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Sarah Carlier

Un catalyseur à la batterie…

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Sold out ce soir à la Rotonde du Botanique pour accueillir Sarah Carlier, dans le cadre de la release party consacrée à son quatrième album, « Shy Girl », un disque paru en avril dernier. Elle avait déjà défendu cet elpee à la Maison des Loisirs de Mont-Saint-Guibert au cours du mois de juin 2019, en compagnie de son fidèle drummer Boris Tchango, sous une formule semi-acoustique. Outre ses fans, la famille de Sarah est également présente ; à l’exception de son père, en séjour à l’étranger.

Le supporting act est assuré par Idyl, une toute jeune artiste qui se produit en solitaire, en s’accompagnant au clavier. Bien que timide, elle maîtrise parfaitement sa voix. On la connaît surtout pour son clip consacré à la cover du « Lost on you » de l’Américaine LP, vidéo au cours de laquelle elle est soutenue par Mister Jali, à la gratte. 

Au cours de son set, elle adapte le « Strong » de London Grammar et le « Wicked game » de Chris Isaak.  A travers « Stockholm », elle nous parle de ce fameux syndrome. Chargées de feeling les compos sont empreintes de délicatesse et finissent par charmer l’auditoire, particulièrement attentif à sa prestation. A tel point que parfois, on aurait pu entendre une mouche voler. Suivant la formule consacrée, Idyl est à suivre de très près…

Setlist: « Keep It Going », « Mirror », « Little Girl », « Stockholm », « Strong (London Grammar), « Wicked Game » (cover Chris Isaak)

Place ensuite à Sarah Carlier. Qui est ce soir soutenue par d’excellents musicos. En l’occurrence le guitariste Yannick Werther (Selah Sue), le bassiste/claviériste Clive Govinden, le programmateur Fabrice Blin et le drummer Boris Tchango, dont le kit de batterie à de quoi impressionner. Resplendissante, Sarah a revêtu une longue chemise blanche sur un pantalon de couleur noire. Sur les planches, Boris est devenu le catalyseur du band. Lui et Sarah semblent également très complices. Un seul regard suffit pour qu’ils se comprennent. Ses interventions sont à la fois techniques, sauvages et percutantes. Lorsque celles du gratteur ne sont pas fluides, c’est pour s’autoriser une incursion dans le rock garage. Clive joue de sa basse en slap et tapping ou rogne ses claviers pour en libérer des sonorités bien Hammond, psychédéliques, dans l’esprit du Big Brother and the Holding Company de Janis Joplin. Encore que parfois, on pense au plutôt au Band de Bob Dylan. Même si ce soir, Sarah ne jouera pas de guitare avant le rappel, on ressent malgré tout l’influence qu’a pu et qu’exerce encore Ritchie Havens, sur sa musique. « Shy girls », c’est donc le titre du nouvel LP de Sarah Carlier. Mais même si au fond d’elle-même, elle est stressée, avant de grimper sur les planches, elle parvient à vaincre sa timidité dès qu’elle entame son set. Particulièrement attentive, la foule présente ce soir a beaucoup apprécié sa prestation.

Ce n’est donc que lors du rappel qu’elle va se servir d’une gratte semi-acoustique et puis également du piano.

Une Sarah rayonnante et un Boris en forme olympique ont largement contribué au succès de ce concert. Pour cette raison, on peut les remercier…

Setlist : « Shy Girl », « Reborn », « Loner », « Big Planet », « I’ve Done My Share », « My Dear », « Watchtower », « Colors And Beauties », « If You Go », « Curve The Angles », « Nation Of Love », Something Somewhere ».

Rappel : « Going Back », « Chorus Man », Save My Soul », « Deep Down »

(Organisation : Botanique et Ubu Productions)

Charli XCX

Marilyn Monroe et Marilyn Manson…

Écrit par

Charli XCX s’est rappelée à notre bon souvenir, en publiant « Blame It On Your Love », un hit en puissance, pour lequel elle a reçu le concours de Lizzo ; une compo qui fait des ravages dans toutes les playlists. Charlotte Emma Aitchison aka Charli XCX est une véritable machine à tubes : depuis « Fancy » à « I Love It », en passant par « Boom Clap », « Boys » ou encore « 1999 », qui avait bénéficié de la participation de Troye Sivan. Ce qui lui a permis d’accumuler les récompenses (Billboards Music et Brit Awards, nominations aux Grammys ainsi qu’au MTV EMA). Influencée par ses célèbres aînées, en l’occurrence Britney Spears, les Spice Girls, Kate Bush et Donna Summer, elle s’est taillée une place de choix dans un univers très concurrentiel, même si elle n’atteindra sans doute jamais le statut de Lady Gaga, qui n’a pas besoin d’artifices pour se produire en ‘live’, se contentant même parfois d’un piano et de sa voix…  

