OK Panda s’intéresse à la psychiatrie…

Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

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Concerts

The Dandy Warhols

En rodage...

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La tournée 2005 des Dandy Warhols accompagnait la sortie de leur nouvel album : « Odditorium or Warlords of Mars ». Les critiques sont mitigées. Certains estiment que l'album est un retour au très bon « Thirteen Tales From Urban Bohemia ». Les autres pensent que cet opus confirme le présage annoncé par de « Welcome To The Monkey House » : les Dandy, ce n'est plus ce que c'était !

Nonobstant les critiques, un concert des Dandy Warhols à Paris ne se loupe pas ! Malheureusement, on ne peut pas dire que leur prestation d'ensemble ait été à la hauteur. Bien que satisfaite de voir les Dandys en live, je dois reconnaître que le set a alterné le bon et surtout le moins bon. Mon enthousiasme a ainsi souvent été gâché par la maladresse. On n'a jamais ressenti ce rythme soutenu. Les moments de véritable intensité ont été éphémères. On avait l'impression qu'il y avait quelque chose de cassé. L'équilibre des Dandys est fragile et il suffit d'un rien pour le faire basculer. Seules les chansons des premiers albums sont parvenues à réchauffer quelque peu la salle. Lors des morceaux incontournables, "Bohemian Like You" et "We Used To Be Friends", par exemple. A cet instant, le groupe semble plus à l'aise et bien moins empêtré dans la rigidité d'« Odditorium ». La voix de Courtney Taylor n'est pas très assurée. Sur certaines chansons, il crie plus qu'il ne chante (exercice que, malheureusement, il ne maîtrise pas). Bien sûr, la prestation n'est pas fondamentalement médiocre (mention spéciale à Pete Holmstrom pour son élégance et son jeu de scène) ; mais les morceaux des deux derniers albums passent mal la rampe. La qualité des chansons interprétées n'est peut être pas la cause (NDR : encore que pour certaines, c'est justement le problème) mais plus que probablement leur transposition sur scène. Notamment, lorsqu'ils abordent le répertoire le plus récent. A contrario, les titres les plus anciens, déjà rodés au fil de leurs tournées précédentes, se révèlent impeccables.

La prestation des Dandy Warhols n'a pas été parfaite. Certes. Mais ils semblaient heureux d'être de retour sur une scène française. Jusqu'au tout dernier moment, ils sont restés en compagnie du  public. Fait rare de nos jours : le groupe n'a pas accordé de rappel. Il a simplement préféré dispenser son set d'1h30. D'une traite. Sans quitter une seule fois la scène.

Richard Ashcroft

Un Richard très en verve...

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Plus ou moins 800 personnes s'étaient déplacées pour assister au set de l'ex chanteur du groupe mythique The Verve. Des conditions idéales pour bien entendre et surtout pour bien voir la prestation d'un tel artiste. Pas de supporting act. Juste un DJ dont le grand mérite fut de passer inaperçu.

Richard Ashcroft monte sur scène entouré de sept musiciens. Un violoncelliste/claviériste préposé aux samples, un percussionniste, un drummer, un saxophoniste/flûtiste, un bassiste, un guitariste et enfin l'épouse de Richard, encore et toujours aux claviers. Richard s'accompagne également à la guitare, dont il en change comme de chemise (NDR : pardon la panoplie !). Et dès le premier morceau, nous pénétrons dans le monde de la big music. Oui, oui, la big music comme la concevait Mike Scott des Waterboys. C'est à dire maximaliste et avec beaucoup de punch. Et parfois quelques touches de hip hop ou plus exactement de house. Et dans ce style, les chansons de son dernier opus prennent une toute autre dimension. Mieux encore, lorsque Richard aborde le psychédélisme, on est totalement subjugués. A l'instar du très intense New York, dont l'interprétation est de toute beauté. Digne des deux premiers elpees de The Verve. Pour calmer l'atmosphère, Richard nous accorde quelques compositions acoustiques. En solo. Epinglant au passage son tube, « The drugs don't work ». La voix de Richard est superbe. Même en live ; et lorsqu'elle se fait crooner, elle me fait de plus en plus penser à celle de Neil Diamond. Pour le rappel, après un « The signs of silence » prémonitoire ( ?!?!?), le groupe nous a gratifié d'une adaptation alternative et exceptionnelle du célébrissime « Bitter sweet symphony ». Mais sans les samples de violons du « Last time » des Stones (NDR : faut croire que Richard en a un peu marre de payer des royalties à la bande à Mick Jagger). Une version sauvage, intense, électrique, puissante. Tout le public était littéralement sur le cul. Etincelant !

