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While She Sleeps

Prêt à se produire dans les stades…

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Depuis son passage à Forest National, comme supporting act de Parkway Drive, en 2022, votre serviteur rêvait de revoir While She Sleeps en tête d’affiche. Le vœu est exaucé, puisqu’il se produit ce jeudi 28 septembre à l’Ancienne Belgique, pour un concert ‘sold out’.  

Fondé en 2006, While She Sleeps est issu de Sheffield, en Angleterre. A l’origine, il réunissait 5 potes d’école, mais en 2009, le chanteur, Jordan Widdowson, a été remplacé par Lawrence ‘Loz’ Taylor. A ce jour, le quintet a publié 5 elpees, dont le dernier en date, « Sleeps Society » (2021), est considéré par la critique, comme celui de la maturité ; et à. A l’instar de Bring Me The Horizon et Architects, comme un des acteurs majeurs du metalcore insulaire. En outre, il jouit d’une solide réputation en ‘live’ !

Deux supporting acts : la formation australienne Polaris et britannique Bury Tomorrow, que les médias regardent comme l’étoile montante du style.

Polaris ouvre donc les hostilités. Bien que « Fatalism », son troisième elpee, publié ce mois-ci, se soit hissé au premier rang des classements d'albums aux États-Unis, le groupe et ses fans continuent de pleurer la mort du guitariste Ryan Siew, survenue le lendemain de la prestation du band, accordée au Grasspop. La sortie de cet opus démontre que Polaris est cependant parvenu à traverser cette épreuve. Et puis son concert d’une demi-heure ne s’est pas exclusivement transformé en hommage...

Après « Nightmare », une excellente entrée en matière, le combo embraie par « Inhumane ». Mais c’est « All Of This Is Fleeting » qui construit le premier mur mortel de la soirée, une compo existentialiste. Polaris nous prend à la gorge, pendant quelques minutes, sur « Overflow ». La voix claire du bassiste Jake Steinhauser est alors empreinte d'émotion et crée une atmosphère à la fois intense et entraînante. Et la prestation de s’achever, comme une thérapie vaine, par « The Remedy » … (Pour les photos, c'est ici)

Setlist : « Nightmare », « Inhumane », « All of This Is Fleeting », « Dissipate », « Hypermania », « Overflow », « The Remedy »

En 2021, le membre fondateur et guitariste rythmique, Jason Cameron, quittait Bury Tomorrow. Un départ qui a ébranlé le parcours du band insulaire. Pour pallier ce départ, deux nouveaux musicos ont débarqué au sein du line up qui est donc depuis devenu un sextuor.

Dès le premier titre, « Boltculter », le public, dans la fosse, est déjà en ébullition, et il ne faut pas longtemps avant que les premiers audacieux se lancent dans le crowdsurfing, mettant alors déjà, le personnel de sécurité au travail. Daniel Winter-Bates sollicite à plusieurs reprises des rounds circles et mosh pics, d'un simple geste de la main. Et la foule y répond favorablement, sans hésitation. Le hit « Choke » enflamme la salle. Mais Daniel réclame une dernière fois de l'énergie pour le titre final, « Death (Even Colder) ». En 45 minutes, Bury Tomorrow a donné tout ce qu’il avait dans le ventre, mais avec beaucoup de talent et d’enthousiasme…  (Pour les photos, c'est )

Setlist : « Boltcutter », « Black Flame », « Abandon Us », « Earthbound », « LIFE (Paradise Denied) », « Heretic », « Cannibal », « Choke », « DEATH (Ever Colder) »

Le rideau est fermé pour l’installation de la machinerie de WSS qui va nous en mettre plein les mirettes. Jugez plutôt : Adam Savage, le drummer, va se hisser à droite, presque au plafond, sur une estrade et un mur de baffles ‘Marshall’, qui s’élève à 5 mètres de hauteur. On remarque la présence d’une même structure, à gauche ; les deux guitaristes iront s’y percher et parfois le bassiste, à tour de rôle. Taylor, le chanteur, s’est coupé les (longs) cheveux. Il déboule sur les planches, tel un diable sorti de sa boîte. Vêtu d’un gilet à capuche de couleur noire et chaussé de lunettes fumées, il vient se planter devant les premiers rangs et est chaleureusement applaudi.

La formation démarre en trombe par « Sleeps Society », le morceau qui les a fait connaître. Les haut-parleurs déversent leurs décibels. Adam Sauvage est sous les feux des projecteurs. Ses fûts, ses claviers et son MPD servent de carburant à une véritable machine de guerre. Son drumming libère une puissance phénoménale. Taylor est en pleine forme. Il est capable de pousser sa voix dans ses derniers retranchements, mais elle passe bien la rampe, surtout lors des screams. Et puis, elle est hyper mélodique. Manifestement, il s’est manifestement bonifié dans l’exercice vocal. Constamment en contact avec son auditoire, il se vide littéralement les tripes, lorsqu’il n’escalade pas un banc posé sur le podium juste avant de plonger dans la foule pour s’y laisser porter. L’ambiance est électrique. Moshpits, walls of death, circle pits et crowdsurfings se multiplient dans la fosse et ne cesseront qu’au bout du show.

Six lanceurs de fumée entrent régulièrement en action et une pyrotechnie permet de projeter des flammes qui changent de couleur au gré des morceaux.

Malgré les nombreux sauts et les coups de pieds en ciseaux lancés en avant comme lors d’un mouvement de kung-fu, il est vraiment accroché à l’avant-scène pour pouvoir encore mieux canaliser l’ambiance électrique entretenue au sein des premiers rangs. Taylor demande au personnel de sécurité, posté devant les barrières d’être attentif, car le crowdsurfing va s’emballer. Et pour cause : il démarre du fond de la salle. Impressionnant ! Pendant « Fakers Plague », Taylor lève les poings et invite les spectateurs à l’imiter. Il parsème régulièrement son discours de ‘fucks’ revendicatifs. Le nouveau single, « Self Hell » (NDR : il est paru ce 13 septembre), n’est évidemment pas oublié, même si ce n’est que la troisième fois qu’il est joué en ‘live’.  

« Our Legacy » permet à tout le monde de souffler quelque peu et surtout, aux deux sixcordistes d’étaler leur dextérité sur leur instrument, tout en soignant la partie mélodique. Enfin Daniel Winter-Bates, le chanteur de Bury Tomorrow, se distingue en remplaçant Lawrence ‘Loz’ » Taylor sur le bourdonnant et hargneux « Silence Speaks ».

Un show époustouflant ! On en redemande ! While She Sleeps est prêt à se produire dans les stades, comme son grand frère, Bring Me The Horizon. (Pour les photos, c'est encore ici)

Setlist : « Sleeps Society », « You Are All You Need », « The Guiltry Party », « I've Seen It All », « Eye To Eye », « You Are We », « Haunt Me », « Self Hell », « Fakers Plague », « Our Courage, Our Cancer », « Know Your Worth (Somebody) », « Our Legacy », « Four Walls », « Silence Speaks », « Systematic ».