Dorian Electra assure le supporting act. Agé de 27 ans, il est originaire de Houston, aux States, et a gravé son premier elpee, « Flamboyant », en juillet dernier. Personnage androgyne, il est vêtu d’un pantalon ample et bouffant de couleur sombre, porte des chaussures aux semelles compensées et a enfilé un body féminin rembourré au niveau de la poitrine… Pas de musicos mais des bandes préenregistrées. Interactif, il arpente les planches de gauche à droite (et inversement) et se tortille comme un serpent. La fosse se mue déjà en immense dancefloor. Six spots se focalisent sur l’avant-scène et quatre autres balaient constamment l’ensemble du podium, sur lequel a été collé de la tape fluo. Le set s’ouvre par le titre maître de son LP, un morceau flamboyant et funky, bien dans l’esprit d’un Mickaël Jackson, qu’il chante d’une voix vocodée peu masculine. « Mr. To You » adopte un profil davantage dubstep. Il aligne la plupart des morceaux de son long playing, sans trop changer de ton. Dorian insistera à plusieurs reprises pour que le public se rende au stand merchendasing, après le show...

Setlist : « Flamboyant », « Mr. To You », « Man To Man », « Emasculate », « Live by the Sword », « Musical Genius », « Daddy Like », « VIP », « Guyliner », « Career Boy »

Deux immenses rectangles tronqués sont placés de chaque côté d’un couloir balisé au centre de la scène avec du tape fluo jaune. Au fond, à gauche et à droite, 16 stroboscopes sont superposés par rangées de deux. Pas de musiciens sur les planches, mais encore des bandes préenregistrées. Dommage, car en tournée, elle est régulièrement soutenue par un backing group. Et pas de guests, non plus, à l’instar d’artistes qui ont collaboré avec elle, comme Christine and the Queens, Troye Sivan, Lizzo HAIM ou encore la drag-queen Pabllo Vittar.

Sexy, Charli XCX est habillée d’une robe à froufrous qui s’agite sous le souffle d’un puissant ventilateur, planté juste devant elle. Un peu comme Marylin Monroe. Sa petite culotte est noire. Pas de surprise, elle va l’exhiber régulièrement.

Le set va se dérouler sous un déluge de lumières. Aveuglant, il émane tant de l’arrière-scène que du plafond. Du balcon, on ne voit d’ailleurs pas toujours très bien le spectacle. Les cubes et les smartphones s’allument régulièrement. La diva remue constamment, se déplace, danse et invite la foule à crier, lever les bras, s’accroupir et jumper. Sa voix est puissante. La setlist va privilégier les titres de son quatrième opus, « Charli ». La fosse se transforme de nouveau en énorme dancefloor et la température finit par devenir caniculaire, « Vroom Vroom » et « Gone », en atteignant même le pic. Le public –en général plutôt jeune même si on a croisé quelques parents et grands-parents qui ont probablement entraîné leur progéniture– reprend les paroles en chœur. La bombe insulaire aligne ses hits imparables, mais il y a de quoi être frustré quand on doit se contenter des voix de Haim, Lizzo et Cris (NDR : et tout particulièrement pour « Gone ») préenregistrées. Plus doux et indolents, « I Don't Wanna Know » et « Thoughts » permettent à l’auditoire de reprendre son souffle. Charli remercie la communauté LGBTQ en invitant sur scène de affreux drag queens pendant « Shake It », dont certains ressemblaient plus à Marilyn Manson qu’à Marilyn Monroe. Pas de trace de plus anciens hits comme « Boom Clap », « Fancy » ou encore « Break The Rules » ; et c’est bien dommage. Bon, maintenant, le public semble avoir apprécié le show, s’est amusé, et apparemment n’a pas été perturbé par l’absence de véritables musiciens. Charli XCX a donc récolté le succès que le public, acquis à sa cause, lui a accordé…

Setlist : « Next Level Charli », « Click », « I Don't Wanna Know », « Vroom Vroom », « Gone », « Cross You Out », « Warm », « February 2017 », « Thoughts », « White Mercedes », « Official », «Shake It », « I Got It », «Track 10, Blame It on Your Love », « Silver Cross », « 2099 ».

Rappel : « Unlock It », « I Love It (Cover Icona Pop) », « Boys », « 1999 ». 

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation) 

Carla Dal Forno

Un merveilleux voyage onirique…

Carla dal Forno est chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste. De nationalité australienne elle vit pour l’instant à Berlin. Révélée à l’automne 2016 par son album « You Know What It’s Like », sorti sur le label label Blackest Ever Black, elle propose une musique inclassable, un ‘omni’ (objet musical non-identifié) naviguant entre psychedelic folk, new-wave, trip-hop et lo-fi. Ce soir, l'artiste est venue présenter son deuxième elpee, « Look Up Sharp », paru sur son propre label, Kallista. Grâce à son atmosphère intimiste, La Rotonde du Bota constitue l'écrin idéal pour cette musique à la beauté fragile.

