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Concerts

Roméo Elvis

Quand un rêve se réalise…

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Ce samedi 20 avril, Roméo Elvis se produit à Forest National. 8 500 personnes sont attendues. Le concert est donc soldout. Hier, il entamait sa tournée au Zénith de Paris. Roméo reconnaît d’ailleurs y avoir été impressionné, mais que, ce soir, il est chez lui à Bruxelles. Il vient de publier son véritable premier album, « Chocolat », il y a 8 jours à peine et il est déjà numéro 1 des ventes en Belgique et 3 dans l’Hexagone. Chouette initiative, le public bénéficie d’une distribution gratuite de chocolat, à l’entrée. 

L’Or du Commun et Lord Gasmique assurent les supporting acts.

Agé de 20 printemps, Stéphane-Antoine Eklou a choisi pour patronyme Lord Gasmique. Il est soutenu par un second Mc’s et un préposé aux manettes, planté derrière une table placée à droite. Pendant 20 minutes, il va parler d’or, inviter l’auditoire à lever les mains en l’air, devant une fosse encore dispersée, mais déjà bien en forme…

L’Or du Commun embraie. Un set plus court, mais dispensé dans le même esprit que celui accordé à l’AB, ce 12 avril (voir compte-rendu ici). Quelques moments forts : « Truman show » et surtout « Homosapiens » qui va encore mettre le feu à l’auditoire ; mais pas de smartphones ouverts pendant « Telephone », pour recréer le fameux tapis d’étoiles…  

Roméo Elvis s’est établi près de Forest et avait un jour imaginé qu’il allait remplir FN. Son rêve s’est donc réalisé.

Un grand rideau jaune masque l’arrière de la scène. Sous les cris, les applaudissements et les infrabasses qui résonnent derrière la tenture qui finit par tomber, Roméo crie ‘Bruxelles ‘. Il est attaché à un harnais, balance les pieds, et atterrit à l’avant du podium. Un immense écran de lumière inonde les planches. Ses musicos sont perchés sur deux estrades lumineuses. Celle de droite héberge le drummer Sammy Wallens et Victor Defoort à aux claviers. Celle de gauche, Lennard Vink (NDR : un Néerlandais) aux claviers et Benoît -Asian Rocky - Do Quang aux machines. Ces trois derniers se consacrent également, suivant les circonstances, aux grattes (basse ou guitare). Deux d’entre eux et Roméo vont même conjuguer leurs six cordes sur « Drôle de question ». 

Le titre maître de son elpee ouvre le show. Elvis nous réserve ensuite un « Dessert » gouteux et savoureux. Chaud-boulette, le public réagit au ¼ de tour. On est loin des petits concerts accordés en compagnie de ses potes de Motel, devant une centaine de personnes, et pour lesquels la setlist était calée dans un ordinateur. De gros moyens ont été mis en œuvre pour rendre ce concert exceptionnel (light show, vidéos, scène mobile rectangulaire manœuvrée par les fils métalliques depuis le plafond, susceptible de se transformer en écran ou rampes de spots). Pendant « Respirer », « Normal » et « Parano », calligraphiés, les titres s’inscrivent un peu partout sur les écrans en arrière-plan. Sur ce dernier morceau, le fils de Marca et de Laurence Bibot vient au bord du podium pour libérer son flow aux paroles poétiques. Le refrain de « Bébé Aime La Drogue » est repris en chœur par la foule. Premier invité, casquette blanche vissée sur le crâne, Zwangere Guy participe à l’interprétation de « Kuniditdoen (« We Zijn Overal »). L’union fait la force, vive la Belgique ! Le setlist recèle de larges extrais de « Chocolat », mais également des classiques issus des Eps « Morale », « Morale 2 » et « Morale Deluxe ». « Pogo » (NDR : une plage chantée en duo avec M, sur disque) provoque inévitablement cette danse virile dans la fosse. Génial ! Roméo se roule au sol, comme s’il se débattait pour échapper à des démons intérieurs. Sa sœur, Angèle, est bien sûr de la fête. Ils apparaissent, tous deux, en haut de la scène mobile. Elle et son frangin se partagent les vocaux sur deux compositions plus paisibles, « J’ai Vu » et « Tout Oublier ». La foule est alors aux anges.

Autre guest, Lomepal vient booster «1000 Degrés ». Et en rappel, « Malade » va littéralement retourner la salle. Pour votre serviteur, c’est le concert de l’année.

Setlist : « Chocolat », « Dessert », « Bébé Aime La Drogue », « Respirer », « Drôle de Question », « Les hommes Ne Pleurent Pas », « Kuniditdoen (« We Zijn Overal ») », « Normal », « Pogo », « J’ai Vu », « Tout Oublier », Lenita », « Dis-Moi », « Parano », « 300 », « 1000 Degrés », « Tu Vas Glisser », « Trois Etoiles », « Ma Tête »

Rappel : « Bruxelles Arrive », « Nappeux », « Malade ».

(Organisation : Back In The Dayz)

L’Or Du Commun

L’Or Du Commun… des mortels…

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L’Or du Commun est un trio de hip hop bruxellois dont le deuxième album, « Sapiens », est paru en novembre dernier. Un disque qui fait suite à un Ep 9 titres intitulé « Zeppelin », publié en 2017, sur lequel figure le single « Appolo », une compo boostée par le concours de Roméo Elvis. Actuellement en tournée à travers la France, le groupe se produisait ce vendredi 12 avril, à l’AB de Bruxelles. Sa seule date en Belgique. Composée d’un jeune public multiculturel, la salle est comble ce soir…

Si cette scène noir-jaune-rouge s’est emballée au cours des trois dernières années, il faut reconnaître qu’elle est occupée de se stabiliser. Pas de s’essouffler ! Certains représentants décollent, d’autres restent à quai. Après 6 ans d’existence, le crew a mûri, grandi et pris de l’assurance tout en restant très proche de son public. De la bande rigolarde, bourrée d’énergie boom bap décalée à la Saïan Supa Crew, la formation a conservé la spontanéité, la simplicité, mais en rendant le propos plus personnel.