 

 

 

 

Louise Attaque

Quatre années d'absence n'ont pas altéré la popularité de Louise Attaque...

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Fallait s'y attendre. Suite aux émeutes déclenchées par les déclarations incendiaires formulées par Sarkozy, Louise Attaque a choisi, pour assurer le 'supporting act' de sa tournée en France, une formation responsable de la fusion organique de musiques urbaines : le No Bluff Sound. Une musique hybride, fruit de la rencontre du drum'n bass, du dub, du hip hop, de l'afrobeat, de l'electro, du funk, de la jungle, du ragga et j'en passe ; le tout rehaussé par la présence de trois rappeurs : Mao Papa Kande Sidibe, Mansour Diallo et Kadou Matouré Seck, mieux connus au Sénégal sous le patronyme de BBC Sound System. Responsable d'un set fort coloré et extrêmement remuant, le sextuor a reçu une belle ovation du public. Mais ne m'en demandez pas plus. Peu réceptif à ce style musical, la présence d'Enzo m'aurait été d'un grand secours…

Il y avait un monde fou pour ce concert de Louise Attaque, vous vous en doutez. Et la veille, l'Aéronef était également sold out. Bref, si les spectateurs coincés contre les barrières pouvaient s'estimer heureux d'être aussi près de la scène, c'est presque écrasés (pour ne pas dire asphyxiés) qu'ils ont assisté à l'intégralité du spectacle. Heureusement, le service d'ordre s'est montré particulièrement à la hauteur, aspergeant régulièrement les premiers rangs de bouteilles d'eau ou leur offrant même des boissons pour se rafraîchir.

Mais venons-en au set de Louise Attaque. Responsable d'un excellent troisième album (« A plus tard crocodile »), le quatuor a pu mesurer que sa popularité était demeurée intacte, nonobstant une parenthèse de près de quatre ans (un délai pendant lequel une moitié du groupe a milité au sein du groupe Tarmac et l'autre Ali Dragon). Bref, faut croire que la séparation a décuplé leur envie de rejouer ensemble ; car ce soir Louise Attaque en a mis plein la vue à ses aficionados en proposant un répertoire partagé entre compos issues de ses trois elpees. Lorsque la formation monte sur les planches, on comprend mieux la présence des armatures en métal disposées en toile de fond. Elles servent de support à des jeux de lumières qui font penser à une synthétisation du décor de New York pour le film King Kong. Mais aussi à la projection de faisceaux lumineux en prisme, communiquant une certaine violence dans l'attitude des musiciens. Dès le cinquième morceau, « Les nuits parisiennes » (NDR : était-ce un nouvel hymne national ?), le public s'est littéralement embrasé, une flamme que le quatuor a eu le bon goût d'entretenir jusqu'à la fin de sa prestation. Gaetan Roussel n'est sans doute pas un grand guitariste, mais un excellent mélodiste dont les compos contagieuses, onomatopéiques, sont régulièrement reprises en chœur par l'audience. Si Robin Feix, le bassiste, semble plus effacé, c'est pour mieux se concentrer sur son efficacité. Derrière, l'amplitude d'Alexandre Margraff aux drums est impressionnante. Mais rien à faire, la spécificité de Louise Attaque est apportée par le violoniste Arnaud Samuël. Le visage émacié, il ressemble de plus en plus un chef indien cheyenne. Un musicien talentueux capable de tirer des sonorités tantôt tziganes, tantôt capricieuses, mais toujours originales de son instrument. Multi-instrumentiste, il lui arrive également d'empoigner une six cordes, un ukulélé, de jouer de la guitare avec son violon ou alors de passer derrière le piano lors du rappel (NDR : il y en aura deux !) pour « La Valse », le sommet du concert. Autre point fort, « Nos sourires », probablement un hommage à Bertrand Cantat. Par contre, la jam opérée en compagnie de No Bluff Sound était largement dispensable. D'un point de vue musical, bien sûr. Parce que Louise Attaque avait voulu intégrer ce concept à son set. Fallait y penser. N'est ce pas Mr Sarkozy ? Et près de deux heures plus tard, le quatuor quittait les planches. Ravi. Et nous aussi.

