Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

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Une petite souris dans le Corridor…

Corridor sortira son nouvel elpee, « Mimi », le 26 avril 2024. Réunissant 8 plages, il recèlera des pièces maîtresses telles que "Jump Cut", "Mon Argent" et "Mourir Demain". Il a été masterisé par Heba Kadry Mastering, à Brooklyn. Toutes les chansons de «…

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Lydmor

Un partage des émotions…

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Dans le cadre de son projet ‘Live Europe’, l’Ancienne Belgique a décidé d’aller à la découverte d’artistes ou de groupes émergents. Lydmor figure parmi les heureux élus et elle est venue défendre son second elpee, « I Told You I'd Tell Them Our Story », paru en septembre dernier.

Issu du Nord de la Belgique, Amery est programmé en supporting act. Ses singles y cartonnent. Notamment « I need lovin », « So good » et « Blame ; et son dernier, « You Know », devrait suivre le même chemin. Soutenu par Studio Brussel, il compte Elton John parmi ses admirateurs.

Sur l’estrade, il est épaulé par un drummer et un préposé aux synthés. Bien que timide, le chanteur possède une voix puissante. Influencée par Rihanna et Michael Jacskon (NDR : ses idoles), sa musique baigne dans une forme de néo-soul au relents électro, une expression sonore dynamisée par des percus caribéennes produites par des samples. Curieux, entre les morceaux, il ne s’exprime qu’en anglais. Il se balance de gauche à droite agrippé à son pied de micro. Un artiste à suivre, c’est une certitude…

Originaire des îles Féroé (NDR : de Aarup, très exactement), Lydmor (NDLR : un patronyme plutôt morbide), aka Jenny Rossander, est chanteuse/compositrice/interprète/musicienne. Mais c’est également une djette. Elle intègre sa vision du monde à travers une électro/pop dansante et créative. En outre, ses textes traitent aussi bien de sexe que de drogue. Très jeune, elle s'est initiée à la musique de manière créative. Elle s’est établie à Shanghai, depuis déjà quelques années. C’est là qu’elle a trouvé son sound électro rythmique, en compagnie duquel elle parcourt à présent la planète, du plus petit club au plus branché des festivals. Et c’est en Asie qu’elle a été découverte par John Rohan et Hendrick d’Arsenal, lorsqu’ils ont ébauché leur projet « Furyo ».

Lydmor est seule sur les planches et se sert d’un synthé, d’un ordinateur et d’un MPD. Un espace rectangulaire lui est réservé pour ses évolutions scéniques. Cet espace est délimité par une dizaine de lampes néons placées verticalement sur trépied dont la lumière va varier suivant les beats électro dispensés par les machines. Douce et délicate, sa voix s’intègre parfaitement à la musique. Très interactive, la Scandinave se promène régulièrement dans la fosse, n’hésitant pas à caresser un crâne ou le torse des spectateurs. Pas de distinction de sexe, tout le monde a droit à ses égards. Tout dans son show est lié : l'éclairage, la musique, le chant. Chaque chanson raconte une histoire qui la touche personnellement et elle cherche à partager ces émotions avec le public. Au bout de 60’, elle tire sa révérence, à l’issue d’un set qui n’en a certainement pas manqué… 

(Organisation : Ancienne Belgique)

Bring Me The Horizon

Plein la vue et les oreilles…

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Ce soir, c’est le grand retour de Bring Me The Horizon, dont la nouvelle tournée a été baptisée ‘First Love Tour’. Cette formation insulaire, issue de Sheffield très exactement, est née en 2004. Et sa musique a constamment évolué. A l’origine deathcore, elle est passée par le metalcore avant d’embrasser un rock plus alternatif, à la limite du popcore, généreusement nourri par l’électronique. Et son dernier opus, « That's the Spirit », paru en 2015, en est certainement la plus belle illustration. Son nouvel elpee, « Amo », devrait paraître en janvier 2019.

Yonoka assure le premier supporting act. Lorsque le combo grimpe sur l’estrade, la salle est encore clairsemée, et surtout les gradins. Au fil de la soirée, elle va se remplir…

Issu de Brighton, ce quatuor implique la chanteuse Theresa Jarvis, le guitariste George Edwards, le bassiste/claviériste Alex Crosby et le drummer Robert Mason. Une tenture est tendue derrière le drummer et un immense ‘Y’ de couleur rouge est imprimé au milieu de la toile. C’est le sigle de reconnaissance du groupe. La chanteuse est vêtue d’un legging gris à paillettes et d’une large veste rouge genre ‘grosse doudoune. Lors de son concert, le band va puiser généreusement dans ses deux Eps, « Teach Me To Fight » et « Creature », gravés cette année, ainsi que « Heavy », en 2016…

Le radiophonique « Own Worst Enemy » ouvre le show. Fruit d’un cocktail entre électro et métal, l’expression sonore est censée être dynamisée par la voix puissante et mélodieuse de Jarvis. Mais elle peine à s’en extraire. « Waves » (« Teach Me To Fight ») libère des envolées davantage pop que métalliques. « She's Not There » (NDR : ce n’est pas la célèbre chanson des Zombies, mais une reprise des Cranberries) est truffée de beats électro. En milieu de parcours, la section rythmique devient sauvage alors que la voix survole enfin l’instrumentation. Eclectique, « Creature » se nourrit d’indie et d’alt rock ainsi que de punk. Malgré des critiques favorables en Grande Bretagne, Yonoda n’a pas vraiment convaincu ce soir… (pour les photos, c'est ici)

Setlist : « Own Worst Enemy », « Ignorance », « Waves », « Drongo », « She's Not There » (The Cranberries cover), « Creature », « Fire Up », « F.W.T.B. ».

The Fever 333 est un projet qui réunit le chanteur Jason Butler (Letlive), le guitariste Stevis (The Chariot) et le drummer Aric Improta (Night Verses), un trio qui va littéralement tout écraser sur son passage… A son actif, un album. Intitulé « Made In America », il est paru en mars 2018. 

La salle est maintenant comble lorsque le combo débarque sur l’estrade. Tatoué, Butler a enfilé une salopette. Il s’est forgé une réputation de showman imprévisible. La théâtralisation de ses attitudes implique des mouvements non-stop à haute énergie, des routines de danse, la destruction d'objets sur la scène et un surf fréquent au sein de la foule.

