Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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Manu Chao - Bau-huis
Vive La Fête - 11/04/2024
Concerts

Nashville Pussy

Une oeuvre de salubrité publique...

Le rock'n'roll, cette chose vilaine qui a pris d'assaut les couv' des magazines, proclamant son grand retour (de flammes), intronisé « tendance de l'année ». Les Nashville Pussy, eux, n'ont pas attendu que de jeunes groupes en colère prennent le maquis rock pour nous en mettre plein les oreilles. Il y a déjà quelques années que leur histoire dure. « Let Them Eat Pussy » (…) date d'ailleurs de 1998. Et ce n'est pas fini ! Nashville Pussy, donc : une escouade de rednecks puant la mort, le gasoil et la vaseline – le genre de groupes qui fait peur aux aînés, et aux bigots partis en croisade. Nashville Pussy : ça parle de cul, de cul, de cul. Des gros riffs bourdonnant dans le bas ventre, jusqu'à l'éjaculation. Une musique du diable, sûrement. Du Texas. Avec des femmes à la guitare et à la basse, qui tiennent l'engin comme un gros sexe turgescent prêt à exploser… Tout cela, c'est normal, devrait être interdit au moins de 12 ans. Une fois l'âge atteint, c'est à un cours d'éducation sexuelle que nous convient les Texans, éructant des « Go Motherfucker Go » et des « Let's Fucking » à tout va : Nashville Pussy, une œuvre de salubrité publique.

Chez certains, tout cela pourrait quand même être mal interprété. Les lyrics explicites et tendancieux faisant office de feu au poudres : ce rock sudiste, ces bonnes femmes les seins à l'air, ce chanteur (Blaine) au look de sympathisant KKK… Du calme ! Ce n'est que de la musique ! Mais quelle musique : incandescente, sauvage, primaire, comme l'étaient celles de Mötorhead et d'AC/DC, il y a 20 ans. Pas question d'amalgame donc, Blaine allant jusqu'à sermonner les spectateurs du premier rang qui brandissaient fièrement un drapeau sudiste (Plus ou moins : « Beaucoup de bouseux racistes aiment à se balader avec ce genre de drapeau : faites gaffe, les gars »). Pas con, le mec, et c'est tant mieux. Parce que c'est sûr : les Nashville Pussy pourraient passer pour de gros crétins du manche, des Amerloques de bas étage, s'ils n'avaient pas une sourde colère qui tapissait leur bide et qui transformait tout ça en rock'n'roll sacrement jouissif. Encore une fois, le rock était dans la place, avec ses plus beaux spécimens. Chaud.



Radio 4

Une question de longueur d'ondes...

Aaargh, la cold-wave est de retour ! The Faint n'a plus écouté de musique depuis 1982, à l'époque ou Human League et Front 242 faisaient un tabac dans les clubs de Mouscron et de Detroit. De l'EBM qu'ils appelaient même ça ! Les saligauds, v'là-t-y pas qu'ils nous refont le coup comme en 40, avec les combat shoes et les tenues en treillis ! Ce beat ! Ces poses ! Cette voix ! Mais que diable, serions-nous au Steeple Chase de Waregem à danser sur Wumpscut, en balayant le sol de nos cheveux longs corbeau, les poings fermés se balançant d'avant en arrière ? The Faint ? Chouette alors, on se sent rajeunir, et pour ceux qui n'était pas nés, voilà une belle entrée en matière dans le fabuleux monde des années 80 ! Elektroklash meets Billy Idol, pour qu'ils comprennent mieux. Ah ouaiiis ! The Faint : le groupe qu'on aimerait ne pas aimer. « Danse Macabre » (NDR : ce titre !) est en vente chez tous les bons disquaires).