Le supporting act est assuré par Peet, un pote à Roméo Elvis, Caballero & Jeanjass et Hamza. Il a pour devise : ‘Viens voir le doc-teur et n’ai pas peur !’, en référence aux paroles d’une chanson de Doc Gyneco. Ce jeune artiste bruxellois est un amoureux du rap. Il est à la fois autodidacte, beatmaker, rappeur et ingé son.

Sur l’estrade, il est accompagné de deux Mc’s, dont un se charge des platines.  Il va nous proposer de larges extraits de son Ep (NDR : un 8 titres baptisé « Peat »). Extrêmement interactif, il invite un jeune vêtu d’un t-shirt à l’effigie de Ronaldo, à monter sur le podium. Il parle avec décontraction et sans prise de tête sans autre but précis que de parler de la vie quotidienne, de la réflexion sur le monde et des soirées entre amis. Il est aussi bien influencé par le rap anglo-saxon qu’hexagonal, mais aussi par le jazz et la house.  

Bref, Peet a assuré son rôle de chauffeur de salle en parvenant à faire sauter en cadence, l’ensemble de l’auditoire.

L’Or du Commun implique trois Mc’s : Swing, Primero et Loxley, ainsi que le Dj Junior Goodfellaz. Ce soir, le band est épaulé par un second préposé aux manettes.

C’est sous une vague d’applaudissements que ODC déboule sur les planches au sein d’une atmosphère qui baigne dans les teintes bleutées. Et dès le premier morceau, « Antilope », c’est le coup de massue. Une compo qui se réfère à Jean D’Ormesson, à travers sa citation, ‘Ne meurent que ceux qui ont vécu’. Lent mais constant au début, le flow est alors stimulé par le public qui reprend les paroles en chœur. Un public particulièrement réactif. Faut dire que les artistes on la niaque et mouillent littéralement leur chemise. A la manière de Big Flo et Oli, ils déménagent sur les planches. Les vibes sont excellentes. « Léon » et « Prison vide » abordent la dure réalité de l’existence. On sent qu’il y a du vécu dans les lyrics. A la demande des musicos, la foule se lance dans un « Pogo ». Le set va nous réserver quelques surprises, sous la forme d’invités. Tout d’abord Lous, mais sans ses Yakuza. Plutôt jolie, de grande taille et mince, elle est vêtue tout de blanc. Mais lorsqu’elle chante sur « Rose », sa voix puissante prend vraiment aux tripes. Un impact renforcé par la présence d’une guitare. Résultat des courses, c’est la folie tant sur le podium que dans la fosse et aux balcons. Tout le monde est debout ! Les ‘Yé’ et les ‘Yo’ fusent de partout. Isha, ensuite. Pour « Nos Gênes », qui va également mettre le souk dans la salle. Et enfin Felle, qui va également soulever l’enthousiasme de l’auditoire tout au long de « Poignée de punchline ». 

Pendant « Téléphone », un des Mc’s demande également aux spectateurs, d’une voix vocodée, d’allumer leurs portables. La réaction est immédiate et on assiste à l’éclosion d’un tapis d’étoiles. Magique ! ODC est ravi d’être là et va le signaler à plusieurs reprises. « Sous les Pavés » a été écrit en hommage à leur ville d’origine. C’est dans une euphorie générale que les paroles du refrain sont reprises en chœur par le public. « Homosapiens » est sans doute la plus belle chanson écrite à ce jour par ODC. A cause de sa prose, mais aussi de sa charge émotionnelle.

Bref un concert au cours duquel peuple et artistes sont véritablement entrés en communion. Et si vous souhaitez vivre ou revivre ce concert, on vous invite à cliquer ici.

https://youtu.be/YDEJqgCzHoQ

Setlist : « Antilope », « Léon », « Prison Vide », « 1000 », « Slalom », « Rose », « Pogo », « Cercle », « Nos Gênes », « Téléphone », » Sous les Pavés », « Homosapiens », « Truman Show », « Poignée de Punchline », « Sunglasses De Style », « Vrai », « Apollo ».

Rappel : « Sur Ma Vie »

(Organisation : Ancienne Belgique)

Giorgio Moroder

Bientôt 80 berges et toujours plongé dans les 80’s…

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Agé de 79 balais, Giorgio Moroder est souvent considéré comme un des pionniers du disco, de la dance music et de l’électro. Il a entamé sa carrière en 1960, comme bassiste, au sein du backing group de Johnny Hallyday. Son premier hit, « Looky looky », remonte à 1970. Il a collaboré avec de nombreux artistes, parmi lesquels Donna Summer, Cher, Blondie, David Bowie, Debbie Harry, Freddie Mercury, Bonnie Tyler ou encore Pat Benatar sont les plus notoires. Outre ces coopérations et sa discographie personnelle, il a également composé plusieurs B.O. de longs métrages, dont celles de ‘Midnight Express’ et ‘Scarface’ qui d’ailleurs ont été oscarisées.

Moroder est l’une des personnalités les plus influentes de l’industrie musicale. Il est le premier à avoir introduit un rythme répétitif dans la musique de danse, se jouant des lois de l’harmonie et plaçant le synthétiseur au cœur de sa démarche. C’était déjà en 1963.

Ce soir, il se produit à l’Ancienne Belgique devant un public réunissant essentiellement des quadras, quinquas et sexas. Il est venu défendre une sorte de ‘Best Of’ de sa carrière, longue de 55 ans. Intitulé « A Celebration Of The 80’s », ce spectacle théâtral, visuel et musical se consacre aux moments les plus marquants de son parcours.

Sur les planches, il est soutenu par 13 musicos ; et c’est lui qui va jouer le chef d’orchestre et le chauffeur de salle. Une toile est tendue en arrière-plan sur laquelle est mentionné, en lettres bleues, ‘Giorgio Moroder’ (NDR : une inscription sans doute destinée à celles et ceux qui ne le savaient pas encore !). Il s’installe derrière une immense table posée en avant-scène sur laquelle reposent, au centre, des claviers. Face à son pupitre, des images vidéo seront projetées sur l’écran géant. Parfois aveuglant, le light show, composé de spots à leds et de stroboscopes, est parfaitement synchronisé à l’expression sonore.