Tracklist :

Crocodile

Amours

Si c'était hier

La plume

Les nuits parisiennes

Traversée du Désert

Si l'on marchait jusqu'à demain

Revolver

L'intranquilité

Oui, non

Tu dis rien

Savoir

Toute cette histoire

Est-ce que tu m'aimes encore ?

Manhattan

Arrache-moi

Depuis toujours

J't'emmène au vent

Sean Penn, Mitchum

Léa

La Valse

Dis est ce que tu m'aimes encore ?

Pour un oui, pour un non

Shibuya Station

Ton invitation

La brune

Vous avez l'heure

Nos sourires

Vous avez l'heure bis

C'était bien énorme.

 

Didier Super

Un adepte du second degré...

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Outre son traditionnel 'Burg'n'rock festival', le foyer socioculturel d'Antoing propose régulièrement des concerts fort intéressants. Ce vendredi 23 décembre, la chanson française 'fanfaronne' de Didier Super était à l'affiche. Elle a fait recette et salle comble. Une première fois sold out, ce spectacle avait dû être reporté. Motif invoqué : une blessure de la vedette imprévisible (NDLR : ou une blessure imprévisible de la vedette ?)

En première partie, les régionaux de Momo LaMana se sont montrés à la hauteur de leur réputation. Tantôt proches de Cramps, tantôt de Vive la Fête, ils ont revisité les années 80 à leur manière.

Didier Super est un artiste inclassable. Provocateur, adepte du second degré (et ce sont des euphémismes), il s'autoproclame chanteur engagé. Didier Super aime l'impro. La dérision aussi. A travers des textes qui abordent des thèmes dérangeants. Le tout en s'accompagnant d'une instrumentalisation minimaliste. Malgré ce côté dépouillé, Didier (Olivier de son véritable prénom) est parvenu à séduire le public et surtout à le faire rire. Sa présence sur scène n'est d'ailleurs pas sans rappeler Gustave Parking et autre Momo. Et si je devais malgré tout m'aventurer sur le terrain des références, je pourrais citer en vrac et sans trop risquer de me tromper : Léo Ferré, Pierre Desproges ou encore Rémy Bricka. Encore que parfois, il va un peu trop loin dans ses propos acerbes ; surtout lorsqu'il évoque les enfants maltraités ou les handicapés. A un tel point que s'ils ne parvenaient pas à prendre les choses au deuxième degré, les spectateurs dégoûtés pourraient quitter la salle ou lui coller une main sur la figure. Reste que, sans aucune apparition télé ni médiatisation, cette artiste originaire de Douai a réussi à se forger une solide réputation sur les planches. Entrecoupée de quelques escapades remarquées (NDR : comme celle accordée cette année à Dour), sa tournée française s'achevait donc … à Antoing ( ?!?!?). Généreux dans l'effort, Didier revenait même une première fois sur scène en compagnie des Twins Towers, avant de remonter une seconde fois sur l'estrade flanqué de son groupe 'mobile'. Les rockeurs ont ainsi pu apprécier ses reprises trash plutôt téméraires, fruit d'un mélange incongru entre classiques punk et variétoche (NDR : Joe Dassin, pour ne pas le citer). Une recette dont seul Didier Super possède le secret et qui a fait le bonheur des 300 spectateurs du pays blanc.

 

The Wombats

Backfire at the Botanique

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Après avoir écumé en début de saison les petites salles, dont la Rotonde du Botanique en novembre dernier, le trio de marsupiaux est revenu sur les lieux du crime armé de son entêtant « Guide To Love, Loss & Desperation ». Une Orangerie pleine à craquer les accueillait ce 29 mars.

Au diable les premières partie. Les trois gaillards de The Wombats débarquent seuls comme des grands, vers 20h30 sur la scène de l’Orangerie. Affublés de lunettes de soleil grotesques qu’ils abandonneront très vite, les Britons ont l’air à la fois sûr d’eux et un peu gauches. Dans la salle, la majorité du public est composée d’adolescents. Et ça s’entend. Des hurlements quasi hystériques de jeunes filles en fleur éclatent de toutes parts tandis que le trio entame « Lost in the Plot ». Malgré un début de set plutôt plat, les fans des premiers rangs s’éclatent, ce qui contribue à une ambiance généralement bon enfant.