Avant d’aborder « Burn it », le premier titre, il est seul sur le podium, immobile, un sac de jute noir recouvrant sa tête. Des images défilent. Celles de manifestants défiant les forces de l’ordre. Du Führer saluant ses partisans. D’un drapeau américain en décomposition et en flammes. Pas de son. Cette intro se poursuit par le célèbre discours de Charlie Chaplin dans ‘The Great Dictator’, puis par celui prononcé lors d’une réunion du Ku Klux Klan. Puis il enlève et jette cette cagoule au loin. Il s’avance alors vers le bord de la scène et le band attaque « We Are Coming In ». Jason lance son micro en l’air et le rattrape. Il quitte l’avant de l’estrade, qu’il va régulièrement squatter, pour traverser la foule, monter sur le bar, escalader les barrières avant d’atteindre les gradins. Le roadie chargé de le suivre éprouve alors d’énormes difficultés à libérer le fil de son micro. Il achève sa compo, et décide de poursuivre son périple dans les gradins et la fosse, tout au long de « Made An America ». Il revient sur les planches pour « One Of Us ». Stevis tournoie avec sa guitare. Sans câble, heureusement, alors que le batteur se lève de son siège afin d’haranguer l’auditoire et l’inciter à lever les bras, applaudir et jumper. Pendant que Butler exécute une danse tribale, un carton s’élève de la foule sollicitant des sticks. Jason en pique au drummer et les lance au quémandeur. Puis lors du titre suivant, en récupère d’autres, et replonge dans la fosse. Il les frappe sur le bord du podium, remonte dessus afin de récupérer un tom bass qu’il cogne alors sauvagement. Puis le balance en direction du batteur. Il entame ensuite une série d’exercices de human beatbox. Ce qui provoque une montée de la température dans la salle. Les smartphones s’allument pour immortaliser ce moment magique. Pendant « Walking In My Shoes » (NDR : non, ce n’est pas une cover de Depeche Mode), sa voix emprunte les mêmes intonations que celles du Chester Bennington (Linkin Park). Hanté par Rage Against The Machine et POD « Hunting Season » clôture ce spectacle au cours duquel les musicos ont livré tout ce qu’ils avaient dans les tripes. Le rapcore super communicatif de The Fever 333 a vraiment mis le feu aux poudres… (pour les photos, c'est )

Setlist : « Burn It », « We're Coming In », « Made An America », « One Of Us », « Beatbox & Drum Solo », « Trigger », « Walking in My Shoes », « Hunting Season ».

Bring Me The Horizon est de retour. Son chanteur charismatique, Oli Sykes, en est la figure de proue. Il est épaulé par le fidèle bassiste Matt Kean, le claviériste/percussionniste Jodan Fish, les gratteurs Lee Malia et John Jones (lead) ainsi que le drummer Matt Nicholls. La scène a été relevée de 70 centimètres sur toute sa surface afin d’y glisser des canons à fumigènes. Pour le light show, trois rampes rectangulaires couvrent toute la superficie du podium au dessus des musicos. Ils sont actionnés par des vérins qui montent ou descendent en fonction des morceaux. Et ce jeu de lumières est vraiment grandiose, mais aussi particulièrement aveuglant. Des spots de couleur blanche se focalisent sur Oli qui débarque, triomphant, le micro levé à bout de bras. Il pivote sur lui-même et le combo se lance dans son nouveau single, « Mantra ». Les smartphones sont déjà en éveil. Enthousiaste, la foule jumpe généreusement. Et les personnes assises aux balcons se lèvent dès la première déferlante de notes. Oli invite la foule à chanter « House Of Wolves », tout en jumpant. 10 000 âmes qui s’exécutent pendant plus de 5 minutes, c’est vraiment impressionnant.

Les riffs de grattes semblent émaner de l’enfer. Les canons à fumigènes se déclenchent. La formation abandonne ses sonorités metalcore et hardcore, pour adopter un style plus mélodique, proche du metal alternatif, du nu metal, du pop metal voire de l'électro-rock, tout au long de « Go To Hell, For Heaven’s » (« Sempiternal »). Un changement radical de style ! Les cordes se révèlent à la fois frémissantes et entêtantes. Les chœurs sont limpides. Jordan Fish se charge d’ailleurs régulièrement des backing vocals. Sykes accomplit des kilomètres sur planches, même s’il occupe surtout l’avant-scène. Tout au long de « It Never Ends », il s’arrache littéralement les cordes vocales. « Sleepwalking » ouvre une parenthèse plus paisible. Et dans un même climat, Sykes et Lee Malia nous réservent une version acoustique de « Drown », pour achever le set.

Et en rappel, le band va nous accorder deux titres, « Doomed » et « Throne ». Pour celles et ceux qui ont manqué ce concert, rappelons que BMTH se produira l’an prochain, dans le cadre du festival Rock Werchter, le 18 juin… (pour les photos, c'est ici)

Setlist : « Mantra », « House Of Wolves », « Avalanche », « Go To Hell, For Heaven’s », « Sake », « It Never Ends », « Wonderful Life », « Shadow Moses », « Happy Song », « Sleepwalking », « Can You Feel My Heart », « Follow You », « Antivis » , « Drown ».

Rappel : « Doomed », « Throne ».

(Organisation : Live Nation)

Parquet Courts

Tout avait pourtant bien commencé…

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Ce jeudi 15 novembre, le Botanique accueillait Parquet Courts. En une petite décennie d’existence, le groupe new-yorkais est devenu incontournable sur la scène rock alternative. Digne héritier des Talking Heads, Television, Sonic Youth et consorts, il a publié récemment, un remarquable troisième opus, intitulé “Wide Awake!”. Un album qui devrait intégrer, à juste titre, les tops de l’année 2019. Preuve de sa notoriété coiffant, l’Orangerie a été décrétée sold out...

Vers 21 heures, la salle est comble et la température commence à grimper. Le quatuor monte sur les planches. Le bassiste, Sean Yeaton, dont la coupe de cheveux rappelle celle de Mireille Mathieu, se plante au centre. Le chanteur/guitariste Andrew Savage opte pour sa gauche et l’autre guitariste/chanteur A.Brown (et occasionnellement claviériste), sa droite. Enfin, en retrait, l’autre frère Savage, Max, s’installe derrière ses fûts.