Rappel : « Enlightenment (?) », « Seven Hills », « Anti-Social »

(Organisation AB)

Eliades Ochoa

Viva la música cubana…

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Eliades Ochoa, c’est une grande voix et un guitariste hors pair. En 50 années de carrière, il doit avoir accordé des milliers de concerts, que soit au sein de Buena Vista Social Club, de Santiago de Cuba (El Quarteto Patria), en solitaire ou en compagnie d’autres artistes. Il est un des derniers gardiens de la tradition musicale cubaine. Son dernier elpee solo, « Guajiro » (NDR : c’est son neuvième), est paru en mai dernier. Pour la circonstance, il avait reçu le concours, notamment, de Rubén Blades, Joan As Police Woman et du célèbre harmoniciste Charlie Musselwhite. Le concert est complet. Pas de première partie.

La scène est sobre et très intimiste. On y distingue les instruments des musicos et 4 énormes spots led sur pied en arrière-plan ainsi qu’un plus petit qui aveugle déjà l’auditoire. Les cinq musicos du backing group débarquent sur les planches. Ils sont vêtus d’un blanc immaculé. Quatre d’entre eux sont coiffés de chapeaux canotier et le trompettiste d’une casquette. En résumé, Eduardo Pineda aux claviers, le saxophoniste Angel Aguiar, le bassiste Santiago Jimenez et sur une estrade, le percussionniste Angel Herrera, entouré d’une belle panoplie de cymbales, djembés et congas, ainsi que le trompettiste, Frank Mayea, qui joue également des maracas quand il ne frappe pas (souvent) sur un guiro (un instrument cranté qui se frotte avec une baguette en bois).

Ochoa arrive le dernier sur la scène, pendant « A La Luna Yo Me Voy », le pas nonchalant et la banane aux lèvres. Il est totalement habillé de noir, comme Johnny Cash, de la tête aux pieds, soit du Stetson jusqu’aux bottes de cow-boy (NDR : une petite coquetterie qu’Eliades s’autorise depuis des années). Il est armé de sa fameuse guitare à huit cordes, de son invention depuis son plus jeune âge ; ce qui lui permet d’accrocher des sonorités proches du ‘tres’ (une guitare à 3 cordes doublées dont le son s’apparente à celui d’accordéon musette). Il ne l’abandonnera qu’à une seule reprise, pour empoigner une sèche classique.

Ochoa salue la foule et s’excuse pour son anglais médiocre. Il pose sa gratte contre sa poitrine et embraie par « Vamos A Alegrando El Mundo (Trad : apporter de la joie au monde), alors que les cuivres virent au mariachi. Sa guitare véhicule des accents arabisants sur « Creo En La Naturaleza », le premier single sur lequel Johan As Police Woman avait apporté sa collaboration, en studio. Ce sont les voix des musiciens qui remplacent celle de Joan Wasser.

Eliades reprend intégralement les 11 morceaux de son nouvel elpee, le très réussi « Guajiro ». Un titre d’album choisi comme pour rappeler fièrement d’où il vient. A cet égard, il déclare notamment : ‘Je suis un gajiro, un paysan, un homme de la terre né dans au centre de la montagne, près de Santiago’ (NDR : c’est dans l’Oriente ou l’est de Cuba où il a travaillé la terre très jeune ; et un grand merci à ma voisine de droite qui me traduit ces propos, votre serviteur ne comprenant pas grand-chose à la langue de Cervantès).

En général, les aficionados qui assistent à ses concerts sont des connaisseurs. Ochoa a baptisé cette communauté, la ‘familia’ (sa fan base) qu’il va remercier à plusieurs reprises. Outre les plages de son dernier long playing, il interprète évidemment d’autres compos dont « Ay Candela » de Faustino Oramas, « El Carretero » de Guillermo Portabales et inévitablement le « Chan Chan » de Francisco Repilado, pour lequel Eliades reçoit une standing ovation. Compay Segundo doit esquisser un sourire de là-haut. L’ambiance monte encore d’un cran, et le public, dans la fosse, commence à danser. En outre, il devient de plus en plus difficile de rester immobile sur son siège.

En général, c’est le claviériste qui lance les morceaux. Parfois, de ses congas, le percussionniste initie les rythmes de la rumba, du son, de la mambo ou du cha-cha-cha.

A un certain moment Ochoa se retourne vers les coulisses à gauche, un homme assez grand et d’un âge respectable apparaît. Il s’agit de Rey Cabrera, bien connu des habituées de ‘Music Village’, auquel Eliades rend hommage. Le claviériste va chercher une dame dans les premiers rangs et l’invite à danser la salsa. Elle se débrouille plutôt bien, puis réintègre la fosse. Une démarche qu’il va réitérer en fin de parcours. Mais pour la circonstance, ce n’est plus une spectatrice qui grimpe sur le podium, mais une vingtaine. Les cinq musicos s’acharnent alors à la danse, tandis qu’Eliades Ochoa reste de marbre derrière sa gratte semi-acoustique. Un final magique pour une prestation de 90 minutes, au cours de laquelle, le public s’est régalé à l’écoute de boléro, guaracha, mambo, merengue, salsa, et autres musiques cubaines, ponctuée par « El Cuarto De Tula » du Buena Vista Social Club…

(Organisation : Ancienne Belgique et Greenhouse Talent)

Elvis Costello

Un peu trop dépouillé…

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La salle ‘Henry Leboeuf’, au Bozar, est comble pour accueillir Declan Patrick MacManus, aka Elvis Costello, âgé de 69 ans, et son inséparable bras droit, Steve Nieve. Nieve a milité chez The Attractions et The Imposters, deux des fidèles backing groups qui ont soutenu Elvis, pendant de nombreuses années. C’est la cinquième fois, en 45 ans, que votre serviteur voit son idole. Et à chaque fois, la configuration orchestrale est différente. Mais le concert le plus marquant remonte au 30 mai 2012. Pour la circonstance, le public gérait une setlist de 45 titres à l’aide d’une roue de la chance. Inoubliable !

Impossible de recenser les points forts de l’œuvre de Costello, tellement ils sont nombreux. Ses 32 albums studio embrassent une grande variété de genres. « The Songs Of Bacharach & Costello », un coffret de luxe célébrant sa collaboration avec le regretté compositeur Burt Bacharach, est paru en mars dernier. Il recèle cependant un inédit, le nouveau single « You Can Have Her ». L’an dernier, les deux hommes s’étaient encore produits ensemble, et à deux reprises, sur les planches de l’OLT Rivierenhof, épaulés par le reste des Imposters (NDR : Costello et le band avaient publié « The Boy Named If », en janvier 2022).

A 20h05, les baffles diffusent une sorte de muzak. Les lumières s’éteignent dans la salle. Elvis Costello et Steve Nieve débarquent sur la scène. Costello est vêtu d’un costume trois pièces de couleur noire et coiffé de son éternel chapeau brun. Il s’installe à droite du podium où l’attendent son siège, son ampli, trois guitares électriques et deux semi-acoustiques ainsi qu’une machine qui de temps à autre va dispenser des sonorités de basse et de percus. Il s’assied, empoigne une sixcordes électrique devant un micro vintage. Un autre microphone du même modèle est planté au milieu de l’estrade. Steve campe à gauche face à son piano à queue. A gauche, ses claviers font face à la foule. Il s’empare immédiatement d’un mélodica.