Mais avant de découvrir Carla, les programmateurs du Botanique nous réservent, une fois de plus, une belle surprise. En l’occurrence Daisy Darkpark qui ouvre le bal. Comme pour entretenir le mystère, on ne dispose d'aucune information sur le projet. On sait juste qu’il est belge. Sur le podium, seule derrière la table où sont alignées ses machines, une jeune chanteuse et musicienne développe ses ambiances sombres et ses beats hypnotiques. Le style est original : une musique dark-ambient, électronique et expérimentale, sur laquelle l'artiste vient placer des phrases tantôt parlées, tantôt chantées, le tout entrecoupé de petits cris façon Björk. On est emporté au sein d’un univers sonore post-industriel, rappelant ‘Blade Runner’, que célèbre une prêtresse mutante aux cheveux noirs bouclés, lovée dans une tunique deux-pièces blanche et futuriste. Le dernier morceau du set se détache clairement : plus mélodique, il évoque un Dead Can Dance post-apocalyptique. Complètement tripant ! Après le concert, nous avons pu rencontrer l'artiste et glaner quelques informations. Derrière Daisy Darkpark se cache, en fait, une jeune musicienne et artiste louvaniste, Femke. Elle n'a pas encore gravé de disque, se limitant jusqu'à présent à quelques publications sur Soundcloud mais elle prépare un premier album, dont elle a joué une partie des tracks lors du concert. Le dernier titre de sa setlist, « Felsic Vein » est épatant ! Une composition inspirée par un site majestueux qu'elle a visité en Chine et a provoqué chez elle une révélation quasi-chamanique. Il n'en faut pas plus pour attiser notre intérêt. On attend donc impatiemment ce premier release ! En tout cas, on a eu une belle révélation et, de surcroît, vécu une rencontre avec une artiste unique, hyperdouée et terriblement attachante. 

Toujours un peu perchés grâce à Daisy Darkpark, nous sommes dans l'état idéal pour nous plonger dans la musique vaporeuse de Carla Dal Forno. Accompagnée d'un seul musicien, un ‘synth-wizard’, l'artiste australienne pénètre discrètement sur le podium et tout, dans son look et son attitude, respire la simplicité. Habillée d'un pantalon et d'un pull noirs, elle apparaît comme dans ses clips : belle, douce, timide et mystérieuse. Arborant un sourire un peu mélancolique, elle entame son set par « Don't Follow Me » et le très beau « What You Gonna Do Now ? ». Par rapport à ses précédentes prestations en Belgique, l'interprétation en 'live' de ses morceaux est beaucoup plus fidèle aux versions originales. On regrette seulement la présence trop envahissante, par moments, des effets sonores produits par les synthés modulaires, qui flirtent par trop avec Monsieur Larsen. On remarque également quelques problèmes de justesse, surtout lorsque la chanteuse s'accompagne à la basse. Mais hormis ces petits détails, le spectacle est captivant et d’une grande beauté. Les références sont multiples : The Cure, période « Faith », Virginia Astley, Brian Eno, Tropic of Cancer, Dead Can Dance, Anika, Bat For Lashes, Soko ou Angel Olsen. On est fasciné par la beauté de « No Trace » et, surtout, « So Much Better », que la chanteuse ponctue par un ‘Shout out to my ex !’ très explicite... La setlist nous réserve deux reprises, « Blue Morning » de The Kiwi Animal et « Lay Me Down » de Renée. Mais ce sont surtout « Clusters » et « Took A Long Time » qui provoquent le plus de réactions au cœur d’un public resté jusque-là très silencieux. Sur ces compos envoûtantes, Carla se déhanche lentement, en affichant cette sensualité discrète qui la singularise. Un pur moment de bonheur... qui est malheureusement de courte durée car 45 minutes seulement après être montée sur les planches, la belle nous abandonne lâchement. Et l'absence de rappel s'ajoute alors à ce sentiment de trop peu. Mais ne dit-on pas qu'il vaut mieux un concert court et prenant qu'une longue prestation sans couleurs ? Ne boudons pas notre plaisir et remercions Carla Dal Forno pour ce merveilleux voyage onirique.

(Organisation : Botanique)

Photo : Samual Davidson

TR/ST

TR/ST, c'est loin d’être TRiSTe...

TR/ST, à ne pas confondre avec le groupe français Trust, est un projet créé en 2009 par Robert Hiley (alias Robert Alfons) et Maya Postepski (alors drummeuse au sein d'Austra). Sur son premier album –un éponyme– le duo canadien tissait une electro sombre et sensuelle. Le deuxième opus, « Joyland », coïncide avec le départ de Maya Postepski, désormais orpheline d'Austra et active en solo sous le patronyme de Princess Century. Cette année, Alfons opère son grand retour pour présenter « The Destroyer 1 et 2 », un elpee diptyque résolument sombre et mélancolique. Maya Postepski y fait son come-back, participant à la composition et à la production de plusieurs tracks. Quel plaisir de retrouver la machine à sudation infernale toujours habitée par le même leitmotiv : la danse. Ayant, par le passé, essuyé les planches du DNA, de l'AB Club et du Brass, TR/ST revient ce soir à Bruxelles par la grande porte. Et c'est une salle de l'Orangerie quasi-complète qui est prête à l'accueillir chaleureusement. 

