devoir me farcir un ensemble du style Within Temptation ou autre Nightwish, deux combos dont les envolées lyriques des chanteuses et les riffs plutôt lents et basiques ne me bottent pas trop.

Deux jours avant la date du concert, le détail du programme est enfin dévoilé. Il y aura donc quatre groupes : Black Tide, Bleeding Through, Lacuna Coil et B4MV. Dès l’ouverture des portes, à 17h30, une horde d'ados se précipite pour pénétrer dans l’AB. Honnêtement, je dois avouer, qu’à cet instant j’ai pris un coup de vieux. Mais en même temps, j’étais rassuré de voir qu’une nouvelle génération d'‘headbangers’ était dans la place.

Il est 18h45 lorsque les premiers accords de Black Tide retentissent. A cet instant, la salle est à moitié pleine (NDR : ou à moitié vide, si vous préférez). Oscillant entre heavy metal et hard rock, les morceaux proposés par ce band issu de Miami ne sont pas très originaux. Mais je suis frappé par le jeune âge de ces musiciens. Et vu la maîtrise de leurs instruments, ils méritent le respect. Gabriel a commencé à chanter et jouer de la guitare vers l’âge de 8 ans. Aujourd’hui, il en a quinze. Et tant sur son manche que de la voix, il impressionne. Une question me traverse quand même l’esprit : ‘Gamin, y'a pas école?’. Zakk, le plus âgé, vient de fêter ses vingt printemps. Lors de cette tournée, justement. Leur périple, ils l’accomplissent en compagnie de B4MV. Sur scène, ils libèrent une énergie très contagieuse. Entre ados (les artistes et le public), le courant passe instinctivement. Honnêtement, j’estime quand même que leur musique manque d’originalité et d’inspiration. Bref, ce n’est pas génial ! Bien sûr, très souvent, un premier groupe souffre de l’approximation des balances. En outre, il faut avouer que le son manque singulièrement de puissance. Maintenant, il est aussi possible que mes capacités auditives se soient encore détériorées. Alors, Black Tide, un groupe prometteur ? Certainement. Pourvu que ses musicos n'attrapent pas le melon et se forgent un style vraiment personnel.  

C’est en parcourant leur page MySpace que je me suis quelque peu familiarisé avec la musique du deuxième combo, proposé à l’affiche de la soirée : Bleeding Through. Dès les premiers accords dispensés sur cette plateforme du net, j'avais déjà envie d'ôter les écouteurs de mes oreilles. A cause de l’omniprésence des synthés couvrant les riffs et la voix hardcore. Pas que je sois allergique aux synthétiseurs ; mais il est rare qu’un tel instrument apporte un plus chez un groupe de métal. A la limite pour soutenir une rythmique ou enrichir la solution sonore de samples. Un sentiment de déception m’a même envahi ; car finalement, le reste était quand même de bonne facture. Ce qui explique pourquoi, je n’ai même pas pris la peine de consulter la bio de la formation. M’enfin, comme le jour du concert, c’était compris dans le prix, je ne me suis pas trop tracassé. Et puis, fallait quand même jeter un œil sur le set, pour pouvoir en relater un commentaire. Finalement, j’ai pris une bonne décision en ne restant pas accroché au bar. A contrario des titres issus de l'album "Declaration", proposés en écoute libre, le synthé est bien moins présent. Résultat des courses, les compos passent beaucoup mieux la rampe. Attention, c’est le son du clavier qui est moins présent. Pas la claviériste. Car visuellement, Marta Peterson en impose… Tatoué et ne tenant pas en place une seule seconde, Brandan Schiepati s’est procuré la panoplie full-option du vrai chanteur hardcore : gueulante et rythmique magistrale… Les sonorités consommées par Brian & Jona sont puissantes. Tantôt véloces, tantôt lourdes, elles véhiculent des accents ‘Dimebagdarelliens’ (Pantera - R.I.P.) ou ‘Kerrykingiens’ (Slayer). A charge de la rythmique, constituée par Ryan (basse) et Derek (drums) de solidifier l’ensemble. Au sein du public, c’est l’affolement. Les spectateurs commencent à se bousculer. Un ‘circle pitt’ –débonnaire– se forme. Mais un type plus âgé, vêtu d’un t-shirt frappé des lettres ‘Hardcore Championship’ entame des mouvements de boxe/savate française. Le public plus jeune s’interroge et s’écarte du personnage, craignant de se prendre un ‘high kick’ dans la mâchoire et de devoir justifier l'hématome quand papa viendra les chercher… Personnellement, j’estime que ce groupe californien était la première bonne surprise de la soirée.