Les musiciens sont perchés sur des estrades disposées à des hauteurs différentes : un drummer et un percussionniste à gauche, un préposé aux synthés au centre, un quatuor à cordes (trois violons et un violoncelle) à droite, et en bas à gauche, un guitariste et un bassiste qui doublent également aux synthés. Sans oublier trois vocalistes féminines et un masculin qui vont se relayer ; ce dernier pour deux morceaux, le reste du temps, se fondant dans les chœurs. 

Le set s’ouvre par le « (Theme From) Midnight Express » d’Alan Parker. Souriant, rayonnant même, Moroder demande à la foule –en anglais, français, allemand et italien– si tout va bien et si elle est contente d’être là ce soir. Ponctuant sa déclaration d’un grand rire. L’effigie de l’artiste –chevelure, moustache et grosses lunettes qu’il a, bien évidemment, chaussées sur son nez– est maintenant projetée sur la toile. Il accompagne le public en frappant dans les mains. Place ensuite à une version plus funky du hit de Donna Summer, « Love To Love You Baby ». Sept titres de The Queen of Disco seront adaptés au cours du show. Il n’en n’oubliera pas pour autant son vieux tube « Looky Looky », l’un ou l’autre soundtrack de film (‘Flashdance’, ‘Berlin’, ‘Top Gun’), ainsi que sa cover de Daft Punk, « Giorgio by Moroder », morceau qui lui avait permis de renouer avec le succès en 2013. Mais l’essentiel de son répertoire se focalisera sur les 80’s. En fin de set, il chante « Cat people », en compagnie de David Bowie ressuscité en hologramme. Et « Last Dance », suivant la même technique, de Donna Summer.

Georgio Moroder va nous accorder deux rappels, non prévus dans la setlist, ponctuant ainsi un set de 120 minutes. La boule à facettes au plafond a ranimé le souvenir de la jeunesse de votre serviteur, et il en avait des étoiles plein les yeux…    

Setlist : « (Theme From) Midnight Express »,  « Love To Love You Baby » (cover Donna Summer), « The Never Ending Story » (cover Limahl), « Bad Girls » (cover Donna Summer), « On the Radio » (cover Donna Summer), « Chase », « Together in Electric Dreams » (cover Philip Oakey & Giorgio Moroder), « From Here To Eternity », « Flashdance... What a Feeling » (cover Irene Cara), « Giorgio by Moroder » (cover Daft Punk), « Take My Breath Away » (cover Berlin), « Danger Zone », « Right Here, Right Now », « I Feel Love » (cover Donna Summer), « Cat People », « MacArthur Park » (cover Jimmy Webb), « Last Dance » (cover Donna Summer).

Rappel 1 : « Hot Stuff » (cover Donna Summer).

Rappel 2 : « Call Me » (cover Blondie)

(Organisation : Greenhouse Talent)

Julia Jacklin

Sans voix, il n’y a pas d’écho (Bélaïd Saïdji)

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Julia Jacklin est chanteuse et compositrice. Une Australienne responsable de deux albums à ce jour. Le premier, « Don’t Let The Kids Win », remonte à octobre 2016. Deux années de tournées intenses et une déception sentimentale plus loin, elle enregistre son second, « Crushing », un elpee paru en février dernier. Elle s’était déjà produite à deux reprises, au Club, en première partie de Whitney. Elle pratique une forme d’alt country teintée de dream pop et reconnaît, pour influences majeures, Billy Bragg, Björk, Doris Day, The Andrews Sisters et Leonard Cohen.

Il y a déjà pas mal de peuple dans le club, lorsqu’Olivia Bartley, alias Olympia, débarque. Elle assure le supporting act. Blonde, plutôt jolie, cette Australienne (NDR : elle est originaire de Melbourne) chante d’une voix fragile et atmosphérique en s’accompagnant à la gratte électrique. Interactive, elle possède un humour décapant. Elle entame son set par « Biscuits » (NDR : pas aux ivoires, comme sur disque, mais à la guitare). Son toucher de cordes est empreint de délicatesse et évoque celui d’Annie Clark, aka St Vincent. « Somewhere To Disappear » monte graduellement en puissance. Tant la voix que ses cordes, à la fois métalliques et nerveuses. Sa setlist est puisée au sein de ses long playings « Resurrection » et « Self Talk », dont « Smoke Signals », un morceau à la mélodie contagieuse. Pas de trace de « Honey » cependant, mais en 30’, l’artiste est quand même parvenue à afficher de nombreuses facettes de son talent. Franchement, c’est une excellente surprise !  

Setlist : « Biscuits », « Somewhere To Disappear », « Smoke Signals », « Atlantis », « Nervous Riders », « Shoot To Forget », « Star City ».

Place ensuite à Julia Jacklin, la tête d’affiche. Soutenue par un backing group, impliquant un drummer, un bassiste ainsi que deux guitaristes, l’un masculin et l’autre féminine, cette dernière doublant aux claviers et aux chœurs, elle se réserve le micro et la gratte. Dès qu’elle a grimpé sur les planches, elle signale être enrhumée et rencontrer un petit problème de voix. Pour tenter de la sauver, son gratteur lui file son verre de whisky. Lorsque les trois sixcordistes conjuguent leurs instruments, l’intensité est alors à son apogée. Malheureusement, la voix de Julia manque cruellement de relief, et empêche le concert de véritablement décoller. Dommage ! A revoir en pleine possession de ses moyens…

Une petite déception largement compensée par le récital d’Olympia…

Setlist : « Body », « Eastwick », « Leadlight », « Motherland », « Don't Know How To Keep Loving You », « Good Guy », « When The Family Flies In », « Don't Let The Kids Win », « You Were Right », « Turn Me Down », « Pool Party », « Head Alone », « Pressure to Party ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

Idles

Une claque dont il faudra bien des concerts pour se remettre…

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Véritable révélation outre-Manche, Idles est également parvenu à percer sur le Vieux Continent. La preuve ? Plus aucune place n’était disponible pour assister à son concert programmé en Belgique ; en l’occurrence à Anvers. Souhaitant résolument découvrir la puissance du band de Bristol en ‘live’, il ne restait plus qu’à chercher des tickets disponibles, pour une autre date de la tournée. La Cartonnerie à Reims n’est pas encore sold out pour ce show. Votre serviteur décide donc de rejoindre la ‘Cité des sacres’ pour y assister. Le parcours est long avant d’arriver à destination. Aussi, quand on débarque dans la salle, le set de Life est déjà terminé. Dommage mais l’essentiel est préservé. On est bien à l’heure pour assister à la prestation de la tête d’affiche.