Le set débute par le titre qui ouvre le dernier LP, en l’occurrence l’énergique “Total Football”. Une excellente entrée en matière. Le light show nous plonge au cœur des 80’s. Des spots de couleurs vives projettent les ombres des musiciens sur un grand voile blanc tendu derrière eux. Génial ! Les musiciens enchaînent les morceaux les plus énergiques à grands coups de guitares tout en superposant harmonieusement leurs voix. Les Américains semblent se donner à fond. Avant d’attaquer le morceau plus atmosphérique “Before the Water Gets Too High”, A.Savage décide de troquer sa gratte contre un omnichord, un hybride entre accordéon et clavier. Si tout au long de la première partie du set, l’amplification est parfaitement réglée, au fil du temps, on a l’impression qu’elle perd de sa puissance. Et on s’en rend compte tout au long de “Wide Awake!”, une compo qui tombe à plat, malgré le concours d’un percussionniste. Une baisse d’intensité qui n’empêchera cependant pas les fans de la première heure de se déhancher tout au long du concert. Après avoir interprété l’intégralité de son dernier long playing et quelques compos plus anciennes, le combo new-yorkais commence à sentir l’écurie, et se lance dans des exercices de style qu’on pourrait qualifier de masturbation instrumentale. Ce qui n’est ni nécessaire et encore moins indispensable. Un choix qui incite une partie du public à mettre les voiles… 

Bref, en sortant de l’Orangerie, on avait le droit de se sentir frustrés. Et pour cause, on a eu le sentiment que Parquet Courts n’a jamais pu ou voulu exploiter tout son potentiel. En outre, comme les musicos ne transpirent pas vraiment la sympathie, se contentant de balancer à l’auditoire quelques formules d’usage, on doit malheureusement en conclure que le concert s’est soldé par une légère déception.

(Organisation : Botanique)

Mahalia Burkmar

Des choristes improvisées…

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Mahalia Burkmar a chopé le virus de la musique, dès son plus jeune âge. A 8 ans, elle écrit sa première chanson, à 11 commence à jouer de la guitare, à 13 signe déjà chez le major Atlantic Records UK -de quoi asseoir un avenir plus que prometteur- et à 14 assure le supporting act d’ Ed Sheeran. Elle affiche aujourd’hui 19 printemps et voue un grand respect à feu Amy Winhouse qu’elle considère comme une influence majeure. Elle est responsable de textes accrocheurs d’une grande maturité pour son âge dans un style qu’on pourrait qualifier de r&b/psyché/soul réminiscent des 90’s. Ses chansons, elle les interprète d’une voix suave, sorte d’hybride entre celles de Rihanna, Sade et Lauryn Hill. Son album, « Diary of Me », est paru au cours de l’année 2016. En mars 2018, elle avait rempli l’AB Club ; puis, dans la foulée, fait un tabac lors du festival Couleur café. Pas étonnant que l’Orangerie du Botanique soit sold out ce soir, devant un public, ma foi… juvénile…

Martha da Rossa Canga Antonio, aka Martha Da’ro, assure le supporting act. D’origine angolaise, cette actrice (NDR : elle s’était illustrée dans le film de Noel Clark, « Brotherhood », en 2015) et chanteuse est née à Mons en 1995. Avant de se lancer dans une carrière solo, elle a sévi au sein du groupe de hip hop, Soul'Art. Un style qu’elle mêle aujourd’hui à la soul et au funk, mais en imprégnant ses chansons rêveuses et intimistes de douceur. Son tout premier Ep, « Cheap Wine & Paris », devrait sortir en février prochain.

Une Djette grimpe sur l’estrade et s’installe derrière une table sur laquelle sont posées des machines destinées à produire la musique. C’est cette collaboratrice qui va déterminer la setlist. Fluette, la boule à zéro, Martha débarque ensuite. Elle a enfilé une salopette rouge/orange sur un tee-shirt noir. Elle attaque le délicat « Summer Blues », son premier single. Sur un flow continu, sa voix fragile et enfantine évoque celle de Yolandi Visser (Die Antwoord). Elle chante tantôt en français ou en anglais. Et arpente le podium de gauche à droite, et inversement. Elle nous réserve un long monologue sur le kuduro, une danse angolaise, puis nous l’exécute à travers une compo imparable, qui agrège rap, hip hop, soul et r&b. Une première partie idéale pour chauffer la salle…

Mahalia monte sur les planches, accompagnée d’un drummer et d’un claviériste/bassiste. Chaque artiste a droit à son estrade, mais bien entendu centrale, celle de la Britannique est destinée à mettre en exergue ses talents de danseuse. « No Pressure » ouvre le set. La foule reprend le refrain en chœur. R&b, « One Night Only » est teinté de hip-hop et surtout de soul. La rythmique s’emballe pour le plus funky « Proud Of Me ». Dans la foule, trois jeunes filles s’égosillent. Mahalia se dirige vers elles et les remercie. Une voix samplée de rapper s’échappe des machines. Avant d’attaquer « Honeymoon », Mahalia empoigne une gratte semi-acoustique. Les hits « Seventeen » et « Silly Girl » sont dispensés dans des versions soul. Lors de la reprise du « Work » de Rihanna, elle est forcée d’adapter la hauteur de son pied de microphone. C’est ensuite le claviériste qui est victime d’un ennui technique. Mahalia improvise alors et entame « I Wish I Missed My Ex » a cappella. L’interaction entre elle et l’auditoire est alors totale. Elle slamme « Backup Plan », moment choisi par nos choristes improvisées de se distinguer lors du refrain. Pendant « Hold On », elle nous réserve une petite danse africaine, mais se froisse sans doute un muscle ; ce qui la force à exécuter quelques exercices d’assouplissement, tout en engageant la conversation avec le public. Qui demande à Mahalia d’interpréter « I Wish I Missed You » et « I Remmenber ». Après avoir jeté un coup d’œil vers ses deux musicos, elle acquiesce, réservant à l’auditoire des moments inoubliables. Et « Sober » d’achever le show.