Juste le temps, d'étancher sa soif en compagnie de mon pote Bernard (NDR : allez donc jeter un coup d’œil sur ses superbes clichés !) et d'assouvir un besoin en nicotine (ouais je sais…) et c'est déjà l'heure de Lacuna Coil. Hormis Cristian et Andrea –les vocalistes portent une chemise blanche et un gilet noir– tous les autres musiciens sont vêtus de la couleur des ténèbres. Le son est excellent. Et dès l’ouverture de leur show, on se rend compte que la machine est bien huilée. Les oreilles commencent à siffler. Le sextet milanais épingle quelques titres de son dernier opus "Karmacode". Il enchaîne par « Swamped », « Our Truth, Within Me » et s’offre un petit break en s’autorisant une excellente cover du "Enjoy the Silence" de Depeche Mode. Les spectateurs chantent et commencent à manifester davantage d’animation. Faut dire que la petite Cristina parvient, à elle seule, à occuper tout le poidum. On en oublierait presque le rôle de sa partenaire aux vocaux, Andrea. Les autres musiciens assurent. Que ce soit Cristiano et ‘Maus’ aux guitares, CriZ à la batterie ou Marco à la basse. Ils donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre. Et dans les amplis…  A cet instant, une réflexion me traverse l’esprit : ‘VinZzzz t'es un vrai loser…’ Parce que mes préjugés venaient d’être complètement balayés. Lacuna Coil ne se le limite pas à une soprano qui chante sur 4 accords de guitare et un rythme ternaire (genre valse). Ce qu’il propose, c'est du bon ; du très bon même ! L’aspect gothique ne noie jamais l’ensemble. Leur métal tient la route. Il est contagieux et repose sur une rythmique sans solo.

Après avoir savouré la prestation des rossignols milanais, j'étais donc impatient de revoir enfin Bullet For My Valentine. Ce jeune groupe gallois jouit d’une excellente réputation chez les médias spécialisés (Kerrang, Metal Hammer,…) C’est même devenu un nouveau symbole dans l’univers du metal insulaire. Pourtant, à leurs débuts (NDR : c’est-à-dire vers 1997), ils se contentaient d’adapter des standards de Metallica et Iron Maiden. Leur premier opus, "The Poison", paraît fin 2005. Il est suivi par un Dvd live, l’année suivante. Un Dvd immortalisant un concert accordé au sein du mythique Brixton Hall de Londres. Notons encore qu’ils ont assuré la première partie d'Iron Maiden lors de leur périple opéré outre-Atlantique et de Metallica pendant leur tournée européenne. Et puis, début 2008, ils gravent leur second opus, "Scream, Aim, Fire". Paradoxalement, les influences de Metallica et de Maiden sont beaucoup plus évidentes que sur leur premier essai. A la limite, je me demande même si Metallica n’aurait pas eu intérêt à leur demander quelques conseils avant de concocter son dernier opus. (NDR : ne pas frapper, ne pas frapper !) Entretemps, signe de reconnaissance, Matt Tuck, le charismatique chanteur/guitariste a vu son talent de guitariste récompensé par la marque Jackson. Et pour cause, elle a créé un modèle de râpe portant sa signature! Lors de leur prestation accordée l’Olympia, j’avais quand même déploré leur manque de contact avec le public. Et puis une carence en énergie scénique.