Grâce à Idles, le punk est de retour. Les cinq musicos sont issus d’une ville ouvrière, sise dans le Sud de l’Angleterre. Leurs textes sont engagés. Outre leur combat contre le racisme et le machisme, les Britanniques mettent l’amour au centre de leurs préoccupations. Et leur message, véhiculé par la voix presque fausse mais tellement énergique de Joe Talbot, se fraie un chemin au milieu de guitares et de percussions déchaînées.

La formation s’est forgée une solide réputation en ‘live’ et on comprend vite pourquoi. Sur les planches, aucun répit n’est accordé. Les morceaux issus de ses deux elpees défilent alors que la foule devient rapidement incontrôlable. L’auditoire est composé de connaisseurs, c’est sûr. Les refrains les plus accrocheurs sont repris en chœur par les spectateurs, comme tout au long de « Dany Nedelko », premier sommet du concert. Pendant 1h30, le band va plonger la foule dans une ambiance propice à la danse nerveuse et virile. Le set va cependant nous réserver son lot de surprise, à l’instar de « Queens », un extrait d’un ancien Ep ou encore une version complètement improbable du « All I Want For Christmas i You » de Mariah Carey… A la sauce punk évidemment !

La prestation s’achève par « Rottweiler », le dernier morceau du second opus du combo, gravé en 2018. Une sortie qui, vous vous en doutez, ne se fait pas sans dégâts. La compo parfaite chanson pour clore un show.

Fort d’une communauté passionnée, Idles remet le punk au goût du jour. Jusqu’à être nominé au prestigieux British Awards ! De nombreux groupes (Shame, Fontaine DC, Heavy Lungs) profitent d’ailleurs de l’impulsion provoquée par les gars de Bristol. La prestation confirme en tout cas que ce genre musical est un des plus adaptés au live. Et qu’Idles est sans doute le meilleur dans le genre actuellement. Une claque dont il faudra bien des concerts pour se remettre.

(Organisation : La Cartonnerie)

Beautiful Badness

Avancez d’une place !

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La Rotonde du Botanique constitue un endroit idéal pour une release party. Et celle de Beautiful Badness, qui va se dérouler ce mercredi 3 avril, va de nouveau le démontrer.

Beautiful Badness vient de sortir un troisième Ep, baptisé « Walking A Mirror », en mars dernier, des plages qui figureront sur le futur elpee « Rewind », dont la sortie est prévue pour cette année, un disque mis en forme par Marlon B (Brigitte, Benjamin Clementine, Juliette Armanet) et pour lequel Albin De La Simone a participé.  

Le supporting act est assuré par Léo Nocta. Il milite également au sein d’autres groupes, et notamment chez Delta, formation que votre serviteur avait découverte dans le cadre du festival Scène-Sur-Sambre, en août 2017. Elle va d’ailleurs repartir en tournée, à partir du 25 de ce mois. De grande taille, il est soutenu par un drummer. Les interventions au piano de Léo sont empreintes de délicatesse tout en révélant une grande agilité des doigts. Un véritable virtuose ! Il chante d’une voix vaporeuse, envoûtante, finalement assez proche de celle de Sesboué, des chansons ténébreuses, mais chargées d’émotion. Pas étonnant que Gabriel l’ait choisi pour se produire en première partie. Il va nous proposer des extraits de ses deux Eps, « Atom », paru en 2015, et « Origin », en 2017, dont « Satellites », en ouverture, et son nouveau single « When We All Fall », gravé en février dernier, pour clore ce set bref, mais de très bonne facture…

Setlist : « Satellites », « How Many Roads », « Higher Than Here », « Rose », « I Can’T Feel My Face », « When We All Fall ».

Outre le chanteur Gabriel Sesboué, Beautiful Badness implique Olivier Delescaille (NDR : d’ordinaire préposé à la gratte, ce soir il va se consacrer, à la basse, aux claviers et aux machines) et Gilles Servais (drums), un trio soudé depuis 7 longues années. Il s’est quand même élargi à un quatuor depuis l’arrivée de Lou Wery, qui se charge des claviers et également des vocaux.  

Gabriel vit intensément ses chansons. Il s’exprime aussi avec les mains, un peu à la manière de feu Joe Cocker. Capable de passer des graves aux aigus avec une facilité déconcertante, son spectre vocal est ample et lyrique.

La salle est comble et tous les spectateurs sont debout. « A Sunny Morning » ouvre le concert, un morceau au cours duquel Gabriel étale déjà toutes ses capacités vocales. Tour à tour, cette voix me fait penser à Jón Þór Birgisson (Sigur Rós), Antony/Anhoni Hegarty, Rufus Wainwright, Agnès Obel, Woodkid ou encore Freddy Mercury. Et lorsqu’elle se conjugue à celle de Lou et d’Olivier, on assiste à de véritables exercices de polyphonie vocale. Quant à l’univers sonore de Beautiful Badness, il navigue à la croisée des chemins empruntés par AaRON, Queen, ou encore Jeff Buckley.