Ils enchaînent par un second morceau avant d’inviter quelques demoiselles sur scène pour un « Party In A Forest (Where’s Laura) » qui se transformera rapidement en concours de la plus jeune miss pouffe, certaines en faisant largement trop. Après une brève intervention d’un agent de sécurité du Botanique afin de virer les dernières irréductibles, le trio entame la partie la plus intéressante de son set. Les excellents « Moving To New York » et « Kill The Director » embraient joyeusement ; mais un inutile « Little Miss Pipedream » fait redescendre la température d’un cran. Malgré un show en dents de scie, l’énorme hymne à la joie « Let’s Dance To Joy Division » et « Backfire At The Disco » clôturent la soirée en beauté.

Peu convaincant sur scène, The Wombats reste cependant une formation divertissante dont on se contentera d’écouter tranquillement dans nos écouteurs le sympathique « A Guide To Love, Loss & Desperation », plutôt que noyés dans une foule plutôt braillarde…

Organisation : Botanique.

Sanseverino

Un festival à lui tout seul...

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Après les passages remarqués de Vincent Delerm et de Bénabar dans la même salle tournaisienne, c'est une autre star montante étiquetée de 'nouvelle chanson française' qui était au rendez-vous : Sanseverino. On se souvient ainsi des 'Victoires de la musique 2003', cérémonie au cours de laquelle ces 3 personnages étaient en lice pour décrocher les lauriers de la 'révélation scène' ; et c'est notre hôte qui l'avait emporté, avant de chuter face à M en 2005, pour le prix du concert de l'année. L'occasion est donc belle de voir si la renommée de notre artiste allait être confirmée ce soir.

Avant même que le spectacle ne commence, une chose frappe d'emblée : l'éclectisme du public, de tout âge et de tout style. Un éclectisme que reflète l'artiste. Faut dire qu'à plus de 40 ans, il a bien roulé sa bosse avant de connaître la gloire (NDR : il a débuté comme batteur de Jeanne Mas !). Le début du show est également à l'image de Stéphane Sanseverino : intimiste, proche des gens et assez théâtral (il ne faut pas non plus oublier son long passé d'acteur). Débordant d'énergie, Sanseverino enchaîne les titres de ses deux albums, « Le tango de gens » et « Sénégalaises », ainsi que l'une ou l'autre reprise surprenante. De Serge Reggiani, par exemple. Mais surtout le « We will rock you » de Queen. A l'instar de toute étiquette collée sur le dos des artistes pour mieux les situer sur la scène musicale, celle de 'nouvelle chanson française' est bien trop réductrice : les compositions passent du jazz au swing, en laissant une large place à la musique tzigane, au rock ou au scat. Sanseverino est finalement un festival à lui seul, comme si Michel Jonasz, Miossec (pour quelques titres sombres comme « Le dormeur du val vivant »), les Gispy Kings (surtout pour « L'étrangère ») ou encore les Négresses vertes se relayaient sur scène ! Il faut dire que les musiciens qui l'entourent, et qui prennent visiblement autant de plaisir que lui à se produire sur le planches, y vont de leur lot d'improvisations. La guitare sèche omniprésente s'accorde harmonieusement avec la contrebasse qui confère une note jazzy et décalée à la solution sonore, tout au long du spectacle. Les paroles sont tantôt simplistes ('Arrêtez de faire des manteaux avec la peau des animaux, pas besoin d'être cruelle pour être belle' sur « André II »), tantôt plus recherchées ; mais de nombreux textes véhiculent clairement des messages pour la lutte anti-tabac et anti-fourrure, la défense des minorités et les artistes de rue. On lui pardonnera son côté 'grande gueule' ou son humour parfois lourdingue. La comparaison entre le nouveau pape et Hitler a de quoi choquer ; mais c'est sans doute là son côté provocateur… qu'accentue très régulièrement des réflexions salaces (NDR : ou en dessous de la ceinture, si vous préférez). Il finira d'ailleurs par s'en excuser pour auprès des enfants (NDR : et des parents) présents dans la salle ! D'un autre côté, son expérience de la scène et sa grande chaleur humaine viennent contrebalancer le tout ; et il parvient à communiquer sa bonne humeur au public ; un public au sein duquel il n'hésite pas à faire irruption, lorsque ce n'est pas pour carrément pour le rejoindre au cours de l'une ou l'autre chanson…

 

Bloc Party

La saveur d'un bain populaire...