Le set s’ouvre par « When I Was Cruel No. 2 ». Surprise en milieu de morceau, Steve entame le « Dancing Queen » d’Abba aux ivoires.

« Waiting For The End Of The World » embraie. Pas entièrement convaincant. Les sonorités du clavier sont trop lisses pour soutenir idéalement la chanson. Costello résout ce problème en demandant au public de chanter et d'applaudir à la fin. De quoi mettre un peu d’ambiance.

En conteur résolu, Costello explique la manière dont Nieve devait jouer sur des pianos faits maison ou à moitié fonctionnels au début des Imposters, avant d’attaquer « Shot With His Own Gun ».

Elvis raconte l’histoire de « Veronica », une compo qu’il a co-écrite en compagnie de Paul McCartney, mais une toux sévère l’interrompt et il doit reprendre le fil de ses idées. Il dépeint également ses aventures vécues avec Bob Dylan et John Mellencamp. Le public apprécie ces anecdotes et applaudit, alors que certains spectateurs poussent des cris à l’écoute des noms de ces artistes. Le loungy et jazzyfiant « Tolède » rend hommage à Burt Bacharach, décédé cette année, avec qui Costello avait collaboré à plusieurs reprises. Un moment intéressant, même si les cuivres et les chœurs féminins manquent cruellement. Cependant, Costello semble alors avoir retrouvé sa superbe voix de crooner.

Car lorsqu’il s’éloigne légèrement du micro, sa voix semble usée, fatiguée. Il a pourtant toujours ce timbre caractéristique et un style de chant très exigeant, qui se reconnaît entre mille. Nieve a également droit à sa standing ovation lorsqu’il se met à chanter.

Elvis parle beaucoup entre les morceaux, il lâche des vannes, mais parfois son discours tire en longueur.

L’instrumentation s’avère un peu trop dépouillée, surtout lorsqu'Elvis abandonne sa guitare et que Nieve est seul pour l’assurer.

« Watching The Detectives » (l’un des morceaux qui a marqué la prime jeunesse de votre serviteur) adopte un format trip hop. Un pari risqué, même si Nieve souffle dans son mélodica. Et si on reconnaît la mélodie et les accents jamaïcains, ce concept de relecture n’est franchement pas toujours respectueux de la version originale. Mais surtout, il manque un backing group pour faire la différence. Portant, la reprise du « She » de Charles Aznavour va fortement émouvoir l’auditoire. De quoi vous flanquer des frissons partout. D’ailleurs la foule applaudit longuement, à l’issue du morceau.

Nieve prend part aux vocaux pour « (What's So Funny 'Bout) Peace, Love and Understanding ». Le touche-à-tout démontre ainsi qu’il sait également lancer la mélodie. Mais le moment magique arrive lorsque les deux compères reprennent un long et obsédant « I Want You ». De toute beauté ! Sans micro, Costello chante divinement. Et on l’entend distinctement dans tous les coins de la salle.

Après un set de près de 2 heures 30, Costello revient pour interpréter « Alison », dans le public. Puis il déclenche l’hilarité générale lorsqu’il replie sa guitare de couleur verte, avant de recevoir une standing ovation. Ce sera une des rares fois que l’auditoire, plutôt amorphe, va se lever. Et avant de clôturer la soirée par « Over the rainbow », un morceau que Harold Arlen avait composé pour Judy Garland qu’elle avait interprété dans le film ‘Le Magicien d'Oz’, Costello va s’autoriser une cover de « The Wind Cries Mary » du mythique guitariste Jimi Hendrix.

Respect pour cet artiste qui malgré le poids de l’âge a encore de beaux restes.

Setlist : « When I Was Cruel No. 2 » (Elvis Costello cover) (With ABBA's « Dancing Queen »), « Waiting for the End of the World » (Elvis Costello cover), « Lipstick Vogue » (Elvis Costello & The Attractions cover), « Shot With His Own Gun » (Elvis Costello & The Attractions cover), « My Baby Just Squeals », « Pills and Soap » (Elvis Costello & The Attractions cover), « Veronica » (Elvis Costello cover) (acoustic), « What Is It That I Need That I Don't Already Have ? » (Elvis Costello cover), « All or Nothing at All » (Jimmy Dorsey and His Orchestra cover), « Toledo » (Elvis Costello with Burt Bacharach cover), « The Comedians » (Elvis Costello & The Attractions cover), « I Do (Zula’s Song) » (Elvis Costello cover)/ « Watching the Detectives » (Elvis Costello cover), « Accidents Will Happen » (Elvis Costello & The Attractions cover), « Isabelle In Tears » (Elvis Costello & The Imposters cover), « She » (Charles Aznavour cover), « I Still Have That Other Girl » (Elvis Costello with Burt Bacharach cover), « The Whirlwind » (Elvis Costello cover), « (What's So Funny 'Bout) Peace, Love and Understanding » (Brinsley Schwarz cover), « Shipbuilding » (Elvis Costello & The Attractions cover), « I Want You » (Elvis Costello & The Attractions cover), « Couldn't Call It Unexpected No. 4 » (Elvis Costello cover).

Rappel : « Alison » (Elvis Costello cover), « The Wind Cries Mary » (The Jimi Hendrix Experience cover), « Over The Rainbow » (Harold Arlen cover).

Organisation : Greenhouse Talent

The Murlocs

Quelle magnifique soirée !

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Issu de Melbourne, en Australie, The Murlocs est le side project d’Ambrose Kenny-Smith, mieux connu comme chanteur/guitariste/claviériste chez King Gizzard & The Lizard Wizard (NDR : non content d’être prolifique, le collectif se distingue par des tas de side-projects). Et le bassiste de cette formation, Cook Craig, participe également à cette aventure. Le patronyme s’inspirerait d’une créature mythique qui se passionne pour l'oracle. Mais les murlocs sont également des créatures de jeux vidéo…

Au sein de ce band, Ambrose se consacre à la guitare ainsi qu’à l’harmonica et Cook se cantonne à la basse. Le line up est complété par Cal Shortal à la sixcordes, Tim Karmouche aux synthés et Matt Blach aux drums. A son actif, 7 elpees, dont le dernier, « Calm Ya Farm », est paru en mai dernier. Une œuvre abordée sous un angle davantage country.

La dernière date de la tournée passe donc par l’Ancienne Belgique, transformée en ABBox, ce vendredi 22 septembre. Qui en accueillant 600 personnes, est sold out.

Le supporting act est confié à un autre groupe aussie, The Prize. The Prize a déjà assuré les premières parties de King Gizzard & The Lizard Wizard pour toute une série de concerts et maintenant il s’y colle pour The Murlocs. A son actif, un LP éponyme, paru en 2022, et un Ep 4 titres, « Side Of Town », sorti la même année. 