Les portes de la salle sont encore grandes ouvertes. Et on entend les premiers accords consacrés à l'intro du groupe. Le temps d’arriver sur les lieux et on peut observer la mise en scène. Les draps noirs ont cédé leur place à un énorme backdrop représentant la couverture de leur dernier album. La batterie est au centre du podium. A chaque extrémité, se dresse un mur d'enceintes de marque Mesa Boogie. Vu le matos, je m’attendais à être propulsé au fond de la salle, dès le premier accord de guitare. L'intro exécuté par Moose à la batterie prélude "Scream, Aim, Fire" (NDR : le morceau d'ouverture du dernier album). Et surprise, le son est réduit à sa plus simple expression. On entend à peine chanter Matt et les gueulantes de Jay. La ligne de basse est plus présente ; mais l’emprise de la section rythmique nous fait presque oublier que Matt et Padge tricotent comme des fous sur leur gratte. Il faudra attendre le troisième morceau ("The Poison") pour retrouver l’intensité du son, conforme à nos attentes. Faut croire que l’ingé avait enfin retiré retirer les croquettes enfoncées dans ses oreilles. Entre chaque colonne de haut-parleurs, des lignes de ‘leds’ lumineuses alimentent un light show tout bonnement exceptionnel. Les musiciens se libèrent. Le public est réceptif. Et on le sait, au plus le public donne, au plus le groupe restitue. Parmi cette équipe de showmen, Matt se réserve le premier rôle. Les soli de guitare de Padge sont parfaits ; et lorsque Matt vient le soutenir à la quinte ou à la tierce, on ne peut s'empêcher de penser aux exercices de style pratiqués par Maiden. Les morceaux s'enchaînent. Les ‘circle pitts’ aussi. Lorsque Matt annonce "Tears Don't Fall", le premier hit single du groupe, l’audience se déchaîne et reprend le refrain en chœur. Décidément, ce concert n'a rien à voir avec celui de l'Olympia. Ils sont dans leur trip. Leur énergie est communicative. Un véritable régal ! Paris n’était donc qu’un passage à vide. Après avoir opéré un périple européen, terminé des sessions d’enregistrement, sur une période de trois mois, le groupe était donc sur les rotules. En outre, et pour une fois, soyons un peu chauvin, le public belge s’est montré ce soir à la hauteur de sa réputation. On n’ira pas jusqu’à prétendre que le public hexagonal était un peu mou. Quoique… Une chose est sûre, l’audience de ce soir est parvenu à faire la différence ; et le groupe l'a bien senti. Le show s'est achevé par "Forever & Always", c'est-à-dire le dernier titre de l’elpee, "Scream, Aim, Fire", encore une fois repris en chœur par le public…

Organisation AB

Lacuna Coil

Chasser ses préjugés…

Écrit par

 

Il y a déjà un bout de temps que le concert de Bullet For My Valentine était annoncé à l'AB. Je suis toujours sous le charme de leurs deux albums. Et j’avais eu la chance d’assister à leur set accordé à Paris. A l'Olympia, très exactement. Aussi, comme je les avais loupés au Graspop cette année, il n’était pas question de manquer leur prestation de ce mercredi, en Belgique. Au départ l’affiche était libellée ‘Bullet For My Valentine (AKA B4MV) + Lacuna Coil & guests’. Lacuna Coil est une formation dont je ne connaissais que le nom. Et en mon for intérieur, je craignais fort devoir me farcir un ensemble du style Within Temptation ou autre Nightwish, deux combos dont les envolées lyriques des chanteuses et les riffs plutôt lents et basiques ne me bottent pas trop.

Deux jours avant la date du concert, le détail du programme est enfin dévoilé. Il y aura donc quatre groupes : Black Tide, Bleeding Through, Lacuna Coil et B4MV. Dès l’ouverture des portes, à 17h30, une horde d'ados se précipite pour pénétrer dans l’AB. Honnêtement, je dois avouer, qu’à cet instant j’ai pris un coup de vieux. Mais en même temps, j’étais rassuré de voir qu’une nouvelle génération d'‘headbangers’ était dans la place.


Il est 18h45 lorsque les premiers accords de Black Tide retentissent. A cet instant, la salle est à moitié pleine (NDR : ou à moitié vide, si vous préférez). Oscillant entre heavy metal et hard rock, les morceaux proposés par ce band issu de Miami ne sont pas très originaux. Mais je suis frappé par le jeune âge de ces musiciens. Et vu la maîtrise de leurs instruments, ils méritent le respect. Gabriel a commencé à chanter et jouer de la guitare vers l’âge de 8 ans. Aujourd’hui, il en a quinze. Et tant sur son manche que de la voix, il impressionne. Une question me traverse quand même l’esprit : ‘Gamin, y'a pas école?’. Zakk, le plus âgé, vient de fêter ses vingt printemps. Lors de cette tournée, justement. Leur périple, ils l’accomplissent en compagnie de B4MV. Sur scène, ils libèrent une énergie très contagieuse. Entre ados (les artistes et le public), le courant passe instinctivement. Honnêtement, j’estime quand même que leur musique manque d’originalité et d’inspiration. Bref, ce n’est pas génial ! Bien sûr, très souvent, un premier groupe souffre de l’approximation des balances. En outre, il faut avouer que le son manque singulièrement de puissance. Maintenant, il est aussi possible que mes capacités auditives se soient encore détériorées. Alors, Black Tide, un groupe prometteur ? Certainement. Pourvu que ses musicos n'attrapent pas le melon et se forgent un style vraiment personnel. 