En lever de rideau, la première partie nous réserve d'emblée une très belle découverte : Ela Minus. De son véritable nom Gabriela Jimeno , cette jeune Colombienne établie aux USA, est une véritable magicienne des synthés. Et pour cause, elle les assemble elle-même. Excusez du peu ! Après une longue introduction instrumentale, elle entre dans le vif du sujet. Electro minimaliste, très 'groovy', sa musique évolue quelque part entre celles d'Austra, de Marie Davidson et de The Knife/Fever Ray ; et elle va littéralement fasciner l’auditoire du Bota. Récemment signée par Domino, le label qui héberge Austra, la belle va publier son premier LP l'année prochaine. Retenez son nom !

La température monte immédiatement d'un cran lorsque Robert Alfons apparaît sur les planches. Affichant un look longiligne et félin, adoptant des poses lascives et dévoilant un beau minois, ce musicien est devenu une icône de la communauté LGBT, qui est présente en masse ce soir. Dès les premières notes de « Candy Wall », on comprend que le concert va être très chaud. Musicalement, TR/ST occupe une place à part : c'est de la synthpop très mélodique mais avec une dimension dance, clubbing très prononcée. On pense évidemment à Austra et à Crystal Castles, également issus de Toronto, mais la comparaison peut également inclure les Pet Shop Boys, voire même Coldplay (le morceau « The Destroyer »). « Dressed For Space », extrait du premier long playing, convainc également grâce à sa pulsation disco irrésistible. Pendant « Grouch », le beau Robert tombe sa veste en vinyle et passe à la vitesse supérieure. Visiblement très en forme, il virevolte tel un lapin en rut et sa voix miaule délicieusement. Sur le podium, il est flanqué d'une claviériste, qui semble surtout chargée de vérifier que les séquences préprogrammées soient exécutées correctement par les machines, et d'une batteuse, efficace mais loin d'avoir la finesse technique et l'aura de l'incomparable Maya. Résidente à Bruxelles, cette dernière n'est malheureusement pas présente ce soir, eu égard à ses engagements avec Peaches, à Berlin.

Après la plage titulaire du dernier album, TR/ST entame ensuite une irrésistible montée en puissance, grâce à une version alternative de « Iris » et, surtout, à deux bombes atomiques : « Shoom » et « Bulbform ». La tension est à son comble et Alfons prend congé de la foule, à l'issue d'un « Peer Pressure » émouvant.

Trois titres seront dispensés lors de l’encore : tout d'abord « Unbleached », qui a été déplacé vers le rappel par rapport à la setlist prévue et, pour clore en beauté, « Colossal », une compo qui porte bien son nom ainsi que le petit bijou : « Sulk », qui achève la prestation, et surtout les fans épuisés par 80 minutes de danse non-stop.

Oui, on peut le dire : TR/ST, c'est loin d’être TriSTe… enfin, mention spéciale aux deux ingénieurs du son de la soirée : Elsa Grelot et Guy Tournay.

(Organisation : Botanique)

Photo : @petrafcollins

Sigrid

Une véritable bombe énergétique

Écrit par

Sigrid Solbakk Raabe a choisi pour nom de scène Sigrid. Agée aujourd’hui de 22 printemps, cette jolie Norvégienne a décroché deux énormes hits, en 2017, grâce à ses singles « Don't Kill My Vibe » et « Strangers ». En janvier 2018, elle a remporté le prix ‘The Sound of’ de la BBC. En outre, à ce jour, elle a publié deux Eps (« Don’t Kill My Vibe » en 2017 et « Raw » en 2018) et un premier elpee, « Sucker punch », en mars dernier.

C’est la cinquième fois en deux ans que Sigrid se produit en Belgique. Et au fil des concerts, le public est de plus en plus nombreux. Ce soir, la salle est d’ailleurs presque sold out.

Ider assure le supporting act. Issu du Nord de Londres, ce duo est soutenu en ‘live’ par un batteur. Féminine, la paire réunit Megan Markwick et Lily Somerville, qui se consacrent aux claviers et aux guitares. Le drumming est à la fois technique et métronomique. La musique baigne au sein d’une forme d’électro/pop contemplative enrichie par les harmonies vocales dépouillées, atmosphériques et mélancoliques échangées par les filles. La formation va nous proposer des extraits de son dernier elpee, « Emotional Education, paru en juillet 2019. Au fil du temps, ces superbes harmonies et ces arrangements soignés deviennent de plus en plus captivants. A un tel point que lorsque le set, de trop courte durée, s’achève, on reste sur sa faim. Le band se produira ce 1er février 2020 au Trix à Anvers.  

Setlist : « King Ruby », « Whole Life », « Swim», « Body Love/NSOM », « Saddest Generation », « Wu Baby », « Mirror ».

Une estrade à 2 étages supporte un matos conséquent. Sigrid est vêtue, tout simplement et comme son public –surtout féminin– issu de la même génération :  jeans, baskets et tee-shirt de couleur blanche. Elle est soutenue par un préposé aux pads électroniques, deux gratteurs, dont un double aux claviers et une choriste à la voix puissante et haut-perchée. 