Outre deux guitaristes, un bassiste et un claviériste, le band implique une batteuse/chanteuse. Les musicos se présentent en ligne, mais c’est sur Nadine que tous les regards se focalisent. Elle possède une superbe voix, proche de Lzzy Hale, la chanteuse de Halestorm (qui se produira bientôt dans la même salle). Elle est parfois épaulée aux vocaux par les autres membres du band, et notamment par un des guitaristes. Son drumming est à la fois nerveux et puissant. Il semble même hérité du punk. Elle parvient à cumuler les deux fonctions, sans jamais perdre son souffle. Les mélodies sont entraînantes. Parfois on pense aux Chats ou aux Breeders. Et l’intensité électrique atteint son paroxysme, lorsque trois sixcordistes entrent en action.

Le combo n’en oublie pas son tout dernier single, « First Sight » et clôt sa prestation par un « Had It Made » particulièrement accrocheur. Une belle découverte.

Setlist : « Easy Way Out », « Don't Know You », « Don't Need 'Em », « Say You're Mine », « Down The Street », « Static Love Affair », « First Sight », « Wrong Side Of Town », « From The Night », « Had It Made »

Pendant que les musicos s’installent, les baffles crachent le « Moskow Diskow » de Telex. Une tenture plissée sert de décor en fond de scène. Elle changera de teinte en fonction du light show. Tel un gladiateur conquérant, Ambrose débarque le dernier.

Dès le départ, The Murlocs attaque pied au plancher. La musique oscille entre psyché/rock, country/rock et boogie. Un style plus homogène que celui de King Gizzard, qu’on pourrait qualifier d’hétérogène.

Mais on reconnaît immédiatement la voix particulièrement nasillarde d’Ambrose et les effets qui la triturent, vocodée ou distorsionnée. Les riffs de guitare sont acides. Le drumming est aussi redoutable que fulgurant et le clavier rogné, vintage, libère des sonorités davantage 'Booker T. esque' (Booker T. Jones) que 'Manzarekiens’ (Ray Manzarek, le légendaire claviériste des Doors). Sans oublier l’indispensable harmonica de Kenny-Smith sans qui le spectacle ne serait pas le même. Ambrose déclare d’emblée que le public bruxellois doit se montrer plus énergique que celui qui l’avait accueilli à Paris, la veille, au Trabendo. Et il n’en faut pas plus pour que le foule s’enflamme. Et comme il saute comme un kangourou, les spectateurs multiplient les pogos.  

Issus de « Rapscaillon », les trois premiers morceaux sont particulièrement énergiques. Avant d’attaquer « Common Sense Civilian », le leader déclare : ‘Suis-je déjà ennuyeux ?’ et embraie par ‘Je préfère être ennuyeux que d'être aussi ennuyeux qu'Ed Sheeran’. La foule apprécie cette subtile taquinerie, puisqu’elle se remet vite à danser. Néanmoins, on ne peut pas dire que le quintet soit loquace, se consacrant essentiellement à son répertoire qui va puiser dans presque toute sa discographie, dont quatre extraits du dernier long playing, « Calm Ya Farm », et sept de « Rapsacaillon », un opus plutôt autobiographique.

Hormis la ballade « Comfort Zone », dansante, la première heure de concert libère énormément de groove. Dès qu’Ambrose signale qu'il n'a plus besoin de son mellotron, utilisé pour « Loopholes », le set passe à la vitesse supérieure. Ainsi, un premier mosh pit éclate dès « Wickr Man », dans la fosse. L’ambiance est phénoménale, alimentée par une diaspora australienne bien représentée. C’est littéralement de la folie, dans le public. Un de ces moments que l’on vient chercher en concert et que l’on n’est pas près d’oublier. « Bobbing And Weaving » vient confirmer cet instant de grâce par une puissance et une communion extatique entre public et Ambrose, par rapport au précédent titre.

Après la pépite garage/punk « Bellarine Ballerina », le set s’achève par « Rolling On » qui vient finir d’épuiser un public qui se sera autant dépensé que les artistes sur les planches. Pas de rappel, mais le dernier single des Stones, « Angry », en guise d’outro préenregistrée. Une grosse claque après une belle découverte. Quelle magnifique soirée !

Setlist : Intro : « Moskow Diskow » (Telex song)

« Subsidiary », « Virgin Criminal », « Living Under A Rock », « What If ? », « Common Sense Civilian », « Withstand », « Russian Roulette », « Comfort Zone », « Queen Pinky », « Initiative », « Bowlegged Beautiful », « Loopholes », « Wickr Man », « Bobbing And Weaving », « Skyrocket », « Francesca », « Noble Soldier », « Reassurance », « Bellarine Ballerina », « Rolling On.

Outro : « Angry » - (The Rolling Stones song)

(Organisation : Ancienne Belgique)

SOROR

Vaut le détour !

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Ce jeudi 21 septembre 2023, c’est la ‘release party’ de SOROR, une formation bruxelloise née de la rencontre entre Sophie Chiaramonte et Alice Ably. La première, passionnée de rock, se charge de la basse. La seconde, chanteuse, bercée au trip-hop et r&b des années 90, vient d’avoir un bébé. Ce qui explique le titre de l’album, « New born ». Depuis 5 ans, à l’instar de Julie Rens et Sasha Vonk chez Juicy, elles sont devenues inséparables, voire fusionnelles.

SOROR signifie sœur en latin. Il ne s’agit cependant pas d’un duo, mais d’un quatuor, puisqu’il implique le batteur Théo Lanau (NDR : issu de la scène jazz, il a milité, notamment, au sein de Limite, Le Bal de Marie Galante, Amaury Faye Trio, Terpsichore, Mobilhome, Pétrole et Omega Impact) et le guitariste Thibaut Lambrechts. Mais ce sont les filles qui dirigent la manœuvre ; elles reconnaissent d’ailleurs être féministes, mais sans tomber dans le radicalisme.   

Fondé en 2020, Warm Exit assure le supporting act. C’est également un quartet réunissant le bassiste/chanteur Max Poelmann, le drummer Martin Tafani, le préposé au synthé Joris Vanshoren et le guitariste/chanteur Valentino Sacchi. A son actif, un Ep éponyme (4 plages) paru en 2023, et un single deux titres, « TV/Ultra Violence », en 2021. Un nouvel Ep (8 pistes) sort dans un mois, il s’intitulera « Ultra Violence ».

La Rotonde est déjà bien remplie lorsque l’autre formation bruxelloise grimpe sur les planches. Look à la Mountain Bike, cheveux au vent, Max est vêtu d’un short. A l’écoute de la musique de Warm Exit, on pense successivement à Wire, Crass, P.I.L., Nirvana et pour les plus contemporains à Pearl Jam, mais surtout au band canadien METZ ; et pour les combos belges le spectre des défunts Cocaïne Piss et Raketkanon se met parfois à planer. Outre le punk, le grunge, la noisy et l’indus, le groupe puise également ses références dans le krautrock pour concocter une expression sonore qu’on pourrait qualifier de virile, torturée et intense.  