Aucun rappel n’est prévu, mais Mahalia revient seule pour accorder deux morceaux, uniquement armée de sa gratte. Un concert plus cool que celui consenti l’an dernier à l’AB Club, face à un public jeune mais conquis par la prestation d’une artiste qui n’a pas eu peur de mouiller sa chemise…

Setlist : « No Pressure », « One Night Only », « Proud Of Me », « Honeymoon », « Seventeen », « Silly Girl », « Work (Cover Rihanna) », « I Wish I Missed My Ex », « Backup Plan », « Surprise Me », « Good Reason », « Hold On », « No Reply », « I Wish I Missed Ex », « I Remember », « Let The World See The Light », « Sober ».

(Organisation : Botanique)

Davantage qu’une machine à tubes…

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Soirée scandinave ce soir à l’AB, puisque la Danoise Karen Marie Aagaard Ørsted Andersen, aka MØ, et l’Islandaise Alma sont à l’affiche. Agée de 30 ans, MØ vient de publier l’album « Forever Neverland », en octobre 2018. Elle s’est révélée au sein de son pays natal, à partir de 2012, grâce à des titres électro/pop imparables comme « Maiden », « Glass » ou « Pilgrim ». Elle a prêté sa voix à Avicii et d’Iggy Azalea pour des hits internationaux. Mais également à Major Lazer et Dj Snake, pour le méga tube planétaire « Lean On ». Elle s’est déjà produite aux quatre coins de la planète, que ce soit en salles ou lors de festivals majeurs comme Rock Werchter et Coachella (Californie). 

La salle n’est pas comble, ce soir. Le deuxième balcon est fermé et les places assises, hormis la première rangée, sont inaccessibles. Et c’est Alma qui sert de supporting act. Dès 20 heures, une djette blonde chaussée d’énormes lunettes fumées s’installe derrière une table et attaque « Intro », un morceau inspiré d’une B.O. de film signée Sergio Leone. A partir du second titre, deux autres filles débarquent. En l’occurrence Alma, autre blonde, mais plantureuse, et sa sœur jumelle Anna-Livia, mince pour ne pas dire filiforme, un capuchon sur la tête. Et ces deux MC’s vont littéralement mettre le feu pendant 40 minutes. Toute les compos sont samplées par des machines. La Djette est particulièrement remuante. Alma signale avoir bossé en compagnie de Martin Solveig et notamment pour « All Stars », un titre qui incite les premiers rangs à jumper, avant que le reste de l’auditoire ne leur emboîte le pas. MØ avait participé aux sessions de « Dance For Me » ; cependant, bien qu’en coulisses, elle ne rejoint pas le trio, pour la circonstance. « Cowboy », le nouveau single, s’emballe ; un peu comme si on était emporté à vive allure, par un traîneau tiré par des chiens d’attelage sur la neige et la glace, à travers le grand Nord. Et c’est « Bonfire » qui achève un set idéal pour, paradoxalement, chauffer la salle… (pour les photos, c'est ici)

Setlist : « Intro », « Dye My Hair », « All Stars », « Dance For Me », « Cowboy », « La Money », « Chasing High », « Bonfire ».

Entre ombre et lumière, grimpe sur les planches, vers 21 heures. Grande, blonde, elle est coiffée d’un béret qu’elle gardera… le temps de deux morceaux. Elle a enfilé un shorty à froufrous sur des bas et endossé une chemise –le tout de couleur noire– sur laquelle elle a revêtu un corset à lacets d’une teinte blanche immaculée. Divisée en deux parties, une estrade occupe tout le podium. La première est destinée aux exercices physiques ou de danse exécutés par MØ. On y accède de chaque côté par quatre escaliers. L’autre est réservée à deux préposés aux synthés, machines, Mac et contrôleurs MPD, parfois reconvertis en bassiste ou guitariste. Le drummer se plante au centre. Enfin, devant la table de mixage, au fond de la salle, une mini scène de 3m2 a été dressée pour y accueillir une partie du light show mais également, en cours de show, la Danoise. Un light show conséquent, que ce soit en leds ou stroboscopes

MØ est très remuante et elle va nous réserver quelques beaux mouvements de danse. Même que parfois on a l’impression d'assister à un cours géant de Zumba combiné à du Body Attack. Mais également s’autoriser un bain de foule en interprétant quelques titres sur cette petite estrade sise devant la console de mixage. Elle s’y assied également, mais sur un flycase, pour dispenser un titre plus lent en parfaite communion avec l’auditoire. Elle y fracasse également une bouteille de vin sur le sol. Entre les titres, elle remercie très souvent la foule. Son répertoire va puiser généreusement dans son dernier elpee.

« Intro (Purple Like the Summer Rain) » ouvre le concert. Le funky « I Want You » et « Kamikaze » mettent le feu dans la fosse. Ballade, « Mercy » est dominé par des accords délicats aux ivoires. La voix de MØ est ample. Tour à tour claire, bien timbrée, puissante ou rocailleuse, elle est susceptible de se briser au fond de sa gorge. Ce qui communique davantage d’authenticité aux compos. Et le show de s’achever, au bout de 75’, par le notoire « Lean On » (NDR : sur disque, elle y est soutenue par Major Lazer et DJ Snake) ainsi que par le plus doux « West Hollywood », une chanson beaucoup plus calme.

En rappel, on aura encore droit à deux morceaux très attendus, « Don't Leave » et le judicieusement intitulé « Final Song »…

Ce soir, le public n’a pas seulement assisté au concert d’une machine à tubes, mais surtout a découvert une auteur/compositrice/interprète/danseuse talentueuse… (pour les photos, c'est )

Setlist : « Purple Like the Summer Rain », « Imaginary Friend », « I Want You », « Kamikaze », « Get It Right », « Red Wine », « Trying To Be Good », « Nostalgia », « Nights Witt You », « Sun On Your Eyes », « Turn My Heart To Stone », « Beautiful Wreck », « Blur », « Mercy », « If It’s Over », « Way Down », « Lean On » (cover Major Lazer), « West Hollywood ».

Rappel : « Don't Leave » (Snakehips & MØ), « Final Song ».

(Organisation Live Nation)

CoreLeoni

Un bel exercice de style au sein d’un climat rock’n’roll !