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Salle comble. Plus une place de disponible pour ce concert attendu. Vérification faite, la hype draine donc bien les foules et met un sacré feu aux poudres. Les aiguilles ont dépassé la ligne des 21 heures et quatre asticots, musclés comme des crevettes belliqueuses, débarquent sur l'immense scène des Halles. Dans la fosse la tension a depuis longtemps franchi les limites calorifiques réglementaires. Bloc Party. Le nom est lancé. En moins d'un an, ces jeunes banlieusards londoniens sont parvenus à imposer au monde des tubes dantesques, une énergie positive et une imagerie foutrement sexy. En incontestable leader, Kele Okereke vient présenter son groupe. Une formalité pour la foule massée à ses pieds : voilà plus d'une demi-heure qu'elle scande inlassablement le légendaire patronyme.

« Like Eating Glass » ouvre les hostilités. Ici, personne ne réalise que le concert a réellement commencé. C'est la stupéfaction. Pour certains, cette vision scénique semble toucher au spirituel. En ce sens, Bloc Party est plus qu'une énième formation de rock'n'roll. Ces gosses ouvrent des portes aux enfants du rock, se posent en point de départ des goûts musicaux d'une nouvelle génération. Pour les plus vieux, c'est rassurant : tout les espoirs sont permis. L'explosion surgit lorsque le groupe laisse résonner l'énorme riff de « Banquet », troisième morceau d'un set puissant, sans fausse note. Kele racle les cordes de sa guitare, s'acharne corps et âme sur sa malheureuse Stratocaster. Dans son dos, Matt Tong alimente une rythmique furtive. D'une frappe sèche est assurée, le batteur impose le beat, les pulsions vitales de cet univers décharné. Pourtant la mélodie ne s'égare jamais des titres de Bloc Party. Au contraire, les quatre musiciens garantissent au public une incessante sinusoïde mélodieuse, un rigoureux slalom entre le timbre épileptique de Kele, les distorsions ténues de Russell Lissack (deuxième guitare), les coups de buttoir de Matt et la ligne de basse séculaire de Gordon Moakes. Gordon, tiens. Parlons-en de celui-là : Fidèle valet de Kele, il surgit toujours au moment opportun, offrant ses imparables refrains aux complaintes fulgurantes de son compère. Il s'exécute toujours en contrepoint mais apporte, lui aussi, une pierre élémentaire au Bloc. Les morceaux s'enchaînent avec fureur et violence : « Helicopter », « She's Hearing Voices », « Positive Tension », tous les titres du premier album y passent.

Vient alors le moment du rappel et du nouveau single « Two More Years », entonné à l'unisson par une cohorte de fans en pâmoison. Bloc Party maîtrise (désormais) son sujet et ne se prive pas de savourer son bain populaire. Le set des Anglais s'achève brusquement (peut-être trop) sur un ultime « Pioneers ». Acclamations méritées.

 

Fifty Foot Combo

Un combo instrumental unique en son genre...

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Il revenait à la formation Sheetah et les Weissmuller d'ouvrir la soirée. Un ensemble issu de l'Hexagone qui ne manque pas d'enthousiasme. Enturbanné, le chanteur ne tient pas en place et arpente constamment la largeur de la scène. La plupart du temps, il chante dans la langue de Molière. Mais le plus dérangeant procède de sa voix, dont le timbre est un peu trop proche de celui de Claude François, à mon goût. Le drummer et le percussionniste semblent prendre leur pied. Ce dernier a même suspendu des crânes en caoutchouc sur le support de son tambourin,  crânes qui agitent la mâchoire lorsqu'il frappe sur la toile. Et le bassiste, qui arbore un superbe et immense badge du « Prisonnier » soutient parfaitement ce tandem déchaîné. Plus discrets, le guitariste et le claviériste (NDR : physiquement on dirait un hybride entre Arno et Dave Formula) canalisent les mélodies. Reste un deuxième claviériste, perdu à gauche de la scène qui passe la plupart de son temps à frapper sur un tambourin. La musique de Sheetah et ses Weissmuller est coincée quelque part entre garage (normal), yé-yé, twist et rock 'bleu blanc rouge'. Et si lors de leur set, l'ombre de Gainsbourg (la reprise de « Conctact »), de Dutronc (NDR : le final « Je cherche, mais je ne trouve pas ») ou de Bijou planent sur les meilleurs titres, le manque de relief des compos finit par lasser. 