La ligne de basse est entêtante, le drumming tribal, la sixcordes régulièrement discordante est parfois traversée de larsens. Le chant peut s’assimiler à des cris, être vocodé, devenir grave, passer au murmure, au gémissement ou se désarticuler. Excitant, le premier morceau, « Damages Become A Necessity » permet de pénétrer au sein de l’univers tourmenté de Warm Exit. La basse y est légèrement désaccordée, comme celle de Chris Slorach, du groupe torontois susvisé. A ce moment précis, on a même l’impression d’entrer dans un macrocosme industriel. « Become The Butcher » est aussi tranchant. La guitare devient littéralement incendiaire pendant « Concrete Fascination ». Les morceaux sont, en général brefs et rapides.

Un set aussi sauvage qu’accrocheur !

Setlist : « Damages Become A Necessity », « Become The Butcher », « Positive Anxiety », « Concrete Fascination », « Too Many Faces », « Extraordinary Murders », « Ultra Violence », « Auto-Destruction ».

Lorsque SOROR monte sur les planches, la Rotonde est bondée. Le set s’ouvre par « Sister », un extrait du premier Ep (NDR : un éponyme) paru en 2021. La batterie est puissante et tranchante, la ligne de basse omniprésente et la voix d’Alice, habitée, atmosphérique, incantatoire. Campant un hybride entre Beth Gibbons (Portishead), P.J. Harvey, Siouxsie et Björk, elle prend directement aux tripes. Quelquefois, Sophie vient également l’appuyer de la sienne, nous réservant alors de superbes harmonies. Huileuse, subtile, la guitare monte progressivement en puissance. Organique, le son définit la ligne de conduite du groupe. Quant à la musique, bien que fondamentalement rock, elle est pimentée de de saveurs psychédéliques contemporaines, de nuances trip hop et d’accents r&b circa 90’s.

Les compos sont profondes, sombres et mélancoliques. Dispensées par petites doses, les interventions des claviers peuvent se muer en sonorités vintage, très sixties, comme celles d’un orgue Hammond. La section rythmique est parfaitement en phase.

Poursuivie par des percus percutantes, la basse attaque de manière frontale « System Is A Lie ». Les textes sont engagés. Ainsi cette chanson accuse les gouvernements de nos sociétés d’afficher une vision démocratique alors qu’en réalité, elle est oppressive. « Shadow Of A Doubt » invite à ne pas retourner dans le passé, mais plutôt de foncer vers l’avenir. La voix d’Alice devient alors caustique pendant que son corps ondule et se trémousse sous le light show de couleur rouge, nous plongeant au sein d’une ambiance mystérieuse et un peu démoniaque…

« Bohemian Paradise » c’est l’histoire du road trip d’un gitan qui part de Bruxelles, traverse les pays de l’Est et atteint ‘Le paradis de Bohême’ une région de moyenne montagne située au nord de la Tchéquie, sur le cours moyen de la Jizera. Il est particulièrement renommé pour ses villes de rochers en grès. Le séjour y est presque idyllique, mais lors du retour, le voyageur transite par Berlin et le périple s’achève en cauchemar. Ce morceau hypnotique et langoureux baigne au cœur d’un climat plus psyché. Groovy et lancinante, la ligne de basse est rappelée à l’ordre par les guitares effilées. La voix devient envoûtante et le drumming tribal (NDR : le clip vidéo de ce titre est disponible ). 

En écoutant attentivement « Humdrum Route », un extrait du premier Ep, on a parfois l’impression de se retrouver lors d’un concert de Siouxsie & The Banshees, lorsque Robert Smith y militait encore à la guitare. C’était en 1979 ! A d’autres moments, la six cordes libère des sonorités réverbérées, surf même. « Wish » est dispensé dans une version acoustique. Conquise, la foule écoute le morceau religieusement.

SOROR accordera « Copy Of You » en rappel. Un chouette concert pour un groupe qui mérite manifestement qu’on s’y intéresse. Enfin, si vous avez l’opportunité d’assister à sa prestation en ‘live’, n’hésitez pas, elle en vaut le détour !

Setlist : « Sister », « System Is A Lie », « Shadow Of A Doubt », « Bohemian Paradise », « Humdrum Route », « New Born », « Wish », « The Only Way Out », « Wash Bleeding ».

Rappel : « Copy Of You ».

(Organisation : Botanique)

Arlo Parks

On en aurait voulu davantage…

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Anaïs Oluwatoyin Estelle Marinho, aka Arlo Parks, a grandi à Hammersmith, dans l'ouest de Londres. Ses origines sont pourtant nigérianes, tchadiennes et françaises. Née à Paris, sa mère lui appris à parler le français avant l’anglais. Enfant, elle écrit des nouvelles où elle imagine des mondes fantastiques, puis commence à écrire son journal intime et à s'intéresser à la poésie orale. Elle lit et aime interpréter les textes de poètes américains comme Allen Ginsberg, Chet Baker ou Jim Morrison. Elle avait l’intention d’étudier la littérature anglaise à l’université, mais c’est la musique qui l’a conquise. Son dernier elpee, « My soft machine », est paru en mai dernier. Elle se produisait ce vendredi 15 septembre à l’Ancienne Belgique, et le concert est sold out.

Le supporting act est assuré par Vagabon, une amie d’Arlo. Elles voyagent d’ailleurs dans le même bus pour cette tournée. En arrivant à 19h30, votre serviteur constate que le balcon est occupé par une majorité de quinquas et de quadras alors que la fosse réunit un public plus jeune…

D’origine camerounaise, Laetitia Tamko, aka Vagabon, est une auteure-compositrice-interprète établie à New York. Pour enregistrer son dernier opus, « Sorry I Haven’t Called », qui sort demain, elle a reçu le concours de l’ex-Vampire Weekend, Rostam Batmanglij ; ce qui lui a permis d’approfondir le processus d'écriture et d'enregistrement. C’est cet LP, au cours duquel elle est en recherche perpétuelle du bonheur, qu’elle va défendre, ce soir. Elle y tisse des chansons authentiques et vulnérables qui ne peuvent être amplifiées que par ses performances en ‘live’…

Elle est seule sur le podium et se sert d’un synthé, de samples (NDR : même les percus et la ligne de basse sont échantillonnés) et, à une seule reprise, d’une guitare. Elle est vêtue de rouge. Ses cheveux sont frisés en couettes. Derrière elle, dans la pénombre, on remarque la présence d’un miroir qui permet de la découvrir de dos.

Le set s’ouvre par « Do Your Worst », une compo au cours de laquelle elle demande des comptes à un partenaire un peu mou.