Dans la fosse on remarque la présence de nombreux drapeaux norvégiens. Particulièrement interactive, Sigrid interpelle son public, tant celui des premiers rangs que des deux balcons ou du reste de la salle. Et il est également participatif, reprenant les refrains en chœur. Elle va ainsi enfiler dix-huit titres d’une manière naturelle en ne s’accordant que très peu de temps de répit entre les différentes chansons. Une véritable bombe énergétique ! D’ailleurs, romantique, « In vain » s’achève de manière explosive. Pendant « Plot Twist », elle parcourt la scène de long en large. Mouvement qu’elle va répéter tout au long du concert. Résultat, la majorité du temps, la foule danse. Bénéficiant d’un light show très efficace, Sigrid est parvenue littéralement à mettre l’auditoire dans sa poche. Mais c’est aux deux-tiers du parcours que l’émotion atteindra son comble, lors de deux morceaux qu’elle va chanter seule en s’accompagnant aux claviers. Elle manque son intro de « Dynamite » ; ce qui rend finalement l’artiste humaine. En outre, elle remplit l’auditoire d’ambiance positive tout au long de « Home to you ». Pas de rappel ! En quittant les planches, Sigrid semblait ravie. Et le public aussi...

Setlist : « Mine Right Now », « In Vain », « Schedules », « Plot Twist », « Raw », « Sight Of You »  « Don’t Kill My Vibe », « Level Up », « High Five », Fake Friends », « Business Dinners », « Sucker Sunch », « Dynamite », « Home  To You », « Basic », « Never Mine », « Strangers », « Don’t Feel Like Crying ». 

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

Fontaines D.C.

Une ambiance digne d’un stade de foot, en Angleterre…

Écrit par

La St-Patrick, c’est seulement dans quatre mois ; et pourtant on va déjà assister, à une belle fête irlandaise, ce soir. Et pour cause, trois formations issues de l’île verte vont se produire à l’Orangerie du Botanique. Ne vous y méprenez cependant toutefois pas, la musique proposée ne sera pas celtique, mais naviguera à mi-chemin entre (post-)punk et noisy. Et si le public tape du pied c’est parce qu’il escompte bientôt pogoter plutôt que d’envisager esquisser une danse traditionnelle.  

The Claque ouvre le bal à 20 heures pile. Il s’agit du combo le plus jeune du lot. Il a entamé son parcours en mars 2019, publié depuis le single single « Hush » et accordé quelques concerts. Le line up réunit une chanteuse au physique avantageux (NDR : pensez à Kim Gordon lorsqu’elle était jeune) et à la voix captivante. En l’occurrence Kate Brady. C’est également la frontwoman. La bassiste semble avoir été empruntée à Warpaint, alors que les deux gratteurs, dont Alan Duggan (NDR : qui a milité chez Girl Band), ont adopté une attitude très shoegazer. Ce sont d’ailleurs eux qui brisent la simplicité et la répétitivité des refrains, des refrains dispensés dans l’esprit d’un Stereolab, à travers leurs déferlantes de riffs. Encore clairsemé à cette heure, l’auditoire applaudit poliment. Manifestement, il y a du potentiel chez The Claque, mais il doit encore acquérir de la maturité, notamment dans la structure des morceaux et les accords un peu trop récurrents des compos, s’il veut finir par briller sur la scène indie rock…  

Fontaines D.C. était passé presque inaperçu aux Nuits du Bota 2018 au même endroit. Il ouvrait alors les hostilités pour deux autres poids lourds : Idles et Metz. Et puis surtout, il n’avait pas encore publié son LP « Dogrel », paru en avril 2019. Un disque unanimement salué par la critique (NDLR : il figurera certainement dans les sommets du top 20 de votre serviteur ; voir aussi la chronique ici).

Après avoir gravé un tel album et participé à de nombreux festivals, il s’est donc forgé une notoriété certaine. Conséquence, la salle est comble ce soir. Le set s’ouvre par « A hero’s death ». Le leader, Grian Chatten, se secoue et gesticule tel un épileptique, à la manière de Ian Curtis. Son physique évoque d’ailleurs feu le leader de Joy Division. Si « Television screens » constitue un des moments fort du set, « Roy’s tune » accorde un peu de répit à la fosse, un morceau qui aurait pu figurer au répertoire d’Adorable (NDR : qui a d’ailleurs opéré son comeback cette année) ; le timbre vocal nasillard de Grian accentuant cette impression. Mais le show va véritablement décoller à partir de « Too real ». Les verres de bière commencent à voltiger, les pogos se déclenchent massivement et ne s’arrêteront plus avant la fin du spectacle. Il faut dire que de nombreux aficionados issus d’Outre-Manche se sont glissé dans l’auditoire habituel du Bota. « Liberty belle », « Boys in the better land » et en final « Big » nous plongent dans une ambiance digne d’un stade de foot, en Angleterre, au cours duquel un but est marqué toutes les 3 minutes.