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Il y déjà deux ans que le Zik Zak à Ittre propose un large éventail de concerts. Mais depuis que l’organisation, qui ne bénéficie d’aucun subside, a décidé de collaborer avec Rock Nation, les affiches sont plus alléchantes. Ce soir, par exemple, métallique, elle propose trois groupes, dont CoreLeoni, une formation impliquant le fondateur de Gotthard, Léo Leoni ainsi que le chanteur actuel de Rainbow, Ronnie Romero. Deux musicos qui se produisent, régulièrement, devant des auditoires de 10 000 personnes.

Quartet helvète, Redeem réunit le bassiste Alessio Piozza, le chanteur/guitariste Stefano Paolucci et le drummer Simon Steiner. Fondé en 2003, il a publié son dernier et troisième elpee, « Eleven », en 2016, dont il va nous proposer de larges extraits. Vu la place prise par le matos de Coreleoni, les musicos se placent en ligne. Alessio se sert d’une basse à 5 cordes.  

Amorcé par des notes de synthés samplées, « Insanity » ouvre le set, une compo issue du dernier opus. Mais au fil du morceau, l’expression sonore prend une coloration métallique, à travers des interventions de gratte bien acérées. « 999 » est un titre percutant. Lors de « Black Monkey », la voix –proche de celle d’Eddie Vedder (Pearl Jam)– rattrape les cordes de guitare. Classique, bien électrique, le rock de Redeem est manifestement taillé pour les stades… 

Setlist : « Insanity », « Spendid », « Dreams You’Ve Lost Along The Way », « 999 », « Everlong », « Somebody Out There », « Murder », « Beauty Of A Lie », « Black Monkey », « Tie Your Mother Do ».

Deuxième supporting act, Mad Max, est un quatuor allemand. Fondé en 1982, il s’était séparé en 1989, avant de se réunir 10 ans plus tard. Issu de Münster, il réunit Michael Voss, Juergen Breforth, Axel Kruse et Hutch Bauer. Après avoir tâté du hard rock mélodique, sans récolter le succès escompté, il a décidé de se convertir davantage au heavy metal ! Son dernier elpee, « 35 », est paru en 2018. Et c’est cet LP qu’il est venu défendre ce soir.

« Running To Paradise » –également la plage d’ouverture de ce long playing– entame les hostilités. La gratte est nerveuse et la section rythmique particulièrement efficace. Les solos de guitares se révèlent plutôt classiques, mais finement ciselés. Les mélodies sont énergiques et les refrains accrocheurs. « D.A.M.N. » baigne au sein d’un hard mélodique réminiscent des 80’s. Pensez à Scorpions, Dokken, Stryper, TNT, Bonfire ou Pretty Maids. D’ailleurs, régulièrement, le band adresse des clins d’œil appuyés à ces combos. Et « 35 », titre maître du dernier album, en est un bel exemple. A cause de ce groove et de ce mid tempo spécifiques. Et la prestation de s’achever par le « Fox On The Run » de Sweet. Un final qui nous replonge dans le glam rock des 70’s. Même que le spectre de Slade s’est mis à rôder. Dommage quand même que la set list ait négligé la superbe reprise du « Paris Is Burning » de Dokken…

Setlist : « Running To Paradise », « D.A.M.N.», « Beat Of The Heart »/ « 35 »/ « Guitar Solo », « Fallen From Grace », « Night Of Passion », « Lonely Is The Hunter », « Fox On The Run » (Cover Sweet).

Outre Léo Leoni et Ronnie Romero, CoreLeoni implique également le batteur Hena Habegger (Gotthard), le bassiste Mila Merker ainsi que le second gratteur Jgor Gianola (U.D.O., JORN). En février 2018, il a publié « The Greatest Hits Part 1 ». La setlist prévoit la quasi-intégralité de cet album, dont les titres se consacrent à des covers de Gotthard.

L’intro préenregistrée, « Speak Softly Love (Love Theme From The Godfather) », est en fait une version de la B.O. du film le ‘Le Parrain’, un long métrage au cours duquel une des familles mafieuses répondait au nom de ‘Corleone’. Ce qui explique, finalement, le patronyme. Une voix de petite fille chante ‘Firedance’ et prélude ce fantastique titre à la rythmique groovy si reconnaissable. Dans « Higher », Romero monte très haut dans les tours. Malgré son jeune âge, Romero possède une voix mélodique dont la tessiture s’envole dans les aigus ou s’enfonce dans les graves avec une facilité déconcertante. Pas étonnant qu’il milite dans le band de Coverdaele despuis 2015. Boogie nerveux, « Downtown » est hanté par Status Quo. Et la voix de Romero s’adapte comme un véritable caméléon(i).

Les deux adaptations des classiques de Gotthard sont épatantes. Tout d’abord la délicieuse power ballade « Let It Be ». Puis l'emblématique « In The Name », dont le refrain est légèrement différent de l’original. Mid tempo, « Firedance » opère un retour au cœur des 70’s. Solide ballade, « All I Care For » aurait pu figurer au répertoire des Scorpions. Dans la fosse, il y a une sacrée ambiance. Et sur le podium, les musicos ne sont pas en reste. Ils semblent d’ailleurs prendre du plaisir à se produire ce soir. Les duels entre manches sont fréquents. Hormis le drummer, chaque musico s’autorise une petite jam au milieu de la foule. Un bel exercice de style au sein d’un climat rock’n’roll ! En fin de set, Leoni va se servir d’une guitare à double manche (12 et 6 cordes).

Et en guise de rappel, le band va réserver aux 150 âmes présentes ce soir, « Immigrant Song ». Après cette reprise du Led Zep, on retombe sur terre. Vraiment une superbe soirée !

Setlist : « Speak Softly Love (Love Theme From The Godfather) », « Higher », « Standing In The Light », « Downtown », « Get It While You Can », « Fist In Your Face », «Walk On Water », « Firedance », « All I Care For », «Let It Be », « In The Name », « Tell No Lies », « Make My Day », « Mountain Mama », « She Goes Down », « Ride On », « Here Comes the Heat ».

