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Mr Hudson & The Library

Brit hop printannier pour intimes?

Écrit par

A ma gauche, Mr Hudson & the Library, formation brit hop de passage à la Rotonde du Botanique ce mercredi 18 avril. A ma droite, Good Shoes, combo pop rock qui a remis le couvert le lendemain, au Witloof Bar. Bien qu’ils exercent dans des genres quelque peu différents les uns des autres, ces Anglais ont un point commun douloureux : on ne peut pas dire qu’ils déplacent les foules.

Mercredi 18 avril. C’est dans une Rotonde quasi déserte que Mr Hudson & The Library a dû présenter sa première œuvre. Une petite trentaine de personnes à peine s’est déplacée pour découvrir le brit hop printanier de la formation. Un semi-échec étonnant à l’écoute des ‘feel-good-hits’ du quintet, qui ne sont pas sans rappeler Jamie T ou Just Jack. D’autant que « A Tale Of Two Cities », premier essai de Mr Hudson contient d’énormes tubes potentiels tels que les singles « Ask The DJ », « Too Late, Too Late » et « Bread + Roses ». Sur scène, les cinq Anglais ne se sont pas laissés démonter par cette salle quasi-vide et ont offert à la petite assistance un show d’une heure qui n’a pas manqué de coller un beau sourire sur les visages d’un public plus que satisfait.

Jeudi 19 avril. Le Witloof Bar accueille Good Shoes, formation qui aurait gagné à maintenir la date prévue initialement. En effet, se produire en première partie de The Rakes durant les Nuits Botanique leur aurait certainement permis de jouer devant un parterre mieux garni. A peine une petite quarantaine de personnes, dont une majorité anglophone, ont accueilli le combo, venu reproduire en live l’entièreté de leur premier album « Think Before You Speak ». Après un départ mollasson, le quatuor a fini par trouver ses marques et est parvenu à faire danser une minuscule partie du public, au bout de trois ou quatre titres. Musicalement, Good Shoes surfe sur la vague post-Libertines sans vraiment y arriver. On pense surtout à Little Man Tate, The Maccabees ou, dans une moindre mesure, The Mystery Jets. Leur nom ne risque pas de rester gravé dans les mémoires, mais les fans des groupes mentionnés ci-avant devraient tout de même y trouver leur compte.    

Good Shoes

L'art de se prendre un râteau?

Écrit par

A ma gauche, Mr Hudson & the Library, formation brit hop de passage à la Rotonde du Botanique ce mercredi 18 avril. A ma droite, Good Shoes, combo pop rock qui a remis le couvert le lendemain, au Witloof Bar. Bien qu’ils exercent dans des genres quelque peu différents les uns des autres, ces Anglais ont un point commun douloureux : on ne peut pas dire qu’ils déplacent les foules.

Mercredi 18 avril. C’est dans une Rotonde quasi déserte que Mr Hudson & The Library a dû présenter sa première œuvre. Une petite trentaine de personnes à peine s’est déplacée pour découvrir le brit hop printanier de la formation. Un semi-échec étonnant à l’écoute des ‘feel-good-hits’ du quintet, qui ne sont pas sans rappeler Jamie T ou Just Jack. D’autant que « A Tale Of Two Cities », premier essai de Mr Hudson contient d’énormes tubes potentiels tels que les singles « Ask The DJ », « Too Late, Too Late » et « Bread + Roses ». Sur scène, les cinq Anglais ne se sont pas laissés démonter par cette salle quasi-vide et ont offert à la petite assistance un show d’une heure qui n’a pas manqué de coller un beau sourire sur les visages d’un public plus que satisfait.

Jeudi 19 avril. Le Witloof Bar accueille Good Shoes, formation qui aurait gagné à maintenir la date prévue initialement. En effet, se produire en première partie de The Rakes durant les Nuits Botanique leur aurait certainement permis de jouer devant un parterre mieux garni. A peine une petite quarantaine de personnes, dont une majorité anglophone, ont accueilli le combo, venu reproduire en live l’entièreté de leur premier album « Think Before You Speak ». Après un départ mollasson, le quatuor a fini par trouver ses marques et est parvenu à faire danser une minuscule partie du public, au bout de trois ou quatre titres. Musicalement, Good Shoes surfe sur la vague post-Libertines sans vraiment y arriver. On pense surtout à Little Man Tate, The Maccabees ou, dans une moindre mesure, The Mystery Jets. Leur nom ne risque pas de rester gravé dans les mémoires, mais les fans des groupes mentionnés ci-avant devraient tout de même y trouver leur compte.    