Radio 4 : on en a déjà parlé. Le punk funk, cette tendance rétro qui replonge dans le début des années 80, à l'époque ou Gang Of Four, A Certain Ratio et co. faisaient danser l'undergound avec leur mix de rock abrasif et de grosses basses frétillantes. Mais le public serait-il venu pour The Faint et son EBM figé dans le temps ? A voir l'ambiance (nulle) et les gens qui dansaient (personne), on se dit que Radio 4 s'est trompé de salle. Pourtant, leur « Gotham ! » est une pure merveille de rock dansant, produit par un duo de choc composé de Murphy et de Goldsworthy, alias DFA. Liars, The Rapture, c'est aussi eux. Bon, patience : un « Dance To The Underground » devrait embraser la salle en un quart de tour. Raté : « On se croirait presque à New York », ironise Anthony Roman, le chanteur-bassiste. Un petit rappel pour être polis (avec deux chansons de leur premier album, « The New Song And Dance » et le fameux « Certain Tragedy »), et puis Radio 4 met les voiles. Triste… Que dire de plus ?

The Streets

La peur au ventre...

Affirmer que Mike Skinner, alias The Streets, était attendu relève de l'euphémisme. Son album déjà assuré de toutes les louanges dans les référendums de fin d'année, c'était donc une ABBOX remplie qui venait voir sur place le messie, pour un concert qui se devait de confirmer les dires de tous. Manque de bol, le petit Mike n'aura pas assuré « un max ». Sans doute est-ce dû à son manque d'expérience de la scène, d'autant plus qu'il a fait son album tout seul chez lui, et que le voilà maintenant entouré d'un vrai groupe. Il n'empêche : sa bonne bouille d'hooligan de pub anglais et son accent middle class aura fait son effet. On se serait presque cru dans un film de Ken Loach sur la musique de rue dans les bas-fonds de Sheffield. 100% British, mes amis, direct from the filthy streets of the suburban England fish and chips. Dommage que Skinner avait un peu la pétoche (« Mais que faire de ces bras qui pendent le long de mon corps », se dit-il tandis que son ami black chante le chorus ?). Comble des combles : Skinner n'aura d'autre conversation avec le public que de lui faire répéter « Great Beers » après lui avoir demandé « What's Belgium all about ? », alors qu'il brandissait fièrement… une Kronenbourg. Sinon, la musique est bonne : rien à dire. Encore un peu de rodage et Skinner fera péter tout ça dans une ambiance de feu. A Werchter, par exemple ?

 

 



Paul Weller

Le parrain du punk a encore de beaux restes...

Le Modfather était de retour en Belgique, quelques mois seulement après son dernier passage sur nos terres, pour un concert de présentation de son dernier album, « Illuminations »… La salle presque pleine semblait démontrer la preuve du regain d'intérêt que rencontre l'Anglais, malgré l'indifférence quasi générale que suscitent les sorties de ses albums depuis quelques années. Vieux, le Weller ? Pas encore, à voir la vigueur avec laquelle il empoigne sa guitare, comme au bon vieux temps d'« All Mod Cons » et de « Seting Sons »… Le concert sera d'ailleurs ponctué de nombreux classiques du parrain de la brit-pop, entre autres « That's Entertainment » et « A Town Called Malice » des Jam, sans oublier une version jazzy d'« Have You Ever Had It Blue ? », l'un des rares hits que connût Style Council, son groupe soul des années 80. Le reste, fût à l'avenant : plusieurs morceaux d'« Illuminations », comme ce « It's Written In The Stars » à la limite de la rengaine pop sautillante, preuve que son dernier album possède bien des vertus – son meilleur depuis « Wild Wood », sans aucun doute. Paul Weller commence à se faire vieux, mais a donc de beaux restes (les classiques solo « You Do Something To Me », « Wild Wood », « The Changingman »). Peu importe que certains le trouvent ringard : pour nous, il restera toujours l'auteur de chansons intemporelles.

 



Le Peuple de l’Herbe

Si vous ne dansez pas, c'est que vous êtes mort...