Rappel : « Immigrant Song » (cover Led Zeppelin)

(Organisation : Zik Zak et Rock Nation)

Chvrches

Le rite initial était meilleur que la liturgie…

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Chvrches est un groupe écossais. Issu de Glasgow, très exactement. Fondé en 2011, il réunit Lauren Mayberry, Iain Cook et Martin Doherty. Les trois artistes se consacrent au chant et aux synthés, le second à la guitare ou à la basse et le troisième est également préposé aux samplers. Le combo pratique une synth pop proche de Haim, AlunaGeorge voire Angel Haze. Il figure d’ailleurs au sein de la prestigieuse liste du ‘Sound of 2013’ de la BBC (Radio 1). Il avait brillé en 2013, dans le cadre des Nuits Botanique, alors qu’il n’avait publié qu’un seul Ep et avant de graver son premier elpee, « The Bones Of What You Believe », en septembre de la même année. Produit par Greg Kustin (Adèle), son troisième LP, « Love Is Dead », est sorti en mai dernier.   

Let’s Eat Grandma assure le supporting act. Un duo féminin insulaire impliquant Jenny Hollingworth et de Rosa Walton. Agées de 19 printemps, les deux filles ont déjà publié deux albums, « I, Gemini », en 2016 et « I'm All Ears », en août dernier, un disque au sein duquel elles vont généreusement puiser ce soir, pour leur set list.

Sur les planches elles sont épaulées par une drummeuse et ses interventions sont aussi judicieuses que classieuses. C’est d’ailleurs elle qui entame « Whitewater », en solo, le premier titre du set. Rosa est tout de noir vêtue, Jenny a opté pour le jeans moulant et le tee-shirt. Elles se réservent les synthés. Jenny gratte circonstanciellement une Fender Mustang et Jenny souffle épisodiquement dans un saxophone. Mais le reste de l’expression sonore (électro, cordes, etc.) est alimenté par des samples.

Tout au long de « Hot Pink », les harmonies vocales échangées entre les deux donzelles sont émouvantes. Pendant « Failing Into Me », entre ruptures sentimentales et manque d’amour, elles en profitent pour balancer tout ce qu’elles ont sur le cœur, alors que nappes synthétiques atmosphériques et beats métalliques explosifs font bon ménage. Elles ne restent cependant pas figées derrière leurs claviers. Elle dansent, se couchent même sur le sol, Rosa, la guitare sur le corps et Jenny, micro en main. Jenny va, en outre, s’autoriser un petit bain de foule. Mais c’est Rosa qui se révèle la plus interactive. L’inévitable « Deep Six Textbook » est le seul titre issu du premier elpee ; oscillant quelque part entre psychédélisme et synthétisme, c’est aussi –rappelons-le– celui qui leur a permis de cartonner sur la toile. Parfois le spectre de CocoRosie se met à planer… En version réduite, le psyché/pop « Donnie Darko » vire, fin de parcours, en funk/disco. Une excellente surprise !

Setlist : « Whitewater », « Hot Pink », « Falling Into Me », « I Will Be Waiting », « Sink », « Deep Six Textbook », « Donnie Darko », « It's Not Just Me ».

Chvrches est également soutenu par un batteur sur les planches. Mais il est masculin. Et il s’installe sur une estrade, en arrière-plan. Cook dispose également de sa plate-forme, tout comme Doherty, casquette vissée sur le crâne. Lauren est resplendissante. Chaussée de ses traditionnelles bottines à hauts talons, elle est vêtue d’un t-shirt de couleur bleue ainsi que d’une petite jupette en tulle qu’elle a enfilé sur un shorty, le tout de teinte noire. De loin on croirait qu’elle porte une paire de lunettes ; mais en fait, il s’agit de paillettes entourant ses yeux qui produisent cet effet d’optique. Enfin, on a aussi l’impression que le quatuor est claquemuré au sein d’un parallélépipède rectangle, balisé par le light show, un light show qui inonde aussi bien la foule que les artistes…

Le set s’ouvre par « Get out ». Sautillante, Lauren occupe tout l’espace scénique. Elle signale qu’elle a mangé une pizza avariée à Bruxelles. Conséquence, ses intestins ont morflé. Dans le bus de tournée, elle a vomi dans la boîte Tupperware du chauffeur, et on en passe et des meilleures. Bon appétit ! C’est un peu risible, mais pas marrant du tout. Lauren semble avoir quand même récupéré.

Entre claps claquants, synthés envoûtants et le vocal fluet si caractéristique de Lauren, le band écossais est soucieux de dispenser un son juste et accrocheur.

Martin Doherty vient chanter et exécuter quelques pirouettes sur le podium pendant deux morceaux. Il se démène comme un diable, tournoie sur lui-même, quand il ne bondit pas sur place. Tout au long de cette séance de gymnastique, Lauren le remplace aux claviers. C’est un petit rituel renouvelé lors de chaque concert. Cook abandonne, de temps à autre, son estrade pour haranguer les premiers rangs, à l’aide de sa guitare. Mais celle qui assure le show, c’est Lauren. Et elle mouille la chemise. Elle est en perpétuel mouvement. Lorsque les beats électro déferlent, le light show est au diapason. Et on en prend plein la tronche.

Mais si le concert de Chvrches (pour les photos, c'est ici) était une belle messe, celui Let’s Eat Grandma méritait la consécration…

Setlist : « Get Out », « Bury It », « Gun », « We Sink », « Graffiti », « Graves », « God’s Plan », « Under the Tide », « Miracle », « Science/Visions », « Really Gone », « Deliverance », « Forever », « Recover », « Leave A Trace », « Clearest Blue ».

Rappel : « The Mother We Share », « Never Say Die ».

(Organisation : Live Nation)

Sonnfjord

En attendant un nouvel album?

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Considéré comme une étoile montante, Sonnfjord est un groupe issu de Braine-l'Alleud. Drivé par la vocaliste Maria-Laetitia Mattern, il implique son frère Aurelio (Paon, Lucy Lucy), aux claviers, Jérome Van Den Bril, à la guitare, ainsi que Fabio Zamagni (Noa Moon), aux drums. Sans oublier le bassiste François De Moffarts, qui ce soir, est bien au poste. Le quintet va nous réserver de larges extraits de son dernier Ep, « City Lights ». A l’origine tramée dans le folk, la musique du combo s’est convertie successivement à l’électro/pop. En progression constante, elle est même devenue davantage atmosphérique.