Caractérisé par sa superbe harmonie vocale, la chanson, plutôt cool, s’achève dans une forme de r&b classieux. « You Know How » invite la jeunesse sur le dancefloor. Tout comme l’entraînant et épatant « Lexicon ». Pas de trace cependant du sautillant et printanier, « Can I Talk My Shit ? » …

Setlist : « Do Your Worst, « Every Woman », « Lexicon », « Autobahn », « Water Me Down », « Made Out with Your Best Friend », « Carpenter »

A 21h00 pile, la lumière de la salle principale s'éteint une seconde fois, puis une vidéo est projetée alors que les musicos grimpent sur le podium. Soit un bassiste, une claviériste, un guitariste/claviériste et un drummer, qui s’installent chacun sur une estrade. Arlo dispose des ¾ de la scène pour se déhancher, déambuler ou bondir.

Coupés à la brosse, ses cheveux sont teintés de couleur orange. Chaussées de baskets blanches, elle a enfilé un tee-shirt mauve sur un pantacourt à pattes d’éph’ flottantes…

« Bruiseless » entame le show. La voix d’Arlo est suave, douce et chaleureuse. Paisible en version studio, le titre devient nerveux en ‘live’. Très relax, elle interagit régulièrement mais timidement et pudiquement avec le public. Lorsqu’elle susurre ses mots, on doit tendre l’oreille. Mais lorsqu’elle chante, sa voix prend une autre dimension.

Quand elle entame « Blades », des applaudissements enthousiastes se répandent dans la salle. Manifestement, elle bénéficie d’un a priori favorable de la part de l’auditoire. Certaines compos véhiculent des accents légèrement psychédéliques ou funky, ce qui s'avère être l'une de ses forces sur les planches. Les musicos affichent une parfaite cohésion. Le guitariste et le bassiste troquent régulièrement leurs instruments. Mais parfois, l’instrumentation menace de noyer le chant, même si ce déséquilibre correspond également à l’atmosphère du concert. Pendant « Caroline », on a l'impression de flotter à quelques centimètres au-dessus du sol, mais « Impurities » nous remet les pieds sur terre, avant que des sonorités électroniques, qui semblent venir d'un autre univers, émergent, mais sans perdre la douceur et la familiarité que l'on associe à la chanteuse. Elle parvient à parfaitement coordonner les titres de ses deux elpees. Pendant « Eugene », les premiers rangs chantent à pleins poumons, tandis que le reste du public paraît enchanté par la jeune artiste de vingt-trois ans. Elle se sent à l’aise au milieu de son auditoire ; enfin c’est l’impression qu’elle donne. « Pegasus » est interprété sans Phoebe Bridgers. Arlo ne cache pas que la santé mentale est un thème important pour celle-ci lors de ses concerts. Dans ses chansons, elle raconte également son quotidien d'adolescente, la solitude, ses relations et sa quête d'identité. « Black Dog » et « Hope » offrent des câlins serrés lors des jours difficiles et apportent un peu de soutien à ceux qui en ont besoin. En fin de parcours, dans la fosse, le public commence à esquisser l’un ou l’autre pas de danse. « Devotion » révèle une facette légèrement différente d’Arlo, alors que se distinguant par son outro intéressante, « Softly », qui clôt la prestation, récolte un franc succès. Mais finalement la foule semble déçue… que le concert n’ait pas eu un prolongement plus conséquent. Faut dire que pour nous entraîner dans son univers onirique insulaire, fruit d’un cocktail de pop, de soul et de r&b qui impressionne par son élégance et sa maturité, Arlo Parks a enchaîné 17 titres en seulement 75 minutes…  

Setlist : « Bruiseless », « Weightless », « Blades », « Caroline », « Impurities », « I’m Sorry », « Eugene », « Dog Rose », « Pegasus », « Hurt », « Too Good », « Black Dog », « Purple Phase », « Hope », « Sophie », « Devotion ».

Rappel : « Softly »

(Organisation : Live Nation)

Daniel Norgren

Chaud dedans, chaud dehors…

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Daniel Norgren est un habitué de l’AB. Il s’y était produit en 2015 au sein d’un AB Club bien rempli, puis en 2016 dans un l’AB Flex conquis. Février 2020, il avait quand même foulé les planches du Crique Royal. Et il nous revient ce samedi 9 septembre, mais dans la grande salle de l’Ancienne Belgique. Et c’est sold out.

Son dernier elpee, « Wooh Dang », date de 2019, mais grâce à sa solide réputation live et à la bande originale du film primé du jury de Cannes 'Le Otto Montagne' (2022), l’intérêt du grand public à son égard, n’a fait que croître.

Pas de supporting act, le concert débute à 20h30. Il fait encore plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il y fait même torride. Et l’ambiance sera au diapason.  Heureusement la musique nordique devrait nous apporter un petit vent de fraicheur. Car Daniel Norgren est suédois, même si sa musique semble venir des grandes plaines des States. Sur scène, il est accompagné par un organiste (un Hammond ?), un drummer, un guitariste et un bassiste. Daniel s’installe devant un piano droit de couleur brune, éclairé par deux lampadaires à la luminosité blafarde. D’ailleurs le light show oscille entre ombres et lumières tamisées. Casquette vissée sur le crâne, l’auteur-compositeur semble plutôt timide. Sa voix est capable d’être aussi haut-perchée que celle de Neil Young mais un rien plus rauque (Tom Waits ?). Une chose est sûre, elle a quelque chose de fascinant.

Il ne faut pas très longtemps avant que cet artiste nous attirer dans son univers sonore. Il laisse choisir le public, puis l’entraîne là où il le souhaite. Après avoir attaqué les 3 premiers morceaux aux ivoires, Daniel passe à la guitare et l’atmosphère devient magique. Les titres sont longs mais grimpent progressivement en intensité. Le concert va d’ailleurs 120 minutes !

La musique est construite comme un paysage. Une guitare lancinante, une ligne de basse impeccable et une touche de psychédélisme habillent des textes empreints s’une grande sensibilité. On a ainsi droit à des ballades au piano, à du rock épuré, une escapade americana ou encore un folk bien bluesy sorti tout droit du bayou louisianais. L’ambiance est différente à chaque titre, nous tenant suspendus au bout de ses lèvres et de sa guitare ou de ses ivoires délicats, avec une dose de mélancolie et de malice. Ravi, le public écoute religieusement. Malgré la chaleur étouffante, on se laisse bercer par des harmonies musicales et vocales lancinantes, délicates et chargées de spleen…

Le public aimerait qu’il revienne bien vite pour un nouveau concert, mais plus dans une atmosphère aussi irrespirable. Peut-être, alors en hiver, pour nous réchauffer les cœurs…

Setlist : « Why May I Not Go Out and Climb the Trees ? », « Like There Was A Door », « If You Look At The Picture Too Long », « Everything You Know Melts Away Like Snow », « Moonshine Got Me », « I Waited for You », « New Home », « Putting My Tomorrows Behind », « Music Tape », « People Are Good », « Whatever Turns You On », « The Power ».