Le Fifty Foot Combo remplaçait au pied levé les Seeds, qui avaient déclaré forfait quelques jours plus tôt (NDR : problème de santé du chanteur !). Une formation basée à Gand qui compte en son sein un guitariste espagnol et une claviériste française (NDR : issue de Marseille, pour être plus précis). Un sextuor dont la réputation de groupe de scène a envahi toute l'Europe. Dès que l'ensemble monte sur les planches, l'attention est immédiatement focalisée sur la claviériste. Si son physique lui aurait sans soute permis de jouer dans « Pulp fiction » de Tarantino, ses gesticulations et ses poses semblent le fruit d'un cocktail d'humour, d'extravagance et de sensualité. On a même parfois l'impression qu'elle atteint l'orgasme sur son clavier (…) Un clavier fluide qui infiltre toutes les compos du combo. Des compos qui mélangent allègrement garage, soul, punk, rock, surf et psychédélisme. Dans l'esprit des Trashmen, de Link Wray, des Ventures ou encore de Question Mark & The Mysterians. Une seule règle : la musique est exclusivement instrumentale. Enfin, presque. Puisque un des guitaristes vient quand même chanter de sa voix rocailleuse un blues crapuleux. Ce sera l'exception qui confirme la règle. Ce gratteur et le soliste espagnol (NDR : en cours de set, il présente les musiciens dans la langue de Cervantès !) se complètent à merveille, même si ce dernier semble davantage privilégier les accès de funk. A l'arrière, le drummer et le percussionniste (NDR : il est coiffé du même chapeau que John Mc Crea) impressionnent par leur virtuosité. Ils nous réservent même un petit exercice de style tribal, en terminant leur prestation sur la même caisse de batterie. Et finalement, c'est le bassiste qui déménage le plus. Il est également le leader du groupe. Pétillante, sauvage, exaltante et stylisée, leur prestation sera à la hauteur de leur réputation ; le groupe nous accordant même une cover exquise du « Banana split » de Lio. Et s'il est vrai que la présence d'un vocaliste pourrait apporter un plus à leur musique, il faut admettre qu'ils sont vraiment uniques en leur genre. D'autant plus qu'en concert, ils se produisent en compagnie de go-go girls. Qui étaient absentes à Lille. Dommage !

Pas de balances pour les Fuzztones. Le montage du matos, les quelques réglages et le rapide soundcheck sont effectués quelques minutes avant l'entrée en scène des musiciens. Une technique plutôt inhabituelle, lorsqu'on sait que certains artistes ont souvent besoin d'un temps infini pour être et parfois même ne pas être au point, le moment voulu. Faut dire que les Fuzztones sont nés en 1982, et que nonobstant quelques pauses survenues depuis, la scène n'a plus de secret pour eux. Le temps de jeter quelques 'set lists' sur le sol, et le concert peut commencer. Le quintet monte sur les planches en affichant un look plutôt gothique. Rudi Protudi n'a pas changé depuis 20 ans. Sa longue chevelure de jais retombe sur les épaules de son immense carcasse. Lunettes noires, t-shirt à l'effigie de Love, il empoigne le micro d'une main et le pied de micro dans l'autre pour poser le baryton profond de sa voix. Un pied de micro qui va en voir de toutes les couleurs le temps de deux morceaux. Il harangue la foule, s'approche du bord de la scène et se penche vers le public, qui essaie de toucher son idole ( ?!?!?). A sa droite et à sa gauche, le guitariste et le bassiste exhibent une drôle de gratte. Sculptée dans une caisse à la forme plus ou moins hexagonale, elle répond au nom de Vox Phantom. A l'arrière, le drummer assure sobrement et efficacement, pendant que la claviériste toute de noir vêtue (NDR : très jolie !), se tient en station debout, les jambes écartées (NDR : évidemment, il y en a encore qui vont comprendre de travers, hein ! Bande de polissons…), derrière son orgue, instrument qui lui permet de napper les mélodies de ses fameuses sonorités rognées. Passé les deux premiers titres, au cours duquel un inconscient est parvenu à jeter le fond de sa bière sur une des pédales de disto (NDR : bonjour les grésillements !), Rudi ôte ses lunettes et empoigne sa guitare. Et le répertoire des Fuzztones peut déferler. La plupart des titres de son dernier album (« Salt for Zombies ») se succèdent, entrecoupés de standards comme « Strychnine » ou « Cinderella ». Pratiquement pas le temps de respirer, puisqu'un véritable tourbillon de psyché garage croustillant, rafraîchissant, parfois trempé dans le feedback, se met à déferler. Et le public ne s'y trompe pas, puisqu'il réagit en pogotant frénétiquement sur le devant de la scène. Episodiquement, Rudi sort un harmo de sa poche, pour y souffler des poussières de blues. Et probablement pour rendre un hommage à feu leur ami Screamin' Jay Hawkins. Un set ténébreux, hanté par le spectre du célèbre bluesman, sans la moindre faille et terriblement excitant (NDR : quel groove !) qui trouvera un prolongement à travers deux rappels. Au cours du premier, les Fuzztones vont nous servir une longue compo sculptée dans le bruit blanc. Du psychédélisme à l'état pur ! Et puis une chanson au cours de laquelle le soliste abandonnera ses six cordes pour un theremin. Un seul regret : l'assistance : 350 à 400 personnes pour assister à la prestation d'une légende comme les Fuzztones est totalement incompréhensible. D'autant qu'ils ne se produisent pas souvent chez nous. D'ailleurs, suivant la formule consacrée, les absents ont eu tort !

 

Mull Historical Society

Des chansons à tiroirs remplis de merveilles et de surprises...

Derrière Mull Historical Society -un nom à rallonge- se cache un jeune Anglais solitaire, ayant passé sa jeunesse sur l'île de Mull, aux larges de l'Ecosse. Coupé du monde pendant des années, il n'aura comme seul compagnon qu'un disque des Beatles gagné à une tombola. C'est sans doute cette virginité qui explique la fraîcheur de ses chansons à tiroirs - des tiroirs remplis de merveilles et de surprises. Ces chansons aux mélodies soignées et raffinées, Colin les garda jalousement auprès de lui, sans doute pendant des années. Maintenant qu'il est sorti de son trou, leur beauté nous éclate aux oreilles : peut-être que Colin n'avait jamais entendu parler de Coldplay, Tom MacRae ou Divine Comedy avant de fouler le sol d'un disquaire… Toujours est-il que ses chansons n'ont rien à envier à celles d'Hannon ; même mieux : elles ont la jeunesse et la vigueur, tandis que ses compatriotes ont tendance, ces derniers temps, à s'égarer...

Dans une chaleur accablante, Colin, accompagné de trois musiciens, démarre en fanfare par " Public Service Announcer ". Les titres de l'album s'enchaînent à merveille, sans les oripeaux du CD, parfois complaisants (" Instead " et ses chœurs enfantins d'une mièvrerie sidérante). Epurées en raison des contingences live, ses chansons en ressortent par conséquent grandies, et c'est tant mieux : on se rend compte alors du travail d'orfèvre que cachaient sous les fignolages des titres comme " Barcode Bypass " ou " I Tried ". Preuve que Colin s'est bien ennuyé sur son île, il nous dévoilera pas moins de sept nouvelles chansons (" Gravity ", " Oh Mother ", " Live Like The Automatics ", " Us ",…), toutes augurant du meilleur quant à l'avenir de ce jeune prodige de la pop anglaise. A suivre de très près !

Malibu Stacy

Ne pas brûler les étapes...

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Si mes souvenirs sont bons, la dernière fois que si peu de monde s'était déplacé pour un concert rock à la Maison de la Culture, c'était en 2002. Le 21 décembre, très exactement. Mais pour un spectacle qui se déroulait au beau milieu de l'après-midi. Etonnant, lorsqu'on sait que depuis, ces rendez-vous ont toujours été couronnés de succès. Mais un peu moins de 150 personnes pour accueillir Tahiti 80, lorsqu'on sait qu'au Japon ils se produisent devant des dizaines de milliers de personnes, donne à réfléchir. Manque de promo ? Absolument pas ! Même s'il faut reconnaître que l'annonce de l'affiche n'a guère été matraquée sur les ondes radiophoniques… Une mauvaise date ? Probablement. D'abord, en automne il y a prolifération de manifestations de ce type. Et elles font suite aux festivals estivaux de plus en plus nombreux et de plus en plus onéreux. Or à la rentrée, les portefeuilles des jeunes sont vides… Une tentative d'explication qui en mérite d'autres. Mais une chose est sûre, les absents de ce vendredi 23 septembre 2005 ont eu tort !

Finaliste du Concours Circuit, Minerale pratique une musique particulièrement rafraîchissante. Une sorte de britpop dont les mélodies contagieuses balayées de sonorités de guitares bringuebalantes peuvent rappeler House Of Love. En outre, le timbre vocal de Jack est capable d'inflexions aussi haut perchées que Guy Chadwick, voire de Peter Perrett (Only Ones). Un chanteur/guitariste qui passe épisodiquement à la sèche. Tout comme le claviériste a la faculté de est capable de se distinguer aux six cordes. Vêtu d'un élégant costume de grenadier (?), le bassiste se sent comme un poisson dans l'eau (NDR : oui je sais, le jeu de mots est facile) ; et lorsque tout le groupe s'arrête de jouer et se fige dans un salut militaire, il ressemble à un soldat de plomb. En fin de parcours, le groupe intègre habilement le « Love will tear us apart » de Joy Division dans une de ses chansons, démontrant à nouveau son goût prononcé pour la musique insulaire. Une chose est sûre, il y a du talent chez Minerale. Et à force de travail, il pourrait finir par payer.

Révélation de la dernière édition du festival d'Hiver Rock, qui s'est déroulée en février dernier, Malibu Stacy vient d'enregistrer un Ep 5 titres. Un disque qui prélude la sortie d'un premier album. Mais la formation liégeoise ne veut pas brûler les étapes. Et souhaite donner le meilleur d'elle-même pour le concocter. Ce qui explique pourquoi le combo travaille dur et tourne inlassablement à travers la Belgique ; histoire d'être au top le jour J. Mais l'expérience acquise se traduit à travers leurs sets, de plus en plus soignés et de plus en plus explosifs. En outre, le chanteur, Dave de Froidmont, s'impose de plus en plus comme la tête de proue du band. Non content de disposer d'un timbre vocal puissant, sensuel et souple, mais il se révèle un fantastique showman. Il bondit sur les planches à la manière d'un Paul Smith (Maxïmo Park) ou se contorsionne comme Iggy Pop. Enorme différence, Dave est toujours habillé, et même bien fringué. Agile comme un chat, il lui arrive de descendre du podium pour rejoindre l'auditoire, avant d'y retourner comme s'il était monté sur ressorts. Pas étonnant que parfois, le fil de son microphone reste coincé dans les retours de scène. Episodiquement, il se saisit d'un micro astatique, accentuant ainsi l'aspect sauvage des mélodies alimentées par des riffs de guitare incisifs, des drums frénétiques, une basse pulsante, et éclaboussées par un moog aux sonorités désuètes. La musique de Malibu Stacy peut faire penser à Pavement et Weezer. Mais les influences sont tellement diluées, qu'il est difficile de les discerner. Et c'est là tout le mérite de la formation liégeoise. Le public est conquis et sollicite un rappel. En échange, Dave lui demande de quitter ses sièges et de s'approcher de l'estrade. Le pari est gagné.

Auteur d'un troisième album en mai dernier (« Fosbury »), Tahiti 80 est donc reparti en tournée. Un périple pour lequel la formation rouennaise s'est adjoint un cinquième musicien : un percussionniste (NDR : capable de doubler aux drums lorsque Sylvain passe aux claviers). Un choix judicieux pour une musique qui lorgne de plus en plus vers le funk, la soul et le r&b. La première chose qui frappe chez Tahiti 80, c'est la voix de Xavier Boyer. Un beau gosse qui doit faire tomber une multitude de filles en pamoison. Xavier passe en outre régulièrement aux claviers, instrument installé sur le devant de la scène. Limpide et fluide, sa voix surfe sur des mélodies chaloupées et paradisiaques. Qu'illumine des textes toujours chantés dans la langue de Shakespeare. Des lyrics qui traitent essentiellement d'amour et des flirts de l'été. Barbe de trois jours (NDR : on dirait le sergent Garcia qui aurait bu un élixir de jouvence), Pedro - le bassiste - entretient le groove. Tout comme le drummer, par ailleurs. Mais Sylvain est également capable de donner une coloration jazzyfiante à son drumming. A charge pour Mederic de fignoler les sonorités de ses interventions presque cliniques à la six cordes. Une chose est sûre, le son est parfaitement clean. Mais manifeste beaucoup plus de punch que sur disque. Et lorsque Pedro coiffe une tête de panda, c'est pour amorcer une fin de set endiablée. Un épilogue au cours duquel le groupe va interpréter un « Never forget » et un « Changes » totalement irrésistibles. Lors de ce dernier morceau, Pedro va même rejoindre Sylvain pour donner davantage d'intensité percussive à la compo. En guise de rappel, Tahiti 80 va tout d'abord nous proposer un morceau mid tempo, puis le slow « Something about you girl". Et alors qu'on pensait qu'il allait terminer sur un mode mineur, la formation normande s'est replongée dans le funk excitant à travers « Heartbeat ». Beaucoup plus atmosphérique, le deuxième rappel nous a même démontré que les instrumentistes avaient plus d'une corde à leur arc…