Sacré meilleur groupe français live aux Victoires de la musique l'année dernière, Le Peuple de l'Herbe était de retour chez nous pour présenter son nouvel album, "PH Test/Two" (sortie le 24 juin). C'est vrai que Le Peuple, sur scène, est une furieuse machine à danser - les habitués de Dour et de l'Axion Beach 2001 s'en souviennent encore. Leur mix explosif de dub, de rap et d'électro fonctionne à merveille, avec ou sans herbe, propulsant le spectateur en orbite, mais pas géostationnaire : ici on danse, on trépigne, on s'agite dans tous les sens, du breakbeat désaccordé genre drum'n'bass aux rythmes chaloupés d'un dub-ragga bien moite. Sur scène, Le Peuple de l'Herbe met donc le feu au dance-floor, tout en ménageant parfois le public avec quelques titres plus calmes mais pas moins inspirés. Trompette, samples-platines et batterie au service d'une musique décomplexée, le groupe est soudé et s'amuse. Les nouveaux morceaux révèlent quelques surprises, comme ce "Maison en dur", sorte de bravade techno un peu fier-à-bras mais furieusement sautillante. Vous n'avez jamais vu Le Peuple de l'Herbe en live ? Pas grave : ils sont partout cet été (Klinkkende Munt, Dour, Seat Beach Rock,…). Et si vous ne dansez pas, c'est que vous êtes mort.

 

Bertrand Burgalat

Une association impressionnante de virtuosité et de classe...

Soirée psyché-glamour au Bota, dans le cadre du Parcours Chanté, avec au programme le groupe bruxellois Fantomas Pop, les Français de Frandol et en apothéose, Bertrand Burgalat en personne, accompagné de son groupe déjà mythique, AS Dragon.

Fantomas Pop se la joue sixties, n'hésitant pas à ressortir le visuel d'époque, boule à facettes et projections à base d'hallus à La Grateful Dead. Leur musique oscille entre le psychédélisme de bon ton et la variété yéyé si chère à Gainsbourg période France Gall. En grande partie instrumentale, leur set list recèle quelques perles aux relents acid - dommage que le maniérisme de la chanteuse ternisse un peu l'ensemble (à cet égard, la voir rouler des yeux en chantant ses préférences en matière de Chupa Choup est à pleurer de rire).

Deux jours plus tôt en première partie de Noir Désir à Forest National, les Français de Frandol se la jouent davantage rock'n'roll : leurs mélodies transpirent sous les aisselles, et les guitares se font plus avenantes. Sorte de croisement incertain entre Bow Wow Wow et Matmatah, ce groupe de seconde division parvient rarement à déchaîner les passions, tant leur rock variet' un peu bâtard reste coincé au ras du plancher.

Tout le contraire de Bertrand Burgalat et AS Dragon : depuis son album solo ("Sssound of Mmmusic"), le producteur-remixeur-compositeur et patron de Tricatel nous étonne à chaque livraison. Cette fois accompagné d'un groupe sacrément solide, à la rythmique imparable, le joyeux luron de la vague néo-psyché nous livrera un concert puissant, parfait, voire, à certains moments, ahurissant. Car sa formation, initialement constituée pour accompagner Michel Houellebecq sur les plages de France, impressionne de virtuosité et de classe : rarement groupe français nous aura tant bluffé par sa technique et son aisance sur scène. Reste la voix de Burgalat, pas toujours au point mais émouvante de sincérité, et ses paroles pince-sans-rire, à des années lumière de la soupe hexagonale desservie par tous ces Enfoirés de Goldman et Garou. S'éclipsant parfois derrière la beauté androgyne d'une nouvelle chanteuse à la voix d'or, Burgalat reviendra pour un final dantesque, avec une reprise du " Tears of a clown " des Smokey Robinson. Que demander de plus ?

 

The Cranberries

Un petit goût de déjà vécu...

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Absent au Beach Festival, il y quelques années, les Cranberries affrontaient le public belge ce 28 mars sur les planches de Forest National.

Assurée par Brainstorm, la première partie m'a parue un peu tirée en longueur, n'affichant en guise de tempête cervicale que le nom et une technique défaillante.

Les musiciens qui composent les Cranbrerries sont hyper professionnalisés, bénéficient d'une infrastructure digne des tsars, d'un light show épatant et peuvent compter sur une chanteuse extrêmement dynamique (NDLR : qui a dit dynamite ?), capable de déménager dix mille personnes. Il n'en fallait pas plus pour mettre en poche une foule en délire, vouée à la cause, il est vrai, de ce Cranberries déifié. Tous les succès de ces Irlandais ont d'ailleurs été revisités : ballades mielleuses, compositions énergiques et hymnes repris en cœur par les aficionados. Ce spectacle dégageait malgré tout un petit goût de déjà vécu. Mais comme la recette fonctionne et que les rouages ne sont pas prêts à gripper, pourquoi bouder son plaisir ?...