Rappel : « Let Love Run The Game ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

Future Islands

Herring, le showman…

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Depuis 2006, Future Islands a gravé six elpees. Epatant sur disque, il atteint le max de son potentiel en ‘live’, notamment grâce au parolier et chanteur Samuel T. Herring, une bête de scène totalement habitée par la musique. Le dernier opus du combo, « As long as you are », remonte à octobre 2020. Depuis la formation a sorti quelques singles, dont le dernier, « Deep in the Night », est paru en août dernier. Et un nouvel LP serait en préparation. Aujourd’hui, Future Islands est considéré comme un des groupes les plus dynamiques de la culture pop. Il réinvente la synthwave, le post-punk et parfois le hardcore. Dans le cadre de sa nouvelle tournée mondiale, le quatuor de Baltimore (Maryland) se produisait à l’Ancienne Belgique. Et le concert est sold out.

R.A.P. Ferreira assure le supporting act. De son véritable nom Rory Allen Phillip Ferreira, il débarque seul sur les planches. Il prend place sur un siège, enlève sa gratte semi-acoustique de son étui, déclare qu’il vient de Chicago et entame son récital dans un blues qui nous vient des profondeurs de la Louisiane. Soyez rassurés, il n’est pas poursuivi par des alligators.

En cherchant un peu sur la toile, on apprend que cet artiste est étrangement MC, producteur, agriculteur et fondateur du label Ruby Yacht ; et qu’il s’est forgé une certaine notoriété dans l’univers underground du hip hop. Tout ceci pour expliquer qu’il termine sa prestation par deux morceaux de rap minimalistes, mais dansants.  

Setlist : « Preachin' the Blues - Part I » (Son House cover), « Illinois Blues » (Skip James cover), « Catfish Blues » (Robert Petway cover)

Préenregistré, « In Evening Air » permet aux instrumentistes de s‘installer sur leur estrade respective, mais en retrait. Soit le claviériste Gerrit Welmers, le bassiste/guitariste William Cashion et le nouveau batteur Mike Lowry. Une toile blanche a été tendue en arrière-plan devant laquelle ont été installées quatre maquettes de montagnes en basalte, de hauteurs différentes, qui changent de couleur en fonction d’un éclairage placé en hauteur.

Samuel T Herring débarque. Il dispose de tout l’espace scénique pour déambuler. Une véritable bête de scène qui exécute des pirouettes et interagit avec la foule. Et la fosse devient un véritable dancefloor dès le morceau qui ouvre le set, « For Sure », une compo inondée de sonorités de claviers.

C’est Samuel la star du band ; il a le charisme d’un Morrissey totalement déglingué. Le band embraie par un extrait du dernier album, « As Long As You Are », en l’occurrence « Hit the Coast ». La voix de Samuel est alors proche de celle de Tom Barman (dEUS). Etonnant, non ? D’autant plus qu’en général, elle est plutôt caractéristique et unique en son genre. Très gutturale. Mâle si vous préférez. Les sonorités de cordes sont incandescentes, mais dispensées par des samples injectés dans le synthé.

Dès « Ran », le troisième morceau, Herring est trempé de sueur. Sa capacité à attirer le regard est vraiment particulière. Il donne l’impression de chanter pour chaque individu personnellement. Il tend les bras et rejette la tête en arrière tout en profitant de l'énergie de la foule, l'absorbant et s'assurant que ses mouvements presque frénétiques se poursuivent. Pendant « Plastic Beach » et « Walking Through That Door », il se frappe la poitrine, tire sur son tee-shirt noir ou se frappe la gorge.

On observe une véritable symbiose entre les mélodies modernes et catchy, la voix surpuissante et l’instrumentation. Aussi incroyable que soit Herring, les musicos du groupe constituent le ciment qui fédère Future Islands et empêche Herring de déraper dans son attitude théâtrale. Le claviériste Gerrit Welmers, le batteur Michael Lowery et le bassiste William Cashion y parviennent en alliant sobriété et efficacité.

En fin de parcours, la basse discordante de Cashion vient asséner un uppercut dans le ventre des spectateurs sur le single « King Of Sweden », une des chansons préférées des auditeurs. Le band n’en oublie pas son plus grand succès, « Seasons (Waiting for You). Pendant « Long Flight », Herring exécute une glissade ventrale sur le podium, bondit, puis enfonce son poing dans sa bouche. Le concert s’achève akos par « Thrill », un des morceaux les plus calmes de la selist.

En rappel, Future Islands va accorder deux compos. Tout d’abord « Vireo's Eye ». Le son de basse de Cashion se révèle particulièrement musclé. Alors que l’auditoire applaudit, Herring tend la main, fait mine de saisir l'air, porte la main  à la bouche et se comporte comme s'il avalait quelque chose, ingérant l'énergie de la foule. Puis « Little Dreamer », une chanson qui résume tant de sentiments de joie, de rage, de douleur et d’amour. La chanson commence comme un discours et alors que le groupe entre lentement dans la musique, Herring passe du déclamatoire au chant. Lorsque la chanson s’achève, Future Islands remercie l’auditoire et tire sa révérence…

Certains médias estiment que Future Islands mériterait le statut d’Elbow voire de The National. Et ils n’ont probablement pas tort…

Setlist : « In Evening Air » (intro préenregistrée), « For Sure », « Hit The Coast », « Ran », « Plastic Beach », « Peach », « Diep In The Night », « Walking Through That Door », « Before The Bridge », « The Painter », « In The Fall », « A Dream Of You and Me », « Ancient Water », « King Of Sweden », « Seasons (Waiting on You) », « Long Flight », « Tin Man », « Thrill ».

Rappel : « Vireo's Eye », « Little Dreamer »

(Organisation : Live Nation)

 

Billy F Gibbons

Chez Billy F Gibbons, la barbe n'est pas dans la gorge, mais la gorge est dans la barbe…

Dusty Hill git peut-être sous le gazon texan depuis 2021, mais ZZ Top est loin d'être mort et enterré. De temps à autre, le patronyme ZZ Top figure encore sur une affiche de festival ; et même lorsque Billy Gibbons se produit sous son propre nom, comme ce samedi 8 juillet, au Cirque Royal de Bruxelles, l’empreinte blues-rock brute et marécageuse spécifique est omniprésente.

Billy F Gibbons a ainsi pu glisser dans la setlist une poignée de chansons de ses albums solo, par ailleurs excellents ; ce qui a permis d'éviter que le set soit aussi prévisible que tous les anciens concerts de ZZ Top auxquels on a eu le privilège d'assister. Ce qui a permis d’apporter à l’ensemble un peu de fraîcheur et de spontanéité très appréciables.

Côté son, les morceaux ne sont pas, non plus, très éloignés de celui, plus familier, de ZZ Top. De délicieux rockers sans chichis comme "More, more, more" et "Missin' Your Kissin'" véhiculent également des accents bluesy.

Bien sûr, les classiques de ZZ Top constituent la majeure partie du répertoire live ; et les fringues, les mouvements, les inévitables lunettes de soleil ainsi que les accords de guitare incarnent le ZZ Top vintage. On ne s’attend, d’ailleurs, à rien d'autre.

Des titres incontournables et intemporels comme "Gimme Al Your Lovin'", "She Got Me Under Pressure", "Sharp Dressed Man" et l'ultime morceau de clôture "La Grange" recueillent inévitablement le plus d’acclamations ; mais c'est le joyau de blues intimiste "Blue Jean Blues", le gros blues rocker "Brown Sugar" et les méchants boogies "Tube Snake Boogie" et "Thunderbird" qui nous ont le plus bottés.