Sunday Charmers assure le supporting act. Un trio impliquant Morgan Legrelle (drums) ainsi que les frangins Donnet, Etienne (chant/guitare) et Florian (basse). Il a publié son nouvel opus, « Evenig dawn », en février dernier, un disque qui fait suite à l’Ep « These Golden Summers », gravé en 2016. La formation pratique un indie rock ensoleillé, rafraîchissant et spasmodique, véhiculant même parfois des accents funkysants ou s’autorisant des envolées psychédéliques….

Quand ils montent sur les planches, les musicos sont pimpants comme s’ils devaient se rendre à un examen oral au collège (chemises, cheveux, etc.). Première constatation : le son est excellent.  

« The Day Before I Met You » vous entraîne sur une plage paradisiaque, afin d’y siroter un cocktail fruité et coloré… Une ligne de basse frémissante trame « All There Is To Me », un morceau à la mélodie accrocheuse. Etienne est assez interactif. A fil du temps il s’est affirmé et assure sur les planches.

La band libère une belle énergie qu’il communique aux premiers rangs. Les harmonies vocales sont onctueuses. La voix d’Etienne est sucrée et chaude. Parfois ses cordes réverbèrent des sonorités hawaïennes comme chez Talisco.

Et le dernier morceau du set, « Last Bite Of The Sunset » nous replonge fin des 60’s. On s’imagine alors au festival de Wight, au moment du coucher de soleil, à l’écoute d’un groupe bien rock dans l’âme… Dommage que la setlist ne nous ait pas réservé « Make This Happen », une perle dansante, mais chargée de spleen… (Pour les photos, c'est ici)

Setlist : « Want To Say High », « The Day Before I Met You », « West Side Story », « Next time Time On », « Late Nights », « Phoenix », All There Is To Me », « Last Bite Of The Sunset ».

Place ensuite à Sonnfjord. « Dust And Shapes » ouvre le concert. La mélodie est élégante, Maria-Laeticia ondule des bras. Particulièrement interactive, elle a la bougeotte, sautille et invite le public de se rapprocher. « Crazy » est une nouvelle compo. Pendant « Instru », chaque musicien se réserve un petit solo. Véritable bête de scène, Maria chante, la plupart du temps, dans la langue de Shakespeare. Elle interprète cependant, « Tu dors debout », dans celle de Molière, d’une voix susceptible d’évoquer tour à tour Gabrielle Aplin, Noa Moon ou encore Claire Louise, et lorsqu’elle devient un peu plus graveleuse, Ann Arbor ou Lana Del Rey. Sur les planches, la complicité entre le frère et la sœur est palpable. Ils se multiplient tout au long de « Light ». Le combo n’en oublie pas pour autant ses hits radiophoniques, « Dust And Shapes » et « Fresh Heart ». Pas de trace de l’excellent « Escape » qui ponctue habituellement la set list ; c’est d’ailleurs « Fresh Heart » qui achève le concert.

Sous le couvert de la confidence, à l’issue du set, un des membres du band nous a confié qu’un premier elpee était en préparation, mais que sa conception ne se déroulerait pas dans la précipitation… (Pour les photos, c'est )

Setlist : « Dust And Shapes », « Crazy », « Desert Town », « Fever », « Tu Dors Debout », « Africa », « Carry On », « FHSD », « ERR + Get Real », « Instru », « Lights », « Diva….tion », « Fresh Heart ».

(Organisation : Silly Concerts ASBL)

Photos : Frédéric Pak

Indochine

Intergalactique…

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Indochine est reparti pour la seconde phase de son ‘13 Tour’, un périple qui passait deux jours de suite par le Palais 12. Les deux dates sont soldout. Ce qui n’est guère une surprise. Pas de supporting act. Attirant un public multigénérationnel, la formation fêtera ses 4 décennies de carrière en 2021. Faut dire que sa musique est devenue intemporelle et va bien au-delà de l’étiquette new wave qu’on lui a collée. On ne reviendra pas trop sur l’historique, mais simplement rappeler que Nicola Sirkis est le chanteur et le leader de ce groupe qui a vendu plus de 10 millions d’albums. Qu’il est responsable de nombreux tubes. Que son frère, Stéphane, également impliqué dans l’aventure du band depuis les débuts, est décédé le 27 février 1999. Et enfin que c’est le public belge qui a relancé la carrière du combo, début du nouveau millénaire. Un public fidèle qui est devenu de plus en plus conséquent au fil des interminables tournées, périples au cours desquels, Indo s’est toujours évertué à choyer son auditoire, en proposant des shows généreux, impeccables, enrichis de visuels, de décors ainsi que d’éclairages soignés. Le tout entretenu par des supports musicaux élégants et des clips recherchés.    

Avant l’heure de mise à feu, des clips consacrés aux légendes du rock’n’roll défilent. Ils mettent notamment en scène Bowie, Blondie et Patti Smith. Puis le sigle d’Indochine apparaît soudainement en laissant un message : ‘dans 15 minutes’. De quoi faire patienter l’auditoire…

Lors de la tournée précédente, des écrans à 360 degrés cernaient la foule. Pour ce nouveau circuit, certains sont suspendus au plafond. Un énorme dispositif circulaire –baptisé ‘le monstre’ par les artistes et les techniciens– surplombe la fosse. Un peu comme une soucoupe volante. Et elle va littéralement faire décoller les 20 000 spectateurs, dès que les lumières s'éteignent. Les images qui y sont reproduites donnent effectivement l'impression qu'un vaisseau spatial s'apprête à plonger dans l'espace. Et alors que la galaxie défile, les planètes passent à toute vitesse pendant qu’un autre écran géant s'allume sur la scène. Impressionnant !

Vêtu rituellement de noir, mais la chevelure blonde, Nico est soutenu par ses fidèles musicos. En l’occurrence le guitariste/claviériste Oli De Sat (NDR : qui a pris une place de plus en plus importante chez Indochine depuis 2002, notamment dans la composition) et le second gratteur Boris Jardel, le bassiste Marc Éliard et le drummer Ludwig Dahlberg, planté au centre. Une longue avancée de podium traverse la fosse en son centre. Elle est destinée à créer le meilleur contact entre Sirkis et l’auditoire, au cours du set. 