The Notwist

Oser s'affranchir des étiquettes...

Avec Neon Golden, The Notwist a livré l'un des premiers grands albums de cette année : concassage subtil de rock minimaliste et d'électro la plus aventureuse, leur cinquième opus (en douze ans de carrière) s'affirme comme le complément idéal au Kid A de Radiohead, mais sans les gémissements meurtris de l'ami Thom. Révélé il y a quatre ans avec Shrink, The Notwist pourrait bien cette fois-ci casser la baraque, tant Neon Golden regorge de mélodies sublimes, toujours entre deux chaises (guitares ou samplers) mais sans jamais perdre l'équilibre. Ce parfait dosage entre riffs, machines et chant trouve son aboutissement logique sur scène, où les quatre Allemands s'en donnent à cœur joie dans le brouillage de pistes, n'hésitant pas à jouer du post-rock binaire et incisif après une ballade électro toute en finesse. C'est donc ça, la musique de The Notwist : un embouteillage élégant d'influences, où Can se cogne à Fugazi sur l'Autobahn qui relie Munich (leur bastion) à Manchester. Une musique accidentée mais dans laquelle on se plonge volontiers, sans avoir peur des carambolages.

En concert, The Notwist pratique donc le crash-test des musiques, alternant les complaintes électroniques en chambre avec les déchaînements rock les plus juvéniles. Neon Golden sera largement passé en revue, du hit " Pilot " revu et corrigé (plus long, plus fort) à la chanson titre et son ambiance de blues. Pas mal de morceaux tranchants (sans doute des trois premiers albums du groupe, restés confidentiels) prouveront également que les quatre Teutons, derrière leur air de trentenaires studieux, savent encore croiser fièrement les guitares, tels des Artaban hardcore en pleine puberté. Oui, c'est ça, donc, The Notwist : un groupe de quatre musiciens émérites qui osent s'affranchir des étiquettes (rock, électro, blues, jazz,… ?) tout en restant d'une cohérence et d'une élégance rares. Chapeau bas, chers messieurs.

Jill Scott

Diva, poétesse et prêtresse...

‘Jill Scott est la diva de la nu-soul’, s'entend-t-on dire un peu partout dans les médias, toujours en manque de nouvelle sensation black depuis la putréfaction de Michael Jackson. Mais la nu-soul, qu'est-ce que c'est ? Juste un retour aux sources de la soul, quand Stax et Motown régnaient en maîtresses frivoles sur la musique black, bien avant que le new jack déverse sa mélasse dans nos oreilles, à l'orée des années 90. Aujourd'hui donc, de nouvelles égéries soul reviennent sur le devant de la scène, ravivant l'esprit frondeur de Berry Gordy en célébrant les noces entre soul, rap et techno. Fini les galipettes bodybuildées estampillées MTV (Usher, Sisqo, R. Kelly : pouah !), car la seule chose qui intéressaient ces laveurs de vitres, ce sont les derrières de gazelles en rut. Eh bien justement : Jill Scott a un énorme derrière, comme Macy Gray et Angie Stone, mais elle ne se contente pas de le remuer pour faire bramer les mâles : elle fait aussi de la musique, et de la bonne, en digne descendante d'Aretha Franklin et de Billie Holiday, les influences hip hop en plus.