L’atmosphère au sein de la Rotonde est tellement feutrée qu’on se croirait au sein d’une cathédrale. « Blackbird In The Storm » est littéralement raffiné par les ivoires. Gab signale qu’il s’agit de la 10ème fois qu’il se produit au Bota, et pour la première, comme tête d’affiche. Et il en est très fier. Mais encore qu’il a écrit « The Train », entre les sessions d’enregistrement, lorsqu’il se déplaçait de Paris à Bruxelles ou inversement. On le sent à la fois concentré et étonnamment cool…

 « I’ll Be There For You » se distingue par sa mélodie contagieuse. Bonne surprise, Sasha et Julie (Juicy) débarquent sur les planches pour assurer les chœurs de « Walking On The Mirror », en compagnie de Lou (NDR : on comprend mieux pourquoi Gab et Oli avaient assisté à leur show, samedi dernier). Toute l’équipe est en cercle sur le podium pour interpréter cette chanson, a cappella. Magique ! A vous flanquer des frissons partout !

En rappel, les filles sont encore de la partie pour nous réserver « Silent and still », avant que le groupe n’achève le concert par une plus ancienne compo, « One Step Forward »… et c’est le cas de le dire, Beautiful Badness, avancez d’une place…

Setlist : « A Sunny Morning », « Blackbird In The Storm », « Freedom », « Wave On Me », « 11011 Days », « The Game Is Over », « Winds Blows », « The Train », « I’ll Be There For You », « Everything I Have », « Walking On The Mirror » (avec Juicy)

Rappel « Silent And Still » (avec Juicy), « One Step Forward ».

(Organisation : Botanique)

Photo : Pierre Destrebecq

Larkin Poe

Entre roots, blues et rock’n’roll sudiste…

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Larkin Poe est une formation yankee drivée par les sœurs Rebecca et Megan Lovell. Originaires de Georgie, elles se sont établies à Nashville, au Texas. Le patronyme du groupe est inspiré du nom de leur arrière-arrière-arrière-grand-père, un lointain cousin de l’écrivain Edgar Allan Poe. La formation vient d’achever une tournée, pour laquelle elle assurait le supporting act de Bob Seger, et se produira en ouverture du concert de ZZ TOP, ce 25 juin, à Forest National, dans le cadre des 50 ans de carrière du célèbre trio de blues/rock.

Ce soir Larkin Poe se produit à la Madeleine de Bruxelles, devant une salle à moitié pleine (ou vide, selon). D’ailleurs des tentures ont été tirées pour délimiter l’espace réservé à l’auditoire. Le quatuor va nous proposer de larges extraits de son troisième elpee, « Venom & Faith », paru en novembre dernier.

La première partie est dévolue à Foreign Affair, un duo issu de Bristol qui pratique une forme de country/rock, assez proche de celui pratiqué par les Pierce Brothers. Encore une histoire de famille, puisqu’il réunit les frangins Adam et Lawrence Purnell…

Puissante et lyrique, la voix de Lawrence, le cadet de la fratrie, est grisante. Les grattes (une semi-acoustique et une électrique) trament les compos soignées mais énergiques, des compos dynamisées par une cymbalette, pour l’un, et par une grosse caisse, pour l’autre, manœuvrées au pied. Une excellente entrée en matière !   

Setlist : « The Opener », « Piece Of Work », « Name On It », « Name On It », « I'm Your Man », « Faded », « Say What You Want About Me », « We Don't Know ».

Une bande enregistrée diffuse de la musique d’ambiance feutrée, comme celle programmée sur des tas de radios FM aux States, alors que le light show inonde la scène de tonalités bleutées... 

Chez Larkin Poe, Rebecca (NDR : la brune !) se consacre au chant et à la guitare électrique, et sa sœur, Megan (NDR : la blonde !) au chant et à la lap steel guitar. Si cette dobro se joue posée sur les genoux, contre le corps, elle est adaptée pour s’en servir en position debout. Ben Harper y est d’ailleurs accro. Les frangines sont soutenues par Robby Handley aux drums, planté sur une estrade, en retrait, et Chad Melton à la basse.  

C’est d’ailleurs ces deux derniers qui débarquent les premiers sur le podium. Lorsque Rebecca rapplique, d’un pas décidé, sa superbe Gibson à la main, elle s’adresse immédiatement aux premiers rangs en leur demandant : ‘Are you ready to rock’n’roll’, ajoutant sur un ton persuasif : ‘We do Rock’n’roll’.

Le show s’ouvre par « Summertime Sunset ». Déjà elle arpente les planches de long en large. Sa voix me fait penser à un hybride entre Beth Hart et (la petite fille de) Tina Turner. Le son est excellent. Très électriques, ses interventions aux cordes sont hantées par Joe Bonamassa voire Jimi Hendrix. Celles de Megan à la lap steel guitar sont particulièrement métalliques. Elles entrent régulièrement en duel, face à face. Les deux sœurs sont d’ailleurs très complices. On s’en rend compte à travers les regards qu’elles s’adressent. En général, Megan assure les chœurs. Son timbre est plus doux et éthéré. On le remarque dès qu’elle se réserve le lead vocal. Plus paisible, « Trouble in Mind » est un blues qui nous entraîne dans le Delta. La cover du traditionnel « Black Betty », popularisé par Ram Jam en 1977, galvanise le public. Lorsque la section rythmique s’emballe, c’est pour entretenir un rock bien sudiste.

Rebecca reprend le leadership au chant pour « Bleach Blonde Bottle Blues ». Les filles frappent sur le sol en cadence et les chœurs sont impeccables. La musique passe très facilement des traditions du roots & blues contemporain au rock & roll musclé, métallique et sauvage. Empreint de sérénité, « Look Away » permet à ce petit monde de reprendre sa respiration. La setlist va nous réserver quatre reprises. D’abord la version très roots du « Preachin’ blues » de Son House. Une autre adaptation d’un traditionnel, « John The Revelator ». En finale le « Wanted woman » d’AC/DC et lors du rappel le « Come On In My Kitchen » de Robert Johnson…

Rebecca troque sa gratte pour pour un banjo sur deux morceaux, « Mad As A Hatter », dédié à son grand-père paternel, et « Run For Your Money ». Avant d’attaquer ces compos, elle explique la thématique. Elle demande souvent à la foule si le public est satisfait du concert et s’il apprécie la musique proposée.