« Black Sky » nous plonge au sein d’un univers futuriste. « 2033 », « Station 13 » et « Henry Danger », titres issus du nouvel elpee, « 13 », sont repris en chœur par la foule. Pendant « Station 13 », le plafond sis au-dessus de la fosse se transforme en immense kaléidoscope multicolore. Nico se charge alors des claviers. Il signale que tous ses héros sont morts ; et à cet instant l’image de Bowie apparaît sur l’écran arrière. Place ensuite à « Gloria », compo au cours de laquelle Asia Argenta et Nicola chantent en duo. Mais le duo est reconduit virtuellement. Asia est enfermée dans ce vaisseau spatial transparent. Les images sont hypnotiques, incroyables. Nicola est allongé à l’avant de l’estrade, et la regarde en l’air. Tout au long de « La Vie Est Belle », clip pour lequel elle a également participé, les images défilent sur les écrans aussi bien au plafond que derrière les artistes. Sirkis s’adresse à ce public qui l’a toujours soutenu, même dans les moments les plus difficiles. Un aficionado lui remet un drapeau noir-jaune-rouge que l’artiste s’empresse d’endosser…

Tout au long de « Kimono Dans L’Ambulance », titre qui a été écrit après les attentats de Bruxelles et de Paris, « Un Eté français » et « Trump Le Monde », une compo qui vilipende le nouveau président des Etats-Unis, le light show et les images déferlent au point de devenir accablantes. Pendant « Tes Yeux Noirs » Sirkis en profite pour traverser la fosse sur l’avancée en touchant des mains et en se faisant filmer par les portables.

Régulièrement les morceaux sont allongés pour le ‘live’, et puis en fin de parcours, Indochine va mettre son medley à la sauce électro. Imparable !

Le premier rappel sera dispensé en version acoustique. Cinq titres, dont « J’ai demandé à la lune » et le classique « Trois nuits par semaine ».

Lors du second encore on aura encore droit à l’inévitable « L’Aventurier », « Karma Girls » et surprise, « Rose Song », un morceau que le groupe n’a plus interprété depuis 2003. Un dernier cadeau à la Belgique… A l’issue des 150’ de concert, les spectateurs avaient plein de petites étoiles dans les yeux… (pour les photos, c'est ici)

Setlist : « Black Sky », « Ceremonia », « 2033 », « Henry Darger », « Station 13 », « Alice And June », « A L’Assaut (Des ombres sur l’O) », « La Vie Est Belle », « Tes Yeux Noirs », « Gloria », « Kimono Dans L’Ambulance », « Trump Le Monde », « Rose Song », « Little Dolls », «   Song For A Dream », « Un Eté Français », « Medley : Club 13 : Canary Bay / Les Tzars / Paradize / Adora / La Machine A Rattraper Le Temps / Kill Nico »

Premier rappel : « J’ai demande à la lune », « Salombo », « 3ème Sexe », « College Boy », « Trois Nuits Par Semaine »

Second Rappel : « L’Aventurier », « Karma Girls ».

(Organisation : Greenhouse Talent en accord avec 3S et KMS Live)

Photo : @ Karel Uyttendaele

 

Tunng

Comme si une vague de bonheur se propageait jusqu’au sein du public…

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Il s’agit déjà de la quatrième fois que Tunng se produit dans la capitale de l’Europe. Suite au retour de Sam Genders (Diagrams), le line up du band retrouve son format originel. Celui de 2007. Et c’est l’ensemble des musicos qui signe l’intégralité du dernier elpee, "Songs You Make At Night ", paru en août dernier. Une forme de retour aux sources auquel on était impatient d’assister, et surtout de savourer en retrouvant les fameuses harmonies vocales échangées entre Mike Lindsay, Ashley Bates et Sam Genders, le revenant.

Malgré une discographie épatante, il faut bien reconnaître que le combo anglais ne parvient toujours pas toucher le grand public. D’ailleurs, la Rotonde est loin d'être remplie et une partie de l’auditoire va rester assis, tout au long de la soirée. Ce qui arrange bien votre serviteur, puisqu’il disposera de plus d’espace pour profiter pleinement du show.

Il est 21h lorsque les lumières s'éteignent. Les trois chanteurs/guitaristes (Genders, Lindsay, Bates) et le vocaliste/percussionniste Becky Jacobs se plantent à l’avant-plan. Derrière, quoique bien cachés, on peut discerner la présence de batteurs/percussionnistes. Dès les premiers morceaux, on identifie ce qui a toujours fait le charme de Tunng ; en l’occurrence ces harmonies vocales douces et entraînantes posées sur des lignes de guitares acoustiques, stimulées par les percus et pimentées de touches électroniques loufoques. Mais ce qui saute aux yeux lors de ce concert, c’est le plaisir manifesté par les musiciens en interprétant leurs compos. Comme si une vague de bonheur se propageait jusqu’au sein du public… D’ailleurs, la majorité des spectateurs arborent un large sourire. Faut dire que les morceaux de leur dernier opus sont particulièrement allègres. Ce qui n’empêche pas le combo de piocher au sein de son ancien répertoire, dont le tube « Hustle ».

Au bout d’une petite heure, les membres du groupe vident les lieux, sauf Mike Lindsay. Celui-ci s'installe derrière les claviers et nous réserve un intermède particulier se démarquant de la folk/electronica à laquelle émarge depuis des lustres. Il enfile une tête de girafe sur la tête et se lance dans une compo électro particulièrement originale. Au bout de quelques minutes, il ôte son masque, et laisse apparaître un visage d’enfant qui s’amuse avec son nouveau jouet. De quoi entretenir cette ambiance propice à la bonne humeur. Ses comparses le rejoignent ensuite pour dispenser « Bullets » et « Jenny Again », certainement deux des meilleurs titres de Tunng. On ne pouvait rêver plus belle conclusion.

La folk-electronica de Tunng a illuminé la Rotonde l’espace d’un concert. Et les mélomanes ont quitté la salle le cœur léger et le sourire aux lèvres…

(Organisation : Botanique)

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