Après avoir vécu une telle secousse, Girl Band est attendu de pied ferme. Une formation qui pourrait presque faire figure de vétéran auprès des deux jeunes groupes programmés avant lui. Il faut remonter à 2015 pour retrouver trace de son premier elpee, « Holding hands with Jamie », paru chez Rough Trade. Une année au cours de laquelle il avait opéré un passage très remarqué à la Rotonde du Botanique. Quatre longues années se sont donc écoulées avant la sortie du nouvel opus, « The talkies », une œuvre un rien plus sombre que le précédent. Mais ce set va littéralement s’apparenter à un combat de boxe. Après un premier round d’observation, on s’inquiète quelque peu en observant le leader, Dara Kiely, qui a pris autant de poids. Sa barbe est négligée et il regarde dans le vide, conséquence, sans doute, de ses récents séjours en soins psychiatriques. Son attitude sur les planches intrigue. Il exécute continuellement un petit mouvement du bras. Tout au long de « Pears For Lunch », le band maîtrise la situation. A partir de « Lawman » (NDR : c’est le single !), quelques timides ‘headbangings’ se produisent. Mais en général, l’auditoire demeure encore plus ou moins paisible tout au long des plages du dernier long playing, dont « Shoulderblades » transcendé en ‘live’ par des guitares ravageuses. Et c’est lors de la deuxième moitié du round qu’on va se prendre des hypercuts en pleine face. La reprise du « Why They Hide Their Bodies Under My Garage? » du groupe electro Blawan soulève un vent d’hystérie au sein des premiers rangs. Entre dance floor et arène de pogo hardcore, le public ne se tient plus.  A la fois sombre, mais intense, « Going Norway », ainsi que l’incontournable autre single, « Paul », mettent KO les derniers spectateurs qui étaient encore sur la défensive…

Et après ces excellents concerts, quel plaisir de retrouver le musicos de ces trois groupes, souriants et décontractés, au stand merchandising. Une soirée rock’n’roll comme on en souhaiterait davantage…

(Organisation : Botanique)

Girl Band

K.O. au dernier round…

Écrit par

La St-Patrick, c’est seulement dans quatre mois ; et pourtant on va déjà assister, à une belle fête irlandaise, ce soir. Et pour cause, trois formations issues de l’île verte vont se produire à l’Orangerie du Botanique. Ne vous y méprenez cependant toutefois pas, la musique proposée ne sera pas celtique, mais naviguera à mi-chemin entre (post-)punk et noisy. Et si le public tape du pied c’est parce qu’il escompte bientôt pogoter plutôt que d’envisager esquisser une danse traditionnelle.  

The Claque ouvre le bal à 20 heures pile. Il s’agit du combo le plus jeune du lot. Il a entamé son parcours en mars 2019, publié depuis le single single « Hush » et accordé quelques concerts. Le line up réunit une chanteuse au physique avantageux (NDR : pensez à Kim Gordon lorsqu’elle était jeune) et à la voix captivante. En l’occurrence Kate Brady. C’est également la frontwoman. La bassiste semble avoir été empruntée à Warpaint, alors que les deux gratteurs, dont Alan Duggan (NDR : qui a milité chez Girl Band), ont adopté une attitude très shoegazer. Ce sont d’ailleurs eux qui brisent la simplicité et la répétitivité des refrains, des refrains dispensés dans l’esprit d’un Stereolab, à travers leurs déferlantes de riffs. Encore clairsemé à cette heure, l’auditoire applaudit poliment. Manifestement, il y a du potentiel chez The Claque, mais il doit encore acquérir de la maturité, notamment dans la structure des morceaux et les accords un peu trop récurrents des compos, s’il veut finir par briller sur la scène indie rock…  

Fontaines D.C. était passé presque inaperçu aux Nuits du Bota 2018 au même endroit. Il ouvrait alors les hostilités pour deux autres poids lourds : Idles et Metz. Et puis surtout, il n’avait pas encore publié son LP « Dogrel », paru en avril 2019. Un disque unanimement salué par la critique (NDLR : il figurera certainement dans les sommets du top 20 de votre serviteur ; voir aussi la chronique ici).

Après avoir gravé un tel album et participé à de nombreux festivals, il s’est donc forgé une notoriété certaine. Conséquence, la salle est comble ce soir. Le set s’ouvre par « A hero’s death ». Le leader, Grian Chatten, se secoue et gesticule tel un épileptique, à la manière de Ian Curtis. Son physique évoque d’ailleurs feu le leader de Joy Division. Si « Television screens » constitue un des moments fort du set, « Roy’s tune » accorde un peu de répit à la fosse, un morceau qui aurait pu figurer au répertoire d’Adorable (NDR : qui a d’ailleurs opéré son comeback cette année) ; le timbre vocal nasillard de Grian accentuant cette impression. Mais le show va véritablement décoller à partir de « Too real ». Les verres de bière commencent à voltiger, les pogos se déclenchent massivement et ne s’arrêteront plus avant la fin du spectacle. Il faut dire que de nombreux aficionados issus d’Outre-Manche se sont glissé dans l’auditoire habituel du Bota. « Liberty belle », « Boys in the better land » et en final « Big » nous plongent dans une ambiance digne d’un stade de foot, en Angleterre, au cours duquel un but est marqué toutes les 3 minutes.