Ceux que l’on préfère, si vous préférez. En outre, ils ont été proposés sous leur forme la plus brute. Des morceaux qui mettent en exergue le génie de Gibbons à la guitare, libre comme l'air, bluesy à souhait et toujours brillant. La sublime reprise d'Hendrix "Foxy Lady" s'y prête donc à merveille.

Gibbons affiche déjà 74 balais, mais l’énergie est encore bien présente et le sombre ‘growl’ texan est intact. Chez Billy Gibbons, la barbe n'est pas dans la gorge, mais la gorge est dans la barbe.

Photos Romain Ballez ici

 

The Damn Truth

Micro-flower power…

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C’est la seconde fois que The Damn Truth débarque au Zik-Zak. Il s’y était déjà produit l’an dernier, au mois d’avril. Ce quatuor montréalais est drivé par la chanteuse/guitariste charismatique, Lee La Baum. Le line up implique également le soliste Tom Shemer, le bassiste PY Letellier et le batteur Dave Traina. Il compte neuf années d’existence et compte 4 elpees à son actif, dont le dernier, « Now Or Nowhere », remonte à mai 2021. Six morceaux de cet album ont été produits par le légendaire Bob Rock (Metallica, Aerosmith, Motley Crue, Bon Jovi, Bryan Adams, The Cult, The Offspring) au studio d’enregistrement ‘The Warehouse’ de Bryan Adams, à Vancouver. La soirée est placée sous le signe du revivalisme, les deux bands programmés puisant leurs principales influences dans les 60’s et les 70’s. Une bonne centaine de personnes se sont déplacées pour assister aux sets de ces deux formations.

Le supporting act est assuré par Black Orchid Tribe, un groupe belge dont le leader, ex-Black Mirrors et ex-Mango Moon, Loïc Videtta, a traversé de nombreuses épreuves dans l’existence, puis vécu au sein de tribus mongoles, dans la forêt Sibérienne, pour se reconstruire. Trentenaire, il a appris sur le tas et a été confronté au réel, à la vie et à la mort...

Après avoir gravé un premier single blues/rock, presque stoner, intitulé « Numb My Beast », en 2021, puis un morceau plus acoustique baptisé « Better Run », en avril 2022, le combo a publié un Ep 5 titres, en novembre dernier.

Une petite intro nous plonge au cœur d’une ambiance légèrement chamanique. Loïc, barbu et cheveux longs, est entouré de 2 guitaristes (Giovanni et Raphaël), d’une charmante bassiste (Laura) et d’un batteur (Paul), dont la frappe sur son imposant kit Pearl, est à la fois efficace et tribale. Le guitariste est coiffé d’un stetson de couleur noir. Tous les gratteurs sont en ligne.

Le concert s’ouvre par « Numb My Beat ». Les accords du soliste sont incisifs. La voix de Loïc est chargée d’émotion. Plus musclé, « Feel The Tribe » émarge au stoner pur et dur. Accrocheuse, la mélodie est colorée par un solo de guitare pêchu et enflammé. On pense alors à Black Mirrors. Tout au long de « Dirty Road », la section rythmique percute en parfaite symbiose. Une reprise : le « Come together » des Fab Four. Et puis des morceaux qui naviguent à la croisée des chemins du grunge, d’un blues sioux à la Dead Men et d’un folk des grandes plaines…

Pour les photos, c'est ici

Setlist : « Intro » « Numb My Beast » « Feel The Tribe » « Dirty Road » « Lonewolf » « Come Together » (cover Beatles ») « Black Home » « Emperor » « War » 

Une intro préenregistrée précède l’arrivée des musicos. Il s’agit du « White Rabbit » de Jefferson Airplane. Ils en profitent de s’installer sur les planches et saluent chaleureusement la foule. Vu leurs fringues, on se demande s’ils ne débarquent pas directement de Woodstock, après avoir traversé le temps… A moins qu’ils ne les aient récupérées dans le grenier de leurs grands-parents. Jugez plutôt : pantalons à pat’ d’eph’ ou strié noir et rouge, colliers, chemises à fleurs, poils sur le torse qui dépassent chez les mâles, sans oublier les tatouages. Le look parfait des hippies ! Et pour corser, dès le premier morceau, les cheveux se mettent à voler sous le souffle des ventilateurs placés à côté de chaque membre du band. On se croirait revenu à l’époque de la flower power !

« This Is Who We Are Now » nous réserve un drumming fulgurant. La guitare de Tom Shemer est brûlante, la voix de Lau Baum, puissante. Capable de monter dans les aigus ou de descendre dans les graves avec une facilité déconcertante, elle évolue dans un registre qui navigue quelque part entre Janis Joplin, Beth Hart et Grace Slick. Fumante, « Full on You » est une ballade mid tempo extraite de « Now Or Nowhere », un long playing paru en 2021. C'est un départ en trombe ! Baignant dans une atmosphère bluesy, « Too Late » et « Pirates and Politicians » démontrent la polyvalence du groupe et sa volonté d'aborder des sujets plus lourds. Toujours bluesy, mais lent et sensuel, « Lonely » permet au band de souffler. Place ensuite au single « Only Love » et une nouvelle version de « Look Innocent ». La mélodie de « Only Love » est livrée avec passion et détermination, tout comme le hit single, « Look Innocent ». Lau est particulièrement interactive. Chaque chanson est acclamée avec enthousiasme et le quartet est visiblement ému par la réaction de la foule. Dans la fosse, tout le monde danse, saute ou est pris de soubresauts incontrôlables. Svelte comme un boa, Tom affiche une dextérité sur les cordes qui me fait penser au guitariste indien Imaad Wasif. Le set s’achève par le palpitant « Tomorrow », une compo hantée par le Jefferson Aiplane. C’est également la préférée de votre serviteur.  

The Damn Truth revient accorder un rappel de deux morceaux : une cover du « Love Is Blindness » de U2 et un trippé « Heart Is Cold ».

Bref, on a eu droit, ce soir, à un show dynamique, addictif et électrique, dispensé à haute Intensité.

À la fin du spectacle, il y a une longue file d'attente au stand merchandising. Les musiciens posent volontiers pour des selfies et discutent avec les spectateurs. Si vous appréciez ce style musical, n’hésitez pas à aller les voir et écouter en concert. Et surtout s’ils passent près de chez vous. Car sur les planches, ils sont vraiment excellents…

Pour les photos c'est

Setlist : « White Rabbit » (Jefferson Airplane song) « This Is Who We Are Now » « Full On You » « Too Late » « Pirates & Politicians » « Lonely » « Only Love » « Look Innocent » « The Fire » « Devilish Folk » « Get With You » « Tomorrow ».

Rappel : « Love Is Blindness » « Heart Is Cold ».

(Organisation : Zik-Zak et Rock Nation)

Photos : Vincent Van Wesemael

 

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