C’est en parcourant leur page MySpace que je me suis quelque peu familiarisé avec la musique du deuxième combo, proposé à l’affiche de la soirée : Bleeding Through. Dès les premiers accords dispensés sur cette plateforme du net, j'avais déjà envie d'ôter les écouteurs de mes oreilles. A cause de l’omniprésence des synthés couvrant les riffs et la voix hardcore. Pas que je sois allergique aux synthétiseurs ; mais il est rare qu’un tel instrument apporte un plus chez un groupe de métal. A la limite pour soutenir une rythmique ou enrichir la solution sonore de samples. Un sentiment de déception m’a même envahi ; car finalement, le reste était quand même de bonne facture. Ce qui explique pourquoi, je n’ai même pas pris la peine de consulter la bio de la formation. M’enfin, comme le jour du concert, c’était compris dans le prix, je ne me suis pas trop tracassé. Et puis, fallait quand même jeter un œil sur le set, pour pouvoir en relater un commentaire. Finalement, j’ai pris une bonne décision en ne restant pas accroché au bar. A contrario des titres issus de l'album "Declaration", proposés en écoute libre, le synthé est bien moins présent. Résultat des courses, les compos passent beaucoup mieux la rampe. Attention, c’est le son du clavier qui est moins présent. Pas la claviériste. Car visuellement, Marta Peterson en impose… Tatoué et ne tenant pas en place une seule seconde, Brandan Schiepati s’est procuré la panoplie full-option du vrai chanteur hardcore : gueulante et rythmique magistrale… Les sonorités consommées par Brian & Jona sont puissantes. Tantôt véloces, tantôt lourdes, elles véhiculent des accents ‘Dimebagdarelliens’ (Pantera - R.I.P.) ou ‘Kerrykingiens’ (Slayer). A charge de la rythmique, constituée par Ryan (basse) et Derek (drums) de solidifier l’ensemble. Au sein du public, c’est l’affolement. Les spectateurs commencent à se bousculer. Un ‘circle pitt’ –débonnaire– se forme. Mais un type plus âgé, vêtu d’un t-shirt frappé des lettres ‘Hardcore Championship’ entame des mouvements de boxe/savate française. Le public plus jeune s’interroge et s’écarte du personnage, craignant de se prendre un ‘high kick’ dans la mâchoire et de devoir justifier l'hématome quand papa viendra les chercher… Personnellement, j’estime que ce groupe californien était la première bonne surprise de la soirée.

Juste le temps, d'étancher sa soif en compagnie de mon pote Bernard (NDR : allez donc jeter un coup d’œil sur ses superbes clichés !) et d'assouvir un besoin en nicotine (ouais je sais…) et c'est déjà l'heure de Lacuna Coil. Hormis Cristian et Andrea –les vocalistes portent une chemise blanche et un gilet noir– tous les autres musiciens sont vêtus de la couleur des ténèbres. Le son est excellent. Et dès l’ouverture de leur show, on se rend compte que la machine est bien huilée. Les oreilles commencent à siffler. Le sextet milanais épingle quelques titres de son dernier opus "Karmacode". Il enchaîne par « Swamped », « Our Truth, Within Me » et s’offre un petit break en s’autorisant une excellente cover du "Enjoy the Silence" de Depeche Mode. Les spectateurs chantent et commencent à manifester davantage d’animation. Faut dire que la petite Cristina parvient, à elle seule, à occuper tout le poidum. On en oublierait presque le rôle de sa partenaire aux vocaux, Andrea. Les autres musiciens assurent. Que ce soit Cristiano et ‘Maus’ aux guitares, CriZ à la batterie ou Marco à la basse. Ils donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre. Et dans les amplis…  A cet instant, une réflexion me traverse l’esprit : ‘VinZzzz t'es un vrai loser…’ Parce que mes préjugés venaient d’être complètement balayés. Lacuna Coil ne se le limite pas à une soprano qui chante sur 4 accords de guitare et un rythme ternaire (genre valse). Ce qu’il propose, c'est du bon ; du très bon même ! L’aspect gothique ne noie jamais l’ensemble. Leur métal tient la route. Il est contagieux et repose sur une rythmique sans solo.