Après avoir vécu une telle secousse, Girl Band est attendu de pied ferme. Une formation qui pourrait presque faire figure de vétéran auprès des deux jeunes groupes programmés avant lui. Il faut remonter à 2015 pour retrouver trace de son premier elpee, « Holding hands with Jamie », paru chez Rough Trade. Une année au cours de laquelle il avait opéré un passage très remarqué à la Rotonde du Botanique. Quatre longues années se sont donc écoulées avant la sortie du nouvel opus, « The talkies », une œuvre un rien plus sombre que le précédent. Mais ce set va littéralement s’apparenter à un combat de boxe. Après un premier round d’observation, on s’inquiète quelque peu en observant le leader, Dara Kiely, qui a pris autant de poids. Sa barbe est négligée et il regarde dans le vide, conséquence, sans doute, de ses récents séjours en soins psychiatriques. Son attitude sur les planches intrigue. Il exécute continuellement un petit mouvement du bras. Tout au long de « Pears For Lunch », le band maîtrise la situation. A partir de « Lawman » (NDR : c’est le single !), quelques timides ‘headbangings’ se produisent. Mais en général, l’auditoire demeure encore plus ou moins paisible tout au long des plages du dernier long playing, dont « Shoulderblades » transcendé en ‘live’ par des guitares ravageuses. Et c’est lors de la deuxième moitié du round qu’on va se prendre des hypercuts en pleine face. La reprise du « Why They Hide Their Bodies Under My Garage? » du groupe electro Blawan soulève un vent d’hystérie au sein des premiers rangs. Entre dance floor et arène de pogo hardcore, le public ne se tient plus.  A la fois sombre, mais intense, « Going Norway », ainsi que l’incontournable autre single, « Paul », mettent KO les derniers spectateurs qui étaient encore sur la défensive…

Et après ces excellents concerts, quel plaisir de retrouver le musicos de ces trois groupes, souriants et décontractés, au stand merchandising. Une soirée rock’n’roll comme on en souhaiterait davantage…

(Organisation : Botanique)

Pond

Bienvenue dans l’univers sonore coloré et enchanteur de Pond…

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Alors que l’annonce du dernier opus de Tame Impala remplit les pages des gazettes musicales, un autre évènement destiné aux fans de psychédélisme est programmé ce mercredi au Botanique : le concert de Pond. Méconnu dans nos contrées, en témoigne le peu de personnes présentes au sein de l’Orangerie, cette formation australienne compte pourtant en ses rangs d’anciennes pointures de Tame Impala ; à savoir le chanteur Nick Allbrook ainsi que Jay Watson, partis créer ce groupe en parallèle pour y trouver davantage d’espace d’expression. En une dizaine d’années d’existence, la formation a gravé huit albums dont le dernier en date, “Tasmania”, est paru en mars dernier.  

Afin d’assurer sa première partie, le band a choisi Sinead O’ Brien, une Irlandaise établie à Londres…

Il est 21h lorsque les lumières s’éteignent. L’Orangerie est loin d’être remplie. Nick Allbrook prend place au centre du podium. Il est soutenu par quatre musiciens (drums/guitare/claviers/basse). Dès les premières notes, le gringalet met la machine en route. Pond est aussi à l’aise sur une estrade relativement petite (à l’instar de l’Orangerie) que dans un stade. Il faut dire que sa musique s’y prête particulièrement. Et pour cause, certains morceaux s’inspirent indiscutablement d’artistes légendaires du rock, comme les Rolling Stones ou encore David Bowie. D’ailleurs, Allbrook n’hésite pas à adopter les mimiques scéniques de ces légendes. Charismatique, il occupe tout l’espace disponible et n’hésite à empiéter sur celui du public en descendant dans la fosse. Le set nous réserve, bien évidemment, des moments chargés d‘intensité psychédélique, et notamment lorsque Albrook empoigne puis souffle dans sa flûte traversière afin de nous entraîner au cœur d’un univers sonore coloré et enchanteur. En une heure et demie, Pond va nous livrer une jolie synthèse de ses dernières œuvres, dont les tubes issus de “The Weather” (“Sweep Me Off My Feet”, “Fire in the Water”), “Man It Feels Like Space Again”, mais également des plages de son dernier elpee (“Daisy”, “Tasmania”, “Hand Mouth Dancer”).

La prestation de Pond est impressionnante d’efficacité. En outre, ce soir, il a démontré que non seulement sa discographie est excellente, mais qu’il maîtrise parfaitement son sujet et est capable de subjuguer un auditoire, sur les planches. Il n’a ainsi rien à envier à ses comparses antipodaux. Ce soir, les spectateurs présents n’ont certainement pas boudé leur plaisir en assistant à ce concert à taille humaine. Ce qui est devenu impossible pour Tame Impala.