 

Within Temptation

La tentation du supermarché?

Écrit par

Il est dix huit heures quarante lorsque nous nous présentons à l'entrée du Zénith. Le temps est inhabituellement chaud pour la saison, puisque le thermomètre extérieur de la voiture affiche les 29°. Accueil bizarre des vigiles, mêlant affabilité et parano. Il est vrai que nous sommes en France, en pleine période électorale. Les consignes de sécurité doivent fuser. Nous voilà donc introduits dans ce temple éphémère du 'Metal pour grandes surfaces', comme diraient les persifleurs. L'organisation est signée 'A gauche de la Lune'. Et de ce côté-là, rien à redire. Soucieux de gagner une place adaptée à la captation de bonnes photos, nous nous engouffrons dans l'arène, où nous arrivons à nous glisser à trois ou quatre rangs du podium. Le public est assez mélangé. Même si le noir domine dans l'habillement, il y a pas mal de trentenaires, voire de cinquantenaires, parmi les ados…

Le premier groupe démarre presque à l'heure. Sup, band français expérimenté, pratique un doom-gothique qui, sur CD, peut receler des plages hypnotiques ou envoûtantes. Il y a des indices d'originalité dans son set. C'est toutefois difficile à juger, tellement le groupe a opté pour une mauvaise balance, où basse abyssale et batterie, toutes deux à fond les manettes, mangent le reste. Il y a deux chanteurs, l'un possède un timbre guttural typique et l'autre une voix claire et belle. Sous-employé et sous-mixé. Bonne idée à signaler : les projections de vieux films en noir et blanc consacrées à des expériences biomédicales. Pour le reste, une prestation trop longue, dans une pénombre permanente, et plus assourdissante (jusqu'à la douleur) qu'intéressante. Le public, d'abord confiant et enthousiaste, s'est d'ailleurs largement réfugié dans une attitude polie et patiente.

Delain, jeune groupe hollandais ami de Within Temptation et incluant son ancien clavier, apporte la note joyeuse de la soirée. Tant mieux pour eux. Alors que Sup a démarré devant une salle à moitié vide, le Zénith est maintenant bien garni, même si ce n'est pas le ‘sold out’. Le son est irréprochable, clair et parfaitement distribué. Le groupe s'engouffre dans les schémas qui ont fait la gloire de ses aînés en y mêlant application et enthousiasme. Outre le line up classique batterie/basse/claviers/guitares (deux guitares !), il bénéficie des services d'une jolie chanteuse, dont la voix est aussi bonne que… celle de tant d'autres. Son pop-metal-sympho adolescent n'apporte absolument rien au genre, mais séduit par sa bonne humeur et sa réaction très spontanée et sympathique face au succès. Un bon set qui a le privilège de la candeur. Et ponctué des rituels propres au genre : guitaristes et chanteuse agiteront régulièrement la tête en mouvements circulaires pour faire virevolter leur longue chevelure, tandis qu'une bonne partie du public brandira à l'envi le poing droit, index et auriculaire tendus. Au capital sympathie, ajoutons qu'on retrouvera plus tard deux musiciens du groupe mêlés au public.

Vingt et une heure quinze. Il fait maintenant étouffant et j'entreprends le périlleux projet d'apporter une boisson à mes accompagnateurs. Après m'être frayé un chemin entre les spectateurs, dont beaucoup se sont assis à terre malgré l'évident manque de place, j'attends désespérément mon tour devant un bar mal organisé et en très net sous-effectif. Au point de craindre rater le début du troisième set. Rassurez-vous, chers lecteurs, je ne commets finalement aucun sacrilège et les pintes au prix prohibitif (pour des Belges) parviennent bien à leurs destinataires.