Au bout de 90 minutes, Larkin Poe tire sa révérence sous les acclamations nourries du public. ZZ Top a certainement eu le nez creux en choisissant ce combo pour ouvrir son concert-anniversaire à Forest National…

Setlist : « Summertime Sunset », « Trouble in Mind », « Black Betty » (traditional cover), « Bleach Blonde Bottle Blues », « Look Away », « Preachin' Blues » (cover de Son House), « Freedom », « California King », « John The Revelator » (traditional cover), « Might As Well Be Me », « Black Echo », « Hard Time Killing Floor Blues », « Mad As A Hatter », « Run For Your Money », « Blue Ridge Mountains », « Wanted Woman (cover d’AC/DC »).

Rappel : « Come On In My Kitchen » (cover de Robert Johnson).

(Organisation : Gracia Live)

 

Juicy

Fallait pas manquer le début de la soirée…

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Ce samedi 30 mars, Juicy vient présenter présenter son second Ep, « Crumbs », au Vaartkapoen (Vk). Mais au cœur d’une soirée qui proposera 5 sets, dont ceux de Commander Spoon et Darrell Coole, qui ont déjà participé aux tournage de clips des deux filles, ainsi que Dj Lefto, en after party. Et elles vont nous réserver une belle surprise, en nous livrant, dès l’ouverture, un petit concert acoustique. Il s’agit de la seconde release party, puisqu’une première avait déjà été accordée à Paris, une semaine plus tôt.

Quand on débarque dans la salle, on remarque la présence de six sièges devant la table de mixage entourant un énorme clavier (celui de Julie), des chaises devant lesquelles sont installés des supports de partitions. Elles sont destinées à un quatuor à cordes (trois violons et un violoncelle), un contrebassiste et deux flûtistes (NDR : dans le désordre Élise Rens, Amandine Flandre, Pascale Simon, Philippe Laloy, Pauline Boron, Marie-Sophie Van Goethem Sgarioni et Fil Caporali). Tout ce beau monde est tiré à 4 épingles. Les nanas de Juicy se plantent derrière les ivoires pour un duo à quatre mains. Cet hors-d’œuvre va nous réserver cinq morceaux réarrangés par Jean-Marie Rens (qui doit être le père de Julie), dont « Seed And Ride » et « I Wanna, Yes, I Wanna », deux plages issues du nouvel Ep. Et le moment est tout bonnement magique. La foule, déjà bien compacte, entoure le cercle et se montre particulièrement attentive. Bref, grâce à cet exercice de style périlleux, les filles ont démontré qu’elles étaient capables de se fondre au sein d’un autre environnement sonore. Une nouvelle preuve de leur immense talent ! Fallait donc pas manquer le début de la soirée… Rendez-vous à 23 heures pour le retour de Juicy, mais sur les planches…

Setlist : « Something Is Gone », « Seed And Ride », « La Gigue De La Ket », « I Wanna, Yes, I Wanna », « For Hands On Ass ».

Commander Spoon réunit le saxophoniste Pierre Spataro (Oyster Node, Rue des Pêcheries), le guitariste Florent Jeunieaux (Murmures, Geffrey Fiorese Tentet, La Chiva Gantiva, Aneta Nayan, Echt), le contrebassiste Fil Caporali et le drummer Samy Wallens. Le combo est venu défendre son premier Ep 4 titres, « Introducing », paru en novembre dernier. La musique du groupe bruxellois est essentiellement instrumentale. Les titres des morceaux respectent une simple numérotation logique (part1, 2, 3 et 4), un peu comme pour les concertos de musique classique. Pourtant, le quatuor pratique un jazz/rock contemporain, électrique et chargé de groove. Les duels sont permanents entre les différents instruments. Jimi Hendrix et Carlos Santana semblent hanter le gratteur, Florent. Mais bien que d’excellente facture, la musique de Commander Spoon s’adresse surtout à un public averti…

Darrell Cole est né à Londres, en 1989 à Londres. Sierra-léonaise, sa famille a fui les tensions politiques de son pays et s’est finalement réfugiée à Anvers, en Belgique. Très tôt, il s’est tourné vers le hip-hop. Son dernier elpee, « Fully Loaded », est paru en octobre dernier. Il va nous en proposer de larges extraits. Plutôt remuant sur le podium, il est soutenu par un préposé aux platines qui dispense des sonorités assez dansantes. Le flow de Cole est constant. Il invite la foule à se rapprocher de l’estrade. A partir de cet instant, l’interactivité va parfaitement fonctionner entre l’artiste et l’auditoire. Un second MC’s vient l’épauler le temps de quelques morceaux. Bref, un show aussi efficace que technique…

Réunissant Julie Rens et Sasha Vonck, Juicy pratique une forme de r&b insolite et complètement déjanté. Fidèles à elles-mêmes, elles continuent ici à développer leur univers délirant, à prendre cependant au second degré, en posant leurs voix singulières sur un visuel plutôt réussi.

A 22h00, les lumières s’éteignent. La foule est impatiente d’assister au spectacle ; et pour cause, il est chaque fois différent. Que ce soit la chorégraphie, l’interprétation et même l’interactivité. Sans oublier les costumes. Presque fusionnelles, les filles sont très complices. On imaginerait presque qu’elles sont sœurs.  

Les lumières bleues se focalisent vers le fond de la salle où elles tournent le dos à l’auditoire, les bras en l’air. Elles ont enfilé des pantalons et des vestes à capuche et franges de couleur noire. Et entament leur prestation par « LTGL ». Elles se consacrent aux synthés, samplers et vocaux. Sasha se réserve cependant la guitare et Julie, la boîte à rythmes. Ce qui ne les empêche pas de troquer leurs instruments. Elles amorcent « Mouldy Beauty en dubstep. Les donzelles se tortillent sensuellement, comme des geishas. Même les mains ondulent sur les instrus. Ce qui émoustille le public. Un fantôme remplace Julie derrière les machines. A l’issue de ce morceau, Sasha signale qu’elles sont contentes d’être là et ajoute que la foule est magnifique. Bien que d’ordinaire paisible, « Seed And Ride » se révèle davantage r&b et nerveux sur les planches. Pierre Spataro vient souffler dans son saxophone sur « I Wanna, Yes, I Wanna », une nouvelle compo. Elles en profitent pour nous proposer une chorégraphie très étudiée et dansante. Il est encore de la partie pour « What You Can’t Confess », mais également Darrell Cole au micro. Sasha se sert de sa gratte électrique tout au long de « Didn’t Knockout », un morceau au vocal empreint de sérénité. Les lumières s’éteignent pendant « Knock ». Julie dirige un spot orange vers son visage et Sasha de couleur verte. Et l’effet est bluffant. « See Me Now » clôt le set.