(Organisation : Botanique)

The Blue Stones

Rock’n’roll is back

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Il y a bien du monde pour accueillir The Blue Stones au Witloof bar du Botanique (NDR : toute proportion gardée, puisque la salle voûtée ne peut accueillir qu’un maximum de 200 personnes), ce dimanche 27 octobre 2019, un duo canadien, issu de l’Ontario, de Windsor très exactement. Tarek Jafar se charge du chant et de la guitare, Justin Tessler des drums et des backing vocaux. A son actif, quelques singles, deux Eps et un premier album baptisé « Black holes », paru l’an dernier. La presse spécialisée n’a pas hésité à comparer le tandem aux White Stripes et autres Black Keys. Autopsie.

Débarquant une dizaine de minutes après le début du set, on est assez étonné de l’ambiance qui règne dans la fosse. La foule s’enthousiasme, s’enflamme même régulièrement et reprend certaines des paroles en chœur. La prestation est aussi efficace qu’énergique. Tarek dispense des accords de gratte tour à tour grinçants, crus, acérés, furieux, croustillants, délicats ou rafraîchissants, en se servant habilement de ses pédales, quand il ne libère pas un groove aux tonalités épaisses. Il est en outre très interactif. Et sa voix est beaucoup plus profonde que sur disque, où elle privilégie le falsetto. Le drumming de Justin est aussi puissant qu’ample. Parfois, il nous réserve des interventions torrentueuses. Ponctuées de ‘oh, oh, oh’ ou de ‘da da daah’ contagieux, les compos les plus pop incitent l’auditoire à reprendre les onomatopées en chœur. Spasmodiques, elles adoptent un profil plus funk. Enfin, quand elles s’enfoncent dans le blues, c’est dans l’esprit du Fleetwood Mac de Peter Green. Bref, vu le climat du concert et la palette de genres explorés, on a parfois l’impression de vivre un concert né de la rencontre entre l’intime et l’intimidant. En fin de parcours, le public est survolté et applaudit même en cours de morceau, et tout particulièrement lorsque l’un des musiciens met en exergue son talent d’instrumentiste. A 8h50, The Blue Stones tire sa révérence. Le public a beau réclamer un rappel, la paire ne reviendra plus, un public multigénérationnel au sein duquel on a croisé de nombreux quadras, mais également des trentenaires et des jeunes filles qui doivent à peine compter vingt printemps. Et c’est une bonne nouvelle. Rock’n’roll is back !

(Organisation : Botanique)  

Black Mountain

Proche des nuages…

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Au cours des dix dernières années, Black Mountain n'a jamais cessé d’expérimenter et de progresser. Pourtant, s’ils ont de quoi séduire les nostalgiques des années 70, chaque album révèle sa propre spécificité. Et son dernier, « Destroyer », en est assurément une nouvelle démonstration. C’est cet opus que le band est venu défendre, ce samedi 26 octobre, au Botanique.

Quatuor punk rock gantois, Blackup assure le supporting act. Et son set envoie du bois ! Une prestation d’une demi-heure qui a chauffé les tympans d’une audience attentive.

C’est devant un public impatient et une Orangerie quasi-complète que Black Mountain monte sur le podium ; et il entame les hostilités en force par « High Rise ». Le ton est donné. Si la formation est venue présenter son dernier long playing, elle a le bon goût d’incorporer dans la setlist des tubes issus des 4 opus précédents, pour le plus grand plaisir de ses fans. Les morceaux s’enchaînent et brillent par leur diversité. Pas le temps de s’ennuyer, le choix et l’ordre des titres a été soigneusement préparé. Un florilège bien équilibré qui paie, oscillant entre ballades psyché/rock, rock progressif et morceaux plus ‘rentre-dedans’.

Le band issu de Vancouver est parfaitement au point et démontre toute sa maturité scénique. Tout au long du concert, le quintet nous entraîne au cœur de paysages sonores incroyables, tantôt écrasants ou atmosphériques. Les voix sont prépondérantes. Et notamment celles du leader Stephen McBean ainsi que de l’ex-Sleepy Sun, Rachel Fannan. Bien que fraîchement arrivée, elle semble s’être parfaitement intégrée au combo. Si la section rythmique soutient l’ensemble avec punch et précision, les sonorités du moog dispensées par le claviériste rappellent la période psyché/rock du Pink Floyd.   

Le final grimpe encore en intensité. Si Stephen alterne entre Gibson Les Paul & SG, il achève le show sur une Fender lors de l’excellent « Space to bakersfield (IV) ». Il s’en donne alors à cœur joie, se déchaine sur sa Strat’ tout au long d’un solo à rallonge. Après 1h30 de set, et pour terminer en beauté, Black Mountain remonte sur l’estrade pour accorder en rappel deux morceaux grandioses ; en l’occurrence « Mothers of the sun » (NDR : le public est aux anges dès les premiers accords du sample si particulier) et « Don't Run Our Hearts Around ». On est alors proche des nuages…

(Organisation : Botanique)

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