Jill Scott ne fait donc pas partie de ces donzelles qui roucoulent en balançant leur poitrine de gauche à droite et de bas en haut, dans des clips souvent chauds mais illustrant pourtant une musique tiède. Son premier album, " Who Is Jill Scott ? ", en est la preuve : hésitant entre l'introspection calfeutrée de sonorités reposantes (piano, cordes) et l'étourdissement vocal proche du R.E.S.P.E.C.T. de sa grande sœur de cœur, les chansons de Jill Scott sont une douceur pour l'oreille, à consommer sans modération. En concert, c'est encore mieux, vu qu'on a Jill Scott en chair et en os devant soi, tantôt nous susurrant ces histoires douces amères dans un écrin musical de toute beauté, tantôt nous évoquant avec humour et sensibilité sa jeunesse tourmentée, traces d'un passé de poétesse ou d'enfant de chœur, voire des deux. C'est qu'entre les chansons (The Way, One Is The Magic Number, saisissants), la diva nous abreuve de ses expériences, une fine ligne mélodique l'accompagnant en sourdine pour mieux souligner son flow puissant et (parfois) revanchard, héritage des " spirituals " du début du siècle dernier, ces chants religieux dans lesquels se répondaient pasteur et fidèles dans la joie et l'ivresse. Sauf qu'aujourd'hui, c'est elle la prêtresse, et nous ses fidèles, à laquelle nous répondons par la danse et le sourire aux lèvres, immergés dans cette AB devenue sanctuaire à la gloire de la soul. " Who Is Jill Scott ? ", nous lance-t-elle pleine d'allant… Réponse : une sacrée chanteuse, à la voix d'or pleine de trésors, et dont la musique nous donne des chaleurs. En un mot : Respect.

Cibelle

Un concert en demi-teintes...

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C'est dans une ABBox clairsemée que la Brésilienne Cibelle est venue présenter son deuxième album. Intitulé « The Shine Of Dried Electric Leaves », il devrait bientôt atterrir dans les bacs des disquaires. Le single « London London », auquel a participé Devendra Banhart, commence à se frayer un chemin dans les playlists des radios nationales. Il est chargé de faire connaître un peu plus du grand public une chanteuse qui n'a jusqu'ici touché que les amateurs de nouvelle pop brésilienne.

Trois musiciens accompagnent la donzelle habillée de noir pour l'occasion : un batteur et deux guitaristes. L'un d'eux n'est autre que Mike Lindsay, préposé aussi à l'électronique et coauteur (avec Cibelle) de la majeure partie des titres du nouvel album. Certains d'entre vous en ont peut-être déjà eu un avant goût à l'écoute du quatre-titres « About A Girl », paru il y a quelques mois. Le concert débute par ce mélange d'avant-garde électronique et de bossa nova propre à la chanteuse, qui pour ce soir semble avoir du mal à entrer dans son concert. La faute peut-être à une salle un peu trop grande pour sa musique intimiste ou alors à l'éclairagiste de l'AB qui devait s'être endormi sur sa table pour ne laisser qu'une bien triste lumière blanche éclairer une bonne partie du concert, avant que Cibelle le prie gentiment de varier ses effets. La chanteuse lance des boucles vocales dans un de ses micros et se sert de ce tapis pour poser sa voix sur des chansons vaporeuses qui se disloquent aussi soudainement qu'elles sont apparues, renforçant l'atmosphère rêveuse déjà présente sur les disques. Les musiciens ne semblent pas être tout à fait à l'aise lorsqu'ils jouent sur les bandes pré programmées de Mike Lindsay. C'est quand l'électronique passe à l'arrière plan que la magie opère. La musique se simplifie alors dans des structures plus pop qui permettent à la magnifique voix de Cibelle de s'imposer, moments malheureusement un peu trop rares dans ce concert en demi-teintes…

Après un rappel expédié en vitesse, Cibelle laisse la place au groupe du percussionniste cubain Miguel 'Anga' Diaz. L'homme possède un solide cv : Irakere, Afro Cuban All Stars, et d'innombrables collaborations. Il vient défendre son album « Echu Mingua », paru en 2005 chez World Circuit. Une œuvre hybride où l'homme touche au funk et le marie aux éléments latins. Plus chaleureux et visiblement contents d'être là, les musiciens livrent une première partie de concert irréprochable. Dee Nasty, dj symbole du hip-hop français, est aux platines et balance des scratches inspirés tout au long du concert. Il en va de même pour les autres musiciens (chant, contrebasse, trompette, instruments traditionnels africains et congas joués par Baba Sissoko) qui se lanceront pendant une heure dans des joutes musicales jamais gratuites et pratiqueront du latin jazz de  tout premier ordre. Seulement voilà les personnes présentes sont quand même là pour danser et le groupe finira par se sacrifier à jouer des titres un peu plus accessibles ; loin d'être indignes, mais quand même beaucoup plus convenus.