Lors du rappel, « Something Is Gone » et « Count Our Fingers Twice » vont mettre littéralement le souk dans la fosse.

A l’issue de la superbe prestation de Juicy, une bonne partie de la foule vide les lieux. Dommage pour Lefto, mais au bout de quatre spectacles, elle semble rassasiée…

Setlist : « LTGL », « Mouldy Beauty », « Seed And Ride », « Hard Nut To Crack », « I Wanna, Yes, I Wanna », « Didn’t Knockout », « Knock », « What You Can’t Confess » (Avec Pierre Spataro et Darrell Cole), « Over My Shoulder », « Ghb », « Mama Told Me », « See Me Now » 

Rappel : « Something Is Gone », « Count Our Fingers Twice ».

(Organisation : VkConcerts et Back In The Dayz)

 

Hoshi

L’univers intimiste de Hoshi…

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De son véritable nom Mathilde Gerner, Hoshi est originaire de Versailles. Cette chanteuse a choisi ce pseudo (NDR : qui signifie étoile en japonais), car c’est une fan de culture nippone. Elle ressemble d'ailleurs à une héroïne de mangas (NDR : grands yeux pétillants bordés de khôl, tatouages, cheveux relevés en chignon) qui aurait grandi en écoutant Nirvana. D’ailleurs, la bande à feu Kurt Cobain figure parmi ses influences majeures, tout comme Brel, Serge Gainsbourg ou encore Patti Smith.

Après avoir opéré quelques passages dans les télé-crochets ‘The Voice’ (NDR : où elle avait claqué la porte parce qu’on lui imposait une chanson) et ‘Rising Star’, elle est repérée par un label. En mars 2017, elle sort son premier single, « Comment je vais faire ». En octobre 2018, elle publie son premier elpee, « Il suffit d'y croire », dans lequel figurent certains titres qui vont la révéler au grand public, dont « Je Vous Trouve Un Charme Fou », un titre signé par Gaëtan Roussel, qu’elle chante en duo avec le leader de Louise Attaque. Dans ses chansons, armée d'une simple guitare acoustique, elle balance tout, sans s'économiser. Depuis, elle fait l’unanimité dans le paysage musical hexagonal.

Le supporting act est assuré par deux frangines, Celena et Sophia, prénoms qu’elles ont décidé de contracter pour la scène en CelenaSophia. Issues de Chapelle-Lez-Herlaimont, les sœurs ont publié un premier Ep intitulé « A l’Aventure », en 2015. Dans la foulée, elles sont parties en tournée, en Belgique, mais également à travers le monde (Suisse, France, Canada, Côte d'Ivoire), participant à deux reprises aux rencontres d'Astaffort. Ce qui va convaincre Francis Cabrel et son équipe de les aider à peaufiner leur répertoire. Depuis 2016, elles sont épaulées par Jérôme Magnée (Dan San, Yew, Ebbène). C’est lui qui va se charger de direction du premier opus, qui devrait paraître au cours de cette année.

Sur les planches, elles sont soutenues par le drummer (pads électroniques, boîtes à rythmes) Mathieu Catala. Il doit y avoir de nombreux aficionados dans la salle, car lorsqu’elles grimpent sur l’estrade, elles sont chaleureusement applaudies. Brune, Céléna se consacre à la sèche ; blonde, Sophia, à la gratte électrique. Elles vont nous proposer de la chanson française réaliste et urbaine. Le set s’ouvre par « On s’en souviendra pas ». Mais ce qui frappe d’abord, ce sont les superbes harmonies vocales. Moins folk, davantage rock, mais aussi plus contemporain, vu le concours des percus électroniques, leur expression sonore se veut d’ailleurs de plus en plus urbaine. Et un nouveau morceau comme « Je cours après le temps », en est une parfaite illustration.  Bien sûr la setlist n’en n’oubliera pas pour autant de partir « A L’Aventure » (NDR : cette compo remonte à 2015) mais bien le tout nouveau single, « Seul Hôtel », un titre joliment teinté d’électro, qui paraîtra ce 29 mars. Dommage !  Un duo à suivre de très près…

Setlist : « On s’en souviendra pas », « Les Vents Contraires », « Je m’en remets a elle », « Je Te Vengerai », « Dis-Moi Le Plus Fort », « Je Cours Après le Temps », « Pile Ou Face ».

Le set débute à 21 heures précises. Des néons verticaux inondent le podium de leurs lumières aux teintes bleues et blanches, pendant que les musicos s'installent derrière leurs instruments. On remarque la présence d'un drummer ainsi que de deux multi-instrumentistes qui se partageront basse et claviers.

Pendant plus ou moins une minute, soit avant que Hoshi n’apparaisse, les haut-parleurs crachent une musique instrumentale. Soudain, elle débarque sous un tonnerre d’applaudissements. Elle est coiffée d'un chignon haut, vêtue d'un tee-shirt et d'un jeans classique. Sa voix est rauque, éraillée même, et lui arrive de la pousser à la limite de la rupture. Interactive, elle est parfaitement à l'aise derrière son micro. Après « Il Suffit d’y croire », elle embraie par « Ma Merveille », une chanson émouvante dédiée à sa maman dont le titre repose sur un subtil jeu de mots (sa mère veille) et qui relate la complicité établie entre la mère et la fille. Hoshi manie parfaitement la langue de Molière : les jeux de mots sont précis, recherchés et soignés.