Après avoir savouré la prestation des rossignols milanais, j'étais donc impatient de revoir enfin Bullet For My Valentine. Ce jeune groupe gallois jouit d’une excellente réputation chez les médias spécialisés (Kerrang, Metal Hammer,…) C’est même devenu un nouveau symbole dans l’univers du metal insulaire. Pourtant, à leurs débuts (NDR : c’est-à-dire vers 1997), ils se contentaient d’adapter des standards de Metallica et Iron Maiden. Leur premier opus, "The Poison", paraît fin 2005. Il est suivi par un Dvd live, l’année suivante. Un Dvd immortalisant un concert accordé au sein du mythique Brixton Hall de Londres. Notons encore qu’ils ont assuré la première partie d'Iron Maiden lors de leur périple opéré outre-Atlantique et de Metallica pendant leur tournée européenne. Et puis, début 2008, ils gravent leur second opus, "Scream, Aim, Fire". Paradoxalement, les influences de Metallica et de Maiden sont beaucoup plus évidentes que sur leur premier essai. A la limite, je me demande même si Metallica n’aurait pas eu intérêt à leur demander quelques conseils avant de concocter son dernier opus. (NDR : ne pas frapper, ne pas frapper !) Entretemps, signe de reconnaissance, Matt Tuck, le charismatique chanteur/guitariste a vu son talent de guitariste récompensé par la marque Jackson. Et pour cause, elle a créé un modèle de râpe portant sa signature! Lors de leur prestation accordée l’Olympia, j’avais quand même déploré leur manque de contact avec le public. Et puis une carence en énergie scénique.

Les portes de la salle sont encore grandes ouvertes. Et on entend les premiers accords consacrés à l'intro du groupe. Le temps d’arriver sur les lieux et on peut observer la mise en scène. Les draps noirs ont cédé leur place à un énorme backdrop représentant la couverture de leur dernier album. La batterie est au centre du podium. A chaque extrémité, se dresse un mur d'enceintes de marque Mesa Boogie. Vu le matos, je m’attendais à être propulsé au fond de la salle, dès le premier accord de guitare. L'intro exécuté par Moose à la batterie prélude "Scream, Aim, Fire" (NDR : le morceau d'ouverture du dernier album). Et surprise, le son est réduit à sa plus simple expression. On entend à peine chanter Matt et les gueulantes de Jay. La ligne de basse est plus présente ; mais l’emprise de la section rythmique nous fait presque oublier que Matt et Padge tricotent comme des fous sur leur gratte. Il faudra attendre le troisième morceau ("The Poison") pour retrouver l’intensité du son, conforme à nos attentes. Faut croire que l’ingé avait enfin retiré retirer les croquettes enfoncées dans ses oreilles. Entre chaque colonne de haut-parleurs, des lignes de ‘leds’ lumineuses alimentent un light show tout bonnement exceptionnel. Les musiciens se libèrent. Le public est réceptif. Et on le sait, au plus le public donne, au plus le groupe restitue. Parmi cette équipe de showmen, Matt se réserve le premier rôle. Les soli de guitare de Padge sont parfaits ; et lorsque Matt vient le soutenir à la quinte ou à la tierce, on ne peut s'empêcher de penser aux exercices de style pratiqués par Maiden. Les morceaux s'enchaînent. Les ‘circle pitts’ aussi. Lorsque Matt annonce "Tears Don't Fall", le premier hit single du groupe, l’audience se déchaîne et reprend le refrain en chœur. Décidément, ce concert n'a rien à voir avec celui de l'Olympia. Ils sont dans leur trip. Leur énergie est communicative. Un véritable régal ! Paris n’était donc qu’un passage à vide. Après avoir opéré un périple européen, terminé des sessions d’enregistrement, sur une période de trois mois, le groupe était donc sur les rotules. En outre, et pour une fois, soyons un peu chauvin, le public belge s’est montré ce soir à la hauteur de sa réputation. On n’ira pas jusqu’à prétendre que le public hexagonal était un peu mou. Quoique… Une chose est sûre, l’audience de ce soir est parvenu à faire la différence ; et le groupe l'a bien senti. Le show s'est achevé par "Forever & Always", c'est-à-dire le dernier titre de l’elpee, "Scream, Aim, Fire", encore une fois repris en chœur par le public…

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