Lorsque In Extremo, groupe allemand, monte sur les planches, la donne change sensiblement. D'abord, nous avons droit à un vrai décor (la batterie est sur le pont d'un bateau) et des costumes de scène carnavalesques (tenue d’iroquois, kilt, cuir et vieilles étoffes y côtoient motifs égyptiens et tatouages). Ensuite, le band s'écarte de tout standard quant à sa composition : batterie, basse, guitare (essentiellement rythmique) et chanteur sont entourés de trois musiciens, qui se partagent cornemuses (le plus souvent), vielle, harpe, instruments à vent orientaux et autres créations maison. Le chanteur endossera quant à lui une mandoline à deux reprises. La musique d’In Extremo est particulièrement martiale, à l'instar de Rammstein. Mais elle est aussi fort mélodique et festive. Les mélodies, tracées essentiellement par les cornemuses et autres instruments traditionnels, s'apparentent le plus souvent à des gigues, tarentelles, rengaines et autres ritournelles très faciles à mémoriser. On s'habitue vite au chant pourtant très rocailleux et en allemand. Il est donc un peu regrettable que ces ingrédients soient enveloppés d'une rythmique systématiquement aussi bourrin (ceci dit malgré les évidentes qualités du batteur). En 'Mick Jagger teuton', le chanteur arpentera la scène torse-nu pour une bonne partie du concert. Il s'avérera aussi un bon communicateur avec le public, malgré la barrière de la langue, et un frontman impliqué et accrocheur. Ses compères bougent bien et leur 'Rock attitude', amuse vu les instruments brandis. Le son est ici encore parfait et In Extremo s'avérera le point fort de la soirée. D'ailleurs dignement salué par le public.

Car la tête d'affiche, Within Temptation, pourtant bardé d'un récent album bien meilleur que son prédécesseur, se montre finalement bien fade. D'abord, le groupe a opté pour un volume sonore trop élevé. Le son est du coup moins bon que pour Delaine et In Extremo. Ensuite, les morceaux perdent en live toute finesse et toute nuance, tant la priorité est donnée à la pression constante. Tout tend vers une interprétation stéréotypée, laquelle fatigue très vite. Sharon, la belle chanteuse, gesticule avec bonne volonté, contrairement à ses acolytes, qui ont l'air de traverser un boulevard en permanence. Mais elle n'est pas une bête de scène et, ni elle, ni le décor carton-pâte, ne compensent l'insipidité de l'ensemble. Concentré sur les compositions récentes, ce show par trop uniforme connaîtra trois séquences réussies : « Mother Earth », « Ice Queen » et « Caged ». Trois extraits du deuxième album, « Mother Earth », qui incluent breaks et respirations, et dont deux constitueront le rappel (un signe ?) Pour le reste, on a vraiment eu l'impression d'être en présence d’un groupe qui gère sans passion un patrimoine commercial. Rassurons-le. Au terme de ce show devant un public conquis d'avance, il pourra proclamer: 'Encore trois mille clients satisfaits!'. Dont Valérie, notre précieuse photographe.

Il est une heure du matin lorsque nous quittons le parking et la température est encore très douce. A bientôt, Lille.

Progzélyte.

Organisation: A gauche de la Lune.

 

 

Deftones

Une véritable machine de guerre?

Écrit par

Forts d’un prodigieux cinquième album sorti fin 2006, les cinq de Sacramento profitent de leur tournée européenne pour faire un petit tour du côté de chez nous. Ce 10 avril, les Halles de Schaerbeek ont tremblé, non pas sous le poids de Chino mais grâce à une setlist quasi-parfaite.

L’ouverture du show a été assurée par Will Haven, autre formation californienne et, accessoirement, constituée de grands potes de la bande à Chino. Une prestation qui aura ravi les fans mais était somme toute dispensable.

Après un petit intermède d’une demi-heure égayée par une série de chansons superbement hors-contexte s’échappant des baffles, les Deftones débarquent sur scène et frappent un gros coup, enchaînant, d’entrée de jeu, deux de leur plus gros cartons, à savoir « Be Quiet & Drive (Far Away) » et « My Own Summer (Shove It) ». De quoi plonger l’assistance dans un état de folie passagère immédiate. Et les pogos se suivent tandis que Chino, dont le tour de taille commence enfin à être revu à la baisse, s’époumone sur « Lhabia », « Feiticeira » et « Digital Bath ». C’est qu’on retrouverait presque nos 17 ans ! De son côté, le leader de la bande semble s’essouffler et confie les parties les plus gutturales à Chi qui se fait un plaisir à les hurler au micro. S’ensuivent l’extraordinaire « Korea », le tout frais « Beware » et, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure, deux titres issus d’« Adrenaline », « Root » et « Nosebleed ». Le public aura droit à quelques minutes de répit grâce au splendide « Xerxes », entamé sur quelques notes au piano. Un répit qui ne sera pas de très longue durée, la formation embrayant immédiatement par d’autres morceaux de leur premier album (« Birthmark » et « Engine no. 9 »).

Le quintet met les petits plats dans les grands et achève son incroyable set sur les géniaux « Passenger », « Around The Fur » et « Headup », titre sur lequel Grady Avenell, l’interprète de Will Haven, vient pousser la chansonnette en compagnie de Chino. Celui-ci revient d’ailleurs à nouveau sur scène au début du rappel, entamé par l’affreux « Back To School (Mini Maggit) », version radiophonique et massacrée de l’épique « Pink Maggit ». Le set se clôture par « Change (In The House Of Flies) » et le monstrueusement grandiose « 7 Words ».

Deftones s’établit une nouvelle fois, avec son métal qui n’a rien de « Nu », comme une véritable machine de guerre scénique qui est parvenue à se détacher de toutes ces formations  auxquelles on l’associait au début de sa carrière (et dont la plupart sont d’ailleurs portés disparus, séparés ou tout simplement retombé dans l’anonymat).

The Jai Alai Savant

Le futur leur appartient?

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Pour assister à la première apparition de The Jai Alai Savant en Belgique, l'AB Club n'avait rallié qu'une bonne cinquantaine de personnes. Faut dire qu'au même moment, les Nuits Botanique accueillaient, entre autres, Miossec, Oxmo Puccino, Cold War Kids et consorts. N'empêche, les absents ont eu tort, et vous comprendrez aisément pourquoi en lisant ces quelques lignes. Pour nous faire patienter jusque 21 heures, la projection d'un film consacré à une prestation `live' frénétique de Bad Brains avait été programmée. A voir ! Mais pour la qualité sonore, faudra repasser?

The Jai Alai Savant monte sur les planches. Ralph Darden en tête. Un musicien de couleur noire habillé dans un élégant costard blanc. La barbe en broussaille, des lunettes foncées et les cheveux en pétard, ce chanteur/ guitariste impose par sa stature. Mais aussi par son charisme. Très habile à la six cordes, il n'hésite pas à se servir d'un éventail assez conséquent de pédales de distorsion. En outre, il possède une belle voix dont le timbre campe un hybride entre Sting et Perry Farrell. A la basse, Nash Snyder, longiligne, la tête rasée apporte ses lignes complexes, palpitantes ou dub, appuyant de temps à autre le `lead' de backing vocaux, pendant que Michael Bravine, aux drums, joue dans tous les registres possibles et imaginables en manifestant une souplesse et une dextérité impressionnantes. Et finalement, ces instrumentistes hors norme pratiquent un reggae/funk/roots/dub/psyché/pop (parfois légèrement teinté de ska) terriblement excitant. Parfois aride, souvent bourré de groove, n'hésitant pas à adresser l'un ou l'autre clin d'?il aux Jackson 5 (« Scarlett Johansson why don't you love me ») ou aux Stones, même si on se rend bien compte que les références majeures de la formation répondent aux noms de Clash, The Police, Fugazi, Jane's Addiction et King Tubby. Si bien qu'après deux ou trois morceaux, certains spectateurs se mettent à remuer les pieds, la tête, les jambes ou même à danser. Faut dire que Ralph n'est pas à un déhanchement prêt sur scène. Et il invite même le maigre public à taper dans les mains tout au long de la version allongée d' « Akebono », moment le plus maquant du set, au cours duquel plus personne ne tenait en place dans la salle. Le groupe a même accordé un rappel, moment choisi par Ralph pour enlever sa veste. Bref, The Jai Alai Savant risque fort, à moyen terme, de devenir `hénaurme'. Vous pensez à Werchter ? Sur la scène principale ? Oui, d'ici deux ou trois ans. Et l'assistance présente lors de ce set se souviendra alors d'un vendredi de mai 2005, au cours duquel un futur super groupe se produisait devant 50 spectateurs? On en reparlera?

Isis

Le Grand mix béni par la déesse Isis

Soirée événement destinée aux aficionados de doom metal et de post-hardcore, programmée ce mercredi 29 mai, au Grand Mix de Tourcoing, en compagnie du quintette californien d’adoption (la formation est, en fait, originaire de Boston) Isis. Projet d’Aaron Turner, le fondateur du label indépendant Hydra Head Records, Isis en est déjà à son troisième album, « In the ocean of truth », un opus surprenant, complexe, riche en réflexions existentielles, dans lequel le clavier se fait plus présent aux dépens des hurlements ténébreux d’Aaron. Un indispensable de votre discographie de l’année 2006. Et vu la réputation dont ils jouissent sur scène, on s’attendait à une belle claque, place Notre Dame.

 Pour chauffer la salle, le projet qu’Isis souhaitait présenter dans le cadre de cette tournée, n’y est pas allé par quatre chemins. Il a choisi Oxbow. Un combo californien qui affiche déjà 20 années d’existence au compteur. Un groupe ‘culte’ qu’on peut franchement qualifier de ‘schizophrène’ en raison de la double personnalité développée à travers deux styles musicaux différents : le post-hardcore lorsque le combo se retrouve à quatre, le blues minimaliste quand Eugène Robinson et Niko Wenner sont réduits à un duo. C’est d’ailleurs sous cette configuration que Docteur Jekyll et Mister Hide nous ont proposé l’ouverture des festivités. Immense, de corpulence impressionnante, à la couleur de peau café, Eugène, véritable sosie de Michael Clarke Duncan (l’acteur qui endosse le rôle du condamné à mort John Coffie dans le film « La Ligne verte »), monte sur scène, flanqué d’un roman écrit en 1895 par Thomas Hardy, « Jude the obscure », une histoire sombre, pessimiste, triste, teintée de colère et d’injustice. Des sentiments qu’Eugène incarne à merveille sur les planches. Nikko sculpte un relief musical très blues à l’aide de sa guitare sèche. Eugène s’y ancre pour y dispenser un set intense, douloureux, rythmé par des moments de clameur et de silence, d’incantations et de prières. De déhanchements malsains aussi. Sans oublier le petit grain de folie. Quelque part entre un Jesus Lizard ‘unplugged’ et la Nico du Velvet Underground, le duo nous propose une bien belle prestation. La scénographie mêlée au personnage impressionne. Le public est surpris, dans le bon sens du terme. Le temps d’un rappel et d’une petite bière pour enfin vivre l’épilogue de la soirée.

 Le set d’Isis s’ouvre par quelques notes dispensées au piano. Bryant Cliffort, le guitariste/claviériste (Il  collabore également à un autre projet, Red Sparowes, groupe de post-rock qui jouait le même soir à Bruges) en est le responsable. Progressivement, les guitares de Michael et d’Aaron, la basse de Jeff et la puissance du batteur, l’autre Aaron, viennent envahir le public, dans un mur du son décoiffant. Cinq figures charismatiques, montées sur des tapis de pédales à effets sonores multiples, vous prennent alors au fond des tripes durant près d’une heure trente. Atmosphères tantôt pesantes, froides et inquiétantes, tantôt violentes, mécaniques et explosives, les cinq virtuoses nous emmènent dans l’univers de Neuroris, Cult of Luna, Amen Ra, Godflesh, Tool ou Mogwai. Derrière ce génie de technologie, les influences de Pink Floyd et du Led Zep s’imposent dans un tsunami de sons, bien huilé qui frôle la perfection. Le concert atteint des sommets quand « In Fiction », un des titres phares du quintette, fait exploser les décibels. Le moment d’un rappel et déjà le groupe quitte la scène. Le temps semble si court lorsqu’on est si proche du divin…

 Organisation Grand Mix Tourcoing

Dave Matthews

Séance de rattrapage

Écrit par

Il a fallu près de dix ans à Dave Matthews pour retrouver la Belgique sur la carte d’Europe. C’est en effet lors du festival Torhout/Werchter en 1998 qu’il a mis pour la dernière fois les pieds dans notre pays. En 2007, le Sud-Africain a décidé de compenser cette longue absence en offrant à notre pays deux concerts. Un premier en compagnie de Tim Reynolds à l’Ancienne Belgique. C’était en mars dernier. Et un second, pour lequel il a emmené toute sa troupe, à Forest National. Un double régal.

 Une chose est sûre : The Nightwatchman alias Tom Morello -il assurait la première partie- est aussi bon guitariste qu’il est mauvais chanteur. Et c’est peu dire. En un peu plus d’une demi-heure, il est parvenu à détruire un idéal en se retrouvant en tête de la liste des pires artistes live qu’il nous a été donné de voir. Armé d’une guitare acoustique, Morello s’est égosillé sur des morceaux insipides aux textes pseudo-politiques déjà entendus un millier de fois. La boucle sera bouclée lorsque l’homme massacrera purement et simplement le « Guerilla Radio » de son ex (?) formation, Rage Against The Machine. Plus jamais ça.

 Après avoir accordé au public belge un sublime concert acoustique à l’AB en mars, Dave Matthews a eu la bonne idée de revenir en compagnie de son ‘band’, cette fois à Forest National. Et face à lui, un public international et (trop) surexcité. Italiens, Hollandais, Américains, Anglais, Allemands… On en serait presque arrivé à se demander s’il y’avait quelques Belges dans la salle. Arrivée sur scène à 21h pile, la formation déclenche une vague d’hystérie qui s’est poursuivie à fréquence sonore variable durant toute la prestation. Pas l’idéal quand le son provenant des baffles est absolument atroce. Forest National n’étant pas réputée pour son acoustique irréprochable a donc une fois de plus fait honneur à la tradition. Après une courte intro, Dave Matthews et ses condisciples ont enchaîné des morceaux tirés de presque l’ensemble de leur discographie, parmi lesquels un « Don’t Drink the Water » grandiose, « When the Worlds End », « Dreamgirl », « Jimi Thing », un « Crash Into Me » repris par l’ensemble de l’assistance et « Down By The River », cover d’un classique de Neil Young. De longues et excellentes ‘jams’ jazzy ont entrecoupé la plupart des compos, prolongeant un set magistral, durant lequel Tom Morello a été invité à prêter ses talents de guitariste (ouf !) sur les morceaux « #41 » et « Satellite ». En guise de rappel, Dave, seul sur scène, a offert « So Damn Lucky », un superbe titre extrait de son album solo avant d’être à nouveau rejoint par ses camarades et boucler 3 heures (!) de show intense par une version dépouillée de « Two Step », belle à en frissonner. Quoi que l’on puisse en dire, le Dave Matthews Band est et reste un putain de bon groupe !

 Organisation Live Nation

Oxbow

Docteur Jekyll et Mister Hide

Soirée événement destinée aux aficionados de doom metal et de post-hardcore, programmée ce mercredi 29 mai, au Grand Mix de Tourcoing, en compagnie du quintette californien d’adoption (la formation est, en fait, originaire de Boston) Isis. Projet d’Aaron Turner, le fondateur du label indépendant Hydra Head Records, Isis en est déjà à son troisième album, « In the ocean of truth », un opus surprenant, complexe, riche en réflexions existentielles, dans lequel le clavier se fait plus présent aux dépens des hurlements ténébreux d’Aaron. Un indispensable de votre discographie de l’année 2006. Et vu la réputation dont ils jouissent sur scène, on s’attendait à une belle claque, place Notre Dame.

 Pour chauffer la salle, le projet qu’Isis souhaitait présenter dans le cadre de cette tournée, n’y est pas allé par quatre chemins. Il a choisi Oxbow. Un combo californien qui affiche déjà 20 années d’existence au compteur. Un groupe ‘culte’ qu’on peut franchement qualifier de ‘schizophrène’ en raison de la double personnalité développée à travers deux styles musicaux différents : le post-hardcore lorsque le combo se retrouve à quatre, le blues minimaliste quand Eugène Robinson et Niko Wenner sont réduits à un duo. C’est d’ailleurs sous cette configuration que Docteur Jekyll et Mister Hide nous ont proposé l’ouverture des festivités. Immense, de corpulence impressionnante, à la couleur de peau café, Eugène, véritable sosie de Michael Clarke Duncan (l’acteur qui endosse le rôle du condamné à mort John Coffie dans le film « La Ligne verte »), monte sur scène, flanqué d’un roman écrit en 1895 par Thomas Hardy, « Jude the obscure », une histoire sombre, pessimiste, triste, teintée de colère et d’injustice. Des sentiments qu’Eugène incarne à merveille sur les planches. Nikko sculpte un relief musical très blues à l’aide de sa guitare sèche. Eugène s’y ancre pour y dispenser un set intense, douloureux, rythmé par des moments de clameur et de silence, d’incantations et de prières. De déhanchements malsains aussi. Sans oublier le petit grain de folie. Quelque part entre un Jesus Lizard ‘unplugged’ et la Nico du Velvet Underground, le duo nous propose une bien belle prestation. La scénographie mêlée au personnage impressionne. Le public est surpris, dans le bon sens du terme. Le temps d’un rappel et d’une petite bière pour enfin vivre l’épilogue de la soirée.

 Le set d’Isis s’ouvre par quelques notes dispensées au piano. Bryant Cliffort, le guitariste/claviériste (Il  collabore également à un autre projet, Red Sparowes, groupe de post-rock qui jouait le même soir à Bruges) en est le responsable. Progressivement, les guitares de Michael et d’Aaron, la basse de Jeff et la puissance du batteur, l’autre Aaron, viennent envahir le public, dans un mur du son décoiffant. Cinq figures charismatiques, montées sur des tapis de pédales à effets sonores multiples, vous prennent alors au fond des tripes durant près d’une heure trente. Atmosphères tantôt pesantes, froides et inquiétantes, tantôt violentes, mécaniques et explosives, les cinq virtuoses nous emmènent dans l’univers de Neuroris, Cult of Luna, Amen Ra, Godflesh, Tool ou Mogwai. Derrière ce génie de technologie, les influences de Pink Floyd et du Led Zep s’imposent dans un tsunami de sons, bien huilé qui frôle la perfection. Le concert atteint des sommets quand « In Fiction », un des titres phares du quintette, fait exploser les décibels. Le moment d’un rappel et déjà le groupe quitte la scène. Le temps semble si court lorsqu’on est si proche du divin…

 Organisation Grand Mix Tourcoing

Jethro Tull

La flûte vedette de la soirée

Écrit par

C’est le ‘petit’ Forest National qui accueille ce soir le mythique Jethro Tull. La salle est bien remplie, mais pas sold out. C’est dire que l’évènement rassemble trois à quatre mille personnes. Score honorable pour un groupe certes emblématique, mais sans actualité et aux performances scéniques en dents de scie. Le public est mélangé : quinquas et quadras, majoritaires, se mêlent à de plus jeunes, dont certains visiblement encore aux études-leurs enfants ? Le groupe, il est vrai, n’est pas bien loin des quarante ans de carrière. Me concernant, j’ai assisté à mon premier concert de Jethro Tull ici même, en 79.

 Premier constat : le père Anderson-chanteur rencontre de vrais problèmes. Son chant est poussif, manque de puissance et ne s’aventure plus du tout ni dans les attaques dures, ni dans les aigus (et ce qui n’arrange rien, c’est qu’il est parfois sous-mixé). L’artiste en est parfaitement conscient et gère clairement son show de façon à s’économiser. Par contre, Anderson flûtiste a bonifié au fil du temps. La flûte est d’ailleurs la vraie vedette de la soirée, tant elle ne quitte plus que rarement les mains du maître, pour le plus grand bonheur des fans. Fidèle à la tradition, l’homme en jouera sur une seule jambe à plusieurs reprises. C’est pourtant à l’harmonica qu’il inaugure son concert, interprétant un vieux blues, seulement accompagné de son vieux complice Martin Barre. Lequel se révèle toujours aussi redoutable à la guitare.

 Jethro Tull pourrait se contenter d’un show très classique et satisfaire facilement son public en alignant ses morceaux les plus connus dans des versions convenues. Mais Anderson a ce très grand mérite de toujours chercher à s’amuser sur scène. C’est pourquoi il propose souvent des versions revisitées de ses standards. Ainsi, ‘Aqualung’ patiente derrière une longue intro décoiffante, ‘Jack in the Green’ ne reconnaît plus son ventre, et même une relique aussi vénérable que « Bourée » n’échappe pas au dépoussiérage. « Thick as a Brick », dans sa version contractée et dynamisée, s’avère quant à lui un des points forts du concert, au même titre que « My God ».

 En bref, Jethro Tull a fourni une prestation tout à fait honorable, énergique et enthousiaste, teintée d’humour british (les claviers sont dissimulés dans un… piano à queue) et d’autodérision. Et après un seul rappel (« Locomotive Breath »), le band a pris congé d’un public ravi !

(Organisation : Live Nation)

 

Wolfmother

Le rock de demain parfumé au patchouli.

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Après avoir annulé leur concert prévu au Vooruit de Gand pour cause de cérémonie des Grammy Awards (au cours de laquelle ils ont été nominés dans la catégorie ‘Best Hard Rock Performance’)  les Australiens de Wolfmother ont investi une AB pleine à craquer. Une AB où se croisent des jeunes filles de 16 ans, pantalons pat d’ef et t-shirts à l’effigie de la tête d’affiche, des métal heads chevelus et cloutés, ainsi que des nostalgiques des années psychédéliques dont on se demande parfois s’ils ne sont pas les grands-parents des groupies agglutinées sur le devant de la scène. Nous préférons nous désaltérer durant la prestation catastrophique de Brant Bjork and the Bros dont le stoner monotone et totalement dépourvu d’inspiration lasse un public qui scande déjà le nom des héros du soir.

 Comme pour accentuer son attachement à la fin des sixties et aux années 70, le combo se produit sur la scène la plus minimaliste qui soit ! Pas de backdrop, pas de décor, d’effets pyrotechniques ou de lights sophistiqués. Une batterie, une guitare, une basse, un orgue Hammond, des amplis et quelques projecteurs… Les Aussies semblent apprécier l’esprit club et on les imagine aisément sur la scène du Spirit of 66, qu’ils ne risquent pas de fouler de sitôt. Il est un peu plus de 21h lorsque le trio entame un set court mais d’une rare intensité. Inattendu et imprévisible il va faire des dégâts et tout balayer sur son passage ! Débordant d’énergie à l’image de leurs compatriotes et idoles AC/DC, Wolfmother égrène toutes les chansons de sa première galette éponyme. Le riff saccadé et violent de « Dimension » évoque Led Zeppelin. « Woman » est sans doute le titre le plus connu, mais il cartonne à chaque fois, tandis qu’ « Apple Tree » constitue un autre morceau versatile. Le son, l’attitude, les compos, l’atmosphère… le concert est une succession d’allusions et d’hommages à l’histoire du rockToutes ces références au passé sont là comme des balises, mais les trois de Sydney ont suffisamment de personnalité pour rester crédibles. Ils respectent le public et le public lui rend bien. C’est une authentique ovation qui est faite à « Mind’s Eye », alternant douceur et vigueur, selon la méthode appliquée par Thin Lizzy à l’époque de « Black Rose ». La version live de « Joker and the Thiefs » gagne encore en efficacité.

 Andrew Stockdale, à la bouille sympathique, lance un cordial ‘merci d’être venu ! A la prochaine’. Après une telle leçon, il peut être sûr que nous reviendrons.

 Les plus résistants se sont dirigés ensuite vers l’AB club pour un ‘late night show’ en compagnie de l’excellent groupe stoner flamand El Guapo Stuntteam, mais après une telle secousse tellurique, nous avons préféré prendre le chemin du retour, complètement rassasiés de hard rock n’roll. Un futur grand est né !

 Wolfmother + Brant Bjork and the Bros + El Guapo Stunteam