Hoshi enthousiasme la foule, lorsqu'elle élève le tempo; à l'instar de  « Comment Je Vais Faire », « Te Parler Pour Rien », « Ta Marinière » ou « Femme A La Mer ». Un auditoire qui s'enflamme même tout au long de « Poupée Russe » et « Parking Sonne ». Le thème de l’eau revient souvent chez Hoshi, mais de manière différente d’un Flavier Berger, un compatriote un peu plus déjanté. Elle se consacre aux ivoires, sur « Je Pense A Toi », une ballade plus paisible, qui rappelle « La complainte De la Butte », une chanson écrite par Jean Renoir, au cours de laquelle la voix de Hoshi évoque Edith Piaf. Et en rappel, elle ose une version acoustique de « Ta Marinière ».

A travers ses chansons aux mélodies singulières, elle exprime la rage de sa jeunesse, relate son parcours chaotique, nous confie ses espoirs et ses doutes, nous parle tendrement de ses amours et de sa mélancolie. En outre, cette solitaire a le don d’observer en silence les gens qui l'entourent, avec finesse, sans jugement, avant de brosser leurs portraits. Un univers intimiste qu’elle nous invite à partager…

Setlist : « Il Suffit d’y croire », « Ma Merveille », « Manège A Trois », « Te Parler Pour Rien », « Je Vous Trouve Un Charme Fou », « Poupée Russe », « Parking Sonne », « Je pense à Toi », « Comment je Vais Faire », « Elle Rêve Encore », « En Gros Tout Est Gris », « Femme à La Mer », « Après Coup », « Ta Marinière ».

Rappel : « Ta Marinière ».

(Organisation : Live Nation en accord avec Caramba Spectacles)

Crystal Fighters

Tropical !

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Crystal Fighters est une formation anglo-basque dont la musique résulte d’un mélange d’influences culturelles, musicales et stylistiques. Fruit d’un cocktail entre folk, électro, punk, techno, dubstep, world, hip hop et pop espagnole, elle se singularise par le recours à des instruments traditionnels, comme le txalaparta, le danbolin et le txistu, mais se veut d’abord festive. La formation est venue défendre son quatrième elpee, « Gaia And Friends », paru le 1er mars dernier. Et le concert est sold out.

Le supporting act est assuré par Low Island, un groupe issu d’Oxford, cité universitaire qui a donné naissance à des band devenus notoires comme Radiohead, Swervedriver, Foals, Stornoway ou encore Glass Animals. Il implique deux Djs/producteurs, Carlos Posada (chant, guitare, claviers) et Jamie Jay (chant, guitare, claviers), ainsi que Jacob Lively (basse) et Felix Higginbottom (batterie, percussions). Elaborée, l’électro/pop de ce quatuor se singularise par la voix éthérée des vocalistes, ainsi que par le drumming jazzyfiant de Higginbottom. Le combo va nous réserver de larges extraits de son dernier opus, « Low Island And Friends 17-18 », gravé en octobre dernier. Un set fort intéressant pour un quatuor à suivre –suivant la formule consacrée– de très près… (voir aussi notre section photos ici)

Setlist : « We Drift Apart », « Stop Start », « I Do It For You », « Holding It Town », « Search Box », « In Person ».

Le line up de Crystal Fighters implique le chanteur/guitariste Sebastian Pringle, les gratteurs/percussionnistes Gilbert Vierich et Graham Dickson ainsi que les chanteuses Eleanor Fletcher (Ellie) et Tobi Gems (NDR : apparemment, elle remplace Nila Raja), une black remuante, assez sexy, dont la voix est susceptible de monter dans les aigus ou de descendre dans les graves, avec une facilité déconcertante. Le drummer est perché sur une estrade assez haute, juste devant deux énormes balafons maliens, placés en miroir, dont tous les musicos, multi-instrumentistes, vont se servir, à tour de rôle.

Un light show de couleur blanche et bleue inonde le podium et la fosse, lorsque les musiciens, tous habillés de blanc, grimpent sur les planches, sur lesquelles une belle plante verte a été posée entre deux haut-parleurs. 

Le set s’ouvre par le frénétique « I Love London ». Dès les premières sonorités du txalaparta, ce fameux instrument basque si cher à la formation, l’ambiance contamine tous les étages de la salle. Elle va d’ailleurs croître graduellement au fil du set pour rapidement devenir tropicale. Le band embraie par le nerveux et désormais classique « Follow », un morceau très électro et au titre judicieusement choisi. Les compos vont rarement au-delà des 2 minutes. Et partout, la foule danse. Rarement vu une telle atmosphère à l’AB ! Sebastian Pringle et Gilbert Vierich occupent totalement l’espace scénique. Les deux chanteuses se déhanchent sensuellement. Et la jam de percus à laquelle participe l’ensemble du combo fait encore grimper la température de quelques degrés. Caractérisé par leurs mélodies ultra-accrocheuses, « Gaia & Friends », « The Get Down » et « Wild Ones » passent comme des fusées supersoniques. Acoustique et plus paisible, « Boomin’ In Your Jeep » permet aux musicos et à l’auditoire de reprendre leur souffle. Avant le calme, place alors à la tempête tropicale qui va se prolonger lors d’un rappel de trois morceaux. Bonne humeur communicative, énergie, intensité, rythmes exotiques, instrumentation insolite et beats bien percutants, tout était réuni pour passer une soirée inoubliable. Honnêtement, pour votre serviteur, il s’agit d’un des meilleurs concerts auxquels il a assisté, depuis le début 2019… (voir aussi notre section photos )

Setlist : « Intro », « I Love London », « Follow », « La Calling », « Yellow Sun », « Love Is All I Got », « Boomin’ In Your Jeep », « Circuit Of Life », « Percussion Jam », » Wild Ones », » I Do This Everyday », «  All My Love », « Runnin’ », « All Night, Champion Sound », « Love Natural « , « The Get Down », « Bridge Of Bones », « Xtatic Truth », « You And I ».

Rappel : « Everything Is My Falily », « At Home », « Plage ».      

(Organisation :  Live Nation)

